Cambrai
La ville est située à 24 Kms de Douai, 29 Kms de Valenciennes, 36 Kms d'Arras, 37 Kms de Saint-Quentin et 52 Kms de la capitale régionale Lille.
De son passé historique mouvementé, Cambrai conserve un cadre de vie agréable et, malgré les destructions, un riche patrimoine monumental qui la classe Ville d'Art et d'Histoire en 1992.
Les terres fertiles qui l'entourent et l'industrie textile font sa prospérité au Moyen Âge mais à l'époque moderne, restée à l'écart des grandes voies de chemin de fer, elle s'industrialise moins que ses voisines des Hauts-de-France.
La ville est jumelée avec Kamp-Lintfort (Allemagne) en 1970, Châteauguay (Canada) en 1980, Houma (Louisiane, Etats-Unis) en 1986, Gravesham (Angleterre) en 1989, Esztergom (Hongrie) en 1991, Cieszyn (Pologne) en 2011.
En 1917, Cambrai est ainsi décrit par Ernst Jünger dans son livre Orages d'acier, consacré à la Première Guerre Mondiale :
???? Toponymie
Camaracum et Cameracum au IVème siècle = La propriété de Camarus, d'origine gallo-romain.
Le nom de la ville s'écrit Cambray jusqu'à la Révolution Française.
Héraldique
Les armes de la commune de blasonnent ainsi : D'or, à l'aigle bicéphale éployée de sable, becquée et membrée de gueules, chargée au cœur d'un écusson d'or à trois lionceaux d'azur.
Les premières armoiries connues figurent sur un sceau de 1340. Elles représentent un aigle tenant dans ses serres les armes du Cambrésis, d'or à trois lionceaux d'azur. Sous la domination espagnole ces armoiries sont légèrement modifiées, l'aigle bicéphale du Saint-Empire romain germanique devient figure honorable et les armes du Cambrésis posées en abîme. Le blason signifie Cambrai ville d'empire et capitale du Cambrésis. L'aigle est généralement surmontée de la couronne ducale, la ville ayant été érigée en duché en 1510. En 1815 Cambrai reçoit du roi Louis XVIII (1755/1824) le droit de porter à nouveau ses antiques armes. En 1919, la Croix de la Légion d'Honneur lui est décernée, et en 1945 la Croix de Guerre. Sur la façade de la Chambre de Commerce construite après la Première Guerre Mondiale, les armes sont surmontées de la couronne ducale, encadrées par les géants Martin et Martine (voir § suivants), et augmentées de la Croix de la Légion d'Honneur.
La devise de la ville a changé plusieurs fois :
En 1579, Cambray, cité de paix ; en 1580, Concordia res parvae crescunt (par la concorde grandissent les petites choses) ; actuellement, Fière de son passé, sûre de son avenir.
Hydrographie
La ville est bâtie sur la rive droite du fleuve l'Escaut qui a joué un rôle capital dans l'histoire de la ville en assurant de multiples fonctions : il permet, dès l'Antiquité, le transport d'hommes et de marchandises ; il sert de frontière entre les évêchés de Tournai et de Cambrai dès le VIème siècle ; en 843, lors du partage de l'Empire de mon ancêtre Charlemagne (742/814, portrait de gauche), il délimite les royaumes de mon ancêtre Charles II dit le Chauve (823/877, portrait de droite) et de Lothaire Ier (795/855) ; il est indispensable à de nombreuses activités économiques comme la tannerie, la meunerie, la fabrication de sel ou le rouissage du lin ; il est utilisé au Moyen-Age par Sébastien Le Prestre marquis de Vauban (1633/1707) pour assurer la défense de la ville.
Avec la découverte de charbon à Anzin en 1734, le fleuve est élargi et déclaré navigable de Cambrai à la mer du Nord en 1780. Il est canalisé entre Valenciennes et Cambrai.
Une liaison fluviale entre Paris et le Nord est projetée dès l'époque de Jules Raymond Mazarin (1602/1661) et de Jean Baptiste Colbert (1619/1665). La construction du canal de Saint-Quentin, entre Chauny-sur-Oise et Cambrai, est reprise en 1802 sur ordre de l'empereur Napoléon Ier (1769/1821) et achevée en 1810, après le percement du tunnel de Riqueval. Le canal et le tunnel sont inaugurés en 1810 par l'empereur et l'impératrice Marie Louise de Habsbourg-Lorraine (1791/1847).
Histoire
Sous le Haut Empire romain, Camaracum est un bourg rural (vicus) de la cité des Nerviens(1), dont la capitale est Bavay (Bagacum). Au milieu du IVème siècle, l'avance des Francs vers le Sud menace Bavay, le chef-lieu de la cité des Nerviens est déplacée vers le début du Vème siècle à Cambrai. En 430, sous les ordres de mon ancêtre le roi Clodion dit le Chevelu (392/448, portrait 1 de droite), les Francs Saliens s'emparent de la ville. En 509, mon autre ancêtre Clovis Ier (466/511, portrait 2 de droite) la rattache à son royaume Franc.
A l'époque mérovingienne, marquée par une longue période de paix, Cambrai devient véritablement une ville. Les évêchés d'Arras et de Cambrai fusionnent et le siège est transféré à Cambrai, centre administratif de la région. A la suite du Traité de Verdun en 843, Cambrai se retrouve ville frontière des royaumes médian de Lothaire Ier avec celui occidental de mon ancêtre Charles II dit le Chauve. Le comté de Cambrésis appartient au royaume de Lothaire et est rattaché au Saint-Empire Romain Germanique en 925. L'Escaut devient pour huit siècles la frontière du royaume de France et de l'Empire. En 948, l'empereur Otton Ier (912/973) accorde à l'évêque les pouvoirs temporels sur la ville. Ces pouvoirs sont étendus en 1007 à tout le Cambrésis par l'empereur Henri II dit Le Boiteux (973/1024). La ville de Cambrai et le Cambrésis sont dès lors une principauté ecclésiastique, comme celle de Liège, indépendante mais rattachée au Saint-Empire, tandis que le pouvoir spirituel de l'évêque s'exerce sur un immense diocèse qui s'étend sur toute la rive droite de l'Escaut jusqu'à Mons, Bruxelles et Anvers.
En 953, les Magyars assiégent Cambrai qui résiste.
En 958, Les habitants se révoltent contre l'évêque Bérenger, d'origine germanique et impopulaire. La commune insurrectionnelle est à nouveau proclamée en 1077. Les affrontements avec les évêques se poursuivent entre 1077 et 1215.
En 1235, Robert le Bulgare, inquisiteur dominicain, de passage à Cambrai, envoie au bûcher plusieurs victimes.
La ville prospère et s'agrandit grâce à la production de draps et de toile de lin.
En 1509, l'Hôtel de Ville est restauré.
Du XVème au XVIIème siècle, Cambrai est un centre culturel important, surtout dans le domaine musical, dont la cathédrale est le centre.
La ville fait toujours partie du Saint-Empire, l'évêque (puis l'archevêque) de Cambrai cumule les titres de prince du Saint-Empire, duc de Cambrai et comte de Cambrésis. La neutralité réaffirmée du Cambrésis entre la France et Maximilien Ier d'Autriche (1459/1519) époux de Marie de Bourgogne (1457/1482), héritière de son père Charles de Valois-Bourgogne dit Le Téméraire (1433/1477, portrait 1 de gauche), en fait le lieu de plusieurs congrès internationaux, dont le Traité de Cambrai en 1508 et la Paix des Dames signée en 1529.
En 1543, Cambrai est rattachée aux domaines de Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558) qui y fait construire une puissante citadelle.
La guerre est déclarée à l'Espagne en 1635, s'ensuit une longue série de guerres qui, aggravée par des crises de subsistance et des épidémies, meurtrie la région.
En 1649, le cardinal Jules Raymond Mazarin (1602/1669) essaie vainement de s'emparer de la ville en la faisant assiéger par Henri de Lorraine, comte d'Harcourt (1601/1666) et par Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611/1675, portrait 2 de gauche). Un régiment espagnol réussit à pénétrer dans la ville et le siège est levé. En 1657, le vicomte de Turenne s'empare de Cambrai, à nouveau 4000 cavaliers sous le commandement de Louis II de Bourbon-Condé dit Le Grand Condé (1621/1686), passé au service de l'Espagne, pénètre, et Turenne abandonne la ville.
En 1677, les troupes françaises prennent d'assaut Valenciennes et se dirigent vers Cambrai, la place la plus forte des Pays-Bas. Le roi Louis XIV (1638/1715) se porte en personne devant la ville. La ville se rend mais la garnison espagnole se réfugie dans la citadelle et le siège se poursuit 29 jours. Louis XIV nomme gouverneur Barthélémy de Gélas, marquis de Césen.
En 1678, l'Espagne abandonne Cambrai, définitivement annexée par la France, par le Traité de Nimègue.
Les pignons des maisons sur rue sont proscrits et la ville s'embellit d'hôtels particuliers. Les fortifications sont renforcées d'ouvrages avancés.
Le premier archevêque, nommé par le roi, est François de Salignac de La Mothe-Fénelon (1651/1715, portrait de droite).
En 1786, l'Hôtel de Ville est reconstruit.
En 1794, Joseph Le Bon (1765/1795), missionné par le Comité de Salut Public, arrive à Cambrai où il applique la politique de Terreur. La plupart des bâtiments religieux de la ville sont démolis ou saccagés.
En 1796, la cathédrale Merveille des Pays-Bas, est vendue à un marchand qui n'en laisse que la tour, privée d'appui, elle s'effondre en 1809.
En 1870, la Guerre Franco-Prussienne épargne Cambrai.
En 1892, les fortifications sont rasées. Le boulevard Faidherbe, tracé en 1898, marque l'emplacement des remparts.
En 1914, l'armée allemande occupe la ville durant quatre ans, s'en suit pillages, réquisitions et arrestations d'otages. En 1917, les environs de la ville sont le théâtre de la Bataille de Cambrai. En 1918, les Allemands incendient le centre de la ville avant de la quitter, détruisant l'hôtel de ville ainsi que les archives municipales. Plus de 1500 immeubles sur 3500 sont totalement détruits.
La Seconde Guerre Mondiale frappe à nouveau Cambrai. La ville est bombardée par la Luftwaffe le 17 mai 1940 pendant la Bataille de France avant de tomber le lendemain en même temps que Saint-Quentin. Adolf Hitler (1889/1945) vient visiter ses troupes en stationnement à Cambrai le 2 juin 1940. En 1944, la ville est détruite à plus de 50%. Les premiers chars américains entrent le 2 septembre 1944.
Seigneurs et gens de la noblesse
Les Comtes de Cambrai
Waddo au VIIème siècle ; Eurianus, en 875, peut-être nommé par mon ancêtre Charles II dit Le Chauve ; Boson en 879 ; Raoul de Cambrai (865/896), de 879 à 896, fils de Baudouin Ier de Flandre dit Bras de Fer (837/879) ; Herbert Ier de Vermandois (850/907) de 896 à 907, fils de Pépin (815/850) et de Cunégonde, petit-fils de Bernard d'Italie (797/818), roi des Lombards ; Isaac de Cambrai (890/948) de 910 à 948, fils de Raoul Ier de Valois (880/926) ; Arnould Ier de Cambrai (925/967), à partir de 948, fils du précédent ; Arnould de Valenciennes (+1012), jusqu'en 1007, fils du précédent qui, à cette date, cède le comitatus à l'évêque de Cambrai.
Le Cambrésis devient une principauté écclésiastique.
La chanson de geste de Raoul de Cambrai
Ce récit versifié est composé au Xème siècle par le trouvère Bertolai de Laon qui assure avoir été témoin des événement qu'il relate. Ce texte nous est connu par un manuscrit du XIIème siècle conservé à la Bibliothèque Nationale de France. Il raconte l'histoire d'une rivalité féodale et familiale pour la possession du Vermandois.
Raoul de Cambrai, grand seigneur, meurt en laissant une femme, Aalais, enceinte de son héritier, Raoul II de Cambrai. Trois ans après, le frère d'Aalais le roi Louis IV d'Outremer (920/954) décide de donner la terre de Cambrai et sa main à un chevalier, Giboin du Mans. Aalais refuse le mariage. Néanmoins, Giboin prend possession en toute légalité de la terre de Cambrai qu’il dirige.
Devenu chevalier, sénéchal et proche du roi son oncle, Raoul II demande à celui-ci de lui rendre sa terre. Ne pouvant rompre sa parole, le roi lui promet la terre du premier seigneur qui viendra à mourir. C'est Herbert II de Vermandois (880/943) et Louis se voit contraint de donner sa terre à Raoul, déshéritant ainsi les quatre fils d'Herbert, qui se révoltent contre cette mesure...
Chroniques communales
Les origines
Cambrai est connu pour posséder la plus vieille Homélie irlandaise dite Homélie de Cambrai (2).
Le noyau ancien de Cambrai se situe sur une modeste élévation dominant sur la rive droite la zone marécageuse de la vallée de l'Escaut, sur lequel un petit castrum est autrefois édifié. Des faubourgs se développent à l'époque de la prospérité mérovingienne, au Nord et à l'Ouest du castrum primitif, autour des églises Saint-Vaast et Saint-Aubert.
En 880, l'évêque Dodilon fait renforcer et agrandir les fortifications, la nouvelle enceinte triple la superficie de la ville. Au Sud-Est, sur un monticule appelé Mont-des-Bœufs, l'abbaye, fondée par l'évêque Géry en 595 est, elle aussi, protégée par une enceinte. L'espace qui sépare ces deux noyaux urbains accueille les marchés et les foires. Ces deux quartiers sont soudés au XIème siècle lorsque l'évêque Gérard de Florennes (975/1051) fait construire, à l'Est du Mont-des-Bœufs, les églises Saint-Nicolas et du Saint Sépulcre. Le grand marché, la boucherie et divers corps d'artisans s'installent dans ce nouvel espace urbain que l'évêque Lietbert (1010/1076) fait protéger par un rempart de terre. L'évêque Gérard II (+1092) remplace le rempart de terre par une enceinte de pierre munie de tours, de portes et de fossés, englobant la totalité des espaces bâtis. Le château de Selles (voir § Patrimoine) est probablement construit à cette époque.
Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558, portrait de gauche) s'empare de la ville et ordonne la construction sur le Mont-des-Bœufs, d'une citadelle pour laquelle 800 maisons et l'abbaye de Saint-Géry sont rasées.
En 1890, "Cambrai est une des villes les plus inaccessibles qu'on puisse imaginer ; ses fortifications ont une apparence formidable quand on suit les chemins couverts étroits et tortueux, traversant des fossés remplis par l'Escaut. Des remparts d'une hauteur extraordinaire la closent. Des portes à peine suffisantes pour une voiture et semblables à des tunnels conduisent à la cité. Tout cela commandé par une citadelle d'aspect fort rébarbatif bâtie au sommet du Mont Saint-Géry". A la fin du XIXème siècle, les fortifications sont démantelées. Les travaux durent six ans et transforment l'aspect de la ville : construction d'une ceinture de larges boulevards, raccordement de la ville à ses faubourgs, établissement de jardins publics.
Les géants Martin et Martine
Fin d'octobre 1512, ces deux personnages sont hissés sur la tour octogonale de l'Hôtel de Ville de l'époque, aujourd'hui disparue.
Le sculpteur, Pierre Van Pulaere aidé de son fils Félix. en a fait des Maures, probablement à cause du goût du temps pour les choses d'Orient. Suivant l'époque, leur tunique est parsemée de fleurs de lys royalistes ou d'abeilles napoléoniennes. Elle porte aujourd'hui l'aigle des armes de la ville. Martin porte un turban avec croissant et plumeau, un cimeterre pend à sa ceinture. Martine est parée d'une énorme paire de boucles d'oreilles de forme ovoïde. Martin mesure 5,40 m et Martine 5,15 m. Le carillon tinte leur mélodie fétiche Nous sommes tous les enfants de Martin et Martine.
A l'origine, la sonnerie n'est pas automatique, un homme armé d'un marteau, Soudain Béguard, est payé pour taper l'heure sur la cloche. Puis, les échevins décident de remplacer le sonneur par deux sonneurs de bronze qui ne craindraient ni la pluie, ni le vent, ni le vertige, feraient leur besogne avec une régularité mathématique et se montreraient fort peu exigeants sous le rapport des gages, Martin et Martine sont nés. Les géants sont d'abord taillés dans un gros tronc de hêtre de la forêt de Vaucelles, puis ils sont reproduit en fin estain acheté à Arras, Bergues et Anvers, et fondus par Anselot Bridel, à l'Hôtel de Ville même, dans une fosse creusée spécialement sous le hall, puis deux cambrésiens, Constantin et Habonde, se chargent de les peindre. 2700 livres de métal sont utilisés pour couler les personnages.
En 1677 durant le siège du roi Louis XIV, un boulet fracasse la jambe de Martin, qui est restaurée par le chaudronnier Jean Baptiste Taisne.
Durant la Première Guerre Mondiale, en 1918, Martin et Martine sont arrachés de leurs pivots et font une chute de 25 m. Les débris sont transportés en Belgique. En 1919, les deux géants réparés, rentrent à Cambrai triomphalement lors de la fête du 15 août.
Contrairement aux autres géants du Nord, Martin et Martine ne se déplacent pas à l'aide de porteurs mais sur des chars.
L'hôtel de ville est restauré en 1932 et Martin et Martine occupent leur poste depuis cette date de part et d'autre du campanile.
Ils sont classés aux Monuments Historiques en 1926.
Le réseau ferré
Dès 1833, le conseil municipal sollicite le passage d'une ligne de chemin de fer. En 1845, le tracé par Arras et Douai, vers Lille, avec un embranchement vers Valenciennes, est préféré. En 1858, Cambrai est reliée à la ligne Paris-Bruxelles. En 1878, Cambrai est relié à Douai, par une ligne à voie unique et sinueuse. En 1880, la Société des Chemins de Fer du Cambrésis exploite trois lignes entre Cambrai, Caudry, Saint-Quentin, Le Cateau et Denain.
La gare de Cambrai-Ville, terminus d'une ligne à voie normale secondaire à usage agricole, est ouverte en 1898 et aujourd'hui hors-service.
Un projet de Réseau Express Grand Lille (REGL), dont la mise en service est prévue pour 2030, est ouvert au débat public en 2015.
Le tramway
Dès 1897 et l'achèvement de l'arasement des fortifications, la ville envisage la construction de lignes de tramways électriques, solution d'une grande modernité pour l'époque puisque la traction électrique n'apparait qu'en 1881 et que le développement de ce mode de transport ne prend une véritable ampleur qu'à partir de 1895 à Paris et en région parisienne. En 1903 est inauguré le réseau de la Compagnie des Tramways de Cambrai qui compte 5 lignes.
Après la Première Guerre Mondiale le réseau, non rentable, n'est pas remis en service.
La vie économique de Cambrai
Dès le Moyen Âge, marché agricole pour la région, le territoire produit surtout des céréales et de la laine, et un centre de tissage. La draperie décline à la fin du XIIIème siècle mais elle est remplacée par la batiste qui connaît sa plus grande vogue au XVIIème siècle. La production fléchit à son tour au siècle suivant.
L'activité économique décline sous le Premier Empire en raison des guerres et du blocus britannique. En 1848, le textile reste l'activité dominante de la ville, avec 2546 ouvriers. La batiste fait l'essentiel du commerce cambrésien avec d'autres productions telles que le savon ou le sel de mer raffiné. Des industries agroalimentaires se développent ; la Bêtise de Cambrai est inventée en 1850. La Sucrerie Centrale de Cambrai est créée en 1872 sur le territoire de la ville d'Escaudœuvres. Au début du XXème siècle, la succursale de la Banque de France de Cambrai occupe le 12ème rang en France, avant Nice et Toulouse.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la reconstruction stimule l'industrie du bâtiment. Des entreprises nouvelles se créent à partir de 1950 : bonneterie, mécanique, menuiserie emploient plusieurs milliers de personnes, tandis que disparaissent des fabrications traditionnelles : chicorée, chocolat, brasserie et tissages. La crise économique, à partir des années 1970, dégrade sérieusement la situation de l'emploi.
La Loi de séparation des églises et de l'Etat de 1905
La mise en application de la loi se fait dans la douleur à la cathédrale Notre-Dame. L'inventaire des biens du clergé doit être fait par les autorités qui, pour compter ciboires, calices, ostensoires, porte-cierges, etc... doivent rentrer dans les églises. Pour l'Eglise c'est un sacrilège. Le 22 février 1906, les inspecteurs trouvent porte-close, ils reviennent le lendemain avec la troupe qui investit les abords de la cathédrale. Après des sommations sans résultat, les soldats donnent l'assaut. Deux grilles et des barrages de chaises sont enfoncées avant de pouvoir pénéter dans la sacristie. Dans le choeur, l'archevêque, Etienne Marie Alphonse Sonnois (1828/1913, portrait de droite), trône entouré de cetaines de fidèles chantant des cantiques. Le glas sonne et devant l'église des bagarres éclatent. des gens sont arrêtés. Le vieil archevêque tombe évanoui, âgé de 78 ans, il est atteint d'amnésie et expulsé de son évêché. Il trouve refuge chez son frère à Besançon.
L'icône Notre-Dame de Grâce est cachée chez un particulier et échappe à l'inventaire.
En décembre, les offices étant soumis à autorisation, le clergé de la cathédrale reçoit deux procès-verbaux pour deux messes matinales non déclarées.
Patrimoine
Une grande partie du patrimoine monumental de Cambrai a disparu au cours des siècles : En 1543, destruction de l'abbaye Saint-Géry de style gothique ; pendant la Révolution Française tous les édifices religieux de la ville sont vendus comme biens nationaux et détruits, dont l'ancienne cathédrale, seules quatre églises, transformées en grenier, en hôpital, en Temple de la Raison ou en prison, sont épargnées ; en 1894, le démantèlement des fortifications entraine la disparition de nombreuses portes ; la Première Guerre Mondiale est responsable de destructions importantes dont l'Hôtel de Ville ; en 1944, durant la Seconde Guerre Mondiale, 55% des immeubles sont détruits.
La citadelle
Malgré son démantèlement, elle conserve des galeries de contre-mine aujourd'hui ensevelies, la porte Royale et son pont-levis, classée à l'inventaire des monuments historiques en 1932, flanquée à l'arrière de deux corps de garde et d'un arsenal du XVIème siècle. Parmi les aménagements postérieurs, un magasin à poudre, des logements pour officiers et une caserne à l'épreuve des bombes du XIXème siècle.
Le château de Selles
Ancien château fort, bâti au XIIIème siècle, isolé par les eaux de l'Escaut, il possède de remarquages témoignages du Moyen-Age.
Véritable forteresse de grès de 15 m de haut, de forme polygonale, flanquée de 6 tours dont une géminée, il possède alors une double fonction : assurer la surveillance de la porte de Selles et de l’Escaut et asseoir l’autorité du comte-évêque sur les Cambrésiens.
Il est en partie remblayé au XVIème siècle. A l’intérieur des tours subsistent deux niveaux de salles voûtées d’ogives. Elles sont reliées entre elles par un système original de gaines, couloirs aménagés dans l’épaisseur des murailles et utilisés comme prisons dès le XIVème siècle. D’émouvants graffiti gravés dans les murs reflètent les engagements politiques et religieux des détenus. L'ancien hôpital militaire du XVIIIème siècle qui le surmonte, abrite aujourd'hui le Tribunal.
Les anciennes portes de la ville
Les portes de Paris de la fin du XIVème siècle et Notre Dame du XVIIème siècle, les tours des Sottes (ou Saint-Fiacre), du Caudron de la première moitié du XVème siècle et des Arquets du XVIème siècle, sont les vestiges des remparts médiévaux.
L'Hôtel de Ville et le beffroi
L'hôtel de ville, entièrement restauré en 1932, s'ouvre sur la Grand'Place par une majestueuse façade de style grec. Elle est surmontée d'un campanile où deux géants de bronze, Martin et Martine, protecteurs de la cité (voir § précédent) sonnent l'heure. La salle des mariages renferme une série de fresques.
Le beffroi, autrefois clocher de l'église Saint-Martin, construite au XVème siècle, devient beffroi en 1550. Il est classé à l'inventaire des Monuments Historiques en 1965, inscrit par l'UNESCO, au sein d'un groupe de 23 beffrois du Nord de la France, comme extension des 30 beffrois belges inscrits en 1999 sous le nom de Beffrois de Flandre et de Wallonie.
L'ancienne horloge astronomique
Sa date de sa fabrication et le nom de son concepteur sont inconnus à ce jour, mais elle figure dans les livres de compte de 1308 et de 1318.
Elle est perfectionnée en 1398 avec sonnerie des heures du jour et de la nuit, un ange est placé à son sommet et se tourne vers les 4 points cardinaux au son du jugement dernier joué à l’orgue. Les jours, les mois, la marche du soleil à travers les signes du zodiaque, les phases lunaires, le calendrier sont retracés. En 1401, les signes du zodiaque sont repeints. En 1548, 1602 et 1765, l’horloge subit diverses restaurations. Elle est dérobée à la Révolution Française, des traces sont retrouvées chez un particulier en 1825.
La Fondation Van der Burch
En 1626, Mgr Henri François Van der Burch (1567/1644, portrait de droite, voir § Personnages), archevêque de Cambrai, fonde la Maison Sainte-Agnès, destinée à l’éducation d'une centaine de jeunes filles pauvres de Cambrai et du Cateau-Cambrésis.
Incendié en 1918 et en 1986, le bâtiment conserve son portail d’origine, sculpté par Jaspar Marsy. Scandé par des colonnes doriques engagées à bossage, il est surmonté d’un fronton en accolade aux armes du fondateur.
La cathédrale et le palais de l'évêque
Au VIème siècle, Cambrai devenant siège d’évêché, une première cathédrale est bâtie dans l’ancien castrum gallo-romain. Elle est remplacée entre 1161 et 1251 par un nouvel édifice de style gothique. Son clocher-porche, surélevé au XIVème siècle et couronné par une flèche ajourée, est surnommé Merveille des Pays-Bas. Le décor intérieur de l’église s’enrichit au fil des siècles de nombreuses oeuvres d’art dont certaines sont conservées au musée. Cet immense ensemble composé de la cathédrale et du palais de l’évêque est saisi à la Révolution Française, revendu et utilisé comme carrière de pierres. Seuls subsistent aujourd'hui, la tour du chapitre et l’entrée du palais archiépiscopal, actuel portail de la sous-préfecture.
L'abbaye du Saint-Sépulcre
En 1054, l'évêque Liebert, comte de Cambrai (1010/1076) entreprend un pèlerinage à Jérusalem accompagné de 3000 fidèles. A son retour, il décide de reconstituer dans sa ville de Cambrai le cadre de ce pèlerinage. Dans les 2 villes, un ruisseau coule à l'Orient au pied d'une colline plantée d'arbres : à Jérusalem, la colline boisée de Gethsémani au pied de laquelle coule le torrent du Cédron ; à Cambrai, la colline du Mont-des-Bœufs, avec le verger de l'abbaye de Saint-Géry séparé de la cité par un filet d'eau, le Riot Saint-Géry. Sur ce lieu, Liébert fait bâtir une abbaye de moines bénédictins avec une église semblable à celle de Jérusalem. Il y fait apporter les corps de 22 saints du diocèse et dote l'abbaye de très nombreux biens et privilèges. Il y est lui aussi inhumé en 1076. Ses successeurs continuent de doter l'abbaye, tout en transformant les bâtiments.
La transformation la plus radicale a lieu à la fin du XVIIème siècle, peu de temps après l'arrivée à Cambrai de François Salignac de la Mothe-Fénelon. En 1696, la première pierre de la structure de la cathédrale actuelle est posée. Elle est achevée en 1703 (voir § suivant).
Le clocher a alors la forme d'un campanile carré avec horloge, couronné d'un petit toit en forme de pyramide avec urnes flamboyantes et petites flèches. Il est surmonté de la statue du Christ ressuscité brandissant la Croix du Sauveur. De chaque côté de la croix se trouve un personnage assis présentant, l'un les tables de la Loi, l'autre le livre des Evangiles.
En 1790, durant la Révolution Française, l'abbatiale est désaffectée pour être réouverte l'année suivante comme église paroissiale. En 1794, elle est transformée en Temple de la Raison.
Le clocher se lézardant est démoli en 1792. L'édifice est vendu comme Bien National.
En 1800, l'administration municipale en interdit la destruction ainsi que celle de l'abbatiale de Saint-Aubert (actuelle église Saint-Géry).
La cathédrale Notre-Dame de Grâce
Elle est achevée en 1703 dans le style classique prôné par le roi Louis XIV et remplace l'abbaye du Saint-Sépulcre fondée au XIème siècle (voir § précédent).
En 1859, un terrible incendie ravage l'édifice. L'essentiel des œuvres d'art est sauvé. Le bâtiment, très endommagé, est restauré et agrandi. Le clocher de style romano-gothique est achevé en 1876. En 1896, la cathédrale est élevée au rang de basilique mineure par Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci (1810/1903, portrait de droite), pape Léon XIII.
À l'automne 1918, lors de la dernière offensive alliée, la voûte de la croisée est détruite par les bombes, ainsi que tous les vitraux sauf un qui dépeint la délivrance de Cambrai assiégé par les Hongrois. L'édifice restauré ne subit pas de dommages notables lors de la Seconde Guerre Mondiale.
La sobriété du décor contraste ainsi avec l’exubérante façade baroque de la chapelle des Jésuites qui lui fait face.
L'abside renferme le tombeau monumental de François de Salignac de La Mothe-Fénelon dit Fénelon, du sculpteur Pierre Jean David d'Angers (1788/1856), et les croisillons du transept l'icône de Notre-Dame de Grâce ainsi que neuf grisailles du peintre flamand Martin Joseph Geeraerts (1707/1791). Les grandes orgues sont construites en 1897. Après la guerre de 1914-1918, une importante restauration est entreprise.
L'édifice est classé à l'inventaire des Monuments Historiques en 1906.
La chapelle du Grand Séminaire ou du collège des Jésuites
Les Jésuites arrivent à Cambrai en 1592 pour lutter contre la diffusion du protestantisme et y fondent un collège. Grâce à un legs de Mgr Vanderburch, ils font reconstruire leur chapelle entre 1678 et 1692 selon les principes de la Contre-Réforme. L'architecture, le jeu de polychromie et l’abondance du décor sculpté font de cet édifice un chef-d’œuvre de l’art baroque septentrional. Cette richesse ornementale se retrouve à l’intérieur dans la profusion des hauts et bas-reliefs du chœur et de la nef.
Durant la Révolution Française, elle sert de prison au Tribunal Révolutionnaire en 1794.
Elle est classée à l'inventaire des Monuments Historiques en 1920.
L'église Saint-Géry
Elle est l'un des monuments les plus anciens de Cambrai, fondée dès le VIème siècle. Elle devient église abbatiale au XIème siècle. Reconstruite entre 1697 et 1745, eelle allie le style baroque des Pays-Bas, et le classicisme français. Sa fonction d’entrepôt des biens confisqués au clergé lors de la Révolution Française la sauve de la destruction.
Elle abrite de nombreuses œuvres d’art, dont la Mise au Tombeau de Paul Rubens (1577/1640) datant de 1616 et le jubé en marbre polychrome sculpté de Jaspar Marsy (1600/1674) de 1635, aujourd’hui transformé en tribune d’orgues. A la croisée du transept s’élève un baldaquin en pierre bleue, sans équivalent.
Les grandes orgues, construites en 1867 par Joseph Merklin (1819/1905), ont fait l'objet d'une transformation importante en 1978. La façade et les toitures sont restaurées de 2011 à 2015.
Elle est classée aux Monuments Historiques en 1919.
D'autres édifices sont également classés ou inscrits aux Monuments Historiques : l'ancien couvent des Récollets inscrit en 1943 ; le béguinages Saint-Vaast et Saint-Nicolas classé en 1949 ; le béguinages Notre-Dame inscrit en 1984.
D'autres églises : l'église Saint-Druon, terminée en 1862, lieu d'un pèlerinage des bergers ; l'église de l'Immaculée-Conception, consacrée en 1878 ; l'église Saint-Louis, consacrée en 1955...
La maison espagnole
Siège de l'Office de Tourisme, dernière maison à pans de bois et à pignon sur rue de style régional, date de 1595. Les sculptures en chêne (chimères et cariatides) qui ornent sa façade au XIXème siècle sont exposées à l'intérieur au premier étage après avoir été restaurées. Ses caves médiévales se visitent.
Elle est classée à l'inventaire des Monuments Historiques en 1920.
Le marché couvert
Il est construit après la Seconde Guerre Mondiale et abrite des halles animées les jours de marché.
Le musée des Beaux Arts
Il est ouvert en 1847 pour présenter les saisies révolutionnaires, installé depuis 1893 dans un hôtel particulier du XVIIIème siècle, l'hôtel de Francqueville. Rénové en 1994, il comporte trois départements (archéologie, arts plastiques et patrimoine de Cambrai) et présente notamment des peintures flamandes et hollandaises du XVIIème siècle, des œuvres d'artistes français des XIXème et XXème siècles et une collection d'œuvres de l'Abstraction géométrique de la seconde moitié du XXème siècle.
Le musée diocésien d'art sacré
Labellisé Musée de France bien que fermé au public en 1975. Ce musée de statut privé est géré par le diocèse, qui recherche les moyens d'ouvrir à nouveau les collections au public. L'histoire de ce musée commence en 1926 quand Mgr Chollet, archevêque de Cambrai, instaure une commission d’histoire religieuse et d’art sacré ayant pour but d'inventorier et de conserver les archives et le patrimoine mobilier du diocèse. Le chanoine Cyrille Thelliez en devient secrétaire. En 1958, ayant rassemblé de nombreux objets religieux provenant du diocèse, il fonde ce musée, premier musée d’art religieux ouvert en France, qu'il installe dans l’ancienne chapelle du Grand Séminaire.
Le théâtre
Il est construit en 1924 par l'architecte Pierre Emile Leprince-Ringuet (1874/1954) sur l'emplacement d'une chapelle du XVIème siècle détruite pendant la Première Guerre Mondiale. Il est abandonné depuis 25 ans lorsque sa réhabilitation est entreprise en 1999. Rénové en théâtre à l'italienne de 700 places, il est inauguré en 2003.
Le palais des grottes
Situé dans le jardin public, est une vaste salle polyvalente d'une capacité de 1500 personnes qui accueille des concerts, des foires et des expositions. Son toit remarquable pour sa forme de paraboloïde hyperbolique (selle de cheval) est construit en 1974, selon des techniques alors avancées, et témoigne d'une forme d'architecture du béton au XXème siècle.
La bibliothèque municipale
Elle joue un rôle important dans l'histoire culturelle de la ville, particulièrement dans les années 1970 et 1980. Elle possède un fonds précieux et patrimonial très important, avec notamment 956 manuscrits, dont les plus anciens datent du VIIème siècle, et la plus grande collection d'incunables (livre imprimé en Europe avant le 1er janvier 1501).au Nord de Paris. Propriété d'Etat gérée par la collectivité, ces documents proviennent essentiellement des bibliothèques religieuses d'Ancien Régime, et sont devenus des biens publics à l'occasion des confiscations révolutionnaires. Dès 1975 elle est l’un des premiers établissements à adopter l’appellation de médiathèque.
Elle ferme définitivement ses portes en 2019.
Le labo-Cambrai
Etablissement culturel et touristique héritier de l'ancienne médiathèque, ouvert en 2019, il innove dans le champ des politiques culturelles en intégrant quatre composantes ordinairement éloignées les unes des autres : la lecture publique ; le patrimoine écrit ; la culture scientifique, technique et industrielle ; l'interprétation de l'architecture et du patrimoine.
Le bâtiment est implanté dans l'ancien Collège des jésuites de Cambrai.
Les catiches
Puits d'extraction en forme d'entonnoir renversé, profonds d'une quinzaine de mètres, ces souterrains s'étendent sous le centre de la ville, comme dans d'autres villes médiévales. Ils sont explorés au milieu du XIXème siècle et vers la fin du XXème siècle.
Taillés dans la craie blanche, ils comportent des galeries, des salles voûtées romanes ou gothiques. On y trouve également des puits, des niches à statues. Ces excavations servent de carrières pour l'extraction de matériaux de construction et de pierre à chaux. Ils servent également de refuges et de caches lors des sièges, invasions ou bombardements. Leur datation est incertaine, peut être certaines de ces excavations sont creusées dès l'époque romaine.
Les cimetières militaires
Le cimetière allemand de la route de Solesmes, est créé par l'armée allemande en mars 1917. Le cimetière est ouvert pour accueillir les corps des soldats morts dans les hôpitaux de la ville, notamment à l'issue de la Bataille d'Arras et de la Bataille de Cambrai en 1917. Il compte 10685 tombes allemandes, ainsi que celles de 192 prisonniers de guerre russes et de 6 roumains.
Deux espaces, le Cambrai East Military Cemetery, abritent les tombes de 501 soldats de l'armée impériale britannique. Le cimetière militaire russe.
Personnages liés à la commune
Geoffroy de Winchester ou de Cambrai (1055/1107) d'origine française, est né à Cambrai. Après s'être livré à l'étude des Belles-lettres, il traverse la Manche à la suite de Guillaume le Conquérant (1027/1087) duc de Normandie et roi d'Angleterre, et devient prieur au monastère de Winchester en 1082. Il se rend illustre par sa vertu et par son savoir.
Roger de Wavrin (+1191), archidiacre de Cambrai. En 1179, il est élu et consacré évêque de Cambrai à Rome par Guillaume, archevêque de Reims, et participe au 3ème Concile de Latran. En 1180, il lève de terre le corps de saint Ghislain, de saint Sulpice et de sainte Léocadie. Il fonde aux faubourgs de Cambrai deux abbayes : Cantimpré, pour des chanoines réguliers, et Prémy, pour des religieuses de l'Ordre de Saint Augustin. En 1189, il part avec la 3ème croisade avec deux de ses frères, Hellin de Wavrin, sénéchal de Flandre et Robert de Wavrin dit de Senghin, et son neveu, Pierre du Maisnil. Une maladie l'enlève en quelques jours pendant le siège de Saint-Jean-d'Acre où il commande, avec le vicomte Raymond de Turenne, les étendards flamand. Son frère, Hellin trouve également la mort lors du siège de Saint-Jean d'Acre.
Villard de Honnecourt (1200/1250) maître d'oeuvre, né à Honnecourt-sur-Escaut, résidant à Cambrai, célèbre pour son Carnet renfermant de nombreux croquis d'architecture, à présent conservé à la Bibliothèque Nationale de France. Ci-contre son autoportrait issu de son carnet.
Nicolas Grenon (1375/1456) compositeur, mort à Cambrai. En 1385, il est attaché à la cour du duc de Bourgogne Philippe de France dit le Hardi (1342/1404) à Dijon. Chanoine du Chapitre du Saint-Sépulcre à Paris en 1399 où il succède à son frère, il y demeure jusqu'en 1401. Il est nommé maître des enfants à la cathédrale de Laon de 1403 à 1408, maître de grammaire à Cambrai en 1408, maître des jeunes choristes du duc de Berry en 1412, maître de musique à la cathédrale de Cambrai de 1421 à 1424, et entre au service du duc Jean Ier de Bourgogne dit sans Peur (1371/1419). Il devient chantre à la chapelle pontificale de 1425 à 1427 d'Oddone Colonna, pape Martin V (1368/1431) à Rome. En 1437, il séjourne à Bruges puis retourne à Cambrai où il termine son existence.
Guillaume Dufay (1400/1471) compositeur le plus célèbre d'Europe au XVème siècle, estimé des rois Charles VII (1403/1461) et Louis XI (1423/1483) mais surtout des ducs de Bourgogne, il marque le début de l'Ecole franco-flamande, dont le rayonnement perdure jusqu'à la fin du XVIème siècle.
Didier Érasme dit Erasme de Rotterdam (1469/1536, portrait de droite) chanoine régulier de l'Ordre de saint Augustin, philosophe, humaniste et théologien néerlandais, considéré comme l'une des figures majeures de la culture européenne. Il est nommé secrétaire de l'évêque de Cambrai en 1493.
Il est essentiellement connu pour sa Declamatio satirique, éloge de la Folie en 1511 et, dans une moindre mesure, pour ses Adages en 1500, anthologie de plus de quatre mille citations grecques et latines, et pour ses Colloques en 1522, recueil d'essais didactiques aux thèmes variés.
Henri François Van der Burch (1567/1644) 7ème archevêque de Cambrai, prince du Saint-Empire, duc de Cambrai, comte du Cambrésis.
Né à Gand, il part à Utrecht à 13 ans pour ses humanités qu'il termine à 19 ans. Il rentre au collège des jésuites de Douai pour apprendre la philosophie et le droit qu'il termine à l'université de Louvain. En 1590, il est licencié en droit avec distinction extraordinaire. Mathieu Moulart, évêque d'Arras depuis 1575, lui offre alors un canonicat et un vicariat dans sa cathédrale puis un canonicat à Sainte-Waudru de Mons. Il est vicaire de Malines durant 16 ans. Albert d'Autriche (1559/1621), gouverneur des Pays-Bas Espagnol, le propose pour le siège d'évêque à Gand, il accepte après avoir reçu l'ordre de Camille Borghèse, pape Paul V (1550/1621). Il occupe la fonction 3 ans de 1613 à 1616. À la mort de l'archevêque de Cambrai, appuyée par Albert d'Autriche, il est élu à la majorité absolue et arrive à Cambrai en 1616.
Il est le fondateur de l'Institution Notre-Dame de Grâce en 1633. La charte de fondation prévoit l'entretien et la nourriture à 100 jeunes filles élevées en la crainte de Dieu Les dites pauvres boursières seront entretenues, nourries et endoctrinées par les sœurs de Sainte-Agnés.
François de Salignac de La Mothe-Fénelon (1651/1715) homme d'église, théologien, pédagogue et écrivain, nommé archevêque de Cambrai en 1695.
Précepteur du duc de Bourgogne, Louis de France dit Le Petit Dauphin (1682/1712), il s'oppose à Jacques Bénigne Bossuet (1627/1704) et tombe en disgrâce lors de la Querelle du Quiétisme (1), et surtout, après la publication de son roman Les Aventures de Télémaque en 1699, considéré comme une critique de la politique du roi Louis XIV (1638/1715), dont l'influence littéraire est considérable pendant plus de deux siècles. Fénelon écrit plusieurs autres ouvrages concernant la pédagogie ou bien didactiques (Traité de l'éducation des filles, Recueil des fables, Dialogues des morts, notamment). Il meurt à Cambrai en janvier 1715.
Charles François du Perrier du Mouriez dit Dumouriez (1739/1823) - Né à Cambrai, général français, vainqueur avec le général François Etienne Christophe Kellermann (1735/1820) de la Bataille de Valmy. Il devient par la suite opposant à la Première République française et la trahit au profit de l'Autriche.
Louis Charles Joseph Blériot (1872/1936, portrait de droite) né à Cambrai, est un constructeur de lanternes d'automobiles, d'avions, de motocyclettes, de chars à voile, et un pilote précurseur et pionnier de l'aviation française. Ingénieur de l'École Centrale de Paris, il dépose plus de 100 brevets d'invention, comme celle du manche à balai ou cloche Blériot en 1907, dont la paternité est revenue en 1919 à Robert Esnault-Pelterie (1881/1957). Il vole pour la première fois en 1907 dans un avion de sa conception. En 1909, il obtient le premier brevet de pilote délivré en France. Entre 1905 et 1909, il produit 11 prototypes dont le fameux Blériot XI avec lequel il est le premier à traverser la Manche le 25 juillet 1909.
Pierre Leprince-Ringuet (1874/1954) architecte français très prolifique du début du XXème siècle. On lui doit entre autres la reconstruction du centre-ville de Cambrai en 1919, la construction de la Fondation des États-Unis en 1929 et la conception du Musée National de Beyrouth en 1930.
Il est diplômé de l’École Centrale des Arts et Manufactures et de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts entre 1899 et 1902. Il remporte le Second Grand Prix de Rome en 1904 et est diplômé architecte en 1905. Il poursuit ensuite sa carrière d'architecte et de professeur à l'Ecole Centrale.
et de nmbreux autres...
Evolution de la population
Nos ancêtres de Cambrai ...
Des ancêtres, mariés dans les villages alentours, font rédiger leur contrat de mariage par les notaires de Cambrai :
- Antoine BARDOUX (sosa 1798 G11), mulquinier, et Marie Thérèse CARDON (sosa 1799 G11) le 9 novembre 1701, il s'unissent le même jour à Cattenières.
- Antoine BASTIEN (sosa 7238 G13) et Marie Catherine LEDUC (sosa 7239 G13) le 3 janvier 1644, ils s'unissent le même jour à Fontaine-au-Pire.
- François BRUYERE (sosa 3640 G12), valet de charrue, et Catherine LEMAIRE (hs) le 22 mai 1709, ils s'unissent le même jour à Thun-Saint-Martin.
et Angélique LECERF (sosa 3641 G12) le 2 juillet 1688, ils s'unissent le même jour à Cauroir.
- Philippe CARDON (sosa 3598 G12) et Marguerite FORRIERE (sosa 3599 G13) le 14 mai 1678, ils s'unissent le même jour à Cambrai.
et Catherine VAILLANT (hs) le 11 septembre 1717, ils s'unissent le même jour à Cattenières.
- Jean Philippe DASCOTTE (sosa 1842 G11), tailleur d'habits, et Jeanne Françoise LESAGE (sosa 1843 G11) le 20 janvier 1717, ils s'unissent le même jour à Cattenières.
- Valentin DEFOSSEZ (sosa 3638 G12) et Jeanne Marie Anne MARGERIN (sosa 3639 G12) le 9 février 1677, ils s'unissent le même jour à Saint-Hilaire-lès-Cambrai.
- Jean Philippe DESSE (1822 G11) et Catherine Marie Joseph MAISON (sosa 1823 G11) le 19 septembre 1733, ils s'unissent le même jour à Awoingt.
- Thomas DUEZ (sosa 1808 G11) et Jeanne Catherine SORLIN (sosa 1809 G11) le 29 novembre 1713, ils s'unissent le même jour à Fontaine-au-Pire.
- Maximilien HEGO (sosa 900 G10) et Marie Elisabeth SEGARD (sosa 901 G10) le 22 août 1726, ils s'unissent le même jour à Cattenières.
- Noël RICHEZ (sosa 1824 G11), valet de mulquinier, et Marie Elisabeth PLET (sosa 1825 G11) le 2 juillet 1704, ils s'unissent le 24 juillet 1704 à Beauvois-en-Cambrésis.
- Antoine SEDENT (1840 G11) et Maxellende DELAFORGE (sosa 1841 G11) le 24 novembre 1701, ils s'unissent le même jour à Cattenières.
- Adrien SORLIN (sosa 3618 G12) et Marie Scolastique CLAISSE (hs) le 23 avril 1708, ils s'unissent le 2 mai 1708 à Beauvois-en-Cambrésis, il est veuf de Marie Barbe BASTIEN (sosa 3619 G12) .
Une succession est enregistré chez un notaire de Cambrai :
- LECERF Guillaume (sosa 14564 G14) + le 15 novembre 1715, son épouse Robertine PILLIER (sosa 14565 G14) + le 16 mars 1724, tous les deux à Cauroir, le règlement de la succession est daté du 21 avril 1724.
Carte de Cassini
Notes :
(1) Les Nerviens sont l'un des plus puissants peuples belges du Nord/Nord-Est de la Gaule belgique. Durant l'époque romaine, leur capitale est Bagacum (Bavay), à l'Est de l'Escaut, qui les sépare des Ménapes et des Atrébates. La tribu contrôle une grande partie de l'importante route commerciale d'Amiens à Cologne.
(2) L'Homélie de Cambrai est la plus ancienne homélie irlandaise connue, datant du VIIème ou début VIIIème siècle. Elle s'intéresse à la question de la pénitence et du martyre. Elle propose une classification du martyre en trois catégories correspondant chacune à une couleur : le martyre rouge, c'est-à-dire la mort violente ; le martyre blanc, c'est-à-dire l'ascétisme strict ; et le martyre glas, terme ambigu pouvant signifier bleu ou vert, qui comprend jeûne et travail.
Ce document, important dans l'étude des langues celtiques, témoigne de l'existence d'une tradition littéraire en langue vernaculaire encouragée par l'Église à côté de celle en latin. Le texte de l'Homélie, qui mêle latin (pour les citations de la Bible et des Pères de l'Église) et vieil irlandais (pour leur explication), est incomplet. Il s'agit d'une copie, réalisée entre 763 et 790 par un scribe carolingien au service de l'évêque Albéric de Cambrai. Il est conservé à la Bibliothèque Municipale de Cambrai (MS. 679, fos. 37rb-38rb).
(3) Le Quiétisme est une doctrine mystique caractérisée par une grande passivité spirituelle vis-à-vis de Dieu. Née en Espagne, elle se répand aux XVIIème et XVIIIème siècles. Inspiré par les œuvres condamnées du prêtre espagnol Miguel de Molinos (1628/1696), le quiétisme vise à la Perfection chrétienne, à un état de quiétude passive et confiante. Pour les quiétistes, l'union à Dieu, bien avant la mort, est le but de la vie chrétienne. Après un débat théologique, le quiétisme est condamné dès 1687 par l'Église catholique comme hérétique. L'année suivante, l'écrivaine Jeanne Marie Bouvier de La Motte dite Madame Guyon (1648/1717) amène le débat en France en répandant une théorie du pur amour de Dieu assez proche du quiétisme. Fénelon est séduit par ces idées et se lance avec Bossuet dans un long affrontement idéologique. Antonio Pignatelli (1615/1700), le pape Innocent XII, condamne Fénelon ainsi que Madame Guyon en 1699 et cette doctrine est mise au ban de l'Église. La conséquence est une crise religieuse et le discrédit du mysticisme chrétien au cours du siècle suivant.
Sources
Sites, blogs, livres, photo ... : Wikipedia, Patrimoine horloger de Cambrai, Hôtel de Ville de et Office du Tourisme de Cambrai, Guide touristique France Voyage.
Date de dernière mise à jour : 12/01/2021