Guines
La commune se situe à 12 kms de Calais.
Les communes limitrophes sont : Andres, Caffiers, Fiennes, Hermelinghen, Bouquehault, Campagne-lès-Guines.
Elle est composée, au Nord, d’une partie basse longtemps recouverte par les eaux de la mer puis devenue marais avant d’être en grande partie asséchée. Le Sud, au contraire, monte jusqu’à une altitude de 147m et est principalement constitué d’une forêt domaniale de 780 ha.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : Vairé d'azur et d'or, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.
Le vairé d’or et d’azur correspond aux armoiries des comtes de GUÎNES ; il est surmonté d’une couronne comtale qui est interdite à la Révolution Française. Les trois fleurs de lys sont ajoutées pour marquer le retour du comté de Guînes au royaume de France, en 1558.
Toponymie
En 807, Gisna, d'origine germanique, apparait dans une donation à l’abbaye de Saint-Bertin ; en 1080, Gisnes et Ghisnes ; à la fin du XIIème et XIIIème siècle, Ghisnense et Ghisnensis dans des manuscrits de l’abbaye de Guînes : Ghisnarum dans le Traité de Péronne de 1246 ; en 1253, Guynes et Ghines, dans un acte du comte Arnoul III ; en 1273, Guysnes dans une charte du même comte Arnoul III ; Guignes pendant l’occupation anglaise ; à partir de 1292, Guisnes revient souvent ; après la Révolution Française, Guînes perd son premier S au profit d’un accent circonflexe sur le I.
Hydrographie
Guînes est reliée à Calais par le canal de Guînes creusé en 1669, muni de deux chemins de halage. Celui de la rive droite, menant de Guînes à la Tournée d’Ardres, mal entretenu est peu à peu occupé par des riverains. Celui dit la Digue devient le seul utilisé.
Le Marais
Son origine est très ancienne et différents écrits à travers les siècles, dont certains datent du XIèle siècle, en mentionnent l’utilisation : pour le pâturage, la production de foin et de tourbe . Il se présente comme une vaste cuvette marécageuse parcourue de multiples chenaux et ponctuée d’anciens fossés de tourbage. Les tourbières, habitat d’intérêt patrimonial, présentes dans le marais constituent un milieu particulièrement original. L’intérêt écologique des tourbières réside notamment dans la présence d’espèces végétales et animales originales et spécifiques comme la Fougère des marais.
Histoire
L'origine du village est situé sur le trait de côte lors de la transgression marine Dunkerque II (1) qui a immergé le bas pays des moëres (2) puis toutes les terres des Flandres maritimes françaises et belges, repoussant les populations qui occupaient ces terres vers les collines périphériques.
La ville de Guînes est la capitale d'un comté de renom dans l'Histoire sans doute lié à sa position géographique stratégique, sur la déclivité du plateau qui sépare le Boulonnais du Calaisis, au bord de la plaine marécageuse, aujourd'hui parfaitement assainie, qui s'étend jusqu'au rivage de la mer.
Au IIème siècle, les romains établissent une villae au lieu-dit Grand-Saint-Blaise en bordure de la voie Leulène, peut-être pour servir de relais. Cet établissement est abandonné à la fin du IIIème siècle et la terre de Guînes retombe dans l’oubli. Elle en ressort au milieu du VIIème siècle lorsque les abbés de Saint-Bertin déclarent l’avoir reçu en donation de Walbert comte de Saint-Pol, de Ponthieu et d’Arques. En 805, Lydéric II (+836) grand forestier de Flandre et premier comte de la Marche de Flandre créée par l'empereur Charlemagne pour contrer les invasions normandes, déclare en être le seigneur.
En 928, lorsque mon ancêtre Siegfried Ier dit le Danois (910/965, portrait de droite) et ses Normands, peut-être débarqués à Pitgam, viennent s'emparer de l'endroit, ce n'est probablement qu'une petite cité sans défense. Il y fait élever une motte qu'il entoure de haies vives et ceinture d'un double fossé pour s'y mettre à l'abri en cas d'attaque (origine du château fort). En épousant Elstrude, fille du comte Arnoul Ier de Flandre dit le Vieux (890/965), il est fait comte de Guines et vassal de ce dernier.
Ses successeurs, tous mes ancêtresgénéalogique, font acquérir à la ville une importance considérable.
À la fin du XIème siècle, Baudouin II de Guines (1135/1205) fait construire en pierre de taille, sur le vieux donjon, un palais de forme circulaire et clore la ville d'un mur de pierre, avec des tours de défense à chaque porte.
Dès le commencement du XIIème siècle, le comte Manassés Ier de Guînes (1075/1137) fonde dans les faubourgs de sa capitale, une abbaye de femmes de l'Ordre de Saint-Benoît, placé sous le patronage de saint Léonard. À cette époque, la ville renferme à l'intérieur de ses murailles trois églises consacrées à saint Bertin, saint Pierre et saint Médard ; et à l'extérieur, outre l'abbaye de Saint-Léonard, l'église de Saint-Blaise du hameau de Melleke, et la léproserie de Saint-Quentin dans le hameau de Spelleke.
Au XIIIème siècle, la ville dispose d'une administration communale relativement autonome.
Occupation anglaise
En août 1347, Calais est occupée par les anglais après un long siège de 11 mois. Ils s'attachent alors à conquérir l’ensemble du Calaisis. Les forteresses de Coulogne et de Sangatte tombent en mars 1349, celles de Hames et de Guines résistent jusqu’en janvier 1352 : la chute de Guines est attribué à la trahison de son gouverneur Guillaume de Beaucorroy, qui en paiera le prix en étant décapité ; isolée, la forteresse de Hames capitule peu de temps après.
Le roi, Jean II dit le Bon (1319/1364, portrait de gauche), en appelle aux lois de l’honneur, réclame en vain la restitution de Guines, prise au moment d’une trêve. Par le Traité de Brétigny, ratifié à Calais le 24 octobre 1360, la ville est officiellement cédée aux anglais. Le 18 novembre, les autorités de Guînes (et autres lieux du Calaisis) prêtent serment au roi Édouard III d'Angleterre (1312/1377, portrait de droite). Calais et Guines deviennent des villes anglaises.
Vu sa situation géographique à l’extrémité Sud du territoire anglais, Guines voit son importance militaire accrue. Sa forteresse en forme de pentagone avec, en son centre, un bâtiment carré fortifié d’épaisses murailles et défendu par un fossé et quatre tours d’angle, est très imposante. Les anglais vont, pendant près de deux siècles la renforcer et la transformer. Ils y ajoutent une seconde enceinte avec des remparts de 9m qui dominent des fossés profonds de 2m, ils fortifient l’espace côté ville par laquelle on ne rentre que par un pont-levis et ajoutent des tours d’artilleries aux angles les plus exposés.
Attaquée en 1412 par Walerand III de Luxembourg-Ligny (1355/1415), en 1436 par Antoine Ier de Croy (1385/1475) et en 1479 par le roi Louis XI (1423/1483), la ville est pillée et incendiée. Mais le château n’est jamais pris. La garnison comprend, en moyenne, 400 hommes, elle se défend contre les attaques mais effectue aussi de nombreuses sorties dévastatrices pour les campagnes environnantes restées françaises.
Le roi d’Angleterre, Richard II (1367/1400), y loge en 1396 lors des préparatifs de son mariage à Calais avec Isabelle de Valois (1389/1409), fille du roi de France Charles VI dit Le Fol (1368/1422). Le roi Henri V (1386/1422) y séjourne quelques jours au retour de sa victoire d’Azincourt, en 1415. Lors de l’entrevue en juin 1520 au Camp du Drap d’Or (gravure ci-contre), entre le roi de France François Ier (1494/1547) et le roi d'Angleterre Henri VIII (1491/1547), ce dernier y demeure dans un Palais de cristal construit à son intention, en dehors des remparts Sud, avec des matériaux apportés d’Angleterre.
Le 22 décembre 1557, ayant appris que l’armée française se réunit à Abbeville, le gouverneur de Guines, Lord Grey, réclame des renforts. Le 1er janvier 1558, le duc de Guise, François Ier de Lorraine (1519/1563, portrait de gauche) entre dans le Calaisis à la tête d’une troupe de 30 000 hommes. 7 jours après, Calais tombe. Le duc de Guise arrive devant Guînes, avec pratiquement toute son armée et son artillerie, le 13 janvier 1558. En face de lui Lord Grey dispose de 1 400 soldats, en grande partie des espagnols et des mercenaires, et des moyens conventionnels de défense d’une place fortifiée : canons de petit calibre, couleuvrines et arquebuses, feux grégeois, épées, haches, piques et autres armes individuelles pour repousser l’ennemi si celui-ci réussit à entrer dans la place. Dans l’incapacité de défendre la ville, pour éviter que l’ennemi y trouve un abri aisé, il y met le feu.
Les combats débutent le 17 janvier 1558 et dès le 20 les français effectuent une percée à l’intérieur de la forteresse. Lord Grey qui a perdu 400 hommes n'a d'autre choix que la capitulation. Après une rapide négociation, la reddition intervient le 21, veille du 206ème anniversaire de la prise de Guines. Les soldats peuvent quitter la ville avec leurs armes individuelles et un écu en poche, Lord Grey ainsi que ses capitaines et hommes de qualité sont remis aux principaux responsables de l’armée française pour en tirer une rançon.
Entre 8000 et 9000 coups de canon ont été tirés en quatre jours. Les murailles sont percées et certaines tours se sont effondrées avec leurs défenseurs. Une grande partie de la population préfère suivre l’armée anglaise et émigrer en Angleterre. La reine octroie, aux habitants de Guines et de Hames, un endroit dans le quartier Sainte-Catherine de Londres Hammes and Guisnes Lanes puis Hangman’s Gains.
Avant de partir, le duc de Guise fait raser le château et les fortifications afin d’éviter qu’ils ne servent aux anglais lors d’un éventuel retour.
En plus de ses habitants, Guines perd son importance militaire et la ville passe sous l’autorité de Calais.
La destruction du château et des murailles offrent des matériaux qui facilitent le rétablissement de la ville ainsi qu’une nouvelle urbanisation totalement différente. Mais, si les anglais sont boutés hors de France...
La guerre encore contre le roi Philippe II de Habsbourg (1527/1598, portrait de droite) roi d'Espagne, de Naples, de Sicile, prince souverain des Pays-Bas bourguignons dont la Flandre.
La disparition des fortifications facilite les incursions de ses troupes. Guines est occupée de 1596 à 1598 et pillée en 1674 ; sans oublier les troupes françaises qui, pour les combattre, pratiquent la politique de la terre brûlée et dévastent complètement la ville en 1640.
Et la vie continue ...
La situation est propice aux épidémies de Peste qui font plusieurs centaines de morts de 1572 à 1577 et en 1636.
Au XVIIème siècle, la population nouvelle composée de 20 à 30% de protestants, rétablit Guines comme une des plus importantes villes du Calaisis. En 1685, elle compte près de 500 maisons et plus de 2000 habitants. Les protestants y disposent d’un consistoire et d’un temple, l’un des deux seuls du Calaisis, où viennent de très loin les fidèles.
La révocation de l’Edit de Nantes en 1685, est préjudiciable ne laissant que deux choix aux protestants : abjurer ou émigrer. Presque tous préfèrent partir. La population en 1698 n’est plus que de 1687 habitants. Au niveau économique, le dommage est important car les protestants sont actifs dans l’agriculture, le commerce et la petite industrie et ils détiennent le quasi monopole des métiers de la draperie. L’industrie ne s’en relève pas et seuls les bateliers prospèrent quelque peu au XVIIIème siècle grâce notamment au transport de denrées venues des environs : charbon d’Hardinghen, verre de Locquinghen, pierres de Ferques, marbres d’Elinghen, bois des forêts de Guines et Licques, sans oublier la tourbe extraite des marais pour le chauffage et le transport de personnes par bateaux pour Calais, les chemins étant en mauvais état et souvent impraticables.
Il faut attendre le Traité d'Utrecht en 1713 pour que la frontière du Nord soit fixée. Le département du Pas-de-Calais est créé en 1790.
En 1785, l'aéronaute Jean Pierre François Blanchard (1753/1809, portrait de droite) et son ami le mécène américain John Jeffries (1744/1819, portrait de gauche) terminent à Guines leur traversée de la Manche depuis Douvres en 2 h 25, à bord d’un ballon gonflé à l’hydrogène.
Durant la période révolutionnaire, en 1793, seule la venue de Guislain François Joseph Le Bon (1765/1795, portrait de droite) député de la Convention, est à noter. Il est décrit comme un homme à l’air égaré portant deux pistolets à la ceinture. A Guines, à cette époque, il n’y a ni noblesse de Cour, ni seigneur; ni château moyenâgeux, ni salon privé... Les nobles sont fermiers, notables ou entrepreneurs et sont indispensables à la prospérité de la ville. Les poursuites à leur encontre sont modérées. La Révolution Française a au moins un effet positif sur la ville puisqu’elle la libère de la tutelle de Calais et en fait un chef-lieu de canton.
En 1815, après la défaite de Waterloo et l’abdication de l'empereur Napoléon Ier (1769/1821) Guines se résigner à accueillir des hussards prussiens et le 2ème Régiment de Dragons anglais qui arrive le 28 octobre 1816 et s’y installe jusqu’en novembre 1818.
La révolution industrielle entraîne un développement considérable de la ville dans la première moitié du XIXème siècle. 27 fabricants de tulle occupent jusqu’à 100 personnes. La batellerie est en pleine activité et profite de l’essor des usines métallurgiques. Les estaminets se multiplient.
La ligne de train Paris/Cassel/Dunkerque est ouverte en 1848. De 1879 à 1940, la ville est desservie par le tramway de Calais.
Durant la Première Guerre Mondiale, Guînes, en arrière du Front, est le siège d'un commandement d'étapes en 1917 et 1918. Les communes dépendant de ce commandement d'étapes, accueillent des troupes de passage.
La ville est occupée durant la Seconde Guerre Mondiale.
Les seigneurs et gens de la noblesse
Le comté de Guines comprend Ardres, Hardewic, Brédenarde, Tornehen et le port de Witsan, douze baronnies et autant de pairies. Il est fondé par une colonie scandivave au Xème siècle.
Les premiers comtes de Guines sont mes ancêtres généalogiques (voir tableau en bas de page).
Chroniques communales
Le livre des usaiges et anciennes coustumes de la conté de Guysnes
Il est composé de 455 articles et renseigne sur les obligations à respecter par chacun, par exemple :
– Il est interdit de jouer aux detz, ou autres geux deffendus et les prostituées doivent quitter la ville du coucher au lever du soleil sous paine d’estres mises au pillory.
– Pour la propreté des rues nul ne doit mecte fyens qu’il ne l’oste dedens 3 jours.
– La sécurité routière est également d’actualité, il est ordonné que nul ne s’asseie en sa charrecte par derrière, son cheval estant aux lymons, s’il n’y a aucun qui gouverne sa dite charrecte.
– Les marchands sont particulièrement protégés, si un vol a lieu la nuit le coupable seroit trayné et pendu par la gorge et si c’est le jour il est simplement pendu.
– Nul n’est bastart que par sa mère ...
Ce livre dévoile aussi l’existence de nombreux corps de métiers dans la cité : les potiers sont les plus nombreux ; la draperie emploie un grand nombre de pigneresses, carderesses bourresses et filleresses chez les femmes, tysserans, foulons, tondeurs, tainturiers, varletz et leurs chamberières chez les hommes qui ont interdiction de porter leur mestier hors de l’eschevinage afin d’éviter toute délocalisation, de même qu’il est interdit à tous d’œuvrer hors la ville de Guysnes pourtant qu’ils puissent avoir euvre pour besongnier en la ditte ville. On peut également citer les « t »
L'administration communale
A la fin du XVIIème siècle, un marguillier, élu chaque année, s’occupe de régler toutes les affaires de la Communauté. Les lieux de réunion sont l’église ou le presbytère. Les fonctions du commandant de la place sont essentiellement militaires.
En 1766, le corps municipal, organisé de façon officielle, décide de tenir ses réunions, en dehors de l’église, dans une chambre du secrétaire-greffier,
En 1774, le conseil municipal fait bâtir une maison pour son vétérinaire et lorsque celui-ci quitte le pays il récupère la maison pour y tenir ses séances. Il y reste onze années. Puis le conseil revient sur la Grand'Place, dans la chambre du nouveau secrétaire, car la maison est trop éloignée du centre ville et l’accès en est difficile.
A la Révolution Française, en 1790, l’Assemblée Nationale ordonne la convocation des citoyens pour la constitution de la nouvelle municipalité, il faut encore se réunir à l’église faute de disposer d’une salle assez grande. Plusieurs arbres de la Libertés sont plantés sur la Grand'Place, et en 1793 les révolutionnaires y brûlent tous les titres nobiliaires et féodaux qu’ils peuvent découvrir.
En 1805, le conseil municipal propose de faire l’acquisition d’une maison sur la Grand’Place. En 1808, une maison est enfin achetée, moyennant une rente annuelle à sa propriétaire. En 1809 les travaux débutent et le bâtiment est achevé l’année suivante. En 1825, le plancher du 1er étage s’écroule, plusieurs personnes sont blessées. Les travaux de réparation sont immédiatement réalisés.
En 1845, un bâtiment mitoyen est acheté pour agrandir la mairie devenue trop petite. En 1853, la décision est arrêtée pour la reconstruction de l’Hôtel de Ville. En avril 1862 a lieu l’adjudication des travaux, la démolition débutent en mai... Mais, la Grand’Place de l’époque était autrefois la basse cour du château féodal rasé lors de la reprise de la ville aux anglais par le duc de Guise. En bordure des deux maisons, sont découverts : une muraille descendant à plus de 3m en dessous du niveau actuel, des maçonneries de briques rouges, un carré de pavés recouvrant une épaisse couche de sable vert, des niveaux d’incendie, une grosse pierre portant des traces de dorure, des boulets de fer et de pierre, ainsi que diverses monnaies;.. qui ne permettent pas d’établir de relevés intéressants ni de tirer des conclusions sur l’origine de cette partie de l’ancien château.
En août 1862, a lieu la pose officielle de la première pierre puis un banquet au Salon des Trois Fontaines réunit les membres du clergé, le conseil municipal, les sapeurs pompiers...
Le 1er mai 1864, après les vêpres, se déroule enfin la bénédiction du nouvel Hôtel de Ville, sans cérémonie ni apparat. La première manifestation officielle organisée à l’intérieur du nouvel édifice est le banquet donné dans le grand salon à l’occasion du concours agricole cantonal du 17 juillet 1864.
Un membre du conseil municipal offre une horloge afin qu’elle soit placée au fronton de la mairie. Mais dès ce jour,l’ancienne horloge de la tour de la cuve n'est plus remontée.
En 1869, le poste télégraphique est installée dans le secrétariat, La fanfare des pompiers répète dans le grand vestibule et un jardin est attribué à l’appariteur qui habite au sous-sol.
Patrimoine
La motte féodale
Le site classé de la Tour de l'Horloge est composé d'une Motte féodale du Xème siècle et d'une tour lanterne bâtie en 1763.
La motte féodale des comtes de Guînes, autrefois bastion principal du château-fort détruit par le duc de Guise, sert d'assiette aux XVIème et XVIIème siècles à la maison-forte dite le Château ou la Cuve. Aprés la destruction du château en 1558, elle sert de résidence aux commandants de Guînes.
Puis, la bâtisse menace ruine et sa restauration exige des frais considérables, elle est démolie. L'assemblée des habitants décide en 1761 d'édifier sur l'emplacement une tour destinée essentiellement à leur donner l'heure, en remplacement de l'horloge installée en 1630. Elle est construite en 1763 et sa cloche de 1634 existent toujours.
Elle subit quelques restaurations en 1884 et en 1988.
Après que l'occupation allemande de la Seconde Guerre Mondiale ait détruit le vieux mécanisme avec ses poids en pierre remonté à la main, la toiture et le campanile sont légèrement modifiés.
L'église Saint-Pierre
Au fil des siècles, Guînes a possédé plusieurs églises en son fief. A la fin du Moyen-Age, cinq églises paroissiales sont recensées. Des établissements religieux, seule la paroisse Saint-Pierre a survécu.
Elle est reconstruite en 1660 et démolie vers 1820, ayant beaucoup souffert sous la Révolution Française. De l'église de 1660 ne demeure que les bases d’une tour en pierre calcaire blanche à l’intérieur du clocher. Les morts sont inhumés sous les dalles de l'église avant que le jardin autour ne devienne un cimetière, d'anciennes pierres tombales affleurent ça et là comme celles de l'abbé Prenel décédé en 1783 scellée dans le mur sur la face extérieure de la nef ou de l'abbé Tourtois sous le clocher.
L'église actuelle est inaugurée en 1822.
Les trois cloches sont bénies en 1864 : Eugénie Marie Etiennette avec pour parrain et marraine le contre-amiral Joseph Eugène de Poucques d’Herbinghem (1807/1900) et Marie Louise Françoise Etiennette de Fresnoy (1779/1873), veuve de Louis César Filley de la Barre (1771/1855) ; Marie Augustine Hermance avec pour parrain le baron Auguste de Guizelin de Saint-Just ; Joséphine Adolphine Françoise avec pour parrain et marraine Thomas Rébier et Mme Garenaux-Thoumin, tous des notables de l’époque.
Dans la nef trois bénitiers en marbre veiné rouge sont les dons d’anciens marguilliers guînois du XVIIème siècle. Au milieu de la nef, la véritable œuvre artistique de l'église, la chaire de vérité date de 1706. les orgues sont construites en 1824 par les célèbres frères Guilmant. Les autels latéraux sont placés de part et d’autre d’un bel autel en marbre de pays, réinstallé au milieu du chœur après le Concile Vatican II en 1962. Le chœur contient une crédence de style Louis XV et les vitraux représentent la Foi et l’Espérance, les blasons qui s’y trouvent inclus sont ceux de Guînes, de Mgr Pierre Louis Parisis (1795/1866) évèque d'Arras, des Familles Monteuis, d’Angerville et de Guizelin. Au fond du chevet, le Christ en bois date du XVIIème siècle et la descente de la croix en haut de l'abside est offerte par Charles Louis Napoléon Bonaparte, empereur Napoléon III (1808/1873).
La Chapelle Notre Dame-des-Champs
Elle est située aux abords d’une prairie et érigée par une Famille en souvenir de son enfant tué dans un accident de cheval.
La chapelle est éclairée, en façade, par une fenêtre en arc brisé. De chaque côté de cette fenêtre et au sommet du fronton, se trouvent trois niches qui devaient jadis renfermer des petites statues. La porte d'entrée est à l'arrière.
L'église Sainte-Jeanne d'Arc du Marais
En 1865, le chanoine Delannoy, fondateur de l’hospice, lègue une somme à la cure pour la construction d’une église au Marais et pour le traitement du prêtre. En 1876, Mme Roussel concède gratuitement un terrain à la condition que la construction de l’église ait lieu de son vivant. Les travaux commencent la même année.
L'église est ouverte au culte en 1879 après qu'une cloche, dont les parrain et marraine sont Louis Marie Gustave Léon de Guizelin et Augustine Maria de Guizelin (1834/1895), soit bénie en 1878.
Le Marais ne devient paroisse à part entière qu’en 1920.
L’église connaît d’importants travaux après la Première Guerre Mondiale et se voit dotée de nouveaux vitraux, liés pour la plupart à la guerre avec quelques portraits de soldats tués au front, offerts par les familles. Un petit oratoire avec les noms des morts pour la France est situé dans le fond de l’église. L’autel date du XVIIIème siècle.
L'Abbaye Saint-Léonard
Elle est fondée en 1117 en l'honneur de la Sainte-Trinité et de saint Léonard par le comte Manassès Ier et son épouse Emma d'Arques. La direction du monastère est confiée à l'abbaye de Saint-Bertin en 1129, à charge pour l'abbaye de l'administrer d'après les règles des religieuses du prieuré de la Sainte-Trinité de Marcigny-lès-Nonnains, Ils encouragent leurs vassaux à doter l'abbaye, comme leurs prédecesseurs l'ont fait pour l'abbaye Saint-Médard d'Andres, et ils donnent au monastère plusieurs chapelles et des dîmes sur les fromages, pommes, laine, troupeaux, sur des biens qu'ils possèdent en Angleterre dans le diocèse de Cantorbury. En 1136, Manassès vend à l'abbaye la terre, le marais et l'aulnaie voisines du moulin du comte.
En 1150, Léon abbé de Saint-Bertin de concert avec ses religieux exempte de toutes redevances les biens ds religieuses de Guînes se trouvant dans leurs domaines.
Après le décès de son mari en 1137, Emma se retire dans l'abbaye, y finit ses jours et y est enterrée.
En 1182, Ubaldo Allucingoli, pape Lucius III (1097/1185) décide la réunion de l'abbaye de Saint-Léonard et de ses biens à l'abbaye Notre-Dame de Bourbourg.
La colonne Blanchard
La colonne est élevée en mémoire de Jean Pierre François Blanchard et de John Jeffries (voir § Histoire) dans la forêt domaniale à l'endroit où se sont posés les deux hommes.
Le Pensionnat
Il est créé au début du XIXème siècle, rue de la Basse Cour, pour accueillir une soixantaine de pensionnaires anglais et leur donner une éducation à la française. Parmi les grandes familles à la tête du pensionnat, la Famille Hennequin-Fasquel. 37 instruments de musique et une fanfare y sont relevés. Un second établissement est ouvert par la suite dans différents bâtiments achetés par la Famille. Un célèbre compositeur musicien Jules Massenet (1842/1912, portrait de droite) leur rend souvent visite et les soirées musicales constituent de superbes fêtes en compagnie des demoiselle du pensionnat.
Le château de la Bien-Assise
Le 13 janvier 1558, François Ier de Lorraine, duc de Guise, investit Guînes. Après de longs combats, le château est anéanti sous le feu des pièces d'artillerie et les incendies.
En 1806, le baron Charles François Marie de Guizelin (1761/1820), premier conseiller général du canton de Guînes, fait construire un château sur l'emplacement de l'ancienne demeure seigneuriale.
En 1900, le domaine est mis en vente et démembré, puis racheté en 1907 par M. Basset fabricant de tulle à Calais.
En 1944, il est réquisitionné pour héberger des réfugiés des marais de la région.
En 1951, André Boutoille possédant les terres et la ferme en fait l'acquisition et redonne son unité à l'ensemble ; il y crée un centre touristique.
Le château du Tournepuits
Ancienne propriété du député-maire Narcisse Boulanger, premier magistrat de la ville de 1888 à 1932.
Cette demeure est édifiée sur les terres d'une des grandes exploitations agricoles de Guînes la ferme du Tournepuits, connue dès 1558 juste après la reconquête de la ville aux Anglais par le duc de Guise, alors appelé Turnpic. Le domaine de cette ferme aujourd'hui disparue s'étend sur 60ha. Le corps de la ferme est situé à l'emplacement de l'ancienne usine des Laminoirs du XIXème siècle.
A l'époque, autour de l'exploitation, il n'y a que des jardins. Ce corps de ferme existe toujours en 1772.
Les premiers propriétaires sont Alexandre du Broeuil et son épouse Françoise de Fouxelle, nobles locaux. La propriété agricole se transmet au gré des successions dans la même Famille jusqu'à la Révolution Française de 1789. Elle est ensuite louée par bail rural à toute une suite d'exploitants et finalement vendue par l'Etat Républicain à Louis, Noël Boulanger, qui est maire de Guînes de 1832 à 1835 et député du Pas-de-Calais et son épouse Marguerite, Pétronille Fortin.
Trois générations de cette Famille se succèdent alors sur le domaine. Narcisse Boulanger fait construire en 1848, le château actuel, après avoir acheté le terrain de l'ancienne usine de construction des rails de chemins de fer, ouverte en 1845 mais qui connue une existence éphémère.
En plus du château un corps de ferme et des dépendances subsistent car les trois générations de Boulanger se succédant sur le domaine, y continuent une activité agricole.
Les héritiers du château revendent la demeure en 1949. Aujourd'hui le château appartient à la Famille Coffre.
Plusieurs bâtiments industriels comme l'ancien moulin ou le silo agricole.
Les ponts et passerelles
Une passerelle est construite en 1862 au Batelage. Peu utilisée, elle est remplacée en 1873 et devient le pont Décuppe en hommage à nos historiens locaux. Les plans de l'ouvrage sont l’œuvre de Monsieur Dewailly père de Guînes, alors ingénieur et directeur des Usines de Marquise. Ce pont reste en service jusqu’en 1978, année de sa démolition.
Les habitants du Marais, pour se rendre à Guines, doivent emprunter la rive droite du canal par le chemin du bourrelet ; en 1883, il existe un bac pour traverser le canal car la circulation sur le bourrelet est difficile, les boues de curage du canal y étant entreposées. Puis le bac est supprimé, la mairie obtient du sous-préfet l’autorisation de mettre en service un nouveau bac dont elle assure l’entretien. En 1884, le bac est construit en bois d’orme pour le fond et en chêne pour le reste. Sur la rive droite, une murette d’accostage est édifiée afin de remplacer la précédente. Le bac coule au fond du canal en 1886, la commune doit payer les frais nécessaires à la réparation de la péniche qui l’a heurté.
Fin 1888, les autorisations arrivent et les subventions sont débloquées pour la construction d'un pont. L’année suivante, le pont du Marais ou pont du Banc Valois est opérationnel.
Le moulin des trois frères
Ce moulin à huile, dépourvu d'ailes, est situé sur la route reliant Guînes à Ardres. Il apparaît sur le plan cadastral de 1833 ainsi que la maison. En 1863, il est racheté par un notaire de Guînes puis devient la propriété de Narcisse Boulanger, maire de Guînes de 1888 à 1932.
Le Parc Saint-Joseph
Au cœur des terres et marais de la côte d’Opale, se dévoile une trentaine d’ateliers, forge, moulin, estaminet, menuiserie, garage automobile, école… une chapelle borde les étangs. Dans le marais de Guines, un village typique des années 1900,est fidèlement reconstitué par plusieurs générations d’artisans. Les matériaux de construction sont chargés d’histoire, briques, charpentes, tuiles, vivent une seconde vie. Des milliers d’outils d’époque, ustensiles à la patine inégalable meublent ateliers, boutiques et bâtiments ruraux.
Evolution de la population
Hameaux, lieux dits, faubourgs, quartiers et écarts...
La Bien-Assise, Les Flaquettes, le Pont Crouy, Le Petit et Le Grand Saint-Blaise, Le Petit Brisquet, Le Marais, Le Blanc Valois, Le Blanc des Attaques, La Walle.
Nos ancêtres, les comtes de Guines
Carte de Cassini
Notes
(1) La transgression marine Dunkerque II est l'envahissement durable par la mer du Nord, de la plaine côtière de Flandre, jusqu'à 10 Kms (dû à un affaissement des terres émergées ou à une élévation générale du niveau des mers) du IIIème siècle au VIIIème siècle. Des îles sont ainsi créées à partir des dunes subsistantes qui font plus tard partie du continent, mais non sans laisser des traces dans la toponymie côtière : Dunkerque = église des dunes, Ostdunkerque = église des dunes Est, avec entre les deux l'abbaye des Dunes, puis Ostende = extrémité Est et Westende = extrémité Ouest, avec entre les deux Middelkerke = église du milieu.
La mer se réinstalle alors dans la plaine maritime flamande, qui n'est plus qu'une étendue vaseuse, tour à tour asséchée et noyée, parsemée d'îlots sableux jusqu'à proximité du rivage actuel. Les flots pénètrent par les estuaires décantent et s'envasent. Les herbes marines se développent pour former des prés-salés et des criques protégées des marées par l'établissement de dunes.
Cette transgression marine est suivie de la régression carolingienne, recul de la mer du Nord au VIIIème siècle, qui permet une occupation humaine de la plaine maritime flamande, puis suivie de la transgression marine Dunkerque III vers l'an 1000, avancée de la mer qui revient dans l'estuaire de l'Yser. Il est possible que l'homme soit responsable du phénomène en raison de son action de drainage des marais.
(2) Les Moëres : région marécageuse dans la région de Dunkerque, à cheval sur l'actuelle frontière franco-belge et entièrement située sous le niveau de la mer.
Sources
Sites, blogs, livres et revues, photographies ... : Wikipedia. Archives municipales de la ville et les notes du Dr Cuisinier. Texte Guînes des origines à nos jours. Le Musée municipal de Guines.
Date de dernière mise à jour : 21/05/2021