La Couvertoirade
Au cœur du Larzac, un des plus beaux villages de France, témoignage vivant de la présence Templière et Hospitalière, ce village fortifié, classé et protégé recèle des trésors : l'église Templière puis Hospitalière, le château Templier du XIIème siècle qui veille avec son donjon sur le tissu serré des toits de lauzes, les remparts , le dédale de ruelles bordées d'Hôtels particuliers, des petits passages couverts, des maisons typiques du Causse , des échoppes, un four banal, des lavognes, un moulin à vent... Sur le chemin de ronde des remparts qui domine le village une vue exceptionnelle sur la nature préservée du Larzac.
Il existe peu de site médiéval aussi bien conservé en France. La Couvertoirade était l'un des cœurs du système des Templiers dont le Larzac, avec ses plantations de céréales au Sud du plateau, constituait l'un des grands domaines au point qu’il était baptisé "la plaine du Temple".
Histoire
Le nom de Cubertoirata apparaît au XIème siècle dans le chartrier de l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem le Désert actuellement).
Les Templiers en 1158 sont mis en possession du Larzac par Raymond Bérenger, comte de Barcelone et roi d'Aragon. En 1181, la commanderie est fondée après avoir reçu en don un mas à la Couvertoirade des seigneurs Richard de Montpaon et Brenguier de Molnar.
Les Templiers sont donc présents à La Couvertoirade dès la deuxième moitié du XIIème siècle. Leur implantation en ce lieu est due à la présence de terres cultivables, d’eau pour les hommes comme pour les bêtes, d’un rocher convenant à la construction d’un château et d’une draille venant du Languedoc pour la transhumance.
Le château est construit en 1249, le village aux maisons caussenardes se structure autour. Sur ce causse, les Templiers vont poursuivre l’activité agricole de leurs prédécesseurs : culture des céréales panifiables et élevage des ovins pour le lait, la viande et la laine.
Après l’abolition de l’Ordre du Temple au Concile de Vienne de 1312, la commanderie de Sainte-Eulalie, dont fait partie la Couvertoirade, passe la même année aux mains des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Au XIVème siècle, les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem bâtissent l'église.
En 1328, le village compte 135 feux, soit entre 540 et 600 habitants.
Dans la deuxième moitié de la guerre de cent ans, le commandeur de Sainte-Eulalie, alors grand prieur de Saint-Gilles, décide de faire fortifier tous les villages de la commanderie. Les tours et les murailles enserrant le village seront construites en quatre années seulement, de 1439 à 1442. C'est Déodat d'Alaus, maître maçon de Saint-Beauzély, qui est chargé d'exécuter ces travaux.
Le Larzac connait une ère de prospérité en 1453. Sur ce territoire un certain nombre de maisons de la deuxième moitié du XVème siècle en témoignent encore.
Pendant les Guerres de Religion, le commandeur installe, à demeure dans le château, une petite garnison armée de mousquets avec à leur tête un capitaine. En 1562, la place résiste à un assaut des Protestants mais en 1566 elle est prise par le capitaine huguenot Sausset, et reprise peu après par l'évêque Claude Briconnet de Lodève.
En 1687, le château ne sert plus de refuge aux villageois mais il est utilisé comme grenier : “Quant au domaine, il consiste en un château et forteresse qui fait partie de l’enceinte du lieu de La Couvertoirade dans lequel les habitants se réduisent en temps de guerre et à présent les fermiers s’en servent pour grenier n’étant point autrement logeable.”
La paix retrouvée, le village se développe à l’extérieur des murailles dans le barri. Mais il y a encore une dernière alerte en 1702, au moment de la révolte des Camisards dans les Cévennes proches.
En 1768, le bourg est érigé en commanderie indépendante, octroyée au chevalier Riquetti, baron de Mirabeau, déjà commandeur de Sainte-Eulalie. La Révolution confisque toutes les possessions hospitalières qui reviennent aux paysans. A cette époque le château est déjà en très mauvais état et une petite partie sert de logement au fermier du commandeur.
Comme partout le village sera touché par l’exode rural mais maintient son activité économique agricole.
Il s’ouvre au tourisme de façon précoce dès la deuxième moitié du XIXème siècle.
Patrimoine
Le château Templier
Sa construction s’achève en 1249. Il comporte un petit donjon abritant un four, une citerne et trois chambres à l'étage. Il est adjacent au donjon principal, de style roman à contreforts plats. C'est l'un des rares châteaux construits par les Templiers en France. On peut apercevoir la porte des murailles, la bretèche d'entrée, technique de défense militaire importée des croisades. Les Hospitaliers ajoutèrent une tour supplémentaire accolée au donjon, qui est aujourd'hui en partie ruinée. En revanche, le donjon est en très bon état de conservation. L’enceinte polygonale est percée de deux portes, au Nord et au Sud, chacune d’elle est surmontée d'une tour carrée. Les angles du rempart sont garnis de tours rondes. Un chemin de ronde surmonte le mur d'enceinte.
Les remparts font 12m de hauteur et sont classés au titre des Monuments Historiques en 1895.
L’église Saint-Christophe
On y accède par un escalier taillé dans la roche. Construite en partie par les Templiers puis par les Hospitaliers au XIVème siècle, sur un plan régional, elle garde la sobriété des sanctuaires romans. Son clocher carré massif lui attribue un rôle majeur en bordure des chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle. Trois corbeaux sculptés ornent sa façade. A l’intérieur, une nef simple à deux travées voûtées, un chœur rectangulaire également voûté, des vitraux contemporains signés par le maître verrier Claude Baillon, qui ont la particularité d’être figuratifs. Sur la porte, une plaque de bronze gravée est destinée à rappeler aux fidèles qu’il faut songer au salut de ceux qui les ont précédés « Bona gens que par aïssi passatz, pregatz Diou per los trépassatz ».
L’église est classée au titre des Monuments Historiques en 1945.
L’ancien presbytère du XIIème siècle est classé au titre des Monuments Historiques en 1945.
Les maisons des XVème, XVIème et XVIIème siècles avec leurs escaliers extérieurs et leurs voûtes abritent des boutiques artisanales.
L’hôtel de Grailhe date du milieu du XVIIème siècle (mon ancêtre Marie Grailhe y aurait t-elle résidé vers 1650… ?).
Il est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1934.
L’Hôtel de la Scipione est adossé au rempart. Il est enjolivé par une tour d'escalier à vis, symbole de la noblesse de ses propriétaires. Sa construction remonte au XVème siècle. Restauré, il abrite aujourd'hui, au rez-de-chaussée, un point d'accueil ainsi qu'une salle de présentation du patrimoine. La pièce du premier étage possède un beau cantou (grande cheminée) et une fenêtre à croisée à meneaux munie de coussièges (permettant de s'installer confortablement pour regarder par la fenêtre). Dans la pièce au-dessus, divers objets découverts à la Couvertoirade ont été rassemblés.
Le cimetière et ses stèles discoïdales, est également classé au titre des Monuments Historiques en 1945.
Le moulin à vent de la colline du Rédounel est l’unique moulin à vent restauré de l’Aveyron. C’était un vieux moulin… vieux et mutilé : plus d’ailes, une base de pierres tronquée, pas arasée, déchiquetée, ouverte aux quatre vents. Il se laissait à peine deviner. Qui pouvait remarquer ce débris du petit patrimoine rural, fort délabré, surplombant l’enceinte fortifiée de La Couvertoirade ?
L'association des Amis de La Couvertoirade se lancent dans l’aventure… Mille cinq cents heures de travail pour la toiture, la charpente et les ailes. L’artisan a forgé lui-même toutes les pièces métalliques, les clous, et les écrous en forme de fleurs. Le cabestan fait dans un tronc de chêne repose, de chaque côté, dans un support en forme de berceau également sculpté, la charpente est en vieux chêne. Sur la coiffe elle-même, les bardeaux sont en acacia. Elle est mobile et tourne sur elle-même grâce à des sortes de roulements à bille en bronze. Les ailes sont impressionnantes par leur taille, par leur forme, les côtés sont en acajou, pour éviter le pourrissement. Le dessous de la coiffe est en tilleul pour éviter l’intrusion des rongeurs et autres indésirables.
Le four banal du village Templier, longtemps à l’abandon, est aujourd’hui restauré et remis en fonction : pain à l’ancienne, fouaces et autres spécialités locales pour revivre les heures d’antan.
Les lavognes, mares naturelles empierrées, où se désaltèrent les troupeaux de moutons, et de brebis dont le lait approvisionne quotidiennement les fromageries de Roquefort.
La ferme de Belvézet dans le hameau du même nom, ruines d'une demeure des Templiers transformée en ferme. Il a appartenu à Bernard de Martrin, chevalier et seigneur d'Esplas au XIVème siècle, puis à Etienne De Lavalette au XVIIIème siècle.
Le hameau est construit sur un ancien volcan dont les galets de lave ont servi à paver la lavogne.
Entre l’église et l’enceinte fortifiée, le « don de l’eau », un évier de pierre qui permettait, en temps de guerre ou d’épidémie, de désaltérer les voyageurs tout en maintenant fermées les portes du village.
Hameaux, lieux dits et écarts
La Pézade, le Cun, Cazéjourdes, la Baraque Froide, la Baraquette…
Les Infruts ou un circuit « Acro Roc » a été créé : parcours aventure qui débute dans les arbres et se poursuit à travers les rochers ruiniformes, tyrolienne, pont de singe, tibétain, passerelles... au milieu d'un site naturel de rochers dolomitiques.
Belvézet dont le nom vient de bel (beau, bel, grand) et véser (voir). C'est le nom occitan du belvédère. Depuis cette ferme on a, en effet, une magnifique vue sur les Cévennes.
La Blaquèrerie dont le nom vient de blaca qui signifie chêne blanc en occitan, ceux-ci prospéraient autrefois sur le causse.
Ce hameau, bien que ne possédant pas d’ouvrage de fortification, détient également un passé tout aussi chargé de l’histoire de cette France médiévale, en témoigne la tour templière du centre du village.
La Salvetat désignait au XIIème siècle un lieu d'asile établi par l'église, territoire délimité par des croix.
Un lac peut se former près de La Salvetat. La terra rossa, mélange d'argile et de sable dolomitique, s'accumule dans les points bas du causse. L'eau qui y circule lors de précipitations peut saturer les sols et rester en surface. Ces lacs ressuscitent le réseau fossile subaérien du causse. Ce phénomène de formation de lac est également très impressionnant sur la commune des Rives, à quelques kilomètres de là.
La Portalerie et son aven dont l’entrée s’ouvre à 50m environ du hameau. « Après le puits d’entrée, une longue galerie d’abord vaste puis de section plus faible nous amène à près de 300m de l’entrée au sommet précédé de quatre grands gours. On débouche ensuite dans la grande salle. Au fond de cette salle, 10m plus haut à gauche, un puits de 8m. A droite, un long passage descendant à travers blocs et une salle inclinée, une nouvelle descente à travers blocs et une petite galerie en forme de laminoir sur 50m environ,
on arrive au puits du Pendule que l’on peut court-circuiter par une étroiture à 5m en amont du puits. Après quelques courts ressauts, on atteint le premier des passages pouvant siphonner.
On peut, lorsque le passage le permet, continuer jusqu’à un autre siphon qui, lors de sécheresse exceptionnelle, permet d’atteindre le siphon terminal ». (Source : Topographie, Groupe d’Etude et de Recherche Spéléologique et Archéologique de Montpellier G. E. R. S. A. M.).
Evolution de la population
Nos ancêtres de La Couvertoirade…
Naissance/baptême :
BERTRAND Marie (sosa 3199G12) vers 1645 au hameau de la Salvetat.
Décès/inhumation :
BERTRAND Pierre (sosa 6398G13) époux de GRAILHE Marie (sosa 6399G13) avant le 25 juin 1668.
Sources
Sites : Wikipedia, Office de Tourisme Larzac et Vallées, Tourisme Aveyron, Site officiel de la Couvertoirade, Aveyron.com, Les plus beaux villages de France.com, Les plus beaux villages de France.org, Tourisme Midi-Pyrénées, Entre 12 et 34, Le Petit Fûté, Association Les Amis de la Couvertoirade, Les Amis de Saint-Caprais, Photo de la Portalerie.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021