Le Havre
La ville est située sur la rive droite de l'estuaire de la Seine, au bord de la mer de la Manche, à la pointe Sud-Ouest du Pays de Caux dont elle est la plus grande ville.
Les communes limitrophes sont : Octeville-sur-Mer, Fontaine-la-Mallet, Montivilliers, Harfleur, Gonfreville-l'Orcher, Honfleur (Calvados), Sainte-Adresse.
La ville obtient le label Ville d'Art et d'Histoire en 2001. Puis, l'Unesco inscrit le centre-ville reconstruit après guerre au Patrimoine Mondial de l'Humanité en 2005.
Le Havre est jumelée avec les villes de : Tampa (États-Unis) en 1992, Saint-Pétersbourg (Russie), Southampton (Royaume-Uni) et Pointe-Noire (Congo) en 2010.
Des contrats de partenariats sont signés avec : Dalian (Chine) en 1985, Magdebourg (Allemagne) en 2011, Riga (Lettonie), Amsterdam (Pays-Bas), Delfzijl (Pays-Bas), Gdańsk (Pologne), El Jadida (Maroc) en 2005.
Toponymie
Havre = port = havre de paix.
Le Hable de Grace en 1489 ; Ville de Grace en 1516, deux ans avant sa fondation officielle par le roi François Ier (1494/1547).
Franciscopolis en hommage au roi François Ier, puis Le Havre-Marat, en référence à Jean Paul Marat (1743/1793) au moment de la Révolution Française, ne se sont pas imposées.
Hydrographie
A l'embouchure de la Seine et proche de la mer de la Manche, son port est le 2ème de France après Marseille pour le trafic total et le 1er port français pour les conteneurs.
Héraldique
La devise de la ville : Nutrisco et extinguo = Je nourris et j'éteins, en référence à la salamandre du blason du roi François Ier (1494/1547), créateur de la ville.
Les armes se blasonnent ainsi :
Sous le 1er Empire de 1804 à 1815, (image 1)
Ensuite (image 2) : De gueules à la salamandre d'argent couronnée d'or sur un brasier du même, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or, au franc-canton cousu de sable chargé d'un lion d'or armé et lampassé de gueules.
Trois fleurs de lys en orle sont ajoutées sans autorisation sous le gouvernorat de François Honorat de Beauvilliers (1607/1687, portrait de droite), duc de Saint-Aignan. Le lion, issu des armoiries de la Belgique, est ajouté en 1926 en substitution d'une des fleurs de lys, en souvenir de l'accueil du gouvernement belge en exil pendant la Première Guerre Mondiale.
Histoire
La présence humaine sur le territoire havrais remonte à la Préhistoire (400 000 avant J.-C.). Plusieurs vestiges datant du Néolithique sont exhumés en ville basse et dans la forêt de Montgeon. La population augmente et se sédentarise dans les premiers hameaux.
Au cours de l'Age du Fer, les Calètes (peuple Celte) s'installent dans la région.
Dès l'Antiquité, le trafic fluvial sur la Seine fait vivre les cités gallo-romaines de l'estuaire. Une voie romaine relie Lillebonne (Juliobona) à l'embouchure de la Seine.
Les premières mentions de l'abbaye de Graville remontent au IXème siècle, celles de Sanvic sur le plateau, du village de Leure et de son port de commerce apparaissent au XIème siècle. Ce dernier sert d'abri aux navires qui attendent la marée pour entrer dans le port d'Harfleur en amont.
Mon ancêtre Guillaume Malet de Graville (1027/1071), chevalier et compagnon de mon autre ancêtre le duc de Normandie Guillaume dit le Conquérant (1024/1087), se fait construire un château à Graville et une motte féodale à Aplemont.
Plusieurs hameaux de pêcheurs et d'agriculteurs se créent au Moyen Âge Central. Pendant la Guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453) les ports fortifiés de Leure et d'Harfleur subissent des destructions.
Avant même la fondation de la ville du Havre les alentours sont déjà peuplés et plusieurs localités existent, comme Saint-Denis-en-Caux, Ingouville, Leure.
Sous le roi François Ier (1494/1547, portrait de droite)
La croissance des échanges commerciaux, l'ensablement du port d'Harfleur et la crainte d'un débarquement anglais poussent le roi François Ier à fonder le port du Havre et la ville. En 1517, il signe la charte de fondation du port, le Havre de Grâce. La tour François Ier, dite la grosse tour, en défend l'entrée. Le port accueille ses premiers navires en octobre 1518.
Le roi se déplace en 1520, rend perpétuels les privilèges des Havrais et leur donne ses propres armoiries constituées d'une salamandre.
La ville est un des points de rassemblement de la flotte française pendant les guerres. Des navires partent également pêcher la morue à Terre-Neuve. Le Nouveau Monde attire les aventuriers et quelques-uns partent du Havre, comme Nicolas Durand de Villegagnon (1510/1571, portrait de droite) qui fonde une colonie au Brésil (Fort-Coligny) en 1555. Aujourd'hui encore, une place des cannibales rappelle ces liens anciens avec l'Amérique. À la fin du XVIème siècle, la contrebande prend son essor et Le Havre voit arriver des produits américains comme des cuirs, du sucre et du tabac. Un des principaux acteurs de ce trafic est un explorateur et cartographe, Guillaume Le Testu (1509/1573), un quai porte toujours son nom.
En 1525, une tempête provoque la mort d'une centaine de personnes, la destruction de 28 bateaux de pêche et de la chapelle Notre-Dame. En 1536, cette dernière est reconstruite en bois avec des piliers en pierres. Une tour gothique coiffée d'une grande flèche octogonale est ajoutée en 1540. La même année François Ier confie le projet d'urbanisme et de fortification à l'architecte italien Girolamo Bellarmato (1493/1555) qui organise le quartier Saint-François selon des normes précises (plan orthogonal, limitation de la hauteur des maisons....). La première école et la halle aux grains sont érigées. Les années 1550 voient la création de plusieurs institutions municipales : l'Hôtel de Ville, l'Amirauté, l'Hôpital, le siège de la vicomté et du bailliage.
Pendant les Guerres de Religion
Dès 1557, Jean Venable, libraire colporteur de Dieppe, diffuse en Pays de Caux et en Basse-Normandie les écrits de Martin Luther (1483/1546) et de Jean Calvin (1509/1564).
En 1562, les Réformés prennent la ville, pillent les églises et expulsent les catholiques. Les Anglais leur envoient des troupes qui débarquent au Havre. Gabriel de Lorges (1530/1574), comte de Montgommery, est à la tête des révoltés. Les protestants construisent des fortifications en vertu du Traité d'Hampton-Court signé la même année avec la reine Élisabeth Ière d'Angleterre (1533/1603, portrait de gauche). Les troupes du roi Charles IX (1550/1574, portrait de droite) attaquent la ville et les Anglais sont chassés le 29 juillet 1563. Le fort bâti par ces derniers est détruit et la tour de Notre-Dame est abaissée sur les ordres du roi qui ordonne la construction d'une nouvelle citadelle, achevée en 1574.
En 1581 débute l'aménagement d'un canal entre Harfleur et l'estuaire de la Seine. De nouvelles fortifications sont mises en place entre 1594 et 1610. Un premier Temple protestant est construit en 1600 dans le quartier de Sanvic. Il est détruit en 1685, à la révocation de l'Edit de Nantes par le roi Louis XIV (1638/1715). En 1787, l'Édit de tolérance du roi Louis XVI (1754/1793), permettent aux protestants Havrais d'ouvrir un nouveau lieu de culte dans le quartier Saint-François.
Du XVIème au XVIIIème siècles
La fonction modernisation du port débute sur ordre du cardinal Jean Duplessis de Richelieu (1585/1642) gouverneur de la ville : l'arsenal et le bassin du roy sont aménagés, les remparts sont renforcés et une forteresse est construite. Dans cette dernière le cardinal Jules Mazarin (1602/1661) fait emprisonner les princes frondeurs, Henri II d'Orléans (1595/1663) duc de Longueville, Armand de Bourbon (1629/1666) prince de Conti et Louis II de Bourbon dit Le Grand Condé (1621/1686) duc d'Enghien.
Au début du règne de Louis XIV (1638/1715), Jean Baptiste Colbert (1619/1683) décide de rénover les infrastructures portuaires et militaires, les travaux durent 14 ans. En 1669, le ministre inaugure le canal du Havre à Harfleur, appelé aussi canal Vauban. La Compagnie de l'Orient s'installe en 1643. Des produits exotiques (sucre, coton, tabac, café et diverses épices) sont importés d'Amérique.
Les Anglo-Hollandais bombardent la ville à plusieurs reprises, notamment en 1694 et en 1696.
Au XVIIIème siècle, la Traite des Noirs (voir § suivant) enrichit les négociants locaux. Les guerres des rois Louis XIV et Louis XV (1710/1774) interrompent momentanément l'essor du Havre.
En 1707, le capitaine havrais Michel Joseph Dubocage (1676/1727, portrait de gauche) explore l'Océan Pacifique à bord de la Découverte et atteint l'île de Clipperton. À son retour, fortune faite, il monte une maison de négoce et achète un hôtel particulier (voir dans le diaporama) au cœur du quartier Saint-François ainsi que la seigneurie de Bléville. Un autre capitaine havrais Jean Baptiste Nicolas Denis d'Après de Mannevillette (1707/1780, portrait de droite) travaille pour la Compagnie des Indes et cartographie les côtes de l'Inde et de la Chine. À partir du milieu du XVIIIème siècle, les riches négociants se font construire des résidences sur la côte.
En 1749, Jeanne Antoinette Poisson dite Madame de Pompadour (1721/1764) veut voir la mer, le roi Louis XV choisit Le Havre pour satisfaire le désir de sa favorite, visite ruineuse pour les finances de la ville.
1773 voit l'installation d'une manufacture de tabacs dans le quartier Saint-François, l'expansion des chantiers navals, la construction du nouvel arsenal, de la bourse de commerce, de l'École Royale de la Marine.
Après le terrible incendie des 4 et 5 janvier 1786, le roi Louis XV (1710/1774) approuve, lors de sa visite, le projet d'extension de la ville, dont la surface est multiplié par quatre.
Durant la Révolution Française
Entre 1789 et 1793, le port est le 2ème de France après Nantes, il reste toujours un enjeu stratégique à cause du commerce des céréales (ravitaillement de Paris) et de sa proximité avec l'ennemi britannique.
Les délégués pour les Cahiers de Doléances sont élus en mars 1789. Des émeutes populaires surviennent en juillet, la Garde Nationale est formée quelque temps plus tard. L'élection d'un maire a lieu en 1790.
1793 est une année difficile à cause de la guerre, des insurrections fédéralistes et du marasme économique. La Terreur religieuse transforme la cathédrale Notre-Dame en Temple de la Raison. La ville devient Sous-Préfecture par la réforme administrative de l'an VIII.
Au XIXème siècle
L'empereur Napoléon Ier (1769/1821, portrait de gauche) vient au Havre et ordonne la construction de forts.
Une Chambre de Commerce est fondée en 1800 mais, à cause de la guerre contre la Grande-Bretagne et du Blocus Continental, l'activité du port se réduit et celle des corsaires s'accroît.
L'arrêt des guerres révolutionnaires et napoléoniennes permet au commerce de reprendre normalement à mesure que s'éloigne la menace britannique. De nouveaux quartiers apparaissent tandis que beaucoup d'indigents s'entassent dans le quartier insalubre de Saint-François. Les épidémies de choléra et de typhoïde font plusieurs centaines de morts entre 1830 et 1850. L'alcoolisme et la mortalité infantile font des ravages dans les classes les plus pauvres.
Au XIXème siècle, la réussite économique de la ville attire des entrepreneurs anglo-saxons, nordiques et alsaciens, une large communauté bretonne s'implante, et modifie la vie culturelle.
De grands travaux d'aménagement s'étalent tout au long du siècle, parfois interrompus par les crises politiques ou économiques.
La ville devient le pilier européen de l'Histoire de la caféiculture, grâce à l'arrivée de familles de protestants allemands qui ont capté le négoce du café pendant la Révolution Haïtienne.
L'installation progressive de l'éclairage au gaz à partir de 1835, de l'enlèvement des ordures en 1844 et des égouts dénote un souci de modernisation urbaine.
Au milieu du siècle, les vieux remparts sont rasés et les communes limitrophes sont annexées. La population augmente, le commerce explose et la ville s'embellit de constructions.
Dès 1830, les voyages transatlantiques en paquebot s'intensifient. Les chantiers de construction navale se développent, le chemin de fer arrive en 1848 et permet de désenclaver Le Havre. Le nombre d'écoles reste insuffisant jusque dans les années 1870.
À la veille de la Première Guerre Mondiale, Le Havre est le 1er port européen pour le café et importe près de 250 000 tonnes de coton et 100 000 tonnes de pétrole. Le cabotage européen apporte du bois, de la houille et du blé d'Europe du Nord, du vin et de l'huile de Méditerranée. Le Havre reste une porte d'entrée pour les marchandises américaines mais aussi un point de passage pour les candidats à l'émigration vers les États-Unis.
Sous le règne du roi des Français, Louis Philippe Ier d'Orléans (1773/1856, portrait de gauche) de 1830 à 1848, Le Havre devient une station balnéaire fréquentée par les Parisiens.
À partir de 1886, l'agitation ouvrière, que soutiennent les socialistes de plus en plus influents, secoue la ville. L'affaire Jules Durand (1880/1926, voir § Personnages) est symptomatique de ce contexte.
En 1889, le boulevard maritime est construit, dominé par la villa maritime. Le palais des Régates en 1906 et le casino Marie-Christine en 1910 rassemblent la bourgeoisie, alors que les premières cabanes sont installées sur la plage.
Les deux dernières Guerres Mondiales
1914-1918, le bilan humain est lourd : environ 7 500 morts havrais, soldats et marins. La ville est épargnée par les destructions massives. Plusieurs navires sont néanmoins torpillés par les sous-marins allemands dans la rade. La fabrication des obus et des canons mobilise 35 000 personnes dans les usines de guerre et dans les nouveaux ateliers installés au sein des entreprises de métallurgie ou de construction navale. Un des faits notables de la guerre est l'installation du gouvernement belge, contraint de fuir l'occupation allemande, dans la banlieue à Sainte-Adresse. La ville sert de base arrière pour l'Entente, notamment pour les navires de guerre britanniques.
L'entre-deux-guerres est marqué par l'arrêt de la croissance démographique, l'agitation sociale et la crise économique. La ville est devenue largement ouvrière. Les pénuries et la vie chère provoquent la grande grève de 1922 au cours de laquelle l'état de siège est proclamé.
Le paquebot Le Normandie (photo de droite) rallie New York en 1935.
En 1936, l'usine Breguet est occupée par les grévistes, début du mouvement ouvrier sous le Front Populaire.
Les importations de pétrole continuent d'augmenter et des raffineries voient le jour à l'Est du Havre.
1939-1945, les Allemands occupent Le Havre à partir du printemps 1940, provoquant l'exode d'une partie de sa population. Ils implantent une base navale dans le cadre de la préparation de l'invasion du Royaume-Uni et aménagent une ligne de casemates, blockhaus et batteries d'artillerie intégrée au mur de l'Atlantique. La vie quotidienne est difficile pour les havrais à cause des pénuries, de la censure, des bombardements et de la politique antisémite. La Résistance se constitue autour de plusieurs noyaux comme le groupe du lycée du Havre ou encore celui du Vagabond Bien-Aimé qui participent au renseignement des Britanniques et à des actions de sabotage en vue du débarquement du 6 juin.
En 1942, le quartier de la gare est détruit. Les destructions les plus importantes surviennent les 5 et 6 septembre 1944 lorsque les avions anglais bombardent le centre-ville et le port pour affaiblir l'occupant dans le cadre de l'opération Astonia. En 7 jours, les bombardiers de la Royal Air Force opèrent sur Le Havre plus de 2 000 sorties et déversent environ 10 000 tonnes de bombes. A la Libération, les nazis détruisent également les infrastructures portuaires et coulent des navires avant de quitter la ville. Le bilan des bombardements est lourd : 5 000 morts, 80 000 sinistrés, 150 hectares rasés, 12 500 immeubles détruits dont le musée des Beaux-Arts, le Grand-Théâtre, la Bourse de Commerce. Le port est dévasté et près de 350 épaves gisent au fond de l'eau. Le Havre est libérée par les troupes alliées le 12 septembre 1944.
Après Guerre
Le général Charles de Gaulle (1890/1970, portrait de gauche) fait une visite au Havre le 7 octobre 1944. Au printemps 1945, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme confie le projet de reconstruction du centre-ville à l'atelier d'architecture d'Auguste Perret (1874/1954, portrait de droite) qui fait table rase des anciennes structures. Le matériau retenu pour l'édification des bâtiments est le béton et le plan général est une trame orthogonale. La reconstruction s'achève au milieu des années 1960.
La ville reçoit la Légion d'Honneur en 1949 pour l'héroïsme avec lequel elle a supporté ses destructions.
La commune s'agrandit par annexions successives de Bléville en 1953, Sanvic en 1955 puis Rouelles en deux temps en 1963 et1973.
Les seigneurs et gens de la noblesse
A Graville :
La Famille Malet, en est seigneur jusqu'en 1516. Elle descend de mon ancêtre William Guillaume Ier Malet (933/970, voir § suivant Mes ancêtres), seigneur de Graville, d'origine Saxonne ou Viking. Le dernier représentant de cette Famille est Louis Malet de Graville (1438/1516, portrait de droite) capitaine de Dieppe en 1480, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, nommé amiral de France en 1486. Il est l'époux en 1470 de Marie de Balsac (+1503) dont il a deux fils, morts en bas-âge, et deux filles ; puis de Jeanne de Garlande en 1503.
A Bléville :
La Famille de Bléville, en est seigneur et occupe le château.
Au début du XVIIIème siècle, Michel Joseph Dubocage achète la seigneurie.
Chroniques communales
La Traite négrière au Havre
Avec la conquête et la colonisation des Amériques, les Européens ont besoin de main-d’œuvre afin d’y exploiter les ressources. Ils sont confrontés à une double problématique. Premièrement la disparition quasi-complète des populations amérindiennes, décimées par les maladies des Européens, les obligent à chercher une main-d’œuvre servile à l’extérieur des colonies. Mais aussi, avec la prise de Constantinople par les Ottomans, entraînant la chute de l’Empire byzantin, les puissances occidentales se voient privés de leurs réseaux traditionnels d’approvisionnement en esclaves. Ils se tournent alors, à l’initiative du Portugal, vers les côtes d’Afrique pour se fournir en captifs. La traite négrière occidentale entraîne la déportation de 12 millions d'individus du XVIème au XIXème siècle. La France est le troisième pays européen en nombre de déportés, derrière le Portugal et l’Angleterre. La traite havraise est donc à replacer dans le contexte d’une vaste entreprise mondiale de déportation et d’asservissement de populations africaines à des fins économiques.
Au Havre, l'histoire commence entre 1666 et 1678, où quelques premiers armements sont entrepris par la Compagnie des Indes Occidentales puis par la Compagnie du Sénégal, dont une antenne est installée dans le port en 1673. Avec 30 armements de 1679 à 1709, Le Havre se place alors comme le 2ème port négrier Français, loin encore de celui de La Rochelle. Ce commerce s’accroît jusqu’en 1721, année d’un premier pic de 18 expéditions et de l’installation des premières familles havraises dans des plantations sucrières de Saint-Domingue.
En 1716, des lettres patentes donnent la possibilité aux négociants de 4 villes portuaires de pratiquer librement la traite : Nantes, La Rochelle, Bordeaux et Rouen. En raison de l’impossibilité de faire remonter la Seine à des navires de gros tonnages, les ports du Havre et de Honfleur obtiennent en 1721 une extension des lettres patentes afin de se substituer à Rouen. Paradoxalement, le port du Havre entre dans une longue période de pratique modérée qui s’explique par la faiblesse des capitaux dont disposent les négociants havrais, qui privilégient le commerce en droiture, nécessitant aussi des vaisseaux moins gros. De 1722 à 1745, on ne compte ainsi qu’une à deux expéditions par an, puis trois à cinq par an jusqu’en 1763, et quatre à huit jusqu’en 1773. A la fin de la guerre d'indépendance des Etats-Unis en 1783, les armateurs havrais se lancent pleinement dans la pratique de la traite avec 16 navires armés à la traite cette année-là. De 1783 à 1791, un total de 191 expéditions négrières parties de la cité océane a lieu.
Cet âge d’or du commerce colonial et de la traite havraise prend brutalement fin avec la perte de la perle des Antilles, la colonie de Saint-Domingue (Haïti), à la suite de la révolte des esclaves de 1791.
Le port du Havre est indissociable de celui de Honfleur, de l’autre côté de l’embouchure de la Seine, mais aussi de celui de Rouen, fournisseur essentiel des capitaux pour armer les navires havrais à la traite. Ensemble, ils forment un complexe portuaire normand, dont le Havre n’est que l’avant-port, et qui constitue le deuxième port négrier de France après Nantes. Au Havre, le nombre de déportés tourne autour de 100 000 individus.
Présence militaire
Pendant la première moitié du XXème siècle, le 129ème Régiment d'Infanterie de ligne est en garnison au Havre ; il y laisse une empreinte importante et une rue porte son nom.
Le 74ème Régiment d'Infanterie commandos est présent de 1963 à 1976.
Le Havre est la ville marraine en 2009 du BPC Mistral, porte-hélicoptères amphibie de la Marine Fançaise, au cours d'une escale du bâtiment (photo de droite).
Au cinéma
Avec près de 70 films, Le Havre est l'une des villes de province les plus représentées au cinéma. Plusieurs réalisateurs choisissent les installations portuaires pour cadre de leur film comme : L'Atalante de Jean Vigo en 1934, Le Quai des brumes de Marcel Carné en 1938, ou encore Un homme marche dans la ville de Marcello Pagliero en 1950. Plus récemment, 3 films, utilisent le centre-ville Perret et le port pour cadre : Tournée en 2010 de Mathieu Amalric, se déroule sur les bords du bassin du commerce et au Cabaret Electric, Le Havre d'Aki Kaurismäki en 32011, 38 témoins en 2012 de Lucas Belvaux qui déroule intégralement l'intrigue policière dans les rues et les bâtiments du centre-ville, plusieurs scènes de Retour en force en 1980 de Jean-Marie Poiré sont filmées en bord de mer sur la digue du Havre.
Patrimoine
La motte féodale d'Aplemont
Edifiée au XIème siècle, appelée également motte de la Vieille Tour, motte des Halattes ou motte Totinel, c'est un monument exceptionnel car il est rare qu'une motte féodale subsiste en milieu urbain. Bien avant la fondation de la ville, elle témoigne de l'ancienneté des villages situés à sa périphérie. Le site est redécouvert en 2000 par un habitant du quartier
La position dominante de la partie Sud, au bord de la falaise et surplombant l’estuaire de la Seine, explique certainement pourquoi mes ancêtre de la Famille Malet, qui occupe le fief de Graville, y construisent une enceinte de terre et de bois, logis seigneurial ou plus vraisemblablement tour de guet. Il est possible que cette motte castrale soit un élément de défense complémentaire destiné à protéger le château de Graville situé alors en contrebas. Elle est le plus ancien vestige visible de l'histoire de la ville. La motte est réduite par le percement d'une rue. Le site est rénové en 2008, clos et enceint d'un parc.
L'ancien château de Graville
Mon ancêtre Guillaume Malet (1027/1071) combat en 1066 aux côtés de mon autre ancêtre le duc de Normandie Guillaume dit le Conquérant (1024/1087) à la bataille d’Hastings. Au retour, il fonde, juste au-dessous de l'abbaye, une puissante forteresse. A cette époque, Graville constitue un fief, terre concédée à un vassal par son seigneur le plus souvent en échange de services militaires. Dès la première moitié du XIème siècle, mes ancêtres de la Faimlle Malet, occupent ce fief. Leur château, grande enceinte de terre et de bois, se trouve dans le bas-graville, au pied de la collégiale.
Au siècle suivant, le château est reconstruit en pierre. Il est composé d’un donjon carré (gravure de droite) entouré d’une muraille et de fossés inondés. Dans la cour, des bâtiments résidentiels et une grande salle, signalée dans un compte de 1480. Occupé et détérioré lors de la Guerre de Cent ans par les Anglais.
Le site, déjà très ruiné, est acheté par le cardinal Armand Jean Duplessis de Richelieu (1585/1642, portrait de gauche) en 1626, pour y installer une fonderie de canons. L'ensemble est détruit au XVIIIème siècle.
Le château de Bléville
Construit au XIème siècle par la Famille de Bléville, chevaliers et compagnons de mon ancêtre le duc de Normandie Guillaume dit le Conquérant à la Bataille d'Hastings. Le château est ruiné par les Alliés, comme l'ensemble des bâtiments et constructions situés sur le passage des combats pour la Libération en 1944. Il est rasé vers 1950 par La Briqueterie Sanvicaise qui l'achète aux derniers propriétaires.
Le logis du Roy, ancien Hôtel de Ville et musée-bibliothèque
Ce logis, situé sur la Place d'Armes, est construit en 1520 pour Guyon Le Roy (1455/1525), sieur du Chillou, premier gouverneur du Havre. Il prend son nom de Logis du Roy en 1549 lorsque le roi Henri II (1519/1559, portrait de gauche) y passe une nuit. Il est acheté par la ville en 1551 pour en faire son premier Hôtel de Ville.
En 1839, la ville y installe un premier musée. En 1842, la bâtisse est démolie. L’année suivante, sur l’espace libéré, débute la construction du Musée des Beaux-Arts, Bibliothèque Municipale et Muséum d’Histoire Naturelle qui ouvre au public en 1845 et inauguré deux ans plus tard.
Joseph Morlent, nous en livre une description détaillée sur son site Le Havre en miniatures en 1853 : Le Musée est précédé d’une cour d’honneur entourée d’une grille à hauteur d’appui. L’entrée de la cour est fermée par deux piédestaux destinés à recevoir les statues de bronze de Casimir Delavigne et de Bernardin-de-Saint-Pierre, nés l’un et l’autre au Havre. La façade est surmontée de statues allégoriques groupées de chaque côté d’un cadran éclairé par un système particulier, de l’invention d’un de nos compatriotes M. J. Dorey. Le vestibule et la salle du rez-de-chaussée sont ornés d’une belle colonnade ; à droite et à gauche, les galeries des collections d’histoire naturelle, le fond est occupé par un magnifique escalier qui conduit au grand salon de peinture et à deux galeries latérales affectées à la bibliothèque publique du Havre. Sur le premier pallier de l’escalier, on a placé, en 1850, une statue de François 1er, œuvre de M. Dumont, l’auteur du Génie de la Liberté qui surmonte la colonne de juillet à Paris.
Les deux statues de bronze restent en place jusqu'en 1893, date à laquelle elles sont transférées place Gambetta, de part et d'autre de l'entrée du Palais de Justice.
La Place d'Armes et le logis du Roy sont construits un peu en contrebas du bord de mer, lors des grandes marées, l'accès au logis se fait en barque.
Le Musée-Bibliothèque est totalement détruit au cours des bombardements de 1944.
De nombreux bâtiments de la ville sont classés aux Monuments Historiques mais en raison des bombardements de 1944, le patrimoine précédant l'époque moderne est rare.
Cinq musées possèdent le label Musée de France.
L'abbaye de Graville
Ermitage au VIème siècle, puis prieuré fondé vers 1050 par mon ancêtre Guillaume Malet, seigneur du lieu, avec des chanoines réguliers du prieuré de Sainte-Barbe-en-Auge, l'église, accrochée au coteau, domine la ville.
Elle est dédiée à sainte Honorine qui, selon la légende, aurait été jetée dans la Seine par des païens de Lillebonne pour venir s’échouer au niveau de l’abbaye. Sous le règne du roi des Francs Eudes Ier (852/898), les religieux de Graville abritent les reliques de la sainte, le site de Graville devient lieu de pèlerinage. Menacées par l'arrivée de nouvelles bandes Vikings, les reliques prennent le chemin de Conflans-Sainte-Honorine.
Guillaume Nolasque de Graville, seigneur de Graville et baron d'Eye, fait construire les bâtiments conventuels à la fin du XIIème siècle.
Pendant la Guerre de Cent Ans de 1337 à 1453, la tour Nord de la façade est partiellement détruite. La tour Sud disparait totalement pendant les Guerres de Religion de 1562 à 1598.
L'abbaye sert de quartier général au roi de France Philippe IV dit le Bel (1268/1314, portrait de gauche) en 1295, au roi d'Angleterre Henri V (1386/1422) en 1415, au maréchal de France, Charles Ier de Cossé (1505/1563, portrait de droite), comte de Brissac, ainsi qu'au roi de France Charles IX (1550/1574) en 1563.
Le cœur de Louis Malet de Graville (1438/1516) amiral de France, est déposé dans l'église.
Dans le chœur, un remarquable retable baroque prend place au début du XVIIème siècle. Les bâtiments conventuels sont reconstruits au XVIIIème siècle et en partie détruits par un incendie en 1787.
Jusqu'à la Révolution Française, l'église est partagée en deux : le chœur pour la communauté religieuse et la nef pour les paroissiens, cette séparation est dûe à l'archevêque de Rouen, Eudes Rigaud (1210/1275).
L'abbaye fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1875 pour son église abbatiale, en 1921 pour deux salles souterraines, et d'une inscription en 2000 pour l'ensemble des bâtiments prieuraux.
La cathédrale Notre-Dame-de-Grâce
Principale église de la ville, elle est le siège du diocèse. Après la succession de plusieurs édifices très modestes, l'actuelle église est édifiée du dernier quart du XVIème siècle jusqu'au deuxième quart du XVIIème siècle, mêlant différents styles architecturaux : gothique flamboyant, Renaissance, Baroque et Classique. Lieu important de la vie locale, elle reçoit les donations de la population, de la municipalité et du roi. La décoration de la façade principale est achevée lors de la restauration des années 1830 par la réalisation d'un tympan et la construction du grand fronton cintré, bâti en 1827.
Elle subit les différents conflits que la ville traverse avec parfois de graves dégâts, dont la destruction partielle en 1944. Sauvée par Auguste Perret qui décide de l'inclure dans son plan de centre-ville.
La tour clocher, partie la plus ancienne de la cathédrale, est érigée vers 1540. Sa flèche, gothique à l'origine, est aujourd'hui de type classique à croupe polygonale et possède deux imposants contreforts à chaque angle, dont un se prolonge dans le bas-côté Sud de la cathédrale. A l'intérieur, la nef à double élévation est en trois vaisseaux et se divise en sept travées.
L'édifice fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1919 et est élevée au rang de cathédrale depuis la création du diocèse du Havre en 1974 par le pape Giovanni Battista Montini dit Paul VI (1897/1978, portrait de droite).
L'église Saint-Joseph
Construite sur les plans de l'architecte Auguste Perret, elle est achevée après sa mort par les architectes de son Atelier. Dédié à la mémoire des victimes des bombardements, elle est l'un des chefs d'œuvre architecturaux du XXème siècle, emblème de la reconstruction en Europe. Son clocher culmine à 107m de haut. L’intérieur est sublimé par la lumière extérieure, filtrée grâce aux 6 500 verres colorés conçus par l'artiste-peintre et vitrailliste, Marguerite Félicité Huré (1895/1967) qui participe au renouveau de l’art sacré en France dès 1919.
Le chœur comprenant l’autel majeur, la clôture et le ciborium sont réalisés en 1964.
L'église Sainte Jeanne d'Arc
Située sur une butte dans le quartier de Sanvic, elle est édifiée entre 1963 et 1965. Le clocher prévu n'a pas été réalisé, un simple beffroi est ajouté. L'intérieur est sous l'influence de Charles -Édouard Jeanneret-Gris dit Le Corbusier (1887/1965). L'église et ses dépendances, à l'exclusion du beffroi Ouest, du parking en sous-sol et de sa rampe d'accès, sont inscrits au titre des Monuments Historiques en 2005.
L'église Saint-Denis de Sanvic
La première église paroissiale romane est attestée en 1035, à cette époque, la tour calcaire est couverte d'une flèche carrée. Au XIIème siècle, l'église est remaniée.
La nef est du XVIIIème siècle. Le berceau du choeur, les pilliers et les arches, la couverture en tuile et une flèche neuve sont refaits en 1806. En 1842, le choeur est couvert en ardoise.
Elle est détruite en 1855 et reconstruite à partir de 1857. En 1864, le marbre du choeur est posé et les sculptures de l'église et des autels sont réalisées. Elle est consacrée en 1867.
En 1887, la nef unique en brique rouge est remplacée par trois vaisseaux en assises alternées de silex, brique et calcaire et le portail est restauré. Elle est définitivement achevée en 1891.
L'Arsenal
Il est né de la volonté du roi Louis XIV (1638/1715) et de son ministre Jean Baptiste Colbert (1619/1683, portrait de droite), de doter la Marine Royale des moyens de leurs ambitions. Après avoir fait le choix du port du Havre, ils ordonnent la construction, autour du Bassin du Roi, de quatre bâtiments. Débutés en 1664, ils sont achevés en 1667 et abritent notamment une poudrière, un entrepôt de matériel et un magasin d’armement. À l'emplacement de l'ancien Hôtel-Dieu, un premier Magasin Général est construit en 1669. Le bassin est remis en état et en 1680, un mur, placé sous juridiction militaire, est construit autour.
De 1776 à 1780, le Magasin Général de la Marine, en mauvais état, est reconstruit.
La prison de l'Arsenal fait aussi office, aux XVIIIème et XIXème siècle, de dépôt de noirs, centre de rétention où sont enfermés les esclaves résidant au Havre, envoyés par leurs maîtres pour se former en métropole, afin de s'assurer de leur retour forcé aux colonies.
Le 15 juillet 1789, au lendemain de la prise de la Bastille à Paris, les émeutiers havrais, ayant échoué à s’emparer de la Citadelle, s'emparent de l'Arsenal et s’y fournissent en armes et en munitions, avant de se retrancher dans la tour François Ier.
En 1824, le port militaire est supprimé au profit de Cherbourg et Brest signant la fin de l'Arsenal. L'année suivante, les biens de la Marine sont mis en vente. Le Magasin Général de 1780 est le seul vestige ayant résisté au démantèlement de l'Arsenal. En 1934, le Ministère de la Marine de Guerre et celui de la Marine Marchande envisagent de le rehausser de deux étages. Le bâtiment est classé au titre des Monuments Historiques en 1934.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’arsenal est occupé par la Wehrmacht. Le bâtiment leur sert à diverses fonctions et notamment de prison. Il est finalement détruit par les bombardements en 1944. Il n'en reste plus qu'une porte sculptée, entreposée au Musée d'Art Moderne André Malraux, et la sphère armillaire qui coiffait le dôme du campanile, conservée aux Archives Municipales du Havre.
L'Hôtel de Ville
Démoli par les bombardements de 1944, il est reconstruit dix après pratiquement au même emplacement que celui de 1859. Son inauguration en 1958 symbolise la renaissance de la ville. L’édifice se compose de deux parties distinctes : la tour-building de 18 étages comprend des bureaux administratifs, le bâtiment horizontal souligné par une colonnade de 92m abrite les grands salons, et se termine à l’Est par le théâtre. L’extension et le transfert de l’entrée principale côté Nord est réalisée en 1987 .
Ce bâtiment est le seul de la ville, avec l’église Saint-Joseph, a être conçu par Auguste Perret lui-même.
Les Halles Centrales
Situées dans un quartier commercial et animé, elles retrouvent leur emplacement d’avant-guerre en 1960. Elles se caractérisent par une couverture voûtée, flanquée de boutiques sur le pourtour.
Réhabilitées en 1999, les Halles conservent leur vocation de marché de détails.
La Manufacture des Tabacs
Elle est construite par la Compagnie des Indes à partir de 1726 sur les plans de l'ingénieur du roi Jean Jacques Martinet (1680/1760) et du premier ingénieur des ponts et chaussées Gabriel.
Détruite pendant les bombardements de 1944, il en subsiste la porte qui est classée au titre des Monuments Historiques en 1946.
Les tramways
L'ancien, inauguré en 1874, d'abord à traction hippomobile puis électrique, fonctionne jusqu'à la Première Guerre Mondiale, transportant plus de 20 millions de personnes en 1913. Concurrencé par les transports routiers à partir des années 1920, il est progressivement délaissé et disparait en 1951.
Après 59 ans d'interruption un nouveau tramway, avec deux lignes à voie normale, est inauguré en 2012. Une extension est prévue pour 2027.
Le funiculaire de la côte
Surnommé la ficelle relie la rue Gustave Flaubert en ville basse à la rue Félix Faure sur la Côte. Il est inauguré en 1890, initialement à vapeur, il ne prévoit qu’une voiture de 32 places et 12 déplacements par heure.
En 1911 il est électrifié. Endommagé par les bombardements de 1944, il est remis en service en 1946 et la gare du centre-ville est rénovée en 1963.
Aujourd'hui, il comporte deux cabines tirées par un câble sur une seule voie avec évitement central et transporte environ 400 000 personnes par an. En 2021, la Communauté Urbaine Le Havre-Seine Métropole fait rénover les deux cabines intérieur comme extérieur. Le nouveau design avec le nez profilé, la peinture extérieure, les claustras en filagramme et les tissus de sièges sont identiques à celui du tramway.
L'hôpital souterrain Allemand
La forteresse est édifiée par les Allemands à partir de 1942, et fait partie du Mur de l'Atlantique. L’hôpital est construit de juin 1942 jusqu'à début 1943, il est utilisé par les Allemands durant des combats de septembre 1944, puis par les Alliés en 1945. Il est à 12m sous terre et comprend une chaîne de traitement pour 234 lits avec les bureaux des médecins, la salle de radiologie, un bloc opératoire ainsi que des chambres. De nombreux éléments d'origine, nécessaires au fonctionnement de l'hôpital, sont encore en place
En totalité, il est inscrit au titre des Monuments Historiques en 2017.
L'Hôtel Dubocage de Bléville
Cet hôtel particulier est la propriété de Michel Joseph Dubocage (1676/1727) seigneur de Bléville, né au Havre dans le quartier Notre-Dame, navigateur, corsaire, explorateur et négociant-armateur.
Le bâtiment est construit en 2 parties, en L, sur 3 étages. La toiture est inclinée en combles à la Mansarde et la façade est rythmée par 20 fenêtres, 2 œils-de-bœuf et 1 porte-fenêtre. La façade principale est en ardoise, silex noir, brique en soubassement, pierre de Caen et colombages en bois et torchis.
Il est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1946.
L'Hôtel de Brocques
En 1740, Thomas Brocques, issu d'une famille attestée du Havre dès 1530, fait construire un hôtel particulier où il crée un cercle en 1745. Il est réaménagé en 6 logements en 1946, l'escalier est conservé mais les lambris intérieurs sont enlevés. Le perron est dépouillé de sa grille en fer forgé d'origine. Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1946.
L'Hôtel des ingénieurs des tréfileries
Situé dans le quartier de l'Eure, réuni au Havre en 1881, il est construit entre 1905 et 1910 afin d'accueillir les ingénieurs en visite et le directeur de la société. Il est structuré comme une vaste demeure bourgeoise. Il se compose de deux niveaux et présente des façades sobres qui reflètent le parti intérieur. La distribution et le décor intérieur d'inspiration Art Nouveau sont restés intacts avec le vestibule, l'escalier, la salle à manger et l'ensemble de son mobilier scellé dans les lambris et le salon-fumoir. L'étage, plus simple est organisé comme un hôtel de voyageurs. Il fonctionne jusqu'en 1960.
Il est inscrit en totalité, y compris les éléments mobiliers de décor intérieur, au titre des Monuments Historiques en 1998.
Le Square Saint-Roch
Avant de devenir un jardin public, un lazaret destiné à isoler les malades puis un cimetière s'y sont succédés, placés tous deux à l’extérieur de la ville fortifiée, du XVIème jusqu’au milieu du XIXème siècle.
Devenu jardin à l’anglaise avec bassins, grottes et kiosque, le square est détruit lors des bombardements de 1944. Il est réaménagé entre 1950 et 1960, entouré d’une clôture ajourée en béton dessinée par Auguste Perret.
A mi-chemin entre la plage et le centre-ville, le square offre aujourd’hui des bassins, des parterres impressionnistes, des sculptures et une roseraie.
A proximité de l’entrée un kiosque à musique Belle Epoque accueille de nombreux concerts pendant l’été.
Le fort de Tourneville
Il est construit entre 1854 et 1860 et fait partie d'un ensemble de fortifications dont le fort de Sainte-Adresse à l'Ouest. Ce système de défense permet à la ville de résister aux attaques prussiennes d’octobre 1870 à mars 1872. Entre 1890 et 1976, il est occupé par une caserne pour les régiments d'infanterie .
De nos jours, l'ensemble des bâtiments abrite les Archives Municipales, la bibliothèque scientifique du Muséum d'Histoire Naturelle et de nombreuses associations culturelles comme la Société Philatélique Havraise, le Centre Havrais de Recherche Historique, la Société Havraise d'Etudes Diverses, le Groupement Généalogique du Havre, la Société Normande d’Etudes Numismatiques ou encore l'Atelier de Musique.
Le Tetris, une salle de concert et des studios d'enregistrement, ouvre dans l'enceinte du fort en 2013, côté Ouest. Côté Est, le Sonic propose six locaux de répétitions, un bâtiment administratif abritant un espace d'accueil ... Une scène pédagogique dédiée à la répétition, la création, la formation et la diffusion, baptisée le Tube, voit le jour grâce à la réhabilitation d'une ancienne soute à munition enterrée depuis 1938.
L'Espace Oscar Niemeyer
Maison de la culture, à l'extrémité Ouest du bassin du commerce, qui s’achève sur le Volcan, œuvre de l'architecte brésilien Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares dit Oscar Niemeyer (1907/2012, portrait de gauche), finalisée en 1982. Elle figure parmi les œuvres majeures réalisées, par ce dernier en dehors de son pays d’origine, lors de son exil en Europe.
Le bâtiment est traité en voiles de béton peints en blanc, tout en volumes et trajectoires courbes ; il impose son lyrisme dans un cadre urbain rigoureusement orthogonal. L’ensemble, accessible par des jeux de rampes et escaliers, comprend deux volumes distincts : l’un, hyperbolique et haut, Le Grand Volcan, abritant une salle de spectacle de 1200 places de type amphithéâtre s’ouvrant sur une large scène de 25,70m ; et l'autre cylindrique et plus discret : Le Petit Volcan, qui depuis 2015, est une bibliothèque moderne avec une surface de 5 000 m².
Le château des Gadelles
L'architecte parisien Pierre Edouard Dumont (1826/1908) se lance le défi de construire en 1866, une demeure plus luxueuse que celle de la reine Marie Christine Ferdinande de Bourbon-Siciles (1806/1878, portrait de droite), régente d'Espagne. Pendant 20 ans, il achète une vingtaine de terrains sur les communes de Sanvic, Le Havre et Sainte-Adresse dont la sente des Gadellesen bas du fort. Le décor sculpté est d'inspiration Renaissance : colonnes à chapiteaux corinthiens surmontant des pilastres adossés, gargouilles, pots à feu, porte-drapeaux en ferronnerie... Les structures métalliques de la couverture sont de l'ingénieur Gustave Eiffel (1832/1923). Le logis proprement dit n'est jamais réalisé.
En 1944, la porte d'entrée est détruite par les résistants afin de déloger une mitrailleuse allemande. Après une longue période d'abandon l'édifice est restauré en 1996, c'est aujourd'hui une propriété privée.
L'ensemble des éléments subsistants, la conciergerie-bibliothèque, l'ensemble des murs de clôture et de soutènement, les grilles et les escaliers, sont inscrits au titre des Monuments Historiques en 1997.
Le Muséum d'Histoire Naturelle
Le bâtiment d'architecture classique en pierre de taille date de 1760 où il sert de Palais de Justice. Deux corps latéraux encadrent un corps central doté d'un escalier monumental agrémenté d'un fronton triangulaire sculpté.
Il est reconverti en muséum en 1876. L'aile Sud est complètement détruite lors des bombardements de 1944 et jamais reconstruite.
Dans son projet de reconstruction du centre ville, l'architecte Auguste Perret souhaite le détruire, mais il fait l'objet de plusieurs arrêtés de classement aux Monuments Historiques en 1948, 1949 et 1963. Après une période de travaux, il rouvre ses portes en 1973 et accueille entre 2010 et 2012 près de 120 000 visiteurs.
La Maison de l'armateur
Elle est édifiée sur les plans de l'architecte de la ville, Paul Michel Thibault (1735/1799) à partir de 1790 avec une façade d'architecture néo-classique.Ce dernier est l'architecte des fortifications, du Magasin Général de l'Arsenal et le fontainier de la ville. Elle s'élève sur cinq niveaux : un rez-de-chaussée avec écuries et entrepôt, un entresol, deux étages et un attique.
Cette maison est acquise en 1800 par Martin Pierre Foäche (1728/1816, portrait de gauche), négociant issu de la plus grande Famille d'armateurs négriers du Havre qui y installe ses bureaux et sa résidence d'hiver.
Au milieu du XIXème siècle, la résidence est occupée par l'Hôtel d'Helvétie.
En 1889, elle est habitée par Georges François Jules d'Arras (1852/1966) et son épouse Marie Jeanne Alexandrine de Courson de Villeneuve.
La maison reste debout malgré les bombardements de la ville en 1944.
En 1950, elle est inscrite sur la liste des Monuments Historiques, et rachetée 5 ans plus tard à la Famille d'Arras par la ville. C'est la seule maison témoin de l'époque.
Aujourd'hui, cette maison-musée présente divers objets de l'Ancien Régime et du XIXème siècle : meubles, cartes anciennes, statues, peintures ... Les pièces sont agrémentées de livres anciens, de tableaux du Musée d'Art Moderne André-Malraux et d'objets du Muséum d'Histoire Naturelle.
Ingouville et son château
La première mention du village date de 1210. Comme Graville et Sanvic, il est implanté à flanc de falaise, avec des terres sur les bancs herbeux de l'estuaire en contrebas et sur le plateau, groupé autour de l'église paroissiale Saint-Michel attestée en 1240. Les bancs herbeux relèvent de la seigneurie de Graville, mais les habitants y ont droit de pâturage. La création en 1517 du port et de la ville Françoise de Grace se fait sur ces bancs herbeux.
Guyon Le Roy (1710/1774) écuyer de la Grande Ecurie du roi Louis XI (1423/1483) en 1481, nommé vice-amiral de Normandie par le roi François Ier (1494/1547), est chargé de la construction du Havre de Grace. La chaussée d'Ingouville, route surélevée, tracée à travers les marais relie la nouvelle ville au village. En 1584, le lazaret Saint-Roch est fondée à l'Ouest de cette chaussée. En 1161, le couvent des Pénitents est fondé au pied de la falaise au Sud-Ouest de l'église paroissiale.
Le logis et les bâtiments agricoles sont édifiés au XVIIIème siècle. Le château est reconstruit dans le premier quart du XIXème siècle. Il se compose d'un étage carré, d'un étage de combles et d'un sous-sol. Il est surmonté d'un toit à longs pans et croupe couverts d'ardoise.
Le Lazaret Saint-Roch
Pour protéger la ville des épidémies, la municipalité achète en 1585 une portion de pré pour y construire une maison de santé. Le lieu choisi est situé sur les premiers contreforts de la falaise et relié à la chaussée d'Ingouville par un chemin également en chaussée, bordé de ruisseaux de drainage. Une chapelle dédiée à saint Roch (gravure de droite) est construite en assises alternées de calcaire et silex, à chevet à trois pans et clocher en charpente sur l'entrée. L'unique vaisseau est couvert en charpente et lambris de couvrement.
En 1596, une clôture abritant les caloges des pestiférés est élevée. Lors d'une des épidémies du XVIIème siècle, le site est recensé comme comportant plusieurs maisons pour les malades, une maison et un jardin proches de la chapelle pour le chapelain, une maison pour le chirurgien, le tout en ruines. En 1782, l'Hôpital Général, alors propriétaire du pré Saint-Roch, le fieffe à la ville pour servir de cimetière, ceux situés autour des deux églises paroissiales étant arrivés à saturation. Le cimetière est fermé en 1854 lors de la suppression des fortifications, la chapelle détruite en 1861, la désaffectation est totale en 1868.
Le cimetière est transformé en jardin public, le square Saint-Roch, et ouvre sur le boulevard de Strasbourg, tracé sur les anciens fossés.
Plusieurs immeubles des rues Dauphine et de Bretagne sont classés aux Monuments Historiques en 1946.
D'autres églises : l'église Saint-Vincent-de-Paul construite en 1849 dans le quartier Saint-Vincent; l'église Saint-Michel de 1964 en centre-ville; l'église Saint-François du XVIIème siècle dans le quartier Saint-François; L'église Sainte-Anne de 1884 dans le quartier Danton; l'église Saint-Christophe-la-Forêt construite en béton en 1916 dans le quartier Sainte-Cécile.
Personnages liés à la commune
De nombreux personnages sont liés au Havre, parmi eux :
Jules Durand (1880/1926, portrait de droite) syndicaliste libertaire français né au Havre et victime en 1910 d'une grave erreur judiciaire.
Anarchiste et syndicaliste révolutionnaire, secrétaire du syndicat des charbonniers (qui déchargent et mettent en sac le charbon arrivant par bateau), il est en 1910 au port du Havre, l’un des principaux animateurs d’une grève illimitée contre l’extension du machinisme et la vie chère. Il est également un militant anti-alcool, convaincu qu'il faut prêcher par l'exemple par l'abstinence de toute consommation d'alcool.
À la suite d’une machination, il est accusé d'être le responsable moral de l'assassinat d'un chef d'équipe non gréviste, en réalité tué lors d'une rixe entre ivrognes. Il est condamné à mort mais grâce à une importante mobilisation, cette peine est commuée en 7 ans de réclusion. Gracié partiellement et libéré en février 1911, il est totalement innocenté en 1918. Mais, brisé par cette affaire, il meurt en février 1926 dans un asile psychiatrique. Son nom est donné à un boulevard de la ville en 1956.
Jacques Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737/1814) écrivain et botaniste français, né au Havre.
Une jeunesse pauvre et aventureuse, des voyages, la fréquentation des salons philosophiques, notamment ceux de Jeanne Julie Eléonore de Lespinasse (1732/1776) et de Suzanne Curchod dite Mme Necker (1737/1794) épouse du ministre des Finances du roi Louis XVI, Jacques Necker (1732/1804) le mène vers l’insuccès de Paul et Virginie qui le jette dans un tel doute sur la valeur de son ouvrage qu'il faillit le détruire. Les Études de la nature, ouvrage inspiré par son ami Jean Jacques Rousseau (12712/1778) obtient au contraire, un grand succès.
Il devient intendant du Jardin des Plantes et du Cabinet d'Histoire Naturelle en 1791, professeur de morale à l'École Normale en 1794, il fait partie de l'Institut en 1795.
Jean Paul Charles Aymard Sartre (1905/1980) écrivain et philosophe français, représentant du courant existentialiste, dont l'œuvre et la personnalité ont marqué la vie intellectuelle et politique de la France de 1945 à la fin des années 1970. Il a enseigné au lycée François Ier du Havre.
et de nombreux autres....
Hameaux, quartiers, faubourgs, lieux dits et écarts
Nombreuses extensions territoriales par annexion des communes voisines : 1852 : Ingouville et des parties de Graville-L'Eure et de Sanvic ; 1919 : Graville-Sainte-Honorine en totalité ; 1953 : Bléville ; 1955 : Sanvic en totalité ; 1971 : une partie de la ville d'Harfleur (quartier de Caucriauville) ; 1973 : Rouelles (avec le statut de commune associée).
Ces localités gardent aujourd'hui des mairies annexes.
5 secteurs composés de quartiers :
Centre-Ouest avec les quartiers de Sanvic, Saint-Vincent, Thiers, Gobelins, Perrey, Perret, Notre-Dame, Saint-François,
Centre-Est avec les quartiers de Danton, Rond Point, Haut Graville, Mare au Clerc, Acacias, Sainte-Marie, Saint-Léon, Observatoire, Massillon,
Nord avec les quartiers de Dollemard, Bléville, Grand Hameau, Mont-Gaillard, Mare Rouge, Bois de Bléville,
Sud avec les quartiers de Eure-Brindeau, Vallée Béreult, Champs Barets, Les Neiges,
Est avec les quartiers de Sainte-Cécile, Aplemont, Rouelles, Caucriauville, Graville-Soquence.
Evolution de la population
La ville connait un essor démographique dans la seconde moitié du XIXème siècle. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la population diminue fortement en raison de l'exode et des bombardements. Cette saignée démographique est compensée par l'annexion de la commune de Graville. La population augmente de l'après-guerre jusqu'en 1975, mais depuis connaît à nouveau une baisse, particulièrement importante pendant les années de crise industrielle entre 1975 et 1982.
La population de la commune est de 190 924 habitants en 1999, ce qui la place au 12ème rang des villes les plus peuplées de France.
Mes ancêtres de la ville du Havre ...
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, livres et revues, photographies ... : Wikipedia,
Date de dernière mise à jour : 19/11/2021