Mouzon

 

1 mouzon 08 adm

 

1 mouzon 08 geoA l’origine, les fortifications enserrent la cité médiévale, partie ancienne de la ville actuelle, située à la croisée de la Meuse et de l’ancienne voie romaine qui va de Reims à Trèves.
La ville est à 17 Kms au Sud-Est de Sedan.
La commune de Villemontry est rattachée à Mouzon en 1965.
La nouvelle commune de Mouzon, née le 1er janvier 2016 à la suite de la fusion des communes de Mouzon et d’Amblimont, prend le statut de commune déléguée.
La commune a obtenu le label Petite cité de caractère en 2018.

 Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi :
1 mouzon 08 blason1 mouzon 08 blason amblimontMouzon (à gauche) : D'argent au château de trois tours de gueules, celle du milieu donjonnée et couverte, ouverte du champ et ajourée de sable, les deux autres tours sommées chacune d'un étendard d'azur semé de fleurs de lys d'or, ouvertes et ajourées aussi de sable.
Amblimont (à droite) : D'or au mont adextré d'un arbre, le tout de sinople sur une terrasse du même mouvant d'ondes d'argent, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'argent.

 Toponymie 

Mouzon = Mozo magus, d'origine celtique, signifie le marché de la Meuse.
Sur la Table de Peutinger (voir), elle est identifiée à Mosa sur la route de Reims à Cologne.

 Hydrographie 

La Meuse traverse la commune. La rivière Yoncq y conflue avec la Meuse.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Le site est occupé dès l'époque gallo-romaine par deux peuples gaulois les Trévires au Nord et les Rèmes au Sud.
Des fouilles archéologiques ont mis en évidence des vestiges d'un habitat du IIème siècle.
Vers la fin du Vème siècle, Mouzon et ses alen­­­­­­­­­­­­­­tours deviennent propriété de l’ar­che­­­­­­­­­­­­­­vê­­­­­­­­­­­­­­ché de Reims, domaine de Saint Rémi.
Dès le VIIème siècle, la cité compte deux églises rattachées au diocèse de Reims : Saint-Martin à l’intérieur de l'enceinte et Saint-Pierre-Sainte-Geneviève extra muros.
La date de fondation d'un premier monastère de religieuses reste incertaine mais semble antérieure au IXème siècle, puis une église Notre-Dame est fondée au sein de l’établissement.
Charles II dit le chauveAprès le Traité de Verdun en 843, la frontière entre le royaume de mon ancêtre Charles dit Le Chauve (823/877 portrait de droite)) et la Lotharingie passe entre Mouzon et Carignan (Yvois) marquant la séparation entre la France et l’Empire Germanique.
Dans les dernières années de l'épiscopat d'Hincmar (806/882), les reliques de saint Victor (1) sont découvertes à proximité. La période est troublée par des conflits et invasions, notamment en 882 par les raids des Vikings, remontant la Meuse, et des Magyars en 889, qui ruinent la cité et l’implantation monastique, dévastant les bâtiments et provoquant le départ des moniales.
Un monastère est à nouveau fondé en 971 par l'archevêque Adalbéron de Reims (925/989).
Philippe auguste 1Les premières fortifications datent de la fondation de l’abbaye cistercienne en 971 et accompagnent la reconstruction en 1212, date à laquelle Mouzon est la seconde ville du diocèse après Reims.
A Mouzon en 1187, l’union franco-allemande se resserre, le roi Philippe II dit Auguste (1165/1223 portrait de gauche) rencontre Frédéric 1er de Hohenstaufen dit Frédéric Barberousse (1122/1190), empereur romain germanique, roi des Romains, roi d'Italie, duc de Souabe et duc d'Alsace, comte palatin de Bourgogne. avec une pompeuse escorte de barons et d’évêques. Philippe s’engage à chasser de Reims l’archevêque de Trêves, Folmar de Carden, un des ennemis de Barberousse qui adjuge la succession du comté de Namur, devenue vacante, au beau-père du roi de France, le comte Baudouin V de Hainaut (1150/1195), et promet à Philippe son aide contre les Plantagenêts. 
En 1379, les guerres se succèdent et le roi Charles V dit le Sage (1338/1380) fait un échange avec Richard Picque de Besançon (+1389), archevêque de Reims, et prend possession de la ville afin de pouvoir mieux la fortifier et surveiller la frontière.
En 1397, Venceslas 1er dit l’Ivrogne (1361/1419), empereur germanique, est reçu par Louis Ier d'Orléans, (1372 /1407) duc d'Orléans et frère cadet du roi Charles VICharles quint (1368/1422).
?En 1521, Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500/1558 portrait de gauche) fait le siège de Mouzon.
Henri ivEn 1606, le roi, Henri IV de Bourbon (1553/1610 portrait de droite) et son épouse Marie de Médicis (1575/1642) se rendent au monastère et assistent à la messe dans l'abbatiale Notre-Dame.
Les troupes espa­­­­­­­­­­­­­­gnoles l’assiègent en 1639 et en 1650. Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611/1675), et l’armée française la reprenne en 1653. Elle est très abîmée par les combats et les sièges successifs.
En 1659, par le Traité des Pyrénées, le roi Louis XIV (1638/1715) repousse la frontière du Royaume de France d’une vingtaine de kilomètres vers l’Est. Les remparts et le château, devenus inutiles, sont démolis, leurs pierres sont réemployées. Aujourd’hui seule la porte de Bourgogne subsiste de cette époque.
A la Révolution Française, les moines quittent l’abbaye qui devient hôtel de ville puis hospice. Les bâtiments sont vendus ainsi que les terres, les bois et les vignes. Les moines capucins quittent leur couvent.
Au XIXème siècle, des brasseries s’implantent le long de la Meuse. Les feutres Sommer s’implantent et la Famille Ollivet participe à l’histoire industrielle de la ville en fondant le laminoir de Mouzon sur l’emplacement du Moulin Lavigne (voir § suivant).

La Bataille de Beaumont-Mouzon

En 1870, ce combat de la guerre franco-prussienne  oppose le 5ème  corps d'Armée Français du général Pierre Louis Charles Achille de Failly (1810/1892), à l'Armée de la Meuse du roi Albert de Saxe (1828/1902).  Les Français, surpris dans leur campement, sont repoussés jusqu'à Mouzon (voir page Beaumont-en-Argonne).
Après avoir tenu la ferme Givaudeau le plus longtemps possible, à la nuit tombée, le 88ème Régiment d'Infanterie du lieutenant-colonel Jean Baptiste Joseph André Demange recule pour passer le pont de Mouzon. Mais, avec 200 hommes et quelques égarés, il arrive trop tard et se trouve coupé du reste de l'armée. Plutôt que de se rendre, il repart à la ferme et prépare son attaque. Une heure avant le jour, il refoule la compagnie prussienne de garde et, en force, passe la barricade. 90 hommes réussissent à passer.
Grièvement blessé à la cuisse et amputé, le lieutenant-colonel Demange meurt pour la France à l'hôpital de Mouzon.
La déroute précipite le désastre final de l'armée française lors de la bataille de Sedan.
Lors de ces combats, les Français perdent 4 800 soldats et 42 canons, les Prussiens 3 500 soldats.

Seigneurs et gens de la noblesse

A Mouzon
Au Moyen-Age, le roi de France est seigneur du fief de Mouzon et les seigneurs de Sedan sont ses vassaux.

A Amblimont
La Famille Renart de Fuchsamberg, d'origine bourgeoise se faisant passer pour noble et originaire de Saxe, est seigneur d'Amblimont et donne plusieurs officiers de marine au royaume de France. Leur blason inspire celui, actuel, de la ville.
Aubry Renart (1557/1612) maître de forge est cité Bourgeois de Mouzon.
Nicolas Renart dit M. des Mahomets (+1650), fils du précédent, est tué en défendant Mouzon.
Thomas Claude Renart de Fuchsamberg (1642/1700), fils du précédent et de son épouse dame d’Amblimont, est gouverneur général des Antilles françaises, chef d’escadre, commandeur de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis et le 1er marquis d’Amblimont, anobli en 1674 par le roi Louis XIV (1638/1715) après sa glorieuse participation à la défense de la Martinique contre les Hollandais.
Il épouse Catherine Balarin de Parisot en 1688 qui donne naissance à :
Claude Thomas Renart de Fuchsamberg (1690/1772) 2ème marquis d'Amblimont, seigneur de Saint-Fort-sur-Gironde, chef d'escadre des armées navales du Roi et Commandeur de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il épouse en 1726 Marguerite Michel, dame de Saint-Fort-sur-Gironde, dont :
Claude François Renart de Fuchsamberg (1736/1797) 3ème marquis puis comte d'Amblimont, contre-amiral. Il épouse en 1754, Marie Anne de Chaumont de Quitry. Il émigre en Espagne en 1791 et entre au service de la marine espagnole. Il est emporté par un boulet de canon, à bord du vaisseau espagnol La Regla qu'il commande, au combat du cap Saint-Vincent.
De cette union sont nés deux enfants : Béatrix Étiennette Renart de Fuchsamberg d'Amblimont (1764/1842), dame d'honneur de la princesse de Lamballe et Louis Jean Casimir Renart de Fuchsamberg d'Amblimont (1762/1764), filleul du roi Louis XV (1710/1774) et de Jeanne Antoinette Poisson dite Madame de Pompadour (1721/1764) dernier maillon de cette Famille.

A Villemontry
Au XVIème siècle, la Famille de Vieuville, originaire de l’Artois, possède la seigneurie de Villemontry, ancien village rattaché à Mouzon en 1965 : Pierre de Vieuville (1520/1574), chevalier de l’Ordre du roi et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Charles IX en 1556 ; Robert de Vieuville (+1612) grand fauconnier de France.

En 1776, Jean Baptiste Aimé de Failly (1732/1766) grand bailly d’épée de Mouzon, est seigneur engagiste (3) de Villemontry.

 Chroniques communales 

La Sidérurgie à Mouzon
Après la Guerre de 1870, où il est engagé volontaire, Albert Ollivet (1854/1931 portrait de droite) apprend son métier à Paris dans le commerce des aciers. En 1885, il fonde le laminoir sur la Albert ollivet 1854 1931Meuse qui utilise une toute nouvelle technique de laminage à chaud et utilise l’énergie de la chute d’eau voisine. En 1901, il s’associe avec son fils Maurice et une entreprise de Nouzonville et fonde la Sté Galvanisation. Impactée par la Première Guerre Mondiale, père et fils doivent reconstruire.
En 1924, Galvanisation s’associe avec la Sté Ziegler.
Les activités s’interrompent en 1933 à la suite du décès du père et de la retraite du fils.
En 1929, le petit-fils Albert Paul Ollivet (1906/1972) reçoit le diplôme d’in­gé­­­­­­­­­­nieur civil de l’Ins­ti­­­­­­­­­­tut du Nord à Lille.
A partir de 1954, de nouveaux procédés sont mis en place.
Devenu propriété d’Arcelor, le site de la Famille Ollivet fait aujourd’hui partie du premier producteur mondial sidérurgique, le groupe Mittal.

Le feutre et la Famille Sommer
En 1783, sur le site de l’ancien moulin à blé, appelé moulin des écluses, une foule­­­­­­­­­­­­­­rie et une dégrais­­­­­­­­­­­­­­se­­­­­­­­­­­­­­rie sont installées.
En 1807, un manu­­­­­­­­­­­­­­fac­­­­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­­­­rier de Sedan, André Poupart de Neuflize (1752/1814) pose la première pierre d’un nouveau bâti­­­­­­­­­­­­­­ment destiné à rece­­­­­­­­­­­­­­voir des méca­­­­­­­­­­­­­­niques à carder et filer les laines fines, unique en France.
La crise écono­­­­­­­­­­­­­­mique de 1826 à 1832 a raison de la Filature des Ecluses qui passe entre diffé­­­­­­­­­­­­­­rentes mains.
Mouzon 08 affiche sommerEn 1880, Alfred Sommer (1847/1917) de Pierrepont, fonde la Manufacture et achète en 1887 les bâtiments de l’ancienne filature.
Entre 1880 et 1914, l’usine passe de la filature au feutre et produit 5 000 kilos de feutre par jour.
L’usine est détruite par les Allemands en 1918 quelques jours avant l’armistice. Roger Sommer (1877/1965) hérite de son père et la reconstruit en 1920 avec des maisons pour loger son personnel.
En 1930, Mouzon redevient une des plus importantes fabriques de feutre d’Europe.
En 1940, l’usine est détruite à 45% et redémarre en 1945 en SARL Roger Sommer et fils.
François (1904/1973) et Pierre Sommer (1909/2002) s’orientent en 1947 sur la production de feutre pour l’automobile puis de revêtement de sol. Une usine est créée à Sedan en 1961 puis s’ouvrent de nombreuses filiales en Europe.
En 1972, la Holding Sommer-Allibert voit le jour et s’implante dans la nouvelle zone industrielle de Mouzon en 1986.
En 1991, l’activité feutre est cédée à Le feutre SA.
En 1997 la Sté Tarkett-Sommer est créée.
En 2001, l’activité automobile est cédée à l’équipementier Faurecia.
En 2003, Sommer accolé à Tarkett disparait.
Le 3ème fils, Raymond Sommer dit le Sanglier des Ardennes (1906/1950) se lance dans la compé­­­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­­­tion auto­­­­­­­­­­­­­mo­­­­­­­­­­­­­bile en 1931 et gagne les 24 h du Mans en 1932 et 1933. Il court à Monza, parti­­­­­­­­­­­­­cipe à Paris-Nice et en 1936 remporte le Grand Prix de l’Au­to­­­­­­­­­­­­­mo­­­­­­­­­­­­­bile Club de France pour deve­­­­­­­­­­­­­nir cham­­­­­­­­­­­­­pion de France l’an­née suivante. En 1946, il est cham­­­­­­­­­­­­­pion de France et d’Eu­rope.
Il trouve la mort le 10 septembre 1950 au volant d’une Cooper sur le circuit de Cadours.

 Patrimoine 

Les fortifications sont datées de la fin du XIIème siècle, probablement contemporaine à la construction de l’abbatiale.  Des vestiges d’un mur d’enceinte antérieur des IXème et XIème siècles sont mis en exergue à l’occasion de travaux.

La Porte de Bourgogne est l'élément le plus ancien de ce qui subsiste aujourd'hui des fortifications. Sa tour carrée surplombant les remparts est du XIIIème siècle.
Côté ville, ses angles sont renforcés de quatre contreforts imposants. La porte est percée à sa base d'un passage vouté. En hauteur, elle est divisée en trois niveaux. Les salles de surveillance sont dotées de petites fenêtres côté cité médiévale et de cinq archères de l'autre côté disposées en quinconce. Côté campagne, une niche gothique abritant une vierge à l’enfant du XIXème siècle domine le passage voutée.
La grosse tour, destinée à l'artillerie, est édifiée vers 1510, seule la partie basse est conservée. Les salles intérieures sont voûtées d’ogives. L’ensemble est surmonté d’une terrasse permettant le déplacement des canons, et d’une guette. Son plan en fer à cheval et une rampe permet l’accès au rempart de la partie basse de la tour. De la tour Couaillote, également tour d'artillerie, ne subsistent que les assises inférieures. La tour Saint-Jérôme, pendant de la tour de la Couaillote, est un ouvrage moins important que la grosse tour, son parement extérieur a disparu et la tour est entièrement remblayée..
Entre 1638 et 1641, un bastion, puis une escarpe et une contre-escarpe sont mis en place côté extérieur à la cité médiévale. Du bastion collé à l'extérieur de la tour carrée subsiste essentiellement un flanc et ses salles d'artillerie.
La porte de Bourgogne et les vestiges des fortifications sont inscrit au titre des Monuments Historiques en 1926 et 2000.

L’abbatiale Notre-Dame est construite à la fin du XIIème siècle.
A l’origine, l’ar­­­­­che­­­­­­­­­­­­­­­­vêque de Reims est seigneur de Mouzon tant au spiri­­­­­­­­­­­­­­­­tuel qu’au tempo­­­­­­­­­­­­­­­­rel.
L’ archevêque Herivée de Reims (860/922) fait restaurer les murs et les bâtiments religieux entre 900 et 920. Il y installe un collège de chanoines et leur confie les reliques de saint Victor (1). En 971, l’archevêque Adalbéron de Reims (925/989) mécontent de cette communauté de chanoines vivant dans un certain désordre, réimplante un monastère avec l'aide de moines bénédictins venant de Thin-le-Moutier, qui se substituent également, dans l'église Notre-Dame, au chapitre de chanoines.
Les reliques de saint Arnoul (2) sont confiées à cette nouvelle communauté, s'ajoutant à celles de saint Victor. A la fin du XIIème siècle, devant l’af­­­­­fluence des pèle­­­­­­­­­­­­­­­­rins, la déci­­­­­­­­­­­­­­­­sion d’agran­­­­­­­­­­­­­­­­dir l’église primi­­­­­­­­­­­­­­­­tive est prise. Pour ce faire, le chœur est démoli et reconstruit selon les modèles parisiens, dans le style gothique primitif.
En 1212, un violent incen­­­­­­­­­­­­­­­­die ravage la ville et l’église épargnant pour l'essentiel la partie nouvelle mais rendant nécessaire la reconstruction des parties anciennes. Les travaux s'échelonnent jusqu'au milieu du XIIIème siècle.
Au milieu du XVème siècle, la tour Nord-Ouest est achevée, une chapelle de style gothique flam­­­­­­­­­­­­­­­­boyant en pierre blanche est construite ainsi qu’une grande verrière, égale­­­­­­­­­­­­­­­­ment flam­­­­­­­­­­­­­­­­boyante, et un porche. Au début du XVIème siècle, la tour Sud-Ouest est bâtie. De 1512 à 1531, l’abbé Jean Gilmer, fait réaliser de grands travaux comme la construc­­­­­­­­­­­­­­­­tion de la flèche à la croi­­­­­­­­­­­­­­­­sée du tran­­­­­­­­­­­­­­­­sept et les pinacles sculp­­­­­­­­­­­­­­­­tés des arcs-boutants du flanc Sud.
En 1725, l’orgue est mis en place dans le transept Nord et trois ans plus tard le maître-autel est consacré.
En 1789, la Révolution Française met les biens de l'abbaye à la disposition de la Nation, les fermes et les moulins sont vendus comme Biens Nationaux. Toutefois, l’abbatiale est sauvée par la municipalité en devenant église paroissiale à la place de l’ancienne église qui est démolie.
En 1793, durant la Terreur, le culte est interrompu, l'édifice est transformé en temple de la Raison, certaines sculptures souffrent de vandalisme.
En 1807, la foudre tombe sur l’église.
Au milieu du XIXème siècle, Pros­­­­­­­­­­­­­­­per Méri­­­­­­­­­­­­­­­mée (1803/1870), inspecteur général des monuments historiques, s’adresse à Emile Boes­­­­­­­­­­­­­­­will­­­­­­­­­­­­­­­wald (1815/1896) architecte et disciple d’Eugène Viol­­­­­­­­­­­­­­­let-le-Duc (1814/1879) pour effectuer une restau­­­­­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­­­­­tion. Les travaux sont très impor­­­­­­­­­­­­­­­tants et se succèdent de 1855 à 1890.
En 1940, des obus tombent sur l’église faisant voler en éclats les verrières et vitraux.
Elle est classée au titre des Monuments Historiques en 1840.

Le reclusoir de l’abbatiale Notre-Dame est situé dans une chapelle à gauche du chœur de l'abbatiale et du maître-autel. Il s'agit d'une cellule légèrement voûtée de 2m sur 1m sur 2m de haut, avec une porte destinée à être maçonnée et une petite ouverture de 60cm de haut et de quelques centimètres de large permettant d'apercevoir le maître-autel. Cette cellule est destinée à l'usage d'un reclus volontaire, désirant vivre en solitaire un tête-à-tête avec Dieu, tout en étant au cœur de la cité.
L'existence d'au moins deux recluses est attestée sur ce site, dont Mathilde, dame de Villemontry, en 1197.

Le monastère bénédictin est fondé en 971 et doté par l’archevêque de Reims. Le domaine de l’abbaye de Mouzon croit grâce à d’autres donations et bénéficie notamment de la volonté des empereurs du Saint-Empire Germanique de resserrer les liens avec cette abbaye située à la limite entre leur empire et le royaume de France, et entre le diocèse de Reims et celui de Liège.
Vers 1545, la région dévasté par les Guerres de Religion, voit le monastère passé sous le régime de la commende. Cette évolution favorise un certain relâchement spirituel de la communauté car l'abbé commendataire n'est plus un religieux mais un laïc, vassal du roi de France qui a le droit de jouir des revenus du monastère et de diriger ses affaires temporelles. L'arrivée sur le trône d'Henri IV permet à la région de retrouver un certain calme.
L’édifice souffre encore de la Guerre de Trente Ans et le cloître doit être reconstruit vers 1660.
Au XVIIIème siècle, le monastère devient un des centres jansénistes du Nord-Est du royaume.
En 1789, le monastère ne compte plus que 12 moines et 1 convers. La promulgation de la constitution civile du clergé de 1790 les obligent à se positionner et l'ensemble de la communauté choisit la sécularisation. L'abbaye se vide. Les biens mobiliers sont vendus à la criée et les biens immobiliers font l'objet de vente aux enchères comme Biens Nationaux. Le cloître est sauvé par la municipalité qui y installe un hospice de malades et de vieillards.
Aujourd’hui, subsistent les deux corps de bâtiments de l'ancien cloître, en équerre, accolés à l'abbatiale, et un jardin. L'architecture est de style classique avec de grandes arcades, désormais isolées par des vitres, entourés de pierres appareillées. L'ancien cloître est une maison de retraite.
Un bassin avec jets d'eau a pris la place d'un corps de bâtiment disparu qui fermait le cloître. Le jardin est aménagé à la française. Une allée centrale gravillonnée mène de l'ancien cloître aux anciennes douves.
L'abbaye comportait une ferme dont subsiste le pigeonnier devenu l’Office de Tourisme, une écurie et une grange à foin devenus le Musée du feutre.
Mouzon 08 restaurant des echevinsLe cloître du monastère est classé au titre des Monuments Historiques en 1943.

Les maisons à colombages et encorbellements ou maisons espagnoles, construites au XVIème siècle. A cette époque, un grand nombre de maisons étaient de ce type comme le restaurant des Echevins (ci-contre) du XVIIème siècle ou la maison des Echevins (voir diaporama) qui se situait, avant sa destruction en 1918, sur la rive droite du canal. 

Le musée du Feutre est créé en 1987 afin de valo­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ser les savoir-faire parti­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­liers liés à la fabri­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­tion du feutre et à ses utili­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­tions?; il est implanté dans les bâti­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ments de l’an­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­cienne ferme béné­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­dic­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­tine. Depuis 2017, l’es­­­­­­pace du Musée accueille l’Of­­­­­­fice de tourisme des Portes du Luxem­­­­­­­bourg.

L'église Sainte-Geneviève du Faubourg est située dans le périmètre de la ville actuelle mais hors des murs de la cité médiévale, non protégée par les fortifications de l'époque, sur l'ancienne voie romaine.
À l'intérieur, la nef du XIIème siècle a la simplicité des églises rurales romanes ardennaises, avec de gros piliers ronds. Le chœur et le transept sont reconstruits au XVIème siècle comme l'atteste une clé de voute du bras Nord du transept datée de 1575. L'abside et le transept sont plus récents avec un fenestrage plus élaboré. Les vitraux de la nef sont conçus et mis en place par une artiste locale dans les années 2000.
Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques en 1987.

L'église Saint-Laurent de Villemontry est une modeste église rurale, un bâtiment rectangulaire dont le chœur est consolidé par quatre contreforts. La nef est sans bas-côtés, avec des murs montés en pierres non aplanies, disposées irrégulièrement et assemblées avec du torchis. Quatre meurtrières sont disposés en hauteur. Six fenêtres à arc en plein cintre éclairent l'intérieur. La nef semble avoir été prolongée de quelques mètres après sa construction initiale. À l'intérieur, les fonts baptismaux sont de style roman, avec aux deux angles deux têtes grossièrement sculptées. Le chœur est séparé de la nef par un arc en plein cintre, et comporte une voûte en croisée d'ogives. le chevet est plat.?1 mouzon 08 amblimont eglise saint georges

L'église Saint-Georges d'Amblimont est entièrement reconstruite en 1739. Seuls les fonts baptismaux du XIIème siècle (ci-contre) proviennent de l'ancien édifice. Le maître-autel et ses statues, les boiseries du choeur, les stalles, la chaire à prêcher, les bancs des fidèles, les armoires de sacristie datent de la reconstruction de l'église ou sont juste postérieurs. Une deuxième campagne d'ameublement a lieu au XIXème siècle comprenant les tableaux et les autels secondaires. L'église est restaurée à la fin du XIXème siècle, époque à laquelle sont peints les murs du choeur et mis en place les vitraux.

 Personnages liés à la commune 

Albert Ollivet est maire de Mouzon de 1892 à 1923 et conseiller général. Il est décoré de la Croix de Guerre 1914/1918 et chevalier de la Légion d’Honneur.

Maurice Ollivet, fils du précédent, est égale­­­­­­­­­­­­­ment maire de Mouzon de 1935 à 1944.

La Famille Sommer

 (voir § Chroniques communales)

 Evolution de la population 

Pour la commune d'Amblimont : 

1 mouzon 08 demo amblimont

Pour la commune de Villemontry :

Mouzon 08 demo villemontry

 Hameaux, lieux dits, faubourgs et écarts 

Les fermes d’Alma, de Baybel, de Saint-Rémy, de Vigneron.
Les hameaux de Bel Air, Givodeau, Les Horgues, Sénéval, Villemontry, Warronterme, Le Falté, Le Faubourg, La Folie, La Sartelle, La Hamelle, La Fourberie…

 Mes ancêtres de Mouzon ... 

Plusieurs actes de l’Etat Civil connus sont enregistrés dans la commune :

1 mouzon 08 ancetres

 Carte de Cassini 

1 mouzon 08 cassini

 


 

Notes :

(1) Victor serait né à Mouzon au sein d'une modeste famille chrétienne. Il aurait eu une sœur d'une beauté remarquable, qui s'attira l'attention et les désirs du gouverneur de cette ville. Mais elle ne consentait pas à céder à ces avances. Ce gouverneur attribua cette résistance aux conseils de son frère, et s'efforça de gagner les faveurs de celui-ci par ses prières et par des présents. Mais Victor se montra inflexible. Alors le gouverneur ordonna à ses gens de torturer et d'arracher les yeux à cette fille trop vertueuse et de faire subir également le martyr à son frère Victor. Sa sœur est traditionnellement appelée Suzanne la chaste.

(2) Arnoul, né en Lotharingie, serait selon la tradition un obscur pèlerin assassiné par des brigands, enterré, et oublié. Les miracles autour de son tombeau et de ses reliques ont convaincu l’Église de sa sainteté. 

(3) Personne acquérant une seigneurie par engagement dans l’Ancien Régime.

 


 

Sources
Sites et/ou photo … : Wikipedia,  Mairie, Monumentum.

Date de dernière mise à jour : 14/02/2020