Vandenesse

Vandenesse adm

Vandenesse 58 geo

Situé dans le pays du Bazois, la commune est limitrophe du Parc Naturel Régional du Morvan, entourée par les communes de Montaron, Préporché et à 6Kms au Nord-Ouest Saint-Honoré-les-Bains, la plus grande ville aux alentours.

 Toponymie 

Le nom de la commune vient du nom gaulois Vindo qui signifie clair. Il évoque l’idée d’eau et de ruisseaux.
Il peut aussi venir de Vindenossa, déesse gauloise régionale.

 Hydrographie 

Le canal du Nivernais marque la limite de communes avec Isenay sur environ 1,3 Km. Il emprunte la vallée de l'Aron, affluent de la Loire, qui passe sur la commune.
La commune est traversée par la Dragne, un affluent de l'Aron. Dans sa partie amont sur la commune, la Dragne se divise en plusieurs bras et collecte un dense réseau de petites rigoles, dont celle provenant des deux étangs des Tours au Nord du hameau de Nourry.

Drapeau francais fond blanc  Histoire 

Gaspard ii de coligny 1519 1572Le village est érigé en paroisse Vindenossa en 1032 par Hugues II de Champallement (+1065), évêque de Nevers de 1013 à 1065.
En 1570 les troupes de l’amiral Gaspard II de Coligny (1519/1572 portrait de droite) pénètrent dans la région du Bazois et les combats entre Catholiques et Protestants font rage. L’église du XIIème siècle est brûlée et le château endommagé.
En 1723, le village possède une verrerie, des carrières, des mines, des forges, un fourneau de métallurgie, un foulon, une huilerie et des moulins. Il y a du charbon de bois à profusion provenant des nombreuses forêts environnantes ; des carrières d’oolithes ferrugineuses donnant du fer ; du feldspath provenant d’une carrière aux Mouillas  près du hameau de la Queudre, qui permet d’obtenir du verre eAugustin de talleyrand perigord 1788 1879t de la céramique, de l’argile et de l’eau en abondance. Des charrois, tirés par des bœufs, transportent toutes ces substances.
Un fourneau est situé au pont de la Dragne. Un second est créé en 1805 par Augustin Hélie Charles de Talleyrand-Périgord (1788/1879, portrait de gauche), prince de Chalais, sur la digue de l’étang artificiel de Chèvres. Il est fermé en 1854 et est encore visible dans la digue de l'étang.
Un couvent de religieuses est installé et ferme vers 1970.
À la fin du XIXème siècle, la commune se tourne essentiellement vers l'agriculture et l’élevage.
En avril 1945, un bombardier de l’armée américaine fait un atterrissage forcé, sur le ventre, dans un champ près de la ferme du Terreau.
Au cours du XXème siècle, les activités industrielles et artisanales s’arrêtent, le village se dépeuple.

  Seigneurs et gens de la noblesse

Du Xème au XIIème siècles, plusieurs de mes ancêtres portent le nom de de Vandenesse et en sont les seigneurs (voir § nos lointains ancêtres de la noblesse en bas de page).

Puis au XIVème siècle on trouve :
Hughes de Nourry (+1351).      
Pierre de Nourry (1325/1410) fils du précédent, épouse Jeanne de Thianges en 1356, puis Jeanne de Montboissier vers 1374. Il est seigneur de Nourry, Vandenesse, Pouligny et Monts-en-Genevrey, conseiller et chambellan du roi.
Étienne de Nourry (1337/1443), fils du précédent et de sa seconde épouse, époux de Jeanne de Passac. Il est gouverneur du Bourbonnais, seigneur de Nourry et de Vandenesse.
Louis ii de bourbon 1337 1410Dans l’ancien Bourbonnais *, quelques notes le concernent : ... Le duc Louis II de Bourbon (1337/1410 portrait de droite) avait confié le gouvernement de sa Maison au sire de Nourry, chevalier du Bourbonnais, renommé pour son grand sens et sa preud’homie. Ce seigneur plein de dévouement et de loyauté aux intérêts de son noble maître, avait établi l’ordre le plus admirable dans l’administration de ses vastes domaines...
Sa fille, Jeanne de Nourry (née en 1474) épouse en 1437, Louis Rogier de Beaufort (1400/1464) marquis de Canillac, comte d’Alais, et lui apporte en dot la seigneurie de Vandenesse.
A la fin du XVème siècle, la seigneurie est acheté par :
Jean de Chabannes dit le Petit Lion (1464/1524) Il est le frère du maréchal de France, Jacques II de Chabannes de La Palisse (1470/1525) et seigneur de Vandenesse. Lors des Guerres d’Italie, il contribue au succès de la bataille de Marignan en 1515, défend glorieusement, en1521, Côme contre un des principaux capitaines de Charles Quint, Ferdinand François d’Avalos (1489/1525) marquis de Pescara, et se distingue lors de la bataille de la Bicoque en 1522**.  Il est tué, comme le chevalier Bayard (1475/1524) lors de la retraite de Rebec en 1524.
Dans les siècles qui suivent :
Charles de Chabannes de La Palisse (+1552) fils du précédent, est seigneur de La Palisse et autres lieux et brièvement gouverneur de Lyon. Il épouse en 1545 Catherine de La Rochefoucauld. Leur fille, Suzanne (1552/1593) épouse et apporte en dot la seigneurie de Vandenesse en 1567 à Jean Olivier de Leuville.
Jean Olivier de Leuville (+1597) devient seigneur de Vandenesse.
Jean II Olivier de Leuville (+1641) fils du précédent, époux de Madeleine de l’Aubespine.
Louis Olivier de Leuville (1601/1663), fils du précédent, épouse en 1636 Anne de Morant. Il est lieutenant général des Armées du roi, grand-bailli de Touraine.
La seigneurie est érigée en marquisat par lettres patentes de Louis XIV en 1663 au profit de Louis Thomas Olivier du Bois de Fiennes, fils du précédent.
Louis thomas du bois de fienne 1668 1742Louis Thomas Olivier-de-Fiennes (1668/1742, portrait de gauche), marquis de Leuville, fils du précédent. Il est page de La Grande Ecurie puis entre aux Mousquetaires en 1688, grand-bailli de Touraine à la suite de son père, puis lieutenant général des Armées du roi. Il épouse en 1708 Louise Philippine Thomé puis en 1725 Marie Voisin. Il marche en Bohème où Prague est pris, détaché en 1742 pour faire le siège d’Egra, il tombe malade et meurt au camp de Bant-Egra. Sa fille née de son second mariage, Charlotte Louise Olivier de Leuville (1726/1742) épouse au château de Versailles et apporte en dot le marquisat en 1745 à Charles Léonard de Baylens.
Charles Léonard de Baylens (1718/1781) marquis de Poyanne, baron de Clermont. Il est lieutenant-général des Armées et commandant le corps royal des Carabiniers à Saumur, gouverneur de Dax et de Saint-Sever.
Marie Caroline Rosalie de Baylens (1760/1828) fille cadette du précédent, épouse et apporte le marquisat en 1778 à Hélie Charles de Talleyrand-Périgord.
Hélie Charles de Talleyrand-Périgord (1754/1829), 1er prince de Chalais et pair de France. Il est propriétaire du domaine de Vandenesse et y fait construite la nouvelle église Saint Saturnin.
Charles antoine de merode westerloo 1824 1892Augustin Marie Charles de Talleyrand-Périgord (1789/1879) fils du précédent, pair de France et grand d'Espagne épouse en 1807 Apolline Marie Nicolette de Choiseul Praslin.
Alix Marie Charlotte de Talleyrand-Périgord (1808/1842) fille du précédent, épouse à Paris en 1829 Pierre d’Alcantara Charles Marie d’Aremberg (1790/1877).
Augustine Marie Nicolette d’Aremberg (1830/1905) fille du précédent, épouse en 1849 Charles Antoine Ghislain de Mérode-Westerloo (1824/1892 portrait de droite), comte de Mérode et du Saint-Empire, Prince de Rubanpré et de Grimberghe, marquis de Westerloo.
Leur fille, Alix de Mérode (1850/1922) épouse Guillaume Louis Marie Casimir de La Roche-Aymon (1851/1941) en 1878.
Cette famille est toujours propriétaire du château.

 Chroniques communales 

La ligne de chemin de Fer à voie unique passant à Vandenesse est mise en service en juin 1878.
Avant la Première Guerre Mondiale, il y a 3 allers-retours Cercy-la-Tour/Clamecy par jour et un aller-retour Cercy-la-Tour/Château-Chinon.
Entre les deux guerres, des voitures directes sont mises en service entre Paris et Cercy-la-Tour via Auxerre, avec arrêt à Vandenesse ce qui permet aux curistes de rejoindre facilement la station thermale de Saint-Honoré-les-Bains.
Le trafic voyageur par voie ferrée se termine en octobre 1952 sur la ligne passant à Vandenesse mais la ligne reste ouverte pour le service marchandises grâce à l’importante carrière de Porphyre de Picampoix à Sardy-lès-Épiry qui fournit du ballast à des lignes de chemins de fer et à des autoroutes en construction.

Vandenesse dans la littérature
Honoré de Balzac a utilisé le nom de Vandenesse pour plusieurs de ses héros de La Comédie Humaine : Charles de Vandenesse (La Femme de trente ans, 1834) ; Félix de Vandenesse (Le Lys dans la vallée, 1836) ; Marie Angélique de Vandenesse (Une fille d'Ève, 1838).

La verrerie royale de Vandenesse
Elle est trouvée sur les registres de la paroisse au début du XVIIIème siècle et son existence est révélée dans les notes pour servir l'histoire de la commune de M. Victor Guéneau en 1874, mais aucune trace de sa création ni même de sa disparition.
En 1752, Charles Séraphin Melchior de Cherbon en est le directeur et un grand nombre d'ouvriers pour la plupart d'origine étrangère, y travaille.
Elle avait son siège au lieu-dit La Verrerie.

  Patrimoine 

L’église Saint Saturnin au cœur du village, est construite en style né-roman, par l’architecte, Louis Lenormand, en 1858, sur les fonds de la Famille Talleyrand et à l'instigation d'Hélie Louis de Talleyrand. Elle est inaugurée en octobre 1859 en présence des fidèles, du duc de Périgord, Auguste Marie Elie Charles de Talleyrand (1788/1879), père, et du marquis Antoine Théodore de Viel de Lunas d'Espeuilles (1803/1871), sénateur de la Nièvre.
Cette nouvelle église remplace l’église paroissiale du XIIème siècle, détruite par les huguenots en 1570, petitement reconstruite, et transformée après la Révolution Française en maison d'habitation.
En 1962, la charpente de la nouvelle église est entièrement refaite pour supporter le nouveau beffroi. Une des cloches est refondue en 1966 et les parties très endommagées des vitraux sont réparées en 1980.

Le couvent des religieuses de Nevers est fondé en 1846 par le duc de Périgord.

Les tours seraient les vestiges d'un temple catholique ou protestant, renversé en 1594 par ceux qui s'étaient révoltés contre l'autorité royale.

Le château est une ancienne maison forte, attestée en 1368, remanié au XVème siècle, centre de la seigneurie de Vandenesse. Contrairement aux autres places fortes des environs bâties aux sommets de collines, il est construit dans le fond de la vallée de la Dragne, sur les rives de l'Aron. La Dragne alimente l'essentiel des douves, d'où le choix d'une vallée en lieu et place d'un éperon rocheux.
La maison forte à l'origine se présente sous la forme d'un donjon carré massif et d'un corps de logis.
Elle est achetée à la fin du XVème siècle par la puissante Famille de Chabannes, qui la transforme profondément en un puissant château de plan circulaire avec 7 tours ovales. Des courtines surmontées d'un chemin de ronde les relient les unes aux autres ainsi qu'au donjon. Des fossés protègent l'ensemble et l'accès au donjon se fait par un pont-levis.
En 1570, le château est endommagé durant la guerre entre catholiques et protestants.
Au XVIIème siècle, des corps de logis percés de hautes fenêtres  remplacent les courtines. Les communs, construits à l'extérieur de l'enceinte, autour d'une grande cour carrée, datent de la même époque.
À la Révolution Française, le château est saisi comme Bien National et vendu en 1796 à l’acquéreur national,  Etienne François de Bourbon-Gravière, qui en fait abattre le côté Nord-Ouest.
Pendant la Révolution, les Bonneau, père et fils, maires de Sémelay et de Vandenesse s'attachent à défendre les biens de leurs maîtres, les princes de Chalais, et font passer des fonds hors de France, via les Talleyrand qui venaient de fuir en Suisse ; Claude Marie Bonneau devient maire de Vandenesse en 1793, fermier des Talleyrand, il profite de cette position pour sauver quelques biens Son frère Louis Claude Bonneau (1769/1828), maître de forges, membre du Conseil des Manufactures de l'Empire, construit à ses frais en1805 le fourneau de l'étang de Chèvres. Grâce à l'habileté des deux frères, une partie des biens immobiliers saisis durant la Révolution sont restituée à leurs légitimes propriétaires à leur retour d'émigration.
Au XIXème siècle, Hélie Louis de Talleyrand-Périgord (1809/1883), est propriétaire du domaine. À sa mort, le château et le domaine passent au comte de Mérode (1824/1892).
Depuis 1909, le château est la possession de la Famille de la Roche-Aymon.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, les allemands occupent le château, le mobilier est pillé et brûlé.
Aujourd’hui, subsistent : le donjon couronné de mâchicoulis, deux des sept tours ovales du XVème siècle, une tour carré, les logis qui les relient et la poterne.  A l’intérieur, les deux cheminées monumentales actuelles dont l’une du XVème siècle provient du manoir d'Arcilly  et l'autre du XVIème siècle du  château d'Anizy. Dans le salon, un plafond à la française ainsi qu'une tapisserie du XVIIème siècle.
Il ne reste aucune trace des douves et du pont-levis.
Il fait l’objet d’une inscription au titre des Monuments Historiques en 1998 et ne se visite pas.

Les Lavoirs
La commune compte 3 lavoirs : La Fontaine d'Orillon est construit vers 1885, comme celui de Mousseau. Le lavoir des Vermines (sur la route de Nourry) est aménagé en 1935.

 Personnage lié à la commune 

Guillaume Tollet (1735/1805) est curé de Vandenesse puis évêque constitutionnel de la Nièvre en 1791 jusqu’au  Concordat de 1801 où le diocèse de Nevers est rattaché à celui d’Autun nouvellement créé, président du Directoire (Conseil Général) de la Nièvre en 1792. Il est décédé à Vandenesse.

 Hameaux, lieux dits et écarts 

Nourry est indiqué comme village détruit sur la carte de Cassini, à côté d'une ferme nommée Gautier, elle aussi déjà détruite à l'époque mais qui à l’inverse du premier ne se relèvera pas de ses ruines.

Le Mousseau, hameau situé à 900m du bourg, était autrefois exclusivement tourné vers ses carrières. L’exploitation de la pierre s’est terminée en 1954. Le château, l’église et les murs des maisons du village sont faits de cette pierre jaune calcaire.
Aujourd’hui, la pierre se cache sous la végétation, la nature a repris ses droits.

et aussi...

Chèvres, Les Coques, Givry, Grand Ceintre, le Terreau, les Thiots, les Timbards et les Vis-d'Aron.

 Evolution de la population 

Vandenesse demo

 Nos lointains ancêtres de la noblesse de Vandenesse ... 

16 individus connus, au moins 10 naissances/baptêmes et 11 décès/inhumations y sont enregistrés :

Vandenesse ancetres 1Vandenesse ancetres 2Vandenesse ancetres 3

 Carte Cassini 

Vandenesse cassini

 

 


 

Notes :
* Notes pour servir à l’histoire de la commune de Vandenesse, recueillis par M. V.Guéneau, 1874 (B.N.F.)
**
Bataille de la Bicoque


Sources
Sites et photo : Wikipedia,
Vandenesse description, Histoire et patrimoine de Vandenesse, La mairie, Communauté de Communes du Sud Morvan.

Date de dernière mise à jour : 10/09/2019