VISAGES DU LOIRET
Aux IXème et Xème siècles
plusieurs Familles de lointains ancêtres de la noblesse (rois des Francs ou seigneurs)
ont vécu dans ce département
9 individus dans 6 villes dont certains portent le nom
où 10 actes ont été enregistrés :
6 naissances/baptêmes °
et 4 décès +
Les familles …
de France, de Beaugency, de Courtenay, de Chalon
dans les villes
Voir détails pour chacun dans les communes concernées.
* Quelques détails historiques
Robert II de France dit le Pieux (972/1031)
Famille : Dynastie Capétienne.
Il est le fils d’Hugues dit Capet (voir "Visages d’Eure-et-Loir") et de son épouse, Adélaïde d'Aquitaine.
Mon arbre généalogique : n° sosa 3 773 580 960++ en 32ème génération.
Biographie : Il nait à Orléans vers 972, meurt au château de Melun le 20 juillet 1031, et est inhumé dans la nécropole royale de la basilique Saint-Denis ou sa 3ème épouse, Constance d'Arles, le rejoindra l'année suivante.
Il est le deuxième roi franc de cette dynastie, et règne de 996 à 1031.
Il est associé à la royauté dès 987 et assiste son père. Après la mort de ce dernier, il parvient à maintenir l’alliance avec la Normandie et l’Anjou et à contenir les ambitions d'Eudes II de Blois.
Au prix d’une longue lutte débutée en avril 1003, il conquiert le duché de Bourgogne qui aurait dû lui revenir en héritage à la mort, sans descendance directe, de son oncle Henri Ier de Bourgogne, mais que ce dernier a transmis à son beau-fils Otte Guillaume.
Les déboires conjugaux de Robert avec Rozala d'Italie et puis la mauvaise réputation de Constance d'Arles, contrastent étrangement avec l’aura pieuse, à la limite de la sainteté, que lui prête son biographe, Helgaud de Fleury, dans la Vie du roi Robert le Pieux. Sa vie est présentée comme faite d’innombrables donations pieuses à divers établissements religieux, de charité envers les pauvres et surtout de gestes considérés comme sacrés, telle que la guérison de certains lépreux : Robert est le premier souverain considéré comme thaumaturge.
La fin de son règne révèle sa relative faiblesse car il doit faire face à la révolte de son épouse Constance puis de ses propres fils, Henri et Robert, entre 1025 et 1031.
Il meurt au cours de l’été 1031, à sa résidence de Melun, d’une fièvre accablante.
Quelques jours auparavant, le 29 juin, une éclipse de soleil était venue annoncer un mauvais présage :
« Quelque temps avant sa très-sainte mort, qui arriva le 20 juillet, le jour de la mort des saints apôtres Pierre et Paul, le soleil, semblable au dernier quartier de la lune, voila ses rayons à tout le monde, et parut à la sixième heure du jour, pâlissant au-dessus de la tête des hommes, dont la vue fut obscurcie de telle sorte, qu’ils demeurèrent sans se reconnaître jusqu’à ce que le moment d’y voir fut revenu. » (Helgaud de Fleury, Epitoma vitae regis Roberti, v. 1033).
Très apprécié par les moines de Saint-Denis, le roi défunt est transporté de Melun jusqu’à l’abbaye où repose déjà son père, devant l’autel de la Sainte-Trinité
Lorsqu’ils rédigent leur chronique, les moines affirment qu’au moment de sa mort, les rivières ont débordé renversant des maisons et emportant des enfants, une comète est passée dans le ciel et une famine a touché le royaume pendant près de deux années. Lorsqu’il achève sa biographie vers 1033, Helgaud s’étonne que le tombeau du pieux Robert ne soit encore recouvert que d’une simple dalle et d’aucun ornement. Au milieu du XIIIème siècle, Louis IX dit saint Louis fait sculpter de nouveaux gisants pour tous les membres de la famille royale.
Union et descendance : Il épouse en premières noces, selon les souhaits d’Hugues Capet son père, Rozala Suzanne d’Italie (955/1003), veuve du comte Arnoult II de Flandre, et de 17 ans son aîné. La dot est intéressante, puisqu'elle lui apporte Montreuil (point stratégique sur la Manche) et le Ponthieu. Devenu seul roi, Robert la répudie vers 991 tout en gardant la dot. Le couple n’a pas d’enfant. Elle se retire en Flandre, auprès de son fils Baudouin IV, où elle meurt et est inhumée en l'abbaye Saint-Pierre-au-Mont-Blandin à Gand.
Au début de l’an 996, probablement au cours de la campagne militaire contre Eudes de Blois, il rencontre la comtesse Berthe de Bourgogne (964/1010), épouse de ce dernier. Elle est la fille du roi de Bourgogne Conrad III et de Mathilde, fille de Louis IV d’Outremer. Robert et Berthe sont attirés l’un vers l’autre, malgré l’hostilité du roi Hugues (la maison de Blois est le grand ennemi des Capétiens). Pourtant, Robert y voit, outre son intérêt sentimental, un gain territorial puisque Berthe apporterait l’ensemble des territoires blésois.
En 996, Eudes de Blois décède en mars puis Hugues Capet en octobre : le mariage pourrait avoir lieu, mais se heurte à l'opposition du pape (en raison de la parenté entre les époux) qui excommunie les deux amants.
L'impossibilité d'avoir des enfants avec Berthe poussent Robert II à se séparer d'elle en 1001.
Il épouse en 1003, Constance d'Arles (984/1032), afin d'assurer sa descendance.
Pourtant, Berthe de Bourgogne reste l'unique amour de Robert II, et ils ne cessent pas leur relation. Ils se rendent ensemble à Rome en 1008 pour implorer, en vain, le pape de faire annuler ce troisième mariage, Constance d'Arles se montrant cruelle et avare et est soupçonnée d'avoir fait assassiner un favori du roi.
Constance donne néanmoins des enfants au roi :
- Alix (1003/1063), comtesse d’Auxerre, qui épousera Renaud Ier de Nevers ;
- Henri Ier ;
- Robert.
Elle préfère Robert et veut qu'il règne, mais le roi choisit Henri pour lui succéder.
À la mort de son époux, elle va jusqu'à tenter de tuer Henri, mais la tentative échoue et il monte sur le trône. Robert devient quant à lui duc de Bourgogne.
Femme de tête, bonne administratrice, Constance participe à la construction du château d'Etampes.
Elle meurt en 1032 et est inhumée au côté de son époux dans la nécropole royale de la basilique Saint-Denis.
Henri Ier de France (1008/1060)
Famille : Dynastie des Capétiens directs.
Il est le fils du précédent et de sa troisième épouse, Constance d’Arles.
Mon arbre généalogique : n° sosa 1 886 790 480++ en 31ème génération.
Biographie : Il est né le 4 mai 1008 et décédé le 4 août 1060 à Vitry-aux-Loges.
Il est duc de Bourgogne en 1016 et le 3ème roi des Francs de cette dynastie de 1031 à 1060.
Sacré roi du vivant de son père, le 14 mai 1027 à Reims, il lui succède en 1031 mais doit faire face à l'hostilité de sa mère et des grands vassaux qui veulent élire au trône son frère cadet Robert.
Henri Ier obtient l'appui de l'empereur romain germanique, Conrad II, et surtout celui du duc de Normandie, Robert dit le Magnifique, mais pour obtenir la paix, il doit céder à son frère le duché de Bourgogne en apanage.
À la suite du départ en 1035 pour la Terre Sainte de Robert le Magnifique, Henri Ier devient le tuteur de son fils, le futur Guillaume II, duc de Normandie. Quand la nouvelle de la mort de Robert lui parvient, il soutient le jeune duc contre les seigneurs de Normandie qui lui sont hostiles. Ensemble, ils les combattent et les défont à la bataille de Val-ès-Dunes en 1047. Mais, la montée en puissance du duc inquiète le roi de France qui se brouille avec lui. Ce dernier le vainc à la bataille de Mortemer en 1054, puis, 4 ans plus tard, à la bataille de Varaville.
Le règne de ce roi batailleur et querelleur est une longue suite de luttes féodales. Il perd la Bourgogne et ne gagne que le Sénonais, dont la petite ville de Saint-Julien-du-Sault, où les rois de France possédent droit de gîte.
C'est durant cette période difficile que les évêques français proclament la Paix de Dieu, puis la Trêve de Dieu.
En 1060, en réaction à la prééminence croissante du pape Léon IX, il fonde à Paris une collégiale dédiée à saint Martin, Saint-Martin-des-Champs, à l'emplacement d'un sanctuaire funéraire de l'époque mérovingienne, qui devient au début du XIXème siècle, l’une des galeries du Conservatoire des arts et métiers (actuellement Musée des arts et métiers, photo ci-contre).
Union et descendance : La fille en bas-âge de l'empereur Conrad II le Salique, Mahaut (1027/1034), à laquelle il est fiancé en 1033, trouve la mort à l'âge de 7 ans.
Vers 1039, il épouse en premières noces Mathilde de Frise (1025/1044), fille de Luidolf de Frise et de Mathilde d’Eguisheim. Vers 1040, Mathilde met au monde une fille.Toutes deux meurent en 1044 à seulement quelques semaines d'intervalles.
Devenu veuf, et sans enfant légitime, Henri épouse Anne de Kiev (1030/1080) le 19 mai 1051 à Reims. Elle est la fille d’Iaroslav dit le Sage et de son épouse Ingigerd de Suède.
Cette dernière présente l'avantage d'appartenir à une famille prestigieuse , ne risquant pas de tomber sous le coup de l'interdiction papale des mariages entre parents jusqu'à la 7ème génération. De cette union, naissent :
- Philippe Ier (1052/1108) est associé au trône en 1059 et succède à son père l’année suivante ;
- Robert (1054/1063) ;
- Emma (1055/1109) ;
- Hugues (1057/1102), comte de Vermandois, époux d'Adélaïde de Vermandois. Il est la souche des comtes de Vermandois capétiens.
Philippe Ier de France (1052/1108)
Famille : Dynastie des Capétiens directs.
Il est le fils des précédents.
Mon arbre généalogique : n° sosa 943 395 240++ en 30ème génération.
Biographie : Il nait en 1052 et meurt le 29 juillet 1108 au château de Melun (gravure ci-contre).
Il est le 4ème roi des Francs de cette dynastie de 1060 à 1108.
Son père, Henri Ier, décide de faire sacrer son fils de son vivant comme le voulait la coutume de l'époque et d'en faire un roi associé comme l'avaient fait Hugues Capet et Robert II. Philippe est couronné à Reims le 23 mai 1059 du vivant de son père.
Il ne règne seul qu'à partir de 1066, car son oncle, le comte de Flandre Baudouin V, assisté de l’archevêque de Reims Gervais de Belleme ainsi que d’Anne de Kiev, exerce la régence à la mort d’Henri Ier en 1060, jusqu’en 1067.
Il est couronné plusieurs fois, notamment le 25 décembre 1071, par l’évêque Élinand, en la cathédrale Notre-Dame de Laon.
Sous son règne se dessinent les grandes lignes de la politique des souverains capétiens du XIIème siècle : assurer une base réelle à la puissance royale en consolidant le domaine, et abaisser ou contenir les trop puissants vassaux, chose que son père avait échoué à appliquer, provoquant une forte diminution du prestige et du pouvoir royal.
Il s’empare d’une partie du Vermandois, du Gâtinais en 1069, du Vexin français en 1077. En 1101, il rachète la vicomté de Bourges et la seigneurie de Dun-le-Roi à Eudes Arpin, chevalier qui part à la croisade.
En 1071, il soutient Richilde de Hainaut, veuve du comte Baudouin VI de Flandre, et ses fils Arnoul III et Baudouin II contre leur beau-frère et oncle, Robert le Frison. Philippe est défait à la bataille de Cassel en février mais parvient à prendre Saint-Omer en mars. Arnoul III étant mort au cours de la bataille, il conclut la paix avec Robert qu'il reconnaît comme comte de Flandre et dont il épouse la belle-fille, Berthe.
Mais pendant la plus grande partie de son règne, Philippe Ier lutte pour réduire la puissance de son vassal le plus redoutable, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu roi d’Angleterre en 1066. Philippe trouve l’appui de Foulques IV dit le Réchin, comte d’Anjou, et de Robert le Frison, comte de Flandre, qui se sentent aussi menacés par ce trop puissant voisin.
En 1076, Philippe inflige une grave défaite à Guillaume au pied de Dol, en Bretagne. L’année suivante, fort de sa victoire, il s’empare du Vexin français, possession de Simon de Vexin, qui se fait moine.
Guillaume le Conquérant renonce à la Bretagne et fait la paix avec Philippe Ier.
En février 1079, alors que le roi hiverne à Étampes, éclate une rébellion de ses vassaux directs, menée par Hugues Blavons, seigneur du Puiset. Au printemps, l’armée royale est écrasée près du Puiset. L'autorité royale, durablement affaiblie par cette perte de prestige, n’est restaurée dans le secteur qu’à la génération suivante.
Frappé d’anathème, le roi ne participe pas à la première croisade dont Hugues de Vermandois, son frère, est l’un des principaux acteurs avec Raimond IV de Toulouse et Godefroy de Bouillon (1058/1100).
Philippe laisse le soin des opérations militaires dans le Vexin à son fils Louis VI qu’il a associé à la couronne en 1098.
En 1107, le pape Pascal II se rend en France où il rencontre Philippe et le futur Louis VI à Saint-Denis. L’alliance entre le royaume de France et la papauté contre l’Empire est alors définitivement scellée pour un siècle.
Le 29 juillet 1108, Philippe Ier meurt au château royal de Melun après 48 ans de règne. Ne voulant pas, en raison de ses fautes, être enterré à côté de ses ancêtres en la basilique Saint-Denis, il demande à être inhumé dans l’abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire.
Son fils Louis VI dit le Gros, âgé de 27 ans, lui succède.
Son épouse Bertrade de Montfort a 38 ans, elle prend le voile à l’abbaye de Fontevraud.
Union et descendance : Afin de consolider son alliance avec la Flandre, il épouse Berthe de Hollande (1058/1093), fille de Florent Ier, comte de Hollande et de Gertrude de Saxe.
Lassé de son épouse et de la tutelle de la Maison de Flandre, il enferme Berthe dans un monastère du château de Montreuil dans le but de la répudier pour se remarier.
Le couple a au moins un fils :
- Louis VI dit le Gros (1081/1137) qui succède à son père.
Il envisage d'épouser Emma, fille du comte Roger Ier de Sicile.
Bertrade de Montfort (1070/1117) fait parvenir au roi un message lui disant que son mariage avec Foulque IV d’Anjou dit le Réchin est nul, puisque la précédente épouse est encore vivante, et qu'elle est disposée à épouser Philippe. Séduit par sa beauté, il accepte et envoie un détachement d'officiers dévoués pour l'amener à Paris. Il répudie Berthe de Hollande et se remarie avec Bertrade le 27 mai 1092.
Le 16 octobre 1094, le concile d’Autun où sont réunis 32 évêques prononce l’excommunication du roi. Le couple royal vit ainsi pendant 10 ans sous le coup des anathèmes de l'Église. Philippe et Bertrade se soumettent lors du Concile de Paris en 1104 mais malgré leur serment, poursuivent leur vie commune.
Le couple a au moins 3 enfants :
- Philippe (1093/1133), comte de Mantes, qui épousera la fille de Gui II de Montléry ;
- Fleury (1095/1119), seigneur de Nangis par mariage ;
- Cécile (1097/1145), qui épousera Tancrède de Hauteville, prince de Galilée et régent d'Antioche, puis Pons de Toulouse, comte de Tripoli.
Sources
Sites et photo : Wikipedia.
Livres : Vie de Robert II le Pieux par Helgaud de Fleury, 1040 (traduction François Guizot de 1824).
Date de dernière mise à jour : 21/01/2020