Walincourt-Selvigny

 

Walincourt selvigny 59 adm

 

Walincourt selvigny 59 geoPetite commune du bassin de l'Escaut,  située entre Cambrai et Guise, à 65Kms de Lille.
Les villages limitrophes sont : Esnes, Haucourt-en-Cambrésis, Ligny-en-Cambrésis, Caullery, Clary, Dehéries, Malincourt, Crèvecoeur-sur-l'Escaut et Elincourt.
Les deux communes  de Walincourt et de Selvigny s'associent en 1972 et fusionnent en 2006.
Walincourt est réputé pour sa fabrique de bijouterie.
La commune est jumelée avec une ville allemande : Selm. 

 Toponymie 

Walincourt entre les XIème et XIVème siècles : Wallincorte ou Wallincurte, Waleincurtis, Waulaincourt ou Waulaincorth, Wuilaincourt, Walincourt, Wallencourt, ou Wallaincourt.
Wallonis Curtis
= le domaine ou la ferme de Wallo, nom d'un personnage ; ou du bas latin Walda = la métairie du bois ou de la vallée.
Selvigny entre les  XIIème et XVème siècles : Silviniaco, Silviniacum, Selvigny, Selvinio, Selvingny ou Sevegny.
Villa Silvini =
le domaine de Sylvain ; ou du latin Sivaiacum = l'habitation des bois.

Walincourt selvigny 59 blason selvignyWalincourt selvigny 59 blason walincourt Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi 
Walincourt
(à droite)D'argent au lion de gueules.
Selvigny (à gauche)D'azur à la fasce d'or, chargée de trois croix potencées de sable, et accompagnée de trois roses à six feuilles d'argent.

 Hydrographie 

Le ruisseau de Saugrenon longe l'Ouest de la commune, rejoint à Esnes la Warnelle, elle-même affluent de rive droite de l'Escaut.
Le ruisseau d'Iris longe une partie de l'Est de la commune et rejoint également la Warnelle.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Plusieurs sépultures post-mé­rovingiennes sont découvertes en 1992 au lieu-dit Le Petit Paris. Elles prouvent l'occupation très ancienne du do­maine de Selvigny.
Un château-fort, résidence des seigneurs, existe à Walincourt à partir du XIème siècle.
Au Moyen Age, une léproserie est construite par Agnès de Walincourt (née en 1265) ainsi qu’une commanderie de Tem­pliers.
Selvigny et Walincourt :
Jusqu'en 1789, les deux communes font partie du Royaume de France. En 1793, elles entrent dans le département du Nord, au district de Cambray et deviennent officiellement communes. Walincourt est chef lieu de canton. En 1801, elles font partie de l'arrondissement de Cambrai et du canton de Clary.
La paroisse de Selvigny est connue pendant la seconde moitié du XVIIIème siècle sous le nom de Sorval.

Les seigneurs et gens de la noblesse

Walincourt est siège d'une seigneurie déja sous les rois Mérovingiens, avec en 580 Landry de La Tour (560/613), maire du Palais de Neustrie, amant de la reine Frédégonde (545/597) et assassin de son époux le roi Chilpéric Ier (525/584).
Au VIIème siècle, la seigneurie entre dans la Maison de Crèvecoeur (-sur-Escaut), arrière-fief des évèques de Cambrai. Le donjon de Walincourt est un fief des comtes du Hainaut, étant depuis 1076 une des douze pairies du comté. Raoul de Crèvecoeur est gouverneur de Cambrai de 750 à 770, il est seigneur de Crévecoeur, Haucourt, Walincourt et Honnecourt. Les cadets de la Maison de Crèvecoeur adoptent le nom de Walincourt. 

En 780, Elissende de Walincourt, dame de Crèvecoeur, Walincourt ..., petite-fille du précédent, épouse Eudes d'Oisy, nommé gouverneur de Cambrai par le roi et futur empereur Charlemagne (742/814) qui meurt sans descendance. Faute d'héritiers directs, Ade d'Oisy hérite des titres et biens de la Maison d'Oisy pour son fils Hugues Ier d'Oisy (+1111) ; Adam Ier d'Oisy de Walincourt (1080/1137) participe au Tournoi d'Anchin en 1096 avec le comte Baudouin II de Hainaut (1056/1098) ;  son fils, 
Baudouin de Walincourt hérite de la seigneurie. Puis suivent : Adam II de Walincourt dit Le Diable (1125/1183)Baudouin II de Walincourt dit Le Varlet (1145/1204) est aux côtés de son père lors de la bataille contre le duc Henri III de Limbourg (1140/1221) et en 1182 contre le duc Henri Ier de Brabant (1165/1235) ; son frère Mathieu de Walincourt (1140/1205), chevalier croisé, participe à la 3ème croisade en 1190 et à la 4ème croisade en 1202, il est tué au siège d'Andrinople ; Adam III de Walincourt dit Buridan (1182/1218) dote le vil­lage d’un château, d’une église collégiale, en 1216 de l’hôpital Saint­-Nicolas qui accueille passants, pèlerins, pauvres et malades jusqu’en 1630 et en 1218 d'un chapitre de chanoines, il est l'auteur la même année d'une première Loi pour ses sujets dite Loi de Walincourt, époux de Mabille de Bayeul, le couple a deux  filles, Clémence et Joyce de Walincourt (1213/1267).Guillaume ier de hainaut Cette dernière épouse Nicolas de Daours (1199/1271) qui fonde en 1255 le prieuré des Guillemins.
Le comte Guillaume Ier de Hainaut dit Le Bon (1286/1337, portrait de droite) bat monnaie à Walincourt (les cokibus) et accorde ce doit à Jehan de Daours Walincourt (1235/1296), fils du précédent.
Le baron Fastré de Ligne (1280/1337), maréchal de Hainaut, est mentionné comme seigneur de Walincourt de 1300 jusqu'à sa mort.

Le seigneur, Jean IV de Walincourt dit Burlette (+1345) habite le château et y résiste pendant la Guerre de Cent Ans aux attaques du capitaine anglais, Thomas Montagu (1388/1428), duc de Salisbury, mais trouve la mort à la Bataille de Staveren.
Le chroniqueur bourguignon, Enguerrand de Monstrelet (1400/1453), est bailli de Walincourt de 1445 jusqu'à sa mort.
Le château, propriété du seigneur Jean de Werchin (1376/1415) tué à la Bataille d' Azincourt, est abandonné par la suite. Il est restauré sous forme de château d'habitation par la Famille Melun d'Epinoy. Au début du XVIIIème siècle, le théologien, François de Salignac de La Mothe-Fénelon (1651/1715) vient y converser avec la marquise de Risbourg, Marie Thérèse Villain de Gand (1692/1746), veuve de François Philippe de Melun d'Espinoy (1627/1690) ; sa fille, Louis Eugénie de Melun d'Espinoy, le fait passer par mariage en 1680 à Maximilien Emmanuel de La Woestine (+vers 1730), elle est la soeur de Guillaume Henri de Melun d'Espinoy (1670/1735), vice roi de Galice, capitaine général de Catalogne.
Baronnie à partir de 1664, rattachée au Hainaut et donc au Saint Empire Romain, autrichien et espagnol.
Maximilien de La Woestine (+1763) est baron de Walincourt ; François Maximilien de La Woestine (1734/1794) reprend le titre, il est guillotiné à Cambrai ; sa fille, Pauline de La Woestine (1767/1825) épouse le comte Charles Louis François Fagan (1760/1813), entre 1802 et 1824 elle fait réhabilité le château qui est vendu et démoli en 1828.

Adrien François de La Place de Sorval (1727/1781), échevin de Cambrai, est seigneur de Selvigny. Son fils, Jacques François Louis de La Place de Sorval (1766/1839) propriétaire du château, en est maire ; sa fille, Céline Bonne Françoise de La Place de Sorval (1830/1907) en épousant en 1853 Charles Vincent Marie Bouchelet de Vendegies (1822/1897), comte Dhust et du Saint-Empire romain, fait passer le château de Sorval à cette Famille. Le dernier comte de Sorval est Pierre Joseph Henri Marie Bouchelet de Vendegies (1886/1965).

 Chronique Communale 

De 1790 à 1800, la commune est chef-lieu du canton. La présence d'une importante communauté protestante permet l'approbation, dès 1804, d'un oratoire du culte réformé.

Actuellement le village abrite plusieurs industries : de broderie mécanique, de dentelles, de lingerie, de tissage, de confection et possède une fabrique de bijoux fondée au début du XXème siècle, occupant plusieurs dizaines d'ouvriers ainsi qu'une coopérative agricole.

Une légendeLegende 1

La tradition rapporte qu’un monastère de Templiers existe autrefois dans la commune.

Il advient qu’une nuit, tous les religieux sont égorgés par des mains invisibles et enterrés dans une même fosse. Grand est l’étonnement des paysans quand le lendemain, ils voient le couvent brûlé, ses murailles démolies et ceux qui l’habitaient couchés dans la terre. Depuis lors, on voit bien des fois, durant les nuits sombres, une lueur sinistre au-dessus de l’emplacement de l’ancien couvent. Des ombres, des spectres, des corps d’hommes et de femmes dansent dans la lumière avec des contorsions effroyables et des rires affreux.

Peut-être que cette légende n’est que l’altération d’un évènement historique car, en 1825, est découvert, à l’endroit où la tradition place la commanderie Templière, une large fosse remplie de squelettes humains, recouverts de gros grès.

 Patrimoine 

La réunion de Walincourt et de Selvigny entraine 2 salles des fêtes, 2 églises et  2 monuments aux morts. La mairie de Selvigny est démolie en 2007.

Le château de Sorval
Le seigneur de Sorval, probablement Adrien François de La Place de Sorval, fait ériger ce château au XVIIIème siècle. Il est détruit au cours de la Première Guerre Mondiale et reconstruit en 1929.
La Famille des comtes Bouchelet de Vendegies en sont propriétaires après la Famille de La Place de Sorval.
L'inventaire des archives de ce château est effectué pendant la Première Guerre Mondiale (1916,1917,1918)  alors que les troupes allemandes occupent la plus grande partie du château. Il est dynamité en octobre 1918 mais les archives sont sauvées et mises à l'abri (voir Sources). 
Le dernier comte de Sorval, Pierre Joseph Henri Marie Bouchelet de Vendegies (1886/1965). avec l'allocation pour dommages de guerre qu'il perçoit après la destruction de son château, fait bâtir une nouvelle construction, le château moderne de Sorval. A son décès et celui de sa femme, Gabrielle Marie Madeleine Bresson (1891/1974), le château est habité par son fils adoptif : Le comte Pierre René Daniel de Proyart de Baillescourt qui vend le domaine de Sorval en 1978 à la Famille Miersman.

Le château des Briseux

L'Abbaye des Guillemins
À l’origine, prieuré du Val Notre-Dame, il devient prieuré des Guillemins en raison des religieux de l’Ordre de Saint-Guillaume qui l'occupent, puis Abbaye des Guillemins.
Maximilien ier d autriche 1Elle est fondée en 1255 par Nicolas de Daours (1199/1271) à qui l'évèque de Cambrai, Nicolas de Fontaines (+1272), accorde en 1256 des lettres-patentes pour consacrer le prieuré sous l'invocation de Notre-Dame et de Saint-Guillaume.
En 1267 une bulle du pape Urbain IV, Jacques Pantaleon (1200/1264), confirme l'établissement. En 1270, Marguerite II (1202/1280), comtesse de Flandre et de Hainaut, confirme l'établissement. Puis, Maximilien Ier d'Autriche (1459/1519, portrait de gauche), empereur du Saint-Empire romain germanique, accorde aux Guillemins du Val Notre-Dame des diplômes confirmatifs en 1493 et 1494. Une trentaine de frères composent alors cette communauté.
En 1765, les religieux ne sont plus que 12 et le roi leur interdit de recevoir des novices.
En 1789, lors de la Révolution Française, l'Abbaye est attaquée par une bande mise en déroute par la résistance de Dom Benoît, Alexis Joseph Bailleux (1756/1827), mais les religieux, comprenant que leur situation va devenir difficile, se partagent le numéraire et se réfugient à Cambrai. Divers écrits montrent que le prieuré est alors laissé sous la garde de la commune.
En août 1791, le sieur Houillon, administrateur du Directoire du District de Cambrai, fait transporte les meubles du ci-devant chapitre de Walincourt et des Guilmites.
Le 28 ventôse de l'an II de la République Française, soit 18 mars 1794, une délégation municipale inventorie sur ordre, dans un caveau, 4 cercueils de plomb dont 1 petit sans couvercle, et les envoie au 2ème bureau de l'administration de Cambrai pour y être convertis en matière propre à chasser et combattre les vils esclaves des despotes coalisés et notamment les barbares autrichiens.
En 1897, la Famille Delambre, propriétaire de l'abbaye et de la ferme des Briseux qui la jouxte, font rénover les lieux. Le pignon de l'abbaye est reconstruit, des écuries sont bâties autour de la cour d'entrée, une halle aux bestiaux aménagée, la conciergerie à l'entrée du site est réparée, un trottoir est aménagé. La mare disparait sous les pavages et réfections diverses.
En 2008, une association en est propriétaire et l'ouvre au public au travers d’une ferme d’accompagnement et d'activités liées à la location de salles.
Sous les bâtiments existent encore des souterrains-refuges dits carrières de l'abbaye.

La Commanderie Templière de Selvigny
La maison, plusieurs fois rebâtie, existe toujours aujourd'hui route de Cambrai. Elle est rattachée par un souterrain à l'abbaye des Guillemins.
Un vieux curé de Selvigny consigne des notes historiques sur le village dans lesquelles il dit qu'un jour, sous le règne du roi Philippe IV dit Le Bel (1268/1314), les Templiers sont anéantis et précipités dans une fosse avec un grès sur le ventre, probablement massacrés à coups de pierres. Le site se nomme Le Petit Paradis et est considéré, avec son calvaire, comme étant l'origine du village.
Le blason de Selvigny comporte trois croix potencées, dite de Jérusalem, et trois roses à 6 pétales, comme sur le fronton de la Commanderie de Cambrai. 

Le cimetière militaire allemand de Selvigny
Il est créé en avril 1917 par les troupes allemandes pour recevoir les blessés morts dans les hôpitaux. Une grande partie des soldats enterrées est victime de la Bataille de chars de Cambrai en novembre 1917 et de la contre-attaque allemande en décembre. Les dernières funérailles par les troupes ont lieu en octobre 1918.
Dans ce cimetière reposent 3993 militaires allemands. Dans une tombe commune reposent les corps de 1380 soldats dont 1321 sont inconnus. 
Après l'armistice de 1918, l'État français gère la création des cimetières militaires allemands en regroupant les corps des soldats tombés sur une vaste étendue.
Dans les années 1960, une société privée allemande prend en charge la gestion de ces cimetières et les croix de bois, imposées par le Traité de Versailles, sont remplacées par des croix de pierre.

L'église Saint-Pierre de Walincourt
Le clocher, établi sur 12 fûts en bois, et la nef sont les deux parties les plus anciennes et datent du XVIème siècle. La cuve baptismale en pierre bleue porte la date de 1545. Les bas-côtés et le choeur sont ajoutés au XIXème siècle, le déambulatoire et les deux chapelles latérales en 1934.

L'église Saint-Martin de Selvigny
Situé au lieu dit Le Petit Paris, la première église à une seule nef date du milieu du XVème siècle. En 1781, le seigneur de Selvigny y est inhumé.
Elle est détruite en partie vers 1793 puis de nouveau quelques années plus tard.
Remplacée par l'église actuelle vers 1870 grâce aux dons des habitants. Elle est restaurée à la fin du XXème siècle. Deux de ses vitraux sont classés aux Monuments Historiques.

Le temple protestant de Walincourt
Dès 1594, le protestantisme est établi à Walincourt. Un certain nombre de protestants s'exilent après la révocation de l'Edit de Nantes. Pourtant, au début du XIXème siècle, l'importance de la communauté (25% de la population) permet l'installation d'un oratoire du culte réformé en 1804.
Le temple actuel est construit en 1821 et reconstruit après la Première Guerre Mondiale. Il est entouré d'un cimetière.

Les chapelles
Une, consacrée à la Vierge Marie, est érigée en 1863. A l'intérieur se trouve une statue de l'Immaculée Conception provenant d'une institution belge. Jadis les paroissiens s'y rendent en procession le 15 août.
L'autre, vouée à Notre-Dame des Sept Douleurs, est une chapelle privée appartenant à la Famille Viltard. Elle est rénovée en 1997.

Le kiosque à musique de Walincourt
Il est construit en 1913 sur la place de la mairie, en brique et ciment, à la demande des musiciens de l'Harmonie Municipale et gràce à une souscription publique 

Le moulin de Dehéries ou moulin Brunet (nom du dernier meunier)
Il est situé sur le territoire de la commune propriétaire du site, à la sortie du village, sur la route qui mène à Dehériesde, sur un point culminant à l'orée du Bois du Gard et visible de Malincourt à Villers-Outréaux.
Sa construction est datée entre 1453 et 1480. Il appartient avant la Révolution Française au seigneur de Walincourt qui l'exploite.
En 1794, il est mis en vente et devient possession de meuniers qui l'exploitent jusqu'en 1914.
En 1916, il est partiellement détruit par les Allemands, qui en avaient fait une tour d'observation et entre alors dans une longue période d'agonie.
En 1991, il est restauré.

Robert duquesne Personnages liés à la commune 

Jean Crinon (1927/1994) né à Walincourt-Selvigny, est un journaliste sportif sur la RTF puis sur FR3 Nord-Pas-de-Calais. 

Robert Duquesne (1931/2003, portrait de droite) né à Walincourt-Selvigny, est 5 fois champion de France de boxe des poids lourds.

 Evolution de la population 

Walincourt selvigny 59 demo

 Hameaux, lieux dits, faubourgs, quartiers et écarts 

Château de Sorval, Guillemin, Les Grands Sarts, Selvigny et Walincourt.

 Nos ancêtres de Walincourt-Selvigny 

Walincourt selvigny 59 ancetres

 Carte de Cassini 

Walincourt selvigny 59 cassini

 

 


 

Sources
Sites, blogs, livres, revues, photo ... :
Wikipedia, Gallica  :  Inventaire des archives du château de Sorval page 373 ; Collège François Villon de Walincourt pour la légende ; Les Templiers du Cambrésis.

 

Date de dernière mise à jour : 15/03/2021