Millau
EN COURS
Le territoire communal s'étend au cœur des Grands Causses, sur une partie du Causse Rouge, à l'Est du Plateau du Lévézou, une partie du Larzac et une partie du Causse Noir.
La ville se situe dans une vaste dépression au confluent du Tarn et de la Dourbie.
La ville est labellisée en 2010 Ville et Pays d'Art et d'Histoire.
La ville est jumelée avec : Louga (Sénégal) en 1962 ; Bad Salzuflen (Allemagne) en 1975 ; Bridlington (Royaume-Uni) en 1992 ; Sagunto (Espagne) en 2006 ; Mealhada (Portugal) en 2010 ; Plopeni (Roumanie) en 2015 après près de 40 ans de coopération sur l'acheminement de jouets et vêtements destinés aux orphelinats et à l'accueil et la formation de personnes handicapées à Millau.
Héraldique
Les armes de la communes se blasonnent ainsi : D'or à quatre pals de gueules, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or.
Les armes du royaume d'Aragon depuis 1187, surmontées depuis 1271 du chef de France (d'azur à trois fleurs de lys) indiquant qu'il s'agit d'une bonne ville, c'est-à-dire d'une commune relevant directement du roi.
Toponymie
Millau = Condatomagus, sous sa forme gauloise (condato = confluent et magos = marché) ; Amiliavum au Vème siècle ; Millavensis en 874 ; Amiliavense en 912 ; Amilianensi et les formes occitanes Amilhau, Amiliau en 1061 ; Ameliano en 1079 et en 1258 au Traité de Corbeil ; Amiliano en 1204 ; Amiliani en 1249 ; puis Milhau en rouergat cohabitant avec Millau en français.
Histoire
La ville nait, il y a près de 3000 ans, sur les hauteurs de la Granède qui dominent Millau et la vallée du Tarn. L'oppidum de la Granède compte trois lignes successives de murailles qui attestent de trois périodes distinctes : 1000 ans avant J.-C. (début de l'Âge du bronze) ; du Ier au IIème siècle avant J.-C. (époque gauloise) ; IVème siècle après J.-C. (Bas-Empire romain).
Situé entre le Causse du Larzac et la vallée du Tarn, l'oppidum permet le contrôle des échanges sur les voies de communications, notamment sur la voie romaine reliant l'oppidum de Cessero (Saint-Thibéry, Hérault) à Segudunum (Rodez, Aveyron) via L'Hospitalet-du-Larzac.
Au 1er siècle avant J.-C., la ville se développe sur la rive gauche du Tarn dans la plaine alluviale du confluent. La cité devient un centre important de fabrication de céramique de luxe sigilée dit de la Graufesenque qui est exportée dans tout l'Empire romain.
Vers le milieu du IIème siècle, le commerce s'effondre.
Avec les invasions barbares des IVème et Vème siècles, la ville s’installe définitivement sur l’autre rive du Tarn, à l’intérieur d’une boucle de la rivière.
Au IXème siècle, la ville est un gros bourg, siège d’une viguerie et centre de fabrication du gant d'agneau. Elle s’entoure de remparts.
En 1183, Curbaran, capitaines des Routiers, est pendu en ville.
En 1187, le roi d’Aragon, Alphonse II (1157/1196, portrait 1 de droite) concède à Millau le sceau et la liberté communale par charte consulaire. Le consulat ainsi créé, est chargé d’administrer la ville, de lever l’impôt et d’appliquer la justice.
En 1361, au cours de la Guerre de Cent Ans, la ville passe sous domination anglaise.
Au XVème siècle, retour à la paix, un nouvel élan est sensible. En 1476, le roi de France, Louis XI (1423/1483, portrait de gauche), rattache Millau à la couronne par lettres patentes.
Au XVIème siècle, ville de foires, Millau se développe et passe de 3500 habitants en 1515 à 5500 habitants en 1547.
Pendant les Guerres de Religion, les protestants s'en prennent à l'église et au prieuré à trois reprises, en 1561, 1568 et 1582, détruisant les bâtiments.
Les prémices de la Réforme atteignent Millau dès le milieu du siècle, faisant rapidement de la ville une place forte protestante. La ville accueille plusieurs assemblées politiques de huguenots notamment en 1573 et 1574, qui marquent la création des Provinces de l'Union. Durant, un siècle les protestants dominent politiquement et économiquement Millau.
Au début du XVIIème siècle, les protestants sont défaits par les troupes du roi de France, Louis XIII (1601/1643, portrait 2 de droite). La paix d'Alès, signée en 1629, confirme la tolérance de culte établie par l'Edit de Nantes de 1598.
Au XVIIIème siècle, l’industrie drapière laisse la place à l’industrie du cuir et de la peau qui se développe après 1750.
Au XIXème siècle, le Coup d'Etat du 2 décembre 1851 à lieu. (voir § suivant).
En 1818, en novembreMillau subit une inondation.
Le XIXème siècle voit la modernisation et l'expansion de la ville. Entre 1835 et 1837, de nombreux travaux d'embellissement de la ville sont lancés : construction d'une fontaine, d'une halle au blé, d'un palais de justice, de la place du maréchal Foch et du boulevard de l'Ayrolle.
Le mouvement républicain se développe parmi les ouvriers tanneurs, mégissiers et gantiers.
D'importants travaux d'urbanisme sont réalisés pendant le Second Empire, sous l'impulsion du maire, le banquier Hilarion Achille Villa (1818/1901).
Au XXème siècle, près de 12000 personnes sur les 18000 que compte la ville, vivent de l'industrie des cuirs et peaux. La prospérité est parfois marquée par des conflits sociaux : crise économique de 1929 entrainant la faillite de la banque Villa en 1934.
La ville est paralysée par une grève générale de 6 mois pendant l'hiver 1934-1935, à la suite de la décision des patrons gantiers de baisser de 25 à 30 % les salaires des ouvriers. Les ouvriers cèdent finalement car la famine gagne peu à peu la ville.
L'industrie gantière commence à décliner dans les années 1960, et Millau devient une ville de services.
De nos jours, Millau conserve une activité de cuir et de peau, spécialisée dans le luxe, et les entreprises fabriquent plus de 800000 gants par an, le tiers de la production française.
Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 à Millau
Il est organisé à l'instar du président de la IIème République Française Louis Napoléon Bonaparte (1808/1873, portrait de gauche). A Millau, les Républicains tentent en vain de s'y opposer. L’année 1851 commence dans un climat politique tendu : situation politique dans une impasse, situation économique peu encourageante, et période morose pour les entreprises de cuirs et peaux qui emploient une grande partie des Millavois.
La IIème République, instaurée par la révolution parisienne de 1848, est partagée depuis 1849 entre une Assemblée plutôt monarchiste et un président qui a des ambitions impériales. Les républicains, minoritaires mais déterminés, sont victimes d’une répression croissante depuis 1849 : censure, interdiction des réunions, surveillance policière et administrative, procès. La peur de l’agitation sociale et du retour de la Révolution unit tous les partisans de l’Ordre, bonapartistes et monarchistes, les Blancs, contre les démocrates, progressistes républicains et socialistes, les Rouges.
Millau est alors une petite ville industrieuse de 10000 habitants, le secteur des cuirs et peaux fait sa richesse. La ganterie commence son irrésistible croissance, même si elle est encore devancée par la tannerie et la mégisserie. Le statut de sous-préfecture, avec son tribunal de première instance, confère à la cité un modeste caractère administratif. Millau, ville quasiment apolitique début 1848, devient sensible aux tendances nationales et le bonapartisme prend un essor considérable en 3 ans.
Après avoir tenté en vain de réformer la Constitution, Bonaparte organise un Coup d'État pour dissoudre l'Assemblée, établir l'état de siège, et organiser une nouvelle constitution qui lui donne le pouvoir.
L'Opération Rubicon a lieu à Paris le matin du 2 décembre 1851, date anniversaire du sacre impérial de Napoléon 1er et de la victoire d'Austerlitz. L’armée boucle la capitale, investit le Parlement, arrête les leaders républicains et les députés de l’opposition monarchiste. Victor Hugo (1802/1885, portrait de droite) entre en résistance, mais les Parisiens, durement éprouvés en 1848, bougent relativement peu et la tentative d’insurrection est noyée dans le sang le 4 décembre. Toutefois, la révolte se propage dans une partie des provinces françaises.
La nouvelle du Coup d'État arrive à Millau, via Toulouse, par la malle-poste de Rodez, le matin du 4 décembre vers 9h.
Le sous-préfet, partisan de l'ordre donc du prince-président, réunit le lieutenant de gendarmerie qui dispose de 6 hommes, le commissaire de police qui en a 2, le maire Aristide Rouvelet qui peut s'appuyer sur 3 sergents de ville et la compagnie de sapeurs pompiers. Le maire convoque le Conseil Municipal pour 13h.
Depuis les cafés de la place du Mandarous, les républicains appellent à un rassemblement à midi, envoient des hommes alerter les ouvriers dans les ateliers. Les Millavois commencent à affluer. Vers 13h, 300 à 400 hommes, conduits par Jules Bonhomme, se rendent à la mairie, y pénètrent et demandent au maire que la municipalité prenne part au Comité de Résistance. Le maire refuse et ne veut pas donner la clé de la grande salle de la mairie. La porte est enfoncée. La foule y entre, et quelques leaders montent sur la table pour organiser le Comité. La porte de l'arsenal est forcée et 300 fusils et quelques sabres sont distribués.
Le Conseil Municipal rédige une proclamation appelant au calme et à l'attente de la suite des événements. Il fait le tour de la ville pour la diffuser. Un groupe de républicains, avec tambours et drapeau, fait le même tour pour appeler à la résistance.
L'attente des nouvelles de l'extérieur fait monter la tension. Les insurgés-résistants interceptent les malles-postes et arrêtent des gendarmes des environs, appelés en renfort par le sous-préfet. Les altercations se multiplient, et l’atmosphère devient électrique.
La résistance à Rodez échoue et la situation n'est guère favorable aux républicains. A 23h, tout le monde abandonne son poste et rentre chez lui en laissant la plupart des fusils sur place (ils n’ont ni poudre, ni munitions).
Le lendemain matin, le sous-préfet fait placarder un appel au calme, et le procureur Pujade commence son travail d'enquête. Les premières arrestations ont lieu le 8 décembre. Puis, en janvier 1852, il dresse des dossiers d'inculpation qui sont transmis à un tribunal spécial appelé Commission mixte, composée du préfet, d'un militaire et d'un magistrat. Pas d’avocat de la défense, pas de comparution des accusés, les peines sont fixées uniquement d'après les dossiers du procureur.
Les inculpés sont d'abord les trois leaders qui ont excité à l'insurrection, Jules Bonhomme, Antoine Tarayre et Joseph Maury mais aussi ceux qui sont allés dans les ateliers appeler au rassemblement, d'autres dangereux, méchants et ardents démagogues qui ont commandé des groupes d'insurgés armés, ceux qui, arme à la main, ont bravé les autorités, également inculpés le porteur de drapeau, les tambours, et des éléments modérateurs qui ont le tort d'être des républicains de longue date.
Les dossiers sont divisés en deux groupes : 14 plus coupables pour lesquels le procureur requiert Algérie plus soit 10 ans de bagne, et 17 moins coupables pour lesquels il demande Algérie moins soit 5 ans de bagne. La plupart des inculpés passe plusieurs mois en détention provisoire. 3 prévenus sont relaxés, 3 sont placés sous surveillance, 5 sont condamnés à des peines de prison sur le territoire français, 2 sont bannis, 19 sont condamnés à la déportation en Algérie.
En février 1853, une grâce générale est décrétée. Elle ne s’applique que si le condamné prête serment d’allégeance au nouveau régime. Entretemps, le plébiscite donnant les pouvoirs constitutionnels au prince-président recueille une majorité écrasante, puis l'Empire est proclamé, le 2 décembre 1852. Le président Bonaparte devient l’empereur Napoléon III.
En 1853, les derniers condamnés de Millau rentrent au pays. La plupart restent très hostiles à l'Empire, ainsi qu’une partie de la population ouvrière millavoise, au contraire des notables et des paysans. La revanche arrive avec la chute de Napoléon III en 1870 et l'avènement de la IIIème république.
En 1881, 2 ans après la victoire totale des républicains aux élections et 30 ans après les événements de décembre, une loi organise l'indemnisation des survivants ou de leur famille.
« Il était nécessaire qu’on sût bien, et qu’on sût à jamais, que, dans la bouche des hommes du passé, ce mot, Ordre, signifie : faux serment, parjure, pillage des deniers publics, guerre civile, conseils de guerre, confiscation, séquestration, déportation, transportation, proscription, fusillades, police, censure, déshonneur de l’armée, négation du peuple, abaissement de la France, sénat muet, tribune à terre, presse supprimée, guillotine politique, égorgement de la liberté, étranglement du droit, viol des lois, souveraineté du sabre, massacre, trahison, guet-apens. » - Victor Hugo, Napoléon-le-Petit, Bruxelles, août 1852.
Les Seigneurs et gens de la noblesse
Au Xème siècle, la vicomté de Millau naît :
De 916 à 937, Bernard de Millau, est vicomte de Millau et de Gévaudan, puis suivent...
De 1000 à 1002, Bérenger de Millau, vicomte de Millau.
De 1002 à 1023, Richard 1er de Millau (+1023), vicomte de Millau, époux de Sénégonde, fille du vicomte de Béziers.
Richard II de Millau (+1050), vicomte de Millau, époux de Rixinde, fille du vicomte de Narbonne.
Bérenger II de Millau (1025/1080), vicomte de Millau et de Gévaudan, époux d'Adèle de Carlat, vicomtesse de Lodève, fille et héritière de Gilbert II, vicomte de Carlat, et de Nobilia, qui lui apporte Carlat et Lodève.
En 1108, Gilbert 1er de Millau (1055/1111, portrait de droite), vicomte de Millau, du Gévaudan et en partie de Carlat, époux de Gerberge de Provence (1060/1115, portrait de droite), héritière du comté d'Arles et de Provence.
En 1112, Douce 1ère (1090/1129), comtesse de Provence, vicomtesse de Millau et de Gévaudan, épouse Raimond Bérenger III de Barcelone (1082/1131, portrait de gauche) futur roi d'Aragon.
De 1130 à 1144, Raymond Bérenger II de Provence (1114/1144), vicomte de Millau et de Gévaudan, époux de Béatrix (1130/1190), comtesse de Melgueil (Maugio), il donne en 1133 une maison de Millau à l'abbaye de Saint-Guilhem-du-Désert et meurt en 1144 frappé par une flêche dans le port de Melgueil en combattant contre les Génois alliés aux Baux.
De 1144 à 1166, Raimond Bérenger II, vicomte de Millau et de Gévaudan, trop jeune, est sous la tutelle de son oncle Raimond Bérenger III de Barcelone, roi d'Aragon.
De 1166 à 1172, Douce II de Provence (1163/1172), comtesse de Provence vicomtesse de Millau et de Gévaudan et en partie de Carlat et de Melgueil, elle meurt sans être marié, tous ses biens sont donnés, par Alphonse 1er roi d'Aragon, à son frère qui suit.
De 1172 à 1181, Raymond Bérenger III, vicomte de Millau et de Gévaudan, il meurt sans postérité. De 1181 à 1185, Sanche d'Aragon, frère d'Alphonse 1er roi d'Aragon, comte de Provence, vicomte de Millau et de Vintimille, il donne aux Templiers divers mas et les droits de péage qu'il perçoit sur le Larzac (charte signée à Millau sur la place publique).
En 1185, Alphonse 1er, époux de Sancie de Castille, reprend le comté de Provence et la vicomté de Millau et de Gévaudan pour en faire l'apanage de son fils âgé de 3 ans, ,jusqu'en 1196 ; En 1187, confirmation du Consulat, Millau a le droit de porter les armes d'Aragon.
De 1181 à 1185, Alphonse d'Aragon, fils du précédent, gouverne le comté de Provence et la vicomté de Millau sous la tutelle de son oncle Sanche d'Aragon, il a 14 ans à la mort de son père en 1196, la nue-propriété appartient à son frère Pierre, roi d'Aragon.
De 1197 à 1213, Pierre II d'Aragon, roi d'Aragon, comte de Provence, vicomte de Millau et de Gévaudan, époux de Marie, fille héritière de Guillaume, dernier seigneur de Montpellier ; en 1203, il confirme le Consulat et accorde que tout homme qui viendra habiter la ville de Millau soit libre toute sa vie, sauf pour la garde de la ville et le service militaire ; son mariage, son voyage à Rome, son couronnement par le pape Innocent III en 1204, occasionnent de grandes dépenses, pour y faire face il doit engager la vicomté de Millau et du Gévaudant à Raymond VI de Toulouse pour la somme de 150000 sous melgroriens (la transaction est signée à Millau en 1204).
De 1204 à 1207, Raymond VI de Toulouse, comte de Toulouse, époux de Béatrix de Trencavel.
Pendant la croisade des Albigeois, la vicomté de Millau et de Gévaudan est confiée à la garde de l'évèque de Mende, Guillaume de Peyre (+1223), beau-frère de Pierre II d'Aragon. Après la croisade, la vicomté est restituée à Jacques 1er d'Aragon (1213/1276), roi d'Aragon, vicomte de Millau et de Gévaudan, époux de Yollande de Hongrie.
Puis elle est reprise de 1222 à 1249 par le comte de Toulouse, Raymond VII de Toulouse (1197/1249), comte de Toulouse et de Rouergue, vicomte de Millau et de Gévaudan, époux de Sancie d'Aragon (1186/1241). En 1229, a lieu le Traité de Paris entre le roi de France Louis IX dit Saint-Louis et le comte de Toulouse, Raymond VII. Il accorde à la ville de Millau, en raison de son inviolable fidélité, le privilège du sceau rigoureux et arributif de juridiction qui donne aux habitants le droit de contraindre par corps leurs débiteurs au paiement de leurs créances, de les appeler et de les assigner de toute la France devant leur juge-bailli à qui la connaissance des affaires des habitants de Millau est attribués exclusivement. En 1249, Raymond VII meurt des suites de fièvres alors qu'il accompagne à Aigues-Mortes sa fille Jeanne et son gendre Alfonse, frère du roi de France Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270, portrait de gauche), en partance pour la Palestine.
5 juillet 1271, Alfonse de Poitiers (1220/1271), comte de Poitiers et de Toulouse, et son épouse Jeanne de Toulouse (1220/1271) visitent leurs états et sont à Millau. Il sont empoisonnés à Savone (Italie) et décèdent le 21 août pour Alfonse et le 26 pour Jeanne.
En 1271, Philippe III dit Le Hardi (1245/1285, portrait de droite), fils et successeur du roi Louis IX dit Saint-Louis, prend alors possession du comté de Toulouse dont il hérite conformément au Traité de Paris signé en 1249. La ville de Millau est rattachée à la couronne de France.
Chronique communale
Le vélorail du Larzac
Attraction touristique qui utilise des voies de chemin de fer désaffectées, avec viaducs et tunnels. Les pratiquants profitent d’un panorama exceptionnel le long de la vallée du Cernon et sur les contreforts du Larzac, au cœur d’un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Cette nouvelle technologie émerge lors du périple transibérien à vélorail, en 1930, de l'ouvrier français Lucien Péraire (1906/1997), qui atteint Irkoutsk par les voies du trans-sibérien sur sa bicyclette qu'il a modifiée au bord de la Volga, au Tatarstan.
Le vélorail du Larzac utilise l'ancienne ligne reliant Tournemire (Aveyron) à Le Vigan (Gard). Début 1938, la SNCF la récupère lors de la nationalisation des compagnies ferroviaires. En 1939, elle est fermée au trafic des voyageurs, puis des marchandises en plusieurs étapes à partir de 1952. Vétuste, elle est presque abandonnée jusqu’à sa remise en état dans les années 1970 sur la portion Tournemire-Lhospitalet par l’armée française dans le cadre de l’extension du camp militaire du Larzac. Abandonnée en 1981 à la suite de la mobilisation et de la lutte du Larzac, débouchant sur l'arrêt du projet d'extension du camp militaire du Larzac. La ligne devient touristique à partir de 2011. Deux parcours différents sont proposés avec douze tunnels et six viaducs.
Personnages liés à la commune
Curbaran, chef de routiers du XIIème siècle, au service du roi de France Philippe II Auguste (1165/1223) d'abord, puis du vicomte d'Aymar ensuite. À la fin, n'ayant plus de seigneur à servir, il pille pour son propre compte. Il finit pendu à Millau en 1183.
Patrimoine
Le viaduc de Millau
Les études techniques et financières commencent en 1987, sa construction dure 3 ans et l’ouvrage est mis en service en 2004. Conçu par l’ingénieur Michel Virlogeux (1946/-) et dessiné par l’architecte britannique Lord Norman Foster (1935/-), il est salué comme un ouvrage architectural majeur du XXIème siècle.
Ce pont à haubans franchit la vallée du Tarn portant l'autoroute A75 permettant la liaison Clermont-Ferrand/Béziers.
Il assure la jonction entre le causse Rouge et le causse du Larzac en franchissant une brèche de 2460m de longueur et de 343m de profondeur au point le plus haut. Il subit des vents puissants, susceptibles de souffler à plus de 200 km/h.
D’un coût de 320 millions d’euros, il est financé et réalisé par le groupe Eiffage dans le cadre d’une concession, la première de ce type, par sa durée de 78 ans, définie par un décret en 2001.
Les lieux de culte de Millau :
L'église Notre-Dame de l'Espinasse, située dans le centre ville place du Maréchal Foch, est bâtie à l'instigation des rois de France, elle est leur propriété avant de passer à celle des vicomtes de Millau.
En 1070, Béranger II de Millau (voir § Les Seigneurs), cède la propriété aux bénédictins de l'abbaye Saint-Victor de Marseille ainsi qu'un vaste terrain leur permettant d'y établir un monastère. Un prieuré s'y établit et l'église prend le nom de Sainte-Marie de Millau. Eudes de Châtillon (1042/1099), pape Urbain II, consacre l'église en 1096 après son prêche pour la Première Croisade à Clermont.
Pendant les guerres de Religion, les protestants détruisent l'église et les batiments. Le culte catholique étant interdit à Millau à cette époque, l'église reste en ruine jusqu'en 1601 et son clocher s'écroule en 16131. La reconstruction commence en 1633 et l'église est réouverte en 1646, bien avant la fin des travaux qui intervient 11 ans plus tard. Trois chapelles sont ajoutées de 1683 à 1715 et les tribunes latérales le long de la nef en 1759.
Pendant la Révolution Française, Notre-Dame devient le Temple de la Raison durant 2 ans.
Sont ajoutées de 1822 à 1850, quatre nouvelles chapelles ; en 1869, les vitraux du chœur ; en 1911, un nouveau vitrail. En 1939, le plafond de l'abside est repeint, reprenant des scènes de la vie de la Vierge et du Christ ; en 1982, 8 vitraux modernes remplacent ceux de la nef détruits lors d'une tempête en 1981.
L'intérieur de l'édifice actuel présente une nef de 5 travées que prolonge une abside à 5 pans coupés, dont le plafond est entièrement orné par la fresque. Recouverte d'une voûte d'ogives. La nef présente côté Sud un escalier à vis, une ancienne sacristie, deux chapelles et le clocher, alors que côté Nord, les anciennes chapelles et les fonts baptismaux ont disparu. Des tribunes ceinturent l'intérieur de la nef au Nord, au Sud et à l'Ouest, au-dessus du portail d'entrée, endroit où est installé l'orgue construit en 1873.
Le clocher octogonal à trois étages surmonte côté Sud la cinquième travée de la nef. Côté Nord, la base symétrique de l'autre clocher est conservée et la toiture à deux pans est recouverte de lauzes calcaires. À l'Ouest, un double portail de style Renaissance permet l'accès.
L'intérieur recèle 3 tableaux du XVIIIème siècle inscrits en 1999 au titre des Monuments Historiques ; la chaire à prêcher en bois datant de la fin du XVIIIème siècle ; le retable de Saint Joseph date du XIXème siècle.
Les bâtiments du monastère initial sont détruits, une école primaire occupe la place.
L'église est classée au titre des Monuments Historiques en 1945.
L'église du Sacré-Cœur,
L’abbé Joseph Rouquette (portrait de droite), alors vicaire à Notre-Dame de l’Espinasse, reçoit mandat pour fonder une paroisse, mais aussi bâtir son lieu de culte.
Mgr Joseph Christian Ernest Bourret (1827/1896, portrait de gauche) évêque de Rodez et futur cardinal, achète pour 23500 francs, un vieux théâtre privé sur l’Esplanade (place de la Capelle). Celui-ci transformé en chapelle, sert de lieu de culte temporaire à partir de mars 1875, dans l’attente de bâtir une grande église. L’obsession première du curé et de l’évêque est de trouver un terrain assez spacieux pour construire l'église. Leur choix commun s’arrête sur un vaste jardin potager que posséde Me Dieudonné Lubac, avoué. En novembre 1875, l’abbé Rouquette signe une promesse de vente pour l’achat de cet espace, mais il faut trouver les financements.
Ce n’est que le 1er novembre 1879, que le terrain destiné à l’église fut finalement payé devant notaire Me Monestier, l’évêque ayant négocié avec le vendeur, 26 000 francs et pour les 5000 francs restants, il inscrivit la famille Lubac comme bienfaitrice de l’église.
Evêque et curés étant tous les deux un caractère têtu, quand on dû décider de faire le plan de l’église, le curé Rouquette la voulait avec une seule nef, aux formes modestes et aux proportions réduites tandis que Mgr Bourret, voulait du clinquant, du grandiose : « une église à trois nefs ». S’ensuivent des échanges épistolaires assez musclés de part et d’autre.
Excédé, Mgr Bourret écrit à Joseph Rouquette le 5 juillet 1877 : « Nous ne pouvons pas, mon cher ami, adopter le plan que vous proposez et faire tout simplement une grande chapelle sur le calque de Notre Dame… Il faut que l’église du Sacré-Cœur, sans dépasser les limites des ressources que l’on peut avoir, ait un cachet architectural ; il faut une église à trois nefs, avec deux tours ou clochers, une belle chapelle de la Sainte Vierge au chevet, et deux autres chapelles latérales… Nous ferons cela pour cent trente, cent quarante mille francs, et nous nous mettrons à l’œuvre aussitôt que vous justifierez des cent premiers mille francs souscrits. Voilà des choses claires et nettes ; dites-le à vos paroissiens ».
L’abbé Joseph Rouquette (1818-1892)
Et puis ce fut le silence, ce qui provoqua la colère du curé Rouquette. Ainsi écrit-il à l’Evêque : « J’ai fait faire un plan d’église (par M. Grinda) que vous avez rejeté et nous attendons depuis six mois celui que vous nous avez promis ; sans plan arrêté et approuvé, nous ne pouvons rien faire… Je ne dois pas laisser ignorer à Votre grandeur que tous mes notables paroissiens n’accepteront pas une église à bas-côtés ; ils préfèrent une église à une seule nef, Saint François les a dégoûtés des églises à colonnes » (Lettre du 29 avril 1878).
Sept années passèrent, et c’était toujours l’impasse. L’évêque, suivant son idée première, s’adressa alors à l’architecte Pons qui dressa un plan qui fut définitivement arrêté, consacrant l’église à grande nef avec collatéraux à colonnes. Mgr Bourret fit savoir catégoriquement au curé que sa volonté expresse était que l’église se bâtit sans plus de retard et qu’elle se fit sur le plan qui, sur son ordre, avait été confié à M.Pons.
Epuisé, l’abbé Rouquette, las de onze années d’échanges vifs démissionna aux premiers jours de l’année 1886 et se retira tout près de sa future église au numéro 10 de la rue du sacré cœur dans la maison qu’il avait fait bâtir.
rue du Sacré-Cœur. Inscrit à l'Inventaire général Région Occitanie.
Église Saint-François d'Assise, boulevard de l'Ayrolle. Inscrit à l'Inventaire général Région Occitanie.
Église Saint-Martin, place Emma Calvé.
Église Notre-Dame-de-la-Salvage de La Salvage.
Église Saint-Germain de Saint-Germain.
Chapelle Saint-Germain (Ancienne église) de Saint-Germain.
Église Saint-Pierre de Brocuéjouls. Inscrit à l'Inventaire général Région Occitanie.
Église Saint-Martin de Saint-Martin-du-Larzac. Inscrit à l'Inventaire général Région Occitanie.
Église Saint-Pierre-ès-Liens de le Monna.
Chapelle des Clarisses, rue Sainte-Claire.
Chapelle Notre-Dame-de-la-Salette de Cureplat, avenue de l'Aigoual de Cureplat.
Chapelle Saint-Thomas de la Maladrerie.
Chapelle de la Blaquière. Inscrit à l'Inventaire général Région Occitanie.
Chapelle de Potensac.
Chapelle de la salle René Rieux, rue Paul Bonhomme (ancienne chapelle de l'institution Sainte-Marie de Millau).
Chapelle du collège lycée Jeanne d'Arc, boulevard de l'Ayrolle.
Chapelle de l'école Marguerite Marie, rue de la Fraternité.
Chapelle Saint-Michel de Millau.
Protestant et évangélique
Temple protestant de Millau, rue des Jacobins.
Église protestante, avenue de l'Aigoual.
Témoins de Jéhovah
Salle du royaume, avenue Edouard Alfred Martel.
Evolution de la population
Faubourgs, quartiers, lieux-dits, hameaux et écarts ...
Mes ancêtres de Millau
Carte de Cassini
Date de dernière mise à jour : 11/09/2024