Courson-les-Carrières

 

Courson les carrieres 89 adm

 

Le village, longtemps chef-lieu du canton de la Forterre, est situé à une vingtaine de kilomètres au Sud d’Auxerre.
Les tailleurs de pierre de Courson en ont fait la réputation. Ces pierres ont servi à édifier de grands bâtiments et d'œuvres d'art.
De nombreux peintres comme l'espagnol Miguel García Vivancos (1895/1972) se sont servis du cadre local pour peindre leurs toiles.

 Toponymie 

Au VIème siècle, le bourg de Curcedonus, bâti au bord d’une source, forme la paroisse avec les villas de La Chapelle, La Tour-Laurent et Villepot.
Curcio
au XIIème siècle.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

La découverte de nombreux vestiges gaulois et gallo-romain fait remonter l’histoire de Courson au début de notre ère.
Au 1er siècle, l’exploitation des carrières de pierre de taille est déjà mentionnée.
Pelage ier 505 561Au VIème siècle, Courson est nommé dans une lettre de l’évêque d’Auxerre, saint Aunaire (+605), demandant des prières pour le Pape Pélage Ier (500/561 portrait de droite). En 596, le règlement de saint Aunaire (+605), 18ème évêque d'Auxerre, inclut Courson dans les 30 principales paroisses du diocèse.
Pierre de Courson (voir § Seigneurs et gens de la noblesse) vend la ville voisine de Coulanges-sur-Yonne au comte d’Auxerre et de Nevers et signe la charte d’affranchissement d’Auxerre en 1188.
En 1216, Pierre II de Courtenay (1165/1219), fils du précédent, seigneur de Courtenay, comte de Nevers, Auxerre et Tonnerre et empereur latin de Constantinople, reçoit à Courson, les ambassadeurs lui apportant la couronne impériale.
En 1780, 46 baptêmes, 10 mariages et 14 décès sont célébrés à Courson.
En 1822, la maison de la Famille Dussautoy est vendue à la commune pour agrandir l’école.
En 1831, la première compagnie de sapeurs-pompiers est créée.
Fin 1848, Charles Louis Napoléon Bonaparte (1808/1873) remporte l’élection présidentielle avec un succès écrasant, Auguste François Dussautoy (voir § Personnages liés à la commune) avance des fonds pour l’aider.

Seigneurs et gens de la noblesse

Mes ancêtres du Xème au XIIème siècle portant le nom de de Courson sont seigneurs de Courson-les-Carrières (voir tableau Mes ancêtres en bas de page) et tiennent la seigneurie en fief des évêques d’Auxerre. Suivent :

Pierre de Courson conseiller du comte Gui de Nevers (1149/1176), ami et confident du comte Pierre de Courtenay (1165/1219) qui l’a nommé vicomte d’Auxerre, est accusé par Philippe ii augustel’évêque, Hugues de Noyers (+1206), d’avoir mal conseillé le comte. Il le fait arrêter, charger de chaînes et promener tête nue en charrette dans les rues d’Auxerre. L’humiliation est si grande qu’il abandonne Courson et s’enfuit à la Cour du roi Philippe II dit Auguste (1165/1223 portrait de droite), implore sa protection et revient s’installer à Coulanges-sur-Yonne qu’il achète en 1205 aux moines de la Charité-sur-Loire.
Son frère, Fournier de Courson, lui succèdent à Courson, ses trois fils, Pierre, Manassé et Robin, à Coulanges.
L’un des descendants, Robert de Courson, devient seigneur de Courson en 1226.
Etienne de Courson, son fils, est seigneur de Courson en 1238.
Philippe le belLa descendance directe se continue jusqu’à la fin du XIVème siècle.
Gilles Ier de Courson se ligue en 1314 avec les seigneurs de Bourgogne contre les exactions du roi Philippe IV dit le Bel  (1268/1314 portrait de gauche).
Un de ses fils, Gilles II de Courson, est seigneur de Courson en 1382. Avec son épouse, Jeanne de Saint-Loup, il échange la même année ses terres d’Anus et de Courson avec Louis de Toucy (1312/après 1407), seigneur de Bazarnes et de Vault-de-Lugny, contre les terres de Thy, Athée, Urbigny et Marigny-la-Ville. Le château et le bourg ne sont pas compris car ils relèvent des comtes d’Auxerre qui les donnent en fief à Alix de Toucy (1350/1425), fille de Louis et de Guye de Mont Saint-Jean (1321/1409), épouse d’Oher VIII d’Anglure (1360/1412) puis en 1412, Claude de Beauvoir (1385/1453), sire de Chastellux, maréchal de France, futur vainqueur de la bataille de Cravant (voir page Cravant), qui devient par ce mariage, seigneur de Courson, de Bazarnes et de Vault-de-Lugny. Veuf, il épouse Jeanne de Longwy  en 1427 puis Marie de Savoisy en 1435 et donne Courson en apanage à son premier fils Jean de Beauvoir dit le bâtard de Chastellux (1412/1461). En 1446, celui-ci voit sa terre de Courson confisquée puis restituée par le roi Charles VII.
A son décès, son frère, Jean II de Chastellux (1438/1490), seigneur de Chastellux et fils légitime de Claude  et de sa troisième épouse, hérite de Courson. Il est encore enfant et sous la tutelle de sa mère. Le château étant passé au royaume en 1477 lors de  l’annexion du comté d’Auxerre, Jean II fait hommage de sa terre au roi en 1485. Il épouse Jeanne d’Aulenay en 1488.
Sa fille, Hélène de Chastellux, porte Courson en secondes noces au seigneur de Morvilliers, Jean de Marbury à qui elle donne un fils Erard de Marbury. Ce dernier, rend foi et hommage de sa seigneurie au roi en 1545. Il a deux filles et a sa mort la propriété reste indivise et est vendue en 1572 par ses petits-enfants à Pierre de Chaseray, conseiller du roi et receveur des finances.
Sa fille, Michelle de Chaseray, porte Courson en dot à Jean Hué de la Cour-Ligny, dont les trois filles héritent par indivis, Marie épouse Nicolas Bernard, sieur de Montebise (Seine-et-Marne), Judith épouse Jean de Saint-Germain et Marguerite épouse Mathieu Coignet, sieur de la Thuilerie, conseiller et maître d’hôtel ordinaire du roi.
La seigneurie demeure indivise jusqu’à la mort de Pierre Paul Coignet de la Thuilerie, fils de Mathieu.
Le fils de ce dernier, Gaspard Coignet de la Thuilerie (1597/1653), ambassadeur du roi en Suède, en Hollande et à Venise, achète la part des autres en 1643. Il est l’époux d’Anne L’Escalopier (1610/1633). En mai 1650, il fait ériger la terre de Courson en comté avec Mouffy, La Chapelle, Villepot et la Tour-Laurent qui sont déjà des baronnies. Il achète les fiefs de Prenereau, Le Tremblay, La rue du Bois et Hermigny et forme une immense seigneurie d’un seul tenant. 
Son fils, Gaspard II Henri Coignet de la Thuilerie (1631/1687), épouse vers 1650 Lucie des Gentils de Puyjolet, puis Claude Eléonore de Bruillart, sa cousine.
Henri Coignet de la Thuilerie, fils de sa première union, capitaine des gardes d’une compagnie de cavalerie laisse, en 1687, sa succession à son fils, Pierre Paul Coignet de la Thuilerie (+1728).
Le nouveau comte épouse vers 1680 Germaine Nigot de Saint-Sauveur, le couple a 5 fils dont 3 lui survivent, Henri Jacques Coignet de la Thuilerie (+1745) devient comte de Courson, Pierre Jules est prieur de Saint-Mesmin, et Gaspard Claude.
En 1693, le comte Henri Jacques Coignet de la Thuilerie est bailli et gouverneur d’Auxerre. Il épouse vers 1725 Marie Charlotte Colbert de Villacerf dont il a 4 fils. Deux lui succèdent, Henri Pierre Gilbert (1721/1758) et Pierre Jules Coignet de la Thuilerie. Le premier, devient grand bailli d’Auxerre et major du régiment de Bourgogne. A sa mort, son frère, sans descendance, vend la terre de Courson à David Pierre Perrinet du Peseau (1697/1767), fermier général, aussi propriétaire du château de Folin.
La fille de ce dernier, Marie Louise Perrinet du Peseau porte le comté en dot en 1754 à Charles Pierre Andrault (+1829), marquis de Langeron.
En 1792, le marquis et la marquise de Langeron laissent Courson et Folin à leur fille aînée, la comtesse, Aglaé Andrault de Langeron (1759/1827), épouse en 1779 de Charles de Damas (1758/1829) pair de France.
Adélaïde Louise Zéphirine de Damas d’Antigny (1784/1838), fille des précédents, épouse du comte  Charles de Voguë en 1802, puis du comte César Laurent de Chastellux en 1813, hérite de Courson en 1827 et laisse à sa mort, le château de Courson à la commune et la terre à son époux qui la laisse à son tour, en 1848, à une de ses filles, Thérèse de Chastellux (1816/1890), épouse du marquis Romain Bertrand de Lur-Saluces (1810/1867).

 Patrimoine 

Le château est bâti à la fin du XIIème siècle, le donjon est démoli et les courtines arasées à une date indéterminée, il est  remplacé vers 1650 par un nouveau, flanqué de deux tours d’angle à trois étages, couronné au toit par des frontons Louis XIII dits frontons rampants. Les toits en poivrière sont surmontés de petites flèches à balustres et jalonnés de cheminées simulant le style des pilastres.
En 1829, une extension est créée. Un tracé de route le diminue, puis en 1908, un mur est démoli et il est totalement transformé pour construire l’école. Une des tourelles est aménagée en salles de classes et l’autre sert de cage d’escalier.
Il est presque entièrement détruit en 1944 lorsque les Allemands, en pleine déroute, l’incendient.
Les vestiges des fondations du château médiéval subsistent.

Le groupe scolaire, fait face à la grande place de la ville. Il se compose d’un bâtiment principal flanqué de deux ailes en rez-de-chaussée. La partie centrale est surmontée d’un toit surélevé, couronné d’un campanile orné d’une horloge.

L'église Saint-Pierre est mentionnée dès le VIème siècle. Elle est brûlée par les Calvinistes en 1567, reconstruite et dédiée en 1583, puis assiégée par les troupes de la Ligue en 1587 et délivrée par le duc de Nevers.
Au XIXème siècle, le portail est remanié et une cuve est découverte lors de la construction d’habitations.
Des fouilles permettent de signaler la présence de 6 sarcophages en calcaire tendre, taillés à la polka. Ils appartiennent à un même groupe connu aux VIIème et VIIIème siècles.
Une salle voûtée, vraisemblablement un ossuaire, comprenant une niche formée par des fragments de sarcophage, est découverte sur le parvis, dans l’axe de l’église.
Au nord de l’église, la présence de nombreuses sépultures correspond à l’ancien cimetière paroissial.
Des vestiges de constructions antérieures au XIXème siècle permettent de noter des changements dans l’utilisation des espaces (cave et jardin).
Ces découvertes mettent en évidence à l’origine le développement du centre paroissial au sein d’une aire funéraire.

Le lavoir date du milieu du XIXème siècle. Il est construit à la suite d’un souhait de Napoléon Ier en 1853 que chaque commune soit dotée d’un lavoir au centre du village. Ce lavoir à ciel ouvert et ses coursives à colonnettes sont entièrement restaurés en 2012.

La chapelle Saint-Sulpice du hameau de Villepot.

La fontaine de la place du château.

Les carrières souterraines s'étendent sous un petit bois. Le propriétaire de celui-ci fait exploiter les carrières depuis 1848 par une quinzaine d'ouvriers et vend la pierre. Les carrières se composent de deux parties dont l'une est abandonnée en 1830. L'autre partie s’étend le long d'un grand éboulement arrivé en 1833 qui a englouti la partie occidentale. Les volumes sont énormes.

Le gouffre de Villepot est le plus profond du département. Le puits est creusé en 1936, sur l’indication de sourciers, pour pourvoir en eau le hameau. La cavité est ouverte alors. L’accès au gouffre se fait par la margelle du puits. Il présente un dénivelé de 94m sur 185m de développement.

 Personnage lié à la commune 

François Auguste Dussautoy (1810/1873 portrait de gauche) né à Courson où son père est huissier, est commis chez un marchand de drap parisien en 1825 et crée son propre établissement en 1833.Napoleon iii 1808 1873Auguste dusautoy 1810 1873
En 1831, il est chef du bataillon de sapeurs-pompiers du canton sous le roi Charles X (1757/1836).
Soutien fervent de Louis Napoléon Bonaparte (1808/1873 portrait de droite), qu'il compte parmi ses clients, il devient le  fournisseur officiel de Sa Majesté impériale Napoléon III, après l'établissement du Second Empire en 1852.
Il habille complètement la compagnie de sapeurs-pompiers ainsi que la société de musique de Courson.
Il habite le château, fait l’acquisition de l’ancienne maison de ses parents, et la transforme en maison de retraite en 1863.
En 1864, il est élu conseiller général du canton de Courson. La guerre de 1870 sonne le glas de ses ambitions politiques.
Il meurt à Paris d’un arrêt cardiaque et il est enterré à Courson dans le monument funéraire qu’il a fait construire.

 Hameaux, lieux dits, quartiers et écarts 

3 hameaux : Villepot, La Chapelle, Les Laurents et les écarts : Champ de Vaux et La Tuilerie des Barres.
Le fief de Champferneaux est mentionné en 1598 et 1608.
Un hameau appelé le faubourg Saint-Laurent, composé de 10 feux, est séparé des rôles des Tailles de Courson en 1750 par le marquis Louis François de Damas d’Anlezy (1698/1758), propriétaire.

 Evolution de la population 

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 Mes lointains ancêtres de la noblesse de Courson-les-Carrières ... 

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 Carte Cassini 

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Sources
Sites et photo : Wikipedia, Bulletin du Centre d’Etudes Médiévales d’Auxerre, Spéléo-Club de Chablis.
Lire :
- Les cahiers généalogiques de l’Yonne, tome 23, 2017
- Dictionnaire de la Noblesse, éd. 1772, par François Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois.

Date de dernière mise à jour : 20/07/2019