Menton (06)

Menton 06 adm

 

Menton 06 geoLa ville, station touristique de la Côte d’Azur, est située à la frontière franco-italienne, à 11Kms de la ville italienne de Vintimille et à 7Kms de la Principauté de Monaco.
Elle est surnommée la Perle de la France, appellation due au géographe libertaire Jacques Élisée Reclus (1830/1905) dans sa Géographie Universelle.
La ville, ouverte sur la mer Méditerranée, se trouve sur une zone de sismicité moyenne, classée 4 en 2011, la plus forte en France métropolitaine.
Elle est jumelée avec : Baden-Baden (Allemagne) en 1962 ; Montreux (Suisse) en 1953, Namur (Belgique) en 1958, Nauplie (Grèce) depuis 1966, Noordwijk  (Pays-Bas) en 1953 ; Sotchi (Russie) en 1966 ; Valence (Espagne) en 1982.
Menton est classée 4 Fleurs depuis plusieurs années au Concours des Villes et Villages Fleuris et lauréate du Grand Prix National du Fleurissement dépuis 1990.

Vue générale sur la ville d'hier à aujourd'hui ...

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 Hydrographie 

Menton est à l'embouchure de quatre petits fleuves côtiers qui donnent leur nom à quatre vallées auxquelles s’ajoute la vallée des Castagnins. 

Le Gorbio (8,5Kms de long) prend sa source sur la commune de Peille à 1 080 mètres d'altitude au Sud de la Cime de Baudon et au Nord du col de la Madone de Gorbio. Nommé ravin du Roy au Nord de Gorbio, il passe sous l'autoroute A8 dite la Provençale et est couvert sur les 600 derniers mètres de sa partie terminale. Il se jette dans la mer Méditerranée entre les deux communes de Menton et de Roquebrune-Cap-Martin.

Le Borrigo (8,4 Kms de long) canalisé et recouvert, prend sa source sur la commune de Sainte-Agnès, à 850 m d'altitude à moins de 500 m au Sud-Est du Mont Ours. Il passe sous l'autoroute A8 dite la Provençale et est couvert sur sa partie terminale, sur plus de deux kilomètres. Il est constitué de deux biefs d'importance sensiblement égale séparé par la cascade du Borrigo. Menton 06 embouchure du careiIl se jette dans la mer Méditerranée près de la grande plage du Borrigo ; 

Le Careï (10 Kms de long) prend sa source sur la commune de Castillon, à 1100m d'altitude, au Sud-Ouest du Mont Razet. Il passe sous l'autoroute A8 dite la Provençale, est couvert sur plus de 2 Kms dans sa partie terminale, et se jette dans la mer Méditerranée sous l'actuel casino (photo ci-contre)

Le Fossan (5,3 Kms de long) prend sa source sur la commune de Castellar, à 1 000 m d'altitude, sous le Roc de l'Orméa. Nommé dans sa partie haute le ruisseau de l'Orméa. Il passe sous l'autoroute A8- la Provençale et est couvert sur sa partie terminale entre la voie ferrée et la plage. Après son passage dans la vieille ville, il se jette dans la mer Méditerranée à l'Ouest du Bastion.

L'eau courante arrive à Menton en 1779.

 Toponymie 

Mentonum en 1262.
Du préceltique men-t- = rocher, suivi du suffixe -onem. 
Il est possible aussi que le nom de la ville vienne de Mons Ottonis d'Otton II, comte de Vintimille de 1162 à 1200.

Menton 06 blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : Parti : au 1er d'azur à Saint-Michel Archange le bras dextre levé tenant un glaive, la pointe en bas, la senestre tenant une balance, terrassant le démon armé de sa fourche, le tout d'or ; au 2ème d'argent au citronnier au naturel fruité d'or posé entre deux monts de sinople, le tout soutenu d'une mer d'azur mouvant de la pointe et au comble du même chargé de trois étoiles d'argent et au franc-canton senestre de gueules chargé de la lettre capitale F d'or.

La devise de la ville est : Artium Civitas – Cité des Arts. Elle est placée à l’entrée de l’Hôtel de Ville

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Les fouilles des grottes de Balzi Rossi du hameau de Grimaldi, à la frontière italienne, attestent une présence humaine dès le Paléolithique supérieur (voir lien Echelle des Temps).
L’ancienne voie romaine reliant Nice-Vintimille-Rome, la via Julia Augusta, devait traverser la ville et pouvait suivre la rue Longue, mais aucune trace archéologique n’a jamais été identifiée.
La zone côtière n'est pratiquement pas habitée aux Xème et XIème siècles.
Le Comté de Vintimille, mentionné pour la première fois en 962, s'étend sur le bassin de la Roya et de la Bévéra et englobe le bassin de la Nervia jusqu'au Capo Nero (Sanremo) et celui du Careï et des vallons adjacents jusqu'au mont Agel inclus. Cette limite est ancienne puisque l’empereur Auguste (-63/14) y fait élevé le Trophée de La Turbie. Le comte de Vintimille fonde plusieurs implantations côtières, peuplées par des habitants de l'arrière-pays.
La première mention de la seigneurie de Menton date de 1262. A la fin du XIème siècle, la petite cité de Podium Pini ou Puypin est bâtie au sommet de la colline, qui sépare les vallées du Careï et du Borrigo. Les premiers mentonnais s’installent. Le château appartient à un génois, Guillaume de Vento, par le Traité passé entre le roi de Naples et de Sicile, Charles d’Anjou (1227/1285) et la ville de Gènes.
En 1311, une première église Saint-Michel est mentionnée.
Charles de grimaldiÀ partir de 1316, Puypin laisse place à une nouvelle ville, plus proche du rivage. De ce site originel ne subsiste qu’une chapelle dédiée à Notre-Dame de l'Annonciade dont s’occupe les moines Capucins, puis les sœurs. En 2012, par manque d'argent la congrégation décide de vendre et en 2013 la commune de Menton rachète ce monastère.
La seigneurie de Menton est acquise en 1346 par Charles Grimaldi (+1357,
portrait 1 de droite) premier seigneur de Monaco, après des conflits entre Guelfes et Gibelins (1), ayant abouti à la partition définitive du Comté de Vintimille.
En 1619, Le premier prince de Monaco, Honoré II (1597/1662) qui a son palais rue Longue, fait construire le bastion afin de protéger la ville.
Honore iii de monacoEn 1620, la Basilique Saint-Michel-Archange est mentionnée.
En 1757, Honoré Camille Léonor Grimaldi de Goyon de Matignon, prince Honoré III de Monaco (1720/1795,
portrait 1 de gauche) y épouse Marie Catherine Brignole (1737/1813), fille de sa maîtresse, dont il se sépare en 1770. 
La ville est annexée à la France durant la Révolution Française et le Premier Empire et fait alors partie du premier département des Alpes-Maritimes de 1793 à 1814 et de l’arrondissement de Sanremo.
La principauté de Monaco est reconstituée en 1814 et passe en 1815 sous le protectorat des rois de Sardaigne et les princes doivent rendre l’hommage féodal pour Menton mais non pour Monaco.Florestan ier de monaco
En 1848, Menton et Roquebrune font sécession de la Principauté de Monaco ou le prince Florestan Ier de Monaco (1785/1856,
portrait 2 de droites’obstine à percevoir une taxe sur l'exportation des citrons, principale ressource de la ville. Les deux cités se constituent en Villes libres, demande la Charles iii de monacoprotection du Royaume de Sardaigne et sont administrées de fait par la Maison de Savoie.
En 1860, elles choisissent le rattachement à la France et Charles III de Monaco (1818/1889,
portrait 2 de gauche) abandonne ses droits sur la ville à Charles Louis Napoléon Bonaparte, l’empereur Napoléon III (1808/1873) qui paye un dédommagement d’un montant de 4 millions de francs au prince. Menton est alors rattachée au département des Alpes-Maritimes.
Le port de Garavan, commencé en 1857 est terminé en 1878.
En 1869, la Compagnie des Chemins de Fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) relie Monaco, Menton et Vintimille au réseau qui s’arrête à Nice.
Le Second Empire met en chantier la corniche du bord de mer, terminée en 1881. A partir de 1872, la ville s’agrandit, de nouvelles rues sont ouvertes : avenue de la Gare en 1878, promenade du Midi en 1863, boulevard de Garavan appellé le Rêve babylonien en 1882, élargissement du quai Bonaparte et contournement du quartier de la Ciapetta en 1902.
Jusqu'à la Première Guerre Mondiale, la haute société internationale prend ses quartiers d'hiver dans les palaces de Menton pour y jouir d'un éternel printemps.
En 1912, la ligne de tramway Menton-Sospel est inaugurée.
En 1928, a lieu la première Fête des Citrons
(voir § Chroniques Communales).
En 1940, les deux tiers du territoire de la commune sont annexés à l’Italie de l’été 1940 jusqu’au 8 septembre 1943. L'évacuation des habitants français est organisée dès le 25 mai 1940 d'abord vers Antibes et Cannes, puis vers les Pyrénées-Orientales, les 15700 mentonnais sont répartis entre 83 communes, la mairie s'installant à Prades.
Dès le 24 juin, les Italiens occupent Menton qui devient Mentone, notamment par le changement des panneaux de signalisation. À partir de septembre 1943, la ville est occupée par les Allemands jusqu’à leur départ. Menton est libéré le 6 septembre 1944 mais subit encore, pendant 228 jours, les bombardements de l'armée allemande retranchée autour du massif de l'Authion.
A la fin de la guerre, 75% des immeubles sont endommagés dont 10% complètement détruits.

Les seigneurs et gens de la noblesse

Le premier seigneur connu est le Gènois Pierre de Vento. La Convention d’Aix de 1262 (2) reconnait Puypin et Menton, possessions de Guillaume de Vento, fils du précédent, conseiller de Charles II d'Anjou dit Le Boiteux (1254/1309) et évèque de Grasse en 1277. Son fils, Manuel de Vento, donne à la cité ses premiers statuts. Il vend la seigneurie en 1346 à Charles Grimaldi de Monaco (+1357).
Menton demeure entre les mains de la Famille Grimaldi jusqu’en 1848.

La Famille GrimaldiRainier grimaldi 1er seigneur de monaco
En 1297, François Grimaldi dit Le Rusé, du parti guelfe, chassé de Gênes, s’empare par ruse au nom de son cousin Rainier Grimaldi (1267/1314,
portrait 1 de droite) de la forteresse génoise de Monaco. Ce dernier, premier seigneur de Monaco, construit une flotte de galères et devient amiral du roi de France Philippe IV dit le Bel (1268/1314). Il est l’ancêtre de la Maison.

- 1ère occupation génoise de 1301 à 1331.
Sont ensuite co-seigneurs de Monaco : Charles Ier Grimaldi de Monaco (+1357) fils du précédent, diplomate habile qui sert le comte de Provence, Robert Antoine ier de monacod’Anjou (1277/1343), mais maintient féodalement la suzeraineté génoise. Seigneur régalien de Monaco en 1342, il institue le droit de mer, avantageux péage et acquiert Menton à la Famille Vento en 1346 ; Antoine Ier Grimaldi de Monaco (+1358,
portrait de gauche) frère de Rainier Ier ; Gabriel Grimaldi de Monaco, fils de Charles Ier ; Rainier II Grimaldi de Monaco (1350/1407) fils de Charles Ier, qui cède Monaco à Gênes en 1357.

- 2ème occupation génoise de 1357 à 1395.
Puis gouvernent ensemble en 1395 : Louis Grimaldi de Monaco (+1402) ; frère de Rainier II ; Jean Ier Grimaldi de Monaco (1382/1454) fils de Rainier II, qui devient un condottiere recherché et guerroie à Constantinople.

- 3ème occupation génoise de 1395 à 1397.
Retour de Louis Grimaldi de Monaco.

- 4ème occupation génoise de 1402 à 1419.
De nouveau Jean Ier Grimaldi de Monaco avec ses deux frères Antoine II Grimaldi de Monaco (+1427) et Ambroise Grimaldi de Monaco (+1433) puis Jean Ier seul de 1427 à 1436.

- Occupation milanaise, avec Philippe Marie Visconti (1392/1447) duc de Milan, en 1436.
Retour de Jean Ier Grimaldi de Monaco ; Catalan Grimaldi de Monaco (1422/1457), son fils, qui laisse en mourant une fille, Claudine de Monaco (1451/1515) qui épouse son lointain cousin Lambert Grimaldi (1420/1494), qui exerce le pouvoir durant 36 ans et assure l’indépendance de Monaco ;  Jean II Grimaldi de Monaco (1468/1505), fils du précédent, qui a édifié le château de Menton et qui meurt assassiné par son frère Lucien, lui-même assassiné par son neveu Barthélémy Doria en 1523 ; Lucien Grimaldi de Monaco (1481/1523) frère du précédent qu’il a assassiné pour prendre son titre.

- Le Traité de Burgos fait de Monaco un fief impérial négocié à Tortesilas en 1524, alliant Monaco à l’Empire.  Monaco passe alors sous protectorat espagnol de 1525 à 1641.
Honoré Ier Grimaldi de Monaco (1522/1581), fils du précédent, est seigneur de Monaco, Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558) lui donne les titres de marquis de Campagne et comte de Canossa et les terres de Monteverdi, Terliz, Carignon, Ripacandida, Honoré I suit Charles Quint avec les deux galères armées par les Grimaldi commandées par des Mentonnais la Patrona et la Capitana, il combat les Turcs, part à l’assaut de Tunis, participe à l’offensive navale contre le corsaire Khayr ad-Din Barberousse (1466/1546), à la défense de l’île de Malte assiégée par Soliman et à la bataille de Lépante en 1571 ; puis suivent de père en fils, Charles II Grimaldi de Monaco (1555/1589) ; Hercule Ier Grimaldi de Monaco (1562/1604) théologien, lettré, valeureux, qui meurt poignardé.
Honore ii de monacoPuis les seigneurs deviennent Prince avec :
Honoré II Grimaldi de Monaco (1604/1662,
portrait 2 de gauche), fils du précédent, qui subit la longue occupation oppressive espagnole qui dure 116 ans de 1525 à 1641. Une secrète entente avec le roi Louis XIII dit Le Juste (1601/1643) vaut à Monaco le protectorat de la France avec le traité de Péronne de 1641. Honoré est l’habile auteur d’un coup de maître contre les Espagnols qui libére Monaco de leur tutelle. Le prince est comblé de bienfaits par Louis XIII qui le nomme duc de Valentinois, pair de France, marquis des Baux, comte de Carledez, baron de Buis et de Calvinet, seigneur de Saint-Rémy et chevalier des Ordres du Roi. Honoré fait construire à Menton le bastion, l’église Saint-Michel et édifie, rue Longue, le palais princier avec les débris du château. Louis ier de monaco
Louis Ier Grimaldi de Monaco (1642/1701,
portrait 2 de droite), petit-fils du précédent fils de son fils Ercole Grimaldi, se distingue à 19 ans dans la flotte franco-hollandaise contre les Anglais et par ailleurs, défraye les chroniques galantes ; Antoine Ier Grimaldi de Monaco (1661/1731), son fils aîné, lui succède, il est particulièrement populaire, prince artiste, mélomane, musicien, il fait bâtir une maison de campagne, le Palais Carnolès ; sa fille Louise Hippolyte Grimaldi de Monaco (1697/1731) fait passer la Principauté de Monaco des Grimaldi aux Matignon en épousant Jacques de Goyon Matignon qui est prince de Monaco sous le nom de Jacques Ier de Monaco (1689/1751) ; Honoré III Grimaldi de Monaco (1720/1795), fils ainé du précédent, colonel d’infanterie, prend part à la bataille de Fontenoy et plante un laurier à Carnolès pour perpétuer le souvenir de cette bataille. Déchu, sous la Révolution Française, il est arrêté puis remis en liberté. Il meurt après 61 ans de règne.
En 1814, avec le Traité de Paris, le fils aîné du précédent, Honoré IV Grimaldi de Monaco (1758/1819) retrouve ses Etats mais atteint du Haut Mal (épilepsie), il nomme son frère, Joseph, administrateur de la Principauté qui cède un peu plus tard le pouvoir au fils du précédent, Honoré V de Monaco (1778/1841) prince héréditaire.

- La Principauté passe sous la protection du Piémont.
Florestan Ier Grimaldi de Monaco (1785/1856), frère du prince héréditaire, accorde une charte à ses sujets en 1848, mais ses imprudences engendrent des troubles. 

- Sous son règne, Menton et Roquebrune sont occupées par le Gouvernement de Savoie-Sardaigne à la requête de ces deux villes libres révoltées.
Charles III de Monaco (1856/1889) succède à son père

- Menton et Roquebrune sont rattachées à la France en 1862.

 Chroniques communales 

Le tremblement de terre de 1887
Le 23 février 1887 à 5h, un tremblement de terre détruit le village de Bussana en Italie, et des dégâts importants se produisent sur plus de 100 Kms de côte, en particulier à Imperia, Menton et Nice. L'épicentre est situé en mer au large entre Diano Marina et Imperia.
Plus de 300 villages sont sérieusement affectés par les secousses. Plus de 600 morts en Italie et de très nombreux blessés sont recensés, principalement dus à l'écroulement de bâtiments. A Menton, pas de mort mais de nombreux blessés et des dégâts matériels considérables
(photo ci-dessous).
Ce séisme est suivi d’un tsunami, observé en différents endroits de la côte, le plus important connu dans le Nord-Ouest de la Méditerranée. A Antibes, la mer se retire de plus de 2m après la première secousse.
Dans le département, plus de 15 000 personnes sont sinistrées.

Menton 06 tremblement de terre de 1887 gravureMenton 06 tremblement de terre de 1887 villa cipolini

La Fête du Citron
En 1875, des hôteliers proposent à la municipalité de créer un défilé carnavalesque pour animer la ville en hiver. Dès 1876, le carnaval obtient un grand succès auprès des habitants de la ville et des hivernantns.
Rois, princes et artistes fréquentent les palaces mentonnais ou se font construire des villas.
La reine victoriaEn 1882, la reine d’Angleterre, Victoria (1819/1901,
portrait de gauche) marque le carnaval de sa présence qui se termine par un feu d’artifice sur la baie de Garavan. Ce carnaval s’apparente alors à son cousin niçois : défilé de grosses têtes, jets de confettis, batailles de fleurs, Mardi gras au cours duquel on brûle sa Majesté Carnaval.
En 1928, Menton est encore le premier producteur de citrons du continent. Un hôtelier a l’idée d’organiser une exposition privée de fleurs et d’agrumes dans les jardins de l’Hôtel Riviera. Le succès est tel que l’année suivante la municipalité reprend l'idée. Le carnaval de Menton se mêle à cet événement et des chariots d’arbustes plantés d’oranges et de citrons défilent dans la ville. Le terme Fête du citron
 naît en 1934 (ci contre la Fête du Citron de la  première semaine de 2020).

À partir de 1936, les jardins Biovès sont redécorés et agencés avec des motifs d'agrumes. Les structures peuvent atteindre jusqu'à plusieurs mètres de haut, et la nuit ils deviennent de véritables jardins de lumière. 120 tonnes d'agrumes, en provenance d'Espagne, un million d'élastiques et 15 jours de travail pour une centaine de personnes sont nécessaires à la fête. Les agrumes sont fixés sur des guirlandes de buis structurées sur des cages en fil de fer. À la fin de la manifestation les fruits sont vendus à bas prix. 
Parallèlement, le Festival des Orchidées a lieu au Palais de l’Europe, à la même période, indissociable de la Fête depuis des décennies.
La fête n'a pas lieu pendant la Première Guerre Mondiale entre 1940 et 1946, ni en 1991 à cause de la Guerre en Irak. Elle est écourtée de moitié en 2020
(photo ci-dessus) en raison de la pandémie mondiale lié au Covid-19 et annulée en 2021.

Les viaducs et le tramway Menton-Sospel
La ligne est inaugurée en 1912. Parmi les ouvrages d’art nécessaires à son fonctionnement figure le viaduc de Caramel. Il est construit de 1908 à 1912 en béton armé selon les techniques de François Benjamin Hennebique (1842/1921), parallèlement avec les viaducs de Monti et du Careï.
Le viaduc de Caramel a la forme d’un oméga afin de permettre au tramway de faire une boucle à flanc de montagne. Il mesure 120m et comporte 13 arches.
La courbe de l
a trajectoire est détachée du flanc de la montagne à la demande du Ministère de la Guerre afin de le détruire facilement en cas d’invasion.
Cette ligne ferroviaire a une vie relativement brève car devenue déficitaire à la suite des dégâts de la Première Guerre Mondiale de 1914-1918, de l'entrée en service de la ligne Nice-Coni en 1928 qui détourne une grande partie du trafic de voyageurs et de marchandises, et du développement des lignes d'autocars. Le dernier train régulier circule le 22 mars 1931, la ligne est officiellement déclassée le 20 juin 1933 et en 1934 débute la dépose de la voie.
Cette fermeture entraîne celle du terrain de golf de Menton-Sospel, l'essentiel des pratiquants, issus de la riche clientèle en villégiature sur le littoral, empruntant le tramway.

L'autoroute A8-La Provençale
L'A8 est reliée à l'A7 à La Fare-les-Oliviers. Elle parcourt les départements des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes et dessert les villes d'Aix-en-Provence, Saint-Raphaël, Fréjus, Cannes, Antibes, Nice, Monaco et Menton avant de franchir la frontière où elle devient l'A10 en Italie. Elle traverse le pied des massifs de la Sainte-Baume et des Maures entre Aix-en-Provence et Fréjus et le massif de l’Estérel entre Saint-Raphaël et Cannes.
En 1956, la Société Escota est créée et a la charge des travaux de la totalité des tronçons entre Aix-en-Provence et la frontière italienne.Menton alpes maritimes l autoroute a8 la provencale La construction commence par l'Autoroute de l'Estérel qui devient A8 en 1966.
1969, le tronçon entre Roquebrune et la frontière italienne
 (première connexion internationale autoroutière payante depuis la France) est ouvert sur une chaussée, son utilisation est interdite aux poids-lourds jusqu'à l'année suivante où la chaussée est doublée. 
1970, ouverture de la déviation d'Aix-en-Provence (l'une des rares sections sans péage sur le tracé de l'A8).
1972, ouverture de la bifurcation entre l'A7 et l'A8 dite Croix de Coudoux ainsi que de la liaison vers Aix-en-Provence et prolongement de la section historique de l'A8 entre Fréjus et Le Luc.
1973, l'autoroute devient l'A8-La Provençale.
1981, ouverture du dernier tronçon sur le contournement de Nice mais le doublement des voies entre Nice et l'échangeur de La Turbie n'est achevé qu'à la fin de la décennie.
2021, la première pierre de l'aire de Beausoleil en réhabilitation depuis plusieurs années est posée et la nouvelle bretelle permet de désengorger le trafic en direction de Monaco.
Le trafic est dense toute l'année et proche de la saturation en juillet et en août, la région étant très appréciée par les vacanciers. Elle est aussi un point de passage stratégique entre la péninsule ibérique et l'Italie ou l'Europe de l'Est.

Menton au XIXème siècle
En 1806 pendant la période de l'annexion à la France, la juxtaposition de la ville médiévale, perchée sur les pentes de la colline du château s'étend jusqu'à l'église Saint-Michel et les constructions du XVIIIème siècle. Dans la vieille ville, la rue Longue est la seule voie carrossable, les autres étant des ruelles étroites, très pentues, souvent jalonnées d'escaliers, elle assure la traversée de la ville entre Monaco et l'Italie. L'arrière des maisons du côté Est de la rue sont directement au ras de l'eau.
Au Sud se développe le quartier du XVIIIème siècle; avec la rue de Bréa et la rue Saint-Michel; et le quartier des pêcheurs autour de la place du Cap et d'une chapelle (aujourd'hui détruite). La côte au niveau du quai Bonaparte est rocheuse, il n'y a pas de passage. Au Sud, ce sont des plages de sable ou de gravier. Au delà du torrent du Fossan, quelques maisons éparses existent le long du chemin au milieu de champs de citronniers et d'orangers et de jardins. Au Nord-Est, l'agglomération ne dépasse pas la porte Saint-Julien. 
Jusqu'en 1860, la cité n'a pas de port. Les barques de pêche sont tirées sur la grève à l'emplacement actuel du marché couvert et les bateaux de plus fort tonnage assurant le commerce des produits locaux (citrons, huile d'olive) restent à l'ancre dans la baie.
Dès 1861 l'aménagement d'un port est voté, les travaux durent 17 ans. La jetée date de 1867. Le port est agrandi en 1883.


Les premiers grands chantiers concernent la régularisation du bord de mer par une promenade et un gain d'espace sur la mer. Une solution de contournement de la vieille ville est actée en 1808 par un décret de l'empereur Jacques elisee reclusNapoléon Ier (1769/1821) et un quai le long du rivage est construit en 1813. Une première série d'arcades abritant des ateliers ou des boutiques est construite en 1859 à l'avant des maisons de la vieille ville.
De l'autre côté de la ville, une promenade entre le Fossan et le Careï est aménagée en 1860, promenade que le géographe Jacques Élisée Reclus (1830/1905,
portrait de droite) décrit ainsi en 1864 : Menton ne possède qu'une seule promenade dans le sens spécial qu'on attache à ce mot ; c'est l'allée plantée de palmiers et d'arbres exotiques, que l'on a récemment tracée sur le bord de mer [...]. Cette allée, très agréable le matin et le soir, n'offre pas encore d'ombrage contre les rayons du soleil ; aussi est-elle peu fréquentée. Au bord du Careï, elle se termine par un jardin public. Vers 1870, une passerelle en bois permet de traverser la rivière et le jardin se poursuit sur l'autre rive.
La création de la promenade du Midi (aujourd'hui promenade du Soleil) se poursuit ensuite entre le Careï et le Borrigo puis jusqu'au Val de Gorbio, dans les années 1870. 
En 1862, le long de la rue Saint-Michel, des maisons se sont construites remplaçant les jardins de citronniers. La place aux Herbes est créée ainsi que la place Napoléon avec sa fontaine, à la place d'un bâtiment détruit. La partie basse du Fossan est couverte. Le quartier au delà du Fossan est désigné comme le Faubourg.
En 1867, le tracé de la ligne de chemin de fer, en cours de construction, constitue un élément marquant du paysage, créant une rupture entre la ville basse et les coteaux au Nord.
La place où est édifiée la halle en 1898, est toujours une plage. La couverture du Fossan remonte jusqu'au niveau de la rue de la République, facilitant l'extension du Faubourg. L'alignement des immeubles le long des rues Saint-Michel et Victor-Emmanuel (RN7 aujourd'hui Félix-Faure) se densifie. A cette époque le faubourg est encore constitué de parcelles agricoles desservies par d'étroits chemins ruraux. 
En 1879, de nombreuses constructions existent autour de la rue Partouneaux, nouvellement créée. Au Nord, des hôtels : du Louvre, des Ambassadeurs, de Venise, des Bains, des Princes, d'Orient sont construits. La RN7 est également bordée d'hôtels, de pensions : anglaise, américaine, et Camous qui donnent au Sud sur la promenade.
Au recensement de 1872, la commune compte 903 maisons dont 676 en ville (vieille ville et ville neuve), 34 dans vallée du Careï, 20 à Carnolès, 20 à la Condamine et 43 à Garavan.
Le développement commence véritablement à partir de 1861. Menton est alors essentiellement une ville d'hiver fréquentée dès le Second Empire. La présence de nombreux malades (Tuberculose et autres affections pulmonaires ou nerveuses) est due aux qualités réelles ou supposées du climat de Menton vantées par les médecins. Des médecins de toutes nationalités ouvrent des cabinets : 7 en 1865, 14 en 1877. Le nombre d'hôtels passe de 3 à 35. En 1880, des membres de la colonie russe créent un établissement hospitalier destiné à accueillir leurs compatriotes dans le besoin.

En 1880, le Dr Bennet écrit : tout récemment encore il n'y avait guère que des malades à Menton, mais ces dernières années un grand changement s'est fait. Menton est devenu un lieu de repos et de villégiature pour les touristes allant en Italie ou en revenant ... Il y a aussi maintenant tous les hivers, comme à Cannes et à Nice, un grand nombre d'invalides, jeunes et vieux, qui n'ont pas besoin de médecin ou de traitement médical. Ils viennent tout bonnement se chauffer au soleil, l'admirer, l'adorer.
En 1882, il y a deux villes bien distinctes : la ville moderne, d'hiver, des étrangers et des malades, qui longe la mer et qui commence à s'étendre dans les vallées et la vieille ville ; la ville des Mentonnais, de toutes les saisons.
Le quartier de la Condamine, reliant la gare à la mer, comence à se constituer d'immeubles de rapport luxueux, il est encore en cours de construction en 1913 : 26 constructions en 1886, 108 en 1911.
Au Nord, sur la colline des Vignasses, se construit un lotissement de villas, le grand hôtel Cosmopolitain-Mont Fleuri en 1883, le Riviera Palace en 1898 et le Winter Palace en 1901. Ce quartier compte 32 maisons en 1886 et 156 en 1911.
Un boulevard en corniche, le boulevard de Garavan, est construit entre 1882 et 1888. Il relie les hauteurs de la ville à la frontière. Très vite, il est bordé de villas aristocratiques au milieu de grands jardins. Ce quartier compte 95 maisons en 1886, 134 en 1906 et 157 en 1911. A l'opposé, du côté Ouest, les villas sont disséminées jusqu'aux quartiers  Madone et Carnolès.
Le port reçoit des navire d'assez gros tonnage. En hiver, de grands yachts y stationnent pendant le séjour de leurs riches propriétaires. Des quais spacieux facilitent le trafic commercial. Le quai Bonaparte, devenu trop étroit, est élargi en gagnant sur la grève en 1902. La voie repose sur une série de 16 arches, 7 nouvelles arches sont construites en 1963.
La promenade du Val de Menton, dominant le cours du Fossan, s'achève en 1883 et à Garavan, la promenade Saint-Louis en 1886. En 1913, la promenade du Midi  est décrite comme une promenade en terrasse de plus de 4 kilomètres.
Au début du XXème siècle, la municipalité souhaite modifier son image de ville pour tuberculeux et être assimilée à une ville du luxe et de l'élégance. La Belle Époque, est une période de grande prospérité pour la ville qui acquiert une importance et un renom qu'elle ne retrouve plus ensuite.

 Patrimoine 

Menton est classé Ville d’Art et d’Histoire.

Le vieux Menton
La rue Longue, la principale artère de la ville jusqu'au XVIIème siècle, est un tronçon de l'ancienne voie Romaine Julia Augusta. La vieille ville était autrefois protégée par des fortifications percées par 8 portes. Il en reste 2, les portes Saint-Julien et Saint-Antoine qui donnent sur la rue Longue.

Le marché couvert 
Il est édifié en 1898, quai Monléon, en bord de mer et au pied de la vieille ville. Il est racheté par la ville en 1912.
Son architecture est un mélange savant de nouvelles techniques de construction avec des matériaux typiques de l’architecture méridionale. Les façades recouvertes d’enduit sont percées de baies, en forme de portique, soulignées par des briques rouges. Les céramiques polychromes de la Manufacture Mentonnaise Saissi bordent le haut de la façade et donnent à l’édifice tout le cachet de la Riviera à la Belle Époque.

Les rampes Saint-Michel
Montée théâtrale qui permet l’accès au parvis de la basilique Saint-Michel Archange et à la chapelle des Pénitents Blancs par un escalier à double rampes.
Le parvis offre un cadre somptueux au Festival de Musique de Chambre de l’été.
Elles sont restaurées en 2020.

Le vieux château et le cimetière
Le vieux château, bâti au XIIème siècle à Puypin, est la propriété d’un génois, Guillaume de Vento. Suite au Décret du 23 prairial de l’an XII, les inhumations dans les églises et les cimetières paroissiaux sont interdites. La municipalité décide l’acquisition du château propriété du prince de Monaco, détruit à trois reprises par les guerres, délaissé peu à peu, et déclaré Bien National par les autorités révolutionnaires, pour réaliser le nouveau cimetière.
En 1807, les caveaux de la Basilique Saint-Michel, lieu de repos des Mentonnais jusqu’alors, sont murés. Les ruines des murailles du château sont abattues et les décombres revendus à des Mentonnais.
Les travaux s’échelonnent jusqu’en 1875 date à laquelle le cimetière prend son allure actuelle, ne laissant du vieux château que le tracé du mur d’enceinte de la ville et ceux de la rampe d’accès et du rez-de-chaussée.
Le cimetière, composé de terrasses superposées, chacune affectée à une religion ou à une nationalité particulière, devient la dernière demeure des habitants mais aussi de nombreux hivernants, aristocrates ou personnages illustres, parmi eux : l’architecte Hans-Georg Tersling (1857/1920) qui a construit la plupart des belles demeures du XIXème siècle dans la région ; l’inventeur du rugby William Webb Ellis (1806/1872) ou encore Charles Carrol (1865/1921) le petit-fils de Charles Carrol de Carrollton (1737/1832) qui signe en 1776 la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis, décédé dans le jardin de sa maison à Menton, la Villa Himalaya.

Un nouveau cimetière est mis en chantier au Trabuquet en 1873. Le cimetière du Vieux-Château est organisé en secteurs attribués aux différentes nationalités, carrés russe, britannique, allemand, polonais...
Des tombes, parfois de très jeunes gens, abritent des personnes décédées de la Tuberculose et venues de l'Europe entière : les tombeaux de l'historien anglais John Richard Green (1837/1883) ou d'Ernst et Hélène Luntz, jeune couple russe en 1910.
La statue qui surplombe la tombe de la princesse polonaise Janina Jelowickich Lewandowska représente l’envol d’une jeune femme hors de son cercueil, elle est réalisée vers 1912 par le sculpteur italien Donato Barcaglio (1849/1930),

Le Bastion
Il est situé sur le port de Menton, construit en 1636 sur ordre d’Honoré II de Monaco, seigneur de Menton, pour servir de défense avancée contre les barbaresques.
Entre 1793 et 1814, Menton a le statut de poste fortifié français.
En 1807, un projet de digue embarcadère reliant la tour à la ville est mis en œuvre, mais les travaux sont interrompus rapidement au profit d'un autre projet de pont-levis ou de pont tournant.
En 1814, le poste militaire est abandonné et la tour est restituée aux Domaines de la Principauté de Monaco.
En 1848, elle est utilisée comme grenier à sel ; après la réunion définitive de Menton à la France comme prison ; en 1885 comme support d’un sémaphore ; après 1890, la tour est intégrée à la muraille de la jetée, formant un chemin de ronde jusqu’au môle du port doté d’un nouveau phare, ce mur délimite la nouvelle emprise de l’urbanisation gagnée sur la mer.
Rétrocédée à la ville de Menton en 1960 par l’administration des Domaines, la tour est restaurée et aménagée en musée en 1965.
En 1957, alors qu’il travaille aux décors de la salle des mariages de Menton, Jean Cocteau remarque un fortin du XVIIème siècle abandonné qui termine la digue entre le port et la promenade du Soleil, le Bastion. Le maire lui propose d’en faire un musée de ses œuvres et l’artiste, charmé par le lieu, accepte tout en réfutant le terme de musée : Je changerai mes œuvres dès qu’elles prendront un air d’habitude. Pour respecter sa volonté, le musée qui lui est désormais consacré change ainsi régulièrement l’exposition de ses œuvres.

Menton 06 le musee jean cocteau

Le Musée Jean Cocteau
Situé au pied de la vieille ville, face au marché couvert et en bord de mer, il est inauguré en novembre 2011.
Jean cocteauSeverin wundermanIl présente sur 2 700m² l’œuvre du poète des années 1910 aux années 1950 issu principalement de la collection de Sèverin Wunderman (1938/2008,
portrait de gauche), collectionneur américain d'origine belge, qui a constitué tout au long de sa vie une collection éclectique d'œuvres d'art avec une prédilection pour le travail de Jean Cocteau (1889/1963, portrait de droite). Souhaitant que son œuvre revienne en France, il fait donation à la ville en 2005 d'un fonds de 1 800 œuvres dont un millier réalisées par Jean Cocteau. Il constitue la plus importante ressource publique mondiale de l’œuvre de l'artiste. 
Le musée, d'une forme triangulaire légèrement tronquée, 3 700m3 de béton ont été nécessaires pour réaliser l'ouvrage. La façade morcelée se veut refléter les multiples facettes du travail de Jean Cocteau.
En octobre 2018, une vague de 7m inonde le bâtiment et endommage plusieurs dizaines d’œuvres. Le musée est fermé pour restauration jusqu’en 2021.

L’Hôtel de Ville
En 1859, face à un nombre important de résidents étrangers souvent fortunés, le baron Honoré Ardoïno (1819/1874) entreprend la construction d’un bâtiment qui devient le Cercle Philharmonique puis le Cercle des Etrangers enfin il prend le nom de Grand Casino de Menton. Un petit kiosque à musique regroupe une foule très hétéroclite où se mêle le temps d’un concert, résidents et Mentonnais.
Les affaires ne sont pas très florissantes et à la mort du baron, sa veuve et sa fille proposent à la ville d’acquérir le bâtiment. En 1898, la vente est conclue.
En 1901, s’y installe les bureaux de l’Hôtel de Ville, le greffe, le bureau du juge de paix, le tribunal et le musée. Les bâtiments sont agrandis à l'Est tout en respectant le style architectural originel.
En 1915, la salle des fêtes devenue salle du Conseil Municipal est dévastée par un incendie. Malgré les importants dégâts, elle conserve une partie de ses décors notamment son plafond peint.
En 1955, le Conseil Municipal décide de réaménager le bâtiment et notamment de transformer l’ancienne salle des tribunaux désaffectée en salle des mariages. Le maire propose à Jean Cocteau, qu’il rencontre au cours du Festival de Musique, d’en assurer la décoration. L’artiste réalise ses premiers dessins en avril 1956, les grands motifs principaux, inspirés d’une part par la mythologie antique (Orphée, Eurydice, les Centaures), d’autre part par un exotisme de fantaisie qu’il associe à Menton. Au cours de l’été​​​​​ 1957, il a l’idée de remplir les surfaces d’arabesques colorées qui s’enroulent telles des spirales
(image diaporama de droite).
Barbara hendricksOutre les peintures murales, Jean Cocteau s’attache aux moindres détails de la décoration, choisit ainsi les chaises de style espagnol, les tapis à motif de peau de panthère et dessine les luminaires sur pied en fer forgé. Des Mariannes gracieuses et énigmatiques sont gravés dans les miroirs au fond de la salle.
La salle des mariages est inaugurée le 22 mars 1958.
La cantatrice soprano Barbara Hendricks (1948/-,
portrait de gauche), citoyenne d'honneur de la ville, y épouse Martin Engström en 1978.

Les anciens Palaces et Grand-Hôtels de la Belle Epoque 
Menton possède un patrimoine hôtelier Belle-Epoque assez exceptionnel, par la quantité d’anciens Grands Hôtels qui y sont bâtis pour accueillir de riches hivernants venus de toute l’Europe. Ils sont les témoins d’une époque fastueuse où la noblesse et les têtes couronnées descendent à Menton en villégiature :

L’Hôtel Riviera-Palace
Situé sur la colline de l'Annonciade, il est construit au milieu d’un parc de 15ha à la fin du XIXème siècle. Ce somptueux hôtel-palais à trois étages est racheté par le père de la propriétaire, un hôtelier suisse en 1898. Entre 1910 et 1914, l’hôtel est surélevé de deux étages ; deux tours et l’aile Ouest sont ajoutées. Une frise murale évoquant différents pays est réalisée sur la façade par le décorateur Guillaume Cerutti-Maori (1866/1955) ponctuée de céramiques turquoise de la Manufacture Saïssi. Sa capacité est alors de 250 chambres réparties sur 10 étages.
Après 1920, une aile est ajoutée à l'extrémité Est du corps principal destinée aux employés, une maison des cuisiniers est construite à l'arrière, une salle de spectacle de 300 places est édifiée, des citernes d'eau et des buanderies sont construites sur la terrasse supérieure.
En 1942, avec l'occupation par l'armée allemande, 300 personnes de l'état-major de la 4ème armée s'installent dans l'hôtel. Le mobilier est entassé au dernier étage. La cave est vidée de ses bouteilles de vin et un tunnel est creusé sous la colline pour servir d'abri. Après la capitulation de l'Italie, ce quartier général est déplacé à Sospel.
Après la libération de septembre 1944, les bombardements continus et l'hôtel est touché. En 1945, des chambres de l'hôtel sont mises à la disposition des rapatriés.

Il ferme définitivement en 1958 et est transformé en appartements. Le parc devient un jardin de 1500m2.
Le hall d'entrée, le grand salon, l'escalier en marbre et le salon de musique, sont inscrits au titre des Monuments Historiques en 1979. Les façades et toitures de l'hôtel, de la buanderie, du bâtiment des citernes ainsi que le jardin sont inscrits en 2011 et reçoit le label Patrimoine du XXème siècle.

L'Hôtel Winter-Palace
Il est construit en 1901 avec 220 chambres, sur les terrains de l'hôtel Riviera-Palace. Sa structure métallique est étudiée pour résister aux tremblements de terre selon des techniques inspirées de Gustave Bonickhausen dit Eiffel (1832/1923).
Le décor intérieur est modifié depuis sa construction. Seul le hall conserve des éléments d'époque. Deux clochetons en tuiles vernissées jaunes dominent les terrasses.
Sa clientèle diminue après la Seconde Guerre Mondiale, il est alors transformé en appartements.
Les façades et toitures sont inscrites au titre des Monuments Historiques en 1975 et il reçoit le label Patrimoine du XXème siècle en 2001.

Le Grand Hôtel d’Orient
Cette petite bâtisse construite en 1874, idéalement située au centre de la ville, est transformée au début du XXème siècle pour abriter une clientèle fortunée. Quelques années plus tard, en 1920, le bâtiment est restructuré, pour lui donner un aspect oriental. En 1952, il est transformé en immeuble d’habitation, occupé, aujourd'hui à 70% à l'année.

L’Impérial-PalaceMarie curie
Il est l’un des derniers palaces construits à Menton en 1913. Il est considéré comme l’un des plus moderne car équipé d’ascenseurs, de téléphones, de salle-de-bains avec baignoires à tous les étages, de cheminées ainsi que d’une immense chaudière dans ses sous-sols.
Véritable endroit de distraction de l'aristocratie, il accueille à l'époque, des concerts de musique classique.
Marie Salomea Skodowska-Curie (1867/1934,
portrait de droite) y installe un de ses premiers cabinets de radiologie osseuse. 
Au début de la Première Guerre Mondiale, l’hôtel change de fonction et devient un hôpital militaire. Il est reconverti ensuite en immeuble de logements.

Le Royal-Westminster
Il est construit en 1870 pour une clientèle internationale venant essentiellement en hiver bénéficier de la douceur du climat. Le jardin situé au bord de mer ?est un véritable écrin ou on retrouve tous les végétaux synonymes d’exotisme.Albert edouard de saxe cobourg gotha

L'Hôtel Prince de Galles 
Il est construit en 1865 pour la garde du prince de Galles Albert Édouard de Saxe-Cobourg-Gotha (1819/1861,
portrait de droite) afin d'assurer sa protection lors de ces séjours d'hiver à Menton.

et bien d’autres encore…

Les Casinos
La brillante réussite du Casino de Monte Carlo donne des espoirs à Menton. La cité tente de devenir ville de luxe et d’élégance.

Le Grand Casino inauguré en 1887 est un édifice de style mauresque renfermant un café-restaurant, un salon de lecture, une salle de jeux, une salle de concert et de spectacles au milieu de vastes jardins.
Sarah Bernhardt (1844/1923) y donne une représentation de FrouFrou en 1893. Ce casino que les Mentonnais connaissent sous le nom de Casino Villarey n’existe plus, détruit et remplacé par un projet immobilier.

A la sortie Est de la ville, côté frontière italienne, s’élève le Casino des Rochers Rouges, édifice monumental faisant face à la mer. Le chantier n'est jamais entièrement terminé. Ce casino-restaurant, lieu de rencontre d’une clientèle essentiellement frontalière est totalement détruit en 1940.

Un nouvel édifice s’impose au cœur même des nouveaux quartiers modernes. Le Casino municipal, puis Casino Kursaaldevient le phare de la nouvelle vie mondaine de Menton. Il est construit en 1909, en bordure des nouveaux jardins Biovès sur les plans de l’architecte danois Hans-Georg Tersling (1857/1920, portrait de droite). Hans georg terslingMonumental et imposant, ses dimensions en font, à l’époque, le plus grand casino de la Côte d’Azur. On y accède par un grand escalier en façade qui ouvre sur un hall splendide ; il est entouré d’une galerie où la colonie étrangère se donne rendez-vous à l’heure du thé en attendant le début du concert quotidien. En matinée, des spectacles de ballet sont proposés dans le théâtre spécialement conçu à cet effet. Le grand succès, c’est la salle de patinage où une clientèle plus jeune et plus sportive s’y rencontre pour y patiner au son d’un orchestre. Pendant ce temps, d’autres fréquentent le salon de lecture avant d’aller déjeuner ou dîner au restaurant du 1er étage. Dans la salle de music-hall, on applaudit des artistes de passage. Dès le début de la Première Guerre Mondiale, les casinos et les jeux sont interdits. Le service de santé des armées le réquisitionne et le transforme en hôpital militaire. A l’extérieur, les parterres de fleurs et de plantes exotiques sont remplacés par un champ de blé.
Pendant l’Occupation, le gouvernement italien transforme les salles du rez-de-chaussée en entrepôts de marchandises. Le Casino Kursaal agonise, les salons se dégradent et finissent par fermer.

En 1934, l'actuel Casino est construit à l’embouchure du Careï sur l’emplacement de l’ancien kiosque à musique. Il comprend un dancing, une salle de cinéma à toit ouvrant et une piscine alimentée en eau de mer. Très inspiré par l’Art Déco, le bâtiment s’ouvre face aux jardins Biovès. Côté mer, une pergola en arcade est terminée par une rotonde, autrefois kiosque à musique.
La Seconde Guerre Mondiale assombrit les jours du Casino. Après de nombreuses années de fermeture, il est racheté par le Groupe Barrière qui en assure la gestion. La piscine n'existe plus.
L’ancien Casino Kursaal devient le Palais de l’Europe, c’est aujourd’hui un lieu culturel et de spectacles accueillant également l’Office de Tourisme.

Les Villas et Hôtels particuliers

L’Hôtel Adhémar de Lantagnac est construit au milieu du XVIIIème siècle par Jean Balthazar de Daniel (1699/1784), intendant de la garnison de Monaco, époux de Marie Christine Félicité Pretti de Sainte-Marie (1719/1749). Sa fille, Anne Marie Rose Madeleine de Daniel (1745/1802) épouse en 1766 le comte Pierre Antoine Alexandre d’Adhémar de Lantagnac (1730/1785) et lui apporte cet hôtel situé rue Saint-Michel près de la place aux Herbes.
L’aménagement du décor présente des styles différents : le style rocaille Louis XV des peintures, des encadrements des trumeaux et des glaces aux motifs d’arabesque et de feuillages. Le style Louis XVI, plus dépouillé, dans des peintures. des peintures à fresque d’une chambre de l’époque Directoire.
Il accueille aujourd’hui le Service du Patrimoine. Au rez-de-chaussée, anciennement appartements de réception, une petite boutique s’ouvre sur la cour et de nombreuses expositions prennent place dans le salon de musique décoré de fresques aux armes familiales. L’escalier à deux volets présente une exposition permanente pour mieux comprendre l’histoire de la ville.
Cet ancien hôtel particulier est classé aux Monuments Historiques en 1977.

L'Hôtel Pretti dit aussi hôtel Pretti de Saint-Ambroise ou hôtel Galleani de Saint-Ambroise
Cet hôtel particulier, situé rue Longue face à la rampe Saint-Michel est construit en 1533 par la Famille Pretti.

Le prince de Monaco, Antoine Ier Grimaldi anoblit Antoine Pretti et lui donne le fief de Saint-Ambroise, dans le quartier de Carnolès.
L'hôtel actuel est réaménagé au milieu du XVIIème siècle en style baroque génois et comprend trois étages.
Autrefois, trônait dans le vestibule, une lance turque ramenée par Barthélemy Pretti (1520/1594) de la Bataille de Lépante en 1571. 
En 1815, Horace Pretti de Saint-Ambroise (1751/1839) est gouverneur de Menton

Le tremblement de terre de 1887 entraîne la disparition du décor baroque qui est remplacé par un décor à la pompéienne.
Cet hôtel particulier fait l’objet d’une inscription au titre des Monuments Historiques en 1989.

Le Château Marly ou Villa Partouneaux
Jean Baptiste Auguste de Partouneaux dit Bati (1803/1885), fils du général d’Empire Louis Marc de Partouneaux (1770/1835) et de son épouse Louise Marise Françoise Giangian de Bréa, épouse en 1832 à Menton Sylvie Marie Louise de Monléon (1814/1888), fille du maire de la ville Jérôme André de Monléon (1772/1852) répétant ainsi le mariage de son père qui, en 1798, avait épousé lui aussi la fille du maire de la ville.
Le couple s’installe dans le quartier des Vignasses comme exploitant agricole et produit citrons, vigne et olives. En 1840, il fait ériger au sommet d’une petite colline dominant la mer une bâtisse de style néo-gothique avec des échauguettes et un toit terrasse encadré de créneaux, connue sous le nom de Villa Partouneaux.
Alexandra feodorovna de russieOlga de prusseEn 1857, l’intendant général de Nice est chargé de trouver un domaine susceptible d’accueillir Frédérique Louise Charlotte Wilhermine de Hohenzollern ou Alexandra Féodorovna (1798/1860,
portrait de gauche) impératrice de Russie en villégiature sur la Côte d’Azur et sa suite. Le château de Marly est choisi. L’impératrice et sa fille, la grande duchesse Olga (1822/1892, portrait de droite), l’époux de celle-ci le roi Charles Ier de Wurtenberg (1823/1891) et Frédéric Guillaume IV de Prusse (1795/1861) se rendent par la route à Menton où ils participent à un banquet puis à une fête. Une tente est dressée pour l’occasion devant la façade du château.
Au début du XXème siècle, le château est occupé par l’autrichien Philipp Wilhelm Von Schoeller (1845/1916).

Après la Première Guerre Mondiale, un américain de Long Island, Charles Goddard, y organise de grandes réceptions et des concerts privés des plus grands artistes de l’Opéra de Monaco.
La demeure est aujourd’hui une habitation privée.

Le château Voronoff 
Situé à Grimaldi, village dépendant des comtes de Vintimille, rattaché au comté de Nice avant l'annexion, au-dessus de la frontière de Menton. La Famille Grimaldi y conserve des biens, héritage du prince Florestan Ier, dont la Grotte du Prince, mise au jour en 1846 lors des fouilles des Balzi Rossi. 
En 1925, Serge Voronoff dit le Faust au bistouri (1866/1951), chirurgien français d’origine russe et de confession judaïque, achète ce château bâti à la fin du XIXème siècle pour un médecin britannique, James Henry Bennet, et s'y lance dans une opération controversée : transplanter des extraits de testicules de singe sur des hommes devenus impuissants. Il transforme la bâtisse en petit hôpital et y élève 80 primates dans le jardin.
En 1939, il est obligé de se réfugier aux Etats-Unis pour échapper aux déportations nazis. A son retour, il retrouve le château dévasté par les bombardements.
Acheté par une Société Immobilière, le château, rénové et dépouillé du mobilier d'origine, est utilisé en résidence pour personnes âgées. 

et bien d’autres…

Les édifices religieux
... et la présence de l'Art Baroque à Menton.

La basilique Saint-Michel-Archange
Elle surplombe la ville. Souhaitée par le prince Honoré II de Monaco (1597/1662), sa construction est confiée à l’architecte Lorenzo Lavagna, et la première pierre est posée en 1619 en présence du prince et de Mgr Niccolò Gaetano Spinola (1659/1735), évêque de Vintimille. Les travaux débutent réellement en 1639, l'église est ouverte au culte en 1653, et en 1675, l’évêque de Vintimille, Mgr Mauro Promontorio (1622/1685), consacre la nouvelle église en présence du prince Lodovico Grimaldi, Louis Ier de Monaco (1642/1701).
En 1701, un clocher est érigé de 53m de haut, appelé localement le campanin, véritable tour de guet dominant la ville.
La façade actuelle est achevée en 1819 dans un style baroque du XVIIème siècle. De part et d'autre de cette façade s'élèvent les deux clochers, à l’Ouest le Campanin et à l'Est, la tour de l’horloge et sa base carrée qui remonte au XVème siècle.
En 1999, l'église Saint-Michel est élevée à la dignité de basilique mineure par le pape Jean-Paul II, et consacrée en 2000.
Depuis 1949, chaque année au mois d’août, son parvis accueille le Festival de Musique classique.

Elle fait partie des sites touristiques les plus visités des Alpes-Maritimes avec plus de 100 000 visites chaque année..
La basilique et son parvis composé de 250 000 galets sont classés au titre des Monuments Historiques en 1947.

La chapelle de l'Immaculée-Conception ou chapelle des Pénitents Blancs
Point de départ du vieux Menton, elle est construite 15 ans après la basilique, également de style baroque, sur un terrain donné conjointement par la Famille de Monléon et par le prince Louis Ier de Monaco.
À partir de 1793, la Révolution Française fait fermer le bâtiment, elle est rendue au culte en 1808.
Fortement dégradée, elle est progressivement restaurée. L'autel est reconstruit avec des éléments anciens, une nouvelle cloche est installée en 1809, des orgues en 1830…
Le tremblement de terre de 1887 occasionne des dégâts très importants : la voûte s’effondre, d'importantes lézardes apparaissent dans les murs. Des travaux de réfection sont menés et un nouvel orgue est installé en 1892.
En 1976, les façades sont à nouveau restaurées, ainsi que le clocher.
En 1986, la toiture est entièrement reprise, et le dallage intérieur poncé, en vue du tricentenaire de 1987.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1947.

La chapelle de la Miséricorde ou chapelle des Pénitents Noirs
A l’origine couvent de Capucins dont la construction est décidée au début du XVIIème siècle par le prince Honoré II de Monaco.
La sévérité et la sobriété de sa façade répondent aux exigences de Saint-François d’Assise qui ne permet pas la richesse même dans les églises de l’ordre.
Son clocher s’élève à 35m. A l'intérieur, l’autel est un ouvrage de marqueterie ingénieuse, mosaïque d’incrustations en noyer et en oranger de divers tons. Les portes du Tabernacle sont en Thuya, les encadrements en ivoire, les colonnes en palissandres, les statuettes en jujubier et les autres parties en ébène. Dominé par une belle statue en marbre blanc, grandeur nature, de Notre-Dame de Miséricorde, les mains inclinées vers ses enfants reposant sur une colonne torse, mi-cannelée en marbre gris.
La chapelle est concédée par un décret impérial en 1808, à la Confrérie des Pénitents Noirs existant à Menton bien avant la fondation de la chapelle, qui ne l'occupe effectivement qu’en 1818 quand sa chapelle et son hospice sur l’ancienne Place du Cap au port, sont rasés.

Le Monastère de l'Annonciade
Dernier vestige de l’antique cité de Podium Pinum, perché sur sa colline à 225m au-dessus de la mer, il est un symbole pour la ville de Menton. Le vieux château de Puypin sur la colline des pins est abandonné au milieu du XIVème siècle, seule reste vivante la chapelle attenante. Les gens aiment alors y prier la Vierge annoncée, l’Annunciata.
En 1660 une princesse Grimaldi, guérie de la lèpre après un pèlerinage à Notre-Dame de Puypin, fait construire en remerciement les 15 stations du Rosaire le long du chemin qui conduit à la chapelle. 
Au XVIIème siècle, la chapelle est agrandie. Des bâtiments conventuels sont construits pour accueillir la Congrégation de Puypin, fondée en 1694 par des prêtres de la région.
En 1930, les 15 oratoires, tombés en ruine, sont reconstruits en cul-de-four recouverts de tuiles provençales, grâce à une souscription publique.
Après la Révolution Française, le domaine devenu Bien National est acquis en 1808 par Jérôme André de Monléon (1772/1852), maire de Menton et président du Conseil Général des Alpes-Maritimes.
Le monastère abrite des moines capucins de 1866 à 1999.
De 2000 à 2012, la Congrégation des Sœurs de l'Annonciade l'occupe et accueille les fidèles, notamment lors des fêtes mariales de mars à septembre.
Depuis 2012, la chapelle reste ouverte.

D’autres édifices religieux comme : l’église du Sacré-Cœur construite de style roman en 1910 ; la chapelle de la Madone de Carnolès reconstruite aux XIVème et XVème siècles ; La chapelle Saint-Christophe construite de style néo-gothique en 1874 ; la chapelle Saint-Roch du XVème siècle ou a eu lieu en 1731, pendant une épidémie de variole, la première procession dite du vœu de Saint-Roch ; la chapelle Sainte-Jeanne d’Arc ; la chapelle Notre-Dame de Fatima ; la chapelle du Musée des Beaux-Arts du Palais Carnolès ; la chapelle Maison de la Vierge.
A Garavan :  la chapelle Saint-Vincent ; la chapelle Sainte-Anne du XVIIème siècle ; la chapelle Saint-Jacques de style baroque construite en 1687 ; la chapelle Saint-Laurent construite en 1882.
A Monti : L’église Saint-Honoré de style néo-gothique construite en 1822 ; la chapelle Saint-Roman de style classique, reconstruite au XVIIème siècle.
Et puis : L’église Russe orthodoxe dans un style de la Russie du XVIIème siècle, construite en 1892 par l’architecte danois Hans-Georg Tersling ; la chapelle Sainte-Alexandrine de style byzantin, du XIXème siècle, au cimetière marin ; l’église anglicane Saint-John’s construite en 1868 ; le Temple écossais construit vers 1880 ; le Temple de l’église réformée inauguré en 1868 ; le Temple Protestant Baptiste ; la Synagogue ; la Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah

Les plages

Hawaï, petite et souvent exposée à la houle ; Rondelli, plage de sable de Garavan ; Les Sablettes, au pied de la vieille ville, toute petite plage de sable avant 1969, agrandie artificiellement et protégée des houles et des vents d'Est par 3 digues. Marché ou Bastion, proche des anciennes halles et du nouveau musée Jean-Cocteau ; Casino, juste derrière le casino de Menton ; Borrigo, qui, avec les deux précédentes, font vers 1995 l'objet de profonds travaux structurels, construction d'une digue sous-marine de plus de 1Km, limitant leur érosion par les courants et coups de mer et permettant leur élargissement.

Les jardins et les parcs 

Les Serres de la Madone
Le militaire britannique Lawrence Waterbury Johnston (1871/1958, portrait de droite), né à Paris, passionné par la nature et la culture des plantes, découvre la riche flore de l’Afrique du Sud, pendant la Seconde Guerre des Boers de 1899Lawrence waterbury johnston
 à laquelle il participe comme marin de la flotte britannique. Après la Première Guerre Mondiale de 1914-1918 au cours de laquelle il est blessé, il reprend ses voyages de prospection botanique mais se rend compte assez vite des limites à l’introduction des plantes des pays chauds en Angleterre. Il cherche donc une terre d’accueil au climat plus clément et choisit un site proche des palaces où sa mère descend chaque hiver, Menton.Son domaine d'environ 6ha est cultivé dans la partie basse et boisé dans la partie haute. Une petite maison de style mentonnais, une ferme, sépare la zone agricole de la zone forestière. Il garde l'aménagement initial, conserve les oliviers, les figuiers, les pêchers et la vigne, mais il ajoute des tonnelles et construit des escaliers pour ouvrir des perspectives et multiplier les passages entre le haut et le bas de la propriété. Il construit 12 citernes, représentant une réserve d’eau de près de 1.000 m3 et consolide les restanques. L'ensemble est animé par des statues de personnages de l'antiquité et d'animaux fabuleux.
Lawrence Johnston vit dans une parfaite aisance et reçoit beaucoup. De nombreuses têtes couronnées fréquentent l’immense salle à manger où une longue table italienne entourée de fauteuils os de mouton, est dressée de bougeoirs d’argent, de vaisselle en vieux Moustier, de couverts d’argenterie anglaise et d’un service de Sèvres 1er Empire. Les deux femmes de chambre font passer les plats sous les ordres d'un majordome en queue-de-pie.

En 1990, le domaine est classé aux Monuments Historiques et racheté par le Conservatoire du Littoral en 1999. 
Les serres sont situées dans le quartier de la Madone, sur la route de Gorbio, dans un secteur très accidenté et sur le versant d’une crête. Elles sont labellisées Jardin remarquable.

La Petite Afrique de la villa Maria Serena
Au pied des falaises qui longent la frontière italienne, la villa étage ses jardins. Elle est construite en 1886, par l'architecte Jean Louis Charles Garnier (1825/1898,
portrait de droite), Louis alexandre foucher de careilCharles garnierpour l'ambassadeur de France en Autriche, Louis Alexandre Foucher de Careil (1826/1891, portrait de gauche).qui y reçoit l'impératrice d'Autriche Elisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach dite Sissi (1837/1898).
Elle est acquise en 1922 par le sculpteur Suisse Henry König (1896/1983) qui agrandit la demeure et fait construire une aile à l'arrière pour que ses domestiques ne logent pas à l'entresol. En 1947, il propose la villa à son cuisinier et à son jardinier. Ce dernier, M. Moraldo, récupère la partie haute où se trouve aujourd'hui le restaurant Mirazur du chef italo-argentin Mauro Colagreco (1976/-). L'autre partie est donnée à la Ville et sert de cadre aux réceptions d’hôtes illustres tel le président de la République Française René Coty (1882/1962) qui y séjourne durant plusieurs étés, ainsi que de hautes personnalités des arts et des lettres. Elle est entourée d'un parc avec une vue dégagée sur la mer et la baie de Garavan. Protégé par les hautes falaises des Balzi Rossi, le jardin acclimate des plantes tropicales et subtropicales dont certaines avec des dimensions exceptionnelles. Les troncs de certains palmiers portent des traces de combats de la Seconde Guerre Mondiale qui ampute aussi la tour de la villa d'un étage.

Vicente blasco ibanez in 1919Le jardin Fontana Rosa
En 1921, Vicente Blasco Ibañez (1867/1928,
portrait de gauche) écrivain journaliste et homme politique espagnol, séduit par Menton, s'installe dans le quartier de Garavan.
Sa propriété de 1700 m2 est divisée en deux par des constructions, un aquarium, la maison du gardien et le garage. La conduisant à un bassin rectangulaire. Au-dessusest aménagée la rotonde, portique semi-circulaire avec des bancs décorés de carreaux de céramique illustrant les aventures de Don Quichotte. Dans la cour, les bustes en bronze des géants de la littérature universelle : Dickens, Flaubert, Hugo, Dostoïevski, Balzac, Zola, Pouchkine et Cervantes. Il crée en ce lieu une agora ou lui-même et ses invités se promènent, s’assoient pour prolonger la discussion.
Chaque détail rappelle sa Valence natale aussi bien dans les couleurs des fleurs, les plantes présentes ou les ornements qui décorent les bustes, sculptures et fontaines du jardin. Une touche de charme d'Al Andalus dans le paysage mentonnais.
Ce jardin est classé aux Monuments Historiques et est en cours de restauration.

Le jardin du Val Rahmeh
Sir percy radcliffEn 1905, Sir Percy Pollexfen de Blaquiere Radcliffe (1874/1934,
portrait de droite), général de l’armée britanique et ancien gouverneur de Malte, époux de Rahmeh Théodora Swinburn, après une carrière au service de l’Empire, rachète à la Famille Adhémar de Lantagnac, une propriété construite à la fin du XIXème siècle. Il agrandit la maison et achète quelques terrains agricoles sur lesquels il aménage un jardin de style paysager agrémenté d’espèces exotiques dont une superbe allée de palmiers. Les lieux sont vendus en 1934 et, au gré des propriétaires successifs, s’enrichissent d’essences nouvelles en provenance de tous les continents.
En 1957, une riche Anglaise capricieuse et excentrique, Miss May Campbell, en fait l'acquisition et complète le terrain par une nouvelle parcelle en partie basse. Botaniste de formation et passionnée de plantes, elle multiplie les essences et s'entoure d'une aimable confusion végétale pleine d'odeurs et de couleurs,  témoin des grandes heures mentonnaises.
En 1966, le Ministère de l’Éducation Nationale se porte acquéreur. La propriété est affectée au Muséum National d’Histoire Naturelle qui la transforme en jardin botanique exotique ouvert au public en 1967. Il est labellisé Jardin remarquable.

Le jardin du Palais de Carnolès
Il est situé avenue de la Madone et abrite la plus importante collection d’agrumes d’Europe.
Maîtres de Menton depuis 1346, la Famille Grimaldi y posséde plusieurs propriétés à titre personnel dans la plaine de Carnolès entre la met et la colline de la Madone, dont un terrain où le prince de Monaco Honoré II Grimaldi (1597/1662) aime venir se délasser. Il y fait planter des orangers selon une disposition en étoile et construire un modeste casin plus près du rendez-vous de chasse que de la maison de campagne.
Son arrière petit-fils, Antoine 1er Grimaldi (1661/1731) qui a vécu à la Cour du roi Louis XIV (1638/1715), sur un terrain acheté aux moines de Lérins en 1717, fait construire un trianon entouré de vergers lui rappelant les fastes de Versailles. En 1725, un plan d'ensemble est dressé avec le nouveau Palais et ses dépendances, il mentionne un jardin potager, un jardin d’ornementales dit jardin fleuriste et un grand jardin-parc avec bassins et jeux d’eau alimentés par deux réservoirs. La propriété est ceinturée de hautes murailles recouvertes d’espaliers de raisin, arborée d’orangers du Portugal produisant des oranges douces.
En 1961, le dernier propriétaire est exproprié par la Préfecture des Alpes-Maritimes afin de créer un parc public départemental.
Le Palais et le jardin, inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques en 1969, sont rachetés par la ville de Menton en 1994 pour le franc symbolique et des statues d’art contemporain sont exposées dans le jardin. 
Inscrit aux Monuments Historiques en 1969, il obtient le label Jardin remarquable en 2005 et sert d'écrin au Palais, aujourd’hui Musée des Beaux-Arts.

Le jardin Colombières (privé)
A la demande de la Famille Ladan-Bockairy, Ferdinand Bac (1859/1952), personnalité phare de la Belle Epoque,.reçoit pour mission d’aménager un espace de 11ha situé dans les hauts de Garavan.
Ce domaine a appartenu au philosophe Alfred Fouillée (1838/1912), philosophe spécialiste de Platon dont l'épouse, Augustine Tuillerie (1833/1923), écrit sous le pseudonyme G. Bruno.
De 1920 à 1928, Ferdinand Bac réalise une œuvre déconcertante voire délirante. Pour faire comprendre sa démarche, il écrit un guide publié en 1925 sous le titre Les Colombières. Ses jardins et ses décors.
Le domaine se compose de la villa Hadriana, hommage fervent à la Méditerranée, qui pourrait avoir comme enseigne Au rendez-vous des Argonautes, et d’un parc formant une seule et même unité abolissant toute séparation entre le jardin et la résidence, entre le minéral et le végétal. Le parti de Bac est la juxtaposition de jardins hiérarchisés, chacun d’eux étant consacré à un thème particulier, à un personnage mythologique ou à un objet à forte charge symbolique, la Fontaine des Colombes, la Fontaine Nausicaa, l’Obélisque, le Faune Dansant, l’Esclave au Collier, l’Enfant au Papillon…
Le jardin Colombières est une mise en scène grandiose de la Nature réalisée par un créateur de génie, homme inspiré et maître des techniques.

Le jardin du Clos Peyronnet (privé)
Derrick Humphrey (1908/1971) et Antony Henry Waterfield (1909/1983) héritent de leur père, la maison construite en 1897 et achetée en 1912 à Mme Troubridge.
Elle possède son potager et son verger d'oliviers, de figuiers et de citronniers. Les grands palmiers de l'entrée sont déjà plantés lors de l'acquisition.
Après la guerre, les deux frères reviennent à Menton pour constater que les combats et les pillages n’ont épargné ni la maison, ni le jardin. Plutôt que de restaurer, Humphrey, architecte autodidacte et talentueux, redessine et remodèle le jardin. Il repense le plan et redéfinit des perspectives. A partir d’un petit bassin existant, creusé en haut du jardin, il imagine un escalier d’eau, c’est-à-dire une succession de bassins de dimension identique, dénivelés les uns par rapport aux autres et séparés par les restanques. Plus bas, il fait creuser deux pièces d’eau rectangulaires, beaucoup plus grandes et également dénivelées entre elles. Entre les deux ensembles de bassins, il aménage une tonnelle posée sur des piliers de pierres servant à la fois de passage et de lieu de repos. Du haut de la propriété, le regard rebondit sur chaque miroir d’eau.
D’une superficie d'un demi hectare, la propriété de forme carrée se présente comme un espace clos, fermé côté Sud par la villa et entourée de hauts murs de pierres sur les trois autres côtés. La villa aux couleurs passées, noyée dans la végétation, se singularise par une longue galerie à colonnade dont une moitié est ornée par une très ancienne glycine. L’autre moitié, convertie en terrasse, est un lieu de vie. Sur la façade au-dessus de la galerie, un balcon ressemblant à une loge de théâtre, est accroché.
Son propriétaire, William Waterfield, devenu Mentonnais en 1976, est le dernier représentant des grands jardiniers anglais de Menton. Son objectif est de conserver le jardin en l’état afin de sauvegarder l’œuvre de Humphrey. De ses voyages en Afrique du Sud, il rapporte la passion des bulbes et sa propre collection compte aujourd’hui plus de 300 taxons.
Le Clos du Peyronnet hésite entre la luxuriance folle et l’austérité savamment calculée. Son alimentation estivale en eau est encore aujourd’hui dépendante d’un collecteur construit sous le Premier Empire.

La Citronneraie (privé)
L’origine du jardin remonte aux environs du XVIème siècle. A cette époque commence l’aménagement de restanques en terre, puis de murets en pierres traversés d’allées et d’escaliers. 200 oliviers en bordure des restanques sont plantés ur une superficie d’environ 25000 m².
Vers 1820, une petite maison rurale est construite dans la tradition mentonnaise. Elle est ombragée d’une terrasse couverte de belles pergolas de glycine et de jasmin.
Après la Seconde Guerre Mondiale, morcelée par plusieurs successions, la propriété se trouve en partie abandonnée.
En 1957, la plantation d’une centaine de nouveaux citronniers commence dans sa partie amont. Aujourd'hui, 450 pieds de la variété Citron de Menton sont dénombrés.
Situé à flanc de la colline de l’Annonciade, berceau de Menton, elle est orientée face au soleil levant, une exposition très favorable à l’épanouissement des agrumes et à l’acclimatation des plantes tropicales et subtropicales.

Les jardins Biovès
Un premier jardin public est aménagé en 1862 au bord de l'embouchure du Careï, où prend fin la promenade du Midi qui vient d'être achevée.
Parterre rectangulaire d'environ 2500 m², il est constitué de deux allées diagonales et d'un bassin central. Deux parterres sont créés entre 1862 et 1865 : l'un est aménagé sur un début de couverture du Careï, meublé d'un kiosque à musique reconstruit de façon plus monumentale en 1884, il est détruit en 1932 lors de l'édification du nouveau casino ; l'autre parterre se situe sur l'autre rive du Careï, en face de l'église anglicane. La promenade du Midi se poursuit alors jusqu'au Borrigo.Edouard francois
Emile Biovès, maire de Menton
(voir § Personnages), est à l'initiative de plusieurs grands travaux entrepris à Menton, dont la couverture du Careï. En 1900, le Carei est couvert jusqu'au carrefour de la rue Partouneaux. En 1899, des plans sont demandés à l'architecte-paysagiste de renom Édouard François André (1840/1911, portrait de gauche) pour la création de jardins sur cette partie couverte et pour la restauration et l'unification du square existant en bord de mer. A la mort d'Emile Biovès, le Conseil Municipal décide de donner son nom au jardin du Careï qui devient jardin Biovès.
La couverture du Careï est poursuivie jusqu'au chemin de fer dans les années qui suivent et en 1909 le nouveau casino est construit au bord des jardins.
Les jardins se présentent comme une suite de parterres réguliers rectangulaires ou carrés aux angles abattus, longés par des allées latérales délimitées par des alignements d'agrumes. Les pièces de gazon sont animées de massifs de fleurs et d'arbustes d'ornement subtropicaux et jalonnées de bassins, monuments, statues, sculptures contemporaines et tonnelles métalliques où grimpent des rosiers. La dernière pièce, à l'extrémité Nord-Ouest se présente comme un massif d'arbres parmi lesquels des palmiers et des magnolias.
Depuis 1936, le jardin accueille l'exposition des sculptures d'agrumes pendant la Fête du Citron.

Citons encore : le parc du Pian, oliveraie de plus de 3 ha aménagée en restanques ; le square des Etats-Unis en plein centre-ville ; le plateau Saint-Michel, véritable belvédère sur le pays mentonnais avec oliviers, pins, mimosas, bruyères ; la villa Africa, aujourd'hui disparue, fondée par l'astrophysicien René Jarry-Desloges (1868/1951)  site d’acclimatation important, notamment en fruitiers tropicaux.

 Personnages liés à la commune 

Louis partouneaux 1770 1835Louis de Partouneaux (1770/1835, portrait 1 de droite), général des armées de la République et de l'Empire, il est nommé comte d'Empire en 1816, Grand Croix de la Légion d'Honneur en 1823 et Commandeur de l'Ordre de Saint-Louis en 1824.
Il décède d'une attaque d'apoplexie à Menton où il est enterré et son nom est inscrit sous l'Arc de Triomphe de l'Etoile à Paris, côté Sud.

Charles Trenca (1801/1853), chef du gouvernement des Villes Libres de Menton et Roquebrune en 1848, est né à Menton.

William Webb Ellis (1806/1872), inventeur du rugby moderne, y a terminé sa vie et est enterré dans le vieux cimetière.

James Henry Bennett (1816/1891), médecin anglais souffrant de maladie pulmonaire. Ayant constaté que le climat de Menton améliore grandement sa santé, il publie des livres et des articles en faveur du climat local et s'implique dans les améliorations de la ville. Il est considéré comme l'inventeur de la station climatique de Menton.

Hans-Georg Tersling (1857/1920), architecte spécialisé dans les édifices de la villégiature, dessine et édifie de nombreux hôtels, casinos et villas entre Nice et Menton, dont l'Impérial, le Casino Kursaal (actuel Palais de l'Europe), ou encore le Palais Carnolès. Il est né au Danemark, décèdé à Menton et est enterré au vieux cimetière.

Pilar Cuevas y Bringas, épouse de José Ramiro de la Puente y Gonzalez-Nandin dit le marquis Alta Villa Casale Monferrato del Piamonte (1845/1909) et longtemps dame d'honneur de la reine d’Espagne Isabelle II (1830/1904) y a séjourné longuement.Menton alpes maritimes statue emile bioves

Emile Chrisostome Antoine Biovès (1849/1918), avocat, maire de Menton de 1881 à 1885 et de 1896 à 1905, conseiller général de 1912 à 1918, nait à Monaco dans la maison de son grand-père Louis Biovès, commandant de la Garde Nationale de Monaco. Son père Michel Biovès est négociant à Marseille d'où sa mère, Marie Blanc, est originaire.
Sous ses mandats la ville se transforme : ouverture des voies du Careï, de la rue de la République, des rues Guyau, Loredan Larchey, Henry Gréville par la transformation du quartier du Fossan, construction du collège communal de garçons, de l'Hôtel des Postes, d'un nouvel abattoir, du cercle philarmonique de l'Hôtel de Ville, du musée, couverture du Careï et création des jardins. Quelques jours après sa mort en août 1918, le Conseil Municipal décide de donner son nom aux jardins et d'y installer une statue. Celle-ci, une femme allongée (allégorie de la ville) surplombée du buste d'Emile Biovès en grès de Menton, est inaugurée qu'en 1925 (statue ci-contre). 

Joseph joffoJoseph Joffo (1931/2018, portrait de gauche) écrivain, scénariste et acteur, raconte son enfance juive durant l'Occupation allemande dans son roman Un sac de billes paru en 1973. Il a vécu caché à Menton avec ses frères durant cette période avant de se rendre à Nice rejoindre ses parents.?

Grégoire Nicolas Finez (1884/1975), artiste-peintre, est décédé à Menton. Il obtient en 1948 la Grande médaille d'or au Salon des Artistes Français.

Louis Caperan-Moreno (1948/-) est un historien mentonnais. Il publie une Histoire de la population mentonnaise en 1981, et une Histoire de Menton en 1986. Il écrit également en mentonnais  et il est auteur d'un manuel de cette langue.

et de nombreux autres…

 Evolution de la population 

Menton 06 demo

 Hameaux, lieux dits, faubourgs et écarts 

Le faubourg Saint-Jacques, Les Fermes de Suippes et de Piémont, la Voie Souveraine…

 Menton et moi ... 

Capture d ecran 100Après le décès de mon époux début 2018, isolée dans une grande maison du département de l’Oise, en pleine campagne, mes enfants au loin, je décide de me rapprocher de ma famille sur la Côte d’Azur.
Tombé sous le charme de Menton, en décembre 2019, je m’y installe dans un studio provisoire face au Winter-Palace en attendant que les travaux de mon futur appartement se termine un peu plus bas sur les jardins Biovès. 
La suite de l'histoire reste à écrire...

 Carte de Cassini 

Les frères Cassini (voir lien) ont établi une cartographie de la France entre 1756 et 1815, donnant une vision d’ensemble de la France dans ses frontières de l’époque, c'est la raison pour laquelle la levée de la carte n°169/Antibes en 1778 s’arrête à Saint-Laurent du Var, Menton n’y figure pas car il ne fait pas encore partie du département des Alpes-Maritimes.

Menton 06 cassini

 

 


 

Notes :
(1) Les guelfes et les gibelins sont deux factions médiévales qui s'opposent militairement, politiquement et culturellement dans l'Italie des XIIème et XIIIème siècles. À l'origine, elles soutiennent respectivement deux dynasties qui se disputent le trône du Saint-Empire.

(2) En 1257, le comte de Vintimille, le génois Guillaume de Vento, ayant cédé à Charles d’Anjou, l’héritage de ses pères, Gènes en prend ombrage et, pour prévenir toute querelle, mande à Aix trois députés qui, le 22 juillet 1262, en présence des archevêques d’Aix et de Tours, de l’évêque de Fréjus, du comte de Vendôme, etc… signent un Traité d’Alliance définissant clairement les droits des deux parties sur le comté de Vintimille, et qui assure les places de Vintimille, Roquebrune et Monaco au marquis de Gènes et Puypin au seigneur Guillaume Vento et ses successeurs. (Source : Menton, Roquebrune et Monaco, Histoire et description de ce pays par Abel Rendu, Ed. Comon/Paris, 1848).

(3) Trianon = pavillon, annexe d'une résidence royale ou princière, associé à des jardins.

 


 

Sources
Sites, livres et/ou photo : Wikipedia.

Un grand merci aux membres Facebook de Tu sais que tu as vécu à Menton quand… pour leur aide à identifier ce château Marly, que je vois de mes fenêtres du studio, et à retrouver son histoire.

Lire notamment Menton sous les Vento de M. Lapasset, no 54, juin 1990, Menton.

Date de dernière mise à jour : 22/01/2022