Cliponville

 

Cliponville seine maritime adm

 

Cliponville seine maritime geoPetit village rural du Pays de Caux situé sur la plaine à la naissance de la Durdent, dont les communes d’Ancourteville-sur-Héricourt, Rocquefort, Saint-Pierre-Lavis, Bermonville, Envronville et Thiouville sont les plus proches.
La commune est proche du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine normande.

 Toponymie 

Villa = Domaine, et nom du seigneur scandinave Klippon.
Le nom de la localité est attesté sous les formes :  Cliponuilla au XIème siècle, Apud Clipunvillam en 1177 et 1189, Cliponvilla en 1198, 1240 et 1321, Clyponville en 1314, Clipouville en 1319 et 1321, Clipponville en 1537 et 1551, Cliponville en 1314, 1427, 1431, 1456, 1463, 1465, 1503, 1505, 1668, 1684, 1713 et 1714, 1715 et 1757.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Henri v d angleterre 1386 1422A l'époque gallo-romaine, Cliponville est traversée par la chaussée qui relie Lillebonne à Dieppe sur la route du pèlerinage du Précieux Sang (1). Deux hameaux portent encore le nom de chaussée, la Chaussée Saint-Pierre et la Chaussée d'Ancourteville.
Au XIIème siècle, Cliponville est donné aux archevêques de Rouen qui y ont droit de justice. En 1320, Guillaume Louvel, sire de Normanville, tente de revenir sur cette donation, en vain un bienfait reproché tient toujours lieu d’offense, et un procès l’oppose à  Guillaume de Durfort (1306/1330), archevêque de Rouen.
En 1425, le curé de Cliponville obtient du roi Henri V d'Angleterre (1386/1422, portrait de droite) la seigneurie du lieu au préjudice de l'Archevêque.
La Révolution Française détruit deux chapelles, Saint-Nicolas et Notre-Dame des Devises, fondées par les sires de Normanville.

Les seigneurs et gens de la noblesse

Au Moyen Âge, le fief seigneurial est nommé les Bordes. Il dépend de la baronnie de Cleuville, longtemps sous la dépendance du duché d’Estoutteville.
En 1503, le fief appartient à Louis Ier d'Orléans -Longueville (1480/1516) comte de Tancarville.
Isaac de Normanville (+1678) chevalier, est seigneur de Cliponville, Boscaule, Hardenville, Hautôt-Saint-Supplice… lieutenant civil et criminel au bailliage de Caux pour le siège de Cany, époux en 1664 de Madeleine de Boivin de Bonnetot.
Puis, Cliponville passe entre les mains d'une Famille de très ancienne noblesse, les des Champs de Bois-Hébert, qui descendent de Gilles des Champs, évêque de Coutances de 1408 à 1413.
En 1670, Antoine Adrien, Joseph des Champs de Bois-Hébert, chevalier, seigneur et haut justicier de Costecoste, des Landres, de Cliponville, d’Hardenville et de Montaubert, épouse Anne Boullays, fille de Charles Boullays, écuyer et conseiller du roi.
En 1713, Charles Adrien des Champs de Bois-Hébert, fils du précédent, épouse Marie Elisabeth Quiros de Cauqueréaumont.
En 1741, Antoine Adrien Joseph des Champs de Bois-Hébert, chevalier, fils du précédent, épouse Catherine Elisabeth Marie Gabrielle Auber.
François Adrien des Champs de Bois-Hébert (1748/1816), fils du précédent, est reçu page du roi en 1762 puis devient capitaine de Cavalerie au Royal Etranger. En 1772, il épouse Marie Anne Gabrielle Chauvin d’Offranville. Il décède au château de Cliponville.
Charles Raoul des Champs de Bois-Hébert (1776/1848), fils du précédent, épouse en 1800 Marie Françoise Thérèse Thorel de Bonneval.

 Patrimoine 

L’église Saint Martin
Le portail Ouest, la tour clocher, la nef, le chœur avec ses voutes et sa piscine à double cuvette date du XIIème siècle. Elle dépend directement de l'Archevêque de Rouen.
La pyramide octogonale en pierre est ajoutée au clocher à l’époque de la Fronde. Les arcs des fenêtres sont retaillés en 1691, et la nef refondue. La pointe de la flèche du clocher est armaturée de fleurs de lis entremêlées en plomb.

Le château
Il est construit au XVIIème siècle par la Famille des Champs de Bois Hébert, puis vendu à M. Lucas qui le détruit presque entièrement pour payer ses dettes.
Aujourd’hui il ne reste que l’aile du château et la partie droite reconstruite avec les matériaux restant de la démolition.

La chapelle Saint-Nicolas, antérieure au XIVème siècle, et la chapelle Notre-Dame des Devises
Elles sont toutes deux vendues en 1791 et complètement détruites à la Révolution Française.

Le Manoir le Haguet du hameau de Rucquemare
Il est construit au XVIIème siècle. L’aile droite ajoutée en 1834 et l’aile gauche en 1899. Aujourd’hui c’est une ferme avec son colombier.

Une chapelle au hameau de Rucquemare
Elle existe encore au XVIIIème siècle où elle est réunie à l'hôpital de Grainville.

Le calvaire du hameau des Devises.

 Personnage lié à la commune 

André Lefebvre (1872/1941), écrivain local connu sous le nom de Léo de Kerville, nait à Lillebonne et vit principalement à Fécamp avant de se retirer aux environs de Rouen où il décède. Il repose dans l’église Saint Martin de Cliponville.

 Evolution de la population 

Cliponville seine maritime demo

 Hameaux, lieux dits et écarts 

Grémonpré, Hardanville, La chaussée d’Ancourteville, La chaussée Saint Pierre, Le Bout Joyeux, La Mare Boursaye,  Le Haquet,  Le Hangar, Les Devises, Rucquemare.

 Nos ancêtres de Cliponville … 

Cliponville seine maritime ancetres 1Cliponville seine maritime ancetres 2

 Carte de Cassini 

Cliponville seine maritime cassini

 

 


 

Notes :

(1) Le pélerinage du précieux sang :  Depuis le XIIIème siècle, fidèles et religieux se rassemblent le lundi de Pâques de chaque année, autour de la relique du sang du Christ à Neuvy-Saint-Sépulchre dans l'Indre.
Quelques gouttes du sang du Christ, récoltées le jour de la passion sur le calvaire, rapportées de Jérusalem au temps des Croisades par le cardinal Eudes de Chateauroux. Ce trésor religieux est préservé durant la Révolution Française grâce à l'ingéniosité du prêtre qui le remplace par quelques gouttes de jus de poire au vin. Le reliquaire est détruit mais les reliques cachées réapparaissent après la Terreur. Depuis lors, Neuvy-Saint-Sépulchre obtient une place privilégiée parmi les principales étapes du chemin de Saint-Jacques, vers Compostelle, sur la route de Vézelay.

 


 

Sources
Sites et photo :
Wikipedia, Communauté de Communes Cœur de Caux.

Livres et documents : La famille des Champs de Bois Hébert  par Pierre Georges Roy, 1906.
Répertoire archéologique du département de la Seine Inférieure, par l’abbé Cochet, 1871.
Les églises de l’arrondissement d’Yvetot, Tome 1, par l’abbé Cochet, 1853.

Date de dernière mise à jour : 25/10/2021