Thérouanne

 

Therouanne pas de calais adm

 

Therouanne pas de calais geoCommune rurale, ancienne ville médiévale, située à 10 Kms d'Aire-sur-la-Lys et à 15 Kms de Saint-Omer, sur la voie de l’étain, allant de l’Angleterre à la Méditerranée, à 22 kms d'Hazebrouck, à 56 kms de Lille et à 197 kms de Paris.
Les communes limitrophes sont : Herbelles, Clarques, Delettes, Mametz, Enguinegatte.
La commune est proche du Parc Naturel Régional des Caps et Marais d'Opale.

Therouanne pas de calais blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : De gueules à la fleur de lys d’argent accompagné de trois mitres d’or.

 Toponymie 

Thérouanne = Tarvos (taureau) en Celte, soit  le lieu où paissent les taureaux.
A l'origine, Civitas Morinum ou Morenum, Morini, Morinum, Morian, Moriana ou Moriane ou Morinon puis Terroane, Terewane, Thierowane, Thierowane, Teremiane ou encore Théroaanne selon divers documents ou chroniqueurs anciens. À l'époque gauloise, Thérouanne ou Tervanna.
Les cartes et écrits médiévaux placent la cité comme centre névralgique intellectuel, religieux, routier, administratif de l'ancienne région des Morins (tribu de la Gaule Belgique), capitale de la Morinie, romanisée, puis christianisée.

 Hydrographie 

La rivière La Lys, affluent en rive gauche de l'Escaut qu'elle rejoint à Gand, dont l'essentiel du cours est aujourd'hui canalisé. 

 Histoire 

Ses origines remontent à l’époque gauloise. Vers 50 avant J.-C., avec la conquête de la Gaule, les romains s'installent.
Grâce aux fouilles archéologiques, trois nécropoles antiques, vestiges de la cité gallo-romaine, sont localisées, plusieurs tombes à incinération, des vestiges d'une maison à hypocauste du IIème siècle ainsi que des fonds de cabane du début du Ier siècle sont mis au jour. Plusieurs destructions par le feu ont eu lieu au cours du IIème siècle.
En 407, la cité est entièrement dévastée par les Francs qui l'incendient.
En 451, lors de leur invasion de la Gaule, Attila (395/453) et les Huns dévastent Thérouanne, Arras, Tournai, etc... avant de se diriger vers Amiens et Paris.
Mérovée (553/577), fils du roi Mérovingien Chilpéric Ier (537/584) et d'Audovère, épouse la reine Brunehaut (547/613), veuve de son oncle Sigebert Ier (535/575), mariage qui lui vaut le courroux paternel et la haine de la dernière épouse de son père, Frédégonde (545/597). Il est enfermé, tonsuré et ordonné prêtre à Metz d'où il réussit à s'évader, mais il est trahi et assassiné par un de ses familiers à Thérouanne en 577.
Entre 639 et 667, la ville renaît grâce l'évangélisation de l'arrondissement de Saint-Omer, par Audomar (600/667), moine de l'abbaye de Luxeuil, devenu à la fin de sa vie avec l'appui de saint Achaire de Noyon (+640) le premier évêque de Thérouanne, connu sous le nom de saint Omer. 
​​​​​​Philippe auguste 1La cité est pillée par les Normands en 880 et 882.
Les comtes de Flandre agrandissent leur territoire vers le Sud par les armes, la cité tombe entre leurs mains, pour peu de temps toutefois, car le comte de Flandre, Philippe Ier d'Alsace (1143/1191) donne sa nièce Isabelle de Hainaut (1170/1190) en mariage au jeune roi de France Philippe II dit Auguste (1165/1223, portrait 1 de droite), avec en dot le Sud de la Flandre. Thérouanne revient à la France et le français y devient la langue courante.
En 1340, le roi de France Philippe VI de Valois (1293/1350) décide de faire entourer la ville d’un fossé et d’une enceinte en pierres avec des remparts et des tours. Les travaux durent jusqu’à la fin du XIVème siècle. Philippe ii de bourgogne dit le hardiAu sortir du Moyen Âge, cette enceinte est transformée pour répondre aux évolutions de l’artillerie. Les tours sont abaissées et pourvues de terrasses de tir et un bastion est réalisé. 
En 1369, la comtesse de Flandre, Marguerite de Dampierre (1350/1405) épouse le duc de Bourgogne Philippe II dit  le Hardi (1342/1404, portrait de gauche) et  lui apporte la Flandre en dot. En 1384, le duc hérite de l'Artois, Flandre et Artois sont réunis de nouveau.Charles le temeraire
Moins d'un siècle plus tard, le duc de Bourgogne, Charles dit le Téméraire (1433/1477, portrait 2 de droite) essaye d'agrandir son domaine mais entre en conflit avec le roi de France Louis XI (1423/1483). Il en résulte une série de guerres qui se terminent en 1477 par la Bataille de Nancy au cours de laquelle Charles trouve la mort, marquant la fin de l'ère bourguignonne et de la lutte pour l'indépendance du duché. En 1479, le roi désireux de reprendre l'Artois assiége Arras, prend la ville et chasse tous les habitants. Les États d'Artois se rangent du côté de Marie de Bourgogne (1457/1482), fille et héritière de Charles dit le Téméraire et épouse de Maximilien d'Autriche (1459/1519). Ce dernier livre bataille contre les Français en 1479 à Enguinegatte, au Sud de Thérouanne. La bataille est indécise et les deux adversaires font la paix en signant en 1482 le Traité d'Arras qui accorde l'Artois à Maximilien et à Marie, sauf le Calaisis aux mains des Anglais, le Boulonnais et le diocèse de Thérouanne qui revient au roi de France. Thérouanne devient donc une enclave française en Artois.
Francois ierEn 1513, les armées impériales et anglaises s'emparent de Thérouanne, s’empressent de démanteler ses défenses et détruisent en grande partie la ville. Restituée à la Couronne de France, la cité voit ses fortifications relevées et modernisées dans les années 1520 pour mieux résister aux assauts de l’artillerie.
Par sa position stratégique, Thérouanne représente un enjeu militaire important, en particulier pendant les Guerres d'Italie vers la fin du XVème siècle.
Le roi François Ier (1494/1547, portrait 2 de gauche) a coutume de dire qu’elle est un des deux oreillers sur lesquels le roi de France peut dormir en paixCharles quint. En réalité, la position est fragile et, dans le conflit qui oppose alors la Maison des Valois à celle des Habsbourg, la cité est assiégée à six reprises et change cinq fois de maître entre 1477 et 1553.
En 1529, Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558, portrait 3 de droite) et le roi François Ier signent à Cambrai la Paix des Dames. La France renonce officiellement à tout droit sur la Flandre et l'Artois. Le roi de France commence à, militairement et intensivement, renforcer Thérouanne, son enclave en Artois. 
De 1521 à 1544, 500 villages des environs sont ravagés par la garnison française de la ville.
Après le siège de Metz d'octobre 1552 à janvier 1553, la ville est prise par Charles Quint, désireux de prendre sa revanche sur sa défaite. Il donne l'ordre de raser la ville jusqu'au sol. Après l'arasage, du sel est répandu sur la terre pour que jamais plus rien ne pût pousser. Seuls quelques vestiges statuaires subsistent parmi lesquels une partie de la façade de la cathédrale. Le diocèse de Thérouanne, le plus riche et le plus étendu de toute l'Europe occidentale, disparait de la carte.
La population commence à se réinstaller à la fin du XIXème siècle. La nouvelle Thérouanne est refondé en contrebas de l'ancienne ville qui reste vierge de tout reconstruction.
Le village actuel s'est littéralement déplacé vers le Sud, le long de l'ancienne voie romaine. Le rideau d'arbres qui ceinture le périmètre matérialise les anciens remparts de la ville disparue.
Cette enceinte urbaine est divisée en deux par son artère principale, la rue Saint-Jean, devenue de nos jours un chemin rural qui mène au site archéologique. 

Les seigneurs et gens de la noblesse

Des études et recherches historiques récentes mènent à l'implication des nobles thérouannais, pendant le Haut Moyen Âge, dans l'ascendance de la famille royale capétienne et de l'épiscopat carolingien.
Mes ancêtres, Chrodebert Radulf d'Alémanie (595/642) noble de Thérouanne, duc d'Alémanie et de Thuringe, a pour fils, Aldebert d'Alémanie qui devient moine, Erlebert de Théouanne et  Chrodebert de Neustrie (610/665) à l'origine de la Famille des Robertiens (voir tableau en bas de page).

 Patrimoine 

Le site archéologique de l'ancienne Thérouanne
Il est inauguré en 1991 et  met en valeur les vestiges de l'ancienne cathédrale détruite en même temps que la ville en 1553.
Cet espace de mémoire est un jardin archéologique public géré par la commune et l'Office Culturel Touristique.
Il est classé aux titres des Monuments Historiques en 1992.

L'ancienne cathédrale gothique (gravure ci-dessous)
Seules les fondations du choeur ont fait l'objet de recherches archéologiques approfondies.
Therouanne pas de calais le grand dieu cpa 1Les structures dégagées ne sont que la fondation de l'alignement des piliers entre sanctuaire et déambulatoire. Ces fondations atteignent par endroit 5m de profondeur.
Les travaux du choeur semble avoir débuté au XIIème siècle. Le sanctuaire devait mesurer 12m sur 25m et comprenait deux autels et un jubé avec chapelles sous tribunes daté du XIVème siècle. Son élévation n'est connue que par l'iconographie. Le choeur devait allier le style gothique pour ses fenêtres hautes et un style beaucoup plus archaïque pour les chapelles. Le tout devait être allégé par l'envolée des arcs boutants. Des carreaux de pavement en Pierre de Marquise datés du XIIIème siècle donnent une idée de la beauté du dallage.
Le portail Sud abritait un groupe sculpté de style gothique dont l'élément de façade date de l'époque de la destruction de Saint Omer. Le Grand Dieu de Thérouanne et ses deux suppliants (gravure ci-contre) a été emporté par les religieux de Saint Omer. Il est installé en 1966 dans le collatéral du transept Nord de la cathédrale de Saint-Omer.
La tour pourrait avoir été ajoutée au XIVème siècle, elle s' augmentait à l'Est d' une abside.
La façade Ouest de la cathédrale s' ouvrait sur le palais épiscopal.

Therouanne pas de calais la ville ancienne gravure

L'abbaye Saint-Jean-du-Mont
Ancienne abbaye de bénédictins fondée en 686 par Thierry III (657/691), roi des Francs de Neustrie, en expiation du meurtre de saint Léger d'Autun (616/679).
En 1533, Charles de Habsbourg dit Charles Quint en détruisant la totalité de Thérouanne (voir § Histoire), force les religieux de l'abbaye à fuir vers Bailleul, puis Ypres.

L'abbaye de Saint-Augustin-lès-Thérouanne
Ancienne abbaye de l'Ordre des Prémontrés du diocèse de Thérouanne, puis de Saint-Omer puis d'Arras. Elle est fondée en 1131 par l'évêque Milon 1er pour les religieux de Sélincourt, à l'emplacement d'unAlbert de habsbourg 1Isabella clara eugenia d espagne​​​​​​​ ancien monastère dédié à saint Martin, fondé en 544 par sainte Radegonde de Poitiers (520/587) et détruit par les Normands. 
En 1164, l'abbaye passe sous le contrôle de l'église Saint-Nicolas-de-Furnes et, plus tard, rangée dans la circarie de Flandre.
Elle est ravagée par un incendie en 1614 et restaurée par le cardinal-archiduc d'Autriche, Albert (1559/1621, portrait de gauche) et son épouse Isabelle Claire Eugénie d'Espagne (1566/1633, portrait de droite).
Un siècle après, les religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur visitent l'abbaye et mentionnent dans leur publication qu'elle subsiste alors avec éclat.
Au XVIIIème siècle, 17 chanoines sont résidents sur un total de 24. Il subsiste une partie de la maison abbatiale et quelques bâtiments.

La chapelle de Nielles
Cœur religieux d'un ancien faubourg de Thérouanne, un temps fabrique de salpêtre, elle a ensuite rejoint le giron de la paroisse de Thérouanne.

L'église Saint-Martin
Elle est bâtie sur la chaussée Brunehaut, ancienne voie romaine principale, au bord de la Lys et à quelques centaines de mètres des restes de l’antique ville de Thérouanne et de son ancienne cathédrale.
Placée sous le patronage de saint Martin, évangélisateur  de la Gaule, la petite église actuelle de style néogothique, est construite vers 1617 à l’emplacement d’une église plus ancienne et possède bien des richesses : vitraux, statues remarquables, mobilier liturgique, et sur les murs un annuaire en marbre blanc énonçant la liste des évêques de 500 à 1553, soit plus de mille ans d’épiscopat.
Sa construction se fait en plusieurs étapes : D’abord un corps d’église de style ogival sans grand caractère : le chœur voûté en pierres arrive ensuite en 1623, de style ogival avec cinq fenêtres et de fausses baies sur l’une desquelles vient s’appuyer la sacristie ; un petit porche est ajouté  cent ans plus tard  en 1723. Sa cloche est datée de 1571.
L'édifice est endommagé lors d’un incendie en 1667, puis en 1798 presque totalement détruit par le feu qui ravage tout le centre de Thérouanne : 90 maisons sont transformées en cendres. Après ce désastre, l’église se trouve réduite à des murailles calcinées et a perdu son mobilier. 
Un nouvel édifice est reconstruit progressivement à partir de 1859. Il est restauré en 2000.

 Hameaux, quartiers, faubourgs, lieux dits et écarts 

Les anciens faubourgs du Saint-Esprit et de Saint-Martin-Outre-Eaux.
Le hameau de Nielles, le long de la rivière.

 Evolution de la population 

Therouanne pas de calais demo

 Mes lointains ancêtres de la noblesse de Thérouanne 

Toute cette généalogie très ancienne remonte à la Famille CHAMBELLAN, bourgeois de Bourges.
Il est très difficile plus on descend vers les IIIème et IVème siècles d'avoir des dates et des filiations précises, même les Historiens ne sont pas toujours d'accord. Voilà donc approximativement, mes ancêtres de Thérouanne à ces époques.

Therouanne pas de calais ancetres 1Therouanne pas de calais ancetres 2Therouanne pas de calais ancetres 3

 Carte de Cassini 

Therouanne pas de calais cassini

 

 


 

Sources 
Sites, blogs, livres et revues, photographies.... :
Wikipedia

 

 

Date de dernière mise à jour : 07/06/2021