Béduer
Commune rurale à habitat dispersé, située dans l'Est du département, dans le Causse de Cajarc, le plus petit des quatre causses du Quercy, enserré dans les méandres du Lot et du Célé.
Elle possède un patrimoine naturel remarquable composé de trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Les communes limitrophes sont : Boussac, Brengues, Camboulit, Carayac, Corn, Espagnac-Sainte-Eulalie, Faycelles, Figeac, Gréalou et Saint-Pierre-Toirac.
Toponymie
Le toponyme Béduer est d'explication difficile avec une préférence pour une origine pré-Celtique.
Histoire
Un habitat Préhistorique est mentionné à Peyrelevade, au lieu-dit Pecharual, dans les confronts de 1277.
Le Néolithique est marqué par la présence de plusieurs dolmens encore visibles sur la commune. Des traces d'habitat gallo-romain (tegulae) sont retrouvées au lieu-dit Saint Pierre, près du gué de la voie romaine qui permet le franchissement du Célé.
Au Moyen Âge, la communauté de Béduer a deux paroisses, Saint-Étienne et Saint-Pierre, mentionnées dans le testament de Sibylle de Panat, veuve d'Arnaud II Barasc (1268). La paroisse Saint-Etienne comprend 250 communiants vers 1761. L'église de cette paroisse n'existe plus, elle se trouvait non loin du Célé, près du hameau de Bedigas. La paroisse Saint-Pierre est finalement devenue la paroisse principale de Béduer.
En 1286, Déodat de Barasc, seigneur de Montbrun, crée à Lissac un prieuré de religieuses cisterciennes dont les seigneurs de Béduer sont propriétaires jusqu'à la Révolution Française.
Pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453), le seigneur de Barasc reprend aux Anglais le château de Saint-Cirq. La guerre laisse la région exsangue ; cependant, protégé par le château, Béduer est moins atteint que d'autres villages du Quercy. Afin de le repeupler et le dynamiser après cette période, des paysans moyennant des "franchises" (avantages en nature) arrivent des régions voisines : Rouergue, Auvergne, Limousin.
En 1562, les protestants s'emparent du château. En 1569, le comte de Montgomery pille et ravage la région. Le château est repris par les catholiques en 1577.
La Révolution Française ne provoque pas de heurts spectaculaires, même si les pauvres gens ont de plus en plus de mal à s'acquitter de leurs charges.
Le XIXème siècle est une période faste et prospère. La population s'éleve à 1 500 habitants au milieu du siècle.
L'agriculture permet une existence quasi autarcique. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la surpopulation rurale entraîne les premiers exodes des plus pauvres vers les grands travaux et les bassins industriels (constructions des routes, chemin de fer, mines).
Le phylloxera à la fin du XIXème siècle accentue le dépeuplement de la commune. La Grande Guerre emporte de nombreux jeunes gens de la commune.
Après la seconde Guerre Mondiale, la vie s'accélère : la mécanisation se généralise, les exploitations agricoles se concentrent. Le village devient un centre d'habitation préservé pour des salariés de Figeac ainsi qu'un lieu de villégiature appréciée en vue de la retraite.
Les seigneurs et gens de la noblesse
Ancienne possession de mes ancêtres, la Famille de Barasc (voir § Mes ancêtres) du XIème au XVIème siècle, puis la Famille de Narbonnès et enfin la Famille de Lostanges de Saint-Alvère du XVIIème au XVIIIème siècle, la seigneurie de Béduer domine un temps tout le territoire entre Lot et Célé et rivalise avec l'abbaye de Figeac.
La Famille de Barasc, barons quercynois
Barasc est un prénom à l'origine, fort répandu, dans la région de la vallée du Célé où commence l'Histoire de la Famille.
Du XIème au milieu du XIVème siècle, les fils ainés s'appellent tous Arnaud, Déodat ou Dieudonné, de sorte qu'il est quelquefois difficile de les distinguer.
Dieudonné Ier dit Dorde de Barasc (1025/1095) est l'un des fondateurs de la dynastie ; chevalier croisé, il meurt en terre sainte lors de la 1ère croisade (1095-1099).
A la fin du XIème siècle, Déodat de Barasc, seigneur de Béduer, reçoit en don l'avouerie de l'abbaye de Marcilhac. En 1109, il accompagne le comte Bertrand de Toulouse (1065/1112) en Orient.
En 1193, Arnaud de Barasc, descendant de Déodat, apparaît comme témoin dans l'acte de cession de Roc Amadour à Tulle.
Le 12 juin 1214, Déodat de Barasc, fils du précédent, prête serment à Simon de Montfort (1164/1218) chef de la croisade des Albigeois, attitude tactique car il passe ensuite dans le camp du comte de Toulouse, son suzerain. Ses fils Arnaud, Déodat et Guillaume de Barasc participent en 1219 à la défense de Toulouse assiégée par le roi Louis VIII dit Le Lion (1187/1226), aux côtés de Raymont VI de Toulouse (1156/1222).
A cette époque, La Famille de Barasc, frères ou cousins, sont seigneurs de Béduer, Montbrun, Cabrerets, Lissac, Larganol... Ils ont également des fiefs en Rouergue, mais leurs possessions sont principalement localisées dans un triangle Figeac-Assier-Cabrerets.
En 1286, Déodat de Barasc fonde par testament le prieuré de Lissac qu'il lègue aux cisterciennes, auxquelles il donne également le Poujoulat qui est aussi le lieu de sépulture de nombreux membres de la Famille. Selon ses dernières volontés, la prieure doit être originaire de la Maison de Barasc. Le prieuré de Lissac, est soumis à l'abbaye de Leyme.
En 1287, deux branches de la Famille apparaissent : celle de Raymond de Barasc qui comprend Cabrerets, Larnagol sans La Toulzanie, Saint-Martin-Labouval et Cénevières, et celle d'Arnaud de Barasc, seigneur de Béduer, Carayac, Boussac...
Comme dans toutes les Familles nobles de l'époque, de nombreux fils et filles de la Famille de Barasc sont hommes ou femmes d'église. Géraud de Barasc (+1250) est élu en 1236 évèque de Cahors, Guillaume de Barasc, fils du précédent Guillaume, est chanoine en 1250. Guillaume de Barasc, fils d'Arnaud, est archiprêtre de Saint-Cirq-Lapopie en 1308 tandis qu'une fille, Gria de Barsac, est prieure de Lissac. Dorde de Barsac est prieur de Vailhoures (en Rouergue) en 1329. Un autre Dorde de Barsac est pourvu de la Commanderie de Palhes, du diocèse de Mende, en 1398. Bertrand de Béduer est sénéchal de l'évèque Bertrand de Cardaillac à la Cour du Pape....etc...
La Famille s'illustre pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453). Dorde de Barsac, châtelain de Gignac en 1346, reprend en 1363 Saint-Cirq-Lapopie alors occupé par les Anglais, ce qui lui vaut une récompense des Consuls de Cahors. En 1369, il participe à la défense de la ville révoltée contre Edouard de Woodstock dit le Prince Noir (1330/1376). En 1371, il négocie une trêve avec Bernardon de la Salle (1339/1391), qui occupe Figeac, puis en 1373 participe à une ligue anti-anglaise de seigneurs quercynois.
Le dernier Barasc, Déodat VIII de Barasc meurt en combattant les Protestants en 1552.
Au XVIème siècle, la seigneurie de Béduer passe par héritage aux Familles de Narbonnès puis aux Lostanges de Saint-Alvère. La lignée de Barasc, après cinq siècles d'une histoire intimement liée à celle du Quercy, disparait.
Patrimoine
Le château
Le château est vendu à la Famille de Narbonnès en 1594.
La femme en devient la propriétaire à la mort de son époux. Elle se remarie en 1604 avec Louis François de Lostanges qui devient son légataire universel et en hérite en 1608.
Les Lostanges furent des militaires peu présents à Béduer.
Le seigneur du village n'est plus alors le maître absolu, car les mœurs et les mentalités ont évolué.
La famille de Lostanges, originaire de la petite commune qui porte le même nom en Corrèze, voit sa fortune diminuer ; le château est finalement vendu en 1874 puis à nouveau en 1886.
Date de dernière mise à jour : 28/10/2025