Rennes-le-Château
La commune fait partie du Massif des Corbières, un chaos calcaire formant la transition entre le Massif Central et les Pyrénées, en région Occitanie, à 99 kms de Toulouse, à 150 kms de Montpellier et à 45 kms de Carcassonne.
Son territoire relève de l'ancien comté carolingien du Razès, dont l'oppidum, dénommé Rhedae, se trouve à l'emplacement du bourg.
Le bourg central du village, très resserré, essentiellement composé de maisons assez anciennes, est juché sur un piton rocheux dominant la région naturelle du Razès, les vallées de l'Aude et de la Sals, affluent de l'Aude.
Les communes limitrophes sont : Bugarach, Couiza, Espéraza, Granès, Rennes-les-Bains, Saint-Just-et-le-Bézu et Sougraigne.
Toponymie
Le nom du village, ainsi que celui de Rennes-les-Bains voisin, est attesté sous les formes Redae en 1002 ; Redez en 1067 ; Redes en 1070 ; Rezae en 1258 ; Rennas (sans date) ; Rehennes du XVème au XVIème siècle ; Redis, Rénes en 1647.
L'historien Raymond Lizop (1879/1969) fait remonter le pagus carolingien du Razès à une tribu gauloise tributaire des Volques Tectosages, les Redae ou Redonae, dont il trouve la trace dans la toponymie celtique marquée du Razès.
Le-Château s'explique par la présence d'un ouvrage défensif attesté dès le XIème siècle.
Hydrographie
La rivière : La Blanque, traverse la commune en limite avec le territoire de Sougraigne. Elle est un affluent gauche de la Sals ret un sous-affluent de l'Aude.
Quelques ruisseaux : le ruisseau de Couleurs, le ruisseau des Coumeilles, le ruisseau de Fagoustre, le ruisseau des Gascous (ou des Boudous), le ruisseau de la Valdieu.
Tous ces ruisseaux appartiennent au bassin versant de l'Aude, fleuve côtier qui se jette dans le Golfe du Lion (mer Méditerranée), près de Narbonne, ainsi que celui de la Sals, petite rivière et affluent de ce même fleuve.
Histoire
Le village fait l'objet d'une occupation importante à la fin du Néolithique (découverte de plusieurs stations chasséennes datant de 4200 à 3500 avant J.-C..
La fondation de l'oppidum de Rennes-le-Château remonte au début de l'âge du fer (du VIIIème au VIIe siècle avant J.-C.). Il est possible que la tribu celte des Volques Tectosages, dont le foyer se situe dans le Toulousain, soit à l'origine de sa fondation, lui donnant alors le nom de Rhedae en y créant la nouvelle capitale politique de leur territoire qui devient le Pagus Redensis ou Pays de Razès. Plusieurs facteurs détermine vraisemblablement l'implantation d'une agglomération protohistorique sur ce site, à commencer par son emplacement géographique remarquable contrôlant l'important carrefour naturel formé par la confluence de l'Aude et de la Sals ; par sa position de belvédère offrant un panorama découvert sur 360° et la présence d'importants gisements métallifères (cuivre et fer) dans les proches environs (Cardou, Blanchefort) ; et par l'exploitation des sources salées de la Sals. Comme la plupart des oppida, le site est également choisi en raison de critères topographiques : hauteur sommitale relativement plane pourvue de défenses naturelles.
Durant le haut Moyen Âge, à l'époque de mon ancêtre l'empereur Charlemagne (747/814, portrait de gauche), le rôle politique de la cité de Rhedae est attesté par un poème de l’évêque Théodulf d’Orléans (755/820), issu d'une famille de l'aristocratie gothique qui, en 798, envoyé en Septimanie (2) par Charlemagne comme missus dominicus (3) avec Leidrade (745/821), futur archevêque de Lyon, cite le bourg parmi les chefs-lieux des Pagi Audois.
En 1170, Rhedae appartient au comté de Carcassonne, mais le roi d'Aragon, Alphonse II (1157/1196, portrait de droite) qui revendique le Razès, lance une offensive et détruit en partie l'ancienne ville et ses fortifications. Durant cette même période, les Cathares commencent à s'installer et à prêcher dans toute l'Occitanie et notamment dans le Razès.
En 1207, la croisade contre les Albigeois débute et Rhedae, au cœur du Pays Cathare, voit la région s'embraser. Simon IV de Montfort (1170/1218) prend et détruit le château de Coustaussa, mais ne semble pas s’intéresser à Rhedae.
En 1293, Pierre II de Voisins, fils du précédent, remet en état les fortifications de Redhae : la ville compte quelques centaines d'habitants et reste encore de taille importante pour l'époque. Commence alors une période de prospérité.
À la fin du XIIIème siècle, un petit groupe de Templiers s'installe au Razès près de Rennes-le-château. Le 13 octobre 1307, lorsque les soldats du roi Philippe IV dit le Bel (1268/1314) arrêtent les Templiers, ceux du Razès ne sont pas inquiétés, peut-être parce qu'à cette époque ils dépendent de la Commanderie du Mas Deu, en territoire aragonais...
Vers 1361, Henri II de Trastamare (1334/1379, portrait de gauche), roi de Castille, à la tête d'une bande de pillards surnommés les routiers aragonais, ravage et pille le Razès. Ils mettent le siège devant Rhedae, qu'ils prennent et détruisent ne laissant derrière eux que des ruines. L'antique ville disparaît. Sur le plateau, restent quelques bâtisses épargnées et la structure du château qui a résisté à la destruction. La ville ne retrouve jamais son importance et, dépourvu de fortifications, le lieu laisse place à un village nettement plus modeste.
Vers 1531, de nouvelles idées religieuses sont prêchées et en 1558 de nombreuses troupes armées de confession protestante existent dans la plupart des villes situées autour de Rennes-le-Château. Des massacres sont perpétrés entre 1560 et 1562.
En 1578, une grande partie de l'église du village s'effondre sous les coups des calvinistes qui se sont provisoirement rendus maîtres du village.
Vers 1883, une délibération du Conseil Minicipal note que le clocher de l'église est lézardé sur ses quatre faces et que la toiture de l'édifice et du presbytère nécessitent une réfection complète. Cette délibération indique également que si la commune a assuré le financement de quelques travaux d'urgence, celle-ci, associée au Conseil de Fabrique local, demande une subvention de l'État pour l'achèvement des travaux, ainsi que pour le remplacement du maître-autel.
L'histoire contemporaine de Rennes-le-Château est liée à l'arrivée en 1885 de l'abbé Bérenger Saunière (1852/1917, voir § Chronique Communale) qui, par ses constructions et ses aménagements, modifie profondément la physionomie architecturale et la vie des habitants de ce petit village totalement inconnu hors de sa région voire hors de son canton. Saunière).
Les seigneurs et gens de la noblesse
Les comtes de Razès
Le premier comte particulier en titre du Razès dont le nom nous soit parvenu est celui de Guillaume de Gellone, valeureux compagnon de Charlemagne qui participa, en 778, à la bataille de Roncevaux, aux côtés de Roland. Celui-ci administra un territoire libre de toute présence sarrasine et indépendant du comté de Narbonne. Ensuite, c'est Berà, que l'on dit fils de Guillaume de Gellone, qui porta le titre.
Au IXe siècle, le comté du Razès est divisé au profit de puissances locales. Vers 950, les terres immédiatement au sud de Rennes-le-château sont soumises aux comtes de Cerdagne, tandis que Rennes continue d'appartenir aux comtes de Carcassonne-Razès.
Entre 1068 et 1070, les comtés du Razès et de Carcassonne sont achetés par les comtes de Barcelone qui placent à Rennes un vicomte nommé Raimon Gausbert44. Cependant, les vicomtes Trencavel parviennent à prendre la région à leur compte.
Les vainqueurs de la croisade des Albigeois (de 1209 à 1229) se partagent les domaines des seigneurs vaincus et le comté du Razès est attribué en partie à Pierre Ier de Voisins (1177/1233) lieutenant de Simon IV de Montfort.
La famille de Voisins reste maître de ce qui devient Rennes-le-Château, au fil du temps, jusqu'en 1361.
Le comté de Razès passe en 1422 à la maison d'Hautpoul, originaire d'Aussillon près de Mazamet, par le mariage de Pierre-Raymond d'Hautpoul avec Blanche de Marquefave, fille de Jeanne de Voisins, descendante de Pierre II de Voisins à qui le Razès avait été inféodé en 1230
François d'Hautpoul (1689-1753) releva le titre de marquis de Blanchefort tombé en désuétude, que lui apporta en dot son épouse Marie de Nègre d'Ables (1714-1781), dame de Niort, de Roquefeuil et de Blanchefort49.
Lors de la Révolution française, le marquis Paul-François-Vincent de Fleury, héritier des Hautpoul-Blanchefort, après son mariage avec Anne-Gabrielle-Élisabeth d'Hautpoul-Blanchefort, dernier seigneur des lieux, émigra en Espagne avec ses trois enfants et son chapelain, l'abbé Antoine Bigou. Cependant, un de ses fils, Paul Urbain de Fleury, racheta son domaine (et les établissements thermaux) le 27 floréal an IV, lorsque ces propriétés furent vendues comme biens nationaux. Après de nombreuses vicissitudes, les biens et les propriétés de la famille d'Hautpoul furent vendus aux enchères le 7 juin 188950.
À la création des départements et des cantons en France par le décret du 22 décembre 1789, Rennes-le-Château est intégrée dans le canton d'Arques, puis, ensuite, dans le canton de Couiza qui fut créé le 6 janvier 1805 sur les débris du canton d'Arques qui fut, alors, supprimé51.
Chronique communale
La célébrité de la commune
Elle est dûe à l'abbé Bérenger Saunière qui entreprend, à ses frais, des travaux de rénovation et d'embellissement de l'église et de ses abords. Malgré l'absence de preuves historiques, divers auteurs émettent l'idée qu'il aurait trouvé un trésor en 1885, dont l'origine et la nature exactes sont inconnues. De fait, il subit une suspense a divinis (1) à la suite de l'enquête pour trafic de messes engagée contre lui par sa hiérarchie, punition grave pour un prêtre à toute époque. Bérenger Saunière a du mal à s'expliquer, refusant de donner à ses supérieurs des justifications claires et détaillées sur l'origine de sa fortune.
Conséquence, Rennes-le-Château connaît un afflux croissant de touristes depuis la fin des années 1960.
L'abbé Bérenger Saunière, son domaine
Officiellement nommé le 22 mai 1885, il arrive en juin pour prendre son office.
En 1891, après avoir été quelques mois suspendu de sa cure par le ministre des Cultes du Gouvernement, pour ses opinions politiques antirépublicaines déclarées en chaire, l'abbé décide, à son retour, d'entreprendre des travaux de rénovation de son église. Ces travaux s'échelonnent sur plusieurs années entraînant une soif d'embellissements toujours plus variés et somptueux. Il entreprend dans la décennie suivante, à titre personnel et au nom de sa servante Marie Dénarnaud, la construction, à proximité immédiate de la petite église, d'un ensemble monumental : une tour néogothique, dénommée tour Magdala, dotée d'une terrasse qui la relie à une construction en verre ; une villa de style Renaissance appelée villa Béthanie ; un grand parc, serre et jardin abritant de nombreuses plantes exotiques.
Certaines rumeurs avancent l'hypothèse qu'il a découvert un trésor, mais, à ce jour, aucune preuve matérielle d'une telle découverte. Le seul fait historique avéré, lié à son enrichissement, est un trafic de messes et le pillage de quelques tombes du cimetière communal. La légende indique également qu'il aurait trouvé de mystérieux parchemins. La nature de ses hypothétiques découvertes et l'origine de sa probable fortune sont le sujet de nombreuses thèses à l'origine de la légende du trésor de Rennes-le-Château.
En 1910, Mgr Paul Félix Beuvain de Beauséjour (1839/1930), évêque de Carcassonne, lui intente un procès canonique qui entraîne la déchéance des fonctions sacerdotales de Bérenger Saunière en 1911.
En 1913, l'abbé connait des difficultés financières qui l'obligent à contracter un prêt de 6000 francs auprès du Crédit Foncier.
Le 22 janvier 1917, Bérenger Saunières meurt, son ancienne servante Marie Dénarnaud hérite de ses biens. Même si elle est évoquée dès l'origine comme étant la seule propriétaire des terrains et des bâtiments de l'ensemble du domaine, notamment de la Villa Bethania, il reste des zones d'ombre, non quant à la réalité de cet héritage, mais dans la nature même de cette transmission de propriété. Elle est l'unique résidente du domaine durant plus de 30 ans et le cède à l'homme d'affaires perpignanais Noël Corbu (1912/1968), en échange de ce qui s'apparente à une rente viagère annuelle. Elle décède en 1953.
Noël Corbu, désormais seul propriétaire, transforme alors la villa Bethania en hôtel-restaurant dénommé L'hôtel de la Tour et pour attirer un maximum de touristes, embellit la légende de l'enrichissement de l'abbé par l'entremise d'un journaliste qui publie trois articles dans son quotidien La Dépêche du Midi en 1956. Noêl Corbu, interwievé, raconte de façon affirmative, mais sans le prouver, que l'abbé a découvert un trésor enfoui en 1249 sous son église par Blanche de Castille pour mettre à l'abri la cassette royale de l'avidité de vassaux opprimés, alors que le roi est parti en croisade.
En 1961, la presse nationale et la télévision française (RTF Télévision) finissent par s'intéresser au mystère. Un reportage La roue tourne est diffusé sur le sujet. Dans le courant de l'année 1962, le journaliste et essayiste Robert Charroux, publie un livre sous le titre Trésors du monde enterrés, emmurés, engloutis, dont une partie est consacrée à sa chasse au trésor de Rennes-le-Château, ce qui provoque un nouvel afflux de chercheurs de trésors, déjà bien nombreux sur les lieux, de mystificateurs de tout poil, en mal de sensationnalisme et de notoriété. La municipalité prend alors un arrêté interdisant les fouilles sur son territoire le 28 juillet 1965.
Pierre Plantard
Cette renommée et ce battage médiatique finissent par attirer l'intrigant dessinateur Pierre Plantard, initiateur d'une association créée en 1956 à Saint-Julien-en-Genevois, en Haute-Savoie et dénommée « Prieuré de Sion », du nom d'une colline située au nord d'Annecy. Dès que cette histoire de trésor « caché » commence à s'ébruiter et prend une tournure plus nationale, notamment grâce aux journaux, à la radio, puis la télévision, cet homme, reconnu, plus tard, comme un mystificateur, vient effectuer quelques visites et diverses fouilles dans le petit bourg occitan de Rennes-le-Château au début des années 196087.
Pierre Plantard finit par rencontrer l'aubergiste Noël Corbu, et élabore durant cette période, avec l'aide éclairée de l'humoriste et comédien, Philippe de Chérisey, plusieurs documents dont « Les descendants mérovingiens ou l’énigme du Razès Wisigoth » ainsi que « Les Dossiers secrets d'Henri Lobineau » déposés anonymement à la Bibliothèque nationale de France. Ces textes suggèrent, sans pouvoir le prouver par une quelconque source historique vérifiée et authentifiée, que la monarchie française (descendante en droite ligne des rois Mérovingiens) aurait survécu en la personne du dénommé Pierre Plantard, comme dernier représentant, et qu'elle serait, en outre, liée aux prétendus « mystères du Pays de Razès » et, plus précisément, de Rennes-les-Bains et de Rennes-le-Château, ainsi qu'au fameux « Prieuré de Sion », désormais présenté comme une société secrète prétendument créée durant le Moyen Âge88.
Le dessinateur Pierre Plantard, associé à ce comparse (acteur assez connu à l'époque sous le nom de scène d'Amédée), grand amateur de blagues et de calembours, finit par entrer en contact avec l'écrivain Gérard de Sède, noble authentique et intéressé par l'ésotérisme et la pseudohistoire ; la rencontre de ces trois hommes aboutit à la rédaction en 1967 du best-seller « L'Or de Rennes », ouvrage uniquement signé par Gérard de Sède, qui crée notamment la légende du contenu supposé des fameux parchemins et qui popularise les mythes du trésor de Rennes-le-Château. Ce livre, aux sources très controversées, mais au succès national, ouvre la voie à une nouvelle forme d'ésotérisme très particulière, car novatrice et populaire mais assez déroutante, et qui est reprise ensuite par d'autres auteurs, encore plus imaginatifs89. Dans ses dernières années, Gérard de Sède devient plus critique sur la question de Rennes-le-Château, notamment en écrivant un nouvel ouvrage dénommé : Rennes-le-Château - Le dossier, les impostures, les fantasmes, les hypothèses, paru aux éditions Robert Laffont en 1988
Le trésor de Rennes-le-Château
Les pistes les plus fréquemment évoquées, pour tenter de justifier cette hypothétique découverte devenue mythique au fil des livres et des reportages, sont les suivantes :
- Le trésor des Volques tectosages, datant de l'époque romaine provenant de l’hypothétique pillage du sanctuaire d'Apollon de Delphes, lors de la Grande Expédition celtique en 279 avant J.-C.) en Grèce. (Les sources sont très anciennes et n'attestent pas que ledit trésor ait pu subsister, ni même qu'il ait été enfoui à Rennes-le-Château).
- Le trésor des Wisigoths ou Trésor de Jérusalem, déposé dans la région de Rhedae, après le Sac de Rome en 410 par le roi Alaric Ier (370/411). (Cette hypothèse, la plus populaire, mêle légende, religion et Histoire).
- Le trésor de Blanche de Castille (1188/1252, miniature Bible de 1240 à droite) , à la suite de la Croisade des Pastoureaux en 1251, survenue sous le règne de son fils, le roi Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270). (Rien n'indique dans les textes que la reine ait pu connaître jusqu'à l'existence du village).
- Le trésor des Templiers, à la suite du procès de l'Ordre du Temple par le roi Philippe IV dit Le Bel entre 1307 et 1314. (Hypothèse défendue, par l'écrivain Gérard de Sède (1921/2004), membre du Groupe Surréaliste).
- Le trésor des faux monnayeurs du château du Bézu, affaire datant du XIVème siècle. (Cette hypothèse historique reste très difficile de démontrer par manque de sources historiques).
- Le trésor des Cathares, rrécit historique qui atteste que lors de la prise du château de Montségur par les croisés en 1244, quatre cathares s'en sont échappés avec un trésor. (Hypothèse douteuse car les Cathares, hommes pieux, détachés des valeurs du monde terrestre, n'ont pas la mentalité à posséder des biens matériels, le trésor est certainement d'ordre spirituel).
- Le trésor de l'abbé Bigou, abbé de Rennes-le-Château durant la Révolution Française qui aurait pu cacher dans son église quelques biens de sa paroisse pour éviter que les révolutionnaires s'en emparent. (Hypothèse souvent reprise par la presse mais compte tenu du niveau de vie de la paroisse, l'éventuel trésor ne pouvait que se limiter à un petit magot).
- Des éventuelles aides financières extérieures (donations) sont évoquées, l'abbé Henri Boudet (1837/1915) curé voisin de Rennes-les-Bains, étant considéré comme une sorte d'intermédiaire. (Aucun document de nature comptable ou bancaire ne vient étayer ce fait, et ni l'abbé Saunière ni sa servante n'ont jamais fait état d'une aide de ce type).
Les seuls faits avérés suggèrent plus prosaïquement le pillage de tombes du cimetière, des détournements de fonds et de trafic de messes. En mars 1895, les habitants du village ont envoyé deux lettres de protestation au préfet du département, après les dégradations nocturnes opérées par leur curé dans le cimetière de la commune.
Hameaux, Faubourgs, quartiers, lieux dits et écarts
Les Labadoux, la Maurine, Jeandoux, Coumé Sourde, l'Ermitage, la Valdieu, les Boudous (ruines), la Carla, Soubirous, Borde d'En Salva (ruines).
Patrimoine
L'église
Il a également été attesté que l'abbé Saunière avait découvert un crâne percé, lors de fouilles personnelles effectuées en 1895 sous la dalle des chevaliers de son église ; ce même crâne, resté sur place, a été redécouvert par une équipe de chercheurs carcassonnais en 1956. Selon deux expertises effectuées en 2009 et en 2014 à la demande de la mairie de la commune avec l'autorisation du ministère de la Culture, il s'agit du crâne d'un homme de 50 ans, décédé entre 1281 et 1396, sans que l'on sache de qui il s'agissait, ni qu'il y ait un quelconque rapport avec la supposée affaire de trésor70.
Notes dans le texte
(1) Suspense a divinis : En Droit Canonique Catholique, la suspense est une sanction pénale qui ne touche que les clercs. Elle appartient, avec l'excommunication et l'interdit, à la catégorie des censures, ou peines médicinales, parce qu'elles visent avant tout l'amendement du coupable.
(2) La Septimanie ou province de Narbonne, est une région qui correspond approximativement à la partie occidentale de l'ancienne province romaine de la Gaule narbonnaise. Cette désignation issue de l'époque carolingienne est utilisée essentiellement pour la période du VIème au IXème siècle. Lors des invasions barbares, les Goths s'installent dans la Gaule narbonnaise. Le royaume wisigoth s'étend alors sur toute l'Aquitaine et la péninsule Ibérique. Après la conquête de l'Aquitaine en 507 par mon ancêtre Clovis Ier (466/511), le mot Septimanie est utilisé jusqu'à la fin du VIIIe siècle pour désigner la partie de la Gaule restée wisigothe. À la suite de la conquête musulmane de l'Hispanie de 711 à 726, la Septimanie est à son tour envahie et annexée par les Omeyyades, devenant une province d'Al-Andalus. Conquise par les Francs en 759, elle est alors appelée Gothie par les Francs de l'époque.
(3) Les missi dominici (envoyés seigneuriaux) sont un organe et une charge institués en 789 et renouvelés en 802 par le pouvoir carolingien. Les missi, envoyés spéciaux des souverains carolingiens, contrôlent les représentants du pouvoir royal au niveau local. Ils permettent au souverain de hiérarchiser son administration, de centraliser le pouvoir et sont l'expression d'une idéologie proprement impériale. Envoyés en collège de deux ou trois, comptant en général au moins un comte et un évêque, ils sont dans un premier temps étrangers au district qu'ils administrent. Des missi extraordinaires représentent l'empereur dans des circonstances spéciales et, éventuellement, en dehors de leur région d'exercice habituel.
Date de dernière mise à jour : 02/12/2024