Thiouville

 

Thiouville seine maritime adm

 

Thiouville seine maritime geoPetit village rural du Pays de Caux, Thiouville est proche des communes de Fauville-en-Caux, Cany-Barville, Doudeville, Yvetot, Normanville, Beuzeville-la-Guérard, Cleuville.

Blason ville fr thiouville 1 Héraldique 

Les armes de la commune de Thiouville se blasonnent ainsi : De gueules à la fleur de lis d’or surmontée d’un léopard du même.

 Toponymie 

Théodulfivilla =  villa du latin domaine rural, précédé d'un nom d'homme Théodulfus, soit le domaine de Théodulfus, théologien de l’époque carolingienne, évêque d’Orléans et conseiller de mon ancêtre l'empereur Charlemagne (747/814).
Teouvilla en 1190 et 1221, Téouville en 1234, Theovilla à la fin du XIIème siècle, Thyovilla en 1294, Saint Vaast de Tyenville et Saint Vast de Tyouville 1316, Ecclesia de Tiouvilla au XIIIème siècle, Tyouville en 1319, Tiouville en 1398, 1403 et 1471, Thiouville en 1422, 1433 et 1459, Thiouville-la-Renard jusqu'en 1790.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

3 ans de sécheresse au début du XIVème siècle, puis la pluie et le gel, entraînent famine et peste et ravagent le Pays de Caux. Thiouville est touché.
En 1531, une délibération est prise à l’encontre du seigneur de Thiouville qui, au préjudice des droits de patrimoine du Chapître, fait construire un oratoire sur un des côtés de l’église.
Durant la Première Guerre Mondiale de 1914-1918, Thiouville paie un lourd tribut avec 27 morts pour la France.

Une rumeur en 1793
Thiouville seine maritime plaque commemorative bucailleLe 23 avril 1793, une fausse nouvelle d’un débarquement anglais entraînant un  risque de contre-Révolution se répand, les gardes nationales révolutionnaires et une foule affolée prend les armes, marchent sur Thiouville, et y massacrent deux cultivateurs pour leur attachement au culte réfractaire.
Il s'agit de Jean Bucaille, 57 ans, dont les supplications de la fille ne parviennent pas à calmer les émeutiers, qui arrachent la fille des bras de son père, une lugubre détonation se fait entendre et l’infortuné Bucaille tombe percé sous les plombs meurtiers … dans la cour de sa maison, et de Jean Bréard, laboureur, 48 ans, tué dans le bas de la cour du citoyen François de La Haye.
La semaine religieuse du Diocèse de Rouen du 2 avril 1907 rapporte les monstrueux détails du massacre de Jean Bucaille: Un laïque, Bucaille, honnête laboureur du pays de Caux, avait subi les derniers tourments pour la foi. Fusillé par une populace en furie, son corps fut, après sa mort, l'objet d'outrages ignobles. On le lapida, on le dépeça, on se partagea ses membres ; sa tête fut mise au bout d'un sabre, une de ses mains au haut d'une pique, et l'autre servit de salière dans un repas que les forcenés donnèrent le soir, en signe de réjouissance. Quant au torse, ils allumèrent dessus un feu de joie avec des ornements et des livres d'église, et dansèrent autour en chantant de honteux refrains.

Une lettre de l’Intendant M. de Gasville, Rouen le 26 septembre 1723
Cette lettre, adressée au syndic de Thiouville, porte sur les moyens à employer pour établir la sûreté publique, à l’exemple de ce qui est pratiqué en Touraine, par ordre de M. Hérault, Intendant :
Monsieur le contrôleur général m’a ordonné de vous faire sçavoir que l’intention de Sa Majesté est que vous m’écriviez régulièrement tous les mois et que vous m’avertissiez exactement des meurtres, vols, incendies, assassinats et attroupements dont vous pourrez entendre parler, qui auront esté commis dans votre paroisse ou aux environs ; et que vous me désigniez autant qu’il vous sera possible, soit par le nom ou par la figure, les personnes qui pourront être suspectes de tous ces crimes..... Cette relation, que je vous ordonne d’avoir avec moi, ne doit pas vous empêcher de continuer celle dans laquelle vous devez être avec mes subdélégués. Soyez donc attentifs, tous les premiers jours de chaque mois, de m’écrire avec la dernière exactitude, et même plus souvent dans des cas importants ; et, supposé que vous ne pussiez le faire par vous-même, faute de sçavoir lire ou écrire, engagez Monsieur le curé de votre paroisse de le faire en votre place et en votre nom. Avec cette précaution, je serai en état d’éloigner les malfaiteurs et de les faire punir ; et, au contraire, si vous négligez les éclaircissements que je vous prescris de me donner, je regarderois cette négligence de votre part comme une tolérance des malversations qui se commettroient.

Les seigneurs et gens de la noblesse

En 1096, le seigneur participe à la Première Croisade qui se tient de 1095 à 1099 à l'appel de Godefroi de Bouillon (1058/1100).
La seigneurie est tenue par la Famille d'Herbouville, cadets de la Famille Mortemer, qui sont à la Bataille d'Hastings en 1066 avec mon ancêtre Guillaume de Normandie dit le Conquérant (1027/1087). Le premier membre de cette Famille est Collard d'Herbouville, chevalier, fils puîné de la Maison de Mortemer qui n'en conserve que les armes et le cri, et prend  le nom de la seigneurie qu'il transmet à sa postérité pendant plusieurs siècles.
En 1207, Lucas de Thiouville d’Herbouville donne le patronage de l'église aux chanoines métropolitains de Rouen, source de conflits jusqu'à la Révolution Française.
Guillaume d'Herbouville époux d’Anne de Créquy vers 1260, accompagne son suzerain, le comte de Tancarville Jean Ier de Melun (+1350), à la septième croisade menée par le roi Louis IX dit Saint-Louis (1214/1270) . Puis lui succèdent : Henry d’Herbouville époux de Guillemette de La Montagne ; Gilles d’Herbouville époux de Jeanne de Biville ; Robert d’Herbouville époux de  Jeanne de Betas ; Guillaume d’Herbouville époux de Marie de Baudribosc ; Robert d’Herbouville époux de Jeanne de Houdetot ;  Jean Ier d’Herbouville époux de Robine d’Enis ; Richard d’Herbouville époux d’Isabeau Banastre.  
Thiouville seine maritime monument funeraire marie de dampierrePuis en 1553, Charles d’Herbouville épouse Marie de Dampierre (1490/1553), dame du Fresnay, de Doudeville et de Fultot qui est inhumée dans le chœur de l'église (monument funéraire dans l'église ci-contre) ; lui succède son fils Charles d’Herbouville, époux de Françoise de Brouilly, dont les trois filles ...
- Antoinette épouse François de Clercy,
Marie épouse en 1573, Guillaume IV Auber, écuyer, qui devient seigneur de Thiouville. Son fils Robert Ier Auber, écuyer, époux en 1601 de Jeanne de Mauviel, lui succède.
- Anne épouse Thomas Auber, seigneur de La Haye, trésorier de la paroisse Saint-Jean de Rouen en 1575, dont la fille Anne Auber épouse Pierre du Sart, écuyer, baron de Thury, seigneur de Thiouville en 1604.
Puis suivent : Anne du Sart, chevalier, inhumé dans le chœur de l’église en 1636 ; François du Sart, chevalier de l’Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, seigneur en 1703 ; Anne du Sart, seigneur en 1711; Louis du Sart, inhumé dans le chœur de l’église en 1728 ; Esprit Angélique Barthélémy du Sart, inhumé dans le chœur de l’église en 1743 et  Robert Adrien Guillebert inhumé dans la chapelle seigneuriale en 1774.Charles d herbouville
Le dernier descendant de la branche d’Herbouville est le marquis Charles Joseph Fortuné d'Herbouville (1756/1829, portrait de droite) dit le La Fayette normand, aristocrate libéral, premier président élu du Département de la Seine-Inférieur, lors de la création des départements, au début de la Révolution Française. Emprisonné sous la Terreur, il est préfet de l'Empire, puis pair de France sous la Restauration et grand officier de la Légion d'Honneur.

 Patrimoine 

L’église Saint-Vaast
Elle est édifiée par Charles d'Herbouville sans autorisation des chanoines et manque être démolie, à leur demande, en 1532.
Le chœur, en pierre blanche, est du XVIème siècle ainsi que l’oratoire seigneurial et les fonts baptismaux. La pierre funéraire de Marie de Dampierre est classée aux Monuments Historiques.
La nef du  XVIIème siècle, ainsi que le beffroi, sont presque entièrement rebâtis en briques et silex en 1785.
Le transept est ajouté en 1877.

Le château
Il est bâti au milieu d’un parc de 4ha et comporte des arbres anciens, un verger, des écuries. Il remplace un ancien édifice fortifié du Moyen Age, dont il conserve les caves monumentales, décrit dans un aveu de 1640, comme un château à motte et pont-levis, avec des douves.
Il s’insère dans un clos masure, habitat traditionnel du Pays de Caux, entouré de haies de hêtres qui le protègent.
Le bâtiment actuel date du milieu du XVIIème remanié au XVIIIème siècle et représente une gentilhommière normande de la fin de l’Ancien Régime. Construit en briques, pierre et silex, il est intégralement restauré dans le respect scrupuleux de son caractère original et conserve son décor intérieur (boiseries, cheminées, parquets).
Ses 7 chambres sont aujourd’hui à louer pour des vacances ou un événement.

Plusieurs Maisons de Maîtres des XVIIIème et XIXème siècles
Parmi elles, l'ancienne ferme du Chouquet, demeure de Jean Bucaille et le château du Bout de la Ville construit vers 1845 par Charles Auguste Mouquet, un jeune propriétaire mort à 27 ans qui lègue ses biens à une fille de tisserands, Ismérie, mais le testament est cassé.

L'ancien village
Jusqu'au début du XXème siècle, Thiouville est resté un village d'agriculteurs et de tisserands qui comporte trois cafés, une épicerie-café-fabrique de chandelles, un boulanger, un cultivateur-boucher, un charron, un menuisier, un barbier, un couvreur en chaume, un batteur en grange, un rotier, des berquiers (bergers), des couturières, des aoûteux et des journaliers. Aujourd'hui, il n'y a plus aucun commerce.

 Evolution de la population 

Thiouville seine maritime demo 1

 Hameaux, faubourgs, quartiers, lieux dits et écarts 

Le Hamelet – Le Château – Le Bosc Quenel – Le Bois – La Rue Verte – Le Bout de la Ville.

 Mes ancêtres de Thiouville … 

Thiouville seine maritime ancetres

 Carte de Cassini 

Thiouville seine maritime carte cassini 1

 

 


 

 

Sources
Sites et photo :
Wikipedia, Seine76, Communauté de Communes Cœur de Caux.
Livres, documents, revues :
Les épaves du passé, 2ème partie, par Dieudonné Dergny, 1900
Essai Historique sur Yvetot, Fromentin, 1844.
Apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand Caux à l’époque ducale, Jacques Le Maho, 1976.

Date de dernière mise à jour : 06/01/2022