Baâlon

 

Baalon 55 adm

 

Baalon 55 geoCe petit village situé au fond et sur le bas de la pente d’un vallon parallèle au cours de la Meuse, semble sommeiller à l’ombre de la grande forêt de Woëvre.
Le territoire est ponctué de carrières dont l’exploitation est arrêtée depuis le siècle dernier. Elles ont fourni de la pierre de taille de qualité médiocre car gélive et surtout des pierres pour les routes.
Il est proche de la frontière avec la Belgique et entouré des communes de Stenay, Mouzay, Brouennes, Han-lès-Juvigny, Quincy-Landzécourt, Juvigny-sur-Loison, à proximité du Parc Naturel Régional de Lorraine.

 Toponymie 

Balun en 1157 est la première mention connue. On trouve ensuite : Bailodium, puis Baaslon en 1553, Ballon en 1573, Baalon en 1587, Bealon en 1643, Balon en 1667, Baylodium en 707, Baalon en 1793 et 1801 et Baâlon en 1872.
Baal = dieu suprême des Chanacéens auquel les Hébreux rendent un culte, se retrouve souvent dans les inscriptions phéniciennes. Dans la Bible il désigne les faux dieux.
Alors Baâlon, antique cité dédiée au dieu Baal ?

Baalon 55 blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : Coupé voûté au 1er d'or au casque de centurion romain de gueules et chapé de gueules chargé de deux cierges d'argent enflammés d'or, au 2ème d'azur au pélican d'argent avec sa piété de gueules sur son aire d'or.
Ce blason est adopté en 2019.

 Hydrographie 

Les ruisseaux de Baâlon et de la Charponterie traversent la commune.
Le ruisseau du Burget y prend sa source.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

A la limite des territoires des Trévires, des Rèmes et des Médiomatriques (1), Baâlon ne se trouve sur aucune voie principale.
Aucune trace du lieu avant la fin de la République Romaines (-27 avant J.-C.) n'est prouvée mais d'après les textes anciens, il est certain que Baâlon est habité par les Romains qui y établissent un castrum stativum (camp permanent). Les nombreuses médailles retrouvées semblent également indiquer qu'un atelier monétaire y fonctionne.
Baalon 55 plan des fouilles de 1985De nombreux vestiges archéologiques gallo-romains du IIIème siècle sont découverts : maisons, bâtiments dont des thermes, rues, poteries, statue en bronze, monnaies... et prouvent l'importance à l'époque de l'agglomération, dominée par le camp militaire, et qui doit compter au moins 10 000 habitants. Le schéma urbain de la ville antique donne l'impression d'une agglomération bien groupée sur un plan traditionnel orthogonal avec une artère principale recoupée par de petites ruelles.
Un violent incendie semble avoir surpris les habitants et détruit une partie de la ville vers le début du IVème siècle, certains secteurs sont alors abandonnés, mais il est certain que l'occupation perdure jusqu'au début du Vème siècle sous forme d'un habitat précaire construit au milieu des ruines.
Le déclin de Baâlon se fait au profit de Senay, Mouzay et Quincy sous la dynastie mérovingienne (voir lien).
Potiers et tuiliers de l’époque gallo-romaine ne semblent pas avoir eu de successeurs modernes, mais la tuilerie de Stenay se trouve à la limite des deux communes et prend son argile sur le territoire de Baâlon.
La cité ne réapparait dans les textes qu’à la fin du XIème siècle comme une dépendance de Stenay.
Au XVIIIème siècle, la ville dépend du Clermontois, Prévôté de Stenay, Diocèse de Trèves dans l'archidiaconé de Longuyon. On y trouve les métiers liés à l’élevage, des tanneurs, équarisseurs, cordonniers, tisserands… et surtout les métiers de la forêt comme bûcherons et scieurs de long. Il n’y a pas de vigne sur le territoire mais une brasserie y est en activité entre 1861 et 1891.
Baâlon a son moulin jusqu’à la fin du XIXème siècle et le moulin des Etangs fonctionne jusqu’en 1940.
Les carrières gallo-romaines sont encore en activité au début du XXème siècle.

Seigneurs et gens de noblesse

Ferry Maclot (1604/1685), noble lorrain d’une famille écossaise, fils de Jacques Maclot (1562/1636), combat pour l’indépendance lorraine au service du duc de Lorraine Charles IV de Vaudémont (1604/1675, portrait de gauchCharles iv de lorraine?e).
Il résiste à l’invasion française en 1632, mais trahit le roi Louis XIII (1601/1643) en tentant de livrer la citadelle de Baâlon aux Lorrains.
Après un premier procès où il est autorisé à se retirer à Marville, ville neutre, un second procès en 1637 lui confisque ses biens. Un troisième procèsRobert ii de lamarck duc de bouillon en 1638 le condamne par coutumace, à être pendu, mais la sentence n’est pas exécutée et il devient seigneur de Baâlon de 1667 jusqu’à sa mort en 1685. Il est inhumé avec son épouse Pétronille Martinet du Jardinet (1614/1692), descendante d’une famille de notables de Stenay, dans l’église Saint-Blaise.

Henri de Pouilly (1456/1555), fils de François de Pouilly et de Nicole d’Orey, écuyer puis chevalier, seigneur de Pouilly-sur-Meuse, Cornay (ville érigée en baronnie par le roi Louis XII (1462/1515), Baâlon, Quincy et Cervisy. Il épouse en 1487 Marguerite de Lavaulx puis en 1502 Jeanne de Grandpré. Il est chambellan du roi François 1er (1494/1547) en 1516, lieutenant d’une compagnie de 100 lances sous Robert II de La Marck (1468/1536, portrait de droite), duc de Bouillon.

 Patrimoine 

Ancienne cité gallo-romaine importante, de nombreux vestiges sont découverts.

L’église saint Blaise domine le village.
Elle comporte un mobilier ancien intéressant ; un arc triomphal en fer forgé sépare le chœur de la nef ; un triptyque du XVIIIème siècle et la dalle funéraire de la famille Maclot en marbre gravé date de la seconde moitié du XVIIème siècle (voir § Seigneurs et gens de noblesse).
Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques en 1991.

La chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance est construite en 1866.
Les femmes enceintes viennent y prier pour que la délivrance se passe bien et un pèlerinage s’y déroulait jadis, le jour de l’Assomption.

Le lavoir ouvert sur trois côtés, est alimenté par le ruisseau.

Quelques belles maisons subsistent comme celle du marchand de blé.

 Evolution de la population 

Baalon 55 demo

 Hameaux, faubourgs, lieux dits et écarts 

La route nationale passant par la ferme des étangs, est détournée sous le second Empire et donne naissance aux écarts des Etangs et de La Cambuse (maisons isolées et auberges).
Au-dessus du village, le quartier du Châtelet est sans doute d’origine médiéval et possède un puits de 22m de profondeur.

 Nos ancêtres de Baâlon … 

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 Carte de Cassini 

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Notes :
(1)
Les Trévires : peuple celte du groupe belge à l’Est de la Gaule qui donne son nom à la ville de Trèves ; les Rèmes : peuple gaulois de la région Champagne-Ardennes qui donne son nom à la ville de Reims ; les Médiomatriques : peuple de la Gaule Belgique (dont une partie est le département de la Moselle actuel) qui donne son nom à la ville de Metz.

 


 

Sources
Sites, blogs, livres et/ou photo… : Wikipedia.

Date de dernière mise à jour : 15/05/2020