Carcassonne
Carcassonne est située sur les bords du fleuve Aude. La ville est divisée en deux : la ville basse, qui occupe les berges du fleuve à l'Ouest, et la ville haute (ou Cité), qui occupe un petit plateau constitué par le creusement de l'Aude.
Elle fait partie de la région naturelle appelée le Carcassès, entre les prémices du Massif Central et les contreforts pyrénéens, dans un couloir entre la Montagne Noire au Nord, les Corbières à l'Est, la plaine du Lauragais à l'Ouest et la vallée de l'Aude au Sud.
Son emplacement stratégique sur la route entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique est connu depuis le Néolithique.
Cet ensemble médiéval est unique en Europe de par sa taille et son état de conservation. La cité est ceinturée de deux rangées de remparts et possède un château comtal et la basilique Saint-Nazaire. Elle est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1997. C'est le haut lieu touristique de la ville, avec près de 4 millions de visiteurs chaque année, dont près de 500 000 visites du château comtal et des remparts.
C'est le deuxième site touristique le plus visité de France après le Mont-Saint-Michel.
Les communes limitrophes sont : Berriac, Caux-et-Sauzens, Cavanac, Cazilhac, Couffoulens, Fontiès d'Aude, Lavalette, Montirat, Palaja, Pennautier, Pezens, Roullens, Trèbes, Villedubert et Villemoustaussou.
La ville est jumelée avec : Eggenfelden (Allemagne) depuis 1973 ; Baeza (Espagne) depuis 2012 ; Tallinn (Estonie) depuis 2013 ; Jaisalmer (Inde) depuis 2024.
Hydrographie
La ville est drainée par :
- le Canal du Midi, canal de navigation de 239,8 Kms à bief de partage qui relie Toulouse à la mer Méditerranée depuis le XVIIème siècle ;
- les rivières :
l'Aude, qui prend sa source dans la commune des Angles, s'écoule du Sud vers le Nord et se jette dans le golfe du Lion à Fleury, après avoir traversé 73 communes ;
le Fresquel, qui prend sa source dans la commune de Baraigne, s'écoule d'Ouest en Est et se jette dans l'Aude sur le territoire communal, après avoir traversé 22 communes ;
l'Arnouze, qui prend sa source dans la commune d'Alairac, s'écoule du Sud-Ouest vers le Nord-Est et se jette dans le Fresquel sur le territoire communal, après avoir traversé 3 communes ;
- les ruisseaux de :
Carrel ou de Bazalac, qui prend sa source dans la commune de Mas-des-Cours, s'écoule vers le Nord et se jette dans l'Aude à Trèbes, après avoir traversé 6 communes ;
Malepère, qui prend sa source dans la commune d'Alairac, s'écoule du Sud-Ouest vers le Nord-Est et se jette dans l'Aude à Cavanac, après avoir traversé 4 communes ;
et encore les ruisseaux de Régal, des Bouteillères, du Rieu, de Conquet, de Montirat, de Saint-Martin, des Sabartèzes ;
- et divers autres petits cours d'eau.
Toponymie
Carcasso au Ier siècle avant J.-C. ; Carcaso au IIème siècle, cité par Pline l'Ancien (23/79, portrait de droite).
En occitan le nom de la ville est directement dérivé de sa forme latine : Carcassona.
Héraldique
Les armes actuelles de la commune se blasonnent ainsi : D'azur semé de fleurs de lys d'or au portail de ville flanqué de deux tours couvertes d'argent, maçonné, ajouré et ouvert de sable, la porte coulissée aussi d'argent surmontée d'un écusson de gueules chargé d'un agneau pascal d'argent à la tête contournée nimbée d'or, portant un panonceau aussi d'argent surchargé d'une croisette du champ.
Ce blason est le résultat d'une recomposition des blasons jadis distincts de la ville haute et de la ville basse.
Toutefois on trouve de nombreuses variantes : le champ de l'écu n'est pas toujours semé de fleurs de lis ; les tours sont parfois blasonnées ou couvertes et en clocher ; le champ de l'écusson est parfois lui aussi semé de fleur de lys d'or, ou bordé cousu d'azur ; l'agneau pascal est à tête contournée ou non, nimbé ou non, lequel nimbe est parfois crucifère ; et la croix est tantôt d'argent, tantôt d'or.
Le blason de la ville Haute en 1882 (à gauche) : D'azur à un portail de ville, accompagné de deux tours crénelées d'argent et surmonté d'un écusson d'azur à trois fleurs de lis d'or.
Ces armoiries représentent le Pouvoir.
Le blason de la ville Basse en 1882 (à droite) : D'azur semé de fleurs de lis d'or sans nombre, au besant d'or mis en cœur, chargé d'un tourteau de gueules, surchargé d'un agneau pascal d'argent supportant une croix d'or avec un guidon d'argent chargé d'une croix de sable.
Ces armoiries représentent la très puissante industrie de la laine.
La devise de la ville est : Hic oves bene natæ agnum comitantur = Ici, les brebis bien nées suivent l'Agneau.
Histoire
Les origines de cette Cité médiévale fortifiée remontent à la période Gallo-romaine.
Sa double enceinte de 3Kms de long comporte 52 tours qui domine la vallée de l'Aude, un château (comtal) et une basilique (Saint-Nazaire).
Des restes d'un oppidum fortifié, proche de l'emplacement actuel de la Cité, sont mis au jour par des fouilles archéologiques. La découverte de céramiques capaniennes et d'amphores prouvent que ce lieu est déjà un important carrefour commercial.
Vers 300 avant J.-C., les Volques Tectosages (1) prennent possession de la région et fortifient l'oppidum de Carcasso. Ils extrayent l'or de la mine de Salsigne (2) pour constituer des offrandes à leurs Dieux.
En 122 avant J.-C., les Romains annexent la région qui est intégrée dans la Colonie Narbonnaise créée en 118 avant J.-C.. Depuis 200 ans les marchands romains parcourent la région. Sous la Pax Romana la petite cité Gallo-romaine de Carcaso, devenue chef-lieu de la colonie Julia Carcaso, prospère sans doute grâce au commerce du vin et à son implantation sur les voies de communication : elle jouxte la voie romaine allant de Narbonne à Toulouse tandis que les bateaux à fond plat circulent sur l'Atax au pied de l'oppidum. Ce dernier est agrandi par remblayage et les rues et ruelles forment un plan orthogonal. Une agglomération s'étend au pied le long de la voie romaine.
À partir du IIIème siècle après J.-C., la ville se retranche derrière une première série de remparts.
En 333, les textes d'un pèlerin mentionnent le castellum de Carcassonne. Les remparts, encore visibles de nos jours dans certaines parties de l'enceinte, servent de soubassements aux actuelles murailles. Les tours de la Marquière, de Samson et du Moulin d'Avar sont les témoins en partie intacts de cette enceinte primitive. Cette muraille protège la Cité des attaques extérieures tout en permettant de contrôler les passages sur la voie romaine située en contrebas.
Au milieu du Vème siècle, les Wisigoths (3) prennent possession du Languedoc. Entre 413 et 435, la Cité est occupée alternativement par l'armée romaine et par celle des Wisigoths au gré des alliances et de leurs modifications. La Cité jouit d'une relative paix politique jusqu'au règne d'Alaric II (460/507, portrait de gauche).
En 507, les Francs chassent les Wisigoths d'Aquitaine, mais ces derniers conservent la Septimanie (4) dont fait partie la Cité de Carcassonne.
En 508, mon ancêtre Clovis Ier (466/511, portrait de droite), roi des Francs Saliens, lance en vain une attaque contre la Cité.
En 585, une nouvelle attaque de Gontran (532/592, statue de gauche), roi des Francs de Burgondie, est couronnée de succès. Mais, les Wisigoths reprennent la cité peu après et en restent maîtres jusqu'en 725.
Au cours du VIème siècle, Carcassonne devient, avec Agde et Maguelonne, le siège d'un évêché. Une cathédrale wisigothique, dont l'emplacement n'est pas connu, est alors construite.
En 725, lors de l'invasion arabo-musulmane de la Septimanie, le wali Ambiza (5) s'empare de Carcassonne. La Cité reste entre les mains des musulmans jusqu'en 759, date à laquelle elle est prise par les Francs conduits par mon ancêtre Pépin dit le Bref (714/768, portrait de gauche).
En 1067, Raimond-Bérenger Ier de Barcelone (1023/1076) acquiert Carcassonne, mais son beau-fils, Raymond-Bernard de Trencavel (+1074), réussit à prendre le contrôle de la Cité. Une révolte des habitants le chasse mais il reprend la ville avec l'aide du comte de Toulouse. Trencavel meurt, son épouse Ermengarde est reconnue vicomtesse en 1082.
En 1096, débute la construction de la basilique Saint-Nazaire dont les matériaux sont bénis par Eudes de Châtillon (1035/1099), pape Urbain II.
Vers 1130, le palais comtal fortifié est construit à l'intérieur des murs.
En 1192, la ville se dote d'un Consulat, composé de notables et de bourgeois, jusqu'à six, chargés d'administrer la ville qui en 1229 se dote d'une Charte Coutumière.
A cette époque, une nouvelle religion, le catharisme (6), s'implante avec succès dans le Languedoc. Les cathares étant protégés par le vicomte Raimond-Roger Trencavel (1185/1209), après l'assassinat du légat apostolique Pierre de Castelnau (1170/1208), la ville et toute sa région sont déclarées terres d’hérésies par Lotario dei Conti di Segni, pape Innocent III (1160/1216, gravure de gauche) et en conséquence subissent la Croisade des Albigeois, dirigée par Arnaud Amaury (1160/1225).
L'armée croisée met le siège devant Carcassonne : deux bourgs situés près des remparts tombent rapidement et sont brûlés. L'enceinte de la cité résiste à l'assaillant, mais c'est la sécheresse et la soif qui font capituler la ville au bout de deux semaines en 1209 (voir § Les Seigneurs).
Des sénéchaux royaux sont installés dans tout le Languedoc. Les habitants quittent la ville. La cité devient zone militaire, mais reste un centre religieux grâce à la cathédrale Saint-Nazaire. Le palais comtal est transformé en forteresse, l'enceinte de la ville est doublée et renforcée jusqu'à la fin du XIIIème siècle. Une période de terreur s'installe à l'intérieur de la ville. En 1234, un tribunal d'Inquisition s'installe dans la Cité.
Le 17 septembre 1240, Raimond II Trencavel (1207/1267) assiège la cité, les combats durent jusqu'au 11 octobre et l'arrivée d'une armée royale de secours.
L'expulsion des habitants de la cité fortifiée est un acte majeur de l'Histoire de Carcassonne, car ils s'établissent sur l'autre rive du fleuve, où le roi Louis IX dit Saint Louis (1214/1270) crée la ville basse ou bastide Saint Louis. Cette colonie rurale aux rues en damier, est entouré de murs au XIVème siècle. Progressivement elle prospère économiquement et acquiert un rayonnement politique. Sa population globale est comprise entre 3000 à 4000 personnes en incluant les habitants des deux bourgs qui se sont édifiés sous les murailles.
Au XIVème siècle, Carcassonne est le premier centre de production textile du royaume, les productions sont exportées vers Constantinople ou Alexandrie.
En 1348, une épidémie de Peste s'abat, récurrente jusqu'au siècle suivant.
En 1355 le prince Noir, Edward de Woodstock (1330/1376, portrait de gauche) incendie la bastide. Elle est reconstruite en 1359, plus petite de moitié et fortifiée.
En 1462, le roi Louis XI (1423/1483, portrait de droite) confirme les privilèges de Carcassonne.
Jusqu’à la signature en 1659 du Traité des Pyrénées, la Cité conserve son rôle militaire à la frontière entre la France et l’Aragon.
Le XVIème siècle est déchiré par les Guerres de Religion : la ville basse soutient les protestants, la ville haute reste catholique. Des échauffourées ont lieu entre les deux sites jusqu'à la signature de l'Edit de Nantes en 1598.
Le roi Charles IX (1550/1574, portrait de droite) passe dans la ville lors de son Grand tour de France (de 1564 à 1566), accompagné de Grands du royaume tel son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, futur roi Henri IV dit le Vert Galant (1553/1610, portrait de gauche) et les cardinaux Charles de Bourbon (1523/1590) et Charles de Lorraine (1524/1574).
La Cité perd de son importance avec le transfert de nombreuses institutions à la ville basse croissante. La richesse due au commerce drapier permet d'embellir cette dernière. La Manufacture de draps des Saptes est créée en 1667 par Jean Baptiste Colbert (1619/1683). Des hôtels luxueux sont construits, l'eau est amenée jusqu'à la ville, les rues sont pavées et éclairées.
Les remparts sont démolis au XVIIIème siècle sur ordre de l'évêque Armand Bazin de Bezons (1701/1778), et le portail des Jacobins est construit à cette époque.
L'industrie drapière est concurrencée par les Anglais. Les prix de la nourriture augmentent, la famine et le mécontentement populaire se font sentir.
En 1790, le département de l'Aude est créé, et Carcassonne en devient le chef-lieu.
Sous la Restauration, l'activité est mécanisée et les salaires sont tirés vers le bas. La viticulture entre en concurrence, et la misère gagne la ville et ses derniers tisserands.
Au XIXème siècle, la Cité, complètement ruinée et miséreuse, reçoit le soutien d’érudits audois et carcassonnais tel Jean-Pierre Cros-Mayrevieille (1810/1876, portrait de droite) soutenu par Prosper Mérimée (1803/1870, portrait de gauche), inspecteur des Monuments Historiques. Les premiers travaux de restauration portent sur la basilique Saint-Nazaire.
De nombreuses expropriations ont lieu, supprimant la totalité de l’habitat construit dans les lices. Il faut ensuite un demi-siècle de travaux pour restituer toute la grandeur du XIIIème siècle au plus grand ensemble de fortification du Moyen Âge d’Occident. L’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814/1879, portrait de droite) porte ce chantier avec réussite.
En 1907, les vignerons carcassonnais participent à la Révolte des Vignerons pour dénoncer les problèmes qui affectent la viticulture du Languedoc.
Les Première et Seconde Guerres Mondiales (voir § suivant).
En 1961, un musée est installé dans le château comtal.
En 1997, la Cité de Carcassonne obtient son classement sur la liste des sites au Patrimoine Mondial de l'Unesco, et la ville basse, la Bastide Saint-Louis, est classée secteur sauvegardé. Le château comtal, les fortifications, et les tours appartiennent à l'État et sont gérés par le Centre des Monuments Nationaux, tandis que les lices et le reste de la Cité font partie du domaine municipal.
La Première Guerre Mondiale 1914-1918
En août 1914, 431 Austro-Allemands envoyés dans l’Aude sont cantonnés par le préfet à Carcassonne (asile de Bouttes-Gach) : J’ai pris sur moi de les conserver en totalité à Carcassonne. L’opinion était en effet tellement surexcitée par le récit des atrocités commises en Allemagne que ces Allemands et Autrichiens eussent été certainement tués si je les avais envoyés isolés dans des communes sans police locale ou sans garnison.
La conférence pédagogique de novembre 1915 à Carcassonne est formelle : L’instituteur doit expliquer la guerre aux familles ; compléter son enseignement dans les cours d’adultes en commentant les communiqués officiels ; faire rédiger des lettres aux enfants à l’intention des soldats au front ; engager les paysans à souscrire aux emprunts nationaux ; avoir la force morale qui triomphe des bruits pessimistes ; entretenir le souvenir des morts pour la Patrie ; tenir un cahier des "notes de la guerre" afin de garder une trace historique du conflit.
En avril 1916, un dépôt de prisonniers est créé à Carcassonne, dans la caserne du château comtal aménagée pour recevoir 200 prisonniers.
En 1917, l’usine chimique Desflassieux à Carcassonne, fabricant de produits destinés à combattre les maladies de la vigne, se reconvertit dans la fabrication de pièces d’obus, de gaines relais et emboutis et ouvre une carrière de dolomie à Alet pour approvisionner les Aciéries de France.
Des 44 000 Audois mobilisés de 1914 à 1918, 11343 ne sont jamais revenus dans leurs foyers. De 1911 à 1921, l’Aude perd 29362 habitants. En 1920, le département compte 14000 invalides, 7902 veuves de guerre pensionnées et plusieurs milliers d'orphelins.
Il faut attendre les années 1990 pour que le département retrouve son niveau de population de 1911.
La Seconde Guerre Mondiale 1939-1945
Carcassonne fait partie de la zone libre du Sud de la France, elle n'est pourtant pas épargnée par les difficultés de l'occupation allemande et du rationnement. Les habitants de la ville rejoignent le mouvement de Résistance, mènent des missions de sabotage et fournissent de l'aide aux pilotes alliés et aux réfugiés juifs. Les habitants ont recours au marché noir et à la recherche de nourriture dans les forêts pour complèter les maigres rations fournies par le Gouvernement.
Les Allemands occupent Carcassonne le 11 novembre 1942, en réponse au débarquement des alliés en Afrique du Nord. Ils réquisitionnent de nombreux hôtels, les casernes et les immeubles bourgeois pour les militaires. L'aérodrome de Salvaza passe entre les mains de la Luftwaffe. Le château comtal est utilisé comme réserve de munitions et d'explosifs. Les habitants sont expulsés de la Cité et les allemands font murer la porte d'Aude. Seuls les personnels travaillant pour la Wehrmacht sont autorisés, après avoir présenté un laisser-passer, à pénétrer dans la forteresse médiévale.
Pendant les 2 ans d'occupation, les Allemands réalisent des fouilles et découvrent une salle basse voûtée sous la place Marcou : vestige de l'ancienne église Saint-Sernin rasée à la Révolution Française. Une autre galerie ruinée part des fossés du château comtal vers la place Marcou.
Le 19 août 1944, alors que les Allemands s'apprêtent à quitter la ville, 15 résistants sont amenés au domaine de Baudrigue sur la commune de Roullens et sont passés par les armes. Leurs corps disparaissent dans l'explosion des dépôts de munitions de la clairière du parc du domaine. La déflagration cause d'énormes dégâts ; elle est ressentie à des kilomètres à la ronde. Le 21 août, une unité de la 11e Panzerdivision traverse Carcassonne ; pour une raison indéterminée, elle fait halte au Quai Riquet, près de la gare. Après avoir tiré sur des passants, elle rassemble des otages qu'elle exécute sous le pont de chemin de fer. Le bilan des victimes s'établit au nombre de 26.
Les seigneurs et gens de la noblesse
Liste des comtes et vicomtes de Carcassonne
Le premier comte désigné par les Carolingiens est Bello-Borell de Carcassonne (770/818), comte d'Aussonne en 798, de Barcelone, d'Ampurias, libérateur de Barcelone, comte de Conflent, seigneur d'Andorre (Urgel-Cerdagne) de 805 à 812, et marquis des Marches d'Espagne, époux de Nimilda d'Ampurias (765/811).
De père en fils, les comtes de Carcassonne figurent dans mon arbre généalogique jusque Bernard Roger Ier de Comminges (voir § Mes ancêtres).
Oliba Ier de Carcassonne (790/837) comte de Carcassonne et de Razès de 821 à 837, époux de Emeltrude de Razès vers 810.
Oliba II de Carcassonne (820/877), comte de Carcassonne et de Razès, fils du précédent.
Bencio Bernard de Carcassonne (850/908) comte de Carcassonne et de Razès de 906 à 908, fils du précédent.
Acfred Ier de Carcassonne, frère du précédent à qui il succède, comte de Carcassonne et de Razès, époux d'Adélaïde d'Auvergne.
Acfred II de Carcassonne (880/927), fils du précédent, comte de Carcassonne, de Foix, d'Auvergne, duc d'Aquitaine, époux d'Arsinde de Rouergue (899/978).
Il reste fidèle au roi, mon ancêtre Charles III dit le Simple (879/929, portrait de droite), pendant la révolte de presque tout le royaume. Il fait des donations au Chapître pour le salut de son âme et de celles d'Acfred, son père, et d'Adelaïde, sa mère.
Arsinde de Carcassonne (917/970) fille du précédent, comtesse de Carcassonne et héritière de Razès, épouse vers 934 Arnaud Ier de Comminges (920/957).
Bernard Roger Ier dit Le Vieux de Comminges (939/1011) comte de Carcassonne, de Razès et de Comminges, seigneur de Foix, époux vers 970 d'Adélaïde de Rouergue (946/1011).
Il succéde à son défunt père Arnaud Ier, vers 957, dans les comtés de Carcassonne et Couserans ainsi que dans une partie de celui de Comminges. Il possède toute la partie méridionale du Toulousain. Le comté de Razès échoit à son frère Eudes pour partie, l'autre fraction du comté de Comminges passe chez son autre frère, Raymond.
En 994, Udalgaire, abbé de l'Abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul de Caunes-Minervois, conclut un accord avec lui et son épouse.
Selon la légende, une bataille vers 981, le combat de Lauquet, oppose Oliba Cabreta (920/990), comte de Cerdagne, venu envahir la région. Les troupes de Roger, inférieures en nombre, sont sur le point de perdre le combat et de s'enfuir ou d'être massacrées. Alors, Roger ne sachant plus à qui s'adresser, se tourne vers Dieu, se met à genoux et commence à prier. Il invoque Saint Hilaire et lui demande de l'aider à protéger le village des envahisseurs. Le miracle se produit : Saint Hilaire, vêtu d'une robe éclatante, apparait à la tête d'une armée qui repousse et extermine les troupes d'Oliba. Pour remercier Saint Hilaire de son intervention miraculeuse, Roger 1er s'engage à vêtir les moines chaque année, à faire régulièrement des dons à l'abbaye (photo de gauche) et avec sa femme Adélaïde, il s'engage à respecter les principes de la Règle Bénédictine.
Roger fait un partage de ses domaines entre ses enfants en 1002, il donne à son fils Raymond la ville de Carcassonne avec son comté, le château qu'il posséde à Rennes, la portion du comté de ce nom qui lui revient, le Kercobès, le château de Queille... A Bernard, il légue le château de Foix avec plusieurs bourgades sur les rives de l'Ariège et de l'Hers ; il ne réserve pour Pierre, évêque de Gérone, que les abbayes disséminées dans les terres dont il a fait le partage entre Raymond et Bernard.
Il décède vers 1012 et est inhumé, avec sa femme, en l'Abbaye de Saint-Hilaire, selon ses dernières volontés.
Raymond de Carcassonne (+1007) fils du précédent, époux vers 990 de Garsinde de Béziers (970/1037).
Pierre Raymond de Carcassonne (1000/1060) fils du précédent, comte de Carcassonne, époux vers 1040 de Rangarde de la Marche (1010/1077).
Ermengarde de Carcassonne (1032/1101), fille du précédent, vicomtesse de Carcassonne et de Béziers, épouse vers 1050 Raymond-Bernard Trencavel (1030/1074), vicomte d'Albi et de Nimes.
La vicomté de Carcassonne apparaît pour la première fois en 1082. C'est à cette date que Bernard Aton IV Trencavel, vicomte de Nîmes et d'Albi, revendiquant les droits de sa mère Ermengarde, réclame les comtés de Carcassonne et de Razès ainsi que les vicomtés de Béziers et d'Agde, et s'en empare. Les Trencavel deviennent alors seigneurs de fait, sans porter le titre de vicomtes. Ermengarde meurt en 1101, et son fils Bernard-Aton est proclamé formellement vicomte de Carcassonne, Razès, Béziers et Agde. Barcelone tente de s'y opposer à plusieurs reprises, notamment en 1107, où Raimond-Bérenger III de Barcelone (1082/1131, portrait de gauche) s'empare de la cité.
Maison de Trencavel
1099-1129 : Bernard Aton IV de Trencavel (1051/1129), fils de la précédente, vicomte de Carcassonne, Razès, Béziers et Agde, époux en 1083 de Cécile de Provence (1070/1150), fille de Bertrand II (+1193), comte de Provence. Il fait prospérer la ville et lance de nombreuses constructions.
En 1129, Bernard Aton IV meurt et ses fils Roger 1er, Raimond 1er et Bernard Aton V Trencavel (+1159) lui succèdent, le premier dans les vicomtés de Carcassonne, Albi et Razès, le second dans celles de Béziers et d'Agde, le dernier à Nîmes.
1129-1150 : Roger Ier Trencavel (1090/1150), vicomte d'Albi et de Carcassonne, fils du précédent, époux de Bernarde de Comminges, fille du comte Bernard Ier de Comminges (+1145) et de Dias de Samatan.
Roger Ier meurt sans postérité et ses deux frères cadets se partagent sa succession : Raimond Ier Trencavel obtient Carcassonne, Albi et Razès qu'il joint à sa vicomté de Béziers, mais cède Agde à son frère Bernard Aton V Trencavel.
1150-1167 : Raimond Ier Trencavel (+1167), frère du précédent, vicomte de Béziers, puis en 1150 au décès de son frère d'Albi, Razès et Carcassonne, époux d'Adélaïde, puis de Saura. Il est un adversaire d’Alphonse Jourdain (1103/1148), comte de Toulouse, et participe en 1143 à la coalition de seigneurs occitans visant à le chasser de Narbonne. En 1162, le comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone (1113/1162, statue de droite) meurt et son fils le roi Alphonse II d’Aragon (1157/1196, portrait de gauche) revendique Carcassonne, ce qui oblige Raimond Ier Trencavel à se rapprocher du comte Raymond V de Toulouse (1134/1194) et à signer un Traité d’alliance. En 1167, il se porte au secours de son neveu Bernard Aton VI Trencavel (1159/1214), vicomte de Nîmes, menacé par le roi d’Aragon. Il est assassiné à Béziers par les bourgeois de la ville, alors qu’il se trouve en l'église de la Madeleine.
1167-1194 : Roger II Trencavel (1149/1194), fils du précédent, vicomte d'Albi, de Béziers et de Carcassonne. Les bourgeois de Béziers, révoltés, refusent de lui ouvrir les portes de la ville. Avec l'aide de troupes fournies par le roi Alphonse II d'Aragon, il assiège, prend la ville et massacre une partie de la population. Il est le vassal du roi d'Aragon pour Carcassonne et le Razès, et du comte de Toulouse pour Béziers et Albi. Il conclut une alliance avec le comte Raymond V de Toulouse en épousant sa fille Adélaïde de Toulouse (1158/1200) et en mariant en 1175 sa sœur Béatrice de Béziers (1154/1193) avec Raymond VI de Toulouse dit Le Vieux (1156/1222).
1194-1209 : Raimond-Roger Trencavel (+1209), fils du précédent, vicomte d'Albi, de Béziers et de Carcassonne, époux d'Agnès de Montpellier (1190/1226), fille de Guilhem VIII de Montpellier (1157/1202), seigneur de Montpellier, et d'Inès de Castille. En 1209, il est dépossédé de son titre et emprisonné par Simon IV de Montfort (1170/1218, portrait de gauche). Il meurt peu après en captivité, peut-être assassiné.
Maison de Montfort
1209-1218 : Simon de Montfort, seigneur de Montfort, vicomte d'Albi, de Béziers et de Carcassonne, époux d'Alix de Montmorency (1173/1221), fille de Bouchard V de Montmorency (1129/1189) et de Laurence de Hainaut. Il est est la principale figure de la Croisade des Albigeois de 1209 à 1229. Porté aux nues en son temps comme défenseur de l’Église et comme combattant de l’hérésie Cathare, il est considéré ensuite comme le bourreau de la conquête de l’Occitanie, conquête lourde en vies humaines et en massacres.
1218-1224 : Amaury de Montfort (1192/1241, portrait de droite), fils du précédent, comte de Montfort, vicomte d'Albi, de Béziers et de Carcassonne, épouse en 1214 à Carcassonne Béatrix de Viennois (1205/1248), fille de Guigues VI André de Bourgogne, dauphin de Viennois, et de Béatrice de Sabran. Le mariage n'est consommé qu'en 1222. En février 1224, il obtient une audience auprès du roi Louis VIII dit Le Lion (1187/1226). Il fait face à un souverain capétien ayant conscience de son rôle d'Homme d'État qui le persuade de renoncer à tous ses droits sur l'Occitanie au profit de la couronne, en échange, la seigneurie de Montfort-l'Amaury est érigée en comté.
En 1230, Amaury succède à son oncle Mathieu II de Montmorency (1168/1230) comme connétable de France.
1224-1227 et 1243 : Raimond II Trencavel (1207/1267), fils de Raimond-Roger Trencavel. Il cherche, des années durant, à reprendre les possessions de son père dont la Croisade des Albigeois l'a spolié et s'oppose à plusieurs reprises à Amaury de Montfort, alors établi sur les anciens domaines Trencavel. En 1246, en échange d'une rente, il finit par céder ses droits au roi de France, Louis IX dit Saint-Louis, qui les rattache au Domaine Royal en 1247.
En 1248, Raimond II Trencavel participe à la 7ème croisade.
Légendes et chroniques communales
Attaques terroristes du 23 mars 2018
La ville est le théâtre d'un attentat djihadiste, revendiquée par le groupe État Islamique, qui fait 4 morts et 15 blessés.
À 10h15, Redouane Lakdime, un Franco-Marocain âgé de 25 ans résidant à la cité Ozanam de Carcassonne, vole une voiture, tue le passager et blesse le conducteur. Il se dirige vers une caserne militaire et tire sur quatre CRS qui reviennent de faire leur footing, blessant grièvement l'un d'entre eux. Il prend ensuite la direction de Trèbes, une petite ville voisine distante d'environ 7Kms, et prend une cinquantaine de personnes en otage dans le magasin Super U de la ville. Il tue deux personnes. Le raid et le GIGN se rendent sur place et sécurisent les lieux. Certains otages parviennent à s'enfuir. Le lieutenant-colonel de Gendarmerie Arnaud Beltrame (1973/2018, portrait de gauche) propose au terroriste de prendre la place d'une otage. Il est grièvement touché par les tirs du terroriste et décède le lendemain. Le terroriste est abattu par le GIGN lorsque l'assaut est donné.
Le lieutenant-colonel reçoit un hommage national et est célébré comme un héros en France et au niveau international.
La légende de Dame Carcas
Ce récit légendaire apparait au XVIème siècle.
Mon ancêtre l’empereur Charlemagne (742/814) fait le siège de Carcassonne sur laquelle règne le roi sarrasin Ballak.
A la mort de celui-ci, son épouse Dame Carcas, lui succède à la tête de la Cité. Le siège de la Cité dure depuis déjà 5 ans lorsque la famine a raison des derniers défenseurs.
Dame Carcas veille sur la Cité et, pour faire croire aux attaquants à une garde toujours nombreuse, dispose des mannequins de paille habillés en soldats dans chaque tour de l'enceinte et décoche des tirs d’arbalète visant l’armée assiégeante.
La nourriture se raréfie et bientôt il ne reste plus dans la ville qu’un petit cochon et une mesure de blé pour nourrir la population. Dame Carcas gave alors le cochon avec le reste de blé et le jette du haut du rempart. Le cochon, en touchant le sol, éclate et de son ventre déchiré s’échappe un flot de bon grain. Devant ce spectacle, Charlemagne croyant que la Cité déborde encore de vivres au point de gaspiller un porc nourri au blé, lève le siège.
Avant que la grande armée ne disparaisse, Dame Carcas fait sonner les cloches de la ville pour annoncer la bonne nouvelle aux alentours. C’est alors qu'un des hommes de Charlemagne s'écrit : Sire, Carcas sonne !
A noter... Si la Cité est bien dominée par les Sarrasins entre 725 et 759, à cette date, la Septimanie est totalement conquise, non pas par Charlemagne, mais par son père, mon ancêtre Pépin dit Le Bref (714/768). Cette histoire locale n’est pas à l’origine du nom de Carcassonne.
À l'entrée du pont-levis, le buste de Dame Carcas (photo de droite) accueille les visiteurs.
Le cyclône d'août 1912
Dans la soirée du 19, après douze jours consécutifs de temps absolument sec, un orage violent, accompagné de pluie, de grêle, mais surtout de très fortes rafales de vent, frappe la ville et les environs.
De nombreux arbres séculaires, dont d'énormes platanes, sont abattus au niveau du boulevard de la Préfecture (actuel boulevard Jean Jaurès), du square Gambetta, dans le secteur du Pont-Neuf et aux alentours de la caserne Laperrine. Les rues sont jonchées de grosses branches d'arbres. Près du Pont-Neuf, les ateliers Puel sont démolis. Boulevard Barbès, une baraque est détruite et la charpente transportée à 50m, 4 wagons de la gare SNCF sont renversés par le vent, partout en ville, des cheminées écroulées et des toitures endommagées. Certaines rues des bas quartiers sont indondées. Dans les campagnes environnantes sur un rayon d'au moins un kilomètre et demi, les récoltes sont atteintes.
Les pompiers sont réquisitionnés pour déblayer les principaux passages.
Cet orage, aussi bref que violent, n'a provoqué aucune victime.
La gare ferroviaire
Elle est située au Nord du centre-ville près du port et des berges du canal du Midi. Elle est mise en service en 1857 par la Compagnie des Chemins de Fer du Midi et du Canal Latéral à la Garonne. L'architecture du bâtiment voyageurs, construit la même année, est classique avec un corps de bâtiment encadré par deux ailes en retrait et une horloge en fronton sans étage.
Elle devient gare de bifurcation, lorsque la Compagnie du Midi met en service le tronçon de Carcassonne à Limoux en 1876, prolongé jusqu'à Quillan en 1878.
Le hall de la gare est décoré d'une peinture, installée en 1995, du peintre Jean Camberoque (1917/2001) représentant les terroirs de l'Aude. Le buffet de la gare abrite une fresque murale réalisée en 1996, représentant l'acteur de cinéma Philippe Noiret (1930/2006, portrait de droite), qui résidait près de Carcassonne, attendant le train sur un quai de la gare. Des scènes du film Inguélézi, réalisé par François Dupeyron sont tournées dans la gare en 2003.
Carcassonne à l'écran
De nombreuses scènes de films ou téléfilms sont tournées dans la ville.
Films : Le Retour du croisé, Serment de fiancés, Le Remord et La guitare enchantée de Louis Feuillade en 1908 ; Le Miracle des loups de Raymond Bernard en 1924 ; Le Tournoi dans la cité de Jean Renoir en 1928 ; La Merveilleuse Vie de Jeanne d'Arc, fille de Lorraine de Marco de Gastyne en 1929 ; Sans famille de Marc Allégret en 1934 ; Adémaï au Moyen Âge de Jean de Marguenat en 1935 ; La Fiancée des ténèbres de Serge de Poligny en 1944 ; Le Miracle des loups d'André Hunebelle en 1961 ; Le Corniaud de Gérard Oury en 1965 ; Le Lion en hiver d'Anthony Harvey en 1968 ; Casimir le grand d'Ewa Czeslaw en 1974 ; Mes petites amoureuses de Jean Eustache en 1974 ; Une glace avec deux boules de Christian Lara en 1982 ; La Promise de Franc Roddam en 1985 ; Robin des Bois, prince des voleurs de Kevin Reynolds en 1991 ; Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré en 1992 ; Le Destin de Youssef Chahine en 1997 ; D'Artagnan de Peter Hyams en 2001 ; Inguélézi de François Dupeyron en 2004 ; Les Chevaliers du roi de Pieter Verhoeff en 2008 ; Vie Sauvage de Cédric Kahn en 2014 ; Les Hommes du feu de Pierre Jolivet en 2016 ; Selon la police de Frédéric Videau en 2020 ; Overdose de Olivier Marchal en 2021 ; La Fille et le Garçon de Jean-Marie Besset en 2022 .
Téléfilms et web-série : Les Cathares de Stellio Lorenzi en 1965 (image de gauche) ; Quentin Durward de Gilles Grangier en 1971 ; La tisane des sarments de Jean-Claude Morin en 1980 ; Jeanne d'Arc, le pouvoir et l'innocence de Pierre Badel en 1988 ; Je, François Villon, voleur, assassin, poète... de Serge Meynard en 2006 ; Labyrinthe de Christopher Smith en 2011 ; Noob de Fabien Fournier en 2012 et 2013 ; Meurtres à Carcassonne de Julien Despaux en 2014.
Patrimoine
Sous sa forme actuelle, cette cité médiévale fortifiée est dotée d’un énorme système défensif développé essentiellement au XIIIème siècle. Ce système est constitué de deux enceintes séparées par des lices, entourant les maisons, les rues et la cathédrale gothique, ainsi que le château et les corps de logis qui lui sont associés. Les remparts intérieurs comprennent 26 tours circulaires et se superposent en grande partie aux défenses romaines clairement visibles sur les deux tiers de leur longueur. Les remparts extérieurs comportent 19 tours rondes, dont 3 sont des barbacanes. L’enceinte est entourée de douves et les deux entrées principales de la cité, la Porte Narbonnaise et la Porte de l’Aude, sont particulièrement élaborées.
La Bastide Saint-Louis
Créée au XIIIème siècle, la Bastide est toujours divisée en carrons délimités par quatre rues. Elle est délimitée par des boulevards aménagés au XVIIIème siècle sur les anciens fossés de la ville.
L'enceinte de la ville basse est bâtie de 1355 à 1359, sous les ordres du comte Jean II d'Armagnac dit Le Bossu (1333/1384).
Vers la fin du XVIème siècle, lors des Guerres de Religion, la ville est flanquée de 5 bastions, tours rondes élevées aux angles plus hautes que les autres parties de l'enceinte : Saint-Martial au Nord-Ouest, La Figuières au Nord-Est, de Montmorency au Sud-Est, de la Tour Grosse ou des Moulins au Sud-Ouest (actuellement du Calvaire) et enfin le Ravelin de Montmorency ou fortification de Saint-Antoine.
A la veille de la Révolution Française de 1789, la ville basse n'a encore que 4 portes :
- de Toulouse ou des Augustins, à l'Ouest, ornée de deux tours formant un châtelet restaurées en 1749. Mais en 1778, les murs, tours, fossés, remparts et chemins de ronde sont cédés à perpétuité à la communauté de la ville. Les consuls laissent le bâtiment se détériorer. Il est entièrement détruit en 1806.
- La porte Nord ou des Carmes.
- La porte de l'Est ou des Cordeliers.
- La porte du Sud ou des Jacobins, actuellement conservée et classée ainsi que ses abords sur l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Dans les premiers temps de la construction de la Ville, cette porte était située à l'emplacement de la porte de l'ancien Palais de Justice, elle est déplacée en 1571 à l'extrémité de la rue de la Pellisserie (actuelle rue Aimé Ramond).
Le château comtal
Vers1130, les vicomtes de Trencavel ordonnent la construction de nombreux édifices, comme le palatium, une demeure seigneuriale.
Le château est construit sur le rempart gallo-romain, certaines de ses fondations reposent sur une domus du Ier siècle. Il s'enrichit de plusieurs extensions au cours du XIIème siècle, comme la chapelle Sainte-Marie, au Nord, ou une nouvelle aile, au Sud.
La Famille de Trencavel souhaitant faire de Carcassonne la pièce maîtresse de leur domaine, cette demeure est donc à la fois le siège et le symbole de leur pouvoir féodal.
En 1209, à l’époque de la Croisade contre les Albigeois, la demeure est fortifiée : Les toitures sont dotées de créneaux, la tour Pinte est surélevée pour mieux surveiller les environs.
Au cours du XIIIème siècle, l’édification d’un second rempart achève de transformer le palatium d’origine en château fort. Carcassonne est une place-forte imprenable.
En 1229 où, aux mains du pouvoir royal, il devient le siège de l'une des deux sénéchaussée du Languedoc ; la seconde étant celle de Beaucaire. L’enceinte qui l’entoure protège le sénéchal des Carcassonnais, dont la fidélité au souverain n’est pas encore acquise.
De 1240 à 1250, la construction de l’enceinte est entreprise pour le fortifier. Cette ceinture est constituée d’une courtine, de tours rondes, du châtelet d'entrée, de la barbacane ainsi que du fossé. Le château est réhaussé d'un second étage.
Au début du XIVème siècle, un bâtiment est érigé à l’emplacement de l’actuelle cour du Midi, il comporte une grande salle avec cheminée et fenêtres gothiques. L’étage de l’aile Sud-Est est aussi agencé en grandes salles où s’exerce l’autorité du sénéchal. En plus de ses fonctions défensives et militaires, le château joue un rôle résidentiel et politique. La Cité est un lieu stratégique dans la rivalité qui oppose les royaumes de France et d'Aragon. Cette situation perdure jusqu’en 1659 et la signature du Traité des Pyrénées, qui clôt la guerre franco-espagnole lancée en 1635. L’ensemble est ensuite laissé à l’abandon.
Sauvée de la destruction par l'action et la ténacité de l'archéologue Jean Pierre Cros-Mayrevieille (1810/1876), puis restaurée au XIXème siècle sous la direction d'Eugène Viollet-le-Duc (1814/1879, portrait de gauche) puis d'Emile Boeswillwald (1815/1896, portrait de droite).
Le château comtal, les fortifications, et les tours appartiennent à l'État et sont gérés par le Centre des Monuments Nationaux, tandis que les lices et le reste de la Cité font partie du domaine municipal.
La Porte Narbonnaise
Porte d'entrée principale de la Cité médiévale, elle est construite vers 1280 et composée de deux énormes tours en éperon.
La Porte d'Aude
Cette porte est percée dans la muraille des Wisigoths, au XIIème siècle. Elle empêche l’ennemi de se maintenir entre l’Aude et la Cité car elle est située à portée de jet des tours.
Une longue rampe aboutit à la barbacane. Cette rampe est dominée par deux tours. Devant cette porte ni fossé ni pont à bascule, mais il n'est pas facile de l'atteindre car l’espace compris entre les deux enceintes forme une véritable place d’armes, un grand châtelet commandé de tous côtés par des ouvrages formidables.
La Maison Consulaire, ancienne Mairie et Hôtel de Ville
Dans le deuxième tiers du XIIème siècle, la progressive émancipation des villes languedociennes voit des personnages en prendre la direction avec le titre de consuls. Le terme de consul est attesté à Carcassonne en 1192.
En 1436, un incendie ayant détruit le premier Palais Consulaire, situé à l’angle des rues Clémenceau et Barbès, il est remplacé par une construction terminée en 1618.
La Maison Consulaire peut être identifiée avec la partie de la porte Narbonnaise qui abrite aujourd'hui l'Office de Tourisme. Au-dessus de la porte, une inscription encore bien visible au milieu du XIXème siècle mais qui, aujourd'hui, a besoin d'être restaurée, mentionne : 1675 estants consuls Mr. Me Jacques Alquier, docteur e advocat. Les Srs. Jean-Fabre Bourgeois. E.Jean Sirven. E.Denis Espinassel, marchants.
L’entrée, rue piétonne, est surmontée des armoiries municipales disparues pendant la Révolution Française.
En 1661, un petit clocher près de la salle des archives est érigé afin de servir d'alarme incendie. Dans une alcôve sous l'escalier, se trouve La jeune captive, statue réalisée en 1859 par Pierre Hébert (1804/1869), rare pièce conservée au moment de la destruction de cet Hôtel de Ville en 1934 avec la porte d'entrée de 1683 sculptée en 1683 par Jean-Jacques Mélair (1635/1698). Un escalier monumental, donnant accès à une grande salle décorée de tableaux, est construit en 1666. Des modifications et embellissements surviennent par la suite avec la construction d’une chapelle, dans laquelle les consuls prêtent serment lors de leur installation.
En 1682, une porte monumentale, inspirée de l’Antiquité avec deux colonnes de marbre rouge et un trophée en marbre blanc, est installée.
Les condamnés au pilori subissent leur peine à l’angle des deux rues, liés au poteau par une chaîne et le cou comprimé dans un collier de fer. Cette installation est déplacée au début du XIXème siècle place d’Eggenfelden, où sa brève existence est matérialisée par un cercle de galets.
En 1874, Casimir Courtejaire (1795/1887) fait une donation qui permet 50 ans plus tard la construction de l’actuel bâtiment municipal et du théâtre.
En 1935, un nouvel Hôtel de Ville, communément appelé par les Carcassonnais, l'ancienne mairie, est édifié et achevé en juillet 1936. Ce bâtiment Art-déco est récemment classé à l'inventaire des Monuments Historiques.
Si ce bâtiment conserve encore de nos jours une partie de ses fonctions administratives, la majorité des bureaux est transférée en 1978 dans l’Hôtel de Rolland (voir plus bas), acquis par la ville pour servir de nouvelle mairie.
Le Présidial
En 1624, l'emplacement appartient à Guillaume d'Auteribe.
En 1699, débute la construction d'un bâtiment pour abriter le tribunal de la ville (ou présidial).
Les présidiaux, crées par le roi Henri II (1519/1559, portrait de gauche) en 1552 rendent la Justice au nom du roi, en éclipsant désormais les sénéchaux. Ils sont assez importants pour avoir au-dessus d'eux les seuls Parlements. Ils peuvent condamner en dernier ressort au carcan, au fouet, aux galères à temps ; les peines plus lourdes (galères perpétuelles et condamnation à mort) étant susceptibles d'appel auprès du Parlement de Toulouse.
Le président du tribunal de Carcassonne cumule généralement cette fonction avec celle de juge-mage du milieu du XVIème siècle à la fin du XVIIème siècle, la Famille Roux-Danty exerce cette charge, assumée ensuite et quasiment jusqu'à la Révolution Française, par la Famille de Murat.
Le président est assisté d'une demi-douzaine de magistrats dont un lieutenant criminel qui est de 1713 à 1743 Guillaume de Fornier (1666/1747) auquel succéde son fils Jean François de Fornier (1709/1782) jusqu'à sa mort. On dénombre également une vingtaine de conseillers, les gens du roi (procureur et avocat), une dizaine de greffiers et d'huissiers... Au total une soixantaine de robins vivent de la chose judiciaire.
Le Présidial fonctionne à la Cité lors de sa création, mais dès la première moitié du XVIIème siècle, il se réunit souvent dans la Bastide, au couvent des Augustins. Les magistrats obtiennent son transfert dans la ville basse en 1657, contre un paiement au roi Louis XIV (1638/1715, portrait de droite) de 49200 livres, Ce déplacement symbolise l'affaiblissement de la forteresse au profit de sa rivale en plein essor.
Un nouveau Palais de Justice est construit et achevé au début du XVIIIème siècle. Le bâtiment, en face duquel se trouve la prison, s'appuit sur le rempart. II posséde une chapelle dédiée à Saint-Yves qui s'ajoute à celle des prisons. La justice est rendue dans ces locaux jusqu'en 1861.
Le Musée des Beaux-Arts
Dès 1863, l’ancien Présidial est reconverti en Musée des Beaux-Arts et Bilibliothèque municipale. Il offre une collection de peinture occidentale du XVIIème au XIXème siècle, une collection de faïences, des tapisseries et des objets d’art.
L'actuel Palais de Justice
Au milieu du XIXème siècle, les magistrats se trouvent à l’étroit dans l’ancien présidial, une propriété de 1610m2 est acquise par la ville. Les travaux qui suivent représentent une reconstruction presque complète de l'ancien bâtiment dont ne subsiste que l'entreée, l'escalier et la galerie méridionale de la cour avec ses arcades.
Le fronton est l’œuvre du sculpteur Eugène Louis Godin (1823/1887) de Melun, spécialisé dans ce genre de réalisation.
L'Ecole de Musique et de Dessin
En 1876, il est décidé d'agrandir le vieux présidial, reconverti en musée. Un directeur des travaux est nommé : l’architecte Charles Emile Saulnier (1828/1900) recommandé par l’illustre César Denis Daly (1811/1894, portrait de droite). Il réussi dans le temps imparti à créer les deux salles nécessaires au concours régional agricole, mais seul le côté gauche de l’édifice mis en travaux est achevé. La façade projetée reste à l’état d’ébauche, la municipalité préférant financer des travaux plus utiles.
Durant 24 ans, le Musée des Beaux-arts conserve l’aspect d’un mur noirâtre et délabré. En 1900, la commune relance enfin les travaux : l’aile droite du bâtiment est démolie sous la direction de Charles Saulnier ; le sculpteur et statuaire Louis Guillaume Guilhot (1850/1919) donne tout la majesté à la façade de style Neo-classique ; deux ailes aux extrémités, parfaitement symétriques, avec chacune un fronton décoré soutiennent au centre une porte d’entrée surmontée d’une loggia à 5 fenêtres donnant sur le square Gambetta.
Sur le fronton de gauche, les symboles relatifs à la construction architecturale évoquent l’École de dessin ; sur celui de droite, ceux de la science et de la littérature invitent à la connaissance dans la Bibliothèque. Quatre niches, réparties de chaque côté du premier étage des ailes du bâtiment, doivent accueillir 8 bustes de personnages célèbres du département : Dom Bernard de Montfaucon (1655/1741, portrait 1 ci-dessous), Philippe François Nazaire Fabre d’Eglantine (1750/1794, portrait 2), Jacques Alphonse Mahul (1795/1871, portrait 3), Jean Joseph Cassanéa de Mondonville (1711/1772, portrait 4), Claude Bazin de Bezons (1617/1684, portrait 5), Jean Rivals aîné, Jean Paul de Gua de Malves (1710/1786) et le comte Jean Pierre Fabre de l’Aude (1755/1832, portrait 6), choisis par une Commission de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne, qui ne seront jamais exécutés.
La Maison du Sénéchal
Le sénéchal représente le roi sur le plan civil, judiciaire et militaire, à compter du XIIIème siècle. Il surveille le pays depuis la Cité et non à partir de la Bastide. Homme de guerre avant tout, le sénéchal se fait bientôt aider par des magistrats, comme le juge-mage pour les procès civils. Les de Levis-Mirepoix sont sénéchaux de père en fils durant deux siècles (XVIème et XVIIème siècles). Mais, dès la fin du Moyen Age, leurs pouvoirs diminuent : la justice est exercée par les Parlements et par les Présidiaux, l'armée est dirigée par le gouverneur de la province et à partir du cardinal Armand Jean du Plessis de Richelieu (1585/1642, portrait de gauche) les intendants jouent un rôle essentiel. La sénéchaussée comme division administrative survit jusqu'en 1789 où elle sert de cadre pour les réunions préparatoires aux Etats Généraux.
Les plus anciens propriétaires connus de l'immeuble, au XVIeme et XVIIeme siècles, sont des docteurs ou des bourgeois.
L'ancienneté de la demeure explique son appellation, certainement postérieure à la disparition des sénéchaux, lesquels ne survivent pas à la Révolution Française. Le rez-de-chaussée est la partie la plus ancienne, avec une porte centrale en arc brisé, encadrée de deux fenêtres géminées de forme ogivale, avec chacune un petit chapiteau central. Les fenêtres à croisées et fronton droit des étages évoquent la Renaissance, mais ils sont modifiés au cours des siècles postérieurs, en particulier les baies remaniées avec l'adjonction de meneaux croisés.
La Maison de Montmorency
Le rez-de-chaussée de cette maison de trois étages, située rue Trivalle et construite probablement au XVIème siècle, est en pierre tout comme l'encadrement des étages. Ces derniers ont une structure de pans de bois servant à l'origine d'armature au torchis.
Ce type de construction, très répandu à cette époque, résistent mal aux fréquents incendies qui ravagent alors les villes ; elle est l'une des rares à avoir traversé les siècles dans la région.
Les premier et second niveaux possèdent des pilastres cannelés en bois avec chapiteaux et quatre fenêtres carrées dotées de meneaux en bois.
Les étages sont dépourvus d'encorbellement mais le toit très saillant est dominé par une tourelle. La façade, longtemps à l'abandon, est récemment restaurée.
Le nom de Montmorency fait référence à Henri de Montmorency (1534/1614, portrait de gauche), duc de Damville, qui lors des guerres de Religion commande entre 1585 et 1591 les catholiques modérés en s'appuyant sur la Bastide.
La Halle aux grains
De 1355 jusqu'au milieu du XVIIIème siècle, la Halle aux Grains est située sur la Place Vieille (actuelle Place Carnot) au cœur de la bastide Saint-Louis.
Son transfert est décidé par le Conseil de Communauté au cours de la séance du 9 novembre 1744.
La construction de la nouvelle Halle avec sa charpente en Bras de Jupiter est commencée en 1769 sur le terrain de l'Officialité cédé par Mgr Armand Bazin de Bezons (1701/1778, portrait de droite) et terminée en 1783.
Son agrandissement, envisagé et validé en 1860, entraîne l'acquisition par la commune de 6 immeubles.
En juillet 1899, la municipalité valide la création d’une nouvelle halle aux grains au centre de la place Davilla, dans l’esprit architectural de l’époque. Constituée de fer, de brique, de verre et de céramique, sa conception est confiée aux architectes de la ville. La polémique, alimentée par l’opposition conservatrice, ne tarde pas à enfler : le maire est accusé de dilapider 40 000 francs de fonds publics pour satisfaire un embellissement inutile. Si les travaux sur le site débutent en février 1901, ils sont à l’état d’abandon six mois plus tard. La halle aux grains n'est finalement livrée que fin novembre 1902 pour l’ouverture de la foire Sainte-Catherine.
La nouvelle halle ressemble aux pavillons Baltard du quartier du Châtelet à Paris. Elle sert également pour les banquets, les bals et les réunions politiques mais devient rapidement trop petite.
En juin 1936, le Conseil Municipal demande la démolition de la halle aux grains dans l’intérêt de la circulation sur la place Davilla, comme aussi dans un intérêt d’urbanisme.
En 1977, à la réfection de la toiture et de la couverture en cuivre s'ajoutent celle de l'espace intérieur et la mise en place de fermeture. En 1980, le toit de la halle aux grains est refait. La rénovation s'étale sur une dizaine d'années, de manière progressive. Inaugurées en grandes pompes en février 1983, la nouvelle halle doit améliorer la dynamique commerciale du centre-ville. La construction d'un passage couvert de la rue Aimé Ramond vers la rue de Verdun participe à cette révolution architecturale, sans altérer la qualité du bâtiment classé aux Monuments Historiques.
Les Halles Prosper Montagné
Elles sont construites en 1768 et rassemblent le marché couvert de la ville et la médiathèque Grain d'Aile. Elles prennent le nom du chef cuisinier Prosper Montagné, né à Carcassonne (1865/1948, portrait de gauche).
Les Hôtels Particuliers
L'Hôtel de Rolland actuelle Hôtel de Ville
Il est construit au XVIIIème siècle à la demande de Jean-François Cavailhès (1720/1784), riche héritier d'un marchand-fabriquant de drap de Carcassonne. Il achète quatre maisons et trois écuries qu’il fait démolir. Le chantier, débuté en 1746, dure 15 ans.
La façade monumentale sculptée et décorée du bâtiment rompt avec le style environnant. La grande porte cochère ainsi que les fenêtres latérales sont ornées de mascarons à figure humaine alternés de cartouches chantournés. Le bâtiment s’articule en trois grandes ailes, sur trois niveaux, autour d’une cour ouverte sur la ruelle. Le vestibule d’entrée donne accès à deux grandes salles et à une galerie parallèle à la rue, permettant la distribution entre les deux ailes latérales possèdant chacune 7 travées de baies. Deux immenses escaliers placés dans chacune des ailes permettent l’accès aux étages. Le plus majestueux aboutit à la galerie du premier et aux salons de réception richement décorés. Le second, plus sobre, dessert les 3 étages. Le dernier étage aux plafonds plus bas et aux ouvertures plus carrées est réservé aux domestiques.
50 ans plus tard, l’Hôtel particulier est acheté par la Famille Rolland du Roquan et reste dans cette Famille durant plus d’un siècle.
Le Crédit Agricole en fait l’acquisition en 1924. Depuis 1978, l’Hôtel particulier accueille l’Hôtel de Ville.
L'Hôtel de Besaucèle
Guillaume Besaucèle (+1781) d'une famille d'officiers de Justice et d'hommes d'Eglise, achète cet immeuble à partir duquel il dirige une florissante entreprise textile. Il meurt en pleine activité.
Par la suite, le propriétaire de la maison est Jean Baptiste Marragon (1741/1829), ancien contrôleur-général du canal du Languedoc. Il est élu maire en février 1790, puis député à la Convention. Sous le Directoire (1795-1799), sa fortune est l'une des plus importantes de Carcassonne. Il est nommé le 19 floréal de l'An VII, commissaire près de la direction des canaux. En 1800, il devient receveur général du département de l'Hérault et conseiller municipal de Toulouse en 1806.
Ayant voté la mort du roi Louis XVI (1754/1791), il est obligé de quitter la France en 1816, frappé par la loi d'exil comme conventionnel régicide. Réfugié à Bruxelles, auprès de son cousin germain Dominique Vincent Ramel dit Ramel de Nogaret (1760/1829, portrait de droite), il y décède en 1829.
L'Hôtel de Roques-Guilhem
François Roques, marchand-fabricant drapier, achète en 1735 une maison appartenant à la famille Cauvet puis plusieurs autres longeant la rue Jules Sauzède pour construire de 1735 à 1750 trois bâtiments en retour d'équerre qui couvrent une surface de 2.200 m² en 1780.
Un passage couvert débouche sur une cour jadis prolongée par un jardin doté d'une fontaine, détruite en 1981 lors des transformations de certains bâtiments en habitat moderne et la restauration de la façade. Le bâtiment comporte 2 étages éclairés chacun par 7 baies. Les imposantes fenêtres du premier étage éclairent de belles pièces d'apparat, avec des plafonds situés à 5 ou 6m de hauteur, tandis que les ouvertures du second étage sont plus petites. Chaque baie dispose d'une console chantournée. Les appuis des fenêtres du premier niveau sont en fer forgé et les ouvertures du rez-de-chaussée grillées. Les volets sont constitués de panneaux pleins munis de guichets à coulisse et de ferrures caractéristiques du XVIIIème siècle.
Le portail est orné d'un masque barbu agrémenté de deux coquilles caractéristique du style Louis XV.
L'escalier, accessible de la cour, est tout à fait remarquable avec sa rampe en fer forgé constituée de panneaux rectangulaires possédant un motif central.
Le bâtiment occidental qui lui fait face est consacré aux fonctions utilitaires et sert de dépôt pour les laines et les tissus.
L'Hôtel de Maistre
Le style des meneaux et des balustres et les arcs de l'escalier semblent dater ce bâtiment du milieu du XVIIème siècle, époque à laquelle le propriétaire est Jean Louis de Maistre.
Au XVIIIème siècle, l'immeuble appartient à Claude Anglade, marchand-fabricant, puis à André Anglade, directeur du canal.
La cour à laquelle on accède par un passage couvert possède à l'Est trois grands arcs dont deux ouvrent sur la cage de l'escalier. Celui-ci et sa rampe, également en pierre, sont soutenus par de solides piliers.
L'Hôtel de Saix
La maison primitive se trouve à 7m en arrière de la rue, l'essentiel de la construction date du XVIème siècle, époque où se met en place, dans la cour actuelle, la porte Renaissance et l'escalier à vis. La première possède des pilastres peu saillants et des chapiteaux corinthiens, tandis que l'escalier est abrité dans une tourelle octogonale à 2 étages. L'ensemble peut être attribué à Jean de Saix, consul en 1500, et anobli.
Au XVIIIème siècle, elle est la propriété de Jean puis de Claude Andrieu, marchands-fabricants.
Dans le couloir, la porte intérieure possède un tympan ajouré en ferronnerie avec les initiales J.A..
De 1930 à 1980, l'immeuble est le siège de l'évêché puis de divers logements.
L'Hôtel Roux d'Alzonne
L'essentiel de la construction remonte à l'extrême fin du Moyen-Age ou au début du XVIème siècle. De la Renaissance au XVIIIème siècle, divers membres de la Famille de Roux sont propriétaires de l'Hôtel, les plus célèbres étant quatre seigneurs d'Alzonne : Raymond, Philippe, Anne et François de Roux, qui possédent successivement la charge de juge-mage de la sénéchaussée de Carcassonne.
En 1660, l'Hôtel appartient donc à François de Roux d'Alzonne (1631/1696) marquis de Puivert et d'Alzonne, seigneur de Montbel. Il sert de résidence en ville basse à Jean Baptiste Adhémar de Monteil de Grignan (1638/1697), évêque de Grignan et frère du gendre de Marie de Rabutin Chantal dite Mme de Sévigné (1626/1696, portrait de gauche) qui y loge le roi Louis XIV (1754/1791, portrait de droite) en janvier et en avril, à l'occasion des deux passages du souverain sur le chemin de Saint-Jean-de-Luz où il épouse l'infante Marie Thérèse Walburge Amélie Christine de Habsbourg (1717/1780).
L'Hôtel passe ensuite à divers collatéraux jusqu'en 1743, date à laquelle il est cédé à Roch David, seigneur de la Fajeolle, important marchand-fabricant carcassonnais, allié à plusieurs des grandes familles drapières de la Ville. Il dirige un temps la manufacture royale de Pennautier, puis celle des Saptes, il a des correspondants à Marseille, Cadix, en Italie et autres lieux. Il fait partie des rares marchands-fabricants à vouloir embellir Carcassonne, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle.
L'Hôtel doit à ce dernier : la grande porte cochère avec son fronton curviligne, le salon de musique du rez-de-chaussée, l'allure générale de la cour et diverses cheminées, dont l'une est décorée d'une harpe mais également des meubles, des tapisseries, de l'argenterie.
Les affaires de Roch David périclitent après 1750, il fait faillite en 1756 et abandonne toute activité industrielle ou commerciale pour se consacrer à son domaine de la Fajeolle. Il l'Hôtel en 1758 à un drapier de Saissac. Dès 1761, un autre fabricant important Jean Baptiste Fornier de La Madeleine se porte acquéreur des lieux et en est toujours propriétaire en 1780.
A la fin du XIXème siècle, un pensionnat de jeunes filles tenu par les Soeurs de Saint-Joseph de Cluny occupe les lieux. La séparation des Eglises et de l'Etat entraîne l'achat du bâtiment par la Ville qui y installe le premier collège public féminin. En 1921, cette école est baptisée Collège André Chénier (voir § Personnages).
L'Hôtel Pelletier du Claux
La Famille Pelletier, enrichie dans le commerce de la laine, souffre beaucoup des Guerres de Religion (1590-1591), l'immeuble est construit après cette période troublée par Pierre de Pelletier, seigneur de Berriac et viguier de la ville, dont la famille est anoblie.
Cet hôtel est le seul datant de l'époque du roi Henri IV (1453/1610), conservé dans son ensemble, à Carcassonne. Ses plafonds à la Française sont préservés ainsi que l'escalier et deux cheminées. Celle du premier étage est décorée de têtes de chérubins, de deux figures de femmes et comporte, au milieu du manteau, un écusson aux armes de la Famille Pelletier. Sur le jardin, s'ouvrent des arcs en plein cintre, et un puits maçonné complète l'ensemble.
Jean Anne Crépin de Pelletier (1724/1790), propriétaire de la métairie du Claux sur la rive droite de l'Aude est l'ultime major commandant la Cité de Carcassonne jusqu'en 1790.
L'Hôtel de Murat
Il tire son nom de la Famille Murat qui apparait à Carcassonne au début du XVIIème siècle.En 1690, Jean de Murat (1623/1704) devient président du Présidial, le principal tribunal local. En 1711, son fils Joseph Vincent de Murat (1668/1764) qui lui succède, cumule cette charge déjà importante avec celle de juge-mage. Puis son fils, Jean II François de Murat (1701/1779) épouse en mars 1740, Claire de Lordat (1704/1741) et en 1764, Marie Jeanne Charlotte de Voisins. Il est anobli par lettres patentes en 1781, ce qui permet à son fils Paul de Murat né en 1768 d'épouser en 1788, Françoise Marie Gabrielle Pinel (1769/1847), petite-fille du plus important marchand-fabricant. Le contrat de mariage est signé par les plus grands noms de la noblesse traditionnelle. Mais, la Révolution Française provoque en 1792 leur émigration et la confisquation de leurs biens.
L'Hôtel se compose de deux corps de bâtiments : le premier, sur la rue avec sa grande porte cochère, comporte un étage noble aux hauts plafonds et aux grandes fenêtres destiné aux propriétaires tandis que le second est réservé aux services et aux locataires éventuels.
En 1729, un corps de logis est élevé, il comprend au premier étage un salon de compagnie et un salon à manger, tandis que les appartements se situent au second niveau qui posséde 8 chambres.
La partie centrale du bâtiment donnant sur la cour forme un avant-corps avec deux baies tandis que de part et d'autre se trouvent deux séries d'ouvertures de dimensions plus réduites. Au premier étage, l'avant-corps possède un balcon soutenu par des consoles. La hauteur des baies est identique au rez-de-chaussée et au premier étage. Le deuxième niveau dispose de huit baies rectangulaires, différentes des autres. L'avancée centrale est surmontée d'un fronton triangulaire.
En 1806, un décret de l'empereur Napoléon 1er (1769/1821) autorise l'achat par l'Etat de l'Hôtel de Murat qui est affecté au logement de l'évêque jusqu'en 1906.
La séparation des Eglises et de l'Etat entraîne le départ de l'évêque et la Chambre de Commerce et d'Industrie établit son siège dans le bâtiment, en 1911.
L'Hôtel de Saint-André
Un passage couvert mène à une cour rectangulaire dans laquelle se trouve une porte à l'encadrement soigné : deux colonnettes carrées la délimitent tandis que le linteau est surmonté d'une belle accolade. Au second étage de grandes fenêtres se font face, du même style que l'ensemble.
L'emplacement appartient en 1472 à Bertrand de Saint-André (+1482), plusieurs fois consul puis juge. L'Hôtel devient la propriété de son fils Pierre de Saint-André (+1524), premier président du parlement de Toulouse. Le style des ouvertures, caractéristique de la fin du XVème siècle, permet d'attribuer la construction de l'Hôtel à l'un ou à l'autre de ces personnages.
Au XVIIIème siècle la maison est morcelée entre plusieurs propriétaires et remaniée au siècle suivant.
L'Hôtel Franc de Cahuzac
Jean de Franc de Cahuzac, sur l'emplacement de trois maisons, fait construire un seul immeuble en trois corps de logis au milieu du XVIIème siècle.
La façade austère est ornée d'une porte monumentale dotée d'un fronton brisé. La première cour possède un puits et à l'Ouest un grand arc en anse de panier précède un escalier dont la rampe en fer paraît être d'origine. La seconde cour est consacrée aux dépendances. Le plan est typique des maisons bourgeoises des XVIème et XVIIème siècles. Un corridor aboutit à un espace libre doté d'un puits autour duquel des locaux annexes abritent bois, vin, huile. Sur ce couloir et sur la rue s'ouvrent les boutiques, tenues par le propriétaire ou louées, et la cuisine. Les appartements de la Famille sont situés au premier étage, les réserves pour les provisions, au second étage.
En 1737, l'Hôtel est acheté par Jean François Boyer (1694/1768), personnage important, marchand-fabricant et trois fois consul. A cette époque, le rez-de-chaussée est occupé par l'entreprise textile qui dispose de plusieurs magasins. Dans la seconde cour se trouvent une basse-cour. Au premier étage, la cuisine est prolongée par une dépense où sont stockés les pots de graisse, le lard salé et les saucissons. Cette partie utilitaire de l'appartement coexiste avec les deux pièces de réception et les cinq chambres.
Les édifices religieux
La Cathédrale Saint-Michel
Elle est construite à partir de 1247 sur l'ordre du roi Louis IX dit Saint Louis (1214/1270), désireux de remplacer un ancien sanctuaire détruit en 1240 au cours du siège de la ville par Raymond II Trencavel (1207/1267). Elle est agrandit dès 1283. Lors de l'incendie de la bastide en 1355 par les troupes d'Édouard de Woodstock dit le Prince Noir (1330/1376), en plein conflit franco-anglais, l'église Saint-Michel est un des seuls édifices encore debout, mais elle a subi de terribles dégâts. Au cours de la campagne de reconstruction qui s'ensuit, l'église est incorporée dans les nouvelles fortifications (certaines traces de ces modifications sont encore visibles, notamment au niveau de l'abside, près de laquelle subsiste une tour cylindrique d'aspect militaire). Des fossés atteignant 10m de large sont percés autour de l'édifice, avant d'être finalement comblés et remplacés au XIXème siècle par une large promenade publique.
En 1803, le siège épiscopal, qui se situe dans la cathédrale Saint-Nazaire depuis le Moyen Âge, est transféré dans l'église Saint-Michel, qui prend ainsi le titre de cathédrale. De profondes modifications sont décidées afin d'adapter l'édifice à sa nouvelle fonction, mais un incendie en novembre 1849, perturbe considérablement les travaux. Assurée par l'architecte Léon Ohnet (1813/1874, portrait de droite) à partir de 1850, la direction des travaux est confiée en 1857 à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814/1879), qui signe ainsi son premier grand chantier dans la ville.
Le plan de la cathédrale se caractérise par une relative simplicité. Elle forme une nef unique comportant 8 travées et bordée par plusieurs chapelles latérales. Le chœur du sanctuaire est formé d'une abside à 7 pans, sur laquelle viennent se greffer 2 absidioles. Il est percé de plusieurs larges baies de style ogival, renfermant des vitraux datant du XIVème siècle qui sont restaurés peu après l'incendie de 1849. La nef est couverte de voûtes ogivales montées de 1657 à 1752, en remplacement d'une charpente apparente, tandis que les voûtes du chœur datent du XIIIème siècle.
Elle est flanquée d'un clocher assez massif formant une base rectangulaire sur 3 étages, avant de passer à un modèle octogonal à son sommet. Le clocher renferme 8 cloches de volée.
Elle est classée aux Monuments Historiques en 1886 et les terrains environnants en 1926.
La Basilique Saint-Nazaire-et-Saint-Celse
La fondation de la première cathédrale de Carcassonne dédiée aux saints Nazaire et Celse, martyrisés à Milan sous Néron, remonte au VIème siècle, sous le règne de Théodoric le Grand (455/526, portrait de droite), roi des Ostrogoths, régent du royaume pour Amalaric après son intervention pour combattre Clovis en 508, jusqu'en 5262.
C'est au IIIème Concile de Tolède en 589, que le roi Récarède Ier (559/601) abandonne l'arianisme et se convertit au catholicisme. Le premier évêque de Carcassonne, Sergius, y est présent. Il est donc probable que la constitution d'une église à Carcassonne remonte à cette époque.
En 725, les Musulmans occupent la Septimanie et Carcassonne, le sort de la cathédrale est inconnu.
Après la prise de la ville en 759 par mon ancêtre Pépin III dit le Bref (714/768, portrait de gauche), la tradition veut que mon autre ancêtre l'empereur Charlemagne (742/814, portrait de droite) relève l'église Saint-Nazaire. Le premier texte authentique mentionnant la cathédrale Saint Nazaire date de 925, sous l'évêque Gimer (+932).
A partir de 1096, sous l'impulsion des vicomtes de Trencavel, est entrepris la construction d'une nouvelle cathédrale plus vaste de style roman, à l'emplacement de la cathédrale carolingienne dont il ne reste, aujourd'hui, aucune trace. Du nouvel édifice ne subsistent que les deux premiers piliers Est de la nef et la crypte découverte en 1857.
Au milieu du XIIème siècle, la nef actuelle de 3 vaisseaux, de 6 travées voûtées en berceau brisé sur doubleaux pour le vaisseau central et en berceau en plein cintre sur doubleaux pour les collatéraux, est bâtie avec une alternance de colonnes cylindriques et de piliers carrés avec des colonnes engagées.
Les bâtiments souffrent du siège de Carcassonne de 1209 car pour effectuer les réparations nécessaires et renforcer les remparts, il faut démolir le réfectoire, le cellier et les écuries du Chapitre qui sont reconstruits vers 1215 par l'évêque Guy des Vaux-de-Cernay (+1223).
En 1259, l'évêque Guilhem Raoul (1186/1266) agrandit l'enclos capitulaire jusqu'à la voie publique qui mène à la porte du Razès et fait construire une infirmerie avec une chapelle où il est inhumé. Son magnifique tombeau édifié en 1259, est découvert en 1839 par Jean Pierre Cros-Mayrevieille (1810/1876). L'endroit, alors comblé jusqu'à mi-hauteur par de la terre, est à cette époque, la première découverte d'importance à partir de laquelle sont réalisés les travaux de restauration de la cité médiévale.
Ancienne cathédrale, elle a rang de basilique mineure depuis 1898.
De nombreuses églises : Saint-Vincent ; Notre-Dame des Carmes ; Saint-Gimer ; Notre-Dame-de-l'Abbaye ; du Sacré-Cœur ; Saint-Jacques ; Saint-Joseph ; Notre-Dame ; Saint-Saturnin à Grèzes ; Sainte-Cécile à Mont Legun ; Saint-Martin-de-Poursan à Montredon ; Saint-Saturnin à Maquens. (Paroisse orthodoxe) ; Notre-Dame de Villalbe.
Des chapelles : des Dominicaines ; des Jésuites ; Notre-Dame-de-la-Santé ; Saint-Charles ; Radulphe ; Saint-Gimer ; de la Roseraie ; du lycée Saint-Louis site Saint-Stanislas ; Saint-Sernin.
Le Canal du midi et les ponts
Il est construit au XVIIème siècle sous le règne du roi Louis XIV (1638/1715) et classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1996.
Les études pour sa construction débutent en 1661, il est achevé en 1681.
Il est le plus ancien canal encore en fonctionnement d’Europe. Il a assuré durant plus de 200 ans le transport de marchandises mais la concurrence du Chemin de Fer en est venue à bout et il s’est peu à peu dégradé. Les dernières péniches commerciales empruntent la voie verte dans les années 1970. Aujourd’hui le Canal a une activité uniquement touristique.
Le tracé d’origine situe le Canal à 5Kms de la ville, les premiers projets visent à canaliser le lit du Fresquel. Cette solution est abandonnée. Le creusement d’un tracé en plein drap est retenu mais il entraine des travaux d’excavation onéreux qui conduisent l'entrepreneur Pierre Paul Riquet (1609/1680, portrait de droite) à demander aux Consuls une participation financière. Leur refus, conduit en 1673 à la reprise du plan initial.
En 1681, le Canal passe à 2Kms de Carcassonne.
L’éloignement du Canal est vite considéré comme une erreur et un handicap pour le commerce carcassonnais. Plusieurs projets sont alors étudiés pour remédier à cette situation. Une liaison ville-Canal par un canal secondaire est proposée en 1686 par Sébastien Leprestre de Vauban (1633/1707, portrait de gauche) et reprise entre 1750 et 1754 par l'ingénieur de la ville. La ville propose alors la déviation du Canal sous les murs de la ville. Le 9 février 1786, les Etats du Languedoc adoptent le projet. Les travaux commencent en 1787 avec beaucoup de lenteur en raison de difficultés techniques rencontrées notamment pour les ouvrages associés (bassin du port, ponts) ; ils sont achevés et inaugurés en 1810.
Le port est réalisé entre 1800 et 1810, en même temps que la déviation du Canal du Midi par Carcassonne. Il remplace le Port de Foucaud créé en dehors de la ville en 1681. Ce port de plaisance, situé juste devant la gare SNCF, est aujourd’hui un port important du Canal du Midi.
La partie du Canal du Midi, qui passe désormais dans Carcassonne, est réalisée à partir de 1786 et s’achève en 1810. Durant cette période, les armées de la France remportent d’éclatantes victoires. L’Administration préfectorale du Premier Empire donne aux ouvrages d’art les plus rapprochés de la ville, des noms rappelant les grandes batailles napoléonniennes : Pont de Marengo, Pont de la Paix, Pont d’Iéna et Pont de Friedland. Cette pratique est poursuivie sous l'empereur Napoléon III (1808/1873) au moment de la construction du chemin de fer. En 1855, le nouvel ouvrage sous lequel passe actuellement le canal et la Route Minervoise est baptisé Pont de Sébastopol.
Le Pont Vieux
Le plus ancien document qui concerne le pont remonte à 1184. Roger Trencavel (1090/1150) autorise les habitants de la ville à construire un nouveau pont à condition qu'ils en assurent le coût. Ce pont, construit en une dizaine d'années, doit être en bois.
La Croisade des Albigeois (1209-1229) entraîne la destruction du pont. Après 7 ans d'exil, les habitants de Carcassonne reviennent. Le roi Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270) qui a fait détruire le bourg qui entoure les remparts, détourner l'Aude, et assainir les marécages, autorise les habitants à construire la ville basse. Un nouveau pont est nécessaire.
Au début du XIVème siècle, le roi Philippe V dit Le Long (1293/1322, portrait de gauche) autorise les habitants à construire le pont en pierre. Il est en construction en 1315, peut-être achevé vers 1320, un acte daté de 1353 montre que le pont est achevé à cette date. Il est à l'origine divisé en deux parties par un arc en pierre qui marqué la frontière entre la ville basse et la ville haute. Il est probablement réparé au XIVème siècle. En 1456, deux arches s'effondrent. En 1820, le pont est restauré et remanié.
Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1926.
Le Pont-Canal du Fresquel
Sa construction s'est déroulée entre 1802 et 1810, lorsque le Canal du Midi est détourné de sa trajectoire originelle pour passer dans le centre-ville de Carcassonne.
Le Pont-Canal de l'Argent-Double
Il est un des nombreux ponts de ce type du Canal du Midi. Il enjambe la rivière Argent-Double à La Redorte.
À proximité, l'épanchoir de l'Argent-Double permet d'évacuer le trop plein des eaux du canal. Il est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1996.
Le Pont de Marengo
Il est édifié en même temps que le Canal du Midi en 1810, à une époque où la circulation à cet endroit ne comporte pas de problèmes d’engorgement. A partir de 1857, il devient bien trop étroit pour que deux charrettes puissent s'y croiser sans danger. L’arrivée du chemin de fer, la construction de la gare et des hôtels pour recevoir les voyageurs, modifient largement la fréquentation de l'axe.
Le pont doit être élargi mais des désaccords entre la direction du Canal du Midi et la municipalité empêchent les travaux. Un accord est finalement trouvé en 1888 et les travaux débutent à la fin octobre 1889 et s’achèvent en seulement 32 jours. En 1890, 4 candélabres et les rambardes, dont la ferronnerie est creuse afin d’en alléger le poids, sont posés.
Le Pont de la Paix
Il est construit en bel appareil, dans le style des ouvrages du Canal, sur la route impériale 113. Il fait aujourd’hui la jonction entre le boulevard Omer Sarraut et l’avenue Roosevelt.
Le Pont d'Iéna
Le pont surplombe le Canal du Midi à 20m au-dessus. Vers 1810, la ville est renfermée dans son ancienne enceinte fortifiée, rien ne laissait supposer qu’un jour elle s’étendrait. La Compagnie du Canal du Midi ne juge donc pas utile de couronner le haut de la tranchée d’un parapet, la circulation étant quasi nulle à cet endroit. En 1869, le faubourgs d’Iéna se construit et ce sentier peu fréquenté autrefois devient une rue passagère. En 1870, les riverains peuvent enfin fréquenter la rue sans craindre les accidents.
Le Pont de Sébastopol
Construit en 1855, pour les besoins du chemin de fer, cet ouvrage enjambe la route Minervoise, le Canal du Midi et le contournement de la gare. Une erreur de construction fait que l'arche qui enjambe le Canal du Midi est beaucoup plus basse que ses voisines.
Personnages liés à la commune
André Marie de Chénier dit André Chenier (1762/1794, portrait de droite), poète et journaliste, il est élevé par sa tante Marie et son époux André Béraud, à Carcassonne où une cloche l'Andréne est baptisée en son honneur à l'église Saint-Vincent.
Durant la période révolutionnaire, il prend part aux polémiques politiques. Héritier des Lumières, il est membre du Parti Constitutionnel, admire la Révolution de 1789 mais prend violemment position contre le jacobinisme mené par Robespierre, tout en méprisant les royalistes. Impliqué dans une affaire qui permet d’exécuter les suspects sans les entendre, il est condamné à mort par le Tribunal Révolutionnaire et exécuté le 7 thermidor, deux jours avant la chute de Maximilien de Robespierre (1758/1794).
Olivia Ruiz, nom de scène d'Olivia Blanc, née en 1980 à Carcassonne (portrait de gauche), chanteuse, auteure-compositrice, actrice, réalisatrice et romancière. Elle passe son enfance dans le village de Marseillette et suit des cours de danse et de théâtre parallèlement à ses études au collège de sa ville natale. A 15 ans, elle forme avec une bande d’amis le groupe Five, en reprenant des standards du rock. Elle se tourne par la suite vers la chanson française et espagnole.
En 2001, elle signe son premier duo avec son père Didier Blanc, et enchaîne à ses côtés les apparitions sur scène, interprétant des morceaux comme Besa me mucho, Piensa en mi ou encore Tu verras, tu verras de Claude Nougaro.
Après son passage dans la 1ère émission de télévision Star Academy en 2001, elle enregistre son premier album en 2003. Suit une nomination aux Victoires de la Musique dans la catégorie Révélation Scène, ainsi qu’un premier disque d’argent.
Grâce à l'album La Femme Chocolat en 2005, elle obtient plusieurs récompenses : Album Francophone de l'année aux NRJ Music Awards, nomination dans la catégorie Chanson Originale aux Victoires de la Musique en 2007, nomination pour le prix Constantin de l’Album de l’Année en 2006, Trophée Paris Match de l’Artiste de l’Année en 2007 et le prix de la Meilleure Artiste interprète Féminine aux Globes de Cristal en 2007. L'album est certifié disque de diamant. En 2010, elle tourne au cinéma aux côtés de François Berléand et Gérard Jugnot dans Un jour, mon père viendra dont le succès est cette fois mitigé.
En 2013, elle reçoit pour la troisième fois le Globe de Cristal de la meilleure artiste féminine.
Voir d'autres personnages
Evolution de la population
Quartiers, faubourgs, hameaux, lieux dits ou écarts
Les deux quartiers les plus importants sont la Cité ou Ville-Haute et la Bastide Saint-Louis ou Ville-Basse. Ils sont réunis par celui de la Trivalle avec le pont Vieux traversant l'Aude.
La Cité est sise sur un promontoire élevé et entouré d'épais remparts depuis le Moyen Âge. L'habitat y est dense et vieux.
La ville basse est une ancienne bastide dont l'organisation suit un plan régulier d'un hexagone aux angles flanqués de bastions. Les rues se coupent en angles droits et sont organisées autour d'une place centrale, la place Carnot. Un boulevard ceinture l'ensemble de cette bastide en suivant les anciens remparts de la ville.
Le reste de la ville est découpé en quartiers : La Conte et Joliot-Curie, Ozanam et Saint-Saëns, Saint-Georges, le Viguier, Saint-Jacques, la Cité Fleming, Grazailles-la Reille, la Cité la Prade, la Cité Albignac, le Palais, Gambetta, le Plateau, les Capucins, Bellevue et Pasteur.
La ville possède de nombreux hameaux : Montlegun, Montredon, Grèzes, Herminis, Maquens, Villalbe...
Mes ancêtres de Carcassonne
Carte de Cassini
Notes dans le texte
(1) Les Volques Tectosages sont un peuple Celte originaire de Bohême, où ils se sont installés, d'après Jules César (-100/-44), se référant lui-même à un ouvrage d'Ératosthène du IIIème siècle avant J.-C., dans la forêt hercynienne. Ils participent à la grande expédition de 280 avant J.-C. qui les conduits en Asie Mineure où les Tectosages forment un des trois grands peuples des Galates. La tradition veut que les Volques Tectosages de l'actuelle région toulousaine participent à cette grande expédition. Ils participent au pillage du sanctuaire de Delphes et rapportent en Gaule un butin qui est à l'origine de l'or de Toulouse. Cet or est récupéré par les armées romaines lors de la conquête de la Gaule dite Narbonnaise.
(2) La mine d'or de Salsigne est une ancienne mine d'or française fermée en 2004 et située sur les communes de Salsigne et de Villanière à 15 kms au Nord de Carcassonne dans le massif de la Montagne Noire. Elle a été la plus importante mine d'or d'Europe Occidentale et la dernière de France métropolitaine. Elle est marquée par un siècle de pollution par l'arsenic et à ce jour, il s'agit du site le plus pollué de France.
(3) Les Wisigoths sont un peuple germanique issu des Goths. Ils migrent depuis la région de la mer Noire, s'installent vers 270-275 dans la province romaine abandonnée de Dacie (actuelle Roumanie), au sein de l'Empire romain, alors que les Ostrogoths s'installent, pour leur part, en Sarmatie (actuelle Ukraine). Les Wisigoths migrent à nouveau vers l'Ouest dès 376 et vivent au sein de l'Empire Romain d'Occident, en Hispanie et en Aquitaine. Après la chute de l'Empire en 476, ils continuent pendant près de deux siècles et demi à jouer un rôle important en Europe occidentale. C'est l'un des peuples barbares les plus prestigieux d'Europe, tant par sa longue histoire et ses origines mythiques, que par les traces qu'il laisse longtemps dans les esprits.
(4) La Septimanie ou province de Narbonne, est une région qui correspond approximativement à la partie occidentale de l'ancienne province romaine de la Gaule narbonnaise. Cette désignation issue de l'époque carolingienne est utilisée essentiellement pour la période du VIème au IXème siècle.
(5) Le wali Ambiza, en arabe ’Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi, est un général arabe et un wali (gouverneur) d'Al-Andalus de 722 à 726. Nommé en août 721 comme successeur d'Abd el Rahman, il organise durant trois années consécutives des razzias en Septimanie et en Narbonnaise.
(6) Le catharisme, appellation contemporaine d'un mouvement religieux chrétien médiéval européen en dissidence de l'Église catholique romaine, qui s'est particulièrement répandu dans le Midi de la France au Moyen Âge, entre l'an 1000 et 1210.
Sources
Sites, blogs, photographies, journaux, revues ... : Wikipedia ; Foix story-Abbaye de SaintHilaire- Octonovo-Histariège-Archives nationale ; Claude Marquié/Carcassonne, Hôtels et maisons du Moyen Age à la Révolution - Amicale laïque de Carcassonne/1998 ;
Date de dernière mise à jour : 29/11/2024