Marnhagues-et-Latour
Cette commune se situe au centre de la vallée de la Sorgues, à 425m d'altitude à mi chemin entre Cornus et Saint-Affrique.
La Sorgues et l'Annou sont les deux principaux cours d'eau.
Histoire
Le village de Latour est construit sur l'emplacement d'un oppidum romain.
Du haut Moyen Âge jusqu'à la Révolution, il est le siège d'un fief considérable dirigé par les seigneurs locaux successifs, à l'abri dans leur château de Latour.
Le hameau de Marnhagues, appelé anciennement "Villa de Marcellanicus" était aussi peuplé que le village voisin de Latour.
La commune abrite, dans la vallée de l'Annou, l'abbaye de Nonenque.
L’abbaye de Nonenque,
dite également abbaye de Noningues, est un ancien monastère cistercien pour femmes dépendant du diocèse de Rodez (ancien diocèse de Vabres) et plus particulièrement de la paroisse Le Bon Pasteur.
En 1139, Raymond de Montagnol donne à Guiraud, abbé de Sylvanès, un terrain qu'il possède au pied de deux montagnes et sur le bord de la rivière El-Nonenque. C’est sur ce terrain que ce dernier fonde l’abbaye en 1146.
A l'origine, c'est un prieuré, il prend l’appellation d’abbaye en 1232, ce qui prouve ses bases financières solides.
En 1257, est fondé le prieuré Saint-Sulpice-la-Pointe à Toulouse, dépendant de Nonenque.
En 1275, l'abbaye gère 7 granges.
En 1560, elle est incendiée et pillée par les calvinistes, lors de la Réforme protestante mais reste habitée par les nonnes. Elle est reconstruite en 1730 par l’abbesse Charlotte d’Estaing.
À la Révolution, Nonenque vit le même sort que les autres établissements religieux de cette époque. À la suite de la promulgation le 2 novembre 1789 de la nationalisation des biens de l’Église, les bâtiments sont mis en vente et rachetés par Louis Liquier, un éminent marchand de Marseille. Les religieuses sont expulsées, leurs biens sont saisis. L’acquéreur, pris de pitié, donne à toutes les moniales une pension viagère. L'abbaye devient exploitation agricole et reste dans la famille Liquier durant trois générations.
En 1927, une communauté de moniales chartreuses s’y installe et cet ordre de moniales occupe toujours l’abbaye sous le nom de Chartreuse du Précieux Sang de Nonenque. C’est une des dernières abbayes de moniales chartreuses dans le monde.
Architecture : Comme la plupart des monastères cisterciens et chartreux, l’abbaye de Nonenque est divisée en deux parties : un des couvents est réservé aux nonnes tandis que l’autre est celui des Sœurs Données et parfois des Frères Donnés.
L’abbaye est composée de deux étages. Au rez-de-chaussée se trouvent les réfectoires, cuisines, lavoir, infirmerie et étables, au premier étage un cloître possédant des arcs semi-circulaires, séparés par des piliers. Ces piliers sont sans doute des originaux, du fait de leur ressemblance avec ceux de l’abbaye de Sylvanès. Le premier étage est également composé d’une cour, avec en son centre une fontaine, du parloir, des appartements de l’abbesse, de ceux des nonnes et de ceux de l’organiste. Au Nord, se trouvent la sacristie et la chapelle. Le dernier étage est constitué de l’église, de quinze cellules pour les nonnes et des chambres pour les visiteurs.
L’ensemble du couvent est séparé du monde extérieur par un mur de 2,50m de hauteur, permettant aux nonnes de vivre dans la quiétude la plus complète. Dans le même esprit, un petit passage autorisait les nonnes à recevoir des visites en toute discrétion : un tunnel passant sous la route et menant jusqu’à un étang à poissons. Auparavant, les Sœurs Données étaient autorisées à discuter entre elles sur un petit pont, au Sud-Ouest du couvent.
Une des œuvres d’art les plus admirables de l’Abbaye de Nonenque est la Vierge sur le Rocher, surplombant le couvent. Elle a été sculptée au XXème siècle par un artiste inconnu.
Prieures et abesses de 1145 à 1760
Les prieures :
- 1145, Nazarine, première prieure.
- 1156, Pétronille.
- 1183, Ponce.
- 1184, Belixinde, va augmenter les revenus du prieuré.
- 1208, Agnès.
- 1215, Ardelina.
- 1225, Pétronille.
- 1231, Sibile d’Avène.
Les abbesses :
- 1232, Tiburge, le prieuré de Nonenque prend le nom d’abbaye, elle est la première qui porte le titre d'abbesse.
- 1254, Agnès de Clavières, fonda en 1257 le Prieuré de Saint Sulpice de la Pointe à Toulouse.
- 1282, Agnès.
- 1284, Ermengarde d’Arpajon.
- 1292, Agnès.
- 1298, Ermengarde d’Arpajon, dépossédée par Marguerite et par Agnès, fut élue et confirmée une seconde fois par l’abbé de Sylvanès, père immédiat de Nonenque, mais le chapitre général la déposa définitivement en 1299. Rauze de Villaret, désignée pour la remplacer, ne put prendre possession de l’abbaye car Ermengarde d’Arpajon ne voulait pas lui céder sa place. L’affaire arriva jusqu’au pape Boniface VII, qui désigna l’évêque de Maguelonne et celui de Lodève, qui nommèrent abbesse Elix de La Fare et déposèrent Ermengarde et Rauze.
- 1299, Elix de La Fare.
- 1310, Rauze.
- 1328, Marguerite de Roquefeuil.
- 1331, Braide.
- 1347, Béatrix.
- 1351, Florence d’Aigrefeuille, sœur des évêques de Vabre et Rodez.
- 1369, Elizabeth de Roquefeuil.
- 1390, Hélène Courdette.
- 1410, Flore de Cazillac.
- 1465, Bourguine de Castelnau.
- 1480, Jeanne de Castelnau.
- 1497, Catherine de la Tour.
- 1540, Marguerite de Roquefeuil.
- 1543, Delphine de Roquefeuil.
- 1553, Louise de Roquefeuil, s’auto déclara abbesse en 1553.
- 1559, Blanche de Roquefeuil, première abbesse nommée par le roi.
- 1560, Louise Desprez de Montpezat, c'est sous son titre que l’abbaye fut incendiée et pillée.
- 1595, Marguerite de Montpezat, va travailler à la restauration de l’abbaye.
- 1660, Suzanne de Simiane de Gordes.
- 1694, Elizabeth de Toiras-d’Amboise, nommée par le roi.
- 1725, Charlotte d’Estaing, reconstruit l’abbaye.
- 1760, Félice de Pardailhan-Gondrin.
Le château de Latour-sur-Sorgues
Des documents du IXème siècle témoignent de la présence de ce très vieux bâtiment construit sur un promontoire rocheux surplombant la rivière Sorgues et dominant le village de Latour. Remanié plusieurs fois au cours des siècles, chaque seigneur propriètaire l'adaptant aux besoins de son temps (voir Seigneurs et gens de noblesse), le château conserve encore de nombreux vestiges très intéressants.
Cette vaste bâtisse carrée se compose à l’Est et au Sud de deux corps de logis disposés en L dont les extrémités sont reliées par une partie inscrite dans un arc de cercle. Elle comprend donjon, chemin de ronde, échauguettes polygonales, fenêtres à arcade géminée... Le petit édifice contigu, appelé "la citadelle", dont les quatre hourds de bois ont été reconstruits, était relié par une passerelle en bois au château. Il en constituait une entrée protégée.
À l’intérieur, on découvre entre autres un plafond peint du XVIème siècle et la reconstitution d’une cellule de moniale cloitrée.
En 1989, une association "Les Amis du château de Latour" voit le jour.
En 1991, le château appartient à la commune de Marnhagues-et-Latour.
Avec l'aide de la commune et de nombreux bénévoles, l'association entame une restauration en 1992. La tâche est énorme, le budget colossal.
Le bâtiment est à présent sauvé, hors d'eau, sa grande salle est restaurée et le sommet de ces tours originales est accessible.
Trois gîtes de caractère permettent aux vacanciers d'être châtelains l'espace d'un séjour.
Des manifestations et des visites sont organisées.
(Sources : chateaudelatoursursorgues.fr).
Plusieurs familles occupèrent le château de Latour-sur-Sorgues :
La famille de La Tour
- Gago de La Tour, marié à Adélaïs.
- Gago, fils des précédents, marié à Guillelme. En1133, il cède des terres aux religieux de Sylvanès, en rémission des péchés de son père.
- Arnaud de La Tour, marié à Anglésie. En 1205, il fait un don à Pétronille, abbesse de Nonenque.
- Mérode, cité en 1300.
- Guilbert de La Tour cité en 1302. Il est aussi coseigneur de Rebourguil.
- Bernard de La Tour, cité en 1375 et 1391, damoiseau.
- Flottard de La Tour, cité en 1396. Le fief relève alors du comté de Rodez.
La famille de Roquefeuil
Au XVème siècle, un rameau de la famille de Roquefeuil-Versols, acquiert le fief.
- Jean, fils de Pierre de Roquefeuil et d'Isabelle Pelet. Il est cité en 1426 et 1439.
- Sicard de Roquefeuil, fils du précédent.
- Jean de Roquefeuil, fils du précédent, marié à Hélix de Lauzières.
- François de Roquefeuil, fils du précédent. Il est cité en 1535.
- Louis, fils du précédent. En 1601, il cède toutes ses terres à son cousin germain.
- Francois de Roquefeuil, cousin du précédent, marié en 1569 à Louise d'Ombras. Il est aussi seigneur de Londres et de Viols.
- Fulcrand de Roquefeuil, fils des précédents, marié en 1609 à Marguerite d'Aquillon. Il est aussi baron de Londres.
- Blaise de Roquefeuil, fils des précédents, marié en secondes noces en 1656 à Jeanne de Soubiran d'Arifut. Il est aussi baron de Londres et vicomte de la Rode.
La famille de Bonald
Au milieu du XVIIème siècle, la terre est vendue à la famille de Bonald qui la conserve jusqu’à la Révolution.
Patrimoine
Le vieux village de Latour qui a gardé un fort caractère médiéval.
L'église Saint-Armand de Latour, édifiée en 1752, a subi plusieurs remaniements : on y ajouta les chapelles Notre-Dame en 1853 et Saint-Roch en 1859, puis un clocher en 1866. L'édifice renferme une vierge ancienne, un christ en bois, une bannière de procession et un bas-relief représentant l'église.
Le château de Latour-sur-Sorgues, château-fort qui a plus de 1000 ans, aujourd'hui en cours de restauration (voir article ci-dessus).
L'abbaye de Nonenque fondée en 1146 (voir article ci-dessus), depuis 1927 "Chartreuse du Précieux Sang".
Les chapelles romanes
de Marnhagues à nef unique en berceau et sarcophages du haut Moyen-âge au cimetière.
et de Saint-Amans bâtie au bord de la Sorgues, abside romane dont la partie haute fut remaniée à l'époque Gothique.
La "métairerie de France", à l'extrémité de la vallée près de la chapelle de Saint-Amans, ancienne grange de Nonenque, témoignant du passé Cistercien de la région.
Personnalités liées à la commune
Jules Auguste MAZEL, chanoine, 1867/1950, né à Latour-sur-Sorgues. Cet homme, fort érudit, était un passionné d'histoire et un archéologue amateur éclairé. De vieux documents antérieurs à 1650 sur le château de Latour lui furent confiés pour être étudiés et il publia le fruit de ses recherches sur le bulletin paroissial de Latour dès 1907, puis dans l'écho du doyenné de Cornus, sous la forme d'un petit feuilleton. Puis il fut nommé aux Saintes-Maries-de-la-mer où il continua avec succès ses recherches archéologiques sur la Camargue. A son décès, les documents sur le château de Latour n'ont pas été retrouvé. (Sources : chateaudelatoursursorgues.fr).
Hameaux, lieux dits et écarts
Latour, Laroquaubel, Saint-Amans, Beauregard, La Bouissière, La Castagnède, La Roque Haute, Métaierie de France, Mas Genty, Mas Rival, Les Mazès, Mon Plaisir.....
Evolution de la population
Nos ancêtres de Marnhagues-et-Latour ...
Naissances/baptèmes :
BERTRAND Durand (sosa 1582G11) vers 1645.
BERTRAND Jean (sosa 3164G12) vers 1610 à Latour.
HERMELIX Catherine (sosa 415G9) le 16 octobre 1750 à Saint-Amans.
HERMELIX Jean (sosa 830G10) le 23 août 1676 à Saint-Amans.
HERMELIX Pierre (sosa 1660G11) le 25 mai 1681 à Saint-Amans.
MALET Antoinette (sosa 3307G12) à une date inconnue, au Mas Rival.
MAURY Jeanne (sosa 3323G12) vers 1650 à Latour.
PAGES Marguerite (sosa 1583G11) vers 1650 à Latour.
VIALES Pierre (sosa 3322G12) vers 1650.
Unions :
BROUSSOU Jean (sosa 1588G11) le 12 janvier 1683 avec MAURY Marie (sosa 1589G11).
GALTIER Guilhaume (sosa 414G9) le 27 juillet 1773 avec HERMELIX Catherine (sosa 415G9) à Saint-Amans.
HERMELIX Jean (sosa 830G10) le 13 octobre 1741 avec REFREGIER Marie (sosa 831G10)
Domicile :
HERMELIX Jean (sosa 830G10) et REFREGIER Marie (sosa 831G10) à Latour, le 9 septembre 1741 lors de la signature de leur contrat de mariage à Saint-Félix-de-Sorgues.
HERMELIX Pierre (sosa 1660G11) et VIALES Catherine (sosa 1661G11) au Mas Genty, le 10 mai 1709, lors de la signature de leur contrat de mariage à Montpaon.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021