Seignelay

 

Seignelay 89 adm

 

Seignelay 89 geoLa ville est située à 14 Kms au Nord d'Auxerre, au Sud-Est du Haut du Tureau, le Sud est couvert par la forêt de Saint-Germain.
Elle est entourée par les communes de Hauterive et Chemilly-sur-Yonne, et située à 2 Kms d'Héry la plus grande ville des environs.

Seignelay 89 blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : Parti au premier d'or à la couleuvre ondoyante de sinople, au second d'azur à la tour d'argent maçonnée de sable.
Il s'agit d'armes parlantes : la couleuvre, coluber en latin, évoque le Colbert, seigneur de Seignelay. Elle est présente, de couleur bleue, dans le blason de la Famille.

 Toponymie 

Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées :
Sigliniacus en 864, Selleniacum vers 1125, Seleneium en 1190. Senelayum, Saillenaium, Seilleneyum et Siligniacum au XIVème siècle, Sellenayum en 1331, Seleigneium en 1333, Saillegniacum en 1361, Seigneleyum au XVème siècle, Synelayum en 1637.
Et sous les formes romanes :
Sallenai vers 1170, Seillenay en 1256, Seillegnay au XIVe siècle  sur un sceau de Simon de Seignelay, Saillenay au XVème siècle sur un sceau de Jean de Seignelay, Sallenay vers 1550, Sinelay en 1641, Signellay en 1650 sur les registres de l'Etat Civil.
Elle devient Seignelay lorsque Jean Baptiste Colbert de Seignelay l'accole à son nom.

 Hydrographie 

Le Serein coule en limite de commune avec Hauterive au Nord. Un seul de ses affluents coule sur la commune et y conflue : le ru de la Bûche qui sert également en partie de limite de commune avec Héry à l'Est.
Le ru des Ventes et le ru du Crot des Ormes, en rive droite du Serein, confluent en face de la commune sur la berge appartenant à Hauterive et alimentent l'eau de Seignelay.
Le ru du Cul de la Bonde prend source dans le Sud de la commune et rejoint l’Yonne à Chemilly-sur-Yonne.
Le bief en rive gauche, considéré comme un bras du Serein, a été ordonné par Colbert vers 1666, il visait à alimenter en eau ses foulons et ses deux moulins, le Petit-Moulin et le Grand-Moulin. Le Grand-Moulin est détruit en 1809 ainsi que ses écluses entraînant une perte de débit importante du Serein.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Les premières traces d'un habitat à Seignelay remontent à l'invasion de l'armée romaine (-54 avant J.-C.).
Un castrum romain sur la hauteur au Sud de la ville, sert aux Sarrasins qui s'y retranchent après leur défaite à Sens.
L’évêque Ebbon de Sens, saint Ebbon (+750), repousse de Sens les Sarrasins et les accule jusqu'à l'emplacement actuel de Seignelay où il remporte en 727 la victoire. Il fait ériger une et fonde le village.
Eudes de franceEn 864, Seignelay se résume à une métairie, une léproserie et sa chapelle.
Au IXème siècle, le roi des Francs, Eudes (852/898 portrait 1 de droite) recommande dans une lettre que le seigneur et certains de ses voisins rendent à l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre les biens qu'ils ont volés à cette dernière.
En 972, une église Saint Martial s'élève au village.
Au Xème siècle, la seigneurie est érigée en baronnie.
En 1040, le comte d’Auxerre, Renaud Ier de Nevers (1000/1040) époux d’Alix de France, est tué à Seignelay, dans un combat livré par son beau-frère, le duc de Bourgogne Robert Ier de France (1011/1076).
Vers 1203, une léproserie existe au Quatre-Chemins et aurait été fondée par Guillaume de Seignelay, évêque d’Auxerre, et son frère Manassès de Seignelay, évêque d’Orléans, neveux du seigneur de Seignelay, ainsi qu’une chapelle dédiée à Saint-Jean qui est vendue et démolie en 1793.
Charles v 1Philippe ii de bourgogne 1342 1404En 1372, Philippe de Savoisy (+1398), chambellan des rois Charles V (1338/1380 portrait 1 de gauche) et Charles VI (1368/1422) et du duc Philippe II de Bourgogne (1342/1404 portrait 2 de droite), achète la seigneurie.
Le 4 juillet 1429, Jeanne d'Arc (1412/1431) passe par Seignelay venant d'Orléans pour assister au sacre du roi Charles VII (1371/1435) qui aura lieu dans la cathédrale de Reims le 17 juillet.
En 1492, la ville est totalement affranchie.
En 1657, Jean Baptiste Colbert (1619/1683), conseiller de Mazarin puis ministre du roi Louis XIV (1638/1715 portrait 2 de gauche) achète la baronnie de Seignelay.
En 1660, le roi érige la baronnie de Seignelay en marquisat.
Louis xiv 1Le 31 mai 1683, le roi Louis XIV, après avoir dormi à Auxerre, fait l’honneur à M. de Seignelay de venir en compagnie prendre en son parc le divertissement de la chasse, après quoi, étant entré en son château, il trouva en la grande salle une magnifique collation qu'il prit et s'en retourna coucher à Auxerre (1).
En 1709, l’hiver est très rigoureux : les arbres sont gelés, les blés et les vignes meurent, pas de récolte d'orge et d'avoine cette année-là… la disette arrive. Dans la campagne, des hommes, des oiseaux, des bêtes fauves sont morts de froid.Croiseur le seignelay
En 1820, la commune acquiert le presbytère, par héritage de la sœur du curé d'Hauterive et du jésuite Noirot (1730/1790) né à Seignelay.
En 1826, la commune achète deux pompes à incendie. Un corps de 32 pompiers est organisé.
En 1869, en hommage au marquis Jean Baptiste Colbert, la marine française donne son nom Le Seignelay (gravure ci-contre), à un croiseur qui mène plusieurs campagnes dans les océans Indien et Pacifique jusqu'en 1892, date de son naufrage.

Seigneurs et gens de la noblesse

Au IXème siècle, les seigneurs de Seignelay sont indépendants des comtes d'Auxerre. Ces sont mes ancêtres (voir tableau Mes ancêtres en bas de page) portant le patronyme de de Seignelay.
Suivent :
Alwalon III de Seignelay (1090/1140) épouse en 1132 Agnès de Sens (1090/1143), veuve de Miles III de Noyers.  Le couple a au moins 3 fils, Deimbert, Bouchard et Étienne de Seignelay.
Deimbert Ier de Seignelay, fils du précédent, succède à son père. Il épouse Alpaïs de Villemaur qui lui donne un fils, Alwalon IV. Lui et ses frères continuent à mettre à mal l'abbaye de Saint-Germain, mais Arduin, évêque d'Auxerre et cardinal en 1153 excommunie le trio et décrète un interdit sur toutes leurs terres. Son frère Bouchard est toujours vivant en 1182 et est seigneur d'une partie de Gurgy et de Seignelay.
En 1188, Alwalon IV de Seignelay, fils du précédent, épouse Helvide de Courtenay en 1167 qui lui donne un fils, Férry de Cudot, puis en secondes noces en 1185, Adèle, qui lui donne 3 fils et une fille : Deimbert, Renaud, Pierre et Agnès. Il vit au moins jusqu'en 1191.
Deimbert II de Seignelay (+entre 1207 et 1210), fils du précédent succède à son père. En 1203, il échange des terres avec les religieux de Saint-Marien. Il épouse Marguerite de Ronuse (1162/1224) dont il a Etienne de Seignelay et Jean de Beaumont-sur-Serein. Sur la fin de sa vie, il lègue son clos de vigne du Mont-Saint-Sulpice à l'abbaye de Pontigny, en échange du droit d'être inhumé dans l'abbaye.
Étienne Ier de Seignelay (+1239), fils du précédent, épouse vers 1225 Agnès de Rethel, avec qui il a 4 enfants : Jean, Agnès, Geoffroy, et une deuxième fille.
Jean Ier de Seignelay, fils du précédent, épouse Marguerite de Rochefort qui lui donne Etienne, et Béatrix…
De pères en fils, la seigneurie se transmet jusque Gaucher de Seignelay qui épouse en 1343 Isabelle de Joinville.
Puis, en 1372, la terre est acquise par Philippe de Savoisy (+1398) qui avait accompagné le roi Jean II dit le Bon (1319/1364) et son jeune fils Philippe II de Bourgogne dit Le Hardi (1342/1404) dans leur captivité en Angleterre après la bataille de Poitiers. Favori et chambellan des rois Charles V puis Charles VI, il devient maître de cette seigneurie importante. Il est enterré dans la chapelle du château qu’il a fait construire où son épouse Marie de Druisy (+1396) l’a précédé. Plus tard, leur fils Charles de Savoisy (1368/1420 voir § suivant) et l’épouse de celui-ci, Yolande de Rodemach, s’y retrouvent.
En 1470, Philippe de Savoisy, fils du précédent, suit le roi Louis XI dit Le Prudent (1423/1483) et abandonne le duc Charles de Valois-Bourgogne dit le Téméraire (1433/1477). Charles viii de france 1470 1498Il détient Seignelay, Bassou, Ormoy, Mont-Saint-Sulpice, Bouilly et Chény. A la mort du duc de Bourgogne, le duché et le comté d’Auxerre sont unis au domaine royal.
Son fils Claude de Savoisy (1445/1517) reste seigneur de Seignelay et Chény. Il épouse Louise de La Baume-Montrevel qui lui donne une fille Madeleine de Savoisy. Celle-ci épouse François de La Rivière (1470/1536), enfant d’honneur du futur roi Charles VIII dit L’Affable (1470/1498 portrait de gauche), qui devient par ce mariage baron de Seignelay. Leur fils, Jean V de La Rivière (1569) est co-seigneur de Seignelay.
La baronnie est ensuite partagée avec Louis de Malain et Louis de Buz en 1598.
Charles ii frederic de montmorency luxembourg 1702 1764En 1657, Jean Baptiste Colbert (1619/1683 voir § suivant) qui n’est pas encore contrôleur général des finances mais gestionnaire de la fortune du cardinal de Mazarin, achète la baronnerie que le roi, Louis XIV érige en marquisat en 1660. Son fils, Jean Baptiste Antoine Colbert (1561/1690), secrétaire d’Etat à la Marine, porte le premier le titre de marquis de Seignelay.
Succède à ce dernier, son fils Marie Jean Baptiste Colbert de Seignelay (1683/1712)  puis Anne leon de montmorency fosseux 1731 1799la fille de ce dernier, Anne Sophie Colbert (1711/1747) qui porte Seignelay en dot en 1724 à Charles II Frédéric de Montmorency-Luxembourg (1702/1764 portrait de droite) maréchal de France.
Son fils et héritier, Anne François de Montmorency-Luxembourg (1735/1761) meurt avant lui et le titre passe à l’époux de la fille de ce dernier, Anne Léon II de Montmorency-Fosseux (1731/1799 portrait de gauche).
Ce dernier dénature complètement le château en faisant raser 6 des 12 tours remplacées par des corps de logis. Le vieux donjon carré est écrêté. Au grand parc du XVIIème siècle, succède une plus petite enceinte avec charmilles, bassins, volières et rocailles.
Et la Révolution éclate, le dernier des marquis part pour l'émigration, dépouillé de tous ses biens qui sont confisqués, mis en vente et dépecés.

Jean Baptiste Colbert, père et fils

En 1657, Jean Baptiste Colbert achète la baronnie et crée un bailliage à Seignelay.
En 1666, il déménage à Seignelay la manufacture royale de serges et draps qu’il a ouvert à Aumale sous le nom de Londres. Il ouvre aussi une manufacture de soie qui fonctionne Jean baptiste colbert 1619 1683durant 80 ans. Jean baptiste colbert de seignelay 1651 1690Il fait détruire le moulin, bâti par Philippe de Savoisy en 1458, pour construire ses foulons sur cet emplacement. Le Petit-Moulin est adossé aux foulons et le Grand-Moulin est construit un peu plus haut. Il fait creuser un bief de 1350m de long, depuis la ferme du Haras jusqu'au moulin, pour alimenter en eau ses nouvelles constructions, et des écluses sont construites dans le lit de la rivière à cet endroit.
Avec les services de l'architecte du roi, Louis Le Vau (1612/1670), il fait moderniser le château en le réduisant de 17 à 13 tours et construire au village :  des halles, un four public, un pressoir, un grenier à sel, une hôtellerie.
Son fils, Jean Baptiste Colbert de Seignelay (1651/1690 portrait de droite) lui succède et prend le titre de marquis accordé par le roi Louis XIV à son père en 1668, que celui-ci n’avait pas pris.
En 1690, grâce au fonds légué à sa mort, l'église est pavée et un hôpital fondé en 1702, il existe encore en 1830.

Charles de Savoisy
Isabeau de baviere 1371 1435Anecdote
Il nait en 1368, comme le futur roi Charles VI, et est élevé auprès de lui.
Le 22 août 1389, jour de l'entrée solennelle à Paris de la reine Isabeau de Bavière (1371/1435, gravure ci-contre), le jeune roi l’oblige à se déguiser avec lui pour se mêler anonymement à la foule qui assiste au somptueux défilé. Au  Grand Châtelet (2) ils sont tous deux frappés par les sergents qui maintiennent l'ordre à coups de fouet. Le soir, à l'Hôtel Saint-Pol (demeure royale), ils amusent les dames en leur montrant les traces des coups, ce qui fait bien rire.

Chevalier et corsaire
Preux chevalier et ne reculant devant rien, Charles de Savoisy se croit tout permis. En 1403, il fait rosser le procureur du roi, Jehan de Morgneval, coupable de s'être introduit chez lui pour y arrêter un de ses valets recherché par la Justice.
En 1404, à Paris où il possède un hôtel particulier, ses gens troublent une procession solennelle de l'Université de Paris, interrompant l'office commencé à Sainte-Catherine-du-Val et déchaînent une bagarre ou plus de 30 écoliers sont blessés. L'échauffourée soulève l'opinion, l'Université porte plainte et cesse ses cours. Des placards injurieux sont affichés aux portes des églises et un frère mineur vocifère sur les places publiques appelant sur la tête des coupables les pires châtiments. L'univPedro alonso nino 1455 1505ersité l'emporte, les valets sont bannis, le maître est condamné à des amendes et son hôtel parisien est rasé par les maçons du roi.
Désireux de se faire oublier, le courtisan se fait corsaire, et arme deux galères pour faire la guerre aux anglais. Il commence par poursuivre les navires sarrasins qui infestent la Méditerranée. Il acquiert ainsi de fabuleuses richesses et fait de nombreux prisonniers qu'il emploie à reconstruire son château de Seignelay. Puis, il rencontre le capitaine espagnol Pedro Alonso Ninô (1455/1505 portrait de gauche) et navigue avec lui.
En 1406, nommé au nombre de ceux qui formeront le Grand Conseil du roi, sa disgrâce prend fin, il rentre à Paris.
Mais qu’est donc devenu le butin considérable que Charles de Savoisy a récolté sur mer ?…

 Chroniques communales 

Le Trésor
En 1780, de nombreux ouvriers sont employés à des travaux permettant un aménagement plus moderne du château. A la direction de ces travaux Joseph Butay.
En février, le bruit se répand à Seignelay et dans les environs qu'un trésor est découvert dans un souterrain. Le procureur fiscal convoque le jeune Henri Noblet, 11 ans, auteur de la découverte, qui raconte qu'un dimanche où il joue avec d'autres enfants, il est monté sur les décombres et a aperçu un trou dans lequel il est rentré suivi par Joseph Butay qui lui a procuré une chandelle. Rampant sur le ventre, ils parviennent à un caveau où seul il peut tenir debout. Il est grand comme une chambre, bien voûté et carreléTresor de pierres de grès. Au bout du caveau, il y a une grille de fer qui renferme le trésor avec une serrure et sa clef. Au pied de la grille, il voit plusieurs pièces et en compte 48. Il ne peut dire si elles sont jaunes ou blanches mais elles sont larges et plus lourdes qu'un Louis, elles comportent d'un côté deux chiens et de l'autre un serpent. Joseph Butay demande à les voir et lui dit : ça vaut tout au plus 12 Sols, ce sont des jetons, c'est bon pour jouer aux cartes, je les garderai. Derrière la grille au pied de laquelle il a trouvé les pièces, trois petites tonnes de pierre dont deux d'entre elles sont pleines de pièces, un coffre en bois dont le couvercle est pourri et qui contient des cuillers, des plats et des pots à eau de même couleur que des cuillers d'étain. Joseph Butay tente vainement de tourner la clef, il la prend et la porte chez le serrurier pour la faire dérouiller. Nouvel essai, mais la clef casse. 2 jours plus tard, Henry Noblet et un autre enfant retournent au caveau, mais n'y retrouve pas la grille de fer, les tonnes sont renversées et le coffre brisé. Son père déclare qu’il a dû faire sortir les deux enfants du trou parce que certains qui-dam les ont menacés de les y faire murer, s'ils n'en sortaient sur le champ.
Tout le mois de février, des fouilles sont entreprises, la voûte est défoncée mais le caveau n’est pas trouvé. Le procureur fiscal conclut que le prétendu trésor n'existe pas, mais le public est convaincu de son existence et les fouilles sont poursuivies jusque fin mars puis abandonnées.
L’enfant a-t-il menti ? Certains détails pourtant demeurent troublants.

La Manufacture royale de serge de Londres
Jean Baptiste Colbert fait construire à Seignelay, rue Gastellot près du château, un vaste bâtiment en U, destiné à accueillir la manufacture de serge et de draps de Londres qu’il a précédemment installé à Aumale. La manufacture royale est établie fin 1661 au frais de l'Etat et jouit du droit d'asile. Elle attire jusqu’à 700 ouvriers de toute la France. Le bâtiment ne pouvant plus suffire, un second est construit pour servir de magasin.
Les Fermiers Généraux sont contraints de verser 7 livres pour chaque pièce de draps ou d'étoffes qui se fabriquent dans la manufacture, soit une somme de 4000 livres environ par an.
Vers 1754, un foulon est construit sur un terrain et le cours d’eau concédés par le marquis de Seignelay.
Cette construction aujourd’hui a conservé son aspect primitif. Le buste de Louis XIV trône au-dessus de l’entrée principale.
Une autre manufacture, de soie et de tricot, est établie rue de l’église, mais celle-ci ne dure que 80 ans.

 Patrimoine 

Le château cité en 990, est probablement situé à l’emplacement de l’ancien camp romain. En 1817, sa démolition dévoile des tuiles romaines et des pieux antiques.
Charles de Savoisy (1368/1420) chevalier puis chambellan du roi Charles VI auprès de qui il a été élevé, fait reconstruire le château en 1410 sur l’assise de l’ancien édifice situé sur un tertre de 40m au-dessus du village et le fait fortifier de tours reliées par une galerie. Il constitue une des meilleures places fortes de l’Auxerrois.
Les bâtiments d'entrée datent de la fin du XVIIIème siècle.
Il est vendu en 1657 à Jean Baptiste Colbert. Le château négligé pendant les guerres doit être restauré et adapté aux exigences modernes avec larges fenêtres, hauts toits ronds, large avenue d’accès vers la campagne. La tâche est confiée en 1658 à l’entrepreneur Pourcin. Colbert s’occupe lui-même des jardins avec l’aide de François Le Vau. Le château devient une résidence princière et reçoit de nombreux hauts et puissants personnages, dont en 1683 le roi Louis XIV (1643/1715).
En 1780, les terres sont abaissées en pente douce vers la ville, un bassin avec des vignes et une allée de platane sont réalisés et une laiterie, une orangerie, un potager et une capitainerie sont créés.
A la Révolution Française, la destruction du château, demandée par la Commune en 1794, est refusée au titre du Patrimoine par le département. L’édifice, objet de brigandages, est en très mauvais état et il est vendu par adjudication en 1798 à deux propriétaires qui entame sa démolition.
Les pierres sont réutilisées pour la caserne de Joigny, le pavage des routes, le château de Villebaudon. Il ne subsiste qu’une tour restaurée au XIXème siècle, une galerie souterraine reliant les tours à l’enceinte extérieure, l’auditoire, le marché et des bâtiments de la Manufacture.

L’église Saint-Martial est une des églises les plus anciennes de France, déjà citée en 972. Elle est située sur le chemin de Compostelle.
Elle est reconstruite par Jean Baptiste Colbert au XVIème siècle en style gothique flamboyant à l'emplacement de l’église médiévale. Ses fondations et la structure d'architecture romane datent du Xème siècle.
Elle présente une façade aux statues mutilées et une haute tour-clocher de 40m de hauteur à contreforts de grès terminée en 1560. La tour est coiffée d'un petit clocheton. Au-dessus du portail Ouest, une petite rosace éclaire l'intérieur.
Les quatre cloches datent du XIXème siècle et sont baptisées Anne-Marie (fa dièse), Marie conçue sans péché (mi), Michel-Joseph (sol dièse) et Nicolas-Modeste (si).
Sa
nef unique, avec un seul bas-côté et des chapelles à pignon sur la droite, est voûtée de nervures, la voûte est supportée par des piliers palmés. Le chœur est à trois pans. L'intérieur est très lumineux grâce à ses grandes baies ogivales. La plupart des vitraux datent du milieu du XIXème siècle et sont issus de l'atelier des frères Vessières de Seignelay, comme la verrière de l'arbre de Jessé de 1883 dans la chapelle de la Vierge, mais certains datent encore de l'époque Renaissance. Le maître-autel, dont il ne subsiste que la partie basse, date du XVIIème siècle, comme la chaire et le banc d'œuvre de style Louis XIII. L’orgue date de 1987 et comporte 2 claviers manuels et un pédalier pour 17 jeux. Un petit bas-relief en marbre blanc du XVIIIème siècle, avec un cadre provenant du château de Régennes, est classé en 1905.
L'édifice est classé au titre des Monuments Historiques en 1921.

Les Halles en bois datent du XVIIème siècle, elles sont citées en 1682. C’est un bâtiment allongé, à plan rectangulaire, divisé en trois nefs et sept travées, de 27m et 8 piliers sur sa longueur sur 13m et 4 piliers dans la largeur. Les piliers reposent sur un soubassement en pierre. L’allée centrale est la plus large. La toiture à pans brisés dits à la Mansart, et la charpente en châtaignier reposent sur 32 colonnes.
En 1809, un décret de Napoléon Ier restitue à la duchesse de Montmorency les biens qui n’ont pas été aliénés par la Révolution.
Les halles et les bâtiments du bailliage sont cédés à la commune en 1854.

L’ancien hôpital, école et bureau de bienfaisance, à l’origine Maison de la Miséricorde où Hôtel-Dieu, existe au moins depuis 1500 et appartient alors au seigneur. Le régime de la maison reste le même jusqu’en 1690, date à laquelle le marquis Jean Baptiste Colbert la dote par testament. Le nouvel hôpital est fondé en 1702. Il devient Maison de charité en 1753. Le marquis Anne Léon II de Montmorency-Fosseux (1731/1799) fait reconstruire l'établissement en 1761 près de l'église paroissiale, à l'emplacement de l'ancien, et en 1768, les administrateurs lui paient un loyer.
A la Révolution, l’hôpital continue à exister comme service public, il appartient à la Nation et n’est pas vendu comme Bien National. Dès 1802, un pensionnat géré par la sœur Anastasie, lui est adjoint.
Vers 1809, un Bureau de Bienfaisance est créé pour administrer l’ensemble, il fait notamment effectuer divers travaux dans les bâtiments de l’école primaire, de la salle d’asile et du bûcher des pauvres. En 1817, un leg permet d’agrandir l’habitation des Sœurs de la Congrégation de Nevers qui tiennent école.
Actuellement, le Bureau de Bienfaisance abrite la Maison des Associations. Le bâtiment est surmonté d'un petit campanile et d'une croix, rappels de son ancienne destination.

Le Grenier à sel pour l'achat du sel en paiement de la gabelle, construit au  XVIIème siècle, fonctionne jusqu'en 1790.

Le lavoir de forme octogonale supporte une toiture charpentée reposant sur 18 piliers, tout comme l’atelier du cordier, sont aujourd'hui à l'état d'abandon.

La ligne ferroviaire à voie unique de la Vallée du Serein reliant Laroche-Migennes à L'Isle-Angely est exploitée de 1887 à 1951. L’ancienne gare est transformée en habitation privée.

 Personnages liés à la commune 

Vaast Barthélemy Henry (1797/1884), curé-doyen de Quarré-les-Tombes, vicaire de Toucy, chanoine de Sens et historien né à Seignelay, auteur entre autres ouvrages des Mémoires historiques sur la ville de Seignelay parus en 1833.

Joseph Aventin Veissière (né en 1805), peintre-verrier dont l'atelier est situé à Seignelay vers 1843. Il reçoit en 1851 une médaille à l'Exposition des produits de l'industrie française à Paris pour son vitrail représentant Le Martyre de Saint Thomas de Cantorbéry, destiné à l'église de Vallery (sépulture des princes de la Maison de Condé). La verrière de l’arbre de Jessé de la chapelle de la Vierge de l’église est réalisée dans ses ateliers en 1883.

Alphonse darlot 1828 1895Alphonse Darlot (1828/1893 portrait de droite), opticien né à Seignelay, améliore le daguerréotype, ancêtre de la photographie, par la mise au point, avec le Viennois Josef Max Petzval, d'un objectif à quatre lentilles, seize fois plus lumineux que celui utilisé par Daguerre.
Il est Conseiller Général de la Seine de 1886 à 1893, président du Conseil Municipal de Paris en 1888 et 1889, membre de la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen fondée en 1888 par Georges Clémenceau.
En récompense des services rendus à l’industrie photographique et de son dévouement à la chose publique, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1892.

Andre paulve 1898 1982André Paulvé (1898/1982 portrait de gauche), producteur de films, né à Seignelay : Pièges en 1939 de Robert Siodmak, Lumière d'été en 1942 de Jean Grémillon, Les visiteurs du soir en 1942 de Marcel Carné, l'Éternel Retour en 1943 de Jean Delannoy, Les enfants du paradis en 1944 de Marcel Carné, Les Maudits en 1946 de René Clément, La Belle et la Bête en 1946, Orphée en 1949 de Jean Cocteau, Ruy Blas en 1947 de Pierre Billon, Manèges en 1950 de Marc Allégret, Casque d'Or en 1951 de Jacques Becker, les Vacances de Monsieur Hulot en 1952 de Jacques Tati...

Émile Louis (1934/2013) dit le boucher de l'Yonne, tueur en série, demeure à Seignelay en 1981 où il est conseiller municipal lorsqu’il est arrêté et condamné pour attentats à la pudeur. il avoue l'assassinat de 7 jeunes filles handicapées dans les années 1970, il est condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour viol et torture sur son épouse et sa belle-fille, pour atteintes sexuelles sur mineures en 1983 et en 1989 et en 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'affaire des disparues de l'Yonne. Il meurt de vieillesse à l’UHSI (Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale) de Nancy en 2013.

 Faubourgs, quartiers, hameaux, lieux dits et écarts 

La Tuilerie de Vaucherey, Le Moulin de Seignelay

 Evolution de la population 

Seignelay 89 demo

 Nos lointains ancêtres de la noblesse de Seignelay ... 

Le premier ancêtre connu, Teudon Ier de Seignelay, est issu de la première Famille qui possède le château après le départ des Sarrazins. C’est le début d’une lignée qui va donner à la ville 15 seigneurs en 370 ans, dont les 7 premiers figurent dans mon arbre généalogique.

Seignelay 89 ancetres 1Seignelay 89 ancetres 2

 Carte Cassini 

Seignelay 89 cassini

 

 


Le grand chatelet 1800

 

Notes :
(1)
Extrait des anciens registres de catholicité des paroisses du département de l'Yonne.
(2) Le Grand Châtelet, forteresse édifiée par mon ancêtre le roi Louis VI dit Le Gros (1081/1137) sur la rive droite de la Seine, protège au Nord l’accès au Grand Pont (actuellement Pont au Change) reliant l’Ile de la Cité aux berges de la Seine ; au Sud, le Petit Châtelet, protège l'accès au Petit-Pont.
Le Grand Châtelet abrite le siège de la police, des cachots et la première morgue de la capitale.
Il est démoli au début du XIXème siècle et remplacée par l'actuelle place du Châtelet.

 


 

Sources
Sites et photo : Wikipedia, Joigny/tourisme et terroir, Office du Tourisme, Seignelay et son histoire.
Lire : Mémoires historiques sur la ville de Seignelay, par Vaast Bartélémy Henry, 1833.

Dictionnaire topographique de la France comprenant Les noms de lieux anciens et modernes, XIXème siècle.

Date de dernière mise à jour : 30/07/2019