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PRESENTATION DU DEPARTEMENT

 

Eure 27 logo 2016 svgEure adm

Le département de l’Eure appartient à la région Normandie dont il constitue la partie méridionale. Il est limitrophe des départements de la Seine-Maritime, de l'Oise, du Val-d'Oise, des Yvelines, d'Eure-et-Loir, de l'Orne et du Calvados. Il tire son nom de l'Eure, rivière qui le traverse avant de rejoindre la Seine.Eure position svg
13 régions naturelles,  constitué de plateaux séparés par des vallées, plus ou moins profondes : le Pays de Lyons, le Vexin normand, le Vexin bossu,  la vallée de la Seine, le Plateau de Madrie, la Campagne de Saint-André, le Plateau du Neubourg, le Pays d'Ouche (partagé avec l'Orne), le Roumois, le Lieuvin, le Marais-Vernier, le Pays d'Auge (partagé avec le Calvados et l'Orne) et un petit secteur du Perche (qui se prolonge dans les départements de l'Eure-et-Loir et de l'Orne).
5 grands ensembles paysagers : la Vallée de la Seine, le Vexin normand, le Plateau de l’Eure, le Pays de Lyons, les Pays de l’Ouest de l’Eure (Pays d’Ouche, Lieuvin, Pays d’Auge et Roumois Sud).

Blason eure

Héraldique
Coupé au premier de gueules aux deux léopards d'or armés et lampassés d'azur passant l'un sur l'autre, au second d'azur semé de fleurs de lys d'or brisé d'un bâton componé d'argent et de gueules.

Le blason de l'Eure associe les deux léopards de Normandie et les armes du comté d'Évreux à partir desquels le département français a été formé.

Hydrographie
3 176 Kms de cours d'eau concentré sur un petit nombre de rivières principales.
Au Nord, la Seine et ses affluents de rive droite : l'Andelle et ses affluents (l'Hérondelle, le Crevon, la Lieure et le Fouillebroc), le Gambon et l'Epte et ses affluents (la Bonde, la Levrière et le Troesne).
Au Sud, les rivières qui rejoignent la Seine en rive gauche : la Risle et ses affluents (la Charentonne, le ruisseau du Bec, la Véronne, le ruisseau de Tourville et la Corbie) et l'Eure et ses principaux affluents (l'Iton et l'Avre).

Histoire
Avant la domination romaine, le territoire est partagé entre trois peuplades de la Gaule celtique : Les Véliocasses, qui occupent les terres situées au Nord de la Seine correspondant approximativement au Vexin auquel ils ont donné leur nom avec comme chef-lieu Rotomagus (Rouen) ; Les Lexovii, qui occupent l'Ouest de l'Eure correspondant à l'actuel Lieuvin et à une partie du pays d'Auge avec comme chef-lieu Noviomagus Lexoviorum (Lisieux) ; les Aulerques Éburovices, qui occupent un territoire compris entre les vallées de la Seine, de la Risle et de l'Avre avec comme chef-lieu Mediolanum Aulercorum (Le Vieil-Évreux) avant d'être Ebroicae (Évreux).
Au milieu du Ier siècle avant J.-C., Jules César entreprend la conquête de la Gaule qui aboutit à la Guerre des Gaules. Les Eburovices et les Véliocasses se défendent de façon redoutable. Mais rapidement vaincus et décimés, ces deux tribus se soumettent au pouvoir romain et remettent leurs terres.
Sous l'impulsion des romains, les arts, les sciences, le commerce et l'industrie se développent. Des routes stratégiques et militaires sont construites, notamment Évreux à Lillebonne en passant par Brionne et Aizier, Lillebonne à Lisieux en passant par Pont-Audemer et Cormeilles, Brionne à Lisieux, Évreux à Dreux... Enfin, trois villes principales sont établies : Le Vieil-Évreux, Condé-sur-Iton et Brionne.
Les croyances des peuples de la Gaule Celtique perdurent et les druides célèbrent encore leurs cérémonies traditionnelles. Saint-Aurin apporte la parole évangélique à Évreux. Il est vu comme l'apôtre, le fondateur et le premier évêque de l'église d'Évreux et placé au rang des pontifes dont les fidèles doivent honorer la mémoire. Une église est construite à l'endroit même où est retrouvé son tombeau.
Clovis iUne société nouvelle se met en place et s'organise sous le règne de Clovis (466/511, portrait 1 de gauche, mon ancêtre sosa n° 494 610 801 762 400 en 49ème génération), le premier roi des Francs qui se convertit à la doctrine du Christ.
CharlemagneSous le règne de ses successeurs, le territoire fait partie de la Neustrie. Les églises et les monastères se multiplient. A la fin de règne des derniers Mérovingiens, les monastères deviennent des refuges pour les lettres.
Au début de l'ère carolingienne, sous l'impulsion de Charlemagne (747/814, portrait 1 de droite, mon ancêtre sosa n° 483 018 361 096 en 39ème génération), le territoire du royaume des Francs s'accroît. À sa mort, le royaume plonge peu à peu dans l'anarchie à cause des guerres fratricides entre ses successeurs et les invasions incessantes.  En 841, les Vikings remontent la Seine, pillent Rouen et sa cathédrale et détruisent les abbayes de Jumièges et de Saint-Wandrille. Les villes sont généralement mal défendues et le roi Charles II dit le Chauve (823/877, portrait 2 de gaucheCharles le chauve, mon ancêtre sosa n° 120 754 590 274 en 37ème génération) doit faire face à de multiples dangers.
Rollon 860 935 30 188 647 686 35A la fin du IXème siècle, le chef des Viking, Rollon (860/932, statue 2 de droite, mon ancêtre sosa n° 30 188 647 686 en 35ème génération) terrorise les territoires compris entre Rouen et Évreux, villes dont il se rend maître.
En 911, Charles III dit le Simple (879/929, portrait 3 de gauche, mon ancêtre sosa n° 60 377 293 128 en 36ème génération) négocie avec Rollon au Traité de Saint-Clair-sur-Epte qui donne naissance au futur duché de Normandie. Rollon, premier duc de Normandie (plus exactement jarl ou comte) ramène la paix et la sécurité sur son territoire.
Charles iii le simplePendant la minorité de son petit-fils,  Richard Ier dit Sans peur (930/996), Évreux tombe aux mains d’Hugues dit le Grand (898/956), comte de Paris, puis de Louis IV dit d'Outremer (920/954 portrait 3 de droite, mon ancêtre sosa n° 30 188 646 564 en 35ème génération), lequel s'empare de la Normandie et fait Richard Ier prisonnier. Louis iv d outremer de franceLorsque celui-ci recouvre son duché, il épouse Emma, fille d'Hugues dit le Grand et sœur d'Hugues Capet, dans la cathédrale d'Évreux.
Quelques années plus tard, Évreux est assiégée par Lothaire (941/986), le roi de France. La ville résiste, mais, un traître, Guillaume Machel, permet à Lothaire de s'emparer de l'une des portes et de se rendre maître de la ville qui est donnée à Thibaud, comte de Chartres. Il la restitue en 965, afin d'obtenir la paix. Lothaire conclut également, la même année, sur les bords de l'Epte, un accord avec les Normands.
En 990, Richard Ier érige en comté le diocèse d'Évreux et le donne à son fils Robert le Danois (+1037), déjà archevêque de Rouen. Richard, son fils aîné, lui succède en 1037. Il fait, au contraire de son père, preuve de piété et de sagesse.
En 1035, le duché de Normandie passe dans les mains de Guillaume Ier dit le Conquérant (1027/1087), alors qu'il n'est encore qu'un enfant. Le comté d'Évreux souffre de nombreuses guerres intestines. Crespin, comte de Brionne, est tué par les seigneurs de Montreuil en défendant sa baronnie du Sap et d'Orbec. Roger Ier de Tosny, seigneur de Conches, opposant de Guillaume Ier, se querelle avec Onfroy, comte de Beaumont, partisan du duc, lors d'une bataille opposant leurs troupes entre Bourgtheroulde et Boissey-le-Châtel, Roger et ses deux fils périssent.
En 1045, Guillaume Ier apprend que Guy, comte de Vernon et de Brionne, qui nourrit des prétentions au titre de duc, projette de s'emparer du duché de Normandie. Guillaume porte le siège alors à Brionne. Mais Guy de Vernon parvient à s'échapper avec certains de ses soldats et se réfugie à Verneuil. Le duc Guillaume brûle le château de Brionne et prononce la confiscation de ses biens.
En 1047, après la bataille du Val-ès-Dunes (voir lien page Présentation du Calvados), Guillaume Ier réussit à affermir son autorité dans l'ensemble du duché. Il réside alors à Lyons-la-Forêt. Il se prétend l'héritier du trône d’Angleterre en vertu d'une donation que le roi Édouard dit le Confesseur (1004/1066) a fait en sa faveur. Les seigneurs normands, ambitieux et avides de pouvoir, secondent leur duc dans cette conquête. C'est le cas notamment du comte de Beaumont, du comte d’Évreux, du comte de Breteuil, des seigneurs de Conches…. Après le succès de la bataille d'Hastings, nombre d'entre eux s'établissent en Angleterre après avoir reçu, en échange de leurs services, des biens et des terres.
En 1087, après la mort de Guillaume, son fils, Robert II dit Courteheuse (1051/1134) lui succède comme duc de Normandie. En 1092, Robert est incapable d'affirmer son autorité et une guerre ensanglante toute la région d'Évreux et de Conches.
En 1096, Robert part, accompagnés de nombreux vassaux, pour la Terre Sainte dans le cadre de la première croisade. Pendant son absence, le duché est confié à son frère, Guillaume dit le Roux (1060/1100), roi d'Angleterre qui fait construire, au cours de sa tentative de conquête du Vexin, la forteresse de Gisors, ville à la frontière entre la Normandie et la France.
Son frère, Henri Ier Beauclerc (1068/1135) devient roi d'Angleterre tandis que Robert Courteheuse revient de la croisade. En 1105, Henri Ier déclare la guerre à son frère Robert et, après sa victoire à Tinchebray, s'empare de la Normandie.
Le comté d'Évreux doit revenir à Amaury III de Montfort. Mais, le roi Henri refuse de lui reconnaître ce droit. Amaury assiège donc Évreux et la prend de force. Henri vient, alors, poster son armée à Breteuil, puis mène le siège devant Évreux. La ville est détruite en grande partie par les flammes et sa population disséminée dans les campagnes alentour.
En 1815, après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo, le département est occupé par les troupes prussiennes de juin 1815 à novembre.
Après le coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III, l'Eure fait partie des départements placés en état de siège afin de parer à tout soulèvement massif.
En 1914-1918, durant la Première Guerre Mondiale Les régiments d’infanterie normands sont engagés dans les pires batailles : celles des frontières, de la Marne, la Course à la Mer, Ypres, l’Artois, la Champagne, Verdun, le Chemin des Dames....

Louviers, durant la Seconde Guerre Mondiale 1939-1945
Le 30 août 1939, le plan de défense passive de la ville, prévoit une division de Louviers en 4 secteurs, organisant des postes de guet, des postes de secours, creusant des tranchées et aménageant les caves. En novembre 1939, les vitraux de l'église Notre Dame sont retirés.
L'internat du Cours Primaire Supérieur et du Cours Complémentaire accueille des enfants du 16ème arrondissement évacués de Paris. Ils sont installés à l'Hôtel du Grand Cerf, ancien Manoir des Archevêques de Rouen. Le 9 juin 1940, les enfants seront déplacés à Breteuil.
Lors de l'exode, Louviers reçoit de nombreux évacués arrivant à pieds, en voitures ou par la gare de Louviers envahie de voyageurs.
Du 9 au 14 juin 1940, Louviers subit des terribles bombardements liés au combat de la bataille de France qui causent à la ville des dommages irréparables (photo ci-contre).Louviers eure en 1940 cpa
Le 10 juin, le maire, Auguste Fromentin, incite les derniers Lovériens à partir. Le dernier train pour Chartres part au matin. L'armée évacue ceux qui sont encore sur place. Il ne reste plus que des vieillards dans la ville. Pierre Hébert, 80 ans, qui s’était juré que les Allemands n’entreraient pas chez lui, abat avec son fusil de chasse, un sous-officier allemand qui se présente. Il est fusillé et, en représailles, 60 maisons sont incendiées. Près de 700 bâtiments sont détruits et la ville est en ruine, plusieurs victimes civiles sont retrouvées sous les décombres de la ville en feu.
Le 14 juin, les troupes allemandes traversent la ville vers le Neubourg.
Fin juin, les Allemands installent la Kommandantur à l’Hôtel de Ville.
Plusieurs résistants sont arrêtés et déportés.
Du 11 juin au  25 août 1944, la ville est bombardée.
Le 25 août 1944, les Américains puis les Britanniques libèrent la ville.
Le 8 octobre 1944, Louviers reçoit la visite du général de Gaulle et, le 26 juin 1949, la ville est décorée de la Croix de Guerre.

Gisors et la mythologie templière
Le château de Gisors est réputé pour ses liens avec l'histoire de l'Ordre du Temple. Il leur est confié de 1158 à 1160 lors d'une trêve entre le Royaume d'Angleterre et celui de France, puis sert de prison de 1310 à 1314 au dernier maître de l'Ordre, Jacques de Molay, ainsi qu'à trois autres dignitaires, lors du Procès de l'Ordre du Temple.Templier 1
Selon certaines légendes, le château de Gisors serait le lieu de cachette du trésor des Templiers. Dans les années 1950, le gardien du château, Roger Lhomoy, entreprit de creuser un puits et d'explorer les souterrains et cavités ainsi mis au jour, ce qui finit par déstabiliser la motte et provoquer des fissures dans le donjon. L'homme assura avoir découvert des salles souterraines, ainsi qu'une chapelle contenant 10 coffres moyenâgeux. Le maire et plusieurs habitants se rendirent sur les lieux mais le souterrain était tellement profond et dangereux, que personne ne voulut descendre. Le gardien reçut l'ordre de reboucher les cavités, et la cour fut ensuite bétonnée. Roger Lhomoy raconta son aventure au romancier Gérard de Sède, qui écrivit en 1962 un article dans un magazine sur Gisors et un livre pour relater cette histoire et populariser le mythique Prieuré de Sion.
Des fouilles, organisées en 1964 par le ministère de la Culture au château, n'ont abouti à rien et les fondations du château ont été hautement déstabilisées par ces recherches.

Tourisme/Patrimoine
Au 31 décembre 2011, l'Eure compte 456 édifices comportant une protection au titre des Monuments Historiques : 143 sont classés, 313 autres sont inscrits.
Le département de l'Eure a conservé un nombre important de forteresses et de châteaux médiévaux hérités, notamment, des conflits franco-normands. Ces monuments sont particulièrement présents dans les vallées de l'Avre, de la Seine, de l'Epte et dans la vallée de la Risle.

Les châteaux :
Le château d'Harcourt
(photo ci-dessous)
Les premières traces des seigneurs d'Harcourt se situent autour de l'an 1000. Il est probable qu’à l'origine le château consiste en une motte entourée par un fossé, comme beaucoup d'autres forteresses de l'époque.
L’existence d’un château en pierre est avérée dans les textes dans la seconde moitié du XIIème siècle. C’est vraisemblablement Robert II d'Harcourt, compagnon de croisade de Richard Ier dit Cœur de Lion (1157/1199), qui le fait bâtir. Une tour carrée en pierre succède aux constructions de bois. L'ancien donjon est intégré dans un château de forme polygonale. La basse-cour est protégée par une courtine ponctuée de 9 tours rondes. Devant cette courtine, un profond fossé ceinture l'ensemble.
Les Harcourt figurent parmi les plus importants barons de Normandie. En 1338, Philippe VI de Valois, roi de France, érige la seigneurie d'Harcourt en comté.
La défense continue de se perfectionner : une monumentale porte fortifiée, un châtelet pour défendre l'une des deux entrées (la plus exposée), des archères élargies pour permettre des tirs d'arbalètes.
Lors de la Guerre de Cent Ans, Harcourt devient un enjeu militaire. En 1418, il se rend aux Anglais mais ces derniers sont expulsés par les comtes Dunois, d'Eu et de Saint-Pol en 1449.
Au sortir de la guerre, le domaine revient à la famille de Rieux puis à partir de la seconde moitié du XVIème siècle à la puissante maison de Lorraine-Guise.
En 1588, il est occupé par les Ligueurs.
Au XVIIème siècle,  Françoise de Brancas, épouse du comte d'Harcourt, Alphonse de Lorraine, réaménage la forteresse médiévale afin de la rendre plus habitable. Cette amie de Madame de Maintenon détruit trois côtés du château polygonal et ouvre ainsi ses appartements à la lumière, de grandes baies rectangulaires sont percées. La disposition intérieure est revue. Il perd tout intérêt militaire.
Au XVIIIème siècle, il est abandonné et envahi par la végétation.  
Un amoureux de vieilles pierres, Louis Gervais Delamarre, l'acquiert en 1802. À sa mort, il lègue Harcourt à l'Académie royale d'Agriculture. Cette dernière, cède le château et l'arboretum,  par acte de donation au Département de l'Eure. 
Aujourd’hui, le château médiéval d'Harcourt apparaît tronqué, le sommet du donjon a été arasé de manière à le mettre au niveau des autres bâtiments. Il n'y a plus aucun bâtiment dans la basse-cour où se trouvait autrefois, la chapelle. Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1862.

Harcourt eure le chateau

Le château Gaillard, aux Andelys (photo ci-dessous)
La construction de cette forteresse médiévale s'inscrit dans la lutte que se livrent depuis les années 1060 les rois de France et les rois d'Angleterre, alors ducs de Normandie.
En 1196, le roi d’Angleterre, Richard Ier dit Richard Cœur-de-Lion, fait construire une forteresse,  sur un éperon rocheux dominant la Seine d'environ 90 m, pour barrer la route de la Seine à la prochaine offensive des Français. Au pied du château, le bourg fortifié de la Couture est créé. De là, un pont enjambe la Seine et prend appui sur une île fluviale qui accueille un petit château polygonal, le château de l'île. Quelques centaines de mètres en amont du fleuve, une triple rangée de pieux empêche la descente des navires. Deux mottes castrales servent d'avant-postes : la tour de Cléry sur le plateau et celle de Boutavent dans la vallée. La boucle de la Seine, en amont de Rouen, est verrouillée en cas de danger. La construction du château prend moins de 2 ans et en 1198, les travaux sont achevés.
Château-Gaillard s'organise en multiples volumes, emboîtés ou presque indépendants les uns des autres. L'objectif est clairement de multiplier les obstacles afin d'épuiser l'assaillant. Cette disposition permet également d'entraver la progression des machines et nécessite moins de défenseurs.
En 1314, deux des trois belles-filles de Philippe IV dit le Bel (1268/1314) sont enfermées à Château-Gaillard après l'affaire de la Tour de Nesle : Marguerite de Bourgogne, femme adultère de l'héritier du trône Louis de France (1289/1316, futur Louis X dit le Hutin) et Blanche, épouse de Charles de France (1294/1326, futur Charles IV dit le Bel). La première y meurt tandis que la seconde est autorisée à se retirer au couvent de Maubuisson.
Le 9 décembre 1419, le château tombe aux mains des Anglais au bout de 16 mois de siège. La Hire, compagnon de Jeanne d'Arc, s'en empare en 1429 pour le compte des Armagnacs. En 1430, la forteresse est de nouveau sous contrôle anglais. En 1449, Charles VII en reprend possession.
Pendant les Guerres de Religion, les ligueurs s'enferment dans le château alors sous le commandement de Nicolas II de La Barre de Nanteuil. Henri IV s'en empare en 1591 après presque 2 ans de siège. En 1595, les États de Normandie demandent au roi la démolition de l'édifice afin d'éviter qu'une nouvelle bande de soldats s'y retranche pour piller la région. Henri IV accepte. En 1603, les capucins des Andelys sont autorisés à prendre des pierres pour la réparation de leur couvent. Autorisation donnée également 7 ans plus tard aux pénitents de la ville. La destruction est interrompue en 1611 puis reprise sous l'égide de Richelieu. Le cardinal ordonne l'arasement du donjon et de l'enceinte de la haute-cour.
En 1852, Château-Gaillard est classé au titre des Monuments Historiques.

Les andelys eure le chateau gaillard

Le château de Gisors (photo ci-dessous)
Une motte castrale est édifiée dès 1097 par Robert II de Bellême, sur l'ordre du roi d'Angleterre Guillaume II le Roux (1087/1100), régent du Duché de Normandie. Celle-ci est complétée un an plus tard par un donjon de bois, probablement ceint d'une palissade.Louis vi le gros 943 395 188 g30
En 1113, ce site fortifié, dominant la vallée de l'Epte, accueille une rencontre entre les souverains Louis VI de France dit Le Gros (1081/1137, portrait de gauche, mon ancêtre sosa n° 471 697 620 en 29ème génération) et Henri Ier Beauclerc d'Angleterre (1068/1135).
Il connaît son premier siège en 1120, lors de la rébellion des seigneurs normands contre la tutelle anglaise.
Les fortifications sont reprises dès 1123 : adjonction d'un donjon en pierre de taille de forme octogonale ceint d'un rempart en gros appareil (l'enceinte-basse).
Henri Ier Beauclerc meurt sans laisser d'héritier mâle. Sa fille Mathilde l'Emperesse (1102/1167), veuve de l'empereur germanique Henri V, écartée du trône, épouse un noble angevin, Geoffroy V d’Anjou dit Plantagenêt (1113/1151), qui devient ainsi duc de Normandie, tandis que dans le même temps, le trône d'Angleterre est confié à Étienne de Blois. La mort de celui-ci en 1154, sans héritier mâle, fait du fils de Geoffroy, Henri II (1133/1189), le nouveau roi d'Angleterre et inaugure une nouvelle ère, celle des Plantagenêt.
Une rencontre entre le nouveau roi d’Angleterre et le roi des Francs Louis VII dit Le Jeune (1120/1180) a lieu en 1158 au château de Gisors. Afin de sceller la réconciliation entre les deux royaumes, le souverain capétien accorde au jeune fils d'Henri II Plantagenêt la main de sa fille Marguerite de France, âgée de seulement six mois, lui remettant en dot la forteresse de Gisors. Dans l'attente de la célébration du mariage, la place forte est confiée à l'ordre du Temple. Trois chevaliers templiers sont chargés de veiller sur la forteresse : Robert de Piron, Tostes de Saint Omer et Richard d'Hastings, alors maître de l'Ordre pour la province d'Angleterre. Cependant, dès 1160, Henri ordonne la célébration des noces.
Une nouvelle campagne de reconstruction est entreprise de 1170 à 1180 : le donjon est consolidé et surhaussé de deux étages supplémentaires, les fossés sont agrandis, une nouvelle enceinte de 800 m flanquée de huit tours, achève de protéger le site.
En 1188, à la veille de la 3ème croisade, une entrevue royale entre les souverains anglo-normand, Henri II, et français Philippe II dit Auguste (1165/1223) se déroule au château, à l'issue de laquelle une trêve est décidée. Henri II meurt l'année suivante et le Capétien part guerroyer en Terre sainte  accompagné de son successeur, Richard dit Cœur de Lion. A l'issue de la croisade, Richard est retenu prisonnier à Dürnstein, le souverain français s'empare de la forteresse en 1193 et y fait effectuer plusieurs remaniements : construction de la Tour du prisonnier (inspirée du château du Louvre), de la barbacane (orientée vers la ville) du logis royal (détruit au début du XXème siècle). Lorsque Richard est libéré en 1194, il prend les armes pour récupérer son fief. Cependant, les deux parties choisissent l'apaisement et signent en 1195 les traités de paix de Vaudreuil et d'Issoudun, complétés l'année suivante par le traité de Gaillon, qui place le Vexin, et donc Gisors, sous l'autorité de la couronne de France. Pour compenser la perte de plusieurs de ses places fortes et tenter de protéger ses terres, Richard entreprend alors la construction d'un redoutable château : Château-Gaillard.
Privé de portée stratégique, le château de Gisors est alors transformé en prison qui accueille, lors de la vague d'arrestation des chevaliers templiers, de mars 1310 à mars 1314, le lieu de détention du grand-maître de l'ordre, Jacques de Molay, rejoint dans les geôles du château par trois autres dignitaires de l'ordre, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Gonneville, maître de la province du Poitou et d'Aquitaine, et Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie.
En 1419, une campagne du duc de Clarence permet la reconquête du château par les Anglais qui n'en sont délogés qu'en 1449. Revenue à la couronne de France, le château, devient inutile et peu à peu négligé.
En 1591, la forteresse est déclassée.

Gisors eure le chateau 2

Et encore : Le château des Tourelles à Vernon, le château d'Ivry-la-Bataille, le château de Montfort-sur-Risle

Les églises, monastères, abbayes et couvents :
L’abbaye Notre-Dame du Bec à Bec-Hellouin
(photo ci-dessous)
Sa fondation est due au XIème siècle à Herluin (995/1078), chevalier de la cour de Brionne. Possédant une portion du territoire de Bonneville, sur le plateau septentrional de la vallée du Bec, il s'y retire en 1034 et y construit un premier établissement, fort modeste, où il partage son temps entre le travail et la récitation des psaumes. Plusieurs compagnons se joignent à lui et, en 1035, l'évêque de Lisieux consacre une première chapelle en l'honneur de Notre-Dame et donne à Herluin la tonsure, l’habit monastique, le sacerdoce et la qualité d’abbé de moines selon la règle de Saint Benoît. De ce premier établissement, il ne reste rien aujourd’hui.
Les XIIème et XIIIème siècles sont marqués par de vastes constructions qui témoignent de l'opulence et du rayonnement de l'abbaye. L’église, en partie écroulée en 1197, est reconstruite, le mur de clôture du parc de l'abbaye (dont on peut voir encore des vestiges sur les contreforts de la vallée de la Risle), est élevé.
En 1256, le roi Louis IX dit Saint Louis (1214/1270) la visite.  En 1263, l’abbaye, détruite par un incendie, est reconstruite. En 1274, la tour centrale de l'église s'écroule, entraînant dans sa chute le chœur et les transepts. D’importants travaux sont entrepris avec de nouvelles fondations sur un plan beaucoup plus vaste,  jusqu'au début du XIVème siècle où  l'église enfin rebâtie est consacrée en 1342 par Jean V de Hautfuney, évêque d'Avranches.
Durant la Guerre de Cent Ans, l’abbaye est fortifiée mais cette guerre la ruine à moitié.  En partie détruite, elle est à nouveau restaurée et ceinte d'une épaisse muraille flanquée de 15 tours. En 1418, les Anglais, sous la conduite de Thomas de Lancastre, grand sénéchal d’Angleterre, dont le siège de la forteresse du Bec, et la garnison se rend après une vingtaine de jours de résistance. L’abbaye est saccagée.
A partir de 1450, la Normandie est enfin redevenue française, l'abbaye est reconstruite ainsi que moulins, manoirs, granges, et aqueducs qui fournissent l'abbaye en eau. En 1467, la Tour Saint Nicolas est bâtie, et la grande porte montée.
Durant les Guerres de religion, après la défaite de Dreux, en décembre 1562, les Protestants, sous les ordres de l’amiral de Coligny, saccagent les églises et les monastères. L'abbaye est complètement dévastée par les huguenots, et deux moines périssent égorgés. Les moines se dispersent et l’abbaye traverse une période très difficile. En 1591, la nef de l'église s’écroule et, faute de moyens, on la rase ne laissant subsister que deux travées.
La Congrégation bénédictine de Saint-Maur participant au grand renouveau spirituel qui marque le premier tiers du XVIIème siècle, engage de vastes entreprises de construction, dont le Bec demeure un des plus beaux fleurons. Le 24 mars 1626, Dom Colomban Régnier pénètre dans l'abbaye avec une quinzaine de moines et en prend possession. Des travaux importants commencent, notamment la construction du cloître dès 1644.
Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1717/1766) entreprend la reconstruction du monastère et de la maison abbatiale entre 1742 et 1750.
En 1782, Yves Alexandre de Marbeuf (1782/1790), évêque d'Autun, puis archevêque de Lyon est le dernier abbé du Bec. En 1792, le dernier moine est expulsé. Pendant une dizaine d'années, les bâtiments subissent dégradations et pillages divers.
En 1802, les lieux sont transformés en dépôt d'étalons à usage de l'armée.
En 1809, l'église abbatiale et la salle capitulaire sont vendues comme carrière à pierres et détruites. Les bâtiments conventuels, transformés en écuries et en chambrées de caserne, résistent jusqu'en 1940.
En 1948, la vie monastique reprend à l’abbaye du Bec avec l’installation de la Congrégation bénédictine de Mont-Olivet, fondée au XIVème siècle.

Le bec hellouin eure l abbaye notre dame du bec


Le prieuré de la Sainte-Trinité de Beaumont-le-Roger (photo ci-dessous)
Fondé en 1088 par Roger de Beaumont. Il est d’abord une Collégiale dont le service est confié à des chanoines anglais de Sainte- Frideswide. En 1142, des religieux les remplacent. Vers 1150, le Prieuré est occupé par 12 moines. Ces derniers ne sont plus que 4 en 1580. En 1634, on n’y trouve plus qu’un prieur et 2 chanoines. A la veille de la Révolution, seuls 2 chanoines occupent les bâtiments claustraux. En 1789, les locaux sont dévastés. En 1820, l’industrie s’empare  de ce qui reste des bâtiments, une  filature de coton, une fabrique de rubans et une manufacture de drap s’y installent. Un incendie ravage les installations en 1855.
Depuis 1916,  le Prieuré est classé au titre des Monuments Historiques.
Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques pans de murs des anciens bâtiments claustraux. Seule l’église profile sur le flanc de la colline ses ogives du XIIIème siècle.

Beaumont le roger eure le prieure de la sainte trinite

Et encore : La collégiale Notre-Dame des Andelys de style Gothique Flamboyant et Renaissance, construite au XIIIème siècle et restauré au XVIIIème siècle ; l’église Saint-Nicolas de Beaumont-le-Roger dont on trouve la première mention écrite en 1088 ; la basilique Notre-Dame de la Couture du XVème siècle et ses magnifiques vitraux ; l’église Saint-Martin de Broglie et ses deux nefs des XIIème et XIIIème siècles restaurées au XVIème siècle ; la collégiale Notre-Dame de l’Assomption d’Ecouis, qui dépendait du château, célèbre pour ses vitraux des XIXème et XXème siècles ; l’église Saint-Martin d’Ivry-la-Bataille fondée par Diane de Poitiers (1499/1566) au début du XVIème siècle  …

Les villages de charme et de caractère :
Lyons-la-Forêt
(photo ci-dessous), Pont-Audemer, Louviers, Les Andelys, Le Neubourg, Val-de-Reuil, Beaumont-le-Roger, Pacy-sur-Eure…

Lyons la foret eure le village

Les forêts, parcs et jardins :
Le département de l'Eure compte trois forêts domaniales : La forêt de Lyons (11 000 ha) plus grand massif forestier de Normandie, considérée comme une des plus belles hêtraies d'Europe, elle  abrite l'arboretum des Bordins ; la forêt de Montfort (2 800 ha)  sur la rive droite de la Risle, dominée principalement par les résineux ; la forêt de Bord-Louviers (4 600 ha) jouxtant les vallées de l'Eure et de la Seine.
Les autres grandes forêts du département sont celles de Beaumont-le-Roger, de Conches, de Breteuil, d'Évreux et de Bourth.

Sept jardins remarquables : Le jardin de la Fondation Claude Monet à Giverny (voir vidéo en bas de page) où le peintre Claude Monet vit de 1883 jusqu'à sa mort en 1926 ; le jardin du Musée des impressionnismes à Giverny ; l'arboretum d’Harcourt (11 ha), dans le domaine du château d'Harcourt ; le parc (100 ha) du château du Champ de Bataille au Neubourg ; les jardins et roseraie du parc du château de Miserey ; le parc du château de Saint-Just à Saint-Just, les parc et jardins du château de Vandrimare… 


 

Dans ce département, 1 ville a été témoin de la vie

(naissances/baptêmes/unions/domiciles/décès/inhumations…)

de 2 de nos ancêtres 

 

Carte eure et cantons

Le département et ses cantons (2015)

 

 

 


 

Sources
Sites et photo : Wikipedia,
Vidéo : YouTube.

 


Date de dernière mise à jour : 26/09/2021