Cornus

 

Cornus aveyron adm

 

Cornus aveyron geoCe village rural se situe au Sud-Ouest du Causse du Larzac, sur le plateau du Guilhaumard, et domine la Vallée de la Sorgues, à une altitude de 645m.
Les communes limitrophes sont : Saint-Beaulize, Sainte-Eulalie-de-Cernon, La Couvertoirade, Romiguières (Hérault), Les Rives (Hérault), Le Clapier, Fondamente.
Le plateau et corniches du Guilhaumard d'une superficie de 3744 ha, plateau calcaire et dolomitique avec falaises et escarpements rocheux présentant de nombreuses grottes et avens (Mas Raynal, Mas Estrech...), est classé Natura 2000 au titre de la Directive Habitat.

 Toponymie 

Son nom peut provenir d'un petit arbrisseau appelé cornouiller mâle (Cornus mas) que l'on trouve dans le Larzac méridional et oriental.

Cornus blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : Parti de gueules et d'argent à la tour donjonnée de trois pièces, brochant de l'un en l'autre, soutenue à dextre d'un léopard lionné d'or et à senestre d'un lion de gueules, le tout sommé d'un chef d'azur chargé de trois colombes d'argent, becquées et membrées de gueules.

 Hydrographie 

La commune est drainée par l'Orb qui y prend sa source et se jette dans la Mer Méditerranée, la Sorgues qui y prend sa source et se jette dans le Dourdou de Camarès à Vabres-l'Abbaye, le Bauras, le Merdans, la Lèbre, le ruisseau de Frayssinet et par divers petits cours d'eau.
Cornus est un des passages entre le Rouergue et le Languedoc.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Au XVIème siècle, le village, entouré d'enceintes murées et d'ouvrages de défenses, devient une des places fortes des calvinistes durant les guerres de religion et a des démélés constants avec ses voisins.
La Bastide de Fonds est pris en 1583 par des brigands.
En 1622, les protestants s’emparent du château de la Bastide de Fonds et le brûle.
Cornus abrite autrefois des activités industrielles florissantes liées aux richesses du sous-sol et aux deux rivières : des papeteries dont la dernière, le Moulin-Ferrand, ferme en 1905, des filatures qui tournent jusqu'en 1925, des tanneries au Moyen-Age et sous l'ancien régime, des moulins à farine.
L'économie de la commune avec ses 26 fermes est caractérisée par une agriculture traditionnelle extensive basée sur l'élevage pour la production laitière de brebis destinée à l'élaboration des fromages de Roquefort, Pérail, Tome et pour la production de veaux et agneaux destinés à l'engraissement.
Cornus joue un rôle important au temps de la Réforme car il embrasse la religion protestante. Le village possède une église et un temple.

Seigneurs et gens de la noblesse

Cornus
En 1298, Valpurge de Rodez (1275/1313), fille du comte Henri II de Rodez, épouse en 1283 le vicomte de Fezenzaguet Gaston d’Armagnac (+1326) à qui elle apporte en dot la vicomté de Creyssel et les baronnies de Roquefeuil, de Cornus et de Meyrueis.
Louis II de Montcalm (1583/1659) est seigneur de Cornus. Il est pourvu en 1613 d’un Office de conseiller en la Chambre de l’Edit de Castres et est employé en 1629 par le cardinal Armand Jean Duplessis de Richelieu (1585/1642) pour faire la paix avec les Protestants.
Jacques de Gaujal, seigneur d'Issis, épouse en 1654 Isabeau de Salvan, dame de Cornus, il devient seigneur de Cornus. Sa fille, Françoise de Gaujal, épouse en 1676 Michel Claude d'Izarn, capitaine du régiment de Polignac, seigneur de Villefort, et lui transmet les terres de Cornus.

Canals
Ce village, de la mouvance de Montpaon, dépend de sa baronnie mais les seigneurs de Montpaon relèvent en fiefs des évêques de Rodez. Les seigneurs de Montpaon sont en même temps seigneurs de Canals et du château de Sorgues.
Les barons : Raymond Ier de Saint-Maurice (né en 1095) époux d'Agnès ; Guillaume Ier de Saint-Maurice ; Raymond II de Saint-Maurice (1120/1164) époux d'Alamande ; Raymond III de Saint-Maurice (1140/1213) ; Guillaume II de Saint-Maurice (1240/1298) époux de Jeanne de Monpaon ; Raymond V de Saint-Maurice (né en 1270) époux de Torène de la Tour ; Jean Ier de Saint-Maurice (né en 1305), dont la soeur Elise de Saint-Maurice reçoit en dot le château de Sorgues et la moitié de ce que son père posséde à Canals en 1326 lors de son mariage avec Aimeric du Pont, coseigneur de Camarès. Leur fille, Torène du Pont est seigneur de Canals et de Sorgues en 1391 et en rend hommage à  l’évêque de Rodez, Henri de Séveri (+1396).
Puis la seigneurie de Canals passe à Guillaume de Villespasssans qui la donne en 1470 à noble Pons Guillerm.
En 1514, la seigneurie de Canals et le château de Sorgues, possession de noble dame Louise de Lestang, est revendu à noble Etienne Boyer, viguier de Capestang qui rend hommage et jure fidélité à l'évèque. (Source : Invent. Arch. dép. Série G-596, 597, 598, 617). Ses descendants :  Gabriel de Boyer, Pierre de Boyer, Pierre II de Boyer prennent le titre de barons de Sorgues et du Clapier.
Puis la baronnie passe dans la Maison de Maureillan.
En 1774, Joseph Bonnet de Maureillan la vend à M. de Sambucy, dont les descendants possèdent le château de Sorgues jusque vers 1900, date à laquelle il est vendu à M. Brugère, frère du général Brugère (1841/1918).

Sorgues
La première mention connue du castrum est de 1087. Les seigneurs Raymond et Guillaume de Cornus sont cités parmi les chevaliers présents lors de la prise de Jérusalem en 1099.
En 1190, Guillaume de Cabrières donne au prieur de Cornus l’autorisation de construire un four, après avoir consulté tous les chevaliers, dames et habitants du château dont les fossés communs sont alors évoqués.
En 1364, le château est délaissé et le comte de Rodez Jean Ier d'Armagnac (1306/1373) autorise les habitants à le réparer et à y trouver refuge. En 1475, il figure toujours parmi les châteaux forts des alentours de Millau.

Les Enfruts
Le village fait partie de la paroisse de Canals sous le rapport féodal, mais relève de la vicomté de Creyssels. Les vicomtes y possédent un château où un droit de péage fort onéreux est établi, comme à La Cavalerie et au Pont de Millau, au profit du roi et du vicomte de Creyssels. En 1339 une transaction entre le roi de France Philippe VI de Valois (1293/1350) et Géraud d’Armagnac (+1285), vicomte de Creyssels, réunit les péages et fixe la part de chacun.

La Bastide de Fonds
En 1213, Raymond de Saint-Maurice reconnaît à Pierre de la Treille, évêque de Rodez, le château de Montpaon et tout son territoire, excepté La Bastide des Fonts, qu’il tient de l’évêque de Lodève. Même reconnaissance et même exception en 1275 et 1298.
Bien que vassaux à l’origine des seigneurs de Montpaon, la Famille d’Icher possédent la seigneurie de La Bastide, de César d'Icher en 1127 jusqu’à la Révolution Française.
En 1767, Pierre François Marie d’Icher (+1855) s'établit à Nant et émigre en 1791. Il se fait remarquer sous l’Empire par ses convictions royalistes plus qu’intempestives (voir BNF/Gallica "Réfutation de la dénonciation au Roi de M. Méhée de la Touche par un baron sans baronie mais non sans épée" 1814).

Caussenuejouls
Ce domaine appartient aux Templiers, puis aux Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et à l'abbaye de Nonenque. Il et vendu par la Nation en 1791 à Guillaume Galtier.

 Patrimoine 

Le vieux château 
Il apparaît dans les textes dés le XIème siècle, propriété des seigneurs de Cornus. Il est fortifié au XVIème siècle, puis une église est bâtie sur son emplacement.

Le château de Sorgues
Il est situé à proximité de la rivière à 3Kms au Sud-Est de Cornus. A l'origine un manoir construit par le seigneur de Montpaon vers l'an 1000, qui devient un château au fur et à mesure de divers mariages et de son agrandissement au XIIIème siècle. Il est acheté et  transformé en chambres d'hôtes d'exception et à vendre en 2015.

La partie haute du bourg aux rues étroites conserve des vestiges de fortification.

L'église de Cornus date du XIXème siècle et renferme un retable en calcaire blanc, monumental et une vierge à l'enfant en bois du XVIIIème siècle.

L'église Saint-Jacques de La Bastide de Fonts
Chapelle castrale ouverte sur la place du village et entièrement remaniée. 

L'église Saint-Martin de Canals
Elle est construite en 1864 et occupe une position centrale dans le village.

Le temple protestant est édifié au XVIIIème siècle par Paul Coulon. La ville embrasse très tôt la religion protestante. Après la révocation de l'Edit de Nantes, beaucoup de fidèles abjurent. Un noyau résiste qui se garde d'intervenir au moment de la révolte des Camisards. La Révolution conforte les protestants qui sont déçus au XIXème siècle par l'appui des institutions à la religion catholique.

Les fontaines, le lavoir de la source de la Sorgues.

La tour d'Aiguillon située prés du Viala. Sa base toujours existante sert de signal trigonométrique sur le Larzac.

La maison de Canals, petit  manoir flanqué d'une tour carrée et de quelques mâchicoulis, est attesté en 1326.

Le musée des traditions.

Des vestiges préhistoriques et antiques : la grotte sépulcrale de Camp Rouch, mobilier du Chalcolithique, des dolmens et des vestiges gallo-romains.

Le plateau du Guilhaumard présente une grande richesse floristique, faunistique et paysagère où se rencontrent d’abondantes orchidées, une diversité de papillons, chauve-souris et rapaces.
 

 Personnalité liée à la commune Paul louis coulon

Paul Louis Coulon (1731/1820, portrait de droite), issu d'une famille protestante de Cornus, fils d'un négociant en grains et céréales, émigre à Genève, pour y faire l'apprentissage du commerce et acquiert rapidement la réputation d'un expert en toile. A 29 ans, il est remarqué par le grand négociant Jacques Louis de Pourtalès qui l'associe à sa société. En 1767, Paul Coulon achète la bourgeoisie de Neuchâtel et épouse Anne Viala qui est alliée à la Famille Pourtalès. Il fait construire le temple protestant de Cornus

 Evolution de la population 
 
Cornus aveyron demo 1
 

 Quartiers, faubourgs, hameaux, lieux dits et écarts 

Le Mas Raynal, Le Figayrol, Le Viala, Sorgues, et ...

Canals
Le petit manoir attesté en 1326, est flanqué d'une tour carrée et de quelques mâchicoulis.
Le village maintient encore aujourd'hui le traditionnel pèlerinage de Saint Clair dédié à la protection des récoltes chaque début de mois de juin. 

Caussenuejouls
Un ermite mérovingien s'installe sur ce domaine d'environ 600 ha. Le petit cimetière est le témoignage de ces temps anciens.

Les Enfruts
Au XIème siècle, le seigneur Frotard de Cornus donne à Odolric, abbé de Conque de 1031 à 1065, l’allen des Enfruts et les apendaries des Menudes, de Mal-Pajol et de Nègre-Boissière et une autre apendaire dans la villa des Enfruts, ainsi que les manses de l’église de Bouysse (Source : Cartulaire de Conques) situé dans la paroisse de Saint Martin de Canals. En vertu de cette donation, les moines de Conques prétendent avoir des droits sur l’église de Canals ce que conteste le Monastère de Joncels. Le différent est réglé dans un plaid tenu à Saint-Martin du Caylar (Hérault) en 1122, qui adjuge au Monastère de Joncels l’église de Canals (Source : Fisquet, France Pontific. Montpellier, II, p.244).
En 1135, cette donation est confirmée par Gregorio Papareschi, pape Innocent II (+1143), ainsi que celles de Saint-Julien-de-Molières, entre Saint-Maurice-de-Sorgues et Saint-Lô, de Saint-Christophe-de-Druille, aujourd’hui disparue, près de Sylvanès et de Notre-Dame-de-Taurlac, comme l’a fait précédemment Ildebrando de Soanales, pape Grégoire VII (+1085) et Raniero de Bieda, pape Pascal II (+1118).
Malgré la sentence de 1122 et la bulle du pape Innocent II, les moines de Conques continuent à réclamer l’église de Canals, puisqu’en 1245, une bulle de Sinibaldo de Fieschi, pape Innocent IV (+1254) confirme à l’abbaye de Conques l’église de Canals.
Par la suite l'abbaye de Conques renonce à ses prétentions car les pouillés du XVème siècle et de 1729, attribuent à Joncels la paroisse de Canals.
En 1261, Jourdain de Montpaon, abbé de Joncels, signe un contrat avec Vézian (+1274), évêque de Rodez, pour les dîmes militaires et épiscopales de Saint-Martin de Canals.

La Bastide de Fonts
Le village est situé en bordure du plateau du Guilhaumard, en haut d’une falaise de calcaire, dominant le début de la vallée de l’Orbe.
Son nom vient du fait que ce village, naturellement fortifié, était entouré en contrebas de sources (fonts), sources qui ont permis dans l'Histoire aux habitants de disposer de ressources en eau.

 Nos ancêtres de Cornus ... 

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 Carte de Cassini 

Cornus aveyron cassini 56 nant millau

 

 


 

Sources
Sites, blogs, photographies, livres et revues : Wikipedia, Cornus des origines à nos jours par Georges Nicouleau

 

Date de dernière mise à jour : 16/03/2024