Foucart
Petit village rural du Pays de Caux, bâti sur l'ancienne voie romaine reliant Lillebonne à Grainville-la-Teinturière, connu pour plusieurs constructions anciennes, et situé à 35 Kms du Havre, à 20 Kms de Fécamp et à 12 Kms d'Yvetot. Les communes limitrophes sont : Terres-de-Caux, Cléville, Bolleville, Trouville et Alliquerville.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Focart Escales vers 1210 ; Fouquart-Escales en 1319 ; Foucart-Escalles en 1337 ; Fouquart-Esqualles en 1431 ; Fourcart-Escalles en 1397 et 1399 ; Foucard-Escalles en 1691 et 1757 ; Foucard en 1546, 1580, 1740 et 1788 ; Fourcard en 1557 ; Foulcard en 1564 ; Foucart en 1715 ; Foucart en 1953.
Foucart du prénom germanique Folkhard. Le second élément, aujourd'hui disparu, Escalles de l'ancien scandinave skali = habitation temporaire.
Histoire
La paroisse est placée sous le patronage de l'archevêque de Rouen.
A partir de 1404, le roi de France, Charles VI dit Le Fol (1368/1422) devient patron présentateur à la cure et l'église Saint-Martin devient chapelle royale.
Les seigneurs et gens de la noblesse
La seigneurie appartient à la Famille Pestel de Normanville puis au XVIIème siècle à la Famille d'Houdetot :
Adrien de Houdetot (1582/1632) est seigneur d’Auffay-la-Malet et de Foucart, il est l’époux en 1608 de Madeleine de Martainville et en 1619 de Claude Le Lieur.
François de Houdetot, fils du précédent, chevalier, seigneur d’Auffay-la-Malet, Herville et de Foucart, époux de Catherine Isnel en 1659.
Adrien de Houdetot (+1719), seigneur d’Auffay-la-Malet et de Foucart, époux en 1681 de Marguerite Feullette du Fay.
Louis de Houdetot, seigneur d’Auffay-la-Malet, de la seconde portion d’Herville et de Foucart, époux de Suzanne Madeleine Carrel en 1722.
Fief de Caumare :
La Famille Crespin de Mauny, que l’on retrouve également aux Blanques d’Alvimare, sont détenteurs du fief.
Pierre du Bec-Crespin, marquis de Mauny, époux vers 1457 de Marie de Bellengues (1435/1537), seigneur de Caumare, Bellengues et Blanques.
Adrien Amable Marie de Rouen de Bermonville, né en 1751, en est le dernier seigneur. Il est conseiller du roi, président de la Chambre des Comptes Aides et Finances de Normandie, époux en 1772 d’Aimable Madeleine Marguerite Luce Caillot de Cauqueréaumont.
Personnages liés à la commune
Pierre Rigault (1733/1794), vicaire de Foucart, prêtre réfractaire ayant refusé de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé à la Révolution Française est arrêté en 1793.
Conduit sur les Pontons de Rochefort, il y meurt en martyr et est enterré en 1794sur l'île Madame (1)
Yves Duteil (1949/-, portrait 1 de droite), chanteur auteur compositeur interprète français
Il est le petit-neveu du capitaine Alfred Dreyfus (1859/1935, portrait 2 de droite), officier français victime en 1894 d'une erreur judiciaire à l'origine d'une crise politique majeure au début de la IIIème République l'affaire Dreyfus.
Il inaugure en juin 2012 l’école du village qui porte son nom.
Patrimoine
L’église Saint Martin
La nef est rebâtie au XVIème siècle, son aspect trapu est dû à la tour carrée du clocher de la même époque, qui n’a jamais été terminée. Pourtant le roi de France donne pour la construction de sa chapelle royale, de grosses pièces de bois pour les charpentes qui encombrent encore la nef en 1712. L’église s’ouvre par un portail Renaissance en anse de panier.
Des travaux ont lieu en 1834 et en 1874. Le chœur, en état de complet délabrement, est reconstruit dans le style de la nef, grâce à la générosité des habitants de la commune.
Les fonts baptismaux en pierre du XIIIème siècle, sont posés à l’époque du roi Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270). La sacristie date de 1879.
Un grand panneau peint de la fin du XVIIème, représente la vision de Saint Antoine l’Ermite, deux statues en bois de Saint Martin et Saint Florent, et les remarquables vitraux du XIXème siècle et du début XXème, relatent la vie de Saint Martin. La chapelle Notre-Dame des Douleurs abrite un vitrail de 1920 à la mémoire des combattants de la Première Guerre Mondiale.
Le manoir de Caumare
Il est à l’origine une maison-forte construite au XVème siècle le long de la route de Fauville, bâti avec les trois matériaux de base des constructions cauchoises, la pierre, la brique et le silex.
La façade Est présente un aspect différent. Un fort soubassement et le rez-de-chaussée maçonné supportent un étage en colombage, prolongé par une aile basse reliée à une petite tourelle cylindrique, en brique et bandeaux de pierre alternés, coincée entre le corps de logis et la porterie. Les puissants contreforts d'angles affirment la vocation de maison-forte, les vestiges de douves sèches sont encore visibles. Après un sombre passage voûté aux murs imprégnés de la Guerre de Cent Ans, se trouve une petite cour intérieure comportant un vieux puits en son milieu. L’aile en colombage avec ses pans de bois moulurés porte la trace d’une ancienne fenêtre, probablement la fenêtre aux mendiants. Le colombier en brique est ajouté au XVIIème siècle.
Dans la grande salle aux murs de briques apparentes, trône une cheminée monumentale à fond de tuileaux.
Les vieilles familles cauchoises ont habitées ces lieux. Au XXIème siècle, le manoir est toujours habité.
Le manoir de la Mare-aux-Roseaux
Il est également du XVIème siècle et comporte des portes jumelées ornées de sculptures et des petites ouvertures à l'étage avec des fenêtres à carreaux sous plomb.
Evolution de la population
Hameaux, quartiers, faubourgs, lieux dits et écarts
Le manoir de Caumare, la Mare-aux-Mouches, la Mare-aux-Roseaux, le Beau Soleil, Maupas, la gare Foucart-Alvimare.
Nos ancêtres de Foucart …
Carte de Cassini
Notes :
(1) Les pontons de Rochefort sont un ensemble de trois prisons flottantes, en rade de Rochefort, où 829 prêtres catholiques réfractaires qui ne voulaient pas prêter serment à la Constitution Civile du Clergé pendant la Révolution Française, ont été regroupés et internés en vue d’être déportés vers les bagnes de Guyane. 547 d'entre eux meurent de maladie et d'épuisement, 254 sont enterrés sur l’île Madame, 226 sur l’île d’Aix, et 67 à Rochefort.
Le 1er octobre 1995, 64 de ces prêtres sont béatifiés par le pape Jean-Paul II, Karol Józef Wojtyła (1920/2005).
L'île Madame est une île française, baignée par le Golfe de Gascogne, au large des côtes de la Charente-Maritime et appartenant à l'archipel charentais. Elle tient son nom, soit d'Anne Julie de Rohan-Chabot (1648/1709), maîtresse du roi Louis XIV (1638/1715), ou de l'abbesse de l'abbaye aux Dames de Saintes, qui porte le titre de Madame de Saintes. Sous la Révolution Française, elle est nommée l'île Citoyenne.
Au Nord de l'île, se trouvent une redoute carrée, édifiée en 1703, ainsi que des casemates. Ces constructions participaient au système de défense de la rade de Rochefort.
Au Sud-Est de l'île, une grande croix de galets à même le sol marque l'endroit où sont ensevelis 254 des 829 prêtres déportés et morts en 1794. Ce site est la destination d'un pèlerinage au mois d'août, les participants traversent la Passe aux Bœufs avec un galet qu'ils déposent sur la croix.
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Blog Château féodal et ruine médiévale, Fondation du patrimoine, Seine 76, Esprit cauchois.
Date de dernière mise à jour : 03/11/2021