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Pézenas

 

Pezenas herault geoHaut lieu historique régional, la cité se situe dans le Sud du département, dans la plaine de l'Hérault, à environ 20Kms de la mer Méditerranée, à 51Kms à l'Ouest de Montpellier et à 23Kms à l'Est de Béziers.
Elle est dotée d'un important patrimoine avec un des plus anciens secteurs sauvegardés de France. Elle est labellisée Villes et Pays d'Art et d'Histoire et promue Grand Site Occitanie par le Conseil Régional d'Occitanie.
Elle possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000, l'aqueduc de Pézenas, et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. 
Les communes limitrophes sont Alignan-du-Vent, Aumes, Castelnau-de-Guers, Caux, Florensac, Lézignan-la-Cèbe, Montagnac, Nézignan-l'Évêque, Nizas, Saint-Thibéry et Tourbes.
La ville est jumelée avec : Market Drayton (Royaume-Uni) ; Tamm (Allemagne).

 Hydrographie 

La ville est drainée par l'Hérault et la Peyne, et par des ruisseaux : Saint-Martial, d'Ayres, des Prés, Tartuguier, Rieutord.

 Toponymie - Etymologie 

Le nom de Pézenas n'a rien de commun avec le latin piscis = poisson, où les lettrés médiévaux voit l'origine du nom de leur ville. Cette étymologie fantaisiste explique que les habitants de Pézenas soient appelés Piscénois. Cela n'empêche pas les habitants de croire que le dauphin figurant dans les armoiries est à l'origine du nom de leur ville.
L'origine du nom, remonte à l'occupation romaine et Pline l'ancien (23/79) vante les mérites de Piscenae, pour la qualité des eaux de sa rivière, la Peyne, au bord de laquelle est située la ville ancienne.

Pezenas herault blason Héraldique Charles vii

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'argent aux trois fasces de gueules, et un franc-quartier d'or chargé d'un dauphin d'azur, le tout sous un chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.

Les armes sont données à Pézenas par le dauphin Charles de Valois (1403/1461, portrait de droite), futur roi de la dynastie capétienne, Charles VII, par lettres patentes signées à Pézenas le 28 mars 1419 pour la noble conduite des Piscénois qui ont repoussé l'armée anglo-bourguignonne cherchant à s'emparer du château et de son fort.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Pline l ancien 23 79La plus ancienne occupation du territoire remonte au VIIème siècle avant J.-C.. Un important oppidum, en relation avec la cité grecque d'Arles, est découvert au Nord-Ouest de la ville. Pline l'Ancien (23/79, portrait de droite) cite l'oppidum latinum dans l’Histoire naturelle pour la qualité de ses laines et les vertus blanchissantes des eaux de la Peyne.
La crise de l'Empire plonge la ville dans une obscurité totale jusqu'aux temps féodaux. 
L'église Saint-Pierre, mentionnée en 1189 comme prieuré de l'abbaye de la Chaise-Dieu aujourd'hui disparue, est le centre de gravité de la cité. En 1605, ses ruines sont utilisées pour la construction de la seconde enceinte fortifiée de la ville.
Le château est construit sur la butte dominant la ville au XIème siècle.
Philippe iii dit le hardi 1245 1285La ville devient ville royale en 1262. Le souverain, Philippe III dit Le Hardi (1245/1285, portrait de gauche) exerce au sein du château le droit de justice et garantit le bon déroulement des foires. L'octroi de celles-ci, première décision de protection royale, est à l'origine de la fortune de la cité. Les foires annuelles axées sur le commerce de laine et de drap, attirent les marchands, notamment Jacques Cœur (1395/1456) après son installation à Montpellier en 1442, qui crée à Pézenas un comptoir.
La ville reste fidèle au futur roi Charles VII (1403/1461, portrait § précédent) pendant la Guerre de Cent Ans de 1337 à 1453, elle est ainsi épargnée et récompensée pour cette fidélité. Le futur roi lui accorde le droit d'établir un grenier à sel et le privilège d'ajouter à ses armes un franc quartier d'or au dauphin d'azur.
La puissance de la ville s'accroit grâce à son ouverture sur le monde. À cette puissance économique s'ajoute une puissance politique. En 1456, se tiennent, pour la première fois, les États de Languedoc qui garantissent une autonomie de la province, l'importance politique de Pézenas dure plus de deux siècles.
Armand de bourbon conti 1629 1666Avec l'arrivée et la présence des Montmorency comme gouverneurs du Languedoc pendant un siècle, l'influence de Pézenas continue de croître (voir § suivant). 
Le château de la Grange-des-Près est construit pour Henri Ier de Montmorency (1534/1614, portrait 2 de droite).
L'une des périodes célèbres de la ville s'ouvre lorsque la troupe de Jean Baptiste Poquelin dit Molière (1622/1673, portrait 3 de droite), l'Illustre Théâtre, est invitée par Armand de Bourbon, prince de Conti (1629/1666, portrait 2 de gauche) au château de la Grange-des-Prés. En 1650, elle prend le titre de comédiens de S.A.S. le prince de Conti. Jean baptiste poquelin dit molliereLes Etats de Languedoc soutiennent financièrement Molière, régulièrement installé dans l'échoppe de son ami le barbier Gély. Il trouve dans la ville son inspiration pour ses farces et ses futures pièces dont Le Médecin volant, Les Précieuses ridicules, Le Médecin malgré lui, Monsieur de Pourceaugnac. Mais, malgré le talent de Molière, les liens avec le prince se distendent, sous l'influence de sa femme et de son confesseur l'évêque d'Alet, Nicolas Pavillon (1597/1677), connu pour son intransigeance morale. Le prince de Conti revient à une foi ardente et retire sa protection à Molière et à sa troupe avant de mourir dans son château de la Grange-des-Près.
Les États de Languedoc se déroulent à trois reprises à Pézenas. En 1622, la Cour des Aides de Montpellier, obligée de fuir devant l'émeute qui sévit dans la ville, se réfugie à Pézenas pour y tenir son assemblée. En 1630, les Trésoriers de France établissent leur siège à Pézenas dans la maison Lauriol. Après la tenue des derniers États de Languedoc, en 1692, s'amorce le déclin politique de Pézenas mais l'influence économique de Pézenas se prolonge et fructifie.
Au XVIIIème siècle, les foires de la cité sont plus fréquentes. Elles développent le commerce et les échanges de draps, de petites étoffes, des laines et de cotons. Les tanneries sont alimentées par des peaux issues de Provence. Les Cévennes proches fournissent le bois pour la fabrication de tonneaux de vins et eaux-de-vie qui sont exportés depuis le port de Sète vers les ports de l'Europe septentrionale, jusqu'en mer Baltique.
Aux côtés de l'aristocratie locale, des médecins, avocats, notaires et artisans sont nombreux. Les anciennes demeures sont rénovées, quelques hôtels particuliers sont construits.
A la veille de la Révolution Française, la ville est devenue florissante.
A partir de 1789, les citoyens de la commune se réunissent au sein de sociétés révolutionnaires. La plus importante et la plus ancienne est la société des amis de la constitution, créée en 1790. Après la chute de la monarchie, elle change de nom pour société populaire montagnarde et régénérée des sans-culottes. Elle porte ensuite le nom de société des amis de la liberté et de l’égalité. Deux clubs moins importants existent, la société républicaine de l’espérance de la patrie, créée en 1793, et la société du salut public, éphémère.
Entre 1790 et 1794, la commune de Conas est rattachée à Pézenas.
Les XIXème et XXème siècles voient le développement des déplacements se renforcer : une route principale qui traverse la cité est construite ainsi que la gare du Midi en 1863.  Depuis la gare du Nord, construite en 1872, apparait une promenade plantée qui rejoint le Quay, futur cours Jean-Jaurès.
Dans l'ancienne église des Pénitents Noirs, où est installé le théâtre municipal depuis 1804, d'importants travaux de rénovation sont menés.
La grande bourgeoisie se partage entre les Hôtels particuliers du centre historique et les châteaux voisins, au cœur des exploitations viticoles. Seules deux demeures d'importance sont construites, l'hôtel Plauche et l'hôtel de Juvenel.
La ville, loin des champs de bataille, reste à l'écart des bombardements des deux Guerres Mondiales.
En juin 1965, le patrimoine piscénois est protégé par la création d'un secteur sauvegardé.
Après 1980, le centre historique se rénove. Les hôtels particuliers sont remaniés intérieurement pour offrir de plus petits appartements.

Seigneurs et gens de la noblesse

En 1262, la Famille Salvignac, installée à Montpellier, vend au roi Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270, portrait 1 ci-dessous) les seigneuries de Pézenas et de Tourbes pour 3 000 livres tournois. Pézenas devient ainsi ville royale.
Anne de Montmorency (1493/1567, portrait 2 ci-dessous), puissant connétable de France, est promu gouverneur en 1526 pour avoir soutenu militairement et politiquement le roi François Ier (1494/1547, portrait 3 ci-dessous), lors de la négociation du Traité de Madrid permettant la libération du roi, fait prisonnier lors de la bataille de Pavie en 1525.
En 1563, 37 ans plus tard, son fils Henri Ier de Montmorency (1534/1614, portrait 4 ci-dessous) lui succède. Il fait construire le château de la Grange des Prés, aux portes de Pézenas, nouveau lieu de pouvoir militaire et diplomatique. Il se rallie à Henri de Navarre (1553/1610, portrait 5 ci-dessous) qui, après être devenu le roi Henri IV, le promeut connétable de France. Il se retire en 1612 dans son château de la Grange des Prés avant de décéder deux ans après à 80 ans, et être resté 51 ans gouverneur du Languedoc.
Son fils, Henri II de Montmorency (1595/1632, portrait 6 ci-dessous), lui succède. La charge de gouverneur du Languedoc lui est reconnue dès le jour de son baptême, donnée par Henri IV, son parrain. Le roi Louis XIII (1601/1643) le nomme amiral lorsqu'il a 17 ans. En 1619, il devient chevalier du Saint-Esprit. En 1630, il se retrouve rebelle à l'autorité royale et trouve appui auprès de Gaston d'Orléans (1608/1660, portrait 7 ci-dessous), frère du roi, opposant lui aussi à Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu (1585/1642). Cet appui lui est fatal. En 1632, Michel Particelli d'Émery (1596/1650), conseiller de Richelieu, surintendant des finances, représentant du roi Louis XIII aux États de Languedoc, est arrêté à Pézenas sur ordre d'Henri II de Montmorency. Les relations déjà très tendues entre le Languedoc et le pouvoir royal rentrent dans une crise irréversible. Le 1er septembre suivant, le gouverneur du Languedoc est battu et arrêté à Castelnaudary par l'armée royale, livré au Parlement de Toulouse, il est jugé et condamné à mort pour crime de lèse-majesté et décapité à huis clos, en octobre 1632 à Toulouse. Le cardinal de Richelieu ordonne, l'année suivante, la destruction du château de Pézenas, qui surplombe la ville, pour renforcer son autorité et celle du roi sur la province.
La mort d'Henri II de Montmorency marque la fin de la lignée mâle des Montmorency. Sa sœur, Charlotte Marguerite de Montmorency (1594/1650, portrait 8 ci-dessous), épouse en 1609 le prince de Condé, Henri II de Bourbon (1588/1646, portrait 9 ci-dessous) qui joue un rôle important pour l'avenir de la seigneurie de Pézenas. Sa forte influence auprès de la reine Anne d'Autriche (1601/1666) pousse le roi Louis XIII à lui laisser les biens de la Famille de Montmorency : la seigneurie de Pézenas reste ainsi sous l'influence de cette puissante Famille. En 1640, Louis XIII adjuge le comté de Pézenas à Henri II de Bourbon et à ses héritiers contre la somme de 71640 livres.
Après la mort du prince de Condé en 1646, il faut attendre la fin des troubles de la Fronde pour que ses deux fils, Louis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé (1621/1686, portrait 10 ci-dessous) et Armand de Bourbon-Conti (1629/1666, portrait 11 ci-dessous), prince de Conti, soient libérés en 1651. C'est ce dernier qui reçoit le comté de Pézenas et le château de la Grange-des-Prés.
​​​​Le prince de Conti s'installe à Pézenas, la nouvelle Cour vit avec davantage encore de raffinement qu'aux temps des Montmorency.
Dès 1654, le prince de Conti se réconcilie avec la couronne. Il épouse Anne Marie Martinozzi née Mancini (1637/1672, portrait 12 ci-dessous), nièce du cardinal Jules Raymond Mazarin (1602/1661, portrait 13 ci-dessous), devient vice-roi de Catalogne et reçoit le droit d'administrer les biens de son frère alors au service du roi d'Espagne.
Les successeurs de Conti abandonnent le comté de Pézenas pour Versailles, en 1783, Pézenas entre dans l'apanage du comte de Provence, demeurant dans la Maison de Bourbon.
En 1660, après la mort de Gaston d'Orléans, il devient gouverneur du Languedoc.
Le jeune roi Louis XIV (1638/1715, portrait 14 ci-dessous) est reçu cette même année à Pézenas par le prince en l'Hôtel du baron de Lacoste. Son zèle dans la défense des prérogatives royales est récompensé par un honneur exceptionnel : le prince reçoit, le 24 mars 1662 dans la collégiale Saint-Jean de Pézenas, l'Ordre du Saint-Esprit.

Saint louisAnne de montmorency 1Francois ierHenri ier de montmorency damvilleHenri ivHenri ii de montmorencyGaston d orleansCharlotte marguerite de montmorency 1594 1650

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​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​ Henri ii de bourbon conde  ​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

    

 

Louis ii de bourbon conde 1621 1686Armand de bourbon conti 1629 1666Marie anne martinozzi nee manciniCardinal mazarinLouis xiv jeune​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

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Templiers et Hospitaliers

Entre 1131 et 1140, une commanderie du Temple est implantée à Pézenas, isolée par un enclos fortifié, les bâtiments sont répartis autour d'un cloître.

Templier 3​​​​​​​Liste des Commandeurs Templiers :
Hugues de Pézenas (1140-1148) ; Guillaume de Deux-Rieux (en 1152) ; Pierre de Toulouse (1157-1165) puis Commandeur de Montsaunès (en 1165) ; Bertrand de Touroulle (1172-1173) ; Géraud de Sauve (1177-1180) ; Arveu (1181-1183) ; Guillaume de Bages (en 1183) ; Guillaume de Saint-Paul (1184-1185) Frère à Richerenches (1176-1179), puis Commandeur à Roaix (1179-1182) ; Frotard de Conques (1186-1191 puis en 1194/1195) ; Frotard de Rocozels (1192-1193), Commandeur de Jalès (en 1181), de Sainte-Eulalie de Cernon (en 1184, 1186-1188 et 1198), de Périès (en 1202), ets de Narbonne (en 1204), dans un acte de 1198, il apparaît avec Guillaume d'Auvergne comme Commandeurs conjoints du Temple de Pézenas ; Guillaume d'Auvergne (1195-1202) ; Guillaume de l'Aumône (en 1201) ; Bermond (en 1203) ; Guillaume Arnaud (1205-1206) ; Bertrand de Salis (1207-1208) ; ... ; Foulques de Montpezat (en 1213, 1218-1219), Commandeur de Jalès (1201-1202, en 1204, 1207-1214, en 1218), Commandeur du Mas Deu (1205-1207), Commandeur de Saint-Barthélemy du Puy (Le Puy-en-Velay) (en 1210), Maître de Provence et parties des Espagnes (1224-1227) ; Bernard de Casa (1222-1224) Commandeur de Saint-Gilles (1199-1200, 1204-1205), Arles (en 1201), Marseille (en 1202), Montpellier (1215-1218) ; Montfrin (1227-1228) ; Rostaing d’Avène (1226-1230) ; Pezenas herault maison des commandeurs​​​​​​​Hugues Carbonel (1230-1231); Pierre Ferrari (1235-1237) Sous-précepteur de Pézenas (en 1230) ; Raimond Ameli (1245-1246) ; ... ; Guillaume Pelestort (en 1258) ; Guillaume Charnerio (1260-1262) ; Aimeric de Novis (1269-1271) ; ... ; Pons de Brochet (en 1280) ; Guillaume de Castroveteri (1291-1292) ; Guillaume de Castro Novo (1297-1307) Chevalier.

Parmi la liste de ces Commandeurs, certains accède par la suite aux plus hautes fonctions de l'Ordre des Hospitaliers. Entre autres deux grands maîtres et un grand commandeur (au XVIème siècle). La commanderie de Pézenas est mentionnée comme la Chambre Magistrale du prieuré de Saint-Gilles à partir de la fin du XVIème siècle (une des chambres ou commanderies magistrales qui appartient au grand maître, une pour chaque grand prieuré).

Liste des possessions de la Commanderie de Pézenas, dressée en 1761 :

Abeilhan (co-seigneurie) ; Aumes (censive et directe) ; Cazouls-d'Hérault (château, domaine et justice) ; L'Étang (Lestang, métairie), commune de Pézenas ; Lézignan-la-Cèbe (seigneurie) ; Magalas (censes) ; Montagnac (censive et directe) ; Saint-Jean de La Cavalerie (domaine), commune de Montblanc ; Saint-Jean de Tongue (métairie), commune d'Abeilhan ; Saint-Siméon (prieuré), commune de Pézenas ; Usclas-d'Hérault (église et domaine).

Il ne reste rien des bâtiments de l'époque templière. La chapelle se trouvait à l'emplacement de l'actuelle collégiale Saint-Jean et la Maison du Temple a fait place à un nouveau bâtiment édifié par les Hospitaliers au XVIème siècle (photo de droite).
Ce bâtiment, la Maison des Commandeurs, est situé à l'emplacement occupé depuis 1150 par les Templiers, passé en 1312 aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les façades sont percées de fenêtres à meneaux Renaissance, avec des balcons en fer forgé. Des remaniements intervenus par la suite, modifient certains aspects de la façade. L'encadrement en pierre de la porte d'entrée, avec bossages et fronton coupé, date du début du XVIIème siècle, de hautes croisées avec balcons en fer forgé sont aménagées à la même époque.
Deux tours d'escalier de plan carré cantonnent les cinq niveaux du bâtiment, soulignés par de vigoureux corps de moulure. A la rencontre de deux rues, une tourelle en encorbellement soutenue par un massif taluté affirme l'angle. Le rez-de-chaussée, aveugle à l'exception de la porte d'entrée et d'une ouverture de boutique plus moderne, est traité comme un soubassement. De grandes croisées de pierre, en partie remplacées au XIXème siècle par de banales fenêtres rectangulaires, éclairent les étages de part et d'autres de la tourelle d'angle. Tout l'effort décoratif est porté sur l'entrée monumentale à fronton brisé et pilastres toscans ornés de bossages à chanfrein alternant avec des bossages en table. La frise est sculptée d'un cuir découpé d'où s'échappent des guirlandes de feuilles et de fruits appendues à des anneaux. Des têtes de chérubins sont logées dans l'angle du ressaut.

 Chroniques et légendes communales 

Charles viLe Ghetto
vers 1298, des juifs venus d'Espagne, du Portugal et d'Italie, s'établissent à Pézenas, probablement attirés par ses foires. Les traces de cette ancienne communauté, expulsée du royaume de France par la suite, sont encore visibles aujourd'hui dans l'architecture du quartier circonscrit à deux rues, la rue de la Juiverie et la rue des Litanies.
La communauté disparait probablement après 1394, année d'expulsion définitive des juifs du royaume de France par le roi Charles VI dit Le Fol (1368/1422, portrait de droite).

Le Poulain de Pézenas
Il est le symbole de la ville et sort pour le jour du Mardi-Gras, le premier dimanche de juillet pour l'inauguration de la Mirondela dels Arts et, quelques jours avant Noël pour le Nadal de la ville.
Louis viiiLa légende veut que le roi Louis VIII dit Le Lion (1187/1226, portrait de gauche), partant en croisade contre les Albigeois, laisse sa jument malade à Pézenas. À son retour, il a la grande surprise de non seulement retrouver sa jument vivante mais de voir à ses côtés un petit poulain. Il fait immortaliser l'événement en faisant construire un poulain en bois.​​​​​​​
Celui-ci est vêtu d'une robe bleue, garnie d'étoiles, sur laquelle est dessiné le blason de la ville. Deux personnages montent ce cheval de bois, aujourd'hui en aluminium, Estiennette et Estienou. Un meneur le guide dans les rues de la ville. Une musique, composée de tambours, fifres et hautbois, le fait farandoler et danser le rigaudon.
Pezenas herault le poulain​​​​​​​En 1989, le poulain de Pézenas s'envole pour l'Inde, New Delhi et Mumbai, où il participe à la présentation des identités culturelles françaises dans le cadre de l'année de la France en Inde, en compagnie de la Tarasque de Tarascon et du géant du Nord, Jean le Bûcheron, de Steenvoorde. À cette occasion, une nouvelle armature, plus légère et démontable est construite pour pouvoir être transportée par avion.
En 2005, le poulain acquiert une reconnaissance mondiale. L'UNESCO proclame patrimoine culturel immatériel de l'humanité les Géants et dragons processionnels de Belgique et de France dont fait partie le Poulain de Pézenas. L'UNESCO précise que les processions traditionnelles d'effigies de géants, d'animaux ou de dragons recouvrent un ensemble original de manifestations festives et de représentations rituelles. Apparues à la fin du XIVème siècle dans les processions religieuses de nombreuses villes européennes, ces effigies ont conservé un sens identitaire pour certaines villes de Belgique (Ath, Bruxelles, Termonde, Malines et Mons) et de France (Cassel, Douai, Pézenas et Tarascon) où elles restent des traditions vivantes.

La Mirondela dels Arts
Créé en 1966, il a pour but d'animer et de faire connaître, durant la saison estivale, le quartier historique, classé secteur sauvegardé et, pour objectif de promouvoir une culture populaire par le théâtre, la musique, l'humour, la danse. Le festival s'accompagne de la promotion de l'artisanat d'art local par l'organisation d'ouvertures nocturnes.
​​​​Basée sur une idée simple et nouvelle pour l'époque, l'installation d'artistes et d'artisans dans les boutique-échoppes a fait de la Mirondela dels Arts une attraction touristique reconnue. Depuis 1986, il inclut un festival d'été qui permet de recevoir des comédiens et artistes variés.

Le carnaval
Fête traditionnelle, où chacun participe et joue son propre rôle, est organisé, chaque année, autour du Mardi Gras. Il débute avec la Saint-Blaise (saint patron de Pézenas). Le jour de Mardi gras, le Poulain de Pézenas, sort dans les rues de la cité, les déguisements sont de sortie, même si certains préfèrent porter le panel (chemise de nuit blanche).
Le carnaval de Pézenas, comme d'autres carnavals en France, est inscrit en 2019 à l'Inventaire National du Patrimoine Culturel Immatériel, dans la rubrique Pratiques sociales et festives.
La veille du Mardi Gras, le lundi soir (Lundi Gras) est organisé un charivari dans le cœur de la vieille ville. Les Piscénois, machous, carnavaleux déambulent dans les rues aux rythmes de musiques traditionnelles. Ils s'arrêtent pour effectuer des danses tout aussi traditionnelles (feu aux fesses, danse du soufflet...).
Le samedi et le dimanche précédents est organisé, depuis 1979, avec quelques interruptions, un spectacle dit Spectacle des Machous. Certains habitants de Pézenas, réunis en association, montent sur les planches de la Maison du peuple pour pasticher la vie locale et faire la fête. La dérision, l'art satirique, relèvent d'une longue tradition locale que l'on nomme Machade et que de nombreuses personnes perpétuent à l'occasion des fêtes du carnaval. 

​​​​​​​Pézenas et le cinéma
​​​​​​​​​​​​​​Le centre historique de Pézenas est le lieu de tournage :
-Capture d ecran 1837 1​​​​​​​ en 1961, des principales scènes extérieures du film Cartouche, réalisé par Philippe de Broca, avec Jean-Paul Belmondo, Claudia Cardinale, Odile Versois, Jess Hahn, Jean Rochefort...
- en 2021, de quelques scènes du film Presque, réalisé par Bernard Campan et Alexandre Jollien.
60 ans après le tournage de Cartouche, ce 18 juin 2020, le centre historique de Pézenas s'agite d'une animation peu commune (photo ci-contre) : de nombreux techniciens installent le matériel, caméras et rails de travelling, dans la rue de la Foire et aux abords de la Collégiale Saint-Jean. Des éclairages apportent la lumière dans le magasin Lorenzo dans lequel des scènes vont être tournées. 

 Evolution de la population 

Pezenas herault demo

 Personnages liés à la commune 

La baronne Louise Baldy (1886/1949) protège la famille Szprinka Borensztejn lors de son passage en Languedoc (1940-1942). Elle leur vient en aide à plusieurs reprises et réussit à cacher cette famille juive d'origine belge dans un couvent de Béziers puis leur offre pour refuge sa propre maison de campagne à Pézenas.
Le 15 novembre 2011, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem lui décerne le titre de Juste parmi les Nations.

 Patrimoine 

La ville ancienne dispose d'un secteur sauvegardé de 17ha, un des plus anciens de France, créé le 21 juin 1965 par le Ministère des Affaires Culturelles.
Elle compte plus de 30 immeubles inscrits ou classés aux Monuments Historiques.

De nombreux Hôtels Particuliers des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles :

L'Hôtel de Lacoste, inscrit aux Monuments Historiques en 1965.
Il est aménagée dans son état actuel entre 1509 et 1518 par le baron Etienne de Montagut. Il reste dans les biens des Montagut, barons et seigneurs de Lacoste, jusqu'au mariage en 1656 de François IV de Montagut (1620/1670) et de sa cousine germaine Gabrielle de La Serre. La demeure figure dans les documents au nom d'Henri de La Serre (1637/1690), avocat au Parlement de Toulouse, capitaine-châtelain de la châtellenie et baronnie de Cabrières, Péret et Lieuran.

La Famille de La Serre conserve l'immeuble jusqu'en 1871 et fait agrandir l'Hôtel à l'emplacement des anciens vacants et de la muraille de la ville.
Les sessions des Etats Généraux de la Province en 1613 et 1614 s'y tiennent.
En 1660, le jeune roi Louis XIV (1638/1715) est reçu à Pézenas par le prince de Conti en l'Hôtel du baron de Lacoste.
Le cercle littéraire y est installé jusqu'en 1902.
Le couvrement de l'escalier est exécuté en 1638 (date portée sur une des clef de voûte), ses supports occultent en partie l'ouverture de la galerie primitive. La balustrade de la rampe d'escalier, de la galerie et de la terrasse supérieure est mise en place vers le milieu du XVIIème siècle, peut-être à l'occasion de la visite royale de 1660. 
La façade est remaniée aux XVIIème siècle (transformation en boutique d'une partie du vestibule) et au XVIIIème siècle.
Cette demeure appartient aujourd'hui à la Société Générale.

L'Hôtel de Landes de Saint-Palais, inscrit aux Monuments Historiques en 1944.
En 1627 et 1629, Abel Claude de Landes de Saint-Palais (1577/1675), baron de Roquessels, capitaine des gardes d' Henri II de Montmorency (1595/1632, portrait 6 § Seigneurs et gens de la noblesse) gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, acquiert plusieurs maisons situées entre la rue de la Foire et la rue du Quay.

La description d'une de ces maisons médiévales faite en 1627 montre son degré tout droict, ses cabinets en forme de tours et son courroir (coursière) franchissant la cour. Il fait entreprendre des travaux d'aménagement dans la maison principale puis complète ce remembrement par l'achat en 1632, à César de La Palme (1560/1636), d'un patu en partie couvert en bordure du Quay. Au compoix de 1688, l'hôtel est un seul immeuble d'une grande superficie. 
La façade principale est modifiée au XVIIIème siècle par l'agrandissement des fenêtres, mais elle conserve de la construction du siècle précédent la corniche avec ses mascarons-gargouilles et le garde-corps en fer forgé.
Le décor de gypserie des appartements date de l'un des propriétaires de l'Hôtel vers 1770, Jean François d'Hondrat.

L'Hôtel de Carrion-Nizas, inscrit aux Monuments Historiques en 1944.
L'édifice est construit dans la ville médiévale vers 1500 mais n'est pas documenté avant 1688.
Il est la propriété de Jacques Gardes, bourgeois de Pézenas, au cours de la seconde moitié du XVIIème siècle et en 1703 de son fils, Claude de Gardes, conseiller du roi, avocat en Parlement, lieutenant principal en la Cour royale et chatellénie de Pézenas, puis passe à la Famille de Carrion.
Il tire son nom de ses derniers propriétaires, Henri Guillaume de Carrion d'Espagne de Nizas (1715/1770) vicomte de Paulin et des Etats d'Albigeois, qui en fait l'acquisition le 15 mars 1753, et Marie Françoise Elisabeth de Carrion qui le revend le 28 juin 1795 à Joseph Gabriel Gautier.
La façade sur la rue est remaniée au XVIIème siècle et au XIXème siècle.

L'Hôtel d'Alfonce, inscrit aux Monuments Historiques en 1944.
L'hôtel est également dénommé ancien théâtre de Molière car ce dernier y a donné quelques représentations, notamment la première du Médecin Volant le 9 novembre 1655. A cette époque, l'Hôtel est habité par le prince de Conti (1629/1666, portrait 11 § Seigneurs et gens de la noblesse) qui y réside notamment durant la session des Etats du Languedoc en 1655-1656.
Il est acheté en 1658 par Raymond d'Alfonce, baron de Clairac et d'Entraigues, Grand Prévôt de Guyenne, qui lui donne son nom.

L'Hôtel de Flottes de Sébasan, inscrit aux Monuments Historiques en 1944.
La façade, balcons galbés en fer forgé et clefs sculptées, est aménagée au XVIIIème siècle sur une construction plus ancienne dont subsistent des vestiges, notamment une niche d'angle datée de 1511.
La construction primitive, au cours des dix premières années du XVIème siècle, à partir d'un édifice préexistant, est attribuée à Robert de Gleizes propriétaire de l'Hôtel en 1518.
Par son mariage avec Marie de Gleizes le 1er janvier 1580, Jean de Flottes (1540/1610), seigneur de Sébazan, acquiert la demeure.
En 1658, à la suite d'un Décret du Parlement, l'immeuble passe à Pierre de Sarret (1622/1701), conseiller à la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier, et à Guillaume de Sarret, conseiller et contrôleur des Gabelles de Languedoc. En 1675, l'immeuble revient à la Famille de Flottes de Sébasan.
L'hôtel est divisé en deux parcelles distinctes au milieu du XVIIIème siècle, après les acquisitions successives du notaire Pierre Annequin en 1749, du négociant Joseph Mathebiau, son neveu, en 1754, et de Françoise Bernard. La reconstruction complète de la façade est due à Joseph Mathebiau après 1754.

L'Hôtel de Ribes, inscrit aux Monuments Historiques en 1933.
Entre 1615 et 1645, Pierre de Ribes, écuyer, seigneur de Lézignan, déjà propriétaire de la plus grande partie de l'immeuble, fait l'acquisition d'une maison contiguë avec cour et agrandit son Hôtel.
La demeure passe ensuite à son frère Jean Louis de Ribes (1620/1703)  puis à Victor Etienne de Ribes (1663/1730), abbé de Lézignan.

L'Hôtel de Boudoul, inscrit aux Monuments Historiques en 1931 et 1944.
Propriété de Fulcrand de Boudoul, écuyer, maître tailleur du duc Henri II de Montmorency, receveur et grénetier pour le roi au grenier à sel de Pézenas, la demeure est construite en 1630 à la suite de diverses acquisitions d'immeubles contigus en 1627 et 1629.
Elle figure au compoix de 1688 au nom d'Henri de Boudoul (1631/1689), son fils, conseiller et maître d'hôtel ordinaire du roi en 1668, capitaine-châtelain de Pézenas en 1671.

L'Hôtel de Malibran, inscrit aux Monuments Historiques en 1944.
L'hôtel est construit dans le courant de la seconde moitié du XVIIème siècle et tire son nom de son propriétaire le négociant Malibran, député de l'Hérault après la Révolution Française, issu d'une très ancienne dynastie de marchands piscénois liée à l'aristocratie locale.
L'édifice est considérablement remanié au XVIIIème siècle. 

Hôtel de Grasset, classé partiellement aux Monuments Historiques en 1944.
Il est construit vers le milieu du XVIIème siècle à l'emplacement d'une maison appartenant à Pierre de Montagut, passée en 1620 à Robert de Monde, maître d'hôtel du duc de Ventadour, puis à sa veuve Etiennette de Montagut.
Sans doute faut-il l'attribuer à Jean de Montagut, propriétaire de la parcelle avant la mutation sur son manifeste de Compoix en 1659. La Famille de Grasset, à l'origine de l'appellation actuelle, habite la demeure au début du XIXème siècle seulement. C'est elle qui fait modifier la façade primitive et installer le grand balcon en fonte sur le cours.
Le Cercle Littéraire de Pézenas y tient ses séances de 1902 à 1914.

 

La Maison consulaire, inscrit aux Monuments Historiques en 1931 et 1944, ancien siège du pouvoir municipal où se sont tenus des États de Languedoc,

La boutique du barbier Gély.

Date de dernière mise à jour : 28/08/2025