Ternant
La commune est située entre les monts du Morvan et la Vallée de la Loire.
Elle est entourée par les communes de Savigny-Poil-Fol, La Nocle-Maulaix, Tazilly et Cressy-sur-Somme.
La terre y est très fertile. Le calcaire de Ternant sert encore aujourd'hui à la fabrication de la chaux grasse.
Etymologie
Le nom de Ternant évoque l'époque gauloise. Il est formé sur le radical nan = eau.
Hydrographie
La Cressonne traverse la commune. Elle se jette dans la Loire, 17Kms plus en aval, à Saint-Hilaire-Fontaine.
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : Échiqueté d'or et de gueules (armoiries de Philippe de Ternant).
Sa devise est : Ternant ne ploie
Quelques traces d'habitat préhistorique existent encore : dans une petite grotte proche de la rivière Cressonne ont été trouvés des restes de feu et une assiette datés du Néolithique, trois énormes mégalithes en granite se trouvent à proximité et des pierres taillées en calcaire de Ternant de l'Age du fer, ont été récemment identifiées.
En 58 avant J.-C., les Eduens, déjà alliés aux Romains, s’évertuent à repousser les Helvètes et les Suèves. Leur capitale, Bibracte, est à 35Kms de Ternant. Les légions romaines de Jules César (-100/-44 avant J.-C.) séjournent sur les bords de la Cressonne, peut-être à Hiry, appelés par les Eduens pour repousser les Helvètes qui traversent le pays pour s’installer dans les Charentes et l'Ouest de la France.
Ternant devient une seigneurie autour de laquelle se construit le village médiéval. Une importante forteresse est montée par la très puissante famille de Digoine.
En 1285, la grande tour du château est achevée par Guillaume de Digoine.
En 1444, le chapitre de Notre-Dame de Ternant est fondé par Philippe de Ternant et Isabelle de Roye, son épouse, pour quatre chanoines, un prévôt, deux enfants de chœur et un marguillier.
En 1557, les fonds de l’église de Ternant sont pillés et ruinés par les calvinistes.
En 1792, pendant la Révolution Française, l’ancienne paroisse d’Hiry est englobée dans la commune.
Au XIXème siècle, une foire annuelle se tient dans le village, elle existe encore au début du XXème siècle.
Des fabriques de chaux fonctionnent dans le courant des XIXème et XXème siècles.
En 1909, le village est ainsi décrit par l’instituteur, Louis Malvy : Perchée sur un petit monticule, la bourgade de Ternant se dresse, ainsi qu'une sentinelle avancée, semblant protéger les hauts sommets du Morvan nivernais. Que l'on vienne de Saint-Seine, de La Nocle ou de Bourbon, on monte, et si on continue sur Luzy, on arrive à Satenot, côte rapide et longue, qui fait dire aux gars de Râpourçon (Villapourçon) « Passé Ternant, ça tenôt ». Avec ses quelques petites rues étroites, ses maisons vieilles et délabrées couvertes en tuiles, et ses vingt hectares de vignes, tout est vieux ici : vieilles maisons, vieux château, vieux remparts, vieilles histoires. C'est que Ternant a un passé très ancien ; on affirme qu'il a vu César et ses légions. Son vieux manoir féodal, avec sa double enceinte et ses remparts, souvent réparés, le château des sires de Ternant avec sa toiture plusieurs fois abaissée et ses fenêtres Renaissance n'a plus aucun style...
En 1914-1918, 33 habitants de la commune meurent pour la France et 2 durant la Seconde Guerre Mondiale de 1939-1945. Leurs noms figurent sur le monument aux morts communal.
Seigneurs et gens de la noblesse
Mon ancêtre Huon de Ternant (995/1047) est un des premiers seigneurs connus de Ternant (voir § en bas de page).
Au Moyen Age, Ternant est le siège d'une puissante seigneurie, attestée dès le XIIIème siècle, dont les membres figurent parmi les grands vassaux des ducs de Bourgogne. Les seigneurs de Ternant sont issus de la puissante famille de Digoine.
Guillaume de Digoine de Ternant, rend hommage au comte de Nevers, Louis Ier de Dampierre (1272/1322) en 1285 pour la grande cour de Ternant et les villes de Mulot, Salais (Savigny-Poil-Fol), Perrigny, Mézeray, Rigny, Hiry, et quelques autres.
Guy de Ternant, en fait autant en 1310.
Hugues de Ternant, seigneur de Ternant et de Limanton, chevalier, tient en fief-lige en 1353 la grande Tour de Ternant, avec la ville et appartenances, Tazilly , Chônay, Hiry, Mulot, Salais (Savigny-Poil-Fol), Périgny, Rigny (Rémilly), Montfol... ; il est lieutenant du comte Louis II de Flandre (1346/1384) en 1362 et gouverneur du Nivernais à la même date. En 1404, il fait élever à Savigny-Poil-Fol un gibet à quatre piliers.
Philippe de Ternant (1400/1456 portrait de droite), noble bourguignon de haute lignée du comté de Nevers et de la châtellenie de Savigny-Poil-Fol, seigneur de Ternant, de la Motte (en Côte d’Or actuelle), de Thoisy et de Limanton, chevalier de la Toison d'Or en 1430, chambellan du duc Philippe III de Bourgogne dit Philippe le Bon (1396/1467), est membre à partir de 1433 du Grand Conseil du duc de Bourgogne.
Il reçoit en 1435 de Philippe le Bon la baronnie d'Apremont et la seigneurie de Gendrey.Il est commandant de la Garde de Bourgogne et prévôt de Paris en 1436.
Olivier de la Marche, dans son mémoire, le décrit ainsi : Il avait un visage de chevalier et non pas de pucelle, car il estoit brun à une noire et forte barbe et sembloit homme à redouter et à craindre... Le bacinet en teste et la visière ouverte entrant en la lice...
Charles de Ternant, fils du précédent, seigneur de Ternant à la suite de son père, est compagnon d’enfance de Charles le Téméraire (1433/1477). Il est à l’origine du retable de la passion qui orne l’église de Ternant construite en 1448.
Jacques du Puy-Montbrun (+1715), baron de Ternant, marquis de La Nocle-Maulaix, seigneur de la châtellenie de Savigny-Poil-Fol, lieutenant général des armées, est grand chambellan du duc Philippe d’Orléans (1674/1723). Il est marié à Charlotte du Puy de Saint-André et le fils de Charles René (1595/1666) enfant d'honneur du roi Louis XIII, lieutenant-général au gouvernement du Nivernois, mestre de camp général des armées du roi, et de Diane Nompar de Caumont-La-Force.
Patrimoine
Le château, bâti par la Famille de Digoine au XIIIème siècle, est situé au centre du village, près de l'église paroissiale. La grande tour est achevée sous Guillaume de Digoine en 1285.
A l’intérieur de ce donjon, remanié au XVIème siècle, monte un splendide escalier en pierre qui date de l’origine du château.
Aujourd’hui, ce qu'il reste de la demeure originelle a l'aspect d'une maison bourgeoise cossue avec une tourelle dont une partie est de construction récente. Dans le bourg : une tour polygonale, une tour ronde engagée dans un gros bâtiment présentant sur une façade extérieure les pieds-droits et les corbeaux d'une cheminée médiévale, des fenêtres à meneaux et à accolades, les consoles d'un ancien chemin de ronde. Quelques morceaux de remparts subsistent, mais les pierres des anciens remparts ont été utilisées au cours des siècles pour construire les maisons du village. Le souterrain du château, aujourd’hui muré, attise toujours la curiosité des habitants.
Remanié et agrandi au XVème siècle pour sa partie centrale, le château, siège d'une baronnie dont la mouvance appartient aux comtes de Nevers, puis au roi de France, devient ensuite une résidence de fermiers, puis une boulangerie avec habitations.
L'église Saint-Roch est construite en 1820 avec les matériaux provenant de la démolition de l’ancienne collégiale Notre-Dame, fondée en 1448. Son mobilier comporte plusieurs statues, un saint évêque, un Saint Martin de l’ancienne église d’Hiry, démolie à la fin du XIXème siècle, un Saint Sébastien et un Saint Roch en bois doré. Elle est de plan rectangulaire et renferme deux retables de style flamand provenant du château des seigneurs de Ternant :
- Le Retable de la Vierge (photo ci-desous), en bois peint et doré, est commandé en 1444 par Philippe de Ternant et son épouse, Isabeau de Roye, pour orner la chapelle de leur château consacrée à Notre-Dame. Il est formé de 8 panneaux. Les panneaux de la rangée inférieure représentent Philippe de Ternant portant le collier de Chevalier de la Toison d'Or, l'Annonciation, la Dormition et Isabeau de Roye. Les panneaux du registre supérieur représentent l'Assomption et le Couronnement de la Vierge Marie. Il a été restauré plusieurs fois.
- Le Retable de la Passion, vers 1460, en bois sculpté peint et doré, est vraisemblablement commandé en 1460 par Charles de Ternant, fils de Philippe. Il est destiné à orner l'église de Ternant dont la construction est décidée en 1448. Il est formé de neuf panneaux.
Les deux retables sont classés aux Monuments Historiques en 1881.
Le four à chaux d’Hiry est mis en service en 1835. Jusqu’à la fin des années 1970, il reste trois fabriques puis deux jusqu’en 1983, un seul reste en activité aujourd’hui sur la commune.
La pierre est extraite d'une carrière calcaire et réduite à une taille acceptable pour la cuisson à l'aide d'un concasseur. La calcination se fait dans un four vertical, où le chaufournier mélange pierre calcaire et charbon en couches distinctes. Le feu est allumé à chaque début de saison par le bas, et vient s'entretenir de manière cyclique à l'intérieur du four. Les pierres cuites, et refroidies sont récupérées par le bas du four, puis elles sont broyées à une granulométrie très fine, sans avoir été au contact de l'humidité. La chaux qui sort des fours s'appelle de la chaux vive.
Il y a deux fours dans la dernière fabrique en activité, l’un est de 1901 l’autre de 1956.
Personnage lié à la commune
Jean Voillot (1874/1953) homme politique, né à Ternant. En 1905, il adhère au Parti Ouvrier et est membre de la SFIO. De 1904 à 1935, il est conseiller général du Rhône où il représente le canton de Villeurbanne. Il siège de 1914 à 1919 comme sénateur du Rhône et de 1927 à 1936 au Groupe socialiste.
Hameaux, lieux dits et écarts
Hiry est cité comme paroisse de l'évêché de Nevers en 1575. Une foire annuelle s’y tient le jour de la Sainte Marthe. En 1792, cette ancienne paroisse est englobée dans la commune de Ternant. Aujourd’hui, Hiry est un simple hameau de la commune.
Lenteur ou une chapelle, fondée par Pierre Néant et Jeanne Rumault, est construite en 1827.
et encore ...
Apussy, Coneuf, Fromenteau, Le Petit et Le Grand Satenot, La Bistardie, Les Brûles, Arcueil, Champ Renaud, La Billerette, La Navette, La Souche, Les Chapuis, Mulnot...
Evolution de la population
Nos lointains ancêtres de la noblesse de Ternant ...
4 individus connus, au moins 3 naissances/baptêmes et 3 décès/inhumation y sont enregistrés :
Carte Cassini
Sources
Sites et photo : Wikipedia, La chaux de Ternant ...
Date de dernière mise à jour : 10/09/2019