PRESENTATION DU DEPARTEMENT
Le département du Pas-de-Calais dans la région Hauts-de-France doit son nom au pas de Calais, détroit qui le sépare de l'Angleterre.. Il est créé par regroupement de l'Artois (alentours d'Arras, Béthune, Lens et Saint-Omer) et d'une partie de l'ancienne Picardie (alentours de Boulogne-sur-Mer et Calais). Il est limitrophe des départements du Nord et de la Somme.
Le département fait face au Kent dans le Royaume-Uni, situé à seulement 30 kms à vol d’oiseau du cap Gris-Nez.
Les reliefs sont faibles (entre 0 et 200 m d'altitude) mais assez contrastés dans certaines parties du département. Le point culminant du département se trouve entre Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer, dans la commune d'Alquines (à 212 m d'altitude).
Héraldique
D'azur semé de fleurs de lys d'or et brisé en chef d'un lambel de gueules de trois pendants chargés chacun de trois petits châteaux aussi d'or rangés en pal, à la bordure du même chargée de trois tourteaux de gueules.
Artois : d'azur semé au lambel. Boulonnais : d'or aux trois tourteaux.
Hydrographie
Sur environ 100 kms, le littoral de la Côte d'Opale est bordé par la Manche (de la frontière avec la Somme jusqu'à Calais) et la Mer du Nord (de Calais jusqu'à la frontière avec le Nord).
Plusieurs fleuves et rivières traversent le territoire, notamment l'Authie, la Canche, la Ternoise, la Liane, la Scarpe, la Lys et l'Aa.
Histoire
La première distribution de la Légion d'honneur a lieu au camp de Boulogne en 1804.
Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo en 1815, le département entier est occupé par les troupes britanniques de juin 1815 à novembre 1818.
La Première Guerre Mondiale est particulièrement dure dans le département. Le front passe à quelques kilomètres à l'Est de Lens et d'Arras, de nombreuses batailles marquent le territoire (Arras en 1914 et 1917, Crête de Vimy, Neuve-Chapelle, Givenchy, Festubert). Les hommes sont en grande partie mobilisés ou doivent travailler à la mine. Une partie de la population doit fuir.
En 1918, des comités de réfugiés existent dans les zones les moins touchées et non-occupées, associant souvent Belges et Français (Portel, Berck, Rang-du-Fliers, Touquet-Paris-Plage et Saint-Omer). À Boulogne-sur-Mer est créée une Œuvre du placement gratuit des réfugiés. À Calais, un comité des réfugiés du Pas-de-Calais cohabite avec un comité officiel belge de secours aux réfugiés. La Croix-Rouge et de nombreuses œuvres charitables les aident. Au printemps 1918, un service de reconstitution des régions libérées tente de préparer le retour des populations et la protection des biens, services et personnes dans les zones où l'ennemi a reculé. Il faut y faire parvenir des matériels, denrées et mobiliers, ce qui nécessite des moyens de transports difficiles à trouver.
À la signature de l'Armistice, le Pas-de-Calais est probablement le département le plus dévasté. Plusieurs villes dont Lens sont rasées, les installations minières et les habitats attenants sont dévastés, et plus de 200 communes rurales n'existent plus. Le département est classé avec onze autres en zone rouge et il souffre de séquelles physiques, psychiques et environnementales durant des décennies.
Le littoral, un peu épargné par la Première Guerre mondiale, est plus durement touché par la Seconde Guerre Mondiale.
Les ports de Calais et Boulogne-sur-Mer sont assiégés par les Allemands en mai 1940.
Les Allemands craignant un débarquement venant d'Angleterre sur les côtes du Pas-de-Calais, de nombreux blockhaus et fortifications sont construits sur le littoral, formant partie du mur de l'Atlantique, mais également à l'intérieur des terres comme la Coupole d'Helfaut, le blockhaus d'Éperlecques et la forteresse de Mimoyecques.
En juin 1944, différentes opérations de diversion ont lieu dans le Pas-de-Calais visant à couvrir le débarquement de Normandie. Les bombardements sont nombreux et certaines villes sont entièrement détruites. Calais est déclarée détruite à 73%, Boulogne-sur-Mer à 85%. Cette dernière est la ville de France qui a connu le plus de bombardements aériens.
Patrimoine/Tourisme
Le bassin minier, situé autour de Béthune et Lens, se prolonge dans le département du Nord vers Douai. Il garde des traces importantes de son passé ouvrier. Le paysage est marqué par les monts de résidus miniers appelés terrils. Dans les cités ouvrières sont visibles les corons, habitats des mineurs reconnaissables à leur forme et leurs briques rouges.
La Côte d'Opale est le principal lieu touristique du département, avec ses longues plages, ses stations balnéaires (Berck, Le Touquet, Hardelot, Wimereux, Wissant....), ses sites naturels (baie de Canche, baie d'Authie, mont Saint-Frieux, dunes d'Écault, cap Gris-Nez, cap Blanc-Nez, platier d'Oye...) ainsi que le centre national de la mer Nausicaá à Boulogne-sur-Mer, l'un des plus grands aquariums publics d'Europe.
Un tourisme du souvenir des deux guerres mondiales s'est développé autour du mémorial de Vimy, de la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, de la coupole d'Helfaut et du blockhaus d'Éperlecques...
Le département abrite aussi plusieurs musées.
Des villes et places fortifiées : Montreuil, Boulogne, Béthune, Aire-sur-la-Lys, la place des Héros et la Grand-Place d’Arras...
Les beffrois typiques du Nord de la France et de la Belgique : Arras, Calais, Boulogne, Béthune, Aire-sur-la-Lys et Hesdin, sont inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 2005.
Un patrimoines religieux :
Les églises, les cathédrales (Notre-Dame-et-Saint-Vaast à Arras, Notre-Dame à Saint-Omer...), les basiliques (Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception à Boulogne-sur-Mer…),
Des châteaux :
Le château de Créminil à Estrée-Blanche (photo ci-dessous), est attesté à partir de 1329.
La famille Le May le fait construire en 1443.
Il est entouré par une double douve en eau, et l'on y accède par un pont-levis. Il est construit suivant un plan circulaire autour d'une cour intérieure et il est flanqué de tours, de tourelles et de contreforts.
Après les dégâts causés par les troupes au XVIème siècle, il est restauré.
Remanié au XVIIIème siècle pour en faire une demeure d’agrément, le château est ouvert sur le côté Sud avec une agréable perspective sur les jardins succédant à une terrasse bordée de balustres de pierre. Une partie des jardins est réorganisée en jardin médiéval tel qu’il devait l’être à la fin du XVème siècle. Divisé en cinq, on y retrouve le verger et le potager, le carré de fleurs et celui des condiments et enfin le carré des plantes médicinales, il ne subsiste comme défenses que les ouvertures de tir de la tour Nord.
En 1708, durant la Guerre de Succession d'Espagne, lors du Siège de Lille, le prince François Eugène de Savoie-Carignan (1663/1736) porte deux colonnes de son armée vers Estrée-Blanche, une colonne sous la conduite du duc de Malborough, John Churchill (1650/1722, portrait ci-contre) qui campe à Estrée-Blanche le 21 juillet.
Après la famille Le May, il est habité en 1540, par Hugues de Buleux, en 1670 par Antoine de Vignacourt, de 1687 à la Révolution Française par la famille Le Merchier.
Les douves et le château sont inscrits aux Monuments Historiques en 1946, et classés en 2005.
Le parc du château (l'allée des tilleuls qui mène au château, le parc qui l'entoure et le parc boisé délimité par la rivière la Laquette) est inscrit et classé en même temps que le château et inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables.
Le château de Varlemont à Barly (photo ci-dessous) est construit en pur style Louis XVI, en pierre d’Artois, sur la colline de Barly qui est habitée depuis l’époque romaine et qui a vu se succéder plusieurs châteaux et demeures seigneuriales au cours des siècles.
Entre 1782 et 1784, Vindicien Antoine Blin (1718/1786), ancien capitaine au régiment de Rohan, fait bâtir ce château.
Après sa mort, son fils Jean Vindicien continue les travaux et élève la ferme, les granges, les remises et la chapelle, probablement achevées durant la Révolution Française, époque durant laquelle il réside à Barly.
Seul subsiste de l'édifice précédent un pan de mur de brique et pierre, formant l’arrière du logement de ferme, côté parc.
Au début du XIXème siècle, la nef de l’église du village est rebâtie avec une façade conçue pour fermer la perspective harmonieusement et faire pendant à l’avant-corps du château. C’est probablement à cette époque que le terrain est remodelé et que l’ancienne motte féodale disparait.
De 1812 à 1818, le château est mis à la disposition d’Hugues Robert Jean Charles de La Tour d’Auvergne-Lauraguais (1768/1851), évêque d’Arras, durant l’été.
En 1837, Achille Pierre Blin de Varlemont (1791/1875) vend le domaine à la comtesse de Tramecourt qui aménage le parc dans le style anglais à la mode, fait établir un atlas de ses terres en 1870.
En 1914, les héritiers de la comtesse cèdent la propriété à Arthur Duhem, vice-président de la Chambre de Commerce de Lille. Il ne profite guère de son acquisition car le château est réquisitionné et utilisé comme hôpital militaire, français et anglais, durant toute la Première Guerre Mondiale. A partir de 1919, il se consacre à la restauration du château (déjà entreprise par l’armée française) et à celle du parc. Il implante le bassin de la cour d’honneur ainsi que le miroir d’eau.
Il est occupé par les armées lors de la Seconde Guerre Mondiale.
De 1937 à 1970, le domaine appartient à Robert Bouttemy, cultivateur du village, qui n’entrentient ni le château ni le parc.
En 1970, le comte Jacques d’Antin Tournier de Vaillac (1912/2008) le rachète. Le parc est sévèrement amputé et réduit à sa surface actuelle de 2 ha 15 a. Il entreprend la restauration de tous les bâtiments, remet en état les pelouses, crée des massifs et plante des arbres et des haies.
En juin 2001, Didier Cramoisan (photo de gauche) et Bernard Dragesco (photo de droite) l’achète pour en continuer la restauration et l’ouvrir au public. Le petit parc, l’écrin indispensable de cette importante demeure, est entièrement repensé.
Le château et ses dépendances (chapelle, communs, portail d'entrée) sont classés au titre des Monuments Historiques en 1971.
Le château de La Buissière à Bruay-la-Buissière (CPA ci-dessous en 1908, et photo de nos jours).
Les premières traces du château datent du XIIème siècle. Au début du XIIIème siècle, les premiers propriétaires sont les avoués d’Arras, seigneurs de Béthune, qui s’y livrent aux plaisirs de la chasse.
La Buissière situé près de la ligne de partage entre les provinces de Flandre et d’Artois, est continuellement exposé aux invasions des Anglais et des espagnols.
La comtesse Mahaut d’Artois (1269/1329) en fait une de ses résidences secondaires préférées. Elle y séjourne en 1312 et y établit une garnison sous les ordres d’un châtelain.
En 1360 et 1361, les murs d’enceinte reçoivent une entière restauration.
En 1380, le sieur Broustart de la Tourelle, écuyer, est capitaine du château.
En 1471, Charles le Téméraire (1433/1477) fait ajouter à la forteresse des écuries, des étables et des granges. Les souverains de l’Artois s’arrêtent à maintes reprises au château.
Les familles de Courteville puis de Maulde se succèdent au château, mais négligent son entretien.
En 1505, les bâtiments sont en très mauvais état.
En 1522, le duc de Vendôme fait démanteler le château.
En 1735, Léon Ange Charles Antoine de Maulde, marquis de La Buissière, entreprend de le transformer en demeure de plaisance en faisant bâtir, autour du donjon, un logis en équerre. Il reste dans cette famille jusqu'en 1844, puis passe dans celle de Riencourt par le mariage de Léontine Charlotte Désirée de Maulde de la Buissière. Lors du décès de cette dernière en 1910, le château tombe une nouvelle fois à l'abandon.
La Compagnie des Houillères le rachète en 1917 et le revend en 1964 au Ministère de la Justice, qui décide de le démolir en 1970.
Il ne reste aujourd’hui du château que le donjon à demi-ruiné, inscrit aux Monuments Historiques en 1965.
et encore ... Le château de Couin de style Louis XV construit en 1745 sur un ancien logis seigneurial, inscrit en totalité, intérieurs et extérieurs, à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1965 ; le Château de Duisans, le Château de Grenas à Pommera, le Château de Hendecourt à Hendecourt-les-Cagnicourt, le Château de Beaulieu à Busnes, le Château de Liettres, le Château d'Olhain à Fresnicourt-le-Dolmen, le Château d'Hardelot à Condette, le Château de Pont-de-Briques à Saint-Léonard, le Fort Risban à Calais, le Château royal-citadelle à Montreuil, le Château de Clarques, le Château de Cocove à Recques-sur-Hem …
Dans ce département, 7 villes ou villages
ont été témoin de la vie (naissances/baptêmes/unions/décès/inhumations…)
de 18 individus du VIème au XVIIIème siècle
Le département et ses cantons (2016)
Sources
Sites et photo : Wikipedia
Vidéo : YouTube par Pommelyne
Date de dernière mise à jour : 17/11/2017