Brouennes
Le territoire de ce village-rue, un des plus caractéristique de la région, à la limite du département des Ardennes, est accidenté car formé de massifs séparés par des cours d’eau et abrité par les hauteurs avoisinantes dont le point culminant se trouve à la hauteur du Bois du Chénois.
Ses nombreuses carrières (carrières de Bromont) ont permis la construction d’immeubles, de petites chapelles ainsi que l’ancien château de Ginvry. en pierre de pays à la couleur jaune si caractéristique.
Hydrographie
Au XVIIème siècle, un étang existe à l’Ouest du village sur le cours du ruisseau de Baâlon. Il alimente encore deux moulins à deux tournants au XIXème siècle. Au XXème siècle, vers 1964, d’autres étangs sont creusés lors de la création d’une pisciculture.
La rivière La Chiers, alimentée en rive droite par les ruisseaux de Chauvency et de Bièvres, et en rive gauche par les ruisseaxu de Bâalon et du Cul-des-Noues, sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune de Brouennes.
La Fontaine de Cresson-Pré est à l’origine d’un faible ruisselet.
Au début du XXème siècle, il y a encore trois lavoirs publics dans le village alimentés par les eaux de sources et des abreuvoirs.
Toponymie
Bruennae, est la première mention connue du village en 955.
On trouve ensuite : Bruenna en 1157, Brovanne en 1571, Broüaine en 1571, Brouayne Brouaine Broueenne en 1586, Brouënne en 1604, Brovaine en 1632, Brovene en 1656, Brouaine en 1793, et enfin Brouenne en 1801.
Un diverticule ancien relie Mouzay à Thonnelle et permet de supposer qu’à l’époque gallo-romaine (vers 955) un centre d’habitations occupe l’emplacement du village actuel. A cette époque, le territoire fait partie de la première Gaule-Belgique (1) ayant Trèves pour capitale.?
A l’époque mérovingienne (voir lien), après la mort de mon ancêtre le chef des Francs Saliens, Clovis Ier (466/511, portrait de droite) et au partage des territoires entre ses fils, Brouennes fait partie de l’Austrasie qui est donné à Théodoric. Au hameau de Ginvry, plusieurs sépultures antiques sont découvertes ainsi que des monnaies en bronze et divers objets datant de cette époque.
Comme Stenay, Dun, Clermont…, Brouennes relève des évêques de Verdun qui prêtent hommage à l’Empereur. Peu à peu les ducs de Bar et de Lorraine y établissent leur pouvoir.
En 1247, le village est affranchi par la Loi de Beaumont (2) et obtient sa propre organisation municipale. Cette charte est renouvelée en 1330.
Durant la Guerre de Trente Ans de 1618 à 1648, le comte allemand Pierre Ernest Ier de Mansfeld (1517/1604, portrait de gauche), chef militaire, gouverneur du Luxembourg et protestant, à la tête de ses troupes, traverse la Lorraine, saccageant et pillant. Le 16 août 1622, son armée occupe Brouennes, Ginvry, Baâlon, Mouzon, Charmois, Juvigny, Han, Cervisy, Martincourt, Inor, Pouilly, Autréville, Moulins sur la rive droite de la Meuse, et les villages depuis Mont jusqu'à Létanne, sur la rive gauche. Toutes ces localités, à l'exception de Martincourt et de Pouilly, sont incendiées. L'arrivée du général espagnol catholique, Gonzalve de Cordoue (1453/1515) et d'une armée française, commandée par le duc de Nevers, Charles Ier de Mantoue (1580/1637) fait descendre Mansfeld en Flandres, où il est battu près de Fleurus.
En 1636, la peste, la famine et les brigandages sévissent dans la région.?
?En 1641, Brouennes est réuni à la France par le Traité de Paris, pour être 7 ans plus tard donné au prince Louis II de Bourbon-Condé (1621/1686, portrait de droite). Brouennes fait alors partie du Clermontois qui est supprimé en 1791.
Sous la Fronde en 1652, le comte de Grandpré de l'armée royale, apprenant qu'un convoi espagnol doit passer dans la région, s'embusque sur le chemin de Brouennes, tombe sur l'escorte et la met en fuite, 30 prisonniers et 25 chevaux de voiture sont pris.
Pendant la Guerre de Hollande en 1677, le duc de Lorraine, Charles V Léopold (1643/1690), contraint de se replier avec le marquis François de Blanchefort de Créquy de Bonne (1625/1687, portrait de gauche) dit le maréchal de Créquy, campe à Nepvant et à Brouennes dans la nuit du 18 au 19 août.
Le territoire de Brouennes est séparé de ceux de : Chauvency-Saint-Hubert par actes en 1674, 1734 et 1738 ; de Chauvency-le-Château en 1738 ; de Quincy en 1773 ; de Baâlon en 1702, 1738 et 1758 ; de Bronel en 1702.
En 1792, un combat a lieu sur les hauteurs de Ginvry. Les soldats français, croyant que l'on tire sur eux du château de Brouennes, le saccage. Un prêtre, qui s'y est caché, est massacré et sa tête promenée dans le village au bout d'une pique.
En 1814, les hommes valides de Brouennes sont requis pour travailler aux tranchées devant la place forte de Montmédy. Après la chute du premier Empire, les ennemis occupent le pays jusqu'en 1818.
Du 20 juin 1815 au 1er mars 1816, les habitants de Brouennes sont contraints de loger et nourrir un certain nombre de soldats ennemis, qui volent et se montrent très exigeants.
En août 1870, les Allemands apparaissent à Brouennes vers 2h du matin et obligent un habitant à les conduire à Lamouilly où ils coupent la voie ferrée, les fils télégraphiques et essayent d'incendier le pont en bois construit sur la Chiers. En septembre, après la Bataille de Sedan, une centaine de Saxons réquisitionnent le village, envahissent les maisons et volent tout ce qui leur tombe sous la main : jambons, saucisses, lard, grains, avoine, même des vêtements… En octobre, l'expédition d'une partie de la garnison de Montmédy contre les Allemands cantonnés à Stenay passe par Brouennes : le commandant allemand et environ 230 de ses hommes sont fait prisonniers.
En 1871, un dépôt de broderies est établi dans le village et occupe une soixantaine d’ouvrières tant du village que des villages voisins.
La ville est décorée de la Croix de Guerre 1914-1918.
Seigneurs et gens de noblesse
La seigneurie de Brouennes
En 1247, elle est dirigée par plusieurs co-seigneurs : le comte Thiébaut II de Bar (1221/1291), Thiébault de Brouennes, Bertrand de Brouennes, Jehan, fils d'André de Brouennes, prévôt de Stenay pour le comte de Bar.
En 1266, Incdemar de la Ferté, chevalier, possède la moitié des villages de Brouennes, Nepvant et Cervisy. En 1268, Thiébaut de Bar rachète les droits des autres co-seigneurs et en 1275, le chevalier Bertrand de Brouennes lui abandonne tout ce qui lui appartient à Brouennes.
En 1328, le comte de Bar est propriétaire de la totalité de la terre de Brouennes.
Viennent ensuite : Henri 1er de Breux ; Colard de Breux ; Jean du Châtelet ; Henri d'Ornes époux de Lise des Armoises, qui meurt en 1415 à la bataille d’Azincourt ; Jacques d'Ornes, fils du précédent ; François 1er d'Ornes, frère du précédent, prévôt de Stenay ; François II d'Ornes, fils du précédent, époux de Marguerite de Boulan ; Christophe d'Aboncourt, époux d’Agnès d’Ornes, fille du précédent ; Eustache de Lioncourt, époux de Jeanne d’Aboncourt, fille du précédent ; Georges de Lioncourt, fils du précédent, époux en 1526 de Claude d’Oriocourt ; Claude de Vaudémont (+1556), chevalier, baron de Florines, époux d’Anne de Lioncourt, fille du précédent ; Henry de Ghoer (1533/1579), baron de Pesche, seigneur d’Andrimont, époux de Barbe de Vaudémont, fille du précédent ; Claude Herman de Ghoer, décédé en 1578 à la bataille de Genbloux (Belgique), fils du précédent ; Herman Thierry de Millendonck (+1583) époux de Françoise de Ghoer, sœur du précédent.
La seigneurie est indivise entre les différents enfants du précédent : Johan Hans-Kraft II comte de Millendonck (1583/1616), époux en 1612 de Marguerite de Joyeuse, comtesse de Grandpré ; Adolphe de Millendonck (1587/1646), baron, seigneur de Brouennes, Ginvry et Nepvant ; Marguerite Marie Louise de Millendonck (1691/1768), comtesse, épouse en 1716 du prince Philippe Emmanuel Alexandre de Croy (1676/1723).
Cette dernière vend la seigneurie à Marie Christine de Fénerolles (+1749) dame de Bronel, veuve de François de Maret de la Loge qui se remarie vers 1738 avec Jean Augustin de Montdésir, écuyer, capitaine des grenadiers au régiment de Champagne, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Après sa mort, la seigneurie passe aux mains des de Maret par héritage.
François Guillaume Dagobert de Maret de la Loge (1713/1765), fils de François de Maret de la Loge ci-dessus, baron de Brouennes, commissaire ordinaire des guerres et armées du roi, époux en 1740 de Marie Anne d’Ernecourt (+1740) et en 1742 de Claude Antoinette Anne du Blaisel (+1765). Il est inhumé au château de Bronel et son épouse, quelques mois plus tard, dans la chapelle Saint-Michel.
Jean Augustin Dieudonne de Maret de la Loge (1747/1820), fils du précédent, baron de Brouennes, Bronel, Nepvant… et autres lieux, mousquetaire de la garde du roi, épouse vers 1770 Marie Marguerite Anne Josèphe de Lardenoy. En 1791, il émigre avec ses enfants, d'abord à Trèves, où il se remarie avec Françoise Louise Caillou, baronne de Valmont.
Avant de partir, le baron de Maret cache, dans la carpière de Bronel, son argenterie, elle y reste durant 3 ans. Deux fidèles serviteurs, mis dans le secret, la retire et la lui restitue à Francfort où le baron vit très pauvrement. A son retour en France, ses biens, déclarés Biens Nationaux, sont confisqués et vendus et il trouve Jean Pierre Gillet, son ancien fermier, installé dans son château.
Il fait bâtir Doncquenay, où il passe dans l'isolement, le reste de ses jours, souffrant de voir le fils de son ancien fermier habiter le château de ses ancêtres et s’intituler chevalier de Bronel.
Le 1er avril 1820, il succombe à une congestion et est inhumé le lendemain sous le porche de l’église paroissiale. Sa pierre tombale y est toujours visible.
La seigneurie de Ginvry
Quelques-uns des premiers seigneurs de Brouennes sont aussi seigneurs de Ginvry mais au XVIème siècle, elle appartient à la Famille de Strainchamps. En 1591, par le mariage de Marguerite de Strainchamps (+1624), dame de Ginvry et de Thonne-Thil, avec Jean de Pouilly (+1610), fils d’Aubertin de Pouilly d’Inor, chambellan, capitaine d’une compagne de chevaux légers.
Suivent : Ferry de Pouilly, fils du précédent, chevalier, lieutenant-colonel commandant un régiment d'infanterie du duc de Lorraine, époux en 1624 de Lucie de Maillart de Landres (°1594) ; Aubertin Albert de Pouilly (°1626), fils du précédent, chevalier, premier de la branche de Puilly-Ginvry, époux en 1647 d’Hélène de la Cour.
En 1685, la terre de Ginvry est érigée en baronnie pour Frédéric Albert de Pouilly (1647/1712), fils du précédent, capitaine au régiment de La Ferté, époux d’Anne de Tige de Villescholle (1658/1721) ; Claude Albert de Pouilly (1698/1741), fils du précédent, baron de Ginvry, époux en 1719 de Barbe Antoinette de la Cour (1697/1772) ; Nicolas Albert de Pouilly (°1725) dit Le Hollandais, fils du précédent, baron de Ginvry, colonel de cavalerie en Hollande, époux en 1754 de Pétronilla Clasina Zwent de Rosemberg, en 1758 de Marie Madeleine Van der Zaly, puis de Marie Elizabeth de Brossard ; Guillaume de Pouilly (1755/1813), fils du précédent de son 1er mariage, baron de Ginvry, époux en 1795 d’Anne de Corvisart de Fleury ; Agathe Louise de Pouilly (1799/1875), baronne, fille du précédent, épouse en 1819 de Jacques Victor de Franchessin (1788/1866) capitaine d’artillerie.
Patrimoine
Le château de Brouennes
Le château, maison-forte de Brouennes, s'élève sur la rive gauche de la Chiers, au Nord-Est du village, près du confluent du ruisseau de Baâlon à la Chiers. En mauvais état au XVème siècle, le seigneur François d'Ornes le fait restaurer.
En 1612, le château comporte des tours, des portes avec ponts levis, des dépendances, maisons granges et étables et est entouré de murailles et de fossés en eau. Il est entouré de jardins et de colombiers en pierre sur la rivière Chiers.
En 1811, il reste du vieux castel quelques pans de murs, dont les matériaux sont utilisés par le propriétaire.
En 1906, à part la trace des vieux fossés, il n'en reste plus rien, seul le cadastre en a conservé le souvenir.
Le château de Ginvry
Ce château, ancienne maison-forte faisant partie du Luxembourg, est mentionné en 955.
Il a la forme d'un quadrilatère, flanqué de 4 tours carrées et entouré de fossés sur trois de ses côtés et par la Chiers de l'autre, le centre de ce quadrilatère forme une vaste cour. La grande porte d'entrée, en plein cintre, possède un pont-levis d'un côté est une petite porte de service, également en plein cintre, et de l'autre une meurtrière ovale.
Au-dessus de l'entrée principale, trois meurtrières rectangulaires sont surmontées de deux autres de forme ovale. La porte est probablement surmontée d'une tour qui en défend l'accès, il reste une petite fenêtre carrée.
Au-dessus du cintre de la grande porte, une autre fenêtre carrée, prenant jour dans la cour, dont les meneaux sont brisés. Les armes des de Pouilly ornent le fronton de la porte détruit en 1793. La date de 1591, mariage de Jean de Pouilly et de Marguerite de Strainchamps, est restée gravée.
Dans les bâtiments, côté Sud, une meurtrière ovale et dans la tour Nord-Est se remarque une belle fenêtre carrée à larges meneaux de pierre. La chapelle castrale se trouve au rez-de-chaussée de cette tour.
En 1906, les murailles portent de nombreuses traces d'incendie, les tours et une partie des bâtiments qui forment la façade principale, subsistent encore en partie ainsi que dans une pièce du premier étage, une vaste cheminée dont le manteau est supporté par deux colonnes en pierre de taille.
La tour Sud-Ouest, transformée en maréchalerie, porte encore une meurtrière.
Aujourd’hui, il ne reste que quelques traces de la chapelle et des structures défensives.
Le manoir de Doncquenay
Il est mentionné pour la première fois au VIIème siècle près d’un ermitage dédié à Saint Nicolas.
Situé à 2 Kms de Brouennes, il est détruit à la fin du Xème siècle, vraisemblablement lors des invasions normandes.
Avec la Tour Lamay, sur la Chiers, près de Ginvry, il défend le passage du comté de Chiny en Champagne. Ses traces sont visibles jusqu'à la Révolution.
Aujourd'hui, ce n'est plus qu'une maison forestière non habitée, sous le bois des Pasques, bâtie par François Guillaume Dagobert de Maret, qui y réside à son retour en France après la Révolution Française.
L’église Saint-Hilaire construite primitivement vers le XIIème siècle, elle est plusieurs fois modifiée en 1441, 1584, 1655, voûtée en 1632. A l'extérieur, au-dessus de la fenêtre du chœur, les dates de 1714 et 1815, indiquent des restaurations plus récentes.
La tour carrée se trouve en avant de l'église, le sommet est de construction récente, mais le bas semble appartenir à l'époque romane. Sous le porche, encastrée dans la muraille, la dalle funéraire du curé Nicolas de Margny, au-dessus de la pierre tombale de Jean Augustin Dieudonné de Maret.
La chapelle Saint-Michel de l'église paroissiale, est la chapelle des seigneurs de Brouennes.
Elle est de patronages laïcs et le seigneur en est le collateur.
Un chapelain y est attitré, il est tenu d'y dire deux messes par semaine. Jean François de Fénerolles (+1783), chapelain du seigneur Jean Augustin de Montdésir, est titulaire de la chapelle de 1740 à 1783. Il est enterré sous la tour, à l'entrée de l'église.
Le presbytère, dans sa cour est découvert une curieuse pierre tombale en marbre en forme d’écu à la pointe arrondie. Une inscription, datée de 1592, est finement gravée, encadrée de différents motifs de style Renaissance.
La chapelle Saint-Lambert
La chapelle seigneuriale du château de Ginvry est bâtie au XVIème siècle et desservie par un chapelain nommé par les seigneurs du lieu.
La chapelle Saint-Pierre de Chimé, qui domine le village, est l’édifice le plus remarquable, témoin du travail des carriers.
L’oratoire primitif est bâti par le comte de Chiny, Arnoux de Granson (+992).
Au XIème siècle, la chapelle est donnée à l'abbaye de Saint-Hubert et adjointe au prieuré de Chauvency. Elle est désignée en 1157 dans la charte de l’archevêque de Trèves, Hillin de Falmagne (1152/1169).
Sous le régime de la Terreur, ses cloches sont jetées dans la Chiers, au lieudit l'Ilôt. Seule, une clochette est sauvée et se trouve actuellement au presbytère.
Le château de Bronel (voir page sur Stenay)
Situé à environ 2 Kms à l'Ouest de Brouennes, il fait autrefois partie de la paroisse de Brouennes.
En 1790, le seigneur François Guillaume Dagobert de Maret de la Loge, demande que son château soit rattaché à la ville de Stenay. La municipalité de Brouennes proteste mais le directoire du district rend un avis favorable.
Les fourmilières géantes, en bordure Ouest du bois de Doncquenay, vers Nepvant.
Hameaux, lieux dits, faubourgs et écarts
Ginvry.
L’ancien village de Sumay (Chimay ou Chimé) mentionné au XIVème siècle et son ermitage encore en bon état à la Révolution, est ruiné au XVIIème siècle. Il compte 30 à 40 habitants au XVIIIème siècle.
Aujourd’hui seul subsiste les ruines de la chapelle Saint-Pierre, sur la route de Nepvant (voir § Patrimoine).
Evolution de la population
Nos ancêtres de Brouennes…
Carte de Cassini
Notes :
(1) La Gaule Belgique est une des quatre provinces (avec la Gaule aquitaine, la Gaule lyonnaise et la Gaule narbonnaise) créées par l’empereur Auguste (-63/-14) au début de son principat à partir des conquêtes effectuées par Jules César en Gaule entre 58 et 51/50 avant J.-C. Les Gaules belgique, lyonnaise et aquitaine sont des provinces impériales. La province de Gaule belgique a compté au moins 18 peuples dont les Rèmes.
(2) La Loi de Beaumont, charte promulguée pour la première fois en 1182 par Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims, et qui vise à organiser l'affranchissement de la commune de Beaumont-en-Argonne (Bellus mons). La loi libère la localité de toute servilité envers le seigneur du lieu et autorise à l'élection de mandataires locaux, en échange de redevances. Elle est par la suite appliquée pour l'affranchissement de plusieurs villes du Nord-Est de la France, du Sud de la Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg. Elle est abrogée en Belgique en 1775 par l'impératrice Marie Thérèse, et est invoquée en France jusqu'à la Révolution en 1789.
(3) L’admodiateur est, sous l'Ancien Régime, un officier de la terre, celui qui donne une terre en location (à ferme), moyennant une prestation périodique, généralement en nature (céréales, etc....). Son rôle est de fixer les montants des fermages (affermer), les revenus de la seigneurie pour une durée de 3 ou 6 ans, éventuellement renouvelable, ce qui suppose une connaissance approfondie de la richesse d'un fief, pour fixer un niveau d'enchère (augmentation) procurant un bénéfice raisonnable. Les procès résultants des contestations étant à la charge des admodiateurs, ceux-ci étudient les vieux terriers (livres d'inventaire des terres) pour en tirer d'anciennes taxes ou dîmes oubliées, destinées à compenser leurs frais. Ces terriers sont souvent brûlés à la Révolution, car ils symbolisent la pression fiscale féodale.
Sources
Sites, blogs, livres et/ou photo… : Wikipedia, Gallica, Communauté de Communes du Pays de Stenay,
Lecture : Le patrimoine des communes de la Meuse, Ed. Flohic (oct.1999).
Date de dernière mise à jour : 19/05/2020