Melun
Commune urbaine, située à 41 kms au Sud-Est de Paris, dans un méandre de la Seine, entre la Brie et le Gâtinais, enfermée dans l'île Saint-Étienne reliée aux rives par deux ponts.
Melun est jumelée avec : Créma (Italie) en 2001 ; Spelthorne (Royaume-Uni) en 1990 ; Stuttgart (Allemagne) et Vaihingen (Allemagne) en 1985.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'azur semé de fleurs de lis d'or, au château donjonné de trois tours d'argent maçonné de sable, brochant sur le tout.
Ce blason fait référence à l'époque médiévale et au roi de France, mon ancêtre, Robert II dit Le Pieux (972/1031) qui meurt à Melun en 1031.
Devise : Fida muris usque ad mures = Fidèle aux murs jusqu'à manger des rats.
Référence au siège de Melun en 1420 durant la Guerre de Cent Ans.
Toponymie
Première trace écrite dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de l'empereur Jules César (-100/-44) : Oppidum Senonum in insula Sequanae positum, ut paulo ante de Lutecia diximus. Ville occupée par le peuple gaulois, les Sénons dès 52 avant J.-C., Melodunum au Ier siècle avant J.-C.
Puis, Meteglum ; Metiosedum en 359 ; Ad Mecledonensem episcopum en 538 ; Meclidone sur une monnaie mérovingienne ; Mecledonense castrum, In pago Megludinense, Miglidunum castrum au VIème siècle ; Meglidunum au VIIème siècle ; Castrum Milidunum en 999 ; Miledunense castrum in insula Sequane situm au XIème siècle ; Palatium Melidunis vers 1065 ; Apud Militonense castrum en 1108 ; Milidunum en 1156 ; Miledunum en 1169 ; Meledunum en 1192 ; Meldunum en 1218 ; Meleum vers 1222 ; Melihum en 1289 ; Meleuum en 1388 ; Mellung en 1569 ; Meteglum sur la carte de Peutinger .
Hydrographie
La ville est irriguée et drainée par le fleuve la Seine et par la rivière l’Almont (ru d'Ancœur ou de Courtenain).
Lors de la grande crue de la Seine en 1910, le niveau atteint à Melun est de 6,10m, il est moindre lors de la crue de 2016.
Histoire
Des armes et des instruments de pierre trouvés dans la ville et dans ses environs permettent de penser qu'autrefois la ville est une importante place forte gauloise. La situation de l'île et la proximité des forêts rendent sa défense plus facile. Les ponts sont détruits par Titus Labienus (-100/-45, buste de droite) en 53 avant J.-C. lors de son expédition contre Lutèce.
Durant la période gallo-romaine, la ville s'étend sur la rive gauche. Un Temple dédié à Mercure, un amphithéâtre, des thermes, un cimetière y sont retrouvés.
Saint Pérotin et saint Aspais y prêchent l'Évangile dès le IIIème siècle.
Durant les Grandes Invasions, la partie gallo-romaine de la ville est abandonnée. Un castrum de défense est aménagé sur l'île Saint-Étienne au IVème siècle et elle est clôturée par un mur en pierre sur des fondations constituées de blocs de pierres de réemploi issus des monuments de l'agglomération du Haut Empire Romain.
La ville souffre des luttes fratricides entre les enfants de Clotaire Ier dit Le Vieux (498/561) durant les règnes des rois fainéants. Elle est assiégée par Chilpéric Ier (525/584) et traversée de nombreuses fois par les troupes des belligérants.
Le calme revient sous le règne de mon ancêtre l'empereur Charlemagne (747/814, portrait 1 de gauche) mais, à sa mort, la ville subit de nouveau la guerre entre ses successeurs puis les ravages des Normands dont les raids la touchent cruellement. En 845, l'île, dernier refuge de la population, tombe sous les coups des Normands, les édifices religieux et l'abbaye de Saint-Père sont totalement saccagée, la ville gallo-romaine construite dans la plaine de La Varenne est incendiée et détruite. Les mêmes scènes se reproduisent en 861, en 886 et en 909.
Le château de Melun étant fief royal, mon ancêtre le roi Hugues Capet (939/996, portrait 2 de droite) lève ses vassaux, mon ancêtre le comte Foulque III d'Anjou dit Nerra (972/1040) et mon ancêtre le duc Richard Ier de Normandie (933/996). Les Normands réussissent à pénétrer par une porte dissimulée dans la partie inférieure du rempart. Melun est reprise après 7 mois de siège. Le roi fait réparer les dégâts et la ville prend de l'extension sur la rive droite. L'église Saint-Aspais est construite, l'abbaye de Saint-Père est rétablie et le bourg Saint-Aspais s'étend. Les églises Saint-Liesne et Saint-Barthélemy, aujourd'hui disparues, sont construites.
Les premiers rois capétiens résident souvent au château-fort situé sur la pointe de l'île Saint-Étienne. Durant 300 ans, il est le lieu de séjour ordinaire des rois, des princes et des seigneurs.
La ville est par la suite désolée par la peste et la famine.
En 1102, le philosophe Pierre Abélard (1079/1142) chassé de Paris poursuit son enseignement à Melun.
Sous le règne de Louis VII dit le Jeune (1120/1180) la ville croît rapidement et en 1178 une charte est accordée aux habitants, les protégeant des exactions des officiers royaux. La cité devient un centre intellectuel renommé, grâce aux écoles de Saint-Père et d'Abélard.
Trois quartiers de la ville sont fortifiés au début du XIIIème siècle : Saint-Aspais au Nord, l'île Saint-Étienne au centre et Saint-Ambroise au Sud. Le mur est percé de 7 portes à tourelles et l'île est protégée par deux portes dans l'axe de la Grande rue.
Situé au cœur des terres céréalières de la Brie et du Gâtinais, Melun est le port d'où partent les chargements en blé vers Paris. De nombreux moulins sont alors implantés sur la Seine et sur l'Almont.
Les rois Louis VIII dit Le Lion (1187/1226) et Louis IX dit Le Prudhomme (1214/1270) passent régulièrement par Melun, mais n'y séjournent pas.
Le 5 avril 1225, la Paix de Melun e'st conclue entre le roi Louis VIII dit Le Lion (1187/1226) et Jeanne de Constantinople (1195/1244), comtesse de Flandre et de Hainaut qui s'engage à rester fidèle au roi de France en échange de la libération de son époux Ferrand de Portugal (1188/1233).
Le roi Philippe IV dit le Bel (1268/1314) reconnait aux habitants le droit de faire pâturer leurs animaux en forêt de Bière, contre une redevance.
En 1346, durant la Guerre de Cent Ans, après la bataille de Crécy, la ville doit supporter des levées d'hommes et d'impôts importantes.
Sous le règne du roi Jean II dit le Bon (1319/1364) les habitants sont de nouveau accablés d'impôts. Ils refusent de payer et réclament des fortifications plus sûres.
La ville est prise en 1358, par le roi de Navarre Charles II dit le Mauvais (1332/1387, portrait 2 de gauche) grâce à la complicité de sa sœur Blanche de Navarre (1331/1398, portrait 3 de droite). La ville est délivrée en 1359 par le dauphin Charles V dit Le Sage (1338/1380) avec le connétable de France et de Castille, Bertrand du Guesclin (1320/1380), 3000 hommes et deux canons. Le Traité de Pontoise, le 21 août 1359, met fin au siège. Les fortifications de la ville et du château sont immédiatement renforcées.
En 1404, le couvent des Carmes est fondé dans le quartier du Vieux Marché (actuel tribunal administratif) grâce au soutien de la reine Isabeau de Bavière (1370/1435).
Le roi d'Angleterre, Henri V (1386/1422) qui vient d'épouser Catherine de Valois (1401/1437), l'une des filles du roi de France, s'empare de Sens, Montereau et met le siège devant Melun. La ville, défendue par une garnison de 600 à 700 hommes, tient tête durant 5 mois aux troupes anglaises et bourguignonnes. Les habitants résistent avec acharnement se nourrissant de chevaux, de rats et de souris, mais la famine cause la chute de la ville. Les Anglais en demeurent maitres jusqu'en 1430, date à laquelle la ville se libére momentanément car elle est reprise en 1432 jusqu'en 1435.
La Cuerre de Cent Ans terminée, la ville reconstruit.
Le roi Louis XII dit Le Père du Peuple (1462/1515, portrait 3 de gauche) fait procéder à la rédaction de la coutume melunaise.
Le roi François Ier (1515/1547) qui fait reconstruire le château de Fontainebleau, passe régulièrement par Melun pour boire l'eau de la fontaine Saint-Liesne à laquelle on attribue la vertu de guérir la fièvre.
En 1562, la ville est touchée par la Peste ; en 1564, à la suite d'un terrible hiver, la population est réduite à manger du pain d'avoine ; en 1578, une épidémie de dysenterie survient puis l'année suivante une crue de la Seine ; en 1580 de nouveau la Peste ; en 1581 et 1586, la famine.
En 1588, les Ligueurs, maitres du quartier Saint-Aspais, s'emparent de la ville et renforcent les fortifications.
La ville est administrée par un maire et des syndics, élus par les habitants. Le roi Henri III (1551/1589) accorde à la communauté le droit de percevoir temporairement un droit sur le sel et sur le vin passant sous les ponts.
En 1590, Henri de Navarre (1553/1610, portrait 4 de droite), futur roi Henri IV, vainqueur à Arques et Ivry, met le siège devant Paris puis devant Melun. Le quartier Saint-Aspais est pillé et saccagé, le quartier Saint-Étienne se rend quelques jours plus tard. Après la prise de la ville, le roi Henri IV y vient plusieurs fois durant le siège de Paris.
Les troupes du duc de Mayenne, Charles de Lorraine (1554/1611) et du duc de Parme, Alessandro Farnèse (1545/1592) venant au secours des Ligueurs enfermés dans Paris, sont signalées, obligeant Melun à se mettre en état de défense : toutes les constructions, couvents, églises et habitations se trouvant en dehors des fortifications, sont détruites pour éviter que les troupes s'y installent... Mais elles passent au large.
La paix revenue, le roi Henri IV fait faire d'importants travaux sur les fortifications de Melun. En 1593, il manque être assassiné à Melun par un batelier orléanais qui est roué et brûlé sur la place du Martroy. En 1594, Dantan, geôlier du Petit Châtelet, qui a participé à différents crimes, est pendu et brûlé sur cette même place.
À partir de 1595, le blé devient très cher et la disette s'installe pendant plusieurs années puis la Peste sévit à nouveau en 1624, 1626, 1627 et 1628.
Le roi Louis XIII dit Le Juste (1601/1643, portrait 4 de gauche) poursuit les travaux de fortifications, des bastions, éperons et forts sont érigés notamment sur les principaux points de passage. Une citadelle est bâtie sur la colline de Vaux-le-Pénil.
Le démantèlement de ces fortifications commence dès le début du XVIIème siècle. La citadelle est détruite dès 1615. Le château, abandonné par les rois, est utilisé comme prison et lieu de garnison, puis abandonné, sres pierres utilisées pour la construction d'établissements religieux, il est presque entièrement démantelé. Au milieu du XVIIIème siècle, ses fossés sont remblayés et ses fortifications démolies, pour permettre l'aménagement du port.
En 1652, la cour vient passer un mois à Melun lorsque les Frondeurs sont maîtres de Paris mais la misère profonde et la maladie qui règnent sur la ville les décide à l'abandonner pour Lagny. Cette même année, 485 personnes périssent de la Peste.
Le 17 août 1661, le roi Louis XIV (1638/1715, portrait 5 de droite) traverse la ville pour se rendre à la fête que le marquis Nicolas Fouquet (1615/1680) lui offre dans sa magnifique résidence de Vaux-le-Vicomte et qui cause sa perte.En 1675, la ville doi subvenir pendant 5 mois à l'entretien de 14 compagnies du régiment d'infanterie de Bourgogne au moyen d'une contribution journalière de 100 sols par compagnie. L'hiver 1709 détruit tous les arbres fruitiers, les blés et la misère devient effroyable.
La place Saint-Jean est créée en 1737, à l'emplacement de la porte du même nom. Des boulevards sont aménagés à l'emplacement des fortifications et de leurs fossés.
En 1780, la ville achète une pompe à incendie et l'éclairage public est installé. Les fortifications sont démolies petit à petit, des manufactures de toiles peintes et une filature de coton s'établissent sur les bords de l'Almont. En En 1787, l'Assemblée Provinciale d'Île-de-France, qui vient d'être créée, se réunit à Melun. En 1789, une assemblée se réunit à l'Hôtel de Ville pour rédiger le cahier de doléances.
Le département de Seine-et-Marne est formé le 4 mars 1790 par assemblage de parties de l'Île-de-France, de la Brie, de la Champagne et du Gâtinais. Au mois du mois de juillet les électeurs du département choisissent Melun comme chef-lieu.
En 1792, la Convention Nationale prend le pouvoir et la Société s'efforce de faire disparaitre les traces de l'Ancien Régime. Les sculptures des églises de Saint-Aspais et de Notre-Dame en souffrent. L'église Notre-Dame est transformée en magasin à fourrage et Saint-Aspais en atelier à salpêtre.
En 1814, la ville est occupée du début avril à la fin mai.
Lors de la Première Restauration, la municipalité rend hommage au roi Louis XVIII (1755/1824, portrait 5 de gauche) puis à l'Empereur Napoléon Ier (1769/1821, portrait 6 de droite) de retour de l'île d'Elbe avant de renouveler ses sentiments au roi à la seconde Restauration. Après la défaite de Waterloo, les Russes puis les Autrichiens occupent la ville et l'empereur de Russie, Alexandre Ier Pavlovitch Romanov (1777/1825) y passe.
Dans le premier quart du XIXème siècle un Tivoli (parc d'attractions) est aménagé à l'Est de la ville ; en 1817, la promenade Chamblain prend place à l'emplacement des anciens fossés de la rive gauche ; en 1820, le lotissement Charles X est construit pour la bourgeoisie de la ville.
Sous le règne du roi Louis Philippe Ier (1773/1850), les quartiers sont assainis, les rues principales modifiées, les quais créés, la salle de spectacle restaurée, un nouvel hôtel de ville construit à l'emplacement de l'ancien ainsi qu'un établissement de charité avrc une salle d'asile, de nouvelles écoles et de belles demeures voient le jour. Une Caisse d'Epargne s'installe, la promenade de Vaux, le boulevard Chamblain et le pont Marat fait disparaitre les derniers vestiges des fortifications.
En 1832, une épidémie de choléra emporte 129 personnes en 6 mois.
Le 25 février 1848, la République est proclamée et une municipalité est installée.
En 1849, Melun est raccordé à Paris par le chemin de fer. L'ouverture de la ligne Corbeil-Essonnes/Montereau en 1897 offre un second accès à Paris entrainant une urbanisation rapide de la plaine de la Varenne, alors occupée par des cultures et des vignobles.
En 1860, la plupart des rues sont ouvertes, des maisons, ainsi que des usines, viennent s'y implanter, 225 ateliers et usines en activité sont recnesés du début du XIXème siècle aux années 1930. L'établissement des eaux est inauguré, l'éclairage au gaz est remplacé par des réverbères à huile, le cimetière du Nord et le marché au blé sont transférés, des abattoirs sont construits sur la rive gauche.
Lors de la Guerre de 1870, les troupes françaises vaincues, les Prussiens font leur apparition à Melun le 15 septembre 1870, 800 Bavarois puis 4 000 autres Allemands arrivent. Après la signature du Traité de Francfort, ils quittent la ville le 9 septembre 1871.
En 1900, l'ancienne caserne est rasée et un lotissement est aménagé à son emplacement.
En 1944, la ville est victime d'un bombardement de représailles allemand, de nombreuses maisons sont détruites, l'église Saint-Aspais est très gravement endommagée : le clocher est incendié, la nef détruite, l'orgue soufflé. Les deux ponts historiques, détruits également, sont remplacés en 1948.
Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
En 1210, le roi Philippe II dit Auguste (1165/1223, portrait de gauche), qui demeure de temps à autre à Melun, accorde aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, une maison, des champs et des vignes pour y construire un établissement en dehors des murs de la ville. En 1236, les abbés de Prouilly et de Saint-Rémi de Sens décident que les Hospitaliers peuvent construire leur chapelle à la condition qu'elle ne porte pas préjudice aux droits de l'église Saint-Aspais. Les Hospitaliers possédent également une maison à Rubelles avec des terres et des droits de censives en différents cantons du territoire. Il en est fait mention en 1263 à l'occasion d'une acquisition de vignes faite par le Chapitre Notre-Dame de Melun. Incendiée en 1492, cette maison n'est pas rebâtie. Les terres composant le domaine sont cédées par les Hospitaliers en 1656, contre des biens situés dans l'importante Commanderie de Savigny-le-Temple.
Les guerres du XIVème siècle causent la ruine de la Commanderie de Melun et les Hospitaliers préférent la supprimer pour réunir ses revenus à ceux du Prieuré Hospitalier de Saint-Jean en l'Île-lez-Corbeil. En septembre 1590, la chapelle disparait à son tour.
Les seigneurs et gens de la noblesse
Les rois de France au château
Le roi des Francs, mon ancêtre, Clovis Ier (466/511, portrait de gauche) donne Melun à son favori Aurélien, qui a réussi la négociation pour son mariage avec Clotilde (474/545). La ville connaît alors un renouveau. Son fils, Childebert Ier (497/558) roi de Paris, reçoit Melun en partage à sa mort. Après avoir appartenu au royaume de Paris sous Clotaire Ier dit Le Vieux (498/561), Melun a pour roi Caribert Ier (521/567), fils du précédent, puis à son décès Gontran (532/592) roi de Bourgogne.
En 960, mon ancêtre, le roi Hugues Capet (939/996) donne la ville et le comté de Melun à Bouchard Ier de Vendôme dit le Vénérable (+1007), comte de Vendôme, Montoire et Lavardin, à l'occasion du mariage de ce dernier avec la comtesse Élisabeth Le Riche, veuve de Aymon de Corbeil.
En 991, Eudes Ier de Blois (950/996) prend le contrôle de Melun, en soudoyant le vicomte Gautier, lieutenant de Bouchard Ier de Vendôme. Après sept mois de siège, Gautier est pendu près d'une porte du château avec sa femme.Après la mort du fils de Bouchard Ier, Renaud de Vendôme en 1016, la ville est rattachée au domaine royal français.
Melun, qui occupe une place stratégique, est durant 300 ans le lieu de séjour ordinaire des rois, des princes et des seigneurs, mes ancêtres les rois de France : Robert II dit Le Pieux (972/1031, portrait de droite) meurt au château ainsi que sa veuve Constance d'Arles (986/1032) un an plus tard ; leur fils Henri Ier (1008/1060) en fait sa demeure principale; Philippe Ier (1052/1108) demeure au château de Melun ou il meurt ; son fils Louis VI dit le Gros (1081/1137), et son petit-fils Louis VII dit le Jeune (1120/1180, portrait 2 de gauche), y résident également.
Le roi Philippe II dit Auguste (1165/1223) nait à Melun et séjourne de temps à autre au château.
La reine Blanche de Castille (1188/1252), épouse du roi Louis VIII dit le Lion (1187/1226) et mère de Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270) qui se plait beaucoup à Melun, y meurt.
En 1255, la ville est le lieu de réjouissance des noces de Thibaut II de Navarre (1239/1270) avec Isabelle de France (1242/1271), fille du roi Louis IX.
Philippe VI de Valois (1293/1350) y célèbre les noces de son fils ainé, Jean, duc de Normandie, futur roi Jean II dit Le Bon (1319/1364) avec Bonne de Luxembourg (1315/1349) fille du roi de Bohême Jean Ier de Luxembourg dit L'aveugle (1296/1346). À la mort de Philippe VI, sa veuve Blanche de Navarre (1331/1398) vient se fixer dans la ville comme douairière du comté de Melun.
Charles V dit Le Sage (1338/1380, portrait 2 de droite) fait de Melun sa résidence favorite et chasse régulièrement dans la forêt de Fontainebleau. Il conserve dans son château de Melun les économies du Trésor Royal (lingots d'or et d'argent, objets précieux, croix niellées enrichies d'émaux et de pierreries, bibles richements reliées et enluminées et des joyaux) qu'il a fait cacher dans les murailles. Le duc Louis Ier d'Anjou (1339/1384), s'empare du trésor pendant le sacre du jeune nouveau roi à Reims. De nouvelles taxes et la révolte des Maillotins est la conséquence de ce vol.
Charles VI dit Le Fol (1368/1422, portrait 3 de gauche), qui n'est qu'un enfant à la mort de son père, réside à Melun où les fêtes et les parties de chasses se succédent. La folie du roi se confirme vers 1392. En 1404, il donne à sa femme Isabeau von Wittelsbach-Ingolstadt ou Isabeau de Bavière (1370/1435) la ville et la châtellenie de Melun avec leurs dépendances. La reine et son beau-frère le duc Louis Ier d'Orléans (1372/1407) y résident avec une cour nombreuse et brillante.
La Maison de Melun
Cette Maison a formé 9 branches principales :
1- Celle des vicomtes de Melun, qui suit, s'éteint au début du XVème siècle dans la Maison d'Harcourt puis dans la Maison d'Orléans-Longueville.
2- Celle des barons d'Antoing, qui a donné des connétables de Flandre et de Hainaut, comtes et princes d'Epinoy, duc de Joyeuse et pair de France, dont le dernier mâle est le duc de Joyeuse, Louis de Melun (1694/1724) mort sans descendance.
3- Celle des comtes de Melun, dont le dernier mâle est Louis Gabriel de Melun (+1739) lieutenant-général des armées du roi, père d'une fille.
4- Celle des marquis de Richebourg, dont le dernier mâle est Guillaume de Melun (+1734) grand d'Espagne. père de deux filles.
5- Celle des vicomtes de Gand, éteinte en 1572.
6- Celle des seigneurs de Cottenes/Cottes en Artois éteinte dans les mâles en 1735 avec Adrien Frédéric de Melun, dit le marquis de Cottenes, père d'une fille.
7- Celle de La Borde de Normainville, éteinte à la fin du XVIème siècle dans la maison de Champagne-La Suze.
8- Celle de Courtery, éteinte en 1565 dans la Maison d'Escoubleau de Sourdis par le mariage de Madeleine de Melun de Courtry en 1549 avec François d'Escoubleau de Sourdis.
9- Celle des seigneurs de La Loupe, Marcheville et La Salle-lez-Cléry éteinte à la fin du XIVème siècle dans la Famille Husson.
La Maison de Melun est considérée comme éteinte en 1739.
La première branche de Melun :
Le 1er vicomte de Melun est Salon de Melun (940/991), puis suivent de père et fils ... Josselin Ier de Melun (+1000) époux de la princesse Jeanne de Bourbon ; Hervé Ier de Melun (°990) ; Ursion Ier de Melun (1040/1093) vicomte et seigneur de Merlun ; Guillaume Ier de Melun (1064/1096) époux en 1090 de Marguerite de Montlhéry, chevalier croisé en 1096 ; Ursion II de Melun (1089/1148) ; Jehan (1110/1159) et Josselin II de Melun (1130/1172), ce dernier épouse Alpaïs de Marolles-en-Brie, leur fils Louis de Melun (1153/1184) épouse en 1170 Gisèle de Cambrai ; Adam II de Melun (1172/1220) chevalier, époux en 1189 d'Aremburge d'Halluin, il participe en 1214 à la bataille de Bouvines, puis en 1215 à la Croisade des Albigeois ; Guillaume II de Melun (1190/1221) époux d'Agnès de Montreuil-Bellay ; Adam III de Melun (1212/1250) époux de Constance de Sancerre-Saint-Brisson ; Adam IV de Melun (1238/1304) époux en 1280 de Jeanne de Sully-La-Chapelle ; Jean de Melun (+1359) époux en 1312 de Jeanne de Tancarville ; Jean II de Melun (1318/1382) comte de Tancarville et grand chambellan de France, époux de Jeanne du Bec-Crespin ; Guillaume de Melun (1350/1415) grand-bouteiller de France, connétable et chambellan de Normandie, premier président laïc de la chambre des comptes, grand maitre des eaux et forêts de France, comte de Tancarville, baron de Varanguebec et seigneur de Montreuil Bellay, époux en 1390 de Jeanne de Parthenay ; Marguerite de Melun (1395/1440), fille des précédents, épouse Jacques d'Harcourt (1385/1428).
Nicolas Fouquet (1615/1680), surintendant des Finances du roi Louis XIV (1638/1715), est vicomte de Melun et de Vaux et propriétaire de l'Hôtel de la Vicomté qu'il achète en 1654.
Chroniques communales
Les catastrophes ferroviaires
Celle du 4 novembre 1913 cause la mort de 41 personnes, 78 ans plus tard, en 1991, une autre collision se reproduit presque au même endroit dans des circonstances analogues.
Le trafic ferroviaire Paris-Lyon par la ligne dite impériale peut, entre Villeneuve-Saint-Georges et Montereau, suivre deux parcours, chacun empruntant alternativement les rives droite et gauche de la Seine en croisant l'autre à Melun. Vers 21:20, deux convois de sens contraire, le train poste no 11 Paris-Marseille, et le rapide N° 2 Marseille-Paris entrent en collision à la bifurcation de Melun.
Le train N° 11, non ouvert aux voyageurs, est composé de 2 fourgons de tête et de queue réglementaires, de neuf wagons affectés exclusivement au transport du courrier et du personnel. Le train rapide n° 2 comprend lui aussi 11 véhicules et environ 150 personnes sont à bord, notamment des passagers anglais et hollandais débarqués à Marseille du paquebot assurant la Malle des Indes.
Au dernier moment le mécanicien du rapide voit le signal et réagit par un freinage d'urgence, mais malgré cette tentative désespérée, il aborde le croisement à la vitesse de 80km/h et prend en écharpe le train poste déjà engagé dont il fracasse quatre wagons suivant le fourgon de tête. La machine du rapide se couche sur son flanc gauche, l'avant enfoncé dans le sol, le fourgon de tête et le wagon poste l'escaladent, avant de retomber disloqués sur le côté, alors que le fourgon à bagages ainsi que deux voitures s'y encastrent et sont écrasés sous la pression du reste du convoi. Dans le choc, les réservoirs de gaz des voitures et des wagons poste accidentés explosent, provoquant un incendie qui se propage rapidement.
La collision ayant lieu en ville, les secours arrivent rapidement et parviennent à éloigner un wagon-réservoir contenant 1400m3 de gaz comprimé garé à proximité du sinistre, mais ils doivent reculer devant la violence des flammes, sans pouvoir en dégager les victimes qui y demeurent coincées et sont carbonisées.
Selon les chiffres officiels définitifs fournis au Sénat par le ministre des Travaux Publics 3 mois plus tard, la catastrophe fait 41 morts et 57 blessés. Au nombre des victimes figure notamment un chirurgien renommé de l'Hôtel-Dieu de Lyon, le Pr Mathieu Jaboulay (1860/1913), 9 personnes ne peuvent être formellement identifiés compte tenu de leur état, 15 postiers de l'administration des PTT sont tués et 10 blessés dont 7 grièvement.
Le mécanicien Jules Dumaine déclare qu'il n'a ni vu les deux premiers signaux, ni entendu la cloche. Il impute sa réaction tardive à l'absence de visibilité causée à la fois par un épais brouillard et la fumée rabattue depuis l'avant de sa machine. Son chauffeur, Louis Nicolle, se borne à confirmer ses assertions. Le conducteur-chef du fourgon de tête, Charles Vernet, soutient avoir bien constaté que le mécanicien brûlait les trois signaux et avoir immédiatement agité la cloche d'alarme destinée à l'en avertir, le conducteur du fourgon de queue, M. Daudans, bien que non tenu de surveiller la signalisation, affirme qu'il a ouvert son robinet de frein.
Selon les textes, le respect de la signalisation incombe principalement au mécanicien, mais aussi au chef de train, qui doit pallier une éventuelle carence de celui-ci
Les autorités judiciaires, qui ont initialement fait incarcérer Jules Dumaine, autorisent sa remise en liberté provisoire. En février 1914, avec le chef de train, il est renvoyé devant le Tribunal Correctionnel de Melun. Lors du procès, il apparait que Jules Dumaine a déjà été blâmé trois fois l'année précédente pour avoir brûlé des signaux, des cheminots appelés comme témoins révèlent que la veille encore, en tête d'un train de messageries, il avait dû faire machine arrière après avoir manqué l'arrêt de Joigny. Le Tribunal condamne Dumaine et Vernet à 41 mois de prison mais avec le soutien de la Fédération des Cheminots, Dumaine fait appel de sa condamnation et en mars 1915, la Cour d'Appel de Paris lui accorde le sursis. Le franchissement par le train N° 2 des signaux fermés est donc considéré comme la seule cause de la catastrophe.
Celle du 17 octobre 1991, à peu près au même endroit, un train de marchandises de la ligne de Corbeil-Essonnes franchit un signal fermé et heurte de front un train de nuit venant de Nice, faisant 16 morts.
Les coches d’eau
Moyen le plus utilisé pour le transport des voyageurs et des marchandises avant le XVIIIème siècle, ls sont mentionnés à Melun dès 1178.
Le halage des coches par des chevaux est remplacé lors du passage des ponts, par le chablage : le mât de halage du bateau est basculé grâce au sabot dans lequel il s'articule, et le maître-chableur assure, sur un gros bateau, le remorquage sous le pont.
Au XVIIème siècle, le voyage hebdomadaire Paris-Melun dure selon la saison entre une journée à une journée et demie.
Au XVIIIème siècle, le coche devient quotidien : départ de Paris à 7h pour Auxerre, Sens, Bray-sur-Seine, Montereau et Nogent-sur-Seine, avec retour le soir. Le trajet Paris-Melun dure environ 12h. La construction des quais en 1836 supprime la contrainte du chablage.
La circulation des coches d'eau cesse avec la concurrence des bateaux à aubes et le percement de la voie de chemin de fer en 1847. Mais le halage se poursuit jusque dans le premier tiers du XXème siècle.
Les moulins et les bateaux-lavoirs
Dès le Moyen-Age, des moulins s'installent sur la Seine. Les moulins-pendants bâtis sur pilotis, sont accrochés aux ponts au-dessus du fleuve. Ils obstruent certaines arches, raison pour laquelle le service de la Navigation décide de leur suppression en 1838.
Sur le grand bras, ils sont situés sur le Pont-aux-Moulins.
Le moulin Saint-Sauveur est relié à l'île par une galerie couverte. Il n'est pas destiné à moudre le grain, mais sert au foulage des draps. Propriété du prieuré, puis des chanoines de la Collégiale Notre-Dame, il est vendu comme Bien National en 1790, il est le dernier moulin sur la Seine à disparaître en 1838.
En aval, les moulins-bateaux pour moudre le grain, tel le moulin Landry construit en 1800. Ces bateaux à fond plat avec roues à palettes sur le flanc sont supprimés en même temps que les moulins-pendants.
Sur le petit bras, deux moulins-bateaux existent en aval du Pont aux Fruits. La foudre a raison du dernier en 1836.
Les bateaux-lavoirs situés le long de la berge apparaissent au début du XIXème siècle. Ils sont utilisés jusque dans les années 1940.
Patrimoine
L'Hôtel de Cens, Hôtel de Ville
L'Hôtel des Cens (Impôts) appartient au Moyen-Age à l'abbaye de Saint-Denis. A la fin du XVème siècle, il est vendu à Jehan Regnault, riche bourgeois apparenté à l'évêque Jacques Amyot (1513/1593). Les religieuses de la Madeleine de Trainel (Aube) l'achètent en 1629 et y installent une chapelle. Maître Jean Riotte, conseiller du Roi, s'en rend acquéreur en 1652 et en fait à nouveau une demeure luxueuse. L'hôtel sert d'abri au duc de Praslin, Charles Félix de Choiseul (1778/1841, portrait de gauche) pendant la Révolution Française avant d'être achetée par la Ville en 1837.
Un nouveau bâtiment, l'Hôtel de Ville, combinant des styles néo-classique et néo-Renaissance, est construit entre 1846 et 1848 sur les plans de l’architecte Jean Jacques Gilson.
Deux bâtiments sont rasés à l'exception de la tourelle de l'ancien Hôtel des Cens qui conduit actuellement aux bureaux. Une nouvelle a tourelle à gauche est ajoutée.
En 1882, Louis Pasteur (1822/1895, porttait de droite) confirme l’expérience publique sur la vaccination charbonneuse menée sur 50 moutons de la ferme de Pouilly-le-Fort, dans la cour de l’Hôtel de Ville. Une plaque commémore cet événement.
Le Tribunal Administratif
À l’origine, il s’agit d’un couvent fondé en 1406, brûlé en 1420, reconstruit sous le roi François Ier (1494/1547), de nouveau incendié par les Ligueurs durant le siège de la ville par le roi Henri IV (1553/1610) et reconstruit au cours du règne de Louis XIII (1601/1643). Une nouvelle chapelle est bâtie en 1735. Le couvent devient Bien National sous la Révolution Française, puis le Palais de Justice s’y installe en 1816. Il est transformé en 1876 et abrite à présent le Tribunal administratif.
Le Tribunal de Grande Instance construit entre 1996 et 1998 en métal et en verre sur le site de l'ancienne Brasserie Grüber.
D'anciennes maisons datant du Moyen-Age, des portes et des porches en pierre sont encore visibles dans la ville.
Les vestiges des anciennes fortifications
Au Moyen-âge, centre administratif et de ravitaillement, lieu de résidence des rois de France, Melun est la seconde ville royale sous le règne de Philippe IV dit le Bel (1284/1314). L'île Saint-Etienne, dont une partie est occupée par l'enceinte du château, est fortifiée en premier. De nouvelles fortifications sont élevées entre 1205 et 1212 sous le roi Philippe II dit Auguste (1165/1223) délimitant trois quartiers entourés de murailles bordées de fossés : Saint-Aspais sur la rive droite, Saint-Etienne dans l'île, et Saint-Ambroise au Sud. Les fortifications des quartiers Saint-Ambroise et Saint-Aspais sont renforcées au XVème siècle. Trois faubourgs se dessinent également : Saint-Liesne à l'Est, Saint-Barthélemy à lOuest et le Vieux Marché au Nord. La restauration de l'ensemble des fortifications commandée par le roi Henri IV (1553/1610) est partiellement réalisée de 1593 à 1597. Les portes sont fortifiées et des bastions avancés créés
La destruction des fortifications commencée au XVIIIème siècle avec le comblement des fossés, la démolition des portes, et l'aplanissement des bastions, est achevée en 1851.
Le nom de certaines rues porte encore le témoignage des fortifications de Melun : rues de la Contrescarpe, de l'Eperon, ou des Fossés.
Le Château
Résidence royale d'importance, les rois y demeurent souvent et veillent à son entretien. Situé à la pointe occidentale de l'île, il affirme la situation stratégique de Melun.
Résidence assez sobre : corps de bâtiment rectangulaire en pierre, chapelle et annexes en bois, granges, caves, et ateliers pour l'entretien des armes, protégée d'une enceinte terminée à l'Ouest par une tour d'angle, comme au Louvre et à Montléry. Au XVème siècle, il est pourvu d'un donjon, de logis, de bâtiments pour la garnison et l'artillerie, d'une prison gérée par des officiers royaux, ainsi que d'une chapelle dédiée à Saint Vincent. Une partie du Trésor royal y est transporté au XIVème siècle.
Tombé en désuétude à partir du XVIème siècle, il est démantelé en 1696 lorsqu'une autorisation royale permet aux échevins de vendre la toiture, les matériaux des combles et du donjon pour restaurer le pont. Propriété municipale en 1737, le château est transformé en 1743 en bureaux des coches et écuries pour les chevaux de halage. Sa démolition se poursuit jusqu'en 1833.
La Collégiale Notre-Dame
Située sur l'Ile Saint-Etienne, elle est fondée entre 1016 et 1031 par mon ancêtre le roi Robert II dit le Pieux à l'emplacement d'une ancienne église.
En 1031, la nef, les bas-côtés, le transept et la base des clochers de style roman, encore visibles aujourd'hui, sont déjà bâtis. Les piliers carrés et dépouillés encadrent des fenêtres de dimensions réduites. Les clochers sont terminés autour de 1100. Douze chanoines sont installés.
À la suite d'un incendie, le plafond en bois est rebâti en pierre au XIIème siècle, et les colonnes accolées aux piliers de style roman sont ajoutés pour supporter des voûtes d’ogive.
À partir de 1161, le chœur est reconstruit dans le style gothique et consacré en 1198. Les parties hautes de la nef sont ornées de chapiteaux sculptés. De nombreuses cérémonies royales sont organisées dans la collégiale comme le mariage de la fille du roi Louis IX dit saint Louis. Les clochers sont restaurés entre 1515 et 1524. Le portail central est refait au XVIème siècle à l’initiative du roi François Ier (1494/1547); ses vantaux, datant du xVIème siècle, comportent quatre médaillons représentant des figures humaines avec des bonnets médiévaux. Un moine barbu, priant, est représenté au sommet du montant central. Les vantaux des portes latérales datent du XVIIIème siècle et comportent les mêmes figurations. Les chapelles construites sur les bas-côtés sont détruites en 1773. Les chanoines sont dispersés à la Révolution Française.
L’église est fermée en 1844, et restaurée grâce aux fonds collectés de 1851 à 1862 par une loterie. Les tours du chevet sont à cette occasion démontées t remontées pierre à pierre.
La tribune comporte un orgue de salon de 15 jeux fabriqué en 1855 pour la cantatrice Pauline Garcia-Viardot (1821/1910, photo de gauche), sœur de l'artiste lyrique Maria Garcia dite La Malibran (1808/1836, photo de droite), qui le vend en 1885 au curé de l’église.
La toiture et la plus grande partie des vitraux sont détruits durant les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Les vitraux manquants sont refaits en 1955.
L'intérieur (nef, transept) et l'extérieur (nef, bas-côtés) de la collégiale sont partiellement restaurés entre 2003 et 2005 par l'architecte en chef des Monuments Historiques.
La crypte abrite le tombeau d'Hélène de Melun (+1472) fille de Jean Ier de Melun (1396/1484) et de Jeanne d'Abbeville (1395/1472).
Elle fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1840.
Le dyptique de Melun
Tableau votif peint vers 1452, par le peintre Jean Fouquet (1420/1481), pour le compte d'Étienne Chevalier (1410/1474), trésorier du roi de France Charles VII (1403/1461), autrefois conservé à la collégiale et aujourd'hui dispersé.
Le tableau est composé de deux panneaux se refermant sur eux-mêmes. Le volet de droite représente une Vierge à l'Enfant allaitante entourée d'anges, représentée sous les traits d'Agnès Sorel (1422/1450), maîtresse du roi décédée peu de temps avant la commande, Etienne Chevalier est d'ailleurs son exécuteur testamentaire, tandis que le volet de gauche représente le donateur et saint Étienne, son saint patron.
Les panneaux sont entourés d'un cadre de bois recouvert de velours bleu ponctué de médaillons représentant sans doute des épisodes de la vie du saint patron, ainsi que d'un autoportrait du peintre, valant signature.
Le diptyque est à l'origine placé au-dessus du tombeau d’Etienne Chevalier et de sa femme Catherine Budé dans la collégiale, conservé dans l'église jusqu'au XVIIIème siècle, il est vendu vers 1775 par les chanoines désireux de restaurer la collégiale, et dispersé.
Cette huile sur bois, devenue rapidement célèbre à son époque, est redécouverte au XIXème siècle.
Le volet de droite est aujourd'hui conservé au musée des Beaux-Arts d'Anvers, et celui de gauche est à la Gemäldegalerie de Berlin tandis que l'autoportrait de Jean Fouquet est conservé au musée du Louvre de Paris. Une reproduction photographique est exposée dans l'église.
L'église Saint-Aspais
Unique église placée sous la protection de ce saint. Saint Aspais est, avec saint Liesne, l'un des deux saints patrons de la ville. Saint Aspais est notamment invoqué par ceux qui souffrent de maux de tête.
Au Xème siècle, l'une des églises ayant précédé à l'église actuelle est évoquée dans une charte du roi Philippe Ier. Les reliques de saint Aspais et de saint Liesne ne sont trouvées qu'en 1322, quand les lépreux de la maladrerie Saint-Lazare observent pendant plusieurs nuits une lumière éclatante, incitant les bénédictins de l'abbaye Saint-Père à creuser le sol. Ils découvrent, 500 ans après leur dépôt sous les invasions vikings, plusieurs châsses vermoulues. En 1322, l'archevêque de Sens, Guillaume Ier de Melun (+1329) fils d'Adam IV de Melun et de Jeanne de Sully, reconnaît l'authenticité des reliques qui sont transférées dans une nouvelle châsse, en présence du légat du pape et de plusieurs évêques.
La première église est reconstruite à la fin du XIIème Pendant le siège de Melun par les Anglais en 1420, le clocher est abîmé par les canons des assiegants et menace de s'écrouler, il est réparé deux ans plus tard.
Deux messes solennelles pour les obsèques du roi Charles VI y sont célébrées en 1422. Après la Guerre de Cent Ans, en vue de son agrandissement, le cimetière est transféré en 1466.
En 1468, la première pierre du clocher est posée, il est achevé en 1480. En 1470, les religieux de Saint-Père organisent une procession de reliques afin de recueillir des offrandes pour la reconstruction de l'église. Le presbytère et quelques maisons ou échoppes accolées à l'église sont démolies. En 1506, l'Hôtel de Jean Pichon est acheté pour y loger le clergé, et l'ancien presbytère est abattu. La construction peut commencer. Le concours de Jehan de Felin, architecte de la Tour Saint-Jacques et du pont Notre-Dame à Paris, est requis, en 1516, il dresse les plans et établit le devis. Vers 1519, alors que le choeur est presque achevé, les marquilliers demandent une expertise et portent plainte contre l'architecte qui perd la procédure. Il meurt en 1520 et sa veuve est condamnée à payer et à réparer les fautes et malfaçons. En 1527, les premiers vitraux sont posés dans le collatéral Nord, ceux du choeur s'échelonne jusqu'en 1531. En 1546, un architecte melunais est chargé de terminer l'église, les travaux durent 10 ans durant lesquels l'architecte meurt.
En 1565, une poutre de gloire avec neuf statues en bois de chêne et noyer, un Christ en croix flanqué de la Mater Dolorosa et saint Jean, une pietà, et deux paires d'anges tenant un calice sont installés.
En 1583, un timbre d'horloge trouve sa place dans la lanterne du clocher. En 1585, huit pièces de tapisserie illustrant le livre de Tobit sont offertes par une vieille Famille bourgeoise. En 1598, le comble de la nef s'écroule sur les voûtes et des réparations d'urgence sont effectuées. En 1603, un cadran d'horloge est posé au-dessus du grand portail. En 1614, les quatre cloches sont fêlées et remplacées par quatre nouvelles. En 1616, la dernière travée du premier vaisseau du bas-côté Sud est transformée en sacristie. En 1626, un jubé et un retable calqué sur celui de Saint-Martin-des-Champs, à Paris est commandé. Un orgue de tribune est installé au-dessus du portail occidental en 1656, il est détruit en 1674.
À partir de 1669, l'église Saint-Aspais menace ruine de toutes parts. En 1671, le mauvais état du toit du clocher oblige de l'abattre, il est remplacé par un dôme qui s' harmonise mal avec le style gothique de l'église. En 1674, l'église, étayée de toutes parts, est fermée au culte. Après quatre ans de fermeture et avant la fin des travaux, l'église est rouverte au culte en 1678.
Au XVIIIème siècle, la paroisse Saint-Aspais connaît sept décennies de prospérité, et le mobilier est complété et renouvelé. Le maître-autel est remplacé en 1864 et plusieurs autres autels neufs sont installés jusqu'en 1877. La sacristie néo-gothique au Nord du collatéral Nord est bâtie en 1868 et les maçonneries de la tour restaurées. Le dôme est substitué à une flèche de charpente recouverte d'ardoise surmontée d'un lanternon.
Le classement définitif aux Monuments Historiques est obtenu en 1914.
Dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, les vitraux du XVIème siècle sont démontés et stockées sur place.
En juin 1940, l'explosion du pont de Seine le plus proche de l'église occasionne des dommages collatéraux sur les toitures et vitraux. En 1944, sous le bombardement américain, la charpente du clocher flambe et la toiture du bas-côté Nord est entièrement anéantie. La restauration commence dès 1945 mais l'église n'est entièrement rouverte au culte et solennellement inaugurée qu'en 1960.
L'Eglise de Marie-Immaculée
Inaugurée dans les nouveaux quartiers en 1959, elle adopte la forme d'un hexagone dont les angles sont constitués de vitraux en dalle de verre. Une flèche très fine porte une croix rayonnante et un coq de cuivre. Le sanctuaire surélevé de cinq marches, est recouvert de grandes plaques noires en ardoise sur lesquelles un tapis rouge apporte un vigoureux contraste. Le plafond est une voûte unique en bois apparent. Un long autel de pierre blanche et un sobre mobilier de chœur renforcent la simplicité du lieu.
L'église Saint-Barthélémy
Elle est fondée durant le règne de mon ancêtre le roi Robert II dit le Pieux, détruite par les Anglais et les Bourguignons au cours de la Guerre de Cent Ans, incendiée en 1590 par les Ligueurs assiégés par Henri IV, elle est rebâtie en 1598 et le clocher en 1737.
En 1755, César François Cassini (1714/1784, voir page) s’en sert comme point de référence pour établir sa carte de France. L’église est démolie en 1807 à l'exception du clocher, acheté par la ville en 1835, il est restauré en 1858 puis en 1999. La flèche du clocher connaît un sinistre en 1936 et est réparée ensuite.
Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques en 1946.
L'église Saint-Liesne, le lavoir et la fontaine
Elle est bâtie au XIème siècle, à l'emplacement d'une chapelle, placée en 991 sous la juridiction de l'Abbaye de Saint-Père et citée dans une charte de donation du roi Robert II dit le Pieux en 1004.
Saint Liesne vient à Melun au VIème siècle poursuivre l'œuvre d'évangélisation de Saint-Aspais. Vendue comme Bien National en 1791, l'église est achetée par le Suisse Siméon Laurent Perrenod et transformée en fabrique de toiles peintes en 1792, avant d'être démolie en 1832.
Les sondages archéologiques de 1960 et 1970 permettent la mise au jour de sarcophages du VIIème siècle, ainsi qu'une base de colonne antique ornée d'un chrisme attestant de l'installation d'une nécropole mérovingienne sur un site gallo-romain.
Une source d'eau potable possédant des vertus curatives contre les fièvres et la paralysie existe près de l'église et fait du site un lieu de pèlerinage jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. La tradition veut que le roi François 1er en bénéficie en 1538. Le marquis Charles de Rostaing (1573/1660, portrait de droite) en accorde la possession au monastère des Récollets. Les armes de sa Famille Rostaing, ainsi qu'une niche accueillant la statuette en pierre de Saint-Liesne, ornent la fontaine.
La rue du lavoir Saint-Liesne doit son nom à ce petit bâtiment du milieu du XIXème siècle qui accueille autrefois les lavandières du faubourg.
La Croix des Vaux-Rondins
Les reliques de saint Liesne sont cachées par les moines de l’abbaye de Saint-Père durant les invasions normandes, au IXème siècle. En 1322, des lépreux remarquent une forte lumière brillant depuis plusieurs nuits, les bénédictins creusent le sol et découvrent plusieurs châsses, dont certaines contiennent les ossements de saint Aspais et de saint Liesne. La croix est installée sur le lieu de la découverte. Abattue en 1793, elle est rétablie par les fidèles sous la Restauration.
Le couvent des Récollets
En 1606, les Récollets obtiennent le droit de s’établir sur des terres données par le marquis Charles de Rostaing (1573/1660, portrait de droite). Le projet est approuvé par le roi Henri IV, mais la première pierre est posée en 1616 par le roi Loui XIII.
Les bâtiments sont agrandis en 1682 avec la construction de dortoirs et de l'escalier d'honneur. La construction du cloître - en parti démoli en 1958 - remonte au début du XVIIIème siècle.
La foudre provoque un incendie qui l'endommage en 1760, la chapelle est reconstruite et bénie en 1763.
A la Révolution Française, en 1793, s'installe dans les bâtiments l'hôpital qui accueille les malades des hôtels-Dieu Saint-Jacques et Saint-Nicolas, qui sont démolis.
Sous le Directoire, en 1798, le bâtiment retrouve une dimension spirituelle avec l'installation des Sœurs de la Charité qui y restent jusqu'en 1905.
La chapelle est restaurée en 1862. De nouveaux bâtiments sont construits et d'autres terrains viennent s'agréger au site.
De nos jours, la chapelle est toujours utilisée.
Le couvent des Capucins
La première pierre de la chapelle est posée par le roi Henri IV le 2 juillet 1606. Il est vendu en 1791.
A partir de 1841, il abrite le collège municipal, ouvert depuis 1803 et auparavant installé dans l'ancien couvent des Carmes, puis dans des maisons rue Neuve et rue de la Juiverie. La ville de Melun rachète les bâtiments en 1877, et lance un concours pour la reconstruction en 1881. La même année, le collège reçoit le nom de l'humaniste Jacques Amyot (1513/1593, portrait de gauche), traducteur des Vies de Plutarque, et natif de Melun. Il est reconstruit à partir de 1882 et inauguré en 1885. Quelques modifications sont apportées au XXème siècle : construction d'ateliers, d'un pavillon scientifique, d'un économat et d'un préau couvert.
La manufacture de toiles peintes
En 1776, Siméon Laurent Perrenod implante une manufacture de toiles peintes le long de l'Almont, à proximité du moulin Farineau qu'il rachète en l'an VIII de la République Française.
Sous l'Empire, l'établissement comprend, outre la manufacture de toiles peintes, une filature hydraulique, de nombreux ateliers de tissus et une blanchisserie. En 1810, elle comporte 25 métiers à filer et 150 métiers à tisser, et emploie 365 ouvriers.
En 1824, elle est rachetée par André Michon, entrepreneur de la Maison Centrale, qui procède à d'importants investissements, la dotant notamment de deux machines à vapeur. Il y implante un orphelinat et construit une chapelle pour les enfants en 1826 , des dortoirs, des lieux clos pour les récréations, ainsi que deux bâtiments servant d'infirmerie et de chambres de punition. Il aménage en outre une entrée monumentale, dont l'entrée se fait par une place en demi-lune.
En 1835, l'usine textile est convertie en sucrerie. Vers 1836, le moulin sur l'Almont est doté d'une nouvelle roue et à nouveau dévolu à la farine. Il est racheté en 1840 par Jean-François Duflocq. En janvier 1841, les bâtiments désaffectés sont rachetés par l'Etat et transformés en caserne. En 1893, la caserne Saint-Liesne prend le nom d'un général de brigade né à Melun et mort pendant la Guerre de Crimée, Alexandre Breton (1805/1855). Devenue cité administrative après 1945, la caserne Breton est en grande partie démolie en 1972. Le site est actuellement à l'abandon.
Deux Hôtels-Dieu et le Centre de détention
L'Hôtel-Dieu Saint-Jacques attesté en 999, sur la rive droite et l'Hôtel-Dieu Saint-Nicolas, sur l'île Saint-Étienne, en 1229.
De 1812 à 1887, à l'emplacement de l'ancien hôtel-Dieu Saint-Nicolas à la pointe amont de l'île enserrant la Collégiale Notre-Dame, une Maison de détention est construite. En 1926, elle fait les gros titres de la presse à l'occasion du vol d'un code secret du Ministère de l'Intérieur, dont l'impression est confiée aux détenus.
Sur les murs, une plaque commémorative indique l'internement de résistants jusqu'en 1945, un an après la libération de la ville.
Le Prieuré Saint-Sauveur est fondé au XIème siècle.
Sa fondation est attribuée à mon ancêtre le roi Robert II dit le Pieux (970/1031) mais l'église et sa crypte sont édifiées dès la seconde moitié du Xème siècle.
Le roi Louis VII donne ce prieuré à l'abbaye Saint-Séverin de Château-Landon en 1170. Les parties hautes de l'édifice sont reconstruits alors, les arcs brisés de la nef, la base des colonnettes et du cloître sont de cette époque. Le cloître est reconstruit et des remaniements sont opérés dans la nef durant la première moitié du XVIème siècle.
En 1690, le prieuré qui n'abrite plus que 8 religieux, est rattaché au Chapitre de la Collégiale Notre Dame.
Les lieux sont désaffectés, une partie de l'église devient un grenier à sel qui est vendu comme Bien National à la Révolution Française. Ses deux travées Nord sont transformées en chapelle destinée aux utilisateurs des coches d'eau, détruite lors de l'alignement de la rue en 1868. Il est ensuite transformé par divers propriétaires en ateliers, commerces, habitations particulières au XIXème siècle. Les vestiges de l'église sont dégagés en 1974 par la Ville qui achète l'îlot et réhabilite l'ensemble.
La Poterne Saint-Sauveur
Jusqu’au milieu du XIXème siècle, il est possible de voyager par le fleuve. Les voyageurs débarquent à cette poterne puis se rendent à la chapelle des coches dans le Prieuré Saint-Sauveur, pour remercier Dieu d’avoir fait bon voyage.
L' ancienne abbaye Saint-Père, Hôtel du Département
Le premier document la mentionnant date de 991, mais elle est probablement antérieure au Xème siècle. Elle est située hors les fortifications de la ville.
Au Moyen Âge, elle suscite l’intérêt du pouvoir royal grâce à sa position à la frontière du Comté de Champagne. Elle comporte une église, un cloître, un cimetière et des bâtiments annexes qui servent à la vie quotidienne des moines. Longtemps prospère, elle est presque anéantie au cours de la Guerre de Cent Ans entre 1337 et 1453 et les Guerres de religion entre 1562 à 1598.
En décembre 1644, les Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur s’y installent et réalisent des travaux de reconstruction jusqu’en 1685.
En 1791, l’abbaye ferme et ses bâtiments, déclarés Biens Nationaux, sont vendus.
Dès 1820, le Département entreprend des travaux sur ce site où les Archives Départementales de Seine-et-Marne s'installent en 1890 jusqu’en 1990, année de leur transfert à Dammarie-lès-Lys.
Depuis 2000, l’ancienne abbaye Saint-Père accueille l’Hôtel du Département.
Le quartier de la cavalerie Saint-Ambroise
Il se développe de 1780 à 1907, sur une vaste portion de la rive gauche et englobe dans son enceinte plusieurs édifices religieux désaffectés : en 1780 le couvent des Visitandines construit en 1635, le couvent des Ursulines construit en 1642, puis des Frères de la doctrine chrétienne en 1818, et l'église paroissiale Saint-Ambroise vendue comme Bien National en 1793, transformée en lotissement et presque entièrement démolie en 1839.
L'emprise militaire s'étend sur le cimetière Saint-Ambroise, déplacé en 1854. L'extension de ce quartier entraine la construction de bâtiments : écuries, logements pour les troupes, forge, manège.
A la suite d'une épidémie de dysenterie, le quartier est déplacé dans de nouvelles casernes élevées en 1900 sur le plateau Nord. Les bâtiments militaires désaffectés sont presque entièrement rasés entre 1905 et 1907, laissant place à un lotissement. Le manège subsiste jusqu'aux années 1970, converti en salle des fêtes. Il n'y a plus trace aujourd'hui de cette occupation militaire.
Le four gallo-romain en terre réfractaire (ci-contre)
Il date du Ier ou IIème siècle. Il est mis à jour lors d'une fouille opérée après la destruction du manège de cavalerie en 1974. Il est installé près de la collégiale Notre-Dame.
L'Hôtel de la Vicomté, musée de la ville
Nicolas Pinot (+1574), avocat du roi, le fait élever. Il est alors composé de deux pavillons carrés.
Jacques de la Grange-le-Roy (1520/après 1615), grand louvetier de France, gouverneur de Melun, acquiert cet Hôtel en 1597. Il y reçoit le roi Henri IV (1553/1610) et Nicolas Fouquet (1615/1680) qui l'achète en 1654 pour en faire une de ses résidences d'où il surveille la construction de son château de Vaux-de-Vicomte, entre 1656 et 1660.
La Vicomté passe dans la Famille Guérin en 1718 (photo de gauche Charles Guérin (1670/1739) avocat au Parlement) et y reste jusqu'au début du XIXème siècle.
Deux lucarnes, dont l'une porte la date de 1538, subsistent. Elles sont décorées de masques, de fruits, de feuillages, et de deux bustes se regardant. Le plafond à poutres et solives du premier étage est un vestige de l'ancien hôtel. Il est classé aux Monument Historique pour ses lucarnes.
Le Musée de Melun fondé en 1860 est installé dans cet hôtel en 1966. Outre les collections d'archéologie, de peinture, et de céramiques locales, il conserve une collection de dessins de François-Julien Decourbe (1810/1889) représentant les différents quartiers et personnages de Melun au XIXème siècle.
La gare
Elle est mise en service le 3 janvier 1849. Le bâtiment voyageurs est largement remanié depuis sa construction. En 1979, le bâtiment historique est arasé d’un étage et reçoit une nouvelle façade. Les quais sont rehaussés en 1980. En 2012, une nouvelle rénovation est achevée, la gare reçoit une nouvelle façade et des équipements plus récents.
Elle est aujourd'hui le terminus de la ligne D du RER et la gare de passage des trains en direction de la Bourgogne et de la Franche-Comté.
L'ancienne Poste
Construite en brique en 1929, elle devient une annexe de l'Université Panthéon-Assas, inauguré le 29 septembre 2007 en tant que site Emmanuel Marie Fréteau de Saint-Just (1745/1794). Sa façade est classée aux Monuments Historiques.
La Médiathèque, L'Astrolabe, est inaugurée en juin 2004.
La Fontaine Saint-Jean
Elle comporte deux vasques superposées, séparées par trois statues symbolisant la Seine, la Marne et l’Yonne. Réalisée en fonte en 1864, par le sculpteur Jean-Baptiste Jules Klagmann (1810/1867).
La Caisse d’Epargne est construite en 1889 à l’emplacement de l’ancien Hôtel du Chapeau Rouge.
L'ancienne Sous-Préfecture
Elle est construit en brique vers 1890, d’abord la propriété du brasseur Barthel, elle est rachetée par la Société d’Assurances Mutuelles de Seine-et-Marne en 1903. Elle sert ensuite de sous-préfecture et de direction départementale de l’agriculture et abrite actuellement des services annexes du Conseil Départemental de Seine-et-Marne et un restaurant administratif.
Les Monuments aux morts
Celui de la Guerre de 1870 est inauguré en 1901.
Celui de la Première Guerrue Mondiale est érigé en 1923 et inauguré en 1925 pr le maréchal Ferdinand Foch (1851/1929).
Le collège Jacques-Amyot
Le site est auparavant occupé par le Couvent des Capucins, fondé en 1606 avec l’autorisation du roi Henri IV, puis vendu à un particulier en 1791. Le bâtiment actuel est construit en 1885.
Pendant la Première Bataille de la Marne, le collège abrite du 3 au 8 septembre 1914 les services du quartier général du corps expéditionnaire britannique..
Terme austral de la base de mesure Melun-Lieusaint
A la suite de la décision de l'Assemblée Constituante du 26 mars 1791 d'adopter la grandeur du quart du méridien terrestre pour base du nouveau système de mesures qui sera décimal, les astronomes Jean Baptiste Joseph Delambre (1749/1822, portrait de gauche) et Pierre François André Méchain (1744/1804, portrait de droite) sont chargés de la mesure de l'arc du méridien par triangulation de Dunkerque à Barcelone. En l'an VI de la République Française (1798), pour vérifier leurs calculs, ils prennent comme base de référence la distance entre Melun et Lieusaint où se trouve le terme boréal, mesurant exactement 6075,90 toises soit 11 842,151 m. Le point géodésique pris comme référence à Melun est marqué par une pierre en forme de pyramide écrasée, toujours existante mais aujourd'hui cachée.
Le Pont aux fruits
Attesté à l'époque romaine, un pont à son emplacement est construit au Moyen-Age sur le petit bras de la Seine. Alors composé de huit arches, il est flanqué d'un pavillon à son entrée, le Grand Châtelet, siège de la justice royale à Melun, et d'un gibet. Il porte des moulins appartenant à l'abbaye de Saint-Père jusqu'en 1210.
En 1273, le roi Philippe III dit le Hardi (1245/1285) accorde à la ville le droit de percevoir un péage temporaire pour sa réparation. Le pont tombe en ruines avant la Révolution Française. Vers 1835, décision est prise de le démolir et de le remplacer par un ouvrage en maçonnerie. Encore en service en 1944, il est détruit au cours des bombardements. Le Génie Américain élève une passerelle métallique pour les piétons à l'aval, et un pont provisoire en amont, permettant sa reconstruction en béton armé en 1948. Il est mis en service en 1950 sous le nom de Pont Jeanne d'Arc.
Le Pont-aux-Moulins
Situé sur le grand bras de la Seine, il est bâti au XIIème siècle et porte déjà des moulins pendants au XIIIème siècle, les Moulins de l'Oyselet et de Saint-Père perdurent jusqu'en 1837. Le moulin de Notre-Dame est emporté par la débâcle de l'hiver 1788-1789. Le moulin de l'abbaye de Barbeau, qui gêne la circulation en raison de sa position sur la maîtresse arche, est détruit en 1587. Ce dernier est restauré en 1769 à l'aide de matériaux provenant de la démolition partielle du château. En 1814, le Génie militaire fait sauter une pile pour protéger la retraite des armées françaises, une travée comble la brèche et les arches sont renforcées à l'aide de cintres en bois en 1821.
En 1830, le gel de l'hiver provoque la rupture du pont. Il est remplacé par un pont suspendu en bois avec une seule pile au centre, mis en service en 1837. Un nouveau pont en fer lui succède en 1871. Le Génie militaire le détruit pour retarder l'avance des Allemands en 1940. Après les bombardements de 1944, les américains jettent un pont provisoire en amont de l'ouvrage détruit pour le passage des véhicules, et une passerelle métallique en aval, pour les piétons. Ces ouvrages sont restés en service jusqu'à l'inauguration du pont Maréchal Leclerc en 1950.
La tradition populaire attribue la qualité des anguilles de Melun, au fait qu'elles consomment la farine tombée des moulins établis sur le pont.
Les ponts et moulins sur l'Almont
Le Moulin d'En-Haut, cité en 1285, est un moulin banal à moudre le blé. Le Moulin du Milieu, complètement détruit par un incendie en 1941, et le Moulin dEn-Bas sont des moulins privés servant à fouler les draps jusqu'à leur conversion en 1678 en moulins à blé.
Le Moulin Farineau, situé au pied de la côte de Bellevue, est transformé en 1887 en scierie mécanique, avant d'être abandonné.
Le Moulin du roi nommé Poignet, un des plus importants, dont une partie des bâtiments subsiste de nos jours, est une possession royale citée en 1146. Il est vendu en 1594 sur décision du roi Henri IV au Gouverneur de Melun, Jacques de la Grange-le-Roy. Il est transformé en laiterie par l'aventurier et écrivain Henri de Monfreid (1879/1974) au début du XXème siècle et sert ensuite de fabrique de pains de glace à la Famille Barbier.
Le Pont de chemin de fer construit en 1849 et la gare de la même époque aggrandie et modernisée à plusieurs reprises, dont la dernière en 2011.
Le Jardin botanique
Il est situé sur la pointe Ouest de l’île Saint-Étienne. Don du pharmacien et docteur Alexandre Victor Roussel (1795/1875), il subit les bombardements de 1944 et la tempête de 1999.
La Ferme de Montaigu
Elle date du XVIIème siècle mais n'est actuellement plus exploité . En 2017, un incendie détruit un tiers de sa charpente alors qu'elle est inoccupée.
Personnages liés à la commune
Pierre Simon de Laplace (1749/1827, portrait de droite) comte et marquis, mathématicien, astronome, physicien et homme politique français, s'installe en ville pendant la période de la Terreur. Il quitté Melun pour Le Mée, est arrêté par les gardes nationaux de Boissise-la-Bertrand mais relâché aussitôt.
En 1795, il devient membre de la chaire de mathématiques du nouvel Institut des Sciences et des Arts, dont il est président en 1812. En 1816, il est élu à l'Académie française. En 1817, il préside une commission afin d'examiner le projet d'une nouvelle carte topographique de la France, appropriée à tous les services publics et combinée avec l'opération du cadastre général. En 1821, il devient lors de sa fondation le premier président de la Société de Géographie. Il est également membre de toutes les principales Académies Scientifiques d'Europe.
Il repose dans un tombeau à 300m au Nord de la chapelle de Saint-Julien-de-Mailloc (Calvados), dans un pré à l'écart du village, sous un mausolée a l'allure d'un petit temple grec à colonnes doriques. Sur le fronton une inscription rappelle les travaux du savant sur la mécanique céleste, le système du monde et la théorie analytique des probabilités.
Jean Sylvain Bailly (1736/1793) mathématicien, astronome, écrivain, homme politique français et premier maire de Paris.
Il travaille d’abord pour le théâtre, mais s’intéresse très tôt à l’astronomie et fait construire un observatoire sur le toit du Louvre, à Paris. Il est proche des philosophes. Il rédige plusieurs ouvrages dont une Histoire de l'astronomie ancienne, depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'Ecole d'Alexandrie et une Histoire de l'astronomie moderne depuis la fondation de l'école d'Alexandrie jusqu'à l'époque de 1730. Ses observations astronomiques lui valent son élection à l’Académie des Sciences en 1763. Son œuvre littéraire autant que scientifique, lui ouvre les portes de l’Académie Française en 1783.
Franc-maçon, il est un des membres les plus actifs de la loge de Paris Les Neuf Sœurs.
Pendant la Révolution Française, il aide Alexandre Lenoir (1761/1839), médiéviste français, à sauvegarder le patrimoine.
Il vient se réfugier à Melun en juillet 1793. Trois jours après son arrivée, il est arrêté, transféré à Paris où il est guillotiné le 12 novembre 1793, après un procès expéditif.
... et de nombreux autres ...
Evolution de la population
Nos ancêtres nobles de Melun
Hameaux, faubourgs, quartiers, lieux dits et écarts
La ville est constituée de trois parties : l'île Saint-Étienne, sur la Seine ; la rive Sud, convexe, constituée du quartier Saint-Ambroise et de la plaine de la Varenne montant doucement vers la forêt de Fontainebleau ; la rive Nord, concave, qui de chaque côté de la vallée de l'Almont, monte à l'assaut du plateau de la Brie : à l'Ouest, les quartiers Saint-Aspais et Saint-Barthélemy , à l'Est, le quartier Saint-Liesne.
La commune compte 12 lieux-dits administratifs répertoriés.
L'Ile Saint-Etienne
Située dans un coude du fleuve, elle mesure environ 1200 m sur 170 m. La petite île Saint-Nicolas, située à sa pointe Est, lui est rattachée en 1860.
Elle est le berceau de la ville, cité dans la Guerre des Gaules. Sa disposition est comparable à celle existante alors sur l’île de la Cité à Paris : le centre politique à la pointe occidentale, avec un palais royal et le pouvoir religieux sur la partie orientale à l’Est avec deux églises dont l’une consacrée à Saint Étienne. Au Nord de la collégiale Notre-Dame, vient s’ajouter plus tard un sanctuaire dédié à Saint Laurent, l’hôtel-Dieu Saint-Nicolas avec sa chapelle au Sud et le prieuré Saint-Sauveur. C'est la seule partie de la ville ceinte d'une muraille avant la construction des enceintes sur la rive Nord et la rive Sud au début du XIIIème siècle. Elle est défendue par deux portes dans l'axe de la grande rue..
En 1808, une prison occupe l’ancien couvent situé à l’Est de l’île. Elle est reconstruite entre 1859 et 1863 devenant l’une des premières Prisons Centrales de France. En 1977, elle accueille des détenus en courte peine ou en fin de détention.
Au XIXème siècle, l'activité industrielle et artisanale se développe sur l'île avec des entrepôts et l'implantation notamment d'une minoterie, de brasseries et d'une usine de produits pharmaceutiques.
Ce quartier est durement touché par les bombardements lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Vers 1990, une médiathèque, L'Astrolabe, est érigée à l'emplacement des silos des années 1930. L’île devient un centre culturel, abritant également l’Université et un musée.
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, livres et revues, photographies ... : Wikipedia.
Date de dernière mise à jour : 17/08/2021