Oisy-le-Verger

 

Oisy le verger pas de calais

 

Oisy le verger pas de calais geoEntouré de zones humides boisées, cette commune rurale s'étend sur une colline sableuse. Son paysage est en openfield et les cultures céréalières sont majoritaires.
Les communes limitrophes sont : Arleux, Palluel, Brunémont, Aubigny-au-Bac, Ecourt-Saint-Quentin, Rumaucourt, Autencheul-au-Bac, Saulchy-Cauchy, Sauchy-Lestrée, Epinoy.

Oisy le verger pas de calais blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'or aux trois lionceaux naissants de gueules.

 Hydrographie 

Le village surplombe au Nord le Val de la Sensée et à l'Ouest la rivière l'Agache.

 Toponymie 

Oseium, Oziacum, Osiacum = du Celtique, côte élevée, mentionnés dans les titres latins. Oisy depuis le IXème siècle.
La mention le Verger est ajoutée au XIXème siècle pour le différencier des autres Oisy de France et de Belgique. Le Verger provient du nom de l'abbaye Sainte-Marie-du-Verger, située autrefois sur son territoire le long de la Sensée.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

La présence humaine est attestée dans le Val de la Sensée dès le Néolithique, et plus particulièrement pour Oisy dans le lieu-dit le Vieux Marais. 
D'origine modeste, il devient un fief puissant dès le IXème siècle et le berceau d'une Famille qui domine le Cambrésis jusqu'au XIIIème siècle.
En 1665, la terre d'Oisy, jusque là baronnie, est érigée en comté. Située en Artois, elle relève du roi du fait du comté d'Artois et possède toutes le prérogatives de justice seigneuriale.
Sa superficie est très étendue et d'un revenu considérable avec un beau château (ci-dessous en 1610), un grand parc et plusieurs vassaux.
Le comté perdure jusqu'à la Révolution Française en tant que châtellenie importante.
Le village est chef-lieu du canton jusqu'à la Première Guerre Mondiale.

Oisy le verger pas de calais le chateau detail du tableau

Les seigneurs et gens de la noblesse

Henri ivLes seigneurs d'Oisy sont de puissants seigneurs connus depuis le IXème siècle. Certains figurent dans mon arbre généalogique.
Le fief ne cesse de s'étoffer au fil du temps et appartient à de très puissantes Familles jusqu'au roi Henri IV (1553/1610, portrait 1 de droite) en personne. Il existe des comtes d'Oisy jusqu'à la Révolution Française.

La Maison d'Oisy (voir tableau "Mes ancêtres" en bas de page)
Il en est fait mention pour la première fois au début du IXème siècle, lorsque mon ancêtre l'empereur Charlemagne (747/814, portrait 1 de gauche) nomme Eudes Ier d'Oisy (°790), baron d'Oisy et châtelain de Cambrai. Sa descendance lui succède : Eudes II d'Oisy (°820) et Eudes III d'Oisy (°850).Charlemagne
Puis suivent mes ancêtres : Gauthier de Lens (°930) ; Gauthier Ier d'Oisy (960/1011) ; Gauthier II d'Oisy (990/1041) ; Gauthier III d'Oisy (+1041).
Jean Ier d'Arras (+1050) avoué d’Arras, tyran qui épouse Ermengarde de Chièvres (1000/1041), veuve de Gauthier II d'Oisy et qui brigue auprès de l'évêque Gérard de Florennes (975/1051) l’emploi de châtelain mais il est déposé par Liebert de Cambrai (1010/1076), nommé évêque de Cambrai en 1051 par le roi Henri Ier (1008/1060). 
Faute d'héritiers directs, mon ancêtre Ade d'Oisy (1020/1050), fille de Gauthier II d'Oisy, hérite des titres et biens de la Maison d'Oisy pour son fils mon ancêtre Hugues Ier d'Oisy (1046/1110) à la mort de son frère Gauthier III d'Oisy (1020/1046) ; Hugues II d'Oisy (1078/1139) succède à son père ; puis Simon d'Oisy (1107/1171) Philippe augustequi a deux filles Mathilde d'Oisy (1157/1219), mon ancêtre Hildiarde d'Oisy (1140/1177) qui épouse André de Montmirail (1135/1180) et un fils Hugues III d'Oisy (1139/1189).
Ce dernier est le dernier du nom, certainement le plus illustre, connu pour ses qualités de trouvère et familier du roi de France Philippe II dit Auguste (1165/1223, portrait 2 de gauche), qui met à profit sa puissance pour soustraire la châtellenie d'Oisy à la suzeraineté de l'évêque de Cambrai et du Saint Empire, au profit du comté d'Artois et du royaume de France.
Les chroniques de l'Evêché de Cambrai relatent de nombreux conflits entre les évêques de Cambrai et leurs vassaux, les seigneurs d'Oisy.Jean de montmirail 1183

La Maison de Montmirail
A la fin du XIIème siècle, la châtellenie d'Oisy revient à mon ancêtre le connétable et bienheureux Jean Ier de Montmirail (1165/1217, portrait 2 de droite), fils d'André de Montmirail et d'Hildiarde d'Oisy.
Sous ces seigneurs, Oisy poursuit son développement. Les Montmirail, pieux et influents, font de nombreux dons à Oisy, fondent l'abbaye du Verger, une maladrerie et dotent Oisy d'une charte communale qui l'érige en ville et lui permet entre autres d'avoir un prévôt et des échevins.

La Maison de Coucy
Marie de Montmirail (1192/1272), fille du bienheureux Jean Ier, transmet la seigneurie en 1213 à son époux Enguerrand III de Coucy dit Le Grand Coucy (1182/1243).
Englobée dans de vastes domaines, la seigneurie est démantelée et perd les fiefs et possessions des châtellenie de Crèvecœur, d'Arleux en Paluel et les châteaux du Forestel et de Cambrai.

La Maison de Bar
À la fin du XIVème siècle, Marie de Coucy (1366/1405), descendante d'Enguerrand III de Coucy et de Marie de Montmirail, épouse en 1384 Henri de Bar (1362/1397). Leur fils Robert de Bar (1390/1415) meurt à la bataille d'Azincourt. Oisy est occupée par des brigands en 1416.Louis de luxembourg saint pol 1

La Maison de Luxembourg
Jeanne de Bar (1415/1462), fille du précédent, épouse en 1435 le futur connétable Louis Ier de Luxembourg-Saint-Pol (1418/1475, portrait 3 de gauche), fait passer la seigneurie dans la Maison de Luxembourg. Pierre II de Luxembourg-Saint-Pol (1437/1482) leur fils lui succède.
Cette période est marquée par l'exécution du seigneur Louis Ier de Luxembourg en place de Grève pour trahison envers le roi  Louis XI (1423/1483). Les biens confisqués par le roi ne sont rendus à la Famille du connétable qu'en 1487. Oisy sert pendant 12 ans de place forte pour les guerres de Louis XI contre les ducs de Bourgogne.

La Maison de Bourbon-Vendôme
Marie de Luxembourg-Saint-Pol, fille du précédent, par son mariage en 1487 avec François de Bourbon-Vendôme (1470/1495) fait entrer la seigneurie dans les possessions de cette Famille dont le membre le plus illustre est le roi Henri de Navarre (1553/1610). La châtellenie est appréciée des puissants comme domaine de chasse. En 1594, son démantellement est entreprit par Henri de Navarre devenu le roi de France  Henri IV, et parachever en 1605 par la vente du fief dont il est le dernier sire héréditaire.

La Maison de Tournay
Ce qui reste de la châtellenie d'Oisy est acheté en 1605 par Antoine de Tournay, chevalier, membre du Conseil de Guerre Royal, seigneur de Noyelles-sous-Bellonne, Bancourt, Faverelles, Méricourt, Havrincourt, Sauchy, Rumeaucourt, Saulty.
Cette Famille militaire fait alors souche à Oisy jusqu'en 1679 et la ville est érigé en comté.

La Maison d'Assignies
En 1679, faute d'héritiers, la châtellenie bascule dans la Famille d'Assignies, cousine de la maison de Tournay, par Julien Eustache de Tournay d'Assignies (1638/1687).
Famille militaire qui fait à son tour souche à Oisy jusqu'à la Révolution Française. À la veille de celle-ci, le comte d'Oisy, Eustache Joseph de Tournay d'Assignies (+1792) use encore d'un bon nombre de droits féodaux et de justice. Il loge et chasse à Oisy dans un château classique de pierre blanche détruit en 1793. Les membres de cette Famille sont enterrés dans une chapelle de l'église d'Oisy.
Les biens sont confisqués vendus et démantelés.
Faute d'héritiers, le titre de comte d'Oisy passe dans la Famille belge de Charles Joseph Louis Marie Ghislain de Plotho d'Ingelmunster (1757/1825) fils du baron Théodore de Plotho et de Marie Gabrielle de Tournay d'Assignies, puis dans la Famille des comtes Descantons de Montblanc.

 Chroniques communales 

Archéologie
La découverte d'une tombe au XIXème siècle lors du creusement du canal de la Sensée, datée de la fin du règne de Marcus Cassianus Latinius Postumus dit Posthume (+269) général gaulois qui se fait proclamer empereur des Gaules en 260, est relatée ainsi :
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Voir les modèles et la datation historique des monnaies retrouvées dans la sépulture découverte en 1859.
Un menhir, ou pierre levée, nommé Le Gros Caillou, date du Néolithique et la découverte de tombes Celtes dans le bois du Quesnoy prouvent l'occupation très ancienne du territoire. De récentes fouilles sur les hauts du village mettent au jour tombes, traces d'occupation et empreintes du château primitif.

Légende sur la fondation de l'abbaye de Vaucelles par Hugues II d'Oisy

Hugues, malgré les remontrances d'Hildiarde, ne songe point à s'amender. Un jour, qu'il banquette et festoye avec ses joyeux compagnons, alors qu'en choeur, ils répétent un malséant refrain à l'encontre du vieux prélat qui presche dans Cambrai, les chanteurs sont interrompus par l'apparition d'un homme revêtu de la robe monastique, de taille élevée, la barbe noire et le front haut, aux yeux étincelants et qui est assez mal reçu.
Bernard de clairvaux 1Madame Hildiarde entre, suivie de ses quatre filles, leur apprend qu'il est le bénédictin Bernard [de Fontaine dit Bernard de Clairvaux (1090/1153, portrait de gauche)]. Gardez-vous, leur dit-elle, d'exciter la colère d'en Haut. C'est le saint abbé de Clairvaux, né comme vous et moi de noble maison. Il a pour ami, notre Saint Père le Pape de Rome, monseigneur Louis le roi de France et l'empereur Conrad.
Bernard, qui ne s'est pas ému de leurs menaces, s'émeut de leur humilité. Messire d'Oisy, dit-il, il est temps, rendez aux pauvres et à l'Église ce que vous et votre aïeul leur avez dérobé, faite ce que votre noble compagne a dans la pensée, ce sera oeuvre méritoire de justice.
Ce que j'ai dans la pensée
 dit Hildiarde, c'est d'ériger sur notre fief de Ligescourt un sûr asile pour cent serviteurs de Dieu, qui voudraient, sous votre bon plaisir sire abbé, travailler sans relâche ni répit.
Il sera fait ainsi que vous dîtes, Madame, s'écrie Hugues, et je voue héritablement et à perpétuité, mon dit fief de Ligescourt, appendances et dépendances, prés, bois, moulins, cours d'eau, serfs de l'un et l'autre sexe, sous la condition que par les frères établis en ce lieu, il soit chanté une messe quotidienne, pour la rémission de mes méfaits, forfaits, attentats tant de moi que de mes amis ici présents.
Ainsi est fondée l'abbaye de Vaucelles.
Le domaine de Ligescourt est livré inculte et sauvage à Saint Bernard qui y installe douze moines de Clairvaux. Bientôt là où on ne voyait que ruines, genêts et bruyères, on vit pousser des moissons de froment, de seigles et d'orge des prairies fraîches et verdoyantes et même quelques joyeux vignobles. Une église est édifiée, et Hugues, désormais ami de Dieu et loué des hommes, assiste avec toute sa famille et entouré de ses nombreux vassaux à la consécration du nouveau sanctuaire en 1132.
Plus tard le sire d'Oisy choisit ce monastère pour lieu de sépulture. 

 Patrimoine 

Oisy le verger pas de calais le chateau tableauLe château d'Oisy 
Situé sur l'actuelle pâture au pied de l'église. Maintes fois détruit et reconstruit, il a encore fière allure en 1601 (tableau ci-contre), date à laquelle il est peint sur l'Album de Croÿ par le peintre Adrien de Montigny (+1615).

L'abbaye Sainte-Marie-du-Verger
Elle est fondée vers 1225 par Jean II de Montmirail (+1240) et son épouse dans le marais. Les premières religieuses viennent de l'abbaye Sainte-Colombe de Blendecques.
Deux rivières, l'Agache qui fait tourner le moulin situé à l'intérieur du monastère, et la Sensée, font la clôture de l'abbaye.
En 1614, la justice de Oisy fait bruler vives des religieuses du Verger sous prétexte de commerce avec le démon. En 1641, les religieuses se réfugient à Douai, leur couvent est pillé 80 fois.
Le 8 mai 1789, l'abbaye est forcée et en 1790, l'Assemblée Constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses, elle est fermée. Les moniales quittent leur couvent vers la fin de l'année. L’inventaire de ses biens est dressé. L'abbaye est mise en vente, comme Bien National, en 1791.
Elle est aujourd'hui ruinée.

Le menhir du Gros Caillou
Il se dresse au milieu d'un marais asséché et planté aujourd'hui mais à l'origine sur un sol argileux-glaiseux qui durant l'Holocène (voir page Echelle des Temps) s'affaisse et devient un marécage de la rivière Sensée.
Le menhir comporte sur ses faces diverses dépressions, dont un creux circulaire d'environ 50 cms de diamètre, d'origine naturelle, mais dont l'exposition au Sud peut être en lien avec le soleil. La face Nord comporte deux cavités oblongues dans sa partie supérieure, parfois interprétées comme la représentation d'un pied de bovidé.
Il s'enfonce dans le sol année après année et est enterré sur plus de 8 m de profondeur.
Il est classé aux Monuments Historiques en 1981.

L'église Saint-Didier
Elle se situe au sommet d’une colline et domine le paysage avec son clocher haut de 50 m.
Particulièrement exposée aux bombardements, elle est détruite lors de la Première Guerre Mondiale. Sa reconstruction conserve certaines dispositions d’origine conçu par l’architecte Grigny au XIXème siècle : le plan, la tour-clocher garnie d’une haute flèche, la galerie, la nef à collatéraux, le transept à lanterne, le chœur pourvu de chapelles. L'utilisation de briques brutes du pays avec mortier de chaux est à nouveau employée. La couverture est assurée par des ardoises naturelles d’Angers, posées au clou.
En 1971 une partie des parements du clocher s’effondre sur les couvertures du collatéral de l’édifice. L’architecte des Monuments Historiques convient que la flèche doit être supprimée. De son côté, l’architecte des Bâtiments de France donne un avis contrairen. Le Conseil Municipal de l’époque se range à l’avis de ce dernier et les travaux de restauration de la flèche sont achevés en 1975.
En 2015, le phénomène se reproduit. Les travaux de déconstruction de la flèche sont entrepris en 2017, elle est remplacée par une flèche traditionnelle en charpente bois couverte d’ardoises naturelles et l’ensemble des maçonneries est repris afin de préserver les dispositions d’origine de l’église.

Le Monument aux Morts
Il se dresse sur la Place Verte en mémoire aux morts tombés pour la France au cours des deux dernières Guerres Mondiales.
Les morts aux combats, natifs de la commune, ont laissé leur nom à de nombreuses rues d'Oisy-le-Verger.

 Mes ancêtres d'Oisy-le-Verger 

Les seigneurs et comtes d'Oisy ...

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Les autres :

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 Evolution de la population 

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 Carte de Cassini 

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Sources
Sites, blogs, livres et revues, photo ... :
Wikipedia.

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/06/2021