PRESENTATION DU DEPARTEMENT
Le département des Alpes-Maritimes est un département de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA).
Un premier département des Alpes-Maritimes existe de 1793 à 1814, sous la Révolution Française et le Premier Empire. Il est alors composé essentiellement du comté de Nice, détaché du royaume de Sardaigne et réuni à la France ainsi que de la principauté de Monaco, comprenant Monaco (Port Hercule), Roquebrune, Menton et l'arrondissement de San Remo (Saint-Rème), à l'époque annexé à la République Ligurienne. Grasse est dans le département du Var.
En 1814, le comté de Nice retourne au royaume de Sardaigne et Monaco recouvre son indépendance mais sous protectorat sarde.
Le second département des Alpes-Maritimes est créé en 1860, par l'adjonction au comté de Nice cédé par le royaume de Sardaigne, de l'arrondissement de Grasse détaché du département du Var et le rattachement des villes de Menton et Roquebrune placées sous la protection de la Sardaigne après avoir fait sécession de la principauté de Monaco et dont les droits sont rachetés par l'empereur Napoléon III au prince de Monaco en 1861, avec la création du nouvel arrondissement de Puget-Théniers de 1860 à 1926.
Héraldique
Blason : D'argent à l'aigle couronnée de gueules, au vol abaissé, empiétant une montagne de trois coupeaux de sinople issant d'une mer d'azur mouvant de la pointe et ondée d'argent.
Il s’agit du blason du comté de Nice.
Logo : un quadrilobe aux arcs sécants dans un cercle, qui rappelle les chapelles romanes du département, en haut le mélèze de la partie montagneuse, en bas le palmier du littoral, à gauche et à droite la fleur de lys de la partie provençale et la croix (Maison de Savoie) pour l’ancien comté de Nice
Hydrographie
L'Aigue Blanche, l'Ardon, l'Artuby, la Banquière, la Barlatte, la Bassera, la Bendola, la Bévéra, le Bieugne, le Borrigo, la Bouillide, le Bourdous, le Bouyon, la Brague, la Braisse, le Braus, la Cagne, le Caïros, la Caramagne, le Careï, la Castérine, la Chalvagne, le Cians, le Clans, la Ciavanelle, l'Estéron, la Faye, le Fontanalba, le Fossan, la Ganière, la Gironde, le Gorbio, la Gordolasque, la Grande Frayère, la Guerche, la Lane, la Lévensa, le Loup, la Lubiane, la Maglia, le Magnan, la Mairole, le Malvan, le Mayola, la Miagne, la Minière, la Mourachonne, la Nieya, le Paillon, le Raton, le Réfréi, le Riou, le Riou de l'Argentière, le Rioulan, la Roudoule, la Roya, la Siagne, la Siagnole, la Tinée, le Tuébi, la Valmasque, le Var, le Végay, la Vésubie et la Vionène.
Langues
L’Occitan ou langue d’Oc est la langue traditionnelle, employée sous 3 formes dialectales :
- le Niçart dans la commune de Nice et les communes environnantes ;
- le Provençal maritime à l'Ouest ;
- le Gavot dans le haut-pays, avec une variante, le mentonasque.
Le Ligure sous deux formes :
- le Monégasque, principalement autour de Monaco ;
- le Royasque à l'Est.
Jusqu'au milieu du XIXème siècle, l'Occitan et l'Italien sont les langues officielles. Le Français s’impose tardivement lors de l'unification linguistique de la France durant la IIIème République.
Histoire
Plusieurs sites témoignent d'occupations à l'époque Préhistorique. La grotte du Vallonnet, à Roquebrune-Cap-Martin, est un des plus anciens habitats connus en Europe, les sites de : Terra Amata à Nice, la grotte du Prince et les grottes de Grimaldi à Vintimille, la grotte de l'Observatoire à Monaco, la grotte du Lazaret à Nice, la grotte de Pie-Lombard à Tourrettes-sur-Loup, la grotte de la dame de Cavillon qui livre un squelette et neuf squelettes humains, vieux de 20 000 ans…
Les Grecs de Marseille fondent Nice (Nikaïa) sur la colline du château, et Antibes (Antipolis). Nice et Antibes appartiennent à Marseille.
En 154 avant J.-C., les Marseillais alliés aux Romains, auxquels ils sont alliés, remportent la victoire à Aegitna (entre la Siagne et le Var) contre les Oxybiens et les Décéates, qui attaquent Nice et Antibes. En 125 avant J.-C., ils se battent contre des Ligures qui attaquent Marseille.
En 117 avant J.-C., les Romains annexent la Gaule du Sud-Est, qui devient la Narbonnaise, première province romaine de Gaule correspondant à la Provence et au Languedoc.
L'empereur Auguste (-63/-14, portrait de gauche) impose l'autorité romaine aux peuples alpestres entre 25 et 13 avant J.-C. Le trophée de La Turbie est élevé en 6 avant J.-C., en son honneur. Il marque la frontière entre l'Italie et la Gaule.
La Province militaire des Alpes-Maritimes est créée en 7 avant J.-C., placée directement sous la dépendance de l'empereur. La ville de Cemenelum (Cimiez, quartier de Nice aujourd’hui) fondée en 13 avant J.-C., en devient la capitale. La province est traversée par la via Julia Augusta, qui relie l'Italie et l'Espagne, passe par Vence, Cemenelum, La Turbie et Vintimille.
Cemenelum, remplacée par Embrun comme capitale, tombe en décadence après la chute de l’Empire romain. Nice est alors un petit port grec, situé à l'écart de Cimiez et de la via Julia Augusta. Une présence chrétienne y est attestée en 314.
En 410, saint Honorat (+430) fonde le monastère de Lérins, qui demeure important pendant deux siècles environ. Le monastère est détruit par les Sarrasins vers 732, mais reconstruit 200 ans plus tard.
Au VIème siècle, les habitants de Cimiez se réfugient à Nice à cause des incursions sarrasines.
A la fin du IXème siècle, les Sarrasins s’installent à Fraxinet.
Un royaume de Bourgogne-Provence se forme puis se divise en États pratiquement indépendants : Savoie, Dauphiné et Provence.
En 949, mon ancêtre, Boson (910/968, portrait de gauche) est comte de Provence.
En 962, le pape couronne empereur du Saint-Empire, le roi de Germanie, Otton Ier dit le Grand (912/973). Le nouvel empire comprend une grande partie de la Francie médiane dont la Provence.
En 973, mon ancêtre Guillaume dit le Libérateur (955/993, portrait de droite), comte de Provence et fils de Boson, chasse les Sarrasins du massif des Maures.
Vers 1000, une forte communauté juive ou juiverie, est attestée à Grasse et reste importante jusqu'au XVIème siècle.
En 1130, Gênes implante des comptoirs dans le comté de Vintimille.
En 1176, le comte de Provence Alphonse Ier dit Le Troubadour (1157/1196) et les consuls de Nice signent un Traité important confirmant la libre élection et la juridiction des consuls. Grasse, Nice et Peille sont des villes de consulat mais Antibes reste soumise à l’autorité de son évêque.
Nice s'étend sur les replats Sud et Nord de la colline, à l'intérieur de remparts.
En 1191, Monaco est acquise par Gênes.
En 1215, les Génois construisent un château sur le rocher et s’y installent de façon permanente.
En 1227, le comte de Provence, Raymond-Bérenger V (1198/1245, statut de gauche) assiège Grasse et abolit le consulat, puis prend Nice en 1229 et met fin à la présence génoise dans la ville, un viguier assume les pouvoirs et représente le comte.
Le port de Villefranche est fondé en 1295.
En 1258, Charles Ier d'Anjou (1227/1285) achète plusieurs communes à Guillaume VI dit Guillaumin (+1259), au comte de Vintimille, dont Sospel, Breil et Saorge.
Le territoire de Monaco appartient aux Grimaldi, riche famille de Gênes, de 1297 à 1301, de 1331 à 1337, puis à partir de 1419. Au XIVème siècle, Menton et Roquebrune, tenues par Gênes, sont incluses dans la seigneurie de Monaco.
La ville de Nice est composée de deux agglomérations distinctes : la ville basse des négociants, des artisans et des ouvriers ; la ville haute des clercs et des notables. Les deux villes sont entourées de remparts et communiquent par trois portes.
De 1348 à 1353, la Peste Noire sévit.
Après la mort de la reine Jeanne Ière de Naples (1326/1382, portrait de gauche), des guerres de succession ont lieu en Provence jusqu’en 1388, entre son cousin Charles III de Naples dit Le Petit (1345/1386), comte de Duras qui l’a fait assassiné, et Louis Ier d'Anjou (1339/1384). Jean Grimaldi (+1445) baron de Bueil, joue un rôle décisif : nommé gouverneur des régions de Provence par Charles de Duras, il le trahit et s'entend avec le comte de Savoie. En 1391, les syndics de Nice prêtent hommage au comte de Savoie, Amédée VIII de Savoie dit Le Pacifique (1383/1451) qui réprime plusieurs troubles entre 1395 et 1400.
En 1419, le comte de Provence Louis III d'Anjou (1403/1434) renonce à revendiquer la région de Nice et reconnaît à la Savoie ses droits sur la ville.
En 1435, Amédée VIII de Savoie décide de faire de la colline de Nice une place-forte militaire. La ville haute est remplacée par une forteresse. La ville basse est entourée de murailles fortifiées.
Dans la région de Grasse et d'Antibes, les troubles et les épidémies des XIVème et XVème siècles font de certaines paroisses des lieux inhabités. Le repeuplement commence à La Napoule en 1461, Saint-Laurent en 1468, Biot en 1470, Vallauris en 1506 et Valbonne en 1519.
En 1481, le comte Charles III de Provence (1446/1481) meurt sans héritier et lègue la Provence au roi Louis XI dit Le Prudent (1423/1483). La Provence devient française et le Var devient une frontière entre la France et la Savoie. Les systèmes défensifs d'Antibes et de Nice sont renforcés. En 1526, les terres neuves de Provence deviennent le comté de Nice.
Au XVIème siècle, Nice est entrainée dans la guerre opposant les rois François Ier (1494/1547) puis Henri II (1519/1547) à l'empereur Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558). François Ier fait alliance avec le sultan ottoman Soliman le Magnifique (1494/1566), Nice est assiégée en 1543 par les Français (sur terre) et les Ottomans (sur mer). Les troupes du duc de Savoie Charles II (1486/1553) libèrent les niçois de l’armée franco-turque.
En 1544, le roi François Ier renonce à ses prétentions sur le comté de Nice par le Traité de Crépy-en-Valois.
En 1559, le duc de Savoie Emmanuel Philibert (1528/1580) renforce les défenses du château de Nice, fait construire la citadelle de Villefranche-sur-Mer, le fort du mont Alban et installe des forts pour assurer la sécurité sur le littoral contre les pirates.
En 1593, son fils, le duc Charles Emmanuel Ier (1562/1630) fait construire une route de Turin à Nice par Tende.
Les rois de France améliorent le système défensif d'Antibes. Le Fort Carré est terminé vers 1588, ses bastions entourent un élément plus ancien, la tour Saint-Laurent, achevée sous le roi Henri II.
En 1589, Grasse, qui a affirmé sa fidélité à Henri IV, est assiégée puis occupée par les Ligueurs, qui demandent une aide au duc de Savoie Charles Emmanuel Ier qui intervient en 1590. Il occupe Antibes, Saint-Paul, Grasse, Cannes et prend Aix-en-Provence.
En 1591, les Français rejettent les Savoyards et envahissent le comté de Nice par le Nord. Ils sont arrêtés à Saint-Martin-du-Var et Aspremont par Annibal Grimaldi (1557/1621), comte de Beuil et gouverneur de Nice.
De 1592 à 1595, les Savoyards occupent à nouveau Grasse et Vence.
L'abjuration du roi Henri IV (1553/1610) et la nomination de Charles de Lorraine (1571/1640) duc de Guise, qui est Ligueur, comme gouverneur de Provence poussent Charles Emmanuel Ier à se retirer.
En 1612, des ports francs, à Nice et Villefranche, sont institués et en 1614, le Consulat de la mer et le Sénat de Nice sont créés.
En 1621, le comte de Beuil, Annibal Grimaldi, gouverneur de Nice, trahit le duc de Savoie, condamné à mort, il est exécuté, ses forteresses sont rasées et ses terres distribuées à la nouvelle noblesse niçoise.
La guerre reprend entre la France et la Savoie. La paix est signée en 1631. Des Espagnols, venus aider la Savoie, restent à Nice et à Villefranche pendant 12 ans.
En 1635, pendant la guerre de Trente Ans, la flotte espagnole attaque les garnisons de Sainte-Marguerite et de Saint-Honorat, qui se rendent. En 1637, les Français attaquent les Espagnols et reprennent les îles de Lérins.
En 1641, Honoré II Grimaldi (1597/1662, portrait de gauche), seigneur et premier prince de Monaco, fait alliance avec la France.
Au XVIIème siècle, l'art baroque religieux se développe. De nombreuses églises sont construites : l'église Saint-Jacques dite du Gesu à Nice est construite par les Jésuites de 1605 à 1640 ; la cathédrale Sainte-Réparate, rebâtie en 1650, est consacrée en 1699 ; l'église Saint-Michel de Menton est construite de 1619 à 1675 ; et l'église Saint-Michel de Sospel est édifiée en 1641… Le palais Lascaris à Nice, construit à partir de 1650, est représentatif de l'art baroque civil.
De 1688 à 1713, la guerre reprend entre la France et la Savoie. Victor Amédée II de Savoie dit Le Renard de Savoie (1666/1732) mène une politique anti-française. Il obtient la Sicile en 1713 et l'échange contre le royaume de Sardaigne en 1720.
Les défense d'Antibes sont renforcées sous le roi Louis XIV (1638/1715). D'importantes murailles sont construites autour de Nice.
En 1691, les troupes françaises, dirigées par le maréchal Nicolas de Catinat de la Fauconnerie (1637/1712), s'emparent des citadelles de Villefranche, du Mont-Alban et de Saint-Hospice. Les troupes françaises font ensuite la conquête du comté de Nice.
En 1696, par le Traité de Turin, le roi Louis XIV rend toutes ses conquêtes à Victor Amédée II, qui fait réparer le château de Nice endommagé, mais la guerre reprend en 1705. Louis XIV fait raser l'ensemble du château et des fortifications qui entourent la ville basse, ainsi que les forteresses de Saint-Hospice et de La Turbie. Le fort du mont Alban et la citadelle de Villefranche sont épargnés. Le comté de Nice est occupé jusqu'à Sospel mais la vallée de la Roya, défendue par le fort de Saorge, résiste. En 1707, Victor Amédée II lance une contre-offensive et reprend Nice. Antibes résiste mais la campagne subit des pertes importantes. Biot est pillée et incendiée, une centaine de personnes sont massacrées dans l'église de Vallauris. Victor Amédée II est arrêté devant Toulon et bat en retraite. Le comté de Nice est à nouveau occupé par les troupes françaises jusqu'à Sospel.
L'hiver 1708-1709 est très rigoureux et le gouverneur français de Nice procède à des distributions quotidiennes de pain aux habitants.
Le Traité d'Utrecht, en 1713, rend à la Savoie tous les territoires occupés dans le comté de Nice.
Entre 1719 et 1772 le duché de Savoie, devenu en 1720 royaume de Piémont-Sardaigne, se dote à Villefranche d'un port royal, la Darse de Villefranche-sur-Mer.
La Guerre de Succession d'Autriche éclate en 1744, la contre-offensive austro-piémontaise a lieu en 1746. Les Français sont chassés du comté et les Piémontais occupent la Provence. Grasse, Cannes et les îles de Lérins sont occupées quelques mois. Antibes résiste.
Victor Amédée II entreprend d'importantes réformes.
En 1729, le collège des Jésuites est fermé et des écoles royales sont créées à Nice et à Sospel. Une Ecole de Médecine est ouverte à Nice. Le port de Nice est modernisé. Le chemin de Rauba Capeù est construit pour relier la ville au port. La route entre Nice et Turin est rendue carrossable de 1780 à 1788.
En 1706, la destruction du château et des murailles de Nice, marque la fin du rôle militaire de la ville qui, s'étend et s'embellit.
En 1736, l'église Saint-François-de-Paule est construite à Nice ainsi que les terrasses au bord de la mer pour servir de lieu de promenade et la place Victor Amédée II (aujourd’hui place Garibaldi).
À la fin du XVIIIème siècle, en Provence orientale, la ville la plus importante est Grasse, avec 9500 habitants en 1765 ; Cannes compte 3550 habitants et Antibes 3450 habitants. Dans le comté de Nice, la ville la plus importante est Nice, avec 16500 habitants en 1755 ; Sospel compte 4100 habitants et Villefranche-sur-Mer 3500 habitants. La population de Monaco est estimée à 1000 habitants et celle de Menton à 3000.
Dès 1789, des émigrés français, surtout des nobles et des prêtres provençaux, arrivent à Nice. En septembre 1792, ils sont environ 2 000.
En 1790, la Constituante supprime les divisions administratives de l'Ancien Régime. La région de Grasse fait partie du département du Var. Grasse est chef-lieu du département de 1793 à 1795. Le pays grassois est divisé en deux districts : Grasse et Saint-Paul.
En avril 1792, la guerre éclate entre la France et l'Autriche. Les troupes françaises commandées par le général Jacques Bernard Modeste d'Anselme (1740/1814) s'installent à Saint-Laurent.
En décembre 1792, la plupart des communautés contrôlées par les Français votent par plébiscite leur réunion à la France. Le département des Alpes-Maritimes est créé en février 1793. La principauté de Monaco, envahie par les Français, lui est rattachée.
Par le Traité de Paris de 1796, le roi de Piémont-Sardaigne renonce au comté de Nice.
En 1800, le département est divisé en 3 arrondissements : Nice, Puget-Théniers et Monaco.
En 1805, la France annexe la République Ligurienne (Gênes). La partie la plus occidentale de ce territoire, jusqu'à la rive droite du Taggia, est rattaché au département des Alpes-Maritimes. Ce dernier compte 3 arrondissements : Nice, Puget-Théniers et San Remo.
Les travaux de la route de la Grande Corniche, qui doit relier Nice à Gênes, comment en 1805.
En 1814, la France renonce au département des Alpes-Maritimes et le conseil municipal de Nice se rallie à la monarchie piémontaise. La principauté de Monaco est restaurée et placée sous le protectorat de la France.
En 1815, l’arrondissement de Grasse (Var) est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818. Le comté de Nice est confirmé au roi de Piémont-Sardaigne, qui reçoit en plus le protectorat de Monaco.
La République de Gênes est supprimée et annexée au Piémont-Sardaigne.
Le 1er mars 1815, Napoléon Ier venant de l'île d'Elbe, débarque à Golfe-Juan, il bivouaque devant Cannes.
En 1821, le roi de Sardaigne et duc de Savoie, Victor Emmanuel Ier (1759/1824) abdique en faveur de son frère, Charles Félix dit Le Bien Aimé (1765/1831).
En 1825, le Pont-Neuf est construit sur le Paillon à Nice.
Cannes devient à son tour une ville de séjour hivernal et aristocratique et en 1843, Cannes compte une colonie britannique de 25 familles.
En 1834, le choléra atteint les régions méditerranéennes.
À Monaco, le prince Florestan Ier (1785/1856) doit fait faire au mécontentement grandissant de la population. En 1847, des troubles ont lieu à Menton. Des bourgeois mentonnais créent une commission provisoire de gouvernement qui proclame la déchéance des Grimaldi et l'érection de Menton et de Roquebrune en villes libres placées sous la protection de la Sardaigne.
En 1860, le comté de Nice est remis à la France, le département des Alpes-Maritimes est créé. Le nouveau département des Alpes-Maritimes est composé de 3 arrondissements : Nice, Puget-Théniers et Grasse, ce dernier est détaché du département du Var.
En 1861, le prince de Monaco abandonne ses droits sur Menton et Roquebrune contre un dédommagement.
La Basse Corniche est ouverte en 1862. Le pont sur le Var est construit de 1862 à 1864. Le train arrive à Nice en 1864 et à Menton en 1869.
De 1870 à 1914, la période et marquée par l'essor de l'activité touristique, un tourisme essentiellement hivernal et très aristocratique. L'hôtellerie se développe. Le nombre d'hôtels, à Nice, passe de 35 en 1861 à 130 en 1900 puis 200 en 1914. Cannes devient la station la plus élégante. Les premiers travaux d'aménagement de la Croisette sont réalisés entre 1865 et 1872. Le casino de la Croisette est inauguré en 1907 et l’hôtel Carlton en 1912 (photo de droite). Les hivernants arrivent aussi à Menton. À partir de 1880, ils font construire des villas dans la baie de Garavan et au cap Martin. Antibes, en revanche, reste à l'écart. Ses murailles sont détruites de 1894 à 1900. La ville compte, en 1914, quelques centaines d'hivernants seulement.
Pendant la Première Guerre mondiale, le littoral, se transforme en centre d'accueil pour les réfugiés et les blessés. De nombreux hôtels sont transformés en hôpitaux.
Après la guerre, le tourisme change et la clientèle aristocratique est remplacée par la bourgeoisie. Le standing des hôtels baisse. Les grands palaces connaissent d'importantes difficultés. Juan-les-Pins ouvre un casino en 1928, le Palais de la Méditerranée en 1929 à Nice.
La saison d'été se développe au détriment de la saison d'hiver, tandis que le tourisme populaire voit le jour grâce aux congés payés, à partir de 1936.
Durant la seconde Guerre Mondiale, le département est particulièrement touché en raison de l'entrée en guerre de l'Italie qui engage les hostilités contre la France le 10 juin 1940. Bénito Mussolini (1883/1945) espère récupérer Nice et la Savoie, mais les troupes françaises contiennent les troupes italiennes. Les Alpes-Maritimes font partie de la zone libre, sauf les communes d'Isola et de Fontan partiellement occupées, et la ville de Menton en totalité, qui sont annexées de fait.
À la suite du débarquement des Alliés au Maroc et en Algérie, les Alpes-Maritimes sont occupées par l’Italie fasciste de novembre 1942 à septembre 1943. C'est la fin de la zone libre. Plus de 3000 Juifs fuyant les Allemands, s'installent dans le département. Les Italiens s'opposent à leur arrestation et facilitent leur fuite vers l'Italie.
Après la capitulation de l'Italie en 1943, les Allemands pénètrent dans les Alpes-Maritimes et remplacent les Italiens. Les alliés bombardent le département. Le pont du Var est touché plusieurs fois entre novembre 1943 et août 1944. Saint-Laurent-du-Var est particulièrement endommagée. La gare de marchandises de Saint-Roch, à Nice, est bombardée en 1944. Les Allemands détruisent le casino de la Jetée-Promenade de Nice.
Les Américains débarquent en Provence le 15 août 1944. Ils pénètrent le 25 août à Cannes et à Grasse, et le 26 à Antibes, Cagnes et Vence. Nice se libère elle-même le 28 août et les Américains entrent dans la ville le 30. La majeure partie du département est libérée le 6 septembre 1944.
Le tourisme reprend lentement et il faut attendre 1948 pour retrouver un niveau comparable à celui de 1938. Le département se relève difficilement des dommages causés par la guerre. Le premier festival international du film de Cannes a lieu en 1947.
Un tourisme de masse apparait à partir des années 1955-1960. Le premier port privé, le port Canto, est construit à Cannes en 1964. La station de ski d'Isola 2000 est ouverte en 1971. De nouveaux palais des congrès sont construits à Monaco en 1978, Cannes en 1982 et Nice en 1984. Les casinos, en revanche, connaissent une période de crise. Le Palais de la Méditerranée à Nice ferme en 1978.
L'arrivée des Pieds-Noirs, à partir de 1962, modifie profondément la population locale.
Tourisme
Le bord de mer, où réside l'essentiel de? la population, est une des régions les plus prisées. ?Les principales stations balnéaires d'Ouest en Est : Théoule-sur-Mer, Cannes , Antibes-Juan-les-Pins, Nice et Menton.?
En montagne, le ski et la randonnée : Saint-Étienne-de Tinée (Auron), Beuil, Péone (Valberg), Saint-Martin-Vésubie, Isola, Gréolières, Peïra-Cava, col de Turini, Turini-Camp d'argent (massif de l'Authion).
Les villes de congrès : Cannes avec son Palais des Festivals et des Congrès et Nice avec Acropolis.
La richesse artistique et culturelle : nombreux musées d'arts et d'histoire.
Nice compte de nombreuses plages longeant la promenade des Anglais, voie principale du bord de mer.
A Cannes, la promenade de la Croisette longe le bord de mer (image ci-contre).?
Le parc national du Mercantour et ses 7 vallées, Bévéra, Cians, Roya, Tinée, Vésubie, mais aussi ses villages perchés, s’étend sur le département pour les trois quarts de son étendue.?
Patrimoine
Parmi le très important patrimoine bâti du département :
Le château de Roquebrune-Cap-Martin appelé aussi château Grimaldi est une fortification médiévale édifiée, à la fin du Xème siècle, par Conrad d’Ivrée (938/1001) premier comte de Vintimille, ?et fils de mon ancêtre Bérenger II d’Ivrée (900/966) et de son épouse Willa d’Arles (912/966), pour empêcher les Sarrasins de s'établir dans la région.?
Après être passé au pouvoir des comtes de Provence et de la république de Gênes jusqu'en 1395, il appartient pendant plusieurs siècles aux Grimaldi qui remanient les constructions et introduisent l'artillerie dans la défense. À l'origine, le château était une forteresse réunissant dans une même enceinte, percée de six portes fortifiées, le donjon (le plus vieux de France) et le village.
Au XVème siècle, le donjon prend la dénomination de château et le reste de la forteresse devient le village qui, jusqu'aujourd'hui, conserve intact son caractère médiéval : ruelles étroites couvertes de voûtes romanes, vieilles maisons dont les murs moussus sont encore garnis de lierre et de pariétaires.
La voute de la salle des réceptions et des cérémonies féodales du 1er étage s’écroule en 1506 après un incendie. Elle est restaurée en 1528 et remplacée par un plafond lambrissé. Elle est de nouveau incendiée en 1597 par des boulets de canons du duc de Guise et le plafond n’est plus reconstruit.
Le château est habité jusqu'en 1800. Il est ensuite vendu à cinq citoyens de Roquebrune.
Il est inscrit aux Monuments Historiques en 1927.?
La Co-cathédrale (1) Saint-Michel de Sospel est située sur une place bordée de maisons aux arcades du Moyen Âge.
En 1229, la population de Sospel est répartie entre trois paroisses, dont celle de Saint-Michel. L'église possède un clocher roman lombard du XIème siècle. Il comprend un haut soubassement de la fin du XIIème siècle percé dans sa partie supérieure par une baie étroite et haute sur les faces. Il est couronné par un bandeau en dents d'engrenage et surmonté par deux étages se terminant par une flèche pyramidale du XIIIème siècle.
L'église devient cathédrale en 1378 quand la ville prend parti pour le pape d'Avignon contre l'antipape de Rome, pendant le grand schisme d'Occident, jusqu'en 1411.
Lors de l'épidémie de peste de 1632, la population de Sospel fait le vœu de reconstruire l'église, ce qui est fait de 1641 jusqu'en 1672.
En 1762, des embellissements sont apportés sur le second étage de la façade de l'église et son fronton. Elle est la plus grande église des Alpes-Maritimes.
Elle est restaurée en 1888 à la suite du tremblement de terre de 1987 qui a secoué la Provence orientale et la Ligurie.
L'église est classée Monument Historique le 18 avril 1951.
Le Trophée des Alpes de La Turbie est élevé en l'honneur de l'empereur romain Auguste au point haut de la via Julia Augusta. Il relate indirectement la soumission de 23 à 13 avant J.-C. des derniers peuples celto-ligures indépendants qui peuplent les massifs alpins entre Narbonnaise et Gaule cisalpine.
Ce trophée n'a aucune vocation militaire et aucun rôle de refuge ou de fortification. Il marque la frontière entre l'Italie et la Narbonnaise, plus tard repoussée au fleuve Var. Cependant, entre le XIIème et le XVème siècle, le trophée devient forteresse et les maisons sont rattachées au mur d’enceinte.
En 1705, Louis XIV ordonne la destruction de toutes les forteresses de la région, et le fait ainsi partiellement exploser. Le trophée devient alors une véritable carrière, et ses pierres servent entre autres à la construction de l'église Saint-Michel du vieux village.
En 1865, les vestiges sont classés au titre des Monuments Historiques.
Vers 1934, il est restauré grâce au mécénat d'un philanthrope américain qui passe ses hivers à Monte-Carlo.
Dans ce département, pas d’ancêtre connu
mais mon installation dans la ville de Menton fin 2019
Arrondissements et cantons du département (2015)
Notes :
(1) Une église cocathédrale est, dans l'Église catholique, une église à laquelle le Saint-Siège a concédé le rang de cathédrale, et au sein de laquelle se trouve, une cathèdre, siège de l'évêque diocésain, alors qu'elle n'est pas ou plus le siège d'un diocèse.
Notes :
(1) Une église cocathédrale est, dans l'Église catholique, une église à laquelle le Saint-Siège a concédé le rang de cathédrale, et au sein de laquelle se trouve, une cathèdre, siège de l'évêque diocésain, alors qu'elle n'est pas ou plus le siège d'un diocèse.
Date de dernière mise à jour : 16/04/2020