Prasville
Petit village du centre de la France entourée par les communes de : Ymonville à 3,18 kms, Beauvilliers à 5 kms, Moutiers à 5,34 kms, Boisville-la-Saint-Père à 6,12 kms, Voves à 6.38 kms.
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D’azur au chevron d’or, accompagné en chef à dextre d’un pic de carrier d’argent emmanché d’or, à senestre d’un épi de blé tigé et feuillé de deux pièces d’or et en pointe, d’une tour d’argent ouverte ajourée et maçonnée de sable.
Toponymie
D’origine romaine par sa terminaison en ville=villa qui désigne un domaine.
Le village se nomme : Probata en 979 ; Praesvilla en 1232 ; Prasville-Le-Hareng en 1565 (à la suite d'une bataille où des tonneaux de ravitaillement pleins de harengs sont éventrés) ; Saint-Lubin-de-Prasville en 1736.
En 979, la seigneurie de Prasville est donnée à l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée (1) par deux dames de la Cour.
Le 24 octobre 996, mon ancêtre, le roi Hugues Capet (939/996, portrait de gauche, voir § « Mes ancêtres en bas de page » ), meurt de la variole au lieu-dit Les Juifs, motte castrale, près de Prasville, en pierre entourée d'enceintes et de fossés avec une tour d'observation. Son fils Robert II dit Le Pieux (972/1031) la fait désaffecter afin qu'elle ne serve pas à des féodaux turbulents comme les seigneurs du Puiset.
Le 30 avril 1769, un incendie détruit presque totalement le village.
En 1790, le village, dépendant de la province de l’Orléanais, intègre le département d’Eure-et-Loir et son district de Janville puis l’arrondissement de Chartres en 1800.
Pendant la Guerre franco-allemande, les Prussiens occupent la commune du 17 novembre 1870 au 16 mars 1871.
La Première Guerre Mondiale fait au moins 28 victimes mentionnées sur le monument aux morts du village.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, des Résistants y sont abattus par des Allemands, le 23 juin 1944 puis le 11 août 1944.
Chronique communale
Une leçon de catéchisme interrompu par la foudre
Un document trouvé dans les archives départementales (Prasville 1748/1790 cote 3 E 304/03 page 151) nous relate cet incident :
Seigneurs et gens de la noblesse
En 979, Prasville est un fief relevant de la vicomté du Puiset.
Les premiers seigneurs du Puiset sont également vicomtes de Chartres. Le premier vicomte, Hugues Ier Blavons (+1096), cadet de la Maison de Breteuil, profite en 1067 de la minorité du roi Philippe Ier (1052/1108) et de la faiblesse de son autorité, pour s’emparer du château royal du Puiset, construit par la reine Constance d’Arles (+1032) où il s’installe.
Ses successeurs se comportent comme des seigneurs-brigands qui pillent le pays chartrain. Le château est rasé par mon ancêtre, le roi Louis VI dit Le Gros (1081/1137) en 1079.
Divers seigneur de Prasville sont nommés au fil des temps :
Gérard Compaing, bourgeois d'Orléans, seigneur de Prasville et de Cornay, conseiller au Parlement au XVème siècle.
Pierre Briçonnet (+1509, portrait de gauche) seigneur de Prasville, de Cormes et de Cornay, notaire et secrétaire du roi Louis XI dit Le Prudent (1423/1483), maître des comptes, général des finances du Languedoc et gouverneur sous le roi Louis XII (1462/1515) qui épouse la fille de Gérard Compaing, Anne.
François Briçonnet, seigneur de Cormes et de Prasville, secrétaire du roi et maître de la Chambre aux Deniers en 1511.
Marie Girarde Briçonnet, sœur du précédent, épouse en 1512 Jean Morelet du Museau (+1529), seigneur de Prasville et général des finances du roi Louis XIII (1601/1643).
Leur fils, Jean Morelet du Museau (+/1588) seigneur de Prasville.
Antoine Morelet du Museau (1566/1617) fils du précédent, grand maître des eaux et forêts de France, seigneur de Prasville et de Garenne.
Jean de Courtalain en 1609
Henri du Museau en 1621
Catherine Le Normand, dame de Prasville en 1650 et Catherine de Beaumont en 1654.
François Fougerange en 1683.
Marie Coquille, dame de Prasville en 1671, qui donne à Jean François de la Grange d’Arquiès, la seigneurie de Prasville en 1686.
La seigneurie de Prasville de Philippe de Béthune, vicomte de Meaux, est saisie en 1698.
François Rivaud de Collincourt en 1701.
Guillaume Vallier, comte du Saussay, et François Fougerange, seigneur de Vausevin, sont co-seigneurs en 1712.
Aimée Geneviève Vallier et Joachim le Mairat sont co-seigneurs en 1727.
Un procès oppose Joachim Le Mairat, seigneur de Prasville, contre les jeunes gens qui viennent jouer aux quilles et aux palets dans la cour verte du Château en1758.
Jean François Gabriel (1722/1794), comte de Polastron, gouverneur de Castillon, achète à Hilaire Laurent Le Mayrat, marquis de Bruyères-le-Châtel, la seigneurie de Prasville en 1783.
Patrimoine
L’église Saint-Lubin est construite par les sires de Prasville au milieu du XIème siècle. Les quatre piliers de la nef datent de cette époque. La baie d'entrée de la nef est ornée de pierres sculptées qui peuvent provenir du petit château voisin en cours de démolition à cette époque. Plusieurs pierres tombales sont encore visibles à l'intérieur de l'église.
Au XVème siècle, le seigneur Girard Compaing fait rajeunir l'église. De cette époque datent le clocher et les baies ogivales à meneaux du mur Nord ainsi qu’une peinture sur pierre qu'on discerne encore entre les piliers. Il fait graver ses dispositions testamentaires sur une dalle de calcaire, installée en face de la chaire. Elle est déplacée au XIXème siècle dans le pignon de la nef latérale.
En 1532, Charlotte Briçonnet, petite-fille du précédent, fait réaliser une peinture sur verre destinée au chœur de l'église, la représentant avec ses deux filles, elle est installée un siècle plus tard.
Au XVIIème, siècle le retable est ajouté et dans l'entrée du clocher, un panneau de bois encadrant une toile représentant le martyre de Saint-Sébastien, elle est restaurée en 1996.
Au XVIIIème siècle, l'autel de marbre à croix de malte, le tabernacle et les fonts baptismaux sont installés.
La motte castrale de Prasville est la maison féodale construite par les Robertiens avec les Carolingiens au Xème siècle, entre Prasville, Lutz et deux carrières.
Les habitants de l’époque attendent la protection de leurs suzerains contre les Normands, partis de Rouen ou de Caen, qui tiennent Chartres puis Orléans après avoir atteint Tours par la Loire.
La poussée normande est arrêtée par le comte d’Orléans et duc des Francs, Hugues le Grand (898/956 portrait de droite). Son dispositif défensif est constitué de mottes féodales, ces postes de guets contrôlent les deux voies de Chartres à Orléans.
La motte de Prasville, probablement le siège de la seigneurie, d’une quarantaine de mètres de diamètre, est aujourd’hui formée d'un tronc de cône aplati à son sommet et ceinturé d'un large fossé sec, utilisé comme chemin. Aucune trace de basse cour n'a encore été décelée.
Elle est inscrite aux Monuments Historiques en 1991.
Personnages liés à la commune
François Perrault (1719/1777), curé de Prasville-en-Beauce en 1754 entreprend en 1775, avec deux de ses amis, le voyage de Bordeaux, en passant par la Rochelle et Rochefort. A son retour, il rédige le récit de son voyage, en prose et en vers. Ce récit est resté manuscrit. Il est renommé comme bibliophile des plus distingués. Il est inhumé, le 14 novembre 1777, dans le cimetière de Prasville en présence entre autres de ses deux frères, Joseph, curé de Nogent-le-Phaye et Jean Alexandre, curé de Villars.
Il laisse dans les registres de sa paroisse, d'assez longues notices sur les événements qui se passent à Prasville pendant son administration.
Jean Feugereux (1923/1992), peintre paysagiste, aquarelliste, graveur et écrivain. Il est l'élève du peintre Raymond Renefer (1879/1957). Ses principales sources d'inspiration lui viennent de Beauce et de Bretagne. Il est inspiré par l'œuvre et la vie de Charles Péguy.
Il est reçu par trois présidents de la République : Vincent Auriol, René Coty et François Mitterrand.
Son atelier est situé dans l'ex-presbytère.
Mon cousin, Jocelyn Mercier (2) signe un portrait de lui gravé sur bois (gravure de gauche) (3).
Hameaux, lieux dits et écarts
Mondonville-Sainte-Barbe pour partie, le hameau est partagé avec la commune de Moutiers ; la ferme de Lansainvilliers.
Evolution de la population
Mon célèbre ancêtre de la noblesse mort à Prasville ...
Carte Cassini
Notes :
(1) Abbaye d'hommes fondée au VIIème siècle hors les murs de Chartres par la reine Bathilde (630/680). Intégrée ensuite à la ville, elle devient abbaye bénédictine de 954 jusqu'à la Révolution avec 24 prieurés sous sa dépendance. Elle est affiliée à la Congrégation de Saint-Maur en 1650 puis devient église paroissiale sous le vocable de Saint-Pierre.
(2) Jocelyn Mercier (photo de gauche) est barman puis magicien dans le Paris d’après-guerre, artiste et écrivain, c’est un cousin par ma branche maternelle, le cousin qui fait bouger sa cravate et me fait rire durant mon enfance dans les années 1955.
Il se retire dans sa maison de Vernoil-le-Fourrier où il exerce ses talents artistiques : aquarelle, sculpture, gravure sur bois… et maître dans l'art des ex-libris, gravures personnalisées que les bibliophiles collent sur la page de garde de leurs livres (ci-contre ex-libris créé pour mon oncle Pierre Gransard, amateur et collectionneur d’armes anciennes).
Il noue des liens avec des personnalités du monde littéraire comme Hervé Bazin ou Patrick Poivre d'Arvor. Passionné par l’histoire locale, il est aussi l'auteur de monographies sur Vernoil-le-Fourrier, Vernantes et Courléon, sa ville natale.
(3) Les gravures sur bois de Jean Feugereux, portrait gravé sur bois par Jocelyn Mercier, éd. Nanga, Saint-Guénolé. Tirage numéroté et limité à 250 exemplaires.
Sources
Sites et photos : Wikipedia.
Date de dernière mise à jour : 11/12/2019