Brézolles

 

Brezolles 28 adm

 

Breezolles 28 geoA l’origine, la région couverte de forêts se nomme le Perche. Elle est partagée entre le comté de Corbon, la baronnie de Châteauneuf, le comté et l’évêché de Chartres, la vicomté de Châteaudun et le comté de Vendôme. Le défrichement progressif de la forêt fait reculer le Perche et laisse place au Thymerais.
Entouré par les communes de Crucey-Villages, Fessanvilliers-Mattanvilliers et Saint-Lubin-de-Cravant, Brézolles se situe à 12 Kms de Saint-Lubin-des-Joncherets, la plus grande ville des environs.

Brezolles 28 blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'or à la croix pattée estrée de gueules, cantonnée de quatre aiglettes de sable ; sur le tout, écartelé aux 1er et 4ème d'argent au lion d'or, aux 2ème et 3ème de sable à trois fasces d'or.

La ville doit son blason à la Maison de Gonzague-Nevers au XVIème siècle.

 Toponymie 

Bruerolensis vicus = lieu couvert de bruyères, au Xème siècle.

 Hydrographie 

Brezolles est traversée par la Meuvette, affluent en rive droite de l'Avre, sous-affluent de la Seine par l'Eure qui servait autrefois de frontière naturelle entre le royaume de France et la Normandie.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Carrefour entre deux grandes voies romaines, les axes Paris/Mortagne et Chartres/Condé-sur-Iton, la civilisation romaine laisse une empreinte par les voies dites chemins perrés ou chemins de César.
Les populations connaissent de nombreuses incursions normandes destructrices, notamment en 911 où le chef viking Rollon (870/928) remonte l'Eure et assiège Chartres durant 3 mois (7000 morts) et est la cause immédiate du Traité de Saint-Clair-sur-Epte.
Les Normands obtiennent du roi des Francs, Charles III dit le Simple (879/929) l'autorisation de s'installer dans un périmètre de la Neustrie qui devient la Normandie. L'Avre est la limite Sud de ce nouveau duché.
La paix n’est que provisoire, les hostilités reprennent entre le duc de Normandie, Richard Ier dit Sans Peur (930/996) et le comte de Blois et de Chartres, mon ancêtre, Thibault Ier dit le tricheur (910/977) dont dépendent les seigneurs du Thimerais.
La fin du IXème siècle connaît une relative période de paix et d'essor économique, une nouvelle société capétienne fait son apparition, des petits groupes de paysans profitent d'une amélioration climatique pour défricher la terre. Les comtes, profitant de l'affaiblissement de l'autorité royale, affirment leur domination et font construire des sites fortifiés.
Le premier seigneur (voir § suivant) fait creuser un fossé semi-circulaire dont la terre rassemblée au centre forme une motte. Une tour et une muraille de ceinture complètent cette motte castrale. Une deuxième enceinte de murs cernés de fossés constitue la basse cour (futur quartier du Bourg-Viel) puis, en 1050, fait construire une église, en pierre et non en bois, près de la forteresse dans la basse cour.Henri ii plantagenet 1133 1189
En 1151, le roi des Francs, Louis VII dit Le Jeune (1120/1180), assaille la Normandie. Le duc, Henri II Plantagenêt (1133/1189 portrait de droite), devant reculer par le Perche, incendie le château de Brézolles. En 1159, après une trêve, les hostilités reprennent et Brézolles est de nouveau incendié, tout comme Châteauneuf. Le conflit dégénère en 1168 et par vengeance, une partie du Perche est mise à feu et à sang, dont Brézolles et Châteauneuf. Les murs d'enceinte et l'église sont réparés en 1177.
Au XIIIème siècle, la ville et toute la région dépendent des puissants barons de Châteauneuf-en-Thymerais. Ce grand fief, formé dès 1200, est divisé en 1563 en deux parties relevant l'une et l'autre de la Couronne de France ; d'un côté Châteauneuf, de l'autre Senonches et Brezolles, érigées plus tard en comté de Senonches.
En 1572, la ville abrite une importante communauté protestante et semble avoir eu plusieurs pasteurs. L'un d'eux, Mathieu Cartaut, est chassé lors du Massacre de la Saint-Barthélemy et se réfugie en Angleterre avant de se fixer à Dieppe vers 1589. Le protestantisme semble s'être néanmoins maintenu dans la ville jusqu'en 1608.

Seigneurs et gens de la noblesse

Au XIème siècle, sous le règne de mon ancêtre, le roi des Francs, Robert II dit Le Pieux (972/1031) Ingulphe Ribaud (990/1050), issu d’une puissante Famille alliée des comtes du Perche, est le premier seigneur connu de Brézolles et autres lieux. A sa mort, il laisse quatre enfants dont Frodeline, épouse de Gaston Ier d'Avesgaud qui hérite de Thimert et Rémalard ; et Albert Ribaud qui hérite de Brézolles, Senonches et Sorel. Albert et Gaston sont vassaux des comtes de Chartres, du Perche, et de Dreux. Albert reste fidèle au Roi des Francs, Henri Ier (1008/1060) mais Gaston prend position pour le duc de Normandie, Guillaume dit le Conquérant (1027/1087) futur roi d’Angleterre.
En 1060, Albert, préoccupé par la sauvegarde de son âme et avec le consentement de son épouse Adelaïse, dont il n'a pas de descendance, fait don de l’église aux moines Bénédictins de l'abbaye de Saint-Père à Chartres, du cimetière, de deux arpents de terre derrière l'église, des prés en aval du bourg, de différents droits sur le four, du marché.... Ce don est approuvé par le roi Henri Ier et par Agobert, évêque de Chartres de 1048 à 1060. Des moines s’installent donc à Brézolles et construisent le prieuré. En 1070, ils construisent un étang destiné à l'empoissonnement et au fonctionnement d'un nouveau moulin sur des terres qu'ils achètent au chevalier Gauthier d'Angennes.
Plus tard, le seigneur Gervais Ier de Châteauneuf (1105/1140), seigneur de Brézolles et du Thymerais, donne aux moines un four, la terre de Tournaise, la moitié d'une tannerie et l'eau nécessaire pour leur exploitation.
En 1151, 1159 et 1168, lors du règne de 1140 à 1170 d’Hugues II de Chateauneuf, fils du précédent, le château est incendié.
Charles ier de valois 1270 1325Au XIIIème siècle, la ville dépend de la puissante baronnie de Châteauneuf-en-Thymerais.
En 1291, Charles Ier de Valois (1270/1325 gisant à droite) reçoit en apanage de son frère, le roi Philippe IV dit le Bel (1268/1314), le comté d'Alençon et du Perche, il devient alors seigneur bis de Châteauneuf et de Brezolles puisque le seigneur local est tenu envers lui à tous les devoirs seigneuriaux. A partir de cette date, le seigneur de Brézolles porte le titre de seigneur de Brézolles en partie car propriétaire de seulement la moitié du château en indivis avec le seigneur d'Alençon, à qui il fait allégeance.
Au cours de la Guerre de Cent Ans de 1337 à 1453, le duc, Jean II d’Alençon (1409/1476) seigneur en partie de Brézolles, Sénonches et Châteauneuf-en-Thymerais est un personnage souvent intrigant, bien que dévoué au roi Louis XI (1423/1483). Ce dernier, le fait arrêter en 1458 et saisit ses biens. Son Marguerite de lorraine vaudemont 1463 1521fils, René II d'Alençon (1454/1492) administre la ville pendant la captivité de son père mais lui aussi intrigue contre Louis XI et se retrouve emprisonné à perpétuité. En 1483, il est gracié par le roi Charles VIII dit l’Affable (1470/1498) et retrouve ses droits. Il épouse Marguerite de Lorraine-Vaudémont (1463/1521 portrait de gauche) qui lui donne 3 enfants. Au décès de son époux, elle devient régente du duché pendant la minorité de son fils Charles. Sa fermeté et sa rigueur permettent à Brézolles de retrouver une certaine prospérité.
Charles iv d alencon 1489 1525Guillaume de Mellicourt est seigneur en partie de Brezolles de 1477 à 1509. Il rend en 1499 son aveu à Marguerite de Lorraine et se soumet à son autorité.
En 1525, les biens apanagés du duc Charles IV d'Alençon (1489/1525 portrait de droite) sont saisis par la Couronne car il n'a pas de descendance. Ses deux sœurs protestent, car selon le droit féodal, la baronnie de Châteauneuf ne fait pas partie de l'apanage, et entament un procès qui dure 33 ans. En 1558, à la fin du règne d’Henri II (1519/1559), les châtellenies de Châteauneuf, Senonches, Brézolles et Champrond sont détachées du Perche et constituent les terres démembrées. Le règlement définitif du litige intervient en 1563 avec le roi Charles IX (1550/1574) qui reconnait le droit des héritiers du duc d'Alençon : Marguerite Paléologue (1510/1566 portrait 1 ci-dessous), épouse du duc de Mantoue, Frédéric II de Gonzague (1500/1540 portrait 2 ci-dessous) et son fils Louis IV de Gonzague (1539/1595 portrait 3 ci-dessous), Famille de princes italiens originaires de Mantoue qui sont ducs de Nevers.
En 1566, Brézolles et Senonches sont érigés en principauté. Les Gonzague de Mantoue deviennent seigneurs suzerains de Brézolles et Senonches, ils achètent plus tard Châteauneuf-en-Thymerais.
La Famille de Morais, seigneur en partie, se succèdent : Jacques qui épouse en 1567 Marguerite d’Archer, puis leur fils Urbain (1570/1635) marié en 1604 à Françoise d’Angennes, puis Nicolas (1600/1639) qui épouse Marguerite de Sévigné en 1632. Le dernier descendant, François, vend en 1654, Senonches et une partie de Brézolles au comte François Marie de Broglie (1671/1745 portrait 4 ci-dessous). Les deux parties de la seigneurie sont réunies.

Marguerite paleologue 1510 1566Frederic ii de gonzague 1500 1540Louis iv de gonzague 1539 1595Francois marie de broglie 1671 1745

 Chronique communale 

Les Tramways d’Eure-et-Loir
Cet ensemble de lignes de chemin de fer à voie métrique exploitées à partir de 1899 devait permettre le désenclavement de certaines localités à l'écart des lignes à voie normale des compagnies de l'Ouest et de l'État. Trois lignes sont étudiées dès 1894 et ouvertes en 1899 :
- Dreux/Brezolles via Laons,
- Saint-Sauveur/Châteauneuf-en-Thymerais, sur la ligne Chartres - Dreux,
- Lèves/Bonneval.
Les bâtiments destinés aux voyageurs sont de petits édicules de brique polychrome ornés de frises de terre cuite. Il n'y a pas de bâtiment destiné aux marchandises sauf aux terminus.
Concédé au groupe Verney dans un premier temps, le réseau est confié en 1929 à la Société Générale des Transports Départementaux (SGTD) avant de disparaître en 1937.

 Patrimoine 

L’ancien château
En 1504, le premier rempart qui date de l'an 1000 et qui entoure le Bourg-Viel et les ruines du vieux château est en partie détruit et son fossé comblé. Le château lui-même n'a plus de fonction et est démantelé.
Le deuxième rempart datant de 1090 est complet avec ses murs et fossés. Il longe l'actuelle rue de la Bahine, la rue du Camp, une moitié de la rue de la Friche et se poursuit vers le Bourg-Viel par la porte de Tillières. Il inclut les halles aux pains, de la boucherie, aux draps, aux tanneurs, les puits de la ville, le four banal, la salle de justice et la prison.
Le troisième rempart de 1200 prolonge le précédent sur l'actuelle rue la Friche et se poursuit jusqu'à la rue du vieux lavoir pour revenir vers l'enceinte près du prieuré derrière l'église.
Au milieu du XIXème siècle, divers ossements humains sont trouvés dans les ruines du château.  La butte du château subsiste encore, bordée au Sud par les anciens fossés.
En 1875, la commune fait araser la butte du château, combler les fossés et démolir les maisons attenantes.
Les rues de la ville gardent le tracé d’origine du château.

L’église Saint-Nicolas fait partie de la paroisse Bienheureux François de Laval-en-Thymerais, rattachée au Doyenné des Forêts.
Sa première construction date du XIème siècle, au cours duquel elle est brûlée, puis reconstruite.
Aux XVème et XVIème siècles, la tour actuelle remplace l'ancien clocher octogonal. La nef est prolongée.
A la Révolution Française, l'église devient Temple de la Raison, puis atelier à salpêtre. Les corps enterrés dans le chœur et sous les bancs sont exhumés comme celui de Marguerite de Morais (1601/1652), belle-sœur de la marquise de Sévigné et épouse en 1631 du seigneur de Brézolles, Nicolas de Morais (1600/1645).
La porte de l'église donnant sur le prieuré est murée. Le prieuré est vendu, puis une partie du terrain est récupéré pour devenir l'actuel cimetière.
Les vitraux datent des XIXème et XXème siècles et semblent provenir en majorité des Ateliers Lorin de Chartres. Charles Lorin a notamment signé, en 1922, le vitrail dont le phylactère mentionne en partie basse à la mémoire des enfants de Brezolles morts pour la Patrie.
La tour-clocher et la première travée de la nef sont classées au titre des Monuments Historiques en 1913.

Le prieuré se trouve à l'emplacement de l'actuel cimetière. Il est fondé par Albert Ribaud, tenue par les moines bénédictins de l’abbaye de Saint-Père de Chartres. Le prieuré ne cesse de s'agrandir jusqu'à la Guerre de Cent Ans, par l'acquisition de terrains par les moines pour améliorer leur subsistance (potager, vigne). Les activités du prieuré se terminent à la Révolution Française de 1789 avec la disparition de tous les ordres religieux.

Le grenier à sel est construit en 1722, par Louis Gabriel de Guéroult, écuyer, sieur de la Giboudière.
En 1727, il est mis en service et un premier bail est consenti à Pierre Brehain, receveur au grenier à sel, puis un second en 1733,
Le dernier bail daté de 1788, est donné par Louis Alexandre de Guéroult, fils du précédent, chevalier, seigneur du Mesnil-Chevaline et autres lieux, officier des dragons du régiment de la Reine, à Jean Fontaine, receveur des gabelles.
A la Révolution Française, la Gabelle est abolie par décret en 1790.
En ruines et devenu grange, le grenier à sel est vendu à François Hastey, propriétaire de l'auberge Notre-Dame (actuelle mairie).

Le grand cimetière ou Friche Saint André, situé à l'Est du bourg primitif, à l'emplacement d'un cimetière plus ancien dont il est fait mention dans un parchemin, antérieur à 1060.
A proximité, une croix dite de la Friche Saint-André, en rappelle le souvenir.
Ce cimetière sert également à inhumer les victimes de la Peste de 1347-48, 1504 et 1628-29.
Il inclut une mare appelée le Trou de la Mort.

La maladrerie est située à proximité de la Friche Saint-André, et bien sûr éloignée des habitations. Ce quartier porte au XIIème siècle le nom de bordelli de brurolli = borde ou bordel qui désigne les baraques en planches des lépreux. A Brézolles, la communauté des lépreux est si importante qu'on leur fait construire une chapelle dédiée à Sainte-Madeleine et Saint-Marc et un cimetière.
La lèpre disparait au XVIIème siècle et la maladrerie est englobée dans l'extension de l'agglomération.
En 1672, la maladrerie est regroupée à l’Hôtel-Dieu, déjà existant, par décret du roi Louis XIV (1638/1715).

 Personnage lié à la commune 

Charles Flamichaut (1869/1949) imprimeur de formation et libraire, tient la librairie rue de Paris et habite à l'entrée de la rue du Bourg-Viel. Il vend et distribue les journaux, des articles de pêche et de chasse, fabrique des cartouches, fournit les livres d’écoles, effectue de modestes travaux d'imprimerie comme cartes de visite, billets et lettres de faire-part, petits prospectus et édite des cartes brézolliennes.
En 1919, il est élu conseiller municipal, puis en 1929 adjoint au maire, puis réélu dix ans plus tard. En 1945, il est élu maire mais refuse le poste et reste adjoint.
Il est enterré dans le cimetière de Brézolles.

 Hameaux, lieux dits et écarts 

La Maladrerie, La Ferme Quéron, Fontaine, Berg op Zoom, La Boivinerie, La Merville, Le Moulin Neuf, Les Brosses, La Valterie…

 Evolution de la population 

Brezolles 28 demo

 Nos ancêtres de Brézolles ... 

Au moins 5 naissances/baptêmes, 3 mariages et 5 décès/inhumations ont été enregistrés dans les actes d’Etat Civil de cette commune :

Brezolles 28 ancetres 1Brezolles 28 ancetres 2

 Carte de Cassini 

Brezolles 28 cassini

 

 


 

Sources
Sites et photo : Wikipedia, Mairie de Brézolles.

Date de dernière mise à jour : 22/09/2019