Bourges
Ancienne ville fortifiée, Bourges, capitale historique de l'ancienne province du Berry, est la troisième commune la plus peuplée de la région Centre-Val de Loire, après Tours et Orléans, et devant Blois, Châteauroux et Chartres.
La ville est jumelée avec : Augsbourg (Allemagne) depuis 1967, Aveiro (Portugal) depuis 1989, Forlì (Italie) depuis 1989, Iochkar-Ola (Russie) depuis 1970, Koszalin (Pologne) depuis 1999, Palencia (Espagne) depuis 1995, Peterborough (Angleterre) depuis 1957.
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D’azur, à trois moutons passants d’argent, à la bordure engrêlée de gueules, au chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or.
Il existe une variante : D’azur à trois moutons d’argent, accornés de sable, accolés de gueules et clarinés d’or, à la bordure engrêlée de gueules ; au chef cousu d’azur, chargé de trois fleurs de lis d’or.
Devise : Summa imperii penes Bituriges (le souverain pouvoir appartient aux Bituriges).
Toponymie
A l’origine Avaric vient de la rivière Avara (l’Yèvre) signifie la ville au bord de l’Avara.
Ce nom est latinisé lors de la conquête romaine en Avaricum.
Les Bituriges Cubes, peuple de la Gaule Celtique renomment la ville, en apud Bituriges.
Dans la seconde moitié du IVème siècle en Biturigae, puis quelques décennies plus tard, Biturigo Civitas et Civitas Biturigum.
En 471, Biturigas, plebs Biturigis.
En 570, Bitorex, Biturigas, et Biturigum.
Vers les années 650, Betoricensis urbs. Puis : Betorex, Betoregas, Betorigas et Beoregas.
Au XIIIème siècle, Borges et en 1410 Bourges.
Hydrographie
La ville est située à la confluence de plusieurs rivières : l’Yèvre, la Voiselle, l’Auron, le Moulon, le Langis. Cette forte présence de l'eau affluant dans la vallée de l'Yèvre, à la pente très peu marquée explique l'importante surface marécageuse au pied de la ville médiévale.
Dans les années 1970, un lac artificiel, le lac d'Auron, est créé au Sud de la ville par l'établissement d'un barrage.
Au Vème siècle avant J.-C., le peuple gaulois des Bituriges Cubes (qui signifie les rois du monde) développe une vaste agglomération.
Vers 600 avant J.-C., ce peuple, son roi, Ambigatos, et les deux neveux de celui-ci, Bellovesos et Segovesos, fonde Milan et encadre les premières migrations celtiques en Italie du Nord.
En 53 avant J.-C., les Bituriges sont massacrés par les Romains. Durant la Guerre des Gaules, Jules César (-100/-44) fait le siège de la cité durant de longs mois : des 40 000 hommes, femmes et enfants enfermés dans ses murs, seuls 800 en réchappent. Une fois la ville conquise, elle est reconstruite dans le style romain et sont bâtis de nombreuses villas, des portes monumentales, des aqueducs, des thermes et un amphithéâtre. Des fouilles mettent en évidence le forum gallo-romain. Le dégagement des vestiges, opéré en 1861 et en 1961, fait apparaitre les parois et les plaques de sol de la place publique.
Au IIIème siècle, le diocèse est l’un des tout premiers fondé par l'évêque Ursin de Bourges lors des premières campagnes d’évangélisation de la Gaule vers le IVème siècle.
Durant les invasions barbares, la ville se replie sur elle-même et une enceinte est construite en réemployant les pierres des bâtiments officiels. En 588, un grand incendie ravage les bâtiments en bois.
En 731, la ville, qui relève du royaume d'Aquitaine, est prise par mon ancêtre, Charles Martel (688/741, portrait de gauche), puis immédiatement reprise par Eudes (681/735) duc d'Aquitaine.
En 760, un nouvel incendie destructeur entraine une reconstruction. Un Hôtel-Dieu et la première cathédrale sont édifiés.
En 762, mon ancêtre, Pépin III dit le Bref (715/768, portrait de droite) la prend d'assaut, détruit ses remparts, l'intègre au domaine royal sous la garde de ses comtes et y fait aménager un palais vers 767. De nombreuses abbayes et églises sont fondées avec l’appui du pouvoir royal.
Vers 1192, débute les travaux, d’une part, de reconstruction sous l’impulsion de l'archevêque Henri de Sully (+1199) de la première cathédrale incendiée et, d'autre part, d’une nouvelle enceinte flanquée d'une imposante tour de plan circulaire. La ville est entourée des faubourgs de Saint-Ambroix, Saint-Fulgent et Saint-Ursin.
En 1251, la croisade populaire des Pastoureaux passe à Bourges.
Les grands incendies de 1252, 1259, 1338, 1353, 1356, 1407, 1463, 1467, 1487, 1491, 1508, 1538 favorisent la reconstruction et la modification de l'architecture de la ville.
Durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, la ville est assiégée par le roi Charles VI (1368/1422).
Le Grand Palais est construit à la fin du XIVème siècle pour Jean Ier, duc de Berry (1340/1416). A sa mort, son palais devient possession de la couronne de France. En 1396, il achète à proximité, la maison de Louis de Sancerre (1341/1402), connétable de France. Celle-ci est aménagée par le roi Louis XI en 1468 pour en faire le logis du roi. Après modifications aux XVIIIème et XIXème siècles, il devient le siège de la préfecture du Cher.
En 1418, le futur roi Charles VII (1403/1461), dauphin de France, nommé duc de Berry en 1417, se réfugie à Bourges à l'âge de 15 ans pour échapper aux Bourguignons qui ont envahi Paris sous les ordres du tueur Capeluche (+1418), bourreau de Paris. Entouré des officiers de la couronne du Parti Armagnac, il réside dans le Palais de Berry et fait de Bourges sa capitale.
Le futur roi, Louis XI dit Le Prudent (1423/1483 portrait de gauche) naît dans le Palais des Archevêques de Bourges.
En 1474, les 4 prud’hommes qui administrent la ville sont remplacés par un maire et 12 échevins.
Le 25 août 1487, le Grand incendie de la Madeleine, détruit le tiers de la ville et marque le début du déclin de la capitale du Berry.
Dès le début du XVIème siècle, Bourges resplendit par son Université qui accueille les plus grands humanistes du temps et notamment des grands professeurs de droit comme André Alciat (1492/1550), François Le Douaren (1509/1559) ou Jacques Cujas (1522/1590).
En mai 1562, durant la Première Guerre de Religion, Gabriel Ier de Lorges (1530/1574), comte de Montgommery, prend la ville. En août de la même année elle est de nouveau assiégée par l'armée Royale Catholique.
Fin 1569, des troupes protestantes venues de Sancerre échouent dans l’attaque de la Grosse Tour, face aux catholiques dirigés par le gouverneur du Berry, le maréchal Claude de La Châtre (1536/1614), baron de La Maisonfort. La nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy atteint Bourges le 26 août 1572, et le massacre des protestants y dure jusqu’au 11 septembre. En 1585, Claude de La Châtre se rallie à la Ligue dès son lancement.
Au XVIIème siècle, la Contre-Réforme se matérialise par la construction du collège Sainte-Marie.
Le futur prince de Condé est gouverneur du Berry. De nouvelles idées et influence politique transforment la cité encore médiévale, les murailles sont détruites, de nombreux édifices publics sont bâtis ou réaménagés. L’archevêque Michel Phélypeaux de La Vrillière (1642/1694), grand courtisan, dont la famille est l’une des plus riches de France, fait construire un palais archiépiscopal avec des jardins à la française signés André Le Nôtre (1613/1700) et un grand séminaire.
Sous le règne de Louis XIV (1638/1715) un régiment de Dragons est cantonné dans la ville, sa vocation militaire commence.
Après la Révolution de 1830, l'idée est de faire à Bourges un grand centre métallurgique, en 1847, le marquis Louis Léonce Melchior de Voguë (1805/1877 portrait de droite) demande l'autorisation de construire une usine à fer sur une propriété située au Sud de la ville ; Louis Napoléon Bonaparte (1808/1873) donne son accord le 6 juin 1850. La fonderie est créée en 1856.
En 1944, la ville est victime de nombreuses destructions dues aux bombardements anglo-américains.
Seigneurs, gens de la noblesse et bourgeois
Bourges dépend du duché d'Aquitaine pendant la période mérovingienne.
Mon ancêtre, Pépin III dit le Bref (715/768) roi des Francs, y installe un comté en 761.
En 926, le roi de France, Raoul de Bourgogne (890/936, portrait de droite), supprime le comté et en fait une vicomté relevant directement de la couronne.
Cette vicomté est vendue en 1101 au roi de France, Philippe Ier (1052/1108) par Eudes d’Arpin, dernier vicomte de Bourges (voir § suivant).
Au XIVème siècle la ville devient la capitale du duché de Berry, donné en apanage à Jean Ier de Berry (1340/1416), 3ème fils du roi, Jean II dit le Bon (1319/1364), et frère du roi Charles V dit le Sage (1338/1380) qui y développe une cour fastueuse, attirant de nombreux et brillants artistes.
Les comtes et vicomtes de Bourges
Vers 585, le premier comte sous le règne du roi mérovingien Gontran (532/592) est Bollon qui tue, en 585, l’usurpateur Gondovald au centre de la guerre du pouvoir mérovingien.
Puis suivent : Sigeali en 642, Aganus vers 700, Humbert Ier nommé par Pépin dit Le Bref en 761, Sturmin nommé par Charles Ier dit Charlemagne (742/814) en 778, l’évêque Ebroïn en 800, Wicfred en 822, Humbert II vers 840, Girart de Roussillon (810/874) en 855, Egfried nommé par le roi Charles II dit Le Chauve (823/877) et tué par les partisans du précédent qui reprend son titre, Boson (844/887) en 872 qui devient plus tard roi de Provence, le marquis Bernard de Gothie (+879) en 876, mon ancêtre Bernard d’Auvergne dit Plantevelue (841/886) en 878, Hugues (+892) en 887, Guillaume Ier dit Le Pieux (841/918) en 889, le duc d’Aquitaine Guillaume II dit Le Jeune (+926) en 918.
Puis suivent les vicomtes : Geoffroy Ier Papabas en 962, Geoffroy II Bosberas, Geoffroy III dit Le Noble en 1012, Geoffroy IV dit Le Meschin, Etienne en 1061 et Eudes Arpin en 1090 (qui suit).
Eudes d’Arpin, dernier vicomte de Bourges
En 1090, il hérite de la seigneurie de son oncle Étienne. Il est marié à Mahaut de Sully-sur-Loire (+1101).
A la suite du décès de son épouse, pour financer son départ en croisades, il vend son fief, Bourges et la ville de Dun-sur-Auron, au roi de France, Philippe Ier. Bourges et son siège archiépiscopal devient une des premières villes royales au Sud de la vallée de la Loire.
Alors qu’un de ses compagnons d’expédition, le comte de Nevers part vers l’Orient en laissant derrière lui un domaine qui l’attend à son retour, Eudes liquide toutes ses affaires en Berry avec pour objectif de conquérir un fief en Palestine, mais ses projets sont contrariés : Eudes est fait prisonnier par les musulmans peu après son arrivée et envoyé en détention à Bagdad (Babylone) où il passe plusieurs année de captivité.
Il est probable que le roi de France rachète sa liberté. Libéré, l’ancien vicomte est accueilli à Byzance puis reprend le chemin de l’Occident. Il fait étape à Rome et rencontre le pape Pascal II, Raniero de Bieda (1050/1118). Leurs échanges le décident à se faire moine, seule destinée honorable pour un homme de son rang ayant perdu tout son patrimoine matériel.
De retour en France, il rejoint Cluny, qui lui confie en 1107 la place de prieur à la Charité-sur-Loire. La même année, il y reçoit le pape Pascal II avec faste.
La Famille de Sauzay
En 1474, Guillaume de Sauzay (1420/1467) est administrateur de l'Hôtel Dieu. C’est un des partisans du roi Louis XI dans la querelle qui oppose le roi à l'équipe municipale. Le roi remplace l'équipe en place et Guillaume de Sauzay est de cette nouvelle équipe pour qui la fermeté est de rigueur. De son épouse Philippe Bricefort, il a 7 enfants : Ursin, Philippon, Pierre, Jean, Bienvenue, Jeanne et Collette.
Ursin de Sauzay est chevalier de l’Ordre Notre-Dame de la Table Ronde de Bourges, il épouse Perrette Le Roy, fille de Martin Le Roy et de Bienvenue Lallemant.
Jean de Cucharmois arrive à Bourges avec sa famille, lors du transfert des foires de Lyon à Bourges en 1484. Cette riche Famille de marchand appartient au grand commerce textile de Lyon.
Avec son compagnon, Pierre Filtz de Femme, il crée l’Ordre Notre-Dame de la Table Ronde en 1486 et entreprend le voyage à Jérusalem en 1490 dont il publie le récit.
Jean, avec ses deux frères, Henri et Jacques, joue un rôle politique important à Bourges où il est nommé conseiller en 1504.
En 1530, il assure la traduction du Guérin Mesquin, roman chevaleresque italien d’Andréa da Barberino.
Son testament prouve qu’en 1531, il possède encore à Lyon une compagnie commerciale, une boutique et une maison.
Chroniques communales
L’Ordre Notre-Dame de la Table Ronde
Cette confrérie est établie à Bourges en 1486 par Jean de Cucharmois, alors âgé de 21 ans. Les statuts sont écrits dans un livre en vélin sur lequel les armes des chevaliers sont peintes, entourées du collier de l’ordre appelé la Thaumassière. Ils sont détruits dans le grand incendie de la Madeleine en 1487.
A l’origine, 15 chevaliers y compris un roi puis en 1489, sous la royauté d’Antoine Chambellan, leur nombre est porté à 24 et le roi prend le nom de chef ou gouverneur. Ils sont tenus d’entendre la messe tous les dimanches, de s’entraider et se secourir.
Cet ordre dont tous les chevaliers sont connus existe encore en 1545.
La fonderie de Mazières
A partir du XIXème siècle, Bourges retrouve un véritable essor économique.
En 1856, la fonderie est créée et s'équipe de deux hauts fourneaux circulaires en 1864 grâce à Louis Léonce Melchior de Vogüe (1805/1877). Elle se spécialise dans les charpentes métalliques, les pièces de fonderie et le mobilier urbain. L'usine connaît une grande réussite durant l'essor industriel puis avec le temps, elle se transforme en développant d'autres activités (notamment le travail du bois).
Le marquis de Voguë construit son entreprise sous le modèle paternaliste. Il crée une cité ouvrière, autour de la fonderie où lui-même va résider dans une maison plus huppée.
La nécessité de transporter les matières premières et acheminer la production provoque la création d'une gare de marchandises et le canal du Berry, créé en 1814, devient indispensable.
La création de la fonderie apporte de nombreux et profonds changements dans le quartier.
Les activités de l'usine, suive le cours de l'Histoire et se poursuivre avec beaucoup de changements (production en armement, des changements de propriétaires, de nom). En 2002, La production de l'usine s'arrête. L'usine est désaffectée en 2016.
La vie militaire
En 1860, en raison de sa position centrale, Bourges est choisie pour être le centre de l’armement sous le Second Empire. La ville voit s’implanter une fonderie de canons en 1866, un arsenal, la direction de l’artillerie, l’École de pyrotechnie ainsi que le champ de tir du polygone.
En 1912, à côté de Bourges est créée l’école de pilotage d’Avord qui devient le plus grand centre de formation de la Première Guerre Mondiale.
En 1928, la firme Hanriot implante son école de pilotage. C’est le début de l’épopée aéronautique. Les ateliers de fabrication sont construits entre 1932 et 1939, ils deviennent l’Aérospatiale ou des aviateurs prestigieux séjournent : Marcel Haegelen (1896/1950 portrait 1 de gauche), 23 victoires, pilote d’essai de l’usine de Bourges ; Georges Guynemer (1894/1917 portrait 1 de droite), 53 victoires, qui séjourne à Avord en 1915 ; René Fonck (1894/1953 portrait 2 de gauche), l’as des as aux 75 victoires ; Antoine de Saint-Exupéry (1900/1944 portrait 2 de droite), qui sort sous-lieutenant de la base d’Avord.
À partir de 1928, les industries aéronautiques se succèdent dans la ville : en 1928, l’école Hanriot s’installe à Bourges et commence la fabrication d’avions en 1930 ; de 1930 à 1934, la Société Générale de l'Aéronautique (SGA) regroupe plusieurs usines ; en 1936, la Société nationale des constructions aéronautiques du Centre (SNCAC) est créée ; en 1950, la SNCAC devient la Société nationale des constructions aéronautiques du Nord (SNCAN) puis en 1958, Nord-Aviation ; la Société nationale industrielle aérospatiale (SNIAS) naît en 1970 du regroupement de Nord-Aviation, Sud-Aviation et la Société d'étude et de réalisation d'engins balistiques (SEREB) ; en 1984, la SNIAS devient l’Aérospatiale qui devient en 2001, MBDA Missile Systems.
Bourges est aussi un haut lieu pour l'industrie d'armement terrestre.
Patrimoine
Bourges est classée Ville d’Art et d’Histoire.
Les vestiges des remparts gallo-romains, fortification monumentale construite au cours de l'Antiquité tardive, vers le milieu du IVème siècle. Elle enserre un complexe urbain se développant sur une surface d'environ 25ha. Les pierres constituant ses structures sont en grande partie issues d'édifices plus anciens. Le rempart disposent d'une quarantaine de tours fortifiées séparées par des courtines aux larges fondations et soubassements.
L'enceinte fortifiée est remplacée par une autre muraille au cours du XIIème siècle.
Fouillée à partir du milieu du XIXème siècle, elle bénéficie de 4 classements au titre des Monuments Historiques entre 1882 et 1964 et fait l'objet d'un inventaire en 1996.
Le Palais Ducal ou Grand Palais, est bâti pour Jean Ier de France dit Le Magnifique (1340/1416 portrait de droite), duc de Berry, sur les restes de la muraille gallo-romaine en continuité des vestiges d’un palais plus ancien, le Petit Palais de Pépin III dit le Bref et à proximité de la grosse tour construite par le roi Philippe II dit Auguste (1165/1223). Ce palais est rattaché par la galerie du cerf à la sainte chapelle.
Un incendie en 1693 ne laisse que les murs. On y installe les prisons royales qui deviennent départementales après la Révolution Française.
Restauré à la fin du XIXème siècle, le bâtiment subsistant abrite la salle du duc Jean qui est le siège du Conseil Général du département. Quant au Petit Palais, il est méconnaissable sous une façade replaquée au XIXème siècle (actuelle Préfecture).
La Sainte Chapelle, commencée vers 1375 par l’architecte Guy de Dammartin (+1404), maître général des œuvres du duc, est achevée par son frère l’architecte Drouet de Dammartin (+1413) et consacrée en 1405. En 1693, un incendie entraîne des dommages sérieux, puis en 1756 une violente tempête provoque un effondrement partiel. En 1757, l'archevêque de Bourges demande au roi l'autorisation de la démolir. Le tombeau du duc Jean est transporté dans l’église basse de la cathédrale, et certaines de ses verrières sont placées dans les vitraux.
La fontaine monumentale et le portique gallo-romain se trouvent enfouis sous les caves de l’ancien palais ducal, à 10m de profondeur. Seule une petite partie est mise à jour par les fouilles successives, commencées au XIXème siècle et qui se poursuivent de nos jours. La plus grande partie, cachée sous les piliers qui portent le palais, sont inaccessibles. Une autre partie de l’ensemble monumental se trouve dans des caves privées des alentours.
Le Palais Jacques Cœur , hôtel particulier considéré de par l'élégance de son architecture, la richesse et la variété de sa décoration, comme un des plus somptueux édifices civils du XVème siècle et un chef-d’œuvre de l’architecture civile de style gothique flamboyant.
En 1443, le riche marchand Jacques Cœur (1395/1456 portrait de gauche) achète le fief de la Chaussée à Jean Belin, chanoine de la Sainte Chapelle, et deux maisons voisines qui dominent la ville. La même année, il fait bâtir une grande maison dont la construction se termine en 1453. Il n’y habitera pas car en 1451 il tombe en disgrâce et est emprisonné jusqu’en 1454, date de son évasion pour l'île grecque de Chios, où il meurt en 1456.
Le palais est confisqué, avec tout son mobilier, par le roi Charles VII (1403/1461) qui en est jaloux, et par la Couronne. Le roi le rend finalement en 1457 aux trois fils de Jacques Cœur, Henri, Ravan et Geoffroy.
Il est revendu en 1501 par le fils de Geoffroy à un notable local, Antoine Turpin, qui le revend lui-même en 1552 à Claude de L'Aubespine (1510/1567), secrétaire d'État aux finances. Le palais connaît alors pendant plus de 100 ans la vie animée et brillante des gens du pouvoir.
En 1679, il est adjugé par décret judiciaire au ministre Jean Baptiste Colbert (1619/1683 portrait de droite) qui le rétrocède à la Municipalité de Bourges en 1682 pour y installer divers services administratifs et judiciaires.
La Révolution Française occasionne la destruction de bas-reliefs et de la statue équestre de Charles VII, qui occupait le dais du porche d'entrée depuis l'origine.
L'installation de la Cour d'Appel et du Tribunal de Première Instance en 1820 entraînent de plus graves destructions architecturales dans le bâtiment et l'intérieur est remodelé sans aucun respect pour les décorations existantes.
Pour le protéger, le palais fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1840.
En 1858, la ville décide de le revendre au Département. Une campagne de restauration partielle commence alors sous la direction de l'architecte des monuments historiques jusqu'en 1885.
L'État se porte acquéreur de l'ensemble du bâtiment en 1923 et une restauration reposant sur des bases historiques sérieuses est menée de 1927 à 1937.
En 1999 un nettoyage des façades est réalisé et toutes les parties extérieures sont restaurées aux alentours des années 2010.
Le Palais archiépiscopal est l'un des bâtiments principaux du centre de la ville, face à la cathédrale, qui a servi d'Hôtel de Ville de 1910 à 1995.
Une maison de l'archevêque, située près des remparts gallo-romains, est reconstruite par l’archevêque Pierre de La Châtre (1141/1171).
Elle souffre des incendies de 1252 et 1353 et est plusieurs fois modifiée.
À son arrivée en 1674, l’archevêque Michel Phélypeaux de La Vrillière (1642/1694) juge la demeure indigne d'un prélat mondain issue d'une famille de secrétaires du roi et demande à l'architecte Pierre Bullet, très en vue à Paris, un projet de palais archiépiscopal. L'architecte prévoit plusieurs bâtiments autour d'une cour d'honneur et d'une cour de service, complétés par des jardins et parterres ainsi qu'un Petit Séminaire (actuellement la Cité administrative Condé).
À la mort de l'archevêque, seuls deux murs du bâtiment prévu entre les deux cours sont construits. Sa famille, effrayée par les dépenses, obtient du roi une lettre de cachet pour interdire la poursuite des travaux. On ne conserve du projet initial que le grand escalier et l'aile Sud dit Pavillon La Vrillière, précédé d'un péristyle à colonne.
Après l'incendie de 1871, le pavillon La Vrillière est réaménagé.
En 1906, lors de l'application de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l'État, le palais est récupéré par la commune pour devenir l'Hôtel de Ville jusqu'à la construction du nouvel Hôtel de Ville en 1995, auquel il est relié par une passerelle.
Les jardins de l’archevêché et ses quelques sculptures, adossés aux vestiges du mur gallo-romain, séparent les deux édifices.
Les trois façades et toitures formant le pavillon La Vrillière et l'escalier monumental sont inscrits au titre des Monuments Historiques en 2004. Il abrite actuellement le Musée des Meilleurs Ouvriers de France.
L’hôtel de Cujas, construit en 1515 pour Durand Salvi, un marchand florentin, par l’architecte Guillaume Pelvoysin est acheté en 1585 par Jacques Cujas (1522/1590 buste ci-contre) qui y meurt 5 ans plus tard.
En 1565, deux tourelles de part et d'autre du corps de logis y sont ajoutées, alors que l'évêque de Rennes, Bernardin Bochetel, en est le propriétaire.
La façade donnant sur la cour intérieure est parée de briques rouges et de losanges de briques noires. Elle est de style gothique flamboyant.
Il fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1862 et abrite aujourd’hui le Musée du Berry.
L’Hôtel Lallemant, bâti sur le rempart gallo-romain, a conservé le nom de ses constructeurs, riche famille de marchands, originaire d'Allemagne, arrivée à Bourges au XIIIème siècle. (3)
En 1467, Jean Lallemant père (+1494), receveur général des finances de Normandie, achète une parcelle de terrain dans l'ancienne rue Narette et fait construire une demeure. Avec son épouse, Marie Petit, il a quatre fils dont deux Jean, Guillaume et Étienne, et une fille Jeanne. Il est cité parmi les notables de la ville en 1474 lors de la rébellion populaire contre les officiers du roi Louis XI à propos des foires de Bourges. Il est apparenté à ma Famille Chambellan (voir § Mes ancêtres en bas de page).
Après le grand incendie de 1487 qui détruit les bâtiments, il achète un terrain contigu. Les travaux de reconstruction débutent en 1497 et se poursuivent jusqu'en 1506. L'entrée principale de l'hôtel ouvre sur une cour intérieure. L'autre entrée est reliée à la cour intérieure, plus haute, par un passage voûté.
Au début du XVIème siècle, correspondant à l'entrée solennelle de Louis XII (1462/1515) à Bourges, le logis initial plutôt austère et utilitaire subit une transformation complète. Le décor sculpté des bâtiments est modifié et adapté au nouveau style de la première Renaissance Française qui associe des éléments issus de la tradition gothique à des motifs importés d'Italie.
Le palais est orné d'un ensemble impressionnant de sculptures décoratives : pilastres, corniches, chapiteaux, colonnes, frontons, cheminées, médaillons, sous-faces de marches, moulures. Les décorations représentent des objets : cornes d'abondance, coquilles, rinceaux, oves, flèches, tridents, coupes en feu, ou des personnages. Certains sont typiques : un phénix, un fou, un aigle, des oiseaux, ou plus clairement identifiés : saint Christophe, Pâris fils de Priam. Sur le palier voûté d'ogives, un moine au phylactère muet, un autre en prière, un troisième avec un livre ouvert, un autre veillant, un adepte tapi.
L'hôtel demeure dans la Famille Lallemant jusque vers le milieu du XVIIème siècle.
Il passe à Anne Lallemant, fille unique d'Étienne II (+1597), qui épouse en 1577 Gaston Viole, seigneur d'Andrezel et président du Parlement de Paris.
Ce dernier le vend en 1651 à Pierre Barjon, secrétaire du prince de Condé. Sa fille, Marie Barjon, épouse en 1656 Jacques d'Orsanne (+1684) qui met ses armes en plusieurs points du bâtiment.
Puis il passe aux Familles Gamaches, Lemoyne et devient collège de garçons avant d'être vendu à la ville en 1826 par un grammairien, Pierre Constance Séguin.
La ville en fait une école publique de filles, dont l'instruction primaire est assurée par des sœurs de la Sainte Famille de Besançon. Il est ensuite le siège des sociétés savantes de la ville puis musée de Bourges à partir de 1951.
Il est classé aux Monuments Historiques en 1840.
L’Hôtel des Échevins, hôtel particulier, construit en 1489 à cheval sur les remparts gallo-romains, après le Grand Incendie de La Madeleine et agrandi au début du XVIIème siècle, pour abriter le siège de l'Assemblée des Échevins.
Il est constitué d'un corps de logis, flanqué d'une tour-escalier rappelant celle du palais Jacques-Cœur. et d’une galerie perpendiculaire, construite dans le style Renaissance en 1624.
Les échevins le délaissent vers 1682 au profit du Palais Jacques Cœur, plus spacieux. Il devient alors le Petit Collège jésuite, lesquels l'occupent jusqu'en 1762.
Vendu comme Bien National à la Révolution Française, il reçoit l'Ecole Normale en 1833 et devient le Petit Lycée. Désiré Eugène Édouard Branly (1844/1940), physicien et médecin, y enseigne brièvement en 1868.
Intégralement restauré par la Ville en 1983, il accueille depuis 1987 le Musée Estève, consacré au peintre abstrait Maurice Estève (1904/2001).
Il fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1886.
La Maison d'Arrêt, appelée maison d'arrêt du Bordiot, est construite en 1886 et mise en service dix ans plus tard. D'une capacité théorique de 118 places, elle dispose de trois quartiers : un quartier pour hommes, un quartier pour femmes et un quartier de semi-liberté ainsi que d'un secteur réservé aux détenus mineurs. Outre les espaces de détention, l'établissement abrite un atelier de 500 m2 réservé au travail volontaire des personnes détenues.
Elle est située sur le ressort de la Cour d’Appel et du Tribunal de Grande Instance.
Sa porte d'entrée est classée aux Monuments Historiques.
La Grange aux Dîmes est construite au XIIIème siècle, près de la Cathédrale, sous le règne du roi Louis IX dit Saint Louis (1226/1270), pour percevoir les redevances dues par le Chapitre de la Cathédrale et les loyers des propriétés agricoles.
Le grenier reçoit les céréales et le cellier, demi enterré et voûté d’ogives au rez-de-chaussée, le vin.
En 1791, elle est adjugée comme Bien national à des particuliers.
Vers 1850, elle est louée à la Commune pour servir de caserne de passage pour cavaliers et fantassins, sous le nom de Caserne Dulac.
Le bâtiment revient à l'Eglise en 1867, grâce à un don du comte Jean Pantin de la Guère (1795/1872), capitaine de la Garde Royale et garde du corps de Monsieur frère du roi Louis XVIII, et devient une annexe de la Cathédrale pour les réunions et le catéchisme.
En 1911, la Commune est propriétaire du bâtiment. En 1992, pour des raisons de sécurité, elle en interdit l'occupation. En 2005, une restauration est effectuée par la réhabilitation du 1er étage.
La Maison de la Reine Blanche est située sensiblement à l'emplacement du départ du Grand Incendie de la Madeleine de 1487, dans le quartier des marchands et artisans. Personne ne sait d’où vient ce nom, pour certain il s’agit de Blanche de Castille pour d’autres c’était l’enseigne d’une auberge.
Cette maison, exceptionnelle par la richesse de son décor de façade, est construite vers 1488 par Ursin de Sauzay (+1503), baron de Contremoret, échevin, chevalier de l’Ordre Notre-Dame de la Table Ronde de Bourges fondé en 1486. Elle comprend alors un étage de plus, détruit au XVIIème siècle. La façade est remarquable par ses quatre poteaux de bois, torsadés, avec un bel encorbellement en relief. On y trouve des figures religieuses en bois, ainsi que des scènes joyeuses de la vie de tous les jours. La maison, en bois de chêne, est transformée en 1930.
A l'intérieur, des grandes cheminées avec des sculptures.
La façade est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1911.
La Maison voisine qui jouxte l’arrière de la maison précédente est particulièrement somptueuse, puisque nommé le petit Louvre. Elle appartient à Jean de Cucharmoy. En 1498, un procès l’oppose à ses deux voisins, Ursin et Philippon de Sauzay, pour une sombre affaire de terrains.
La place Gordaine, caractéristique du Bourges médiéval, avec ses maisons à pans de bois du XIVème siècle, ses bars, restaurants et souvenirs des siècles passés.
Autrefois, sur ce lieu se trouve une des quatre grandes portes de la ville dont la tour sert de prison.
Sur cette place se trouve la pierre de Calvin, dont la légende veut que debout sur celle-ci, Jean Calvin (1509/1564) prononce ses premières communications pour la religion nouvelle. Plus prosaïquement, la rue de la poissonnerie jouxte la place, et cette pierre est peut-être simplement la pierre à la criée.
Place symbolique de Bourges, son attrait le soir à la belle saison attire les nombreux touristes.
La cathédrale Saint-Étienne
En 1195, Henri de Sully (+1199), archevêque de Bourges, fait une donation au chapitre de la cathédrale, qui est le point de départ de la construction d’un nouvel édifice, destiné à remplacer la cathédrale romane construite au XIème siècle par Gauzlin de Fleury (+1030), archevêque de sang royal et demi-frère de mon ancêtre, le roi Robert II dit le Pieux (972/1031), jugée trop petite. Cette dernière a remplacé un centre de culte chrétien et ses cryptes monumentales édifiées au IIIème siècle par saint Ursin, à l'époque où la ville romaine d'Avaricum abrite la première communauté chrétienne de Gaule.
Cette nouvelle cathédrale, premier édifice gothique construit au Sud de la Loire, est d’une grande importance aussi bien pour le prestige du roi de France, que pour celui de l’archevêque. Figure de proue du domaine capétien face au Midi de la France, la cathédrale se doit d'être unique dans sa conception, il est donc décidé de réaliser un édifice de grande envergure, comparable à Notre-Dame de Paris. Pour ce faire, il faut construire au-delà du vieux mur d’enceinte gallo-romain, sur lequel est appuyé le chœur roman, et déborder dans les fossés. La différence de niveau nécessite la construction d’un soubassement qui anticipe exactement le plan du chevet, c'est l'église basse. La construction est entreprise en 1195 et se poursuit jusqu’en 1230. En 1313, il faut étayer la tour Sud, dans laquelle sont apparues des fissures, en implantant un énorme pilier butant. En raison de cette fragilité, il est impossible d'y implanter des cloches, d'où son nom de tour sourde. La tour Nord est encore inachevée lors de la consécration de la cathédrale en mai 1324 par l'archevêque Guillaume de Brosse (+1338). En 1424, la cathédrale reçoit son horloge astronomique (photo de gauche). Achevée durant les années 1480, la tour Nord montre des signes de fragilité dès 1503 et s’écroule le 31 décembre 1506. Elle est reconstruite entre 1508 et 1542, en harmonie avec la façade gothique malgré la présence de certains éléments décoratifs de style Renaissance. Financée notamment par des dons, des emprunts et diverses recettes, elle est appelée la Tour de beurre, car financée au moyen des sommes versées par les fidèles riches pour obtenir l'autorisation de manger du beurre pendant le carême.
En 1562, durant les Guerres de Religion, Bourges est prise par les protestants et les sculptures de la cathédrale sont gravement endommagées.
Après la Révolution Française, la cathédrale est vidée de son mobilier et vouée au Culte de la Raison,
Elle fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992.
L'église Notre-Dame est construite une première fois en 1157, par les chanoines réguliers de Saint Augustin et s'appelle alors Saint Pierre et Saint Paul le Marché. Elle est presque entièrement détruite lors du Grand Incendie de la Madeleine qui, en 1487, ravage les deux tiers de la ville.
Elle est reconstruite vers 1520 et subit de multiples modifications de son plan initial : adjonction de bas-côtés, de la tour carrée qui s'élève au Nord de la façade occidentale et allongement de la nef par une 5ème travée.
L'entrée latérale au Sud est restaurée avec des colonnes corinthiennes, mais en 1562, lors de l'entrée dans Bourges des Huguenots, elles est pillée par les hommes du comte Gabriel Ier de Montgommery (1530/1574).
Durant la Révolution Française, elle sert de dépôt de salpêtre puis de magasin de foin et n’est rendue au culte qu’en 1803 sous le vocable de Notre Dame.
L'intérieur de l'église comprend quelques trésors du patrimoine local : un bénitier fleurdelisé de style Renaissance italienne en marbre blanc du XVIème siècle qui provient de la Sainte Chapelle, est classé depuis 1892, un autre bénitier du XVIème siècle est décoré de coquilles …
Elle est dotée de 5 cloches : Eulalie Estelle, Marie Rose, Marie Florence, en 1843, Eugénie en 1863, la dernière sans nom en 1958.
Elle possède de remarquables vitraux de la fin du XVème siècle et un tableau du XVIIème siècle de Valentin de Boulogne (1591/1632) disciple du Caravage.
L'autel est consacré à Sainte Jeanne de France, fille et épouse des rois Louis XI et Louis XII.
L'église est fermée pour des problèmes de sécurité en 2000, et, après une première série de travaux, ouverte pour le culte en 2003.
Elle est classée aux Monuments Historiques depuis 1931.
L'église Saint-Pierre-le-Guillard est l'une des rares églises gothiques du département. La tradition locale attribue sa fondation à un miracle de Fernando Martins de Bulhões dit Saint Antoine de Padoue (1195/1231), dont le passage est attesté à Bourges vers 1225.
Comme la Cathédrale Saint-Etienne dont elle est contemporaine, elle est dépourvue de transept et possède un déambulatoire à chapelle rayonnantes. Les voûtes en pierre de la nef datent probablement du début du XVIème siècle et ont remplacé une charpente lambrissée. Les chapelles latérales ont conservé, pour l'essentiel, leur décor intérieur : bas-reliefs en pierre sculptée, peintures murales, tableau de l'école française du XVIIème siècle, verrières du XIXème siècle de l'atelier de Julien Léopold Lobin (1814/1864) maître verrier.
Elle est classé au titre des Monuments Historiques en 1929.
Le cimetière des Capucins, le plus ancien des cimetières de la ville et, placé à sa création, sous le vent de la ville, de manière que d'éventuelles émanations n'incommodent pas les habitants. Il est établi en 1792 sur l'emplacement du couvent des Capucins, devenu Bien National à la Révolution Française, puis détruit. Il est destiné à remplacer les nombreux cimetières qui se trouvent dans chacune des paroisses. Il est agrandi à plusieurs reprises, notamment en 1827. Rapidement insuffisant, le cimetière Saint-Lazare, est ouvert en 1836.
Le cimetière des Capucins abrite des monuments remarquables comme la tombe d'un receveur des finances, Georges Hecq (ci-contre), décorée de son buste sculpté par Auguste Rodin, qui était son ami ; une pyramide en hommage aux morts d'une série d'explosions vers 1907 ; une colonne dite des francs-maçons, décorée de motifs symboliques…
Beaucoup de personnalités locales y sont enterrées.
La Croix Moult Joie commémore l'emplacement de la Bataille de Bourges. Il y est inscrit : Croix érigée en souvenir de la victoire remportée sur les anglais par les habitants de Bourges en 1356.
Elle est détruite et reconstruite plusieurs fois.
Personnages liés à la commune
Jean Ier de Berry (1340/1416) est le 3ème fils du roi de France, Jean II dit le Bon (1319/1364) et de son épouse Bonne de Luxembourg (1315/1349).
Il est apanagé comte-pair de Poitou en 1357 puis 1er duc-pair de Berry en 1360 par son père.
Après la défaite désastreuse de Poitiers, où son père est fait prisonnier, il est donné en otage aux Anglais et reste prisonnier en Angleterre jusqu'en 1367.
En 1369, il reçoit de son frère, le roi Charles V dit Le Sage (1338/1380), les comtés d'Auvergne et de Boulogne. Il est, comme ses deux frères, Louis Ier duc d'Anjou (1339/1384) et Philippe II dit Le Hardi (1342/1404) duc de Bourgogne, un soutien indéfectible du roi et de sa politique audacieuse contre l'ennemi anglais. Il commande l'armée Royale envoyée en Limousin, Poitou et Quercy. Il reprend aux Anglais les villes de Limoges, Poitiers et La Rochelle. Il se sent plus proche de Charles que de ses autres frères car, comme lui, il aime les arts, la littérature, les beaux objets.
En 1380, à la mort de son frère, il est nommé tuteur du jeune roi Charles VI dit Le Fol (1368/1422) conjointement avec les ducs d'Anjou et de Bourgogne. Lorsque Charles VI devient fou, il partage l'autorité avec son frère, le duc de Bourgogne Philippe II le Hardi et le duc Louis Ier d'Orléans (1372/1407), frère cadet de Charles VI.
En 1381, Jean est nommé lieutenant général du roi mais le pays veut comme chef Gaston III de Foix-Béarn dit Fébus (1331/1391) puissant et indépendant comte de Foix qui a fait prospérer ses terres en restant neutre dans le conflit anglais. Le Languedoc se soulève et met à mal les routiers issus des rangs de l'armée du Duc de Berry avant de se soumettre.
D'abord médiateur dans l'opposition entre Bourgogne et Orléans, Jean favorise, à partir de 1410, les Armagnacs dans la guerre civile les opposant aux Bourguignons, puis traite avec les Anglais et est nommé capitaine de Paris et lieutenant du roi en Languedoc en 1413.
Jean commence par faire réparer ou agrandir les palais de ses principaux fiefs puis en fait construire d’autres. Il est propriétaire de plusieurs résidences à Paris : l'Hôtel de Nesles, l'Hôtel des Tournelles, le château de Bicêtre et un manoir à Saint-Marcel en périphérie de la ville.
Mécène fastueux, il possède un très grand nombre d'œuvres d'art connues, de bijoux, de pierres précieuses, de médailles et de pièces d'orfèvrerie. C’est aussi un grand bibliophile, à la fin de la sa vie, il possède environ 300 manuscrits et il est commanditaire de 6 livres d'heures, exécutés selon ses instructions (1).
Jacques Cœur (1395/1456) marchand et fils d’un marchand drapier, est l’un des habitants les plus illustres de cette époque. D’abord travaillant avec son père comme fournisseur de la cour ducale, il connaît une ascension fulgurante. Il épouse la fille du prévôt de Bourges, Macée de Léodepart (1403/1453), puis participe à la fabrication des monnaies, puis il devient grand argentier ( fournisseur de la cour royale), il développe ainsi un réseau commercial international. Mais sa fortune devient trop grande et éveille les jalousies, dont celle du roi, et le conduit à sa perte. Traduit et condamné par la justice royale, il devient un homme traqué. Ruiné, il trouve refuge auprès du pape Tommaso Parentucelli ou Nicolas V (1397/1455). Tous ses biens sont confisqués et vendus au profit du roi. Il meurt en exil. La trace la plus marquante qu’il a laissée dans la ville est la construction d’un hôtel particulier encore existant aujourd’hui, le palais Jacques-Cœur.
Jacques Cujas (1522/1590) jurisconsulte français, né à Toulouse et mort à Bourges, l'un des principaux représentants de l'humanisme juridique. Ses œuvres sont essentiellement composées de commentaires sur le Corpus iuris civilis (2) et presque toutes regroupées dans un recueil d'œuvres intégrales Cujacii Opera omnia (image de droite), publié par Charles Annibal Fabrot en 1658.
Henry Périer de Lahitolle (1832/1879) lieutenant-colonel d'artillerie. Il est l'inventeur du canon de 95 mm qui porte son nom.
À la suite d'une circulaire ministérielle en 1871, les officiers de l'artillerie étudient un modèle de canon léger avec tube en acier, chambre rayée, chargement par la culasse, affûts en fer. A cette époque, Henry est inspecteur des études polytechniques. Il présente un prototype en 1874. Le ministère de la Guerre commande ce modèle en 1875 afin d'équiper deux batteries divisionnaires. Pour honorer cette commande, il est nommé directeur des établissements militaires de Bourges, établissements créés en 1860 par Napoléon III qui souhaite l’implantation d’une fabrique d'armement dans le centre de la France pour des raisons stratégiques. La production est intense, le canon de 95 reste en service pendant la Première Guerre Mondiale et les stocks de munitions permettent de l'utiliser jusqu'au conflit de 1940.
Henry Périer de Lahitolle meurt à Bourges à l’âge de 47 ans.
Jeanne de France dite Jeanne la boiteuse ou l’Estropiée (1464/1505 portrait de gauche) seconde fille du roi Louis XI et de Charlotte de Savoie. Elle devient duchesse d'Orléans en épousant à l'âge de 12 ans à Louis d'Orléans (1462/1515) qui, devenu le roi Louis XII, fait annuler le mariage. Avec le titre de duchesse de Berry, elle vit saintement à Bourges en fondant l'ordre monastique de l'Annonciade. Elle est béatifiée en 1742 par Prospero Lorenzo Lambertini, pape Benoît XIV (1675/1758) et canonisée en1950 par Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli, pape Pie XII (1878/1958).
Jean Calvin (1509/1564) important réformateur et pasteur emblématique de la Réforme protestante du XVIème siècle, notamment pour son apport à la doctrine dite du calvinisme. Il étudie à Bourges de 1529 à 1531.
Jean Boucher (1575/1632 portrait de droite) peintre né à Bourges, se rend en Italie en 1596, à Rome et à Florence, avant de revenir à Bourges en 1600 et s’y fixer définitivement en 1604. Il reçoit plusieurs commandes, dont une série de portraits du roi Henri IV en 1605, ainsi que des décors aujourd'hui disparus pour le château de Montrond en 1606. Vite célèbre à Bourges, il achète la maison de la Tournelle, près de la cathédrale. Son atelier est attesté en 1621, et il y reçoit le jeune Pierre Mignard (1612/1695), dont il devient le premier maître. Il réalise plusieurs toiles pour les entrées du prince de Condé à Bourges en 1621, et de Louis XIII en 1622,
Son style, plat et assez sec, se teinte parfois de naturalisme. Il semble avoir eu un goût pour la monumentalité, peut-être dû au fait que l'essentiel de son œuvre se compose de commandes religieuses. Ses dessins, remarquables, montrent un talent pour l'étude du nu.
Il est inhumé dans l'église Saint-Bonnet de Bourges.
Louis Moinet (1768/1853) horloger, peintre, enseignant aux Beaux-Arts, inventeur du chronographe est né à Bourges. Il invente d’extraordinaires pendules pour les personnages importants de son temps : Napoléon Bonaparte, les présidents américains Thomas Jefferson et James Monroe, le roi d’Angleterre George IV, le maréchal Ney ainsi que de nombreuses têtes couronnées à travers l’Europe entière (à gauche, l’horloge de Napoléon fabriqué en 1806).
Jules Renard (1864/1910), écrivain y a fait son service militaire et l'évoque dans ses écrits.
et bien d’autres encore…
Faubourgs, quartiers, hameaux, lieux dits et écarts
La ville possède de nombreux quartiers divisés chacun en trois secteurs.
Le centre-ville divisé en deux zones, les quatre couronnes centrales l'encerclant divisées en cinq zones et les 13 quartiers en périphérie de la ville : le quartier Mazières-Barbès, coeur historique de la ville ; le quartier du Moulon au Nord ; le quartier du Val d’Auron et le lac ; le quartier de l’aéroport ; le quartier Lahitolle, dont le nom provient du lieutenant-colonel d’artillerie Henry Périer de Lahitolle (1832/1879 voir § précédent) ; le quartier Nord ; le quartier des Gibjoncs ; le quartier des Pressavois ; le quartier de la Chancellerie ; le quartier mixte d’Avaricum ; l’écoquartier de Baudens et la technopole de Lahitolle Est.
Evolution de la population
Nos lointains ancêtres bourgeois de Bourges ...
Une Famille de notables ordinaires : Les Chambellan (voir sources en bas de page)
Quelques familles marchandes, s’appuyant sur une fabrication drapière importante, profitent de la présence de Jacques Cœur pour construire et asseoir leur fortune et s’efforcer de développer la prospérité de Bourges. La Famille Chambellan est de celles-là.
Si cette Famille n’a pas laissé de traces visibles dans Bourges aujourd’hui, elle est toutefois un temps propriétaires du Palais Jacques-Cœur et de plusieurs maisons à pans de bois encore visibles rue Coursalon. Les Chambellan ont leur place au premier rang dans la cathédrale Saint-Etienne et ont donné un doyen au chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
De Guillaume Ier Chambellan décédé en 1300 à Jérôme Chambellan qui essaie de sauver la ville des tumultes religieux en 1565, des générations de Chambellan se succèdent dont certains font partie de mes ancêtres (voir tableau ci-dessous).
Carte Cassini
Notes :
(1) Les livres d’heures du duc de Berry
- Les Petites Heures de Jean de Berry, 1372-1390, Jean Le Noir et Jacquemart de Hesdin (BNF).
- Les Très Belles Heures de Notre-Dame, 1389-1404, les frères de Limbourg et l'atelier des frères Van Eyck (BNF, Museo Civico del Arte de Turin, Louvre et Getty Center).
- Les Très Belles Heures du duc de Berry, 1402, Jacquemart de Hesdin (Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles).
- Les Grandes Heures du duc de Berry, 1407- 1409, Jacquemart de Hesdin (BNF et Louvre).
- Les Belles Heures du duc de Berry, les frères de Limbourg (Metropolitan Museum of Art, New York).
- Les Très Riches Heures du duc de Berry, les frères de Limbourg, manuscrit inachevé par leurs décès et celui de leur commanditaire en 1416 (Musée Condé, Chantilly).
(2) Le Corpus juris civilis, signifiant littéralement corpus de droit civil, est la plus grande compilation du droit romain antique. Le premier volet date de 528. Cette œuvre législative prend une importance fondamentale en Occident car c'est sous cette forme reçue de l’empereur bysantin, Justinien, que l'Occident médiéval, à partir du XIIème siècle, adopte le droit romain, ancêtre du droit civil français. Les compilations de Justinien sont retrouvées par l'intermédiaire des juristes.
(3) Les livres d’heures de la Famille Lallemant
- Les Heures de Jean Lallemant l’Aîné,
- le Roman de la Rose,
- le Boèce Lallemant,
- les Héroïdes d’Ovide
- les Heures d’Étienne Lallemant.
Sources
Sites et photo : Wikipedia, Dictionnaire de la Noblesse, 1774, tome VIII page 383.
Lectures :
- Histoire de Berry par Gaspard Thaumas de la Thaumassière, 1689
- Une famille de notables ordinaires aux XIV, XV et XVIème siècles : les Chambellan de Bourges, 1300-1585, par Alain Collas, 1996.
- Histoire des villes de France, Tome IV, par Aristide Guilbert, 1845
- L’Hôtel Renaissance des Lallemant dévoilés par leurs manuscrits enluminés, par Frédéric Sailland.
- Histoire et Statistique Monumentale du Département du Cher, par Buhot de Kersers.
- Vieilles Maisons, par Robert Gauchery, Congrès Archéologique de France 1931.
- Notre Vieux Bourges, par P. Gauchery, Desquand et Fils, 1949.
- Les Maisons en pan de bois, par Annie Chazelle, Images du Patrimoine, 1997.
Date de dernière mise à jour : 16/09/2019