Saint-Pierre-de-la-Fage
Cette commune rurale de montagne à habitat très dispersé, située à 11Kms de Lodève et 41Kms de Montpellier, est constituée de 3 hameaux : Saint-Pierre, Parlatges et Mas de Bedos. Elle occupe un point stratégique entre le Causse du Larzac et la plaine.
Elle possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000, le Causse du Larzac et les contreforts du Larzac et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. La forêt Domaniale de Notre-Dame-de-Parlatges couvre une grande partie du territoire.
Les villages limitrophes sont : Saint-Michel, La Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries, Saint-Privat, Saint-Etienne-de-Gourgas.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'argent à deux clefs d'azur passées en sautoir, cantonnées de quatre menhirs de sables.
Hydrographie
La commune est drainée par le Maro, la Primelle et par deux autres cours d'eau.
Toponymie
Jusqu'en 1889, la commune se nomme Partlages. En novembre 1889, le village est rattaché à Saint-Pierre-de-la-Fage qui lui donne son nom.
Plusieurs orthographes sont adoptées Parlages, Partlages ou Parlatges, l’étymologie reste incertaine.
En occitan parlatge = langage, l’existence d’un pèlerinage spécial pour la guérison miraculeuse des personnes souffrant de troubles de la parole est mentionné dans le procès-verbal de la visite pastorale en 1631 de l'évèque de Lodève, Jean de Plantavit de la Pause (1579/1651, portrait de droite).
Histoire
Occupation Préhistorique : Des cavités situées dans les falaises, six grottes conservent encore des restes préhistoriques (vases, bols, marmites, jattes…).
Septembre 1944 durant la seconde Guerre Mondiale, des pillages (vols d’argent, chevaux, bicyclettes, matériel de culture, denrées, vêtements…) ont lieu dans toutes les maisons du village lors du stationnement, de 11h à 17h, d’une colonne allemande composée d’environ 1500 hommes (Source : Déclaration et procès-verbal de gendarmerie).
Les seigneurs et gens de la noblesse
La Baronnie de Clermont possédent Parlatges, Foziéres, Canet, le rocher des deux vierges, Puilacher, Tressan, Nébian, Liausson, Brignac, Lacoste, Saint Guiraud, Saint-Feux (Avisacio). L'importance de ces domaines prouve que les premiers Guilhem de Clermont sont très puissants.
L'évêque de Lodève reçoit l'Hommage de tous les nobles de son diocèse possesseurs de fiefs. Il est coseigneur de Salasc, Soubès, Arboras et Saint-Pierre-de-la-Fage.
En 1242, La Famille de Maffred est seigneur de Parlatges et de Villecun.
De pères en fils : Pierre de Maffred (1240/1336), né et décédé au château de Parlatges, épouse en 1265 Fize de Fozières ; Augier II de Maffred (1265/1310) ; Augier III de Maffred (1310/1383) ; Bernard Ier de Maffred (1340/1431) épouse Béatrice Mazel ; Béatrix Maffred, dame de Parlatges née en 1385, épouse en 1411 Rigaud de Roquefeuil (1380/1459) seigneur de Versols ; Galiot de Roquefeuil (1420/1462) épouse en 1448 Vaurie de Maffred (1426/1480), dame de Parlatges et vicomtesse de Cabanes ; Jacques de Roquefeuil (1450/1517) devient seigneur de Parlatges et épouse Antoinette de Raffin.
Chronique communale
Les inondations 2014 et 2015
Les violents orages de septembre et octobre 2014 dégradent et endommagent une portion de l’autoroute A75, coupée dans les deux sens, entre Lodève et Clermont-l’Hérault. Plusieurs routes départementales sont endommagées comme entre Saint-Pierre-de-la-Fage et Soubès du fait d’éboulements rocheux.
En septembre 2015, la commune est de nouveau touché par des pluies violentes et des coulées de boue.
La Primelle, généralement un filet d’eau irriguant un long vallon planté de milliers d’arbres, dévalant de Saint-Pierre-de-la-Fage pour alimenter la Lergue, devient en deux heures une grosse rivière aux eaux laiteuses roulant des tonnes de cailloux et de roches inexistantes. Le pont qui permet l’accès au hameau de Parlatges est endommagée sévèrement. Il est dégagé par les habitants, aidés de forestiers-sapeurs du Caylar. (Source : Le Midi Libre, photo ci-contre).
25 militaires de la sécurité civile sont dépêchés dans le secteur du Lodévois pour participer aux actions de nettoyage des cours d'eau et réparer les dégâts. Le gros du chantier se situe entre Saint-Pierre-de-la-Fage et Saint-Etienne-de-Gourgas, vers Parlatges. Le paysage est dévasté par les rochers et les branches charriés par l'eau soit une soixantaine d’embâcles, barrages naturels formés par l'accumulation de terre, de rochers et de bois. Par équipe de six, les militaires les enlèvent à la main. Un travail de fourmi quand on sait que ces embâcles mesurent facilement 2m. Il faut un à deux jours de travail pour les défaire, les trier et brûler par petits tas le bois (Source : « France Bleu »).
Patrimoine
Le château de Parlatges
Construit au XVIIème siècle, il n'en reste aujourd'hui qu’un mur.
La chapelle Notre-Dame de Parlatges
Cette chapelle caussenarde typique est située en contrebas des falaises bordant le plateau calcaire. Elle domine sur un petit promontoire, le vallon encaissé qui mène à Soubès. Mentionnée comme fortifiée au XIIème siècle, elle subit diverses modifications au cours de l'Histoire.
Le retable de Parlatges est classé aux Monuments Historiques en 1911sous cette description " Scènes de la vie du Christ, bas-reliefs, et la Vierge et l’Enfant, statue pierre, XIVème siècle. "
Le sculpteur lodévois Paul Dardé (1888/1963) lauréat du prix national des Beaux-Arts en 1920, est qualifié par les journalistes parisiens de successeur de Rodin et de nouveau Michel-Ange. Il ambitionne de devenir, dans l’Hérault, architecte des Monuments Historiques. En novembre 1922, il écrit au sujet du retable de Parlatges à Léonce Bénédite, conservateur du Musée du Jeu de Paume : " e fais des plans également pour la petite église du village de Parlatges … La petite église est actuellement bâtie avec des matériaux romans, gothiques, etc. .... Il y a un petit retable qui date du VIème siècle, mais qui a été remanié aux XIIIème et XVIIIème siècles. Le clocher seul est solide, mais toute l’église est prête à s’effondrer. Alors je fais un petit projet d’église romane, réalisable pour les fonds de la commune et des fidèles qui y viennent en pèlerinage. Je vous le ferai parvenir quand il sera au point." Le sculpteur est reçu le 13 mai 1923 par l’administration des Monuments Historiques pour être entendu à ce sujet. Mais ce n’est qu’après sa participation à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs en 1925, sa mise en faillite et la vente aux enchères de son atelier en 1926 que Dardé, vivant alors à La Vacquerie, entreprend de travailler à valoriser selon son goût, cette œuvre médiévale.
En juin 1929, Oudot de Dainville, archiviste de l’Hérault et inspecteur des antiquités, effectue le récolement des objets classés et passe par l’église de Parlatges. Devant la mise en valeur du retable par Dardé, son effroi est total : J’ai constaté que le retable avait été l’objet d’un badigeon qui n’est utilisé que pour la peinture des charrettes. Les personnages eux-mêmes ont été recouverts d’un ton d’ocre délavé. Quant à la Vierge, elle était remplacée par une statue informe, qu’on avait essayé d’assortir au fond par le même badigeon. De la Vierge primitive, il ne reste, gisant sur le sol, que deux fragments : la tête et la partie de la poitrine où le fermoir unit les bords du manteau. Cette tête n’est d’ailleurs point en son état primitif : avant le bris de la statue, un goujat avait essayé de modifier le caractère de la figure du XIVème siècle ; il avait bridé les yeux, aminci les ailes du nez, busqué celui-ci, épaissi les lèvres et amenuisé le menton, si bien que telle qu’elle est actuellement, elle pourrait fort bien servir d’enseigne à une fumerie d’opium (…). De l’enquête à laquelle je me suis livré, il résulte que c’est un sieur Dardé, originaire de la région, auteur de médiocres sculptures à Lodève, à Montpellier et dans les environs, qui se serait permis, fin 1927, cet acte qui semble inimaginable de la part d’un artiste. L’affaire s’arrête là, les modifications sont irréversibles. A propos de sa rétribution, Dardé publie Pour les travaux de l’autel, y compris la consolidation de la fenêtre de l’abside, j’ai touché exactement 1.600 francs ; tout juste de quoi payer le ciment employé, et les journées du manœuvre.
La réfection de la toiture se termine en janvier 1929.
La forêt domaniale de Parlatges
Elle est située sur le rebord méridional du Causse du Larzac, en partie reboisée en pins noirs d’Autriche, érables et chênes caducs. Ce reboisement permet de lutter contre l'érosion des flancs de la Serre de Mélanque, au voisinage d'anciennes terrasses d'olivettes, de plantes de moyenne montagne et d'orchidées.
Les vues vers le Nord (cirque du Bout du Monde, Larzac) comme vers le Sud (Salagou) sont magnifiques.
Cette forêt est aussi une forêt d’exploitation, régulièrement ravagée et défigurée par la création de pistes et par la réalisation de coupes claires sans égard vis-à-vis des sentiers et des chemins de randonnées existants.
Le moulin à grains de Saint-Pierre
Edifié à 620m d'altitude au XIXème siècle, il domine la forêt domaniale de Parlatges. il est ruiné en 1830 et reconstruit à l’identique au début du XXIème siècle. C’est un des rares moulins d'autrefois réhabilités du plateau du Larzac. Il fonctionne par des moyens traditionnels et produit de la farine à l'ancienne.
La chapelle de Saint-Pierre-aux-Liens
Situé au coeur du village de Saint-Pierre, elle est d’époque carolingienne et fait l’objet de travaux en 1978. Composée d’une architecture sobre de pierres grises et de toits de Lauzes, la partie comprise entre le clocher et le transept est d’époque pré-romane.
La cloche, qui vient de Lodève, aurait appartenu au cardinal André Hercule de Fleury (1653/1743, portrait de gauche).
La lavogne, caractéristique du Causse, retrouve son aspect initial grâce à la Fondation du Patrimoine et la volonté du Conseil Municipal.
De nombreux menhirs, dolmens et avens.
Quartiers, faubourgs, hameaux, lieux dits et écarts
Parlatges
Ce hameau est situé presque à égale distance de Lodève et de Saint-Guilhem-le-Désert. Un castrum y est mentionné en 1101, donné par Pierre Guilhem à l’abbaye de Gellone.
Il est réuni, pour le spirituel, à Saint-Etienne-de-Gourgas, avant d’être érigé en succursale de Saint-Pierre-de-la-Fage par ordonnance royale du 15 juin 1846.
L’église Sainte-Marie de Parlatges, vraisemblablement attachée au château, est signalée dans la liste synodale du diocèse en 1252, puis dite paroissiale dans l’inventaire de l’évêque en 1331.
Les descriptions du château (dont ne subsiste aujourd’hui qu’un mur) et du retable (conservé dans l’église) sont inexistantes.
Le Nombril, le Mas de Bedos.
Evolution de la population
En 1880, le hameau de Parlatges à lui seul compte 205 habitants.
Mes ancêtres de Saint-Pierre-de-la-Fage et Parlatges…
Carte de Cassini
Sources
Sites et photo : Wikipedia ; Le retable de la chapelle Notre-Dame de Parlatges ; Les seigneurs.
Date de dernière mise à jour : 06/06/2025