Ligny-en-Cambresis
La commune est situé dans le bassin de l'Escaut au Sud du département du Nord, à 12 kms de Cambrai et à 13 kms de Lille.
Les villages limitrophes sont : Fontaine-au-Pire, Haucourt-en-Cambrésis, Montigny-en-Cambrésis, Walincourt-Selvigny, Caullery, Clary et Caudry.
Toponymie
Liniacum en 878, Lineium en 1046, Lengni en 1174, Lengniacum en 1204.
Ligny devient Ligny-en-Cambrésis en 1894, puis Ligny-Haucourt en 1972 après la fusion avec Haucourt-en-Cambrésis, et reprend son nom en 1997 lors de la séparation des deux communes.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'azur à un écusson d'argent, accompagné de onze billettes du même mises en orle.
Armes de la Famille de Villers-au-Tertre qui possède la seigneurie de Ligny au XVIIIème siècle.
Hydrographie
Aucun cours d'eau ne traverse le village qui est situé entre le ruisseau de la Warnelle au Nord, affluent de rive droite de l'Escaut, et le ruisseau d'Iris à l'Ouest qui rejoint la Warnelle au Nord-Ouest du village.
Histoire
A l'époque Gallo-romaine, le village appartient à la cité des Nerviens (1), dont la première capitale est Bavay, remplacée au IVème siècle par Cambrai. Une villae, propriété d'un homme nommé Licinius, à l'origine du nom, occupe le site du château érigé plus tard.
Le village et les premiers remparts du château sont mentionnés à la fin du IXème siècle dans le Cartulaire de l'église de Cambrai.
En 1046, l'église est concédée par l'évêque de Cambrai, Gérard de Florennes (975/1051), à l'Abbaye Saint-André du Cateau.
En 1434, le village est incendié, en représailles contre la Famille Luxembourg, qui est à l'origine de la capture de Jeanne d'Arc. D'après une légende, la sainte transite par le château de Ligny.
Le village est pillé en 1581 par les Français de la garnison de Cambrai.
En 1583, le maréchal Jean de Montluc de Balagny (1545/1603, portrait de droite), gouverneur et prince de Cambrai, se rend maître du château et de ses 120 prisonniers.
Le village vit de l'agriculture, mais aussi du tissage à domicile de toiles de lin, pratiqué par les mulquiniers dans leur cave. Cette activité, aujourd'hui disparue, est remplacée aux XIXème et XXème siècles par des ateliers textiles.
En 1793, la commune est rattachée au département du Nord, au district de Cambrai et au canton de Walincourt, puis, en 1801, au canton de Clary.
Durant la Première Guerre Mondiale, la bataille de Cambrai se déroule à une vingtaine de kilomètres à l'Ouest. Le village est occupé par les Allemands dès fin août 1914 et reste loin des combats jusqu'en octobre 1918.
La zone est à nouveau occupée durant la Seconde Guerre Mondiale.
Les seigneurs et gens de la noblesse
En 1286, Mathieu de Ligny accorde une loi aux habitants.
Le château, propriété de la Famille de Villers-au-Tertre, branche de la Maison de Wavrin, du Parti de l'Espagne. Cette Famille reste seigneurs du village jusqu'à la Révolution Française.
Noël Robert Alphonse de Villers-au-Tertre (1650/1734) fait enregistrer ses armes à l'armorial de Flandres (voir § Héraldique). Il est inhumé avec son épouse, la comtesse Anne Michèle d'Esclaibes, dans l'église de Ligny.
La Famille de Wavrin-Villers-au-Tertre
La Famille de Wavrin apparait dans différents actes dès le début du XIème siècle : Roger de Wavrin est cité entre 1018 et 1031 ; Thierry de Wavrin est sénéchal du comte de Flandre en 1066 ; Baudouin V, comte de Flandre et de Hainaut, dans un acte de 1197, mentionne Sibille de Wavrin, sa parente.
Les Wavrin participent à de nombreux tournois et sont de toutes les grandes batailles du Moyen Âge ou certains meurent : 3ème et 4ème croisades (1189-1192 et 1202-1204), Bouvines (1214), Walcheren (1253), Bataille des éperons d'or (1302), Crécy (1346), Othée (1408), Azincourt (1415).
La Famille belge de Wavrin de Villers-au-Tertre remonte à 1376 et semble être issue de Colars de Villers (1335/1400), chevalier et seigneur de Sauchoy et de Villers-au-Tertre, et de son épouse Jehanne d'Auberchicourt. Leur fils, Thomas de Villers dit du Sauchoy est bourgeois et échevin de Douai en 1432. Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, cette branche de la Famille de Wavrin porte pour patronyme usuel ?de Villers-au-Tertre et devient de Wavrin Villers-au-Tertre à la suite du mariage entre deux membres des deux branches de la Maison de Wavrin. Cette branche est éteinte depuis 2016. Les comtes Alberic et Albert de Wavrin-Villers-au-Tertre périssent au combat lors de la bataille de Waterloo (1815).
Alphonse François de Wavrin-Villers-au-Tertre (1728/1802) porte le titre de marquis, tout comme Robert de Wavrin-Villers-au-Tertre (1888/1971, ci-contre avec le roi des Belges Léopold III).
En 1859, le roi des Belges, Léopold Georges Chrétien Frédéric de Saxe-Cobourg-Saalfeld dit Léopold Ier (1790/1865) délivre des patentes de reconnaissance de noblesse ainsi que la concession du titre de comte transmissible à la primogéniture mâle en faveur de Charles Frédéric Amand de Wavrin-Villers-au-Tertre, petit-fils du précédent.
Patrimoine
Le château de Ligny
Situé au centre du village, il date de l'époque médiévale. Ses premières fortifications remontent probablement au IXème siècle. Une grosse tour ronde en pierre blanche est le dernier vestige subsistant des constructions du Moyen Âge. Au XIIème siècle, il est l'un des plus importants châteaux du Cambrésis, et ses seigneurs y battent monnaie.
La légende dit que Jeanne d'Arc, en captivité, y passe.
En 1581, il est confisqué à ses seigneurs, la Famille Villers-au-Tertre, par les Français de la garnison de Cambrai.
Il est remanié au XVIIème siècle par cette même famille : le portail d'entrée en grès date de 1635.
Après d'importants travaux de restauration en 1996, le château abrite un hôtel quatre étoiles et un restaurant gastronomique.
L'église Saint-Martin
Elle est construite en 1862 en remplacement de l'édifice roman du XIème siècle détruit par un ouragan en 1855.
Elle est l'oeuvre de l'architecte Henri Joseph de Baralle (1827/1882).
La brasserie-malterie Pattyn
Fondée à la fin du XIXème siècle par M. Pattyn. Après la Première Guerre Mondiale, l'établissement ayant subi des dommages, est repris par MM. Bazin et Debaillencourt, brasseurs à Quiévy, qui s'associent. La brasserie Pattyn devient alors la brasserie de Ligny-en-Cambrésis vers 1925 et fabrique du malt et de la bière, sous la marque le bock des Leus. En 1930 la brasserie emploie une quinzaine de personnes.
Occupée en 1939, l'usine cesse momentanément sa fabrication. La production reprend vers 1946 avec Henri et Jean Bazin et André Leclercq qui exploitent la brasserie jusqu'en 1963, date à laquelle l’usine est reconvertie en dépôt de boissons, puis en dépôt de charbon.
Les bâtiments sont inscrits à l'inventaire des Monuments Historiques en 1999.
Le communal-cemetery
Au cours de la Première Guerre Mondiale, le cimetière est utilisé par les Allemands pour inhumer leurs morts et les soldats britanniques décédés des suites de leurs blessures. Les tombes allemandes sont enlevées après l'armistice. S'y trouve la tombe du lieutenant William Malcolm Chisholm, décédé le 27 août 1914 de ses blessures, premier militaire australien mort au cours de cette guerre.
40 soldats britanniques de la Seconde Guerre Mondiale, dont seulement 19 sont identifiées, y reposent également.
Rabeauquênes
Fossé profond de 7m sur la route de Caullery probablement utilisé par la seigneurie de Walincourt pour protéger les accès au domaine.
Evolution de la population
Nos ancêtres de Ligny-en-Cambrésis ...
Carte de Cassini
(1) Les Nerviens
Jules César (-100/-44) commence son rapport (Commentaires sur la Guerre des Gaules) en rappelant que la Gaule comprend 3 régions : l'Aquitaine, la Gaule elle-même ou Gaule celtique, et la Gaule belgique. Il ajoute que ces trois pays se distinguent par leurs lois, us et coutumes et langues. Cela a pour conséquence que des peuples non uniquement celtes sont intégrés à cette entité tripartite de Gaule, dont les Nerviens, et qu'à l'inverse, d'autres peuples celtes continentaux en sont exclus. Il considère les Nerviens comme les plus farouches des Belges, eux-mêmes considérés comme les plus braves de toute la Gaule.
Les Belges sont arrivés dans le Nord de la Gaule vers -300 venant de la moyenne vallée du Rhin et de la rive droite au Nord du Main. Ils y ont supplanté des Gaulois. César mentionne un témoin gaulois selon lequel les Belges du nord sont d'origine germanique. Tacite écrit que les Nerviens (et les Trévires) affectionnent hautement leur origine germanique, disant que ce sang noble les sépare de toute similitude avec les Gaulois et la paresse gauloise.
Durant l'époque romaine, la capitale des Nerviens est Bagacum (Bavay), à l'Est de l'Escaut, qui les sépare des Ménapes et des Atrébates. La tribu contrôle une grande partie de l'importante route commerciale de Amiens à Cologne.
Sources
Sites, blogs, livres, revues, photo... : Wikipedia.
Date de dernière mise à jour : 12/02/2021