Brusque
Commune rurale située au confluent de deux vallées étroites et profondes entre la plaine de Saint-Affrique et la petite région agricole des Monts de Lacaune.
La cité est dominée par la tour de l'ancienne église et les ruines du château féodal. Elle culmine avec le Merdelou, qui est le massif le plus élevé du Sud-Aveyron et recèle plusieurs avens importants. L'aven naturel de Bouco-Payrol se prolonge par d'importantes galeries de mines ayant servi à l'exploitation du cuivre depuis le 1er siècle avant J.-C..
La partie haute du village, le Castelat, représente la partie la plus ancienne avec ses rues étroites et tortueuses où les maisons sont étalées les unes au-dessus des autres.
Le climat présente de très fortes précipitations d'avril à octobre, entraînant souvent de fortes crues.
Les communes limitrophes sont : Camarès, Fayet, Tauriac-de-Camarès, Mélagues, Murat-sur-Vebre (Tarn), Arnac-sur-Dourdou, Peux-et-Coufouleux, Sylvanès, Mounès-Prohencoux, Camarès, Gissac.
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'or aux deux chevaux affrontés de sable.
Comme pour de nombreux villages du Rouergue méridional, les habitants de Brusque sont affublés d'un sobriquet collectif, en l'occurrence, lous porto faïsses de Brusco signifiant les porteurs de fagots de Brusque. Il évoque la difficulté des communications et la possibilité laissée aux habitants de la communauté, négociée dès l'avènement du Consulat, de se procurer du bois de chauffage dans la forêt de Maravable.
Hydrographie
Brusque est drainée par le Dourdou de Camarès qui prend sa source à Murat-sur-Vèbre (Tarn) et se jette dans le Tarn à Saint-Izaire.
Le village est au confluent du Dourdou et du ruisseau de Sanctus, franchis par un pont de confluent.
Les ruisseaux de Rieu Sec, de Bréoune, de Brox, de Cambias, de Célieux, de Crouzet, de la Bouffie, de la Regagnerie, de Limbriac, de Mauriole, de Mialet et divers petits cours d'eau arrosent le territoire de la commune qui est limitrophe de la ligne de partage des eaux Méditerranée-Atlantique, située dans sa presque totalité du côté Atlantique.
Toponymie
Brusque = Bruscas = Bruyère.
Histoire
Brusque est occupé par l'Homme dès la Préhistoire (grotte sépulcrale de l'époque néolithique, oppidum de l'époque gallo-romaine et traces d'activité minière).
Les terres de Camarès et de Brusque font partie du domaine du Pagus Rutenicus (du pays de Rouergue) dépendant du comte de Rouergue Raymond Ier de Toulouse.
En 833, Brusque est le siège d'une viguerie carolingienne, circonscription territoriale administrée par un viguier au nom et à la place du comte, indépendante de celle de Camarès, qui est signalée dans le cartulaire de l'Abbaye de Vabres. Le texte, rédigé en latin médiéval, fait état de la donation par Bertheiz, veuve de Raymond Ier de Toulouse, de sa Curtis d'Issis avec l'église de Saint-Pierre et de Saint-Hippolyte et de diverses manses. Ces domaines sont dans la mouvance du comté de Rodez. La viguerie de Brusque comprend les territoires des actuelles communes de Arnac, Fayet, Mélagues, Tauriac, ainsi que Blanc (actuelle commune de Peux-et-Couffouleux). Cette dernière paroisse s'en détache rapidement, tandis que les cinq autres restent groupées jusqu'à la Révolution Française en une communauté unique, qui porte successivement les noms de baronnie de Brusque puis marquisat de Brusque-Fayet. Brusque est détaché au Xème siècle du comté de Rodez pour former partie de la vicomté d'Albi, domaine de la Famille Trencavel.
L'industrie fait l'importance de la localité.
En 1060, un premier château est mentionné lorsque Raymond Bernard Trencavel (+1074), vicomte d’Albi, Béziers et Nîmes, le donne en dot à sa fille.
Jusqu'au début du XIIème siècle, la terre est donnée en fiefs à de nombreux co-seigneurs, jusqu'à 5 simultanément.
Les Trencavel prennent le territoire en main par rachat en 1156, tandis que la Famille de Brusque se replie sur ses possessions de Blanc, dorénavant détaché..
Avec la Croisade des Albigeois de 1209 à 1229, Brusque passe successivement aux mains des comtes de Toulouse Simon IV de Montfort (1164/1218) puis de Raymond VI (1156/1222, portrait de gauche) et Raymond VII de Toulouse (1197/1249). Ce dernier accorde la constitution d'un Consulat en 1244. Cette manœuvre vise à s'attacher la fidélité de la ville, pour contrer l'influence du sénéchal de Béziers représentant le roi, car à la même époque, le château de Brusque est assiégé par les troupes royales.
En 1328, le roi Philippe VI de Valois (1293/1350) concède aux habitants de Brusque le droit de tenir une foire.
Après la bataille de Poitiers en 1356, Brusque avec tout le Rouergue passe sous obédience anglaise. La victoire du comte Bouchard VII de Vendôme (1345/1371) à la bataille de Montlaur, en 1369, fait repasser la ville dans le giron français.
La propagation de la Réforme dans la Haute-Marche du Rouergue s'accompagne de graves troubles : implantation des églises réformées de Millau en 1561, Saint-Affrique en 1562, Camarès en 1563 s'effectue en force ; de nombreux villages subissent siège ou exactions. Mais Brusque semble avoir traversé la période sans connaître d'acte de violence, et la communauté protestante y a vite grossi, en coexistence pacifique avec les catholiques. L'église réformée de Brusque est dans la dépendance de celle de Camarès jusque vers 1600, où elle prend son indépendance.
Lors du Traité de Paris en 1626, le roi Louis XIII (1601/1643) accorde quatre places-fortes aux protestants en Rouergue, dont Brusque.
Quelques troubles accompagnent la révocation de l'Edit de Nantes en 1685.
Seigneurs et gens de noblesse
Bernard Aton de Trencavel (930/990) voit son domaine s'agrandir avec l'apport en dot de la vicomté de Nimes lors de son mariage avec Gancienne de Nimes, héritière du fief.
Il est peu probable que sa descendance Aton II de Trencavel (980/1032) époux de Gerberge des Baux, Bernard Aton III de Trencavel (1010/1060) époux de Ringarde de la Marche ou Raymond Bernard II de Trencavel (1036/1074) époux d'Ermengarde de Carcassonne, y ait jamais résidé de façon suivie. Ce dernier ajoute à ses possessions par son mariage les vicomtés d'Agde, de Béziers, de Carcassonne et du Razès.
Brusque n'est, pour cette Famille, qu'un ouvrage de défense parmi beaucoup d'autres, plus centraux et plus confortables. Les six vicomtés s'émiettent rapidement en co-seigneuries à la composition complexe et fluctuante, au cours des transmissions successorales, des alliances de voisinage ou autres transactions.
Guilherma de Trencavel (1065/1133), fille de Raymond Bernard II de Trencavel, à l'occasion de son mariage avec un de ses cousins, Pierre Aton de Toulouse-Bruniquel (1050/1107), reçoit en dot en 1069, la moitié du château et du territoire de Brusque. L'autre moitié appartient à Frotaire, évêque de Nîmes et frère du vicomte.
Le Cartulaire des Trencavel (recueil de chartes appelé improprement cartulaire de Béziers) fournit de nombreuses indications sur le sort de la seigneurie, au XIIème siècle :
En 1129, il y a cinq co-seigneurs : les trois frères Bernard Bégon, Gaubert et Auger de Brusque qui rendent hommage pour le château de Brusque, au vicomte Pierre Aton de Toulouse-Bruniquel.
Dix ans plus tard, Frotaire II de Trencavel, évêque de Nîmes, donne à fief à Adhémar Corvesinus, ce qu'il possède au château de Brusque et dans sa seigneurie.
En 1176, Bérenger Austor de Lunas rend hommage au vicomte Roger Trencavel de Béziers (1149/1194) pour le château de Brusque. En 1179, ce dernier donne en alleu au comte de Provence, les châteaux de Brusque, del Pont et de Murasson en précisant qu'en cas de transfert de souveraineté des comtés de Provence et de Millau, il continuerait à faire hommage à la Maison de Barcelone, pour ces trois forteresses, démontrant une fois de plus, les efforts des Trencavel pour échapper à la tutelle unique des comtes de Toulouse.
Vraisemblablement peu avant 1316, Brusque est inféodé par le roi à la Famille des Clermont-Lodève. La seigneurie, érigée en baronnie en 1367, reste dans les mains de leurs descendants jusqu'à la veille de la Révolution Française.
Vers 1600, la baronnie de Brusque passe par mariage à la Famille d’Arpajon-Sévérac, qui semble avoir voulu garder une certaine neutralité en matière religieuse. La baronnie de Brusque est érigée en marquisat en 1610.
En 1633, le château est la propriété de Jacquette de Castelnau-Clermont (1569/1659) qui y décède. Son époux, le baron Jean d'Arpajon, le vend au début du XVIIème siècle.
En 1725, le maréchal-duc Armand Louis Antoine de Gontaut-Biron (1701/1788, portrait de gauche) le détient. En 1789, juste avant la Révolution Française, sa veuve Françoise Pauline de Roye de La Rochefoucauld (1723/1794), marquise de Séverac, vend le marquisat de Brusque-Fayet à François de Nougarède.
Tous ces seigneurs résident habituellement à Paris. Le château est progressivement délaissé au profit de celui de Fayet.
La Famille de Barrau de Muratel
Elle est originaire de Brusque et de ses environs et mentionnée dans les écrits dès le XIVème siècle.
La Famille de Barrau qui porte le nom de ses terres de Campouliès et de Muratel, est donnée par Hippolyte de Barrau comme originaire de la région de Brusque. La Maison de Barrau de Muratel subsiste de nos jours. Ses principaux personnages sont :
En 1508, un important marchand de Brusque nommé Dardé Barrau, époux de Delphine de Montjézieu, possède des moulines de fer autour de Brusque, à Cambias et Arnac. Son fils Bernard de Barrau est le premier homme connu de la Famille de Barrau de Muratel
La famille entame un processus d'agrégation à la noblesse au XVIème siècle. Lors des grandes recherches sur la noblesse décidées par le roi Louis XIV, elle est maintenue noble sur preuves de 1536 et 1539.
En 1559, Bernard de Barrau achète la seigneurie de Muratel, il est seigneur de Campoulies, co-seigneur de Murrason (proche de Brusque), et rend hommage au roi.
Jean de Barrau, fils du précédent, est capitaine d'une compagnie de gens de pied puis commandant pour le service du roi dans le diocèse de Vabres dans la seconde moitié du XVIème siècle. En 1577, il reçoit une lettre de félicitations du roi Henri III (1559/1589), il y est qualifié de bon sens, prudhommie, expérience aux armes, vie catholique et fidélité au service du roi.
En 1608, Antoine de Barrau, sieur de Campoulies, époux de Jacquette de Passieu en 1579, meurt dans la religion protestante.
En 1673, Jean de Barrau, hérite de la seigneurie de Campouliès et est fait seigneur de Lesties et de Muratel.
La Famille est maintenue dans la noblesse en 1699, 1701 et 1716.
En 1789, ses membres prennent part à l'Assemblée de la noblesse pour la sénéchaussée de Castres.
François de Barrau de Muratel est garde du corps du roi Louis XVI (1754/1793) de la Compagnie Ecossaise. Il est blessé lors des journées d'émeutes des 5 et 6 octobre 1789 devant Versailles. Il reçoit la croix de Saint-Louis pour récompense de son dévouement.
David Maurice Champouliès de Barrau de Muratel (1742/1828) est gouverneur de Lacaune (Tarn) en 1766, chevalier de Saint-Louis en 1782, lieutenant-colonel au Royal-Dragons en 1786, colonel du 1er régiment de Dragons en 1791, maréchal de camp en1792, se retire du service en 1793, attaché au bureau de la cavalerie du comité militaire en 1794.
Jeanne de Barrau de Muratel, femme du précédent, est mère de David Maurice Joseph Mathieu-de-Saint-Maurice, général comte de La Redorte, Pair de France au titre héréditaire de baron en 1819, grand-officier de la Légion d'Honneur. Elle se remarie au conventionnel Louis Bernard de Saint-Affrique.
David Maurice de Barrau de Muratel est Saint-Cyrien, officier supérieur, chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur.
David Maurice Armand de Barrau de Muratel (1821/1899) est maire de Viviers, vice-président du Conseil Général du Tarn, ornithologue, président de la Société littéraire et scientifique de Castres, membre de la Société de Géographie, de la Société Française de Physique en 1882.
Caroline de Barrau de Muratel (1828/1888), née Caroline Coulomb, épouse du précédent, est très engagée dans la défense des conditions de vie des femmes et des enfants.
Chroniques communales
La grotte Notre-Dame
Une grotte est une cavité souterraine naturelle comportant au moins une entrée horizontale d’accès plus ou moins aisé, ce qui la distingue d’un aven, d’un gouffre, d’un abîme… Elle peut se former par érosion d’infiltrations d’eau, nappes ou rivières souterraines. Les hommes préhistoriques s’y sont parfois abrités ou bien en ont fait des lieux de culte chamanique jusqu’à les décorer de fresques. Plus tard, certaines grottes sont aménagées en habitat troglodytique et selon les régions du globe servent de cimetière, d’abri à des brigands et autres pirates sur les côtes d’où de nombreuses légendes de grotte au trésor, de caches pendant les guerres.
La grotte de la Baume est dédiée à Notre-Dame de Lourdes. C'est une grotte sépulcrale de l’époque néolithique très haute. Elle sert de lieu de culte aux protestants durant les guerres de religion.
Elle peut faire penser à la voûte d’une cathédrale mais évoque par sa sauvage grandeur la grotte de Massabielle à Lourdes. Une reproduction de la Vierge de Lourdes y trône depuis que le révérend père Bregnard de la Compagnie du Saint Sacrement l’a offerte à la paroisse.
La propriétaire du lieu est Madame Rivemale, certainement une descendante de mes ancêtres Rivemale du hameau de Pressouyres.
L’ermitage Thomas Becket
La chapelle de l’ermitage est érigée au XIIIème siècle et dédiée à Saint Thomas Becket (1117/1170).
Chancelier du roi Henri II d’Angleterre (1133/1189), puis nommé par lui archevêque de Canterbury, Thomas Becket déclare alors : Vous me haïrez bientôt Sire autant que vous m’aimez ! De fait, il s’oppose au roi en défendant les droits de l’Eglise Romaine, allant jusqu’à prononcer son excommunication. En décembre 1170, quatre partisans d’Henri II vont assassiner Thomas Becket devant l’autel de sa cathédrale à Canterbury.
Thomas Becket n’a sans doute jamais fait le voyage jusqu’à Brusque mais, selon la tradition locale, la communauté se trouve depuis fort longtemps en possession de reliques du Saint, remises par un roi de France au seigneur de Brusque. Plusieurs siècles durant, le 24 juin, ces reliques sont portées en procession sur une belle châsse placée sous un arc de triomphe richement décoré. On boit l’eau de la source qui a la réputation d’être bonne pour la peau et les yeux. La protection de Saint Thomas sur la paroisse semble avoir été particulièrement efficace lors de l’épidémie de choléra de 1854. La tradition demeure sous la forme d’un rassemblement annuel (sans les reliques).
Plusieurs ermites vivent en ces lieux. L’un des premiers connus est Antoine Viguier en 1712, originaire de Rebourguil, le dernier Guilhaume Viala en 1855, originaire de Saint-Laurent d’Hérault.
Les inondations
Les crues historiques recensées dans les bassins du Dourdou sont les crues des 21 et 22 octobre 1779, 26 octobre 1886, 31 octobre 1892, 7 novembre 1907 ...
3 mars 1930 : Une crue d’importance exceptionnelle dans le bassin du Dourdou (et dans tout le haut Languedoc) ravage la vallée du Dourdou. Elle a pour origine une averse méditerranéenne qui survient après une extrême saturation des sols sur les plateaux enneigés de l’Espinouse et des Monts de Lacaune. Les données enregistrées font état de 350 à 450mm d’eau en 3 jours ...
3 mars 1930, 22 octobre 1933, 7 décembre 1953, 2 octobre 1964 ...
8 novembre 1982 : Une crue classée au 1er rang dans le bassin du Dourdou entraîne une montée des eaux très rapide dans le bassin du Tarn et ses affluents notamment le Dourdou. Des records de pluies tombées en un jour le 7 novembre : 285mm à Fayet, 277mm à Brusque, 238mm à Fondamente, 205mm à Lacaune sont relevés. Plusieurs épisodes pluvieux de grande ampleur surviennent à plusieurs reprises, de façon rapprochée, dans le Sud de l’Aveyron au cours de ce mois de novembre 1982, les pluies totalisent 410mm à Fayet et 430mm à Brusque. Dans la vallée du Dourdou, le constat des dégâts matériels est accablant. Les dégâts causés à la voirie sont lourds : routes défoncées, canalisations mises à nu et percées, érosions de berges ...
27 septembre 1992, 18 octobre 1999 ...
17 septembre 2014 : Déluge de pluie, des arbres sur la chaussée, des routes coupées, des villages inondés, les transports scolaires interrompus, les habitants évacués en urgence devant la montée des flots boueux… Des pluies diluviennes s'abattent, sans discontinuer, du mardi 16 au jeudi 18 sur le Sud-Aveyron. Brusque, comme une grosse partie des villages du Sud-Aveyron, subit la crue du mercredi 17 septembre 2014. Le journal titre : À Brusque, les hameaux de Cusses, de Viales ou encore de Pressouyres étaient, jeudi encore, particulièrement difficiles à atteindre. Il y a carrément un trou au milieu de la route. Les dégâts sur la voirie départementale et communale sont tangibles. Les sols étaient secs, et ces inondations, conjuguées à une mini-tornade, ont entraîné une forte érosion. Les dégâts sont considérables. Il est tombé 250mm d’eau à Brusque dans la nuit du 16 au 17 septembre, un volume de précipitations énorme en si peu de temps.
Les Industries
Une mine d'argent est exploitée à Prat-Mansel jusqu’au début du XXIème siècle, ainsi que le buis des forêts pour en faire du charbon de bois.
La trace d’exploitation de marbre à Céras vers 1264 est trouvée. Des forges hydrauliques battent le fer sur le Dourdou. Une mine de blende et une ancienne ardoisière existent également.
La draperie et la chapellerie y sont importantes.
Personnages liés à la commune
Les frères Roque : Victor (1829/1896), Henri (1833/1911) et Xavier (1835/-), natifs du hameau de Cusses, sont négociants en Indochine. Victor, propriétaire avec Marcelin Larrieu des messageries fluviales de Cochinchine, est considéré en 1883 comme le négociant français le plus important du Tonkin.
... Les amiraux qui dirigent la Cochinchine dans les années 1860 firent appel à des entrepreneurs européens pour organiser économiquement la nouvelle colonie, les Américains Spooner ou Delano, les Allemands Engler et Speidel ou le Britannique Hale, s’installèrent aussi vite à Saïgon que le girondin Alphonse Denis ou que les frères Roque accourus de Manille ...
L’approvisionnement des troupes est la première activité des entrepreneurs européens de Cochinchine. Elle peut sembler bien modeste puisque les militaires n’ont jamais été plus nombreux que 3500, mais, pour les entrepreneurs déjà présents dans la région, la présence de ces troupes représente une aubaine extraordinaire.
Les frères Victor et Xavier Roque possédent des entrepôts à Manille depuis 1857. Dès le débarquement de Tourane en 1858, Victor ravitaille le corps expéditionnaire en vivres et habillement depuis Manille, puis par Hong-Kong.
Les deux frères s’installent à Saïgon dès 1860 et y font venir le troisième, Henri. Victor s’occupe de l’approvisionnement du corps expéditionnaire avec l’aide d’Henri, installé à Hong-Kong.
Les trois frères pratiquent ensuite plusieurs métiers différents : exploitation forestière, ateliers de réparation et de fabrication de chaloupes, fourniture de viande fraîche achetée au Cambodge et au Siam, fourniture de paddy pour les chevaux, farine, pain et biscuits, etc… Victor et Henri créent les Messageries à vapeur de Cochinchine avec Marcellin Larrieu en 1870 et la participation financière de Jardine & Matheson et les subventions du gouverneur de Cochinchine jusqu’en 1882. La conquête du Tonkin ouvre un nouveau marché aux commerçants cochinchinois. Victor Roque ravitaille l’expédition Rivière et signale au gouverneur de Cochinchine que les Anglais convoitent le gisement charbonnier de Hongay.
Entré en France en 1862, Xavier Roque lance un projet de raffinerie de sucre après un contact avec Rouher. La sucrerie de Saïgon démarre en septembre 1862 dans un bâtiment prêté par l’amiral Bonard, mais l'entreprise se révèle un échec. (Source : Etienne Denis « Bordeaux et la Cochinchine » 1965 et Georges Taboulet, BSEI 1941 3ème trimestre).
Xavier Coste (1852/1955), cordonnier du village, est le doyen des cordonniers de France à sa mort mais aussi un centenaire connu pour son braconnage intensif, jusqu'à l'âge de 98 ans dans le Dourdou. Il partage sa longue vie entre Brusque, Autignac, St-Gervais et Fayet, où vivent maintenant ses descendants.
Jeanne Canac (1861/1952), femme écrivain, de son nom de plume Victor Féli.
Pierre Martin-Valat (1929/2013, portrait de droite), écrivain catholique français, est né à Brusque ou il a effectué ses études primaires chez les Pères du Saint-Sacrement jusqu'en classe de première. Il finit son cursus scolaire au lycée Saint Gabriel, tenu par les Jésuites, à Saint-Affrique, où il obtient son bac lettres puis une licence de lettres classiques et une licence d'Italien à la faculté de droit de Montpellier. Dès l’âge de 18 ans, il ne cesse d’écrire. En 1952, il épouse Antoinette Audouard avec qui il a quatre enfants. En 1960, il enseigne les lettres à l'Institut Stanislas de Cannes. En 1961, il s’installe en région parisienne avec sa famille, où il enseigne les lettres dans deux lycées jusqu'en 1992. Il donne de nombreuses conférences sur le thème de Dante et de la nécessité d’étudier la Bible à titre culturel. En 1993, il prend sa retraite à Montpellier.
Il décède le 1er juin 2013 et est enterré à Brusque, le village de sa famille où il est né et a grandi.
André Gouzes est né à Brusque en 1943, religieux dominicain et musicien, c'est l'un des principaux auteurs actuels de chants liturgiques chrétiens et l'animateur de l'abbaye de Sylvanès.
Le pasteur Pierre Bourguet (1902/1984, portrait de droite), issu d'une famille protestante originaire des Cévennes et installée à Brusque au début du XIXe siècle, Le pasteur Bourguet est président de l’Église réformée de France, de 1955 à 1968, vice-président de la Fédération Protestante de France, président de la région européenne de l'Alliance Réformée Mondiale. Auteur de divers ouvrages d'art et de théologie (Le visage de Jésus, Opinions sur le Concile, La croix huguenote, Huguenots le sobriquet mystérieux, etc.), il est aussi un aquarelliste apprécié.
Il réside volontiers dans sa maison du Castellat à Brusque, où il décéde.
Mère Marie-Basilie Carrière (1883/1966) née à Brusque, est religieuse en 1901 dans la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille. À l'âge de 16 ans, elle se sépare de ses parents Jean Carrière et Eugénie Delmas nés à Brusque. Après un an passé à Payrin, la jeune religieuse quitte la France pour l'Espagne et reste 24 ans dans ce pays qui lui est cher. C'est à Cordoue qu'elle laisse le meilleur de sa jeunesse, de 1913 à 1925, puis de nouveau durant les années 1949 et 1950 comme supérieure. En 1925, la direction de la Maison de Miranda de Ebro lui est confiée. Elle n'y passe que deux ans, mais améliore considérablement les locaux. Considéré comme une personne de grand jugement, comme une âme profondément surnaturelle aussi. À Miranda et plus tard à Cordoue, Mère Marie Basilie laisse le souvenir d'une excellente supérieure très compréhensive, accessible, bonne et souriante et aimant le dialogue. En 1927, elle quitte ce pays qui était devenu le sien. Une année à Sannois, puis nouveau départ cette fois-ci pour l'Égypte. À Mansourah, où elle reste 7 ans, la révérende Mère est aimée et appréciée. Quand Mère Marie Basilie arrive à Auch comme supérieure en 1935, la première impression qu'elle donne à la communauté est celle d'une religieuse vraiment intérieure. À Finhan, la dernière maison où elle exerce son activité, elle laisse le souvenir d'une religieuse toute donnée au Seigneur. Elle passe ensuite 6 ans dans la maison de Sapiac avant son décès au couvent des Sœurs de La Sainte Famille à Montauban où elle repose au petit cimetière des religieuses dans le jardin de l'institution.
Patrimoine
Le château de Brusque ou castellas
Il est mentionné pour la première fois en 1060 et figure parmi les châteaux qui participent à la rébellion contre le comte de Toulouse en 1247.
Des traces de travaux d'entretien en 1464 sont trouvées. Il est abandonné après la Révolution Française, il n'en subsiste aujourd'hui que des ruines sur un piton qui domine le village et une tour romane.
Le château de Castelnouvel
Il est situé à 3Kms de Brusque. Il apparaît en 1630, propriété de Jean Boutes puis il devient propriété de la Famille Fuzier. Son histoire n'est pas connue.
La tour Saint-Jacques
Le clocher de la tour est le dernier vestige de l'ancienne église qui a succédé à l'église Saint-Martin de Brusque-Vieille, de l'autre côté de la vallée, qui a totalement disparu.
La Maison Carrière
Belle demeure typiquement aveyronnaise construite en pierre pour la Famille Carrière dans le quartier du Castellat. Un beau jardin suspendu domine de sa hauteur le Dourdou.
Les ruelles tortueuses du vieux village, l'église Saint Martin, le pont-vieux, l’ancien ermitage dédié à Saint-Thomas Becket où coule une source, le temple protestant du XVIIIème siècle, les cabanes de pierre sèche du Haut Moyen Age, l’aven-mine antique de Bouche-Payrol sur la rive gauche du Dourdou entre Brusque et Ouyre...
La forêt de Saint-Thomas, le Pic de Merdelou (qui culmine à 1110m), les rochers de la Dent Saint-Jean et de la Fouace ...
Quartiers, faubourgs, hameaux, lieux-dits et écarts
La commune de Brusque compte de nombreux hameaux. En 1868 : 7 villages de plus de 25 habitants, 6 hameaux de moins de 25 habitants et 23 lieux-dits qui sont des maisons isolées.
Les hameaux actuels sont au nombre de 11 : Brox, Cambias, Cribas, Cusses, La Devèze de Brusque, La Regagnerie, Le Crouzet, Mialet, Moulergues, Saussières, Sials, Le Tannat, Viales... et Pressouyres où habitaient nos ancêtres.
Le domaine de Céras est devenu un village de vacances (VVF) centré autour d'un plan d'eau artificiel.
Evolution de la population
Nos ancêtres de Brusque...
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, photographies, livres et revues : Wikipedia....
Date de dernière mise à jour : 05/04/2024