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VISAGES DE LA MANCHE

 

Aux Xème et XIème siècles

3 ancêtres de la noblesse
ont vécu dans ce département
(mariages, inhumations)
au Mont Saint-Michel
 
 

 

DucRichard II de Normandie dit le Bon ou l’Irascible (972/1026)
Duc de Normandie

Judith de Bretagne (982/1017)
Epouse de Richard II de Normandie

DucConan Ier de Bretagne dit le Tort (944/992)
Duc de Bretagne

 

 

* Quelques détails historiques

 

 Richard II de Normandie dit le Bon ou l’Irascible (972/1026) 

Famille : des Richardides. Maison de Normandie.
Il est le fils du marquis Richard Ier dit Sans peur (933/996) et de sa frilla, Gunnor de Crepon, issue d’un lignage scandinave.

Mon arbre généalogique : n° sosa 7 547 161 946++ en 33ème génération.

Biographie : Il est duc de Normandie de 996 à 1026.
En 996, à la mort de son père, alors qu’il vient à peine de prendre les destinées du duché en main, son autorité est battue en brèche et la colère gronde dans les campagnes.
Guillaume, comte d’Hiémois son demi-frère, refuse de reconnaître son autorité. Il est capturé, emprisonné par Raoul d’Ivry (+1015), oncle de Richard, et privé du Hiémois.
Guillaume et Richard se réconcilient et  ce dernier lui confie le comté d’Eu.
Confrontés à une crise agraire sans précédent, les paysans affamés  se révoltent. Par les armes et dans le sang, Raoul d’Ivry fait taire la révolte au cours de l’année 997.
Dans les premiers jours de l’An 1000,  le roi d’Angleterre Ethelred II dit le Mal Avisé monte une expédition punitive contre le duché de Normandie dans le but d’éradiquer les bases arrières Vikings implantées dans la presqu’île du Cotentin. Ce raid repoussé, Ethelred II n’a pas d’autre alternative que de négocier un Traité de paix avec lui en 1002,  par les fiançailles et le mariage de sa sœur, Emma, avec le souverain d’Angleterre. Vassal et allié fidèle du roi de France, Robert dit le Pieux, il participe en 1006 à plusieurs expéditions en Bourgogne et en Flandre. Le roi, reconnaissant, lui apporte son soutien dans les conflits frontaliers avec le Maine et la Bretagne qui l’opposent à Foulque Nerra et à Eudes de Blois.
Il entreprend de profondes réformes, transforme le duché en un état moderne, stable et prospère. Son règne marque la fin de la colonisation scandinave en Normandie. La Normandie fait désormais partie de la civilisation chrétienne sans pour cela renier ni ses origines ni sa culture qui font son originalité.
En 1017, l’abbaye du Mont-Saint-Michel, construite à la demande de son père, sert de cadre à la célébration de son  mariage avec Judith de Bretagne, sœur du comte de Rennes.
Il meurt au cours de l’année 1027 et est enterré aux côtés de son père à l’abbaye de la Trinité de Fécamp. Son fils aîné, Richard III de Normandie, prend alors en main les destinées du duché. Son règne est de courte durée, il trouve mystérieusement la mort, le 6 août 1027, abandonnant le duché de Normandie à son frère Robert suspecté d’assassinat.

Union et descendance : Il est brièvement fiancé à la princesse danoise, Astrid Svendsdottir, fille du roi du Danemark, d’Angleterre et, suzerain de Norvège, Sven Ier dit à la Barbe Fourchue (960/1014).

Il épouse vers l’an 1000, au Mont-Saint-Michel, Judith de Bretagne, qui suit.
Le couple a plusieurs enfants dont :
- Richard, futur duc Richard III de Normandie,
- Robert, futur duc Robert dit le Magnifique,
- Henri Ier d'Angleterre,
- Guillaume de Fécamp, moine,
- Adélaïde (1005/1038) qui épousera le comte Renaud Ier de Bourgogne et sera grand-mère du pape Calixte II,
- Éléonore de Normandie qui épousera le comte Baudouin IV de Flandre.

Veuf en 1017, il contracte une union more danico avec Papie, issue d'une famille puissamment implantée en Talou (comté d’Arques).
Le couple a comme enfants :
- Mauger de Rouen, archevêque de Rouen,
- Guillaume, comte d'Arques.

Il est probable qu’il a eu beaucoup plus de concubines et de bâtards.

 

 Judith de Bretagne (982/1027) 

Famille : Elle est la fille du duc Conan Ier de Bretagne dit le Tort (944/992) et de son épouse, Ermengarde d’Anjou.

Mon arbre généalogique : n° sosa 7 547 161 947++ en 33ème génération.

Biographie : Elle est  parfaitement belle de corps et recommandable par toutes sortes de bonnes qualités, et est demandée par Richard II comme épouse à son frère Geoffroi  Ier de Bretagne dit Bérenger (+1008) qui a précédemment pris comme femme Havoise de Normandie, sœur de Richard.
Elle reçoit à l’occasion de son mariage les terres du Lieuvin, où, vers 1013, est posée la première pierre de la future abbaye Notre-Dame de Bernay *, de l’Ordre de Saint-Benoît. Elle ne voit pas son œuvre achevée car elle décède le 16 juin 1017. Les travaux restent en suspens jusqu’en 1025, date à laquelle son époux confie le chantier à l’abbé Guillaume de Volpiano, architecte italien et ancien moine de Cluny.
L’héritage de Judith se perpétue avec le développement d’un bourg monastique, qui donne, par la suite, naissance à la ville de Bernay.
A sa mort, elle est inhumée dans l’abbaye. Elle est réinhumée au XVIIème siècle dans un sarcophage de plomb et sa tombe est marquée d’une plaque. Après la Révolution Française, sa sépulture est transférée dans la basilique de La Couture, où elle repose encore aujourd’hui. Son sarcophage et sa plaque sont, quant à eux, conservés et exposés par le Musée des Beaux-Arts.

Union et descendance : voir ci-dessus.

 

 Conan Ier de Bretagne dit le Tort (944/992) 

Décédé en Loire-Atlantique, il est inhumé dans l'abbaye du Mont Saint-Michel dont il était un bienfaiteur.
Voir "Visages de Loire-Atlantique".

 

 


 

* Note :

L’ancienne abbatiale Notre-Dame de Bernay (voir diaporama)
Elle a conservé son église romane, la plus ancienne en élévation de Normandie, son logis abbatiale et ses bâtiments conventuels.
Sa construction commence vers 1010, à l’initiative de Judith de Bretagne, épouse du duc de Normandie Richard II, et se poursuit jusqu’à la fin du XIème siècle sous la conduite de Guillaume de Volpiano, célèbre abbé bâtisseur de Saint-Bénigne de Dijon à l’origine de la restauration de la Trinité de Fécamp.
L’église est endommagée pendant la Guerre de Cent Ans, le bas-côté Nord de la nef et l’abside du chœur son reconstruits en style Gothique.
En 1563, pendant les Guerres de Religion, l’église est mise à sac par les Huguenots et une trentaine d’années plus tard, elle est pillée ainsi que le monastère par les paysans révoltés du village de La Chapelle-Gauthier.
Elle fait l’objet d’une sérieuse reconstruction au XVIIème siècle. L’architecture romane est préservée. Les chapiteaux de la nef sont remaniés et l’édifice est amputé d’au moins deux travées.  Des bâtiments conventuels (dortoir, réfectoire…) sont construits autour du cloître en 1686. Les travaux sont achevés vers 1700.
En 1791, la Municipalité de Bernay installe l’Hôtel de Ville dans les bâtiments conventuels désaffectés, puis un Tribunal et une prison. En 1813, l’église désaffectée est attribuée à la Ville pour en faire une Halle aux Grains. En 1820, des travaux de voieries entraînent la destruction du bras Nord du transept. En 1827, les absides sont remplacées par un mur de brique, percé d’un grand portail. En 1890, la ville acquiert le logis abbatial pour en faire un musée. En 1913, le jardin est ouvert au public.  En 1965, une Salle des Fêtes est installée dans l’ancien cloître.
Les bâtiments de l’abbaye sont inscrits aux  Monuments Historiques depuis 1962, l’abbatiale est classée en 1862.

 

 

 

 


 

 

Sources
Sites et photo :
Wikipedia,
Normandie Héritage.
Livres/revues/documents : L’abbaye Notre-Dame de Bernay.


 

Date de dernière mise à jour : 29/11/2017