Aiguebelle

Aiguebelle adm

 

Aiguebelle 38 geoLa ville est située à l’entrée de la vallée de la Maurienne, entre la chaîne de Belledonne et le grand Arc au fond d'une vallée encaissée. Son histoire est intimement liée à l'histoire de la Savoie, à sa voisine Randens et au château de Charbonnières.
Randens est détaché d'Aiguebelle en 1738, auparavant les deux villages n'en formaient qu'un.

600px blason aiguebelle svg  Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : Coupé de gueules à la croix d'argent et de sinople à trois anguilles d'or nageant en fasce rangées en pal.

 Hydrographie 

Son nom provient de l'eau de source (aqua bella) qui arrive à la fontaine située en plein centre du village et provenant du ruisseau de Montgilbert.
Deux lacs se situent sur la commune, un lac privé de pêche côté du carrefour des 3 vallées, et le lac de Charbonnière qui est une ancienne tourbière au pied des ruines du fort.
La rivière l'Arc est un affluent gauche de l'Isère, un sous-affluent du Rhône.

Drapeau francais fond blanc  Histoire 

Hannibal barcaÀ la fin de l’année 218 avant J.-C., Hannibal Barca (-247/-183, portrait de droite), en marche vers l’Italie, est passé par le col du Cucheron, les Hurtières, Aiguebelle et Charbonnières lors du passage des Alpes.
Aiguebelle est la première capitale de la Maison de Savoie, dont Humbert Ier dit aux blanches mains est le fondateur. Son château de Charbonnières construit au milieu du IXème siècle domine la cité. Il est cité dés 1023. Il est fait marquis de Maurienne en 1033 par l'empereur Conrad II le Salique, puis comte en récompense de services rendus.
Le castel féodal reste jusque vers le milieu du XIIIème siècle la résidence ordinaire des premiers comtes de Savoie.
Au XIIIème siècle, il y a plusieurs banquiers juifs dans le village, mais en 1348 ils sont victimes de la colère du peuple et 18 d'entre eux sont massacrés.
Au XIVème siècle, les Lombards, pour la plupart venus d'Asti en Piémont, remplissent les fonctions de prêteurs.  
Lors de la Guerre Franco-Savoyarde de 1600, après avoir pris Chambéry et mis le siège devant Montmélian les troupes du roi de France, Henri IV,  pénètrent en Maurienne et se dirigent sur Aiguebelle.La seule défense restante est la tour de Charbonnières, défense clé de la Maurienne, située dans les gorges étroites qui s'étendent au pied des montagnes jusqu'au Mont-Cenis. Le château est bâti sur l'Isère, au sommet d'un rocher inaccessible de toutes parts excepté par un sentier étroit qui conduit à la Porterie (voir § suivant).
La châtellenie d’Aiguebelle, qui s’étend jusqu’à La Chambre, devient une baronnie en 1590 puis en 1768, l’évêque de Maurienne cède sa souveraineté au roi de Sardaigne. Mais jusqu’en 1953, les évêques de Maurienne portent le titre honorifique de Princes d’Aiguebelle.
Sous la Révolution, la Basse Maurienne est le lieu de violents affrontements entre les Français et les Piémontais. L'armée française de Montesquiou entre en Savoie le 22 septembre 1792 ; un détachement atteint Aiguebelle, il est refoulé sur Montmélian ; le passage n'est forcé que le 2 septembre et, le 5 octobre, toute la Maurienne est occupée. L'année suivante, les Piémontais contre-attaquent en Haute Maurienne et le général français Ledoyen bat en retraite jusqu'à Aiguebelle  et tient sa position. Le 11 septembre, a lieu la bataille d'Argentine : le plateau de l'église, occupé par 1000 soldats piémontais, est dégagé par l'armée française, qui remonte la vallée.
A Aiguebelle, ville d'étape où les maîtres de postes changent de chevaux et où les voyageurs trouvent le gîte et le couvert, les cabarets et les hôtelleries sont nombreux : 33 personnes y exercent encore le métier d'aubergistes en 1823.
Le marché du mardi et les foires de la Saint-Claude (6 juin) ou de la Saint-Martin (12 novembre) attirent beaucoup de monde.
En 1828, un pont à deux arches sur l'Arc est construit entre Aiguebelle et Randens.
Dès 1836, un tramway avec des rails en bois, tiré par des chevaux, relie Aiguebelle à L'Hôpital-Conflans (Albertville).
L'industrie s'implante tardivement. En 1838, une fabrique d'acide gallique utilise les bois de châtaigniers nombreux dans la région.
En 1856, le chemin de fer aboutit à Saint-Jean-de-Maurienne.
En 1914, au hameau de La Pouille, une usine est construite par la Société des Fonderies et Aciéries Electriques ; elle atteint son apogée industrielle dans les années 1970 avec 360 employés.
En août 1944, lors du repli de l'armée allemande vers l'Italie, la Basse Maurienne est très éprouvée. Les soldats du maquis, installés dans des camps mobiles à Aiton, Argentine et Saint Georges, sont actifs : le plus bel exploit est le sabotage du pont ferroviaire de la Pouille le 3 juin 1944. L'armée allemande réagit par des représailles, des prises d'otages et des exécutions.

Le siège d’Aiguebelle en 1600
SullyLe 28 août, les troupes françaises investissent la place. Maximilien de Béthune,  duc de Sully (1559/1641, portrait de droite) va, la nuit, reconnaître les alentours afin de pouvoir trouver un emplacement pour son artillerie. Il choisit 200 Français et 200 Suisses promettant à chacun 1 écu s'ils montent 6 canons, par un sentier longeant le fort, jusqu'à l'escarpement désigné. Le 9 septembre, à 14h, les préparatifs sont terminés. Henri ivLe roi Henri IV (portrait de gauche) arrivé la veille à Aiguebelle, ordonne de commencer le feu.
Le 10 septembre, à 6h, le brouillard est tellement épais qu'on ne voit pas le fort. Sully fait toutefois tirer les canons, le brouillard se dissipe. Les assiégés ont établi durant la nuit une batterie de 4 pièces, positionnée face à celles des Français. Ils lancent une première décharge qui tue 6 canonniers et 2 pionniers, blesse 14 personnes et renverse 2 canons. Sully fait pointer une pièce qui démonte 2 des 4 canons, tue 1 canonnier et en blesse 2 autres.
Vers 9h, le roi accourt au bruit, et fait apporter son déjeuner dans un abri.
Alors que la canonnade fait rage, l'entourage du Roi accuse le duc de Sully de perdre sa poudre contre un roc que le canon ne peut endommager. C'est alors que le tambour de Charbonnières bat la chamade et le lieutenant de la place sort pour traiter de la capitulation. Le grand maître de l'artillerie de France exige une capitulation sans condition. Le lieutenant s'en retourne et le feu recommence.
La seconde volée puis la troisième font écrouler une partie du rempart.
Ils battent une seconde fois la chamade, mais le duc de Sully feint de ne pas entendre. Une nouvelle bordée pénètre dans le terrassement. Après avoir encaissé 637 coups de canons, les assiégés attachent un drapeau criant qu'ils se rendent. Mais Sully ne fait cesser le feu que lorsque les assiégés laissent entrer les Français par la brèche.
Sully monte à cheval pour entrer dans le château de Charbonnières, et accorde la vie à la garnison.

 Personnages liés à la commune 

NinofarinaEmilio Giuseppe Farina dit Nino Farina (1906/1966, portrait de gauche), pilote automobile italien, tout premier champion du monde des pilotes de Formule 1 en 1950. Il décède dans un accident de la route à  Aiguebelle alors qu’il se rend à Reims pour assister au Grand Prix de France.

Louis Félix Joseph Germain (1897/1952), peintre de montagne, est né à Aiguebelle.

Albert Bernard (1909/1935), administrateur des colonies, tombé héroïquement en Abyssinie sur la Côte française des Somalies à l'âge de 25 ans, devient le symbole de la conquête française de ce territoire. Il est le fils d’un notaire d’Aiguebelle où il est né.

 Patrimoine 

Le château de Charbonnières
Les romains édifient sur le rocher un oppidum, probablement repris par les Wisigoths, puis plus tard par les Sarrasins, qui en élèvent les premières fortifications.
Le château, anciennement castrum carboneria, est reconstruit au XIème siècle et remanié au XVIème siècle. Ses vestiges se dressent sur un rocher qui domine l'Arc et le bourg de près de 80m, verrou glaciaire fermant l'accès à la vallée de Maurienne. Il commande la route vers l'Italie, par le col du Mont-Cenis.
À l'origine, il comprend le donjon, construit sur une butte artificielle, une tour à signaux, la citerne, que l'on dit avoir été creusée par les Sarrazins et qui s’alimente en eau directement dans l'Arc et l'église castrale Saint-Laurent du Château, citée dans un acte de 1139. Les traces des fossés, l’ancienne poudrière à l’intérieur du long rempart qui domine la route départementale et l’Arc, la citerne en partie comblée et l’orifice du puits, construits au XVIIème et XVIIIème siècles sont encore visibles aujourd’hui. Un chemin, depuis le lac situé au pied du rocher, permet de gagner, à pied, le sommet de ce dernier.
Amédée Ier de Savoie (1016/1051), et mes ancêtres, Othon Ier de Savoie (1023/1060), qui réside alternativement au château d'Aveillane à proximité de Suse, Humbert II dit le Renforcé (1065/1103), et Amédée II de Savoie (1050/1080), y sont nés. Ils résident sur une terre qu'ils possèdent au hameau des Durnières, à proximité du château, sur la rive droite de l'Arc. Y naissent également,  les comtes Thomas Ier de Savoie en 1177 et Philippe Ier de Savoie en 1207.
Le château reste une place forte d'importance dans laquelle les comtes se rendent fréquemment, malgré le déplacement des États de Savoie vers le Nord-Ouest, à Montmélian, puis à Chambéry en 1295.  Elle est le siège de nombreuses batailles lors des différentes invasions françaises ou espagnoles des États de Savoie. En 1536, lors de l'entrée en Savoie des troupes de François Ier, elle est en grande partie détruite par le feu.
Au XVIème siècle, Emmanuel Philibert de Savoie la fait remettre en état, dans le cadre de la restauration de ses États, après leur occupation de 1536 à 1559, et en fait une véritable forteresse en la dotant de fortifications.
Charles ier de blanchefort de crequy 1575 1638LesLesdiguieres troupes de François de Bonne, duc de Lesdiguières (1543/1626, portrait de gauche) et de son gendre le maréchal Charles Ier de Blanchefort de Créquy (1575/1638, portrait de droite), lors de l’invasion de la Savoie, mettent le siège devant Charbonnières en juin 1597. La garnison, forte seulement de 50 hommes, se rend au bout de 8 jours. Le duc Charles Emmanuel Ier de Savoie (1562/1630) la reprend le 7 mars 1598.
Puis, c’est la Guerre Franco-Savoyarde de 1600 (voir § Histoire) dont la forteresse sort très endommagée.
Elle est en grande partie reconstruite quand elle est prise à nouveau par les armées du maréchal de Créquy en 1630.
La paix revenue, le duc y nomme un châtelain, qui réside dans la place. Vers 1643, le gouverneur de la place est le comte Centorio Gagnoli.
CCharles emmanuel iii de savoieette courte période de tranquillité s'achève, en 1690, lors d’une nouvelle invasion française. La forteresse et sa garnison cède devant les forces du général Charles Chalmont, marquis de Saint-Ruth.
Réparée sommairement  en 1713,  le château subit un dernier siège en janvier 1743, alors que la Savoie est occupée par les troupes espagnoles, il est anéanti sous le tir de milliers de boulets, enseveli sous ses propres décombres. Charles Emmanuel III de Savoie (1701/1773, portrait de gauche), qui dirige personnellement la résistance, est contraint de se retirer au fond de la Haute-Maurienne et de laisser le pays conquis à l'exaction des Espagnols.
Les ruines sont la possession un temps du premier beau-père du président tunisien Bourguiba, jusqu’à ce que la municipalité les rachètent et aménage le site. 

L’église paroissiale Saint Christophe est mentionnée dés 1139. Elle est reconstruite au XIXème siècle.
Son ancien chevet possède un style gothique remontant au XIIIème siècle et un clocher du XIVème siècle.

Le monument aux morts de la Première Guerre Mondiale de 1914-1918 a été réalisé par le statuaire Philippe Besnard.

Un monument hommage à Albert Bernard (1909/1935), administrateur des colonies.

 Hameaux, lieux dits et écarts 

L’Epinglette, La Pouille, les Combes.

 Evolution de la population 

Demo 4

 Nos lointains ancêtres de la noblesse d’Aiguebelle ... 

Naissances :
DE SAVOIE Othon Ier (sosa 3 773 580 968++G32) en 1023, comte en Maurienne, seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais.
DE SAVOIE Humbert II dit le Renforcé (sosa 1 886 790 484++G31) en 1050, comte en Maurienne, seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais, marquis de Suse.
DE SAVOIE Amédée II (sosa 943 395 242++G30) avant 1065, comte en Maurienne, seigneur du Bugey, d'Aoste et du Chablais, marquis de Suse et d'Italie.
Voir « Visages de Savoie ».

 Carte de Cassini 

Cette commune ne figure pas sur la carte de Cassini de 1760.

 

 


 

Sources 
Sites et photo :
Wikipedia.

Date de dernière mise à jour : 06/09/2019