VISAGES DE L'ISERE

Un lointain ancêtre de ce département ...

 

Au VIIIème siècle, dans ce département,
est décédé à Vienne, un lointain ancêtre de la noblesse

 


Carloman (705/754)
Maire du Palais d'Austrasie de 741 à 747

 

 

Famille : Aristocrate Franc de la famille carolingienne. Il est le fils aîné de Charles de Herstal dit Charles Martel (686/741) et de sa première épouse Rotrude de Trèves (690/724), et frère de Pépin de Herstal dit le Bref (715/768).

Mon arbre généalogique : n° sosa 966 036 689 968++  en 40ème génération.

Biographie :
Carloman est élevé à la Cour d’Austrasie au milieu des honneurs dont les princes sont entourés. Appelé à prendre en main les rênes du gouvernement, il est dès son adolescence envoyé dans les camps, et se distingue à côté des preux qui ont défait les Saxons et repoussé l’invasion d’Abd al-Rahmân ibn Abd Allah al-Ghâfiqi, gouverneur d’Al-Andalus. De nombreux faits d’armes attirent sur le jeune guerrier l’attention générale, et, à la mort de son père en 741, il est jugé digne de partager le pouvoir avec son frère Pépin III dit le Bref.
Il devient Maire du Palais d'Austrasie et reçoit l'Alémanie, la Thuringe et le Nord de l'Alsace. Pépin détient la Neustrie, la Bourgogne et la Provence.
À partir du Concile Germanique de 742, Carloman mène une ambitieuse politique de moralisation des mœurs des clercs, de respect des biens de l'Église et des sièges épiscopaux trop souvent aux mains des laïcs.
Les deux frères doivent lutter contre leur demi-frère, Griffon, qui réclame sa part de l'héritage et qui est soutenu par Hunald, duc d'Aquitaine, et Odilon, duc de Bavière. Ils enferment Griffon et pour asseoir leur légitimité en 743, rétablissent le mérovingien, Childéric III sur le trône, en le faisant revenir du monastère de Saint Bertin où il était moine.
Ils soumettent ensuite les Aquitains. Puis Carloman mène une campagne contre les Bavarois, puis les Alamans, à la tête desquels il installe un membre de la famille des Welfs. Tandis que Pépin soumet l'Alémanie en 745 et occupe le pays, au mépris du partage qui attribue cette région à son frère. Carloman organise une expédition et fait massacrer les chefs Francs et Alamans ralliés à Pépin. Très pieux, Carloman selon la tradition renonce au siècle et entre en religion pour expier ce massacre. Il abandonne ainsi le pouvoir politique et laisse son frère, Pépin le Bref, seul à régner, sans que les droits de ses enfants soient annulés.
Arrivé à Rome, après avoir déposé à la confession des apôtres les riches offrandes qu’il a emportées avec lui, fait couper sa chevelure et reçoit l’habit monastique des mains du bienheureux pape Zacharie. Plusieurs de ses compagnons de voyage l’imitent et Carloman se trouve bientôt à la tête d’une nombreuse communauté. En 748, avec l’aide de ses frères, le prince-moine relève au mont Soracte * l’ancien monastère de saint Sylvestre (voir diaporama), ruiné par les Lombards, et, pendant quelques temps, il peut goûter, à l’abri des sollicitudes du monde, le repos de la vie contemplative.
Cependant, à cette époque de foi, les pèlerinages à Rome sont plus fréquents encore que de nos jours, et attirés par le prestige de la sainteté, les nobles visiteurs accourent en grand nombre au monastère. La retraite du mont Soracte ne tarde pas à devenir comme la succursale de la cour d’Austrasie. Aussi sur le conseil de juges, Carloman prend  la résolution de se soustraire à cette affluence importune. Une nuit, prenant le bâton de pèlerin, il quitte le couvent à l’insu des frères en compagne d’un comte franc. Les fugitifs, n’emportant que la misérable tunique qui leur couvre le corps, arrivent ainsi au Mont-Cassin **.
Pendant de longues années on voit le prince qui a gouverné l’Etat le plus puisant de l’Europe, veiller avec sollicitude sur les brebis qu’il mène paître dans les champs.
Envoyé en France pour une mission diplomatique de paix, il meurt à Vienne. Ses reliques, un instant déposées à Vienne, sont transportées au Mont-Cassin, où elles sont demeurées longtemps à la vénération des fidèles.
Carloman est canonisé sous le nom de « saint Carloman ».

Union et descendance :
On ne sait pas qui est son épouse, mais de son mariage sont nés :
- Drogon qui lui succède comme Maire du Palais d'Austrasie, mais est écarté du pouvoir en 753 par son oncle Pépin le Bref.
- un ou plusieurs fils, dont peut-être un Carloman,
- peut-être deux filles : Rothrude, épouse de Gérard Ier de Paris, et Rothilde.

 


 

Notes :
* Le Mont Soracte, montagne isolée de la vallée du Tibre de 691 m d'altitude, à 50 kms  au Nord de Rome.
Ce promontoire est déjà célébré dans les poèmes de Virgile et d'Horace. 
Les anciens peuples italiques (Sabins, habitants de Capena, Falisques et Étrusques)  y célèbrent le culte du dieu Soranus.
Près du sommet se trouve l’abbaye fondée par Carloman et agrandi sous Othon III par le pape Sylvestre II : les ruines de l'autel portent encore des bas-reliefs de cette époque. Encore de nos jours, ce monastère est fréquenté par les Trinitaires.

** L'abbaye du Mont-Cassin (voir diaporama) est fondée par Saint Benoît (Benoît de Nurcie) vers 529, élevée sur la base d’une fortification romaine du municipium de Casinum, a connu une histoire féconde en sainteté, culture et art, qui l’a rendu célèbre dans le monde entier.
Détruit vers 577 par les Lombards du duc bénéventin, Zoton, il est reconstruit au début du VIIIème siècle, par Pétronace de Brescia, sur mandat du pape Grégoire II. Commence alors une période de grande splendeur : y accourent le moine saxon Villibalde ; le moine Sturmius disciple de Saint Boniface, fondateur de Fulde et du monachisme allemand ; le duc Gisulfe II de Bénévent ; Carloman, frère de Pépin dit le Bref ; Ratchis, roi des Lombards ; Anselme, futur abbé de Nonantola et en 787 y arrive Charlemagne, qui concède de grands privilèges à l'abbaye.
En 883, les Sarrasins l'envahissent, le saccagent et l'incendient. Le saint abbé Berthaire, fondateur de la ville médiévale de Cassin y trouve la mort.
La Basilique est splendidement reconstruite et le monastère s’enrichit de manuscrits enluminés, mosaïques, émaux, orfèvreries liturgiques de facture orientale… sous Didier, abbé et cardinal, ami et collaborateur du pape Grégoire VII dans la lutte pour la liberté de l’Eglise, qui en est abbé sous le nom de Victor III.
En 1349, un tremblement de terre provoque la troisième destruction. De l’édifice somptueux il ne reste que quelques murs. Il est reconstruit et le monastère retrouve sa grandeur jusqu’au 15 février 1944, lorsque, au cours des derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale, il est réduit à un tas de ruines, sous lesquelles un grand nombre de réfugiés trouvent la mort.
Le monastère est une nouvelle fois reconstruit d’après l’ancien modèle architectural. Les différents travaux de reconstruction et de décoration durent dix ans et sont financés exclusivement par l’Etat Italien.

 

 

 

 

 


 

 


 

Sources
Sites et photo : Wikipedia,
La vie des saints.

Date de dernière mise à jour : 03/12/2017