Combret
Petit village moyenâgeux, labellisé depuis 2016 Petite Cité de Caractère, est construit sur un éperon rocheux très étroit, baigné par un méandre du Rance. Cet éperon est jadis fermé par le château et l'église.
Les communes limitrophes sont Belmont-sur-Rance, Laval-Roquecezière, Rebourguil, Saint-Juéry, Saint-Sernin-sur-Rance, Saint-Sever-du-Moustier et La Serre.
Héraldique
Les armes de la communes se blasonnent ainsi : De gueules à un pairle d’argent accosté de deux cordelières d’or, au chef bastillé cousu d’azur à un lion léopardé d’or.
Détails : Le gueules reprend les couleurs du Rouergue, la cordelière est le meuble principal de la Famille de Roquefeuil, le pairle représente la confluence du Thérondel dans le Rance d’où sa couleur argent, le chef bastillé symbolise les anciennes fortifications du village.
Il est d’azur au lion léopardé d’or pour rappeler les armes de la Famille de Combret, les ornements sont deux gerbes de luzerne de sinople, fleuries de pourpre qui honorent l’agriculture du village, le listel d'argent porte le nom de la commune en lettres majuscules de sable, la couronne de tours, dite murale, est le symbole indiquant qu’il s’agit d’un blason de ville ou de village.
Hydrographie
La commune est drainée par :
- les rivières : le Rance qui prend sa source dans la commune de Murasson et se jette dans le Tarn à La Bastide-Solages, après avoir arrosé 12 communes ; le Toudoure qui prend sa source dans la commune de Lacaune (Tarn) et se jette dans le Rance à Combret, après avoir arrosé 5 communes ; le Ruisseau d'Avène qui prend sa source dans la commune de Saint-Sever-du-Moustier et se jette dans le Rance à Combret, après avoir arrosé 2 communes ; le Merdanson qui prend sa source dans la commune de Prades-d'Aubrac et se jette dans le Lot à Sainte-Eulalie-d'Olt, après avoir arrosé 3 communes.
- Les ruisseaux d'Avène, de Luzerp, de Thérondel, des Coupets, des Landes, de Vernhes, du Cros
- et par divers petits cours d'eau.
Histoire
Durant les Guerres de Religion, en 1580, Combret est occupée par les Calvinistes. Il est repris par les Catholiques entre 1580 et 1585, puis de nouveau par les Protestants, et ensuite par les Ligueurs en 1591.
Combret devient une commune distincte par ordonnance royale en2 février 1832, après avoir été réunie à la commune de Laval-Roquecezière.
La loi de 1836 sur les voies de communication vicinales permet d'ouvrir plusieurs chemins qui désenclavent la commune.
Seigneurs et gens de la noblesse
5 Familles distinctes occupe la baronie de Combret, les Familles : de Combret, de Roquefeuil, d'Arpajon, de Larochefoucault et des Serre de Saint-Roman. Ces seigneurs dominant sont assistés par des chevaliers barriani, des nobles habitant Combret mais hors du château dans le faubourg ou barri. Aux barriani succèdent les chapeaux noirs, terme désignant les nobles et les bourgeois fortunés, riches notables qui occupent une haute position sociale.
Tout, dans les anciens textes, relève la puissance et le haut rang des seigneurs de Combret. La seigneurerie et baronnie de la Famille de Combret (voir § Mes ancêtres) sont citées depuis le XIème siècle. En 1082, Combret est mentionnée comme relevant du Chapitre d'Albi.
En 1184, Raymond de Combret appartient à l'Ordre du Temple. En sa qualité de Commandeur de La Selve, il prend part à la IIIème croisade en 1189.
La lignée masculine de la Maison de Combret disparaît au début du XIVème siècle : En 1404, Jacquette de Combret épouse Arnaud de Roquefeuil (voir § Mes ancêtres) et lui apporte en dot la seigneurie. La seigneurie passe en 1459 à la Famille d'Arpajon, qui la garde jusqu'au XVIIIème siècle.
Le dernier seigneur de Combret est le comte de Saint-Roman, entre 1815 et 1830.
Patrimoine
Trois châteaux successifs ont existé dans des endroits différents :
Le premier château du VIIIème siècle sur le plateau du Serre, protége le village initial. Aujourd’hui, seule une croix de pierre témoigne de l’emplacement probable d’un lieu de culte.
Le second : Le château du Puech
Au XIème siècle, le château du seigneur féodal se compose essentiellement du donjon, haute tour entourée d'une vaste enceinte bordée d'un fossé. Il est construit sur le point le plus élevé de la terre seigneuriale et sert de résidence au baron et à sa famille la plus proche
Au XIIème siècle, il est réservé à une destination exclusivement militaire. Alors, dans la même enceinte, un bâtiment est construit pour servir de demeure.
En contre-bas du donjon, dans la basse-cour, un puit est creusé, une chapelle et des logis d'habitation, pour les compagnons et les serviteurs du baron, sont bâtis.
Aujourd'hui, les ruines du donjon sont encore visibles, le fossé se devine et quelques pans de murs permettent d'imaginer le tracé de l'enceinte fortifiée. Le chœur de style roman de l’église actuelle était l’église du château.
Vers le bas de la colline, une grande citerne, creusée dans le roc, située dans le haut du cimetière actuel, a été malheureusement comblée.
Le troisième : Le château-fort du Centre
Il est construit au début du XVème siècle au centre du village par la Famille des seigneurs de Roquefeuil. Abandonné, il résiste jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.
Protégé par de hautes murailles, sa porte d'entrée se trouve au milieu de la façade près d'une citerne et de la place d'armes. Face à cette porte, le portail à pont-levis permet d'entrer dans la cour intérieure.
Une seule tour subsiste encore et fait partie de l'auberge.
Les maisons bourgeoises
La maison d'Audouls de Roquefère, sieur de Bélanet et de Roquecezière, située rue du Barry.
La maison de Pène de la Ferrandie, de Mostuejouls, de Benoit, de Fabre, de Blauzac, située rue du Serre ( possesseurs du château de La Verdolle).
La maison de Glavenas-Tirefort, de Rudelle, de Monvalat, située Rue du Serre (mairie actuelle).
La maison de Capriol, de Cabrol, d'Assié, située rue du Serre (ancien presbytère près de la Mairie).
La maison de Glavenas, sieur de Burgatel Lavabre, de Roquerouge, de Corbou, de Monlas, de Campal, située rue du Puech (possesseurs du château des Camps).
La maison de Saint Juéry, située rue du Puech et Hauterive.
La maison de Najac, sieur del Py et de Plégats, située rue de la Clède.
Beaucoup de ces maisons ont encore leurs belles cheminées, leurs escaliers à vis en pierre, des plafond à la française et sur les façades de nombreuses fenêtres à meneaux et des portes sculptées.
Les portails
Au Nord, le portail du Terral, encore visible aujourd’hui, s’ouvre pour aller vers Saint-Affrique et Saint-Sernin. Un corps de garde est placé dans la petite maison qui le jouxte.
Le portail de La Clède, au Levant, sert de passage pour aller vers Camarès et le Languedoc.
Le portail du Barry ou celui du faubourg conduit vers Castres ou Albi.
Les portes
Indépendamment des trois portails extérieurs, trois grandes portes, dans l'enceinte, donnent issue sur les quatre principales rues et forment d'autres fortifications intérieures pour la défense du château. De sorte que si le village est pris par l'ennemi, le château peut résister encore derrière la seconde ligne de défense.
La porte des tourrials, s'ouvre pour le service des vignes et des terres dans la direction de l'ancienne église de Saint Sauveur. La porte Portalière, dans la rue du même nom entre le Barry et le Serre. La porte du Serre devant l'ancien presbytère près de la Mairie. La porte de la place d'armes près de la fontaine et l'angle de l'Auberge.
La garde est montée à toutes ces portes par une compagnie de garde bourgeoise.
L'église Saint-Jean Baptiste fait autrefois partie des fortifications qui barrent l'isthme sur lequel est construit le village.
L'église du XIIème siècle est ruinée pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453) et reconstruite en 1393. La chapelle romane de l'enceinte fortifiée, avec l'accord des Chevaliers de l'Ordre des Hospitaliers de Jérusalem, est agrandie pour devenir l'église paroissiale.
Elle se compose d'une seule nef avec de grands arcs doubleaux portant la charpente. Deux chapelles et un clocher sont ajoutés sur la face Nord, vers la fin du XVème siècle. Le portail roman est entouré d'un cordon d'archivolte orné de feuillages et de dents de scie.
De 1995 à 1997, charpentes et couvertures sont entièrement refaites sous la conduite des Bâtiments de France. A l'intérieur, les travaux de restauration se poursuivent jusqu'en 2001.
Elle est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1939.
La Halle date du Moyen-Age et sert de Salle de Justice et de Halle aux grains.
Le seigneur de Combret posséde la Justice haute, moyenne et basse. Il l'exerce avec ses officiers : un juge, un lieutenant, un procureur fiscal, un greffier, les huissiers et sergents et un garde terre préposé à la surveillance des propriétés et de leurs limites. Le seigneur a seul le droit sur les prisons, carcans, fourches patibulaires et autres attributs de la Haute Justice.
A l'intérieur de la Halle, sur l'un des piliers est visible un gros anneau de fer dit à carcan qui sert à attacher les prisonniers. En 1911, les travaux de restauration suppriment cet anneau. Adossé au mur de la maison voisine, deux ou trois degrés à gravir permettent au juge de siéger sur l'estrade en pierre.
Au XVIIIème siècle, la Halle devient Halle aux grains. Sur le sol en calade d'origine, de petits trous où la pierre est noircie subsistent, ils servent jusque dans les années 1950 aux étameurs ambulants qui y allument des feux pour faire fondre l'étain servant à la restauration des ustensiles en fer.
L'édifice est inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques en 1995 et classé en 2004.
Les Calades ou rue en pente pavée ou empierrée.
Les pierres sont posées de chant, verticalement sur la tranche et fortement serrées les unes aux autres de façon à ce que leur surface de contact soit aussi grande que possible et qu'elles se bloquent mutuellement. Les interstices restants sont comblés avec de la terre. La calade n'est pas hermétique et laisse s'évaporer l'eau en excès dans le sous-sol.
Le pas d'âne désigne, dans les calades, les vastes paliers successifs que séparent des marches basses.
Elles doivent permettre un nombre de pas impairs pour aborder la marche suivante de l'autre pied.
Les fours à pains
A l'époque féodale, le four à pain est un privilège du seigneur dont il tire profit en prélevant une taxe appelée banalités sur chaque cuisson.
Treize fours privés existent encore dans le village.
Les pigeonniers
Quatre grands pigeonniers carrés, dans le village et trois grands ronds en forme de tour, à proximité du village, sont encore visibles.
Jusqu'au XVIIème siècle, élever des pigeons est le privilège des familles seigneuriales et des ecclésiastiques, par la suite, tout propriétaire possède ce droit mais les ouvriers agricoles ont attendu l'abolition des privilèges en 1789 pour avoir eux-aussi le droit d'élever des pigeons.
Les croix
La croix de la Halle du XVème siècle est la seule qui reste après 1793.
D’antres croix sont visible dans le village : Au lieu-dit le Serre, une croix discoïdale rappelle l'emplacement de la première chapelle de l'ancien village. Sur le pont, en bas du village, la croix de pierre est datée de 1800, elle est identique à celle du cimetière datée de 1809. Sur la route de Belmont, une croix de fer forgé remplace en 1999 une croix de fonte brisée. A l'entrée haute du village, une croix de fer forgé, elle se trouvait initialement sur un rocher de la place du château. Sur un mur près de l'Auberge, une croix de pierre provient certainement d'un cimetière. Sur la porte d'entrée de l'ancien jardin du presbytère, une croix de fonte comme sur le toit de l'ancienne maison paroissiale. Devant l'église, une croix de pierre datée de 1831, rappelle que l'ancien cimetière arrivait jusqu'à cet endroit. Sur le clocher de l'église, une croix de fer forgé. Sur la place de l'église, la croix de mission en fer est datée de 1865. Sopus le cimetière, une autre croix de mission en fer forgé, datée de 1835, est réalisée par un artisan du village.
Les moulins
Le premier moulin de Combret, le moulin du Mazet se trouve dans la boucle étroite du Rance. Une violente crue, à la fin du XVème ou au début du XVIème siècle, l'a emporté ainsi que quelques maisons proches.
Un autre moulin, le moulin d'Albert, dont il ne reste rien, existait à l'entrée du village, sous le lieu-dit la Pradelle.
Le dernier moulin est construit plus près du village, place du Barry. Le canal qui récupère l'eau de la chaussée alimente ce moulin à grains qui a fonctionné jusque dans les années 1950. Le canal, restauré en partie et propriété de la commune, sert actuellement à l'arrosage des jardins potagers qui se trouvent en bordure. Le bâtiment restauré est devenu une résidence secondaire.
Les statues menhirs
- de Saint-Léonce : découverte en 1937, conservée au Musée Fenaille de Rodez, une copie en grès est dressée à l'emplacement de la découverte.
- de Serres : découverte en 1996, une copie en grès est dressée à l'emplacement de la découverte.
Personnalités liées à la commune
Charles Vaissière de Saint-Martin-Valogne (1750/1807), député de l'Aveyron à la Convention Nationale (1792) et au Conseil des Cinq-Cents (1795), est né au château de Combret.
Lors du procès du roi Louis XVI, il se prononce pour la détention durant la guerre et le bannissement à la paix, et vote en faveur de l'appel au peuple et du sursis. Il vote en faveur de la mise en accusation de Marat. Membre de la Commission des Douze, il vote en faveur de son rétablissement. Il quitte le Conseil des Cinq-Cents le 1er prairial an V et est nommé, en 1797, receveur général des finances à Avignon, il exerce ces fonctions jusqu'à sa mort.
Bernard Louis Augé (1852/1926, portrait de droite), médecin et homme politique, député de l'Aveyron de 1912 à 1924, il est né à Combret.
Il s'installe à Rodez où il devient médecin-chef des hôpitaux civils. Il est élu Conseiller général de l'Aveyron et député en 1913, réélu en 1914 et 1919. Il siège jusque 1924 à la Chambre des Députés parmi le groupe d'Action Libérale puis de l'Entente Démocratique Républicaine. Il est membre de la Commission d'Hygiène Publique et du Groupe parlementaire de la Coopération, fondé en 1912 à l'initiative de la Chambre consultative des associations ouvrières de production.
Evolution de la population
Hameaux, faubourgs, quartiers, lieux dits et écarts...
Barthès, Bel-Air, Bétirac, Bézou, Borb, Boussagues, Brals, Gabaudo, Hautes Rives, Le Prat, Cayzac, Cazelles, Combalières, Combret, Fourès, Le Roc, Le Ran, Cante Perdrix, La Cavalerie, Fourès, etc...
Les premiers seigneurs de Combret, mes ancêtres ...
Carte de Cassini
Sources
Sites, blogs, photographies, livres et revues .... : Wikipedia ; Commune de Combret /Histoire et Patrimoine ;
Date de dernière mise à jour : 27/09/2024