PRESENTATION DU DEPARTEMENT

 

Ardennes 08 logo 2015Ardennes adm

 

Le département des Ardennes de la région Grand-Est, voisin de la Picardie, est limitrophe des départements de la Meuse, de la Marne, et de l'Aisne. Au Nord, il confine avec la Belgique, région Wallonne (provinces de Luxembourg, de Namur, de Hainaut).
Il doit son nom à une vaste région naturelle, l'Ardenne, plateau profondément entaillé par la Meuse et ses nombreux affluents.
Son point culminant est situé sur le versant méridional de la Croix-Scaille (situé entre la commune française des Hautes-Rivières et la commune belge de Gedinne) à 504 m d'altitude.
Le département est créé à la Révolution Française en 1790, à partir d'une partie des anciennes Provinces de Champagne et d'Argonne, de plusieurs Principautés, dont celles d'Arches et de Sedan, de Comtés (comme Rethel) et de différents territoires rattachés à la France (provenant des anciens Pays-Bas espagnols) jusqu'au XVIIIème siècle. Le 12 mai 1793, le département s'agrandit du Bailliage liégeois de Couvin et du Comté d'Empire de Fagnolle et le 26 octobre 1795 d'une partie du Duché de Bouillon. Après la victoire des coalisés à la Bataille de Waterloo (1815), le deuxième Traité de Paris soustrait au département des Ardennes, pour les rattacher au royaume des Pays-Bas, les territoires de Bouillon, Couvin, Mariembourg, Fagnolle et Philippeville.

Ardennes departement locator map svgToponymie
Ardenne pourrait dériver du gaulois ar' (le, la) et den (sombre). Aar'den désigne la forêt (la masse, l'espace) sombre ou profonde. Il aurait été latinisé en Arduenna par les Romains, pour désigner un territoire qui couvrait le territoire des Trèvires (Chiers), celui des Rèmes (Meuse), des Nerviens (Sambre) jusqu'aux Aquatuques (Namur). Et en Arduenna Sylva pour la forêt de pin du plateau de Bastogne. Puis il aurait été transformé en Ardenna au VIème siècle. Le département faisait partie du territoire des Rèmes et la frontière avec celui des Trévires se situait à Mouzon.

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Héraldique
D'azur à la bande d'argent côtoyée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d'or, au chef de gueules chargé de trois râteaux démanchés d'or ordonnés 2 et 1.

 

Hydrographie
La Meuse serpente en une pittoresque vallée, la valleye. S'écoulant dans la partie septentrionale du département des Ardennes, elle arrose d'amont en aval les villes principales de Sedan, Charleville-Mézières et Nouzonville. Elle reçoit de nombreux affluents dont les principaux dans le département sont la Semois et la Chiers.
Au Sud du département, coule l'Aisne qui s'étend sur la vaste plaine dénudée de la Champagne crayeuse, anciennement dénommée Champagne pouilleuse, prolongée au sud-ouest par la petite région céréalière du Porcien.

Langues
En 1835, on parle français dans toute la partie du département qui forme la Vallée de l'Aisne et dans les villes du Bassin de la Meuse. Les habitants des campagnes ont encore un patois dont ils ne font usage qu'entre eux lors des fêtes locales et des travaux communs dans les champs.

Histoire
Le territoire, correspondant au département actuel des Ardennes, est habité dès la Préhistoire.
Au IIIème siècle, les menaces d'incursions de peuple germaniques ont pour conséquence la fortification des villes dans les régions proches des frontières.Charlemagne
Widukind de Saxe est converti au christianisme avec plusieurs de ses hommes en 785 par Charlemagne (747/814, portrait de gauche, mon ancêtre sosa n° 483 018 361 196 en 39ème génération).
Dès l’an 843, le Traité de Verdun partage l'Empire de Charlemagne entre ses trois petit-fils et en fait une zone frontalière, le long de la Meuse, entre la Francie occidentale (futur Royaume de France), et la Francie médiane (de la Frise à l'Italie). L’appartenance de ces territoires au Royaume de France n’a été remise en cause réellement que durant quelques décennies, pendant la Guerre de Cent Ans, sous l’action des Rois d’Angleterre et des Ducs de Bourgogne.
Du XVème siècle au milieu du XVIIème siècle, les rois de France, dont l’autorité est fragilisée par les Guerres de Religion et les mouvements de la Fronde, acceptent et encouragent la création de Principautés à la lisière du territoire ardennais. Ces principautés sont des fiefs théoriquement souverains et constituent autant de marches protégeant le Royaume : les Principautés de Sedan, de Château-Regnault et d’Arches notamment.
Richelieu puis Mazarin s’emploient au XVIIème siècle à rétablir l’autorité royale, à absorber ces Principautés et à mettre à profit la victoire de Rocroi en 1643 pour mieux délimiter les frontières et s’emparer de places-fortes telles que le fort de Charlemont, dans la pointe de Givet. Puis, dans la première moitié du XVIIIème siècle, les secrétaires d'État de la Guerre s’obligent à renforcer les lignes de défense aux frontières, sur la Meuse et la Semoy, avec un certain succès.
Avant la Révolution Française de 1789, les frontières sont stabilisées.
Le 29 juin 1794, l'armée des Ardennes, créée en 1792, et l'armée du Nord, fusionnent avec l'armée de Moselle, pour devenir l'armée de Sambre et Meuse.
Après les Cent-Jours et la bataille de Waterloo (1815), le département est envahi et reste occupé pendant 3 ans par des troupes Prussiennes et Russes.
Août 1914, la 1ère Bataille des Ardennes, entre l'Armée impériale allemande et les forces françaises, autour de Longwy et de Neufchâteau, ouvre la Première Guerre Mondiale. Environ 27 000 soldats français sont tués pendant la seule journée du 22 août, faisant de cette journée le jour le plus meurtrier de l'Histoire de France. Le 23,  l'armée française se replie et prend position sur Sedan et ses environs. Les troupes allemandes attaquent les positions françaises le 25, ils sont repoussés par l'artillerie massée sur les hauteurs du village de Frénois. Le 26, les troupes allemandes passent la Meuse en plusieurs endroits tels que Donchery et Iges, puis occupent Sedan. Les troupes françaises se regroupent sur le plateau forestier de la Marfée et du Mont Croix-Piot. Deux régiments se retrouvent à Stenay et se dirigent vers Beaumont et Yoncq le 28 août. Un tiers de l'effectif est hors de combat dans la journée. D'âpres combats se déroulent sur Mézières. Des combats d'arrière-garde ont lieu dans les environs de Rethel. Les régiments ardennais reculent vers le département de la Meuse (bois de la Gruerie) où ils se stabilisent au Nord de Vienne-le-Château et de la ferme de Navarrin (Marne) où la contre-attaque Française se produit au mois de janvier 1915.
1939-1945, la 2ème bataille des Ardennes commence le 16 décembre 1944 par une attaque surprise allemande et se termine fin janvier 1945, après le refoulement des Allemands au-delà de leur ligne de départ.

Patrimoine/Tourisme
Dans le département, des sites médiévaux, des monuments emblématiques comme : Le château-fort de Sedan édifié en 1424 ; la citadelle de Charlemont à Givet décidée par Charles Quint en 1555 ; le fort des Ayvelles, ouvrage militaire édifié à partir de 1877 sur une crête surplombant la ville de Mézières ; les fortifications de Rocroi ; la Manufacture royale de draps Le Dijonval à Sedan créé en 1646, inscrite au titre des Monuments Historiques en 1962 et classé en 1977 et 1980.
La forêt ardennaise et le Parc Naturel Régional des Ardennes, créé en 2011.

Egalement, de nombreuses églises fortifiées :
L'église Saint-Didier d'Asfeld (photo ci-dessous) de style baroque date du XVIIème siècle.
Vers les années 1680, Jean Jacques de Mesmes (1640/1688), comte d’Avaux, magistrat et érudit, célèbre pour avoir participé à la signature du Traité de Nimègue, décide de reconstruire l'église d'Asfeld.
Il aime les voyages, particulièrement en Italie, où il tombe amoureux de l’art baroque. Il confie la réalisation de l’église à un architecte, connu à l'époque pour avoir résolu des problèmes techniques liés à la reconstruction du Pont Royal à Paris, le frère dominicain François Romain (1647/1735) et lui demande de s’inspirer de ce nouvel art au XVIIème siècle et de créer un édifice ayant la forme d'un instrument de musique afin que les chants et les prières soient mieux portés encore vers le ciel.
L’église est conçue en trois parties : Le péristyle, entouré d’une colonnade ajourée, couverte d’une toiture oblongue ; Le campanile, orné de baies cintrées, surmonté d’un clocheton ; La rotonde, évoquant l'architecture de l'antiquité romaine. Les plans s’inspirent de la viole de gambe et comptent 138 piliers et colonnes
L’ensemble est remarquable par ses formes curvilignes, particulièrement la partie principale d’un dessin très étudié, avec sonarchitrave s’incurvant dans le sens inverse des murs des chapelles. Ces chapelles sont régulièrement réparties et desservies par une petite galerie à mi-hauteur. Entre chaque chapelle se trouve une absidiole desservie par deux chemins curvilignes. L'utilisation de briques pour la construction est un cas unique dans la région.
Elle possède un orgue à 7 jeux construit vers 1900 par Clovis Renault.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques en 1913.

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L'église de Servion (photo ci-dessous) de Rouvroy-sur-Audry fait partie des églises fortifiées de la Thiérache.
Ses fortifications datent du XVème siècle. Elle a comme particularités une tour-porche de plan carré, flanquée de deux tours d'angles, elles-mêmes percées de canonnières.
A l'intérieur, une salle voûtée avec croisée d'ogives prenant appui au milieu des murs, et non dans les angles.
Elle abrite une stèle gallo-romaine.
Son clocher-porche est classé au titre des Monuments Historiques en 1981 et le reste de l'église est inscrit la même année.

Rouvroy sur audry ardennes l eglise de servion

L’église Saint-Rémi d’Aouste (photo ci-dessous), fait partie des églises fortifiées de la Thiérache. Elle est propriété de l’archevêque de Reims. L’autel d’Aouste est le siège d'un doyenné en 1247, avant d'être rattaché à Rumigny, en 1306. A cette époque, elle est placée sous le vocable de saint Nicolas, elle l’est encore en 1648, mais en 1663 elle est sous le vocable de saint Rémi.
Une tour carrée fortifiée est située sur l'angle gauche de la nef. Elle est percée de canonnières et de meurtrières. Cette tour communique avec le dessus des voûtes de la nef, l'ensemble servant de refuge à la population. Un puits et une cheminée complète le dispositif d'accueil. On accède à la tour par un escalier en partie dans la nef, en partie dans la tourelle ronde qui lui est accolée. De puissants contreforts renforcent la construction. Le portail occidental est de style gothique flamboyant et est surmonté d'une bretèche.
L'intérieur comporte une nef à quatre travées voûtées d'ogives, avec bas-côtés, et un chœur à cinq pans.
Elle est classée au titre des Monuments Historiques en 1922.

Aouste ardennes eglise saint remy

et encore ...  l'abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines de l'Ordre de Prémontré à Fagnon ; les églises fortifiées Saint-Rémy d'Antheny, Saint-Martin de Bossus-les-Rumigny, Saint-Laurent à Flaignes, Saint-Etienne à Fligny ...

Des châteaux :
Le château de Turenne à Bazeilles (photo ci-dessous) est construit vers 1600, à l’emplacement d’une ancienne maison-forte du Moyen-âge, par le Prince de Sedan, Henri de La Tour d'Auvergne (1555/1623, portrait de gauche), duc de Bouillon, vicomte de Turenne. Henri de la tour d auvergneturenneHenri de la tour d auvergneDe 1611 à 1618, il y envoie son fils dès son plus jeune âge, Henri dit Turenne (1611/1675, portrait de droite), Maréchal de France en 1643.
Plus tard, ce dernier  y plante la rangée d'arbres qui y subsiste encore.
Ce château, quoique crénelé et entouré de fossés, n'est pas destiné à fournir un siège ; c’est un château de plaisance, bâti et embelli par le duc de Bouillon, qui l'habite avec sa famille pendant la belle saison.
Des éléments subsistant, le plus remarquable est le pavillon d'entrée, avec son arcade charretière prise dans la feuillure d'un ancien pont-levis, et entouré de deux pilastres sculptés. Le tout est surmonté d'un entablement, encadrant un tableau de pierre nu, et inséré dans un fronton brisé. Une bretèche surplombait probablement l'entrée à l'origine.
À la gauche de cette porte charretière, une deuxième porte, plus réduite, en  plein cintre, s'inscrit, elle aussi, dans l'ancien cadre d'un autre pont-levis.
Plus à gauche, s'amorce le muret en équerre entourant le jardin, construit en moellons assistés, et percé de curieux postes de tir.
À l'intérieur de la cour apparaît un bâtiment doté d'une suite d'arcades en rez-de-chaussée et d'un étage relativement bas.
Le château est endommagé pendant la Guerre Franco-allemande de 1870 puis pendant la Première Guerre Mondiale.
Il a été en partie restauré et est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1950.

bazeilles ardennes le chateau de turenne

Le château des comtes de Bryas (photo ci-dessous) à Fumay se dresse sur l'emplacement d'un ancien fort, rasé sous Louis XIII (1601/1643), et dont une salle voutée subsiste sous le terre-plein actuel.
Le château est construit par la famille de Bryas, seigneur de Fumay, dans le vers la fin du XVIIème siècle sur les ruines d’un château ancien.
Il est vendu en 1827 à Charles (1819/1901, photo et Louis Borgnet qui fondent une fabrique de céruse. Ils font faillite suite à un incendie et le château devient la propriété de la Société ardoisière du Moulin Sainte-Anne en 1837, qui en fait son siège. Un chemin, aujourd’hui encore accessible sur la droite du bâtiment, permettait aux mineurs d'accéder à l'ardoisière.  La vente complète des biens de la société intervient en 1946. Le propriétaire, Grouard de Tocqueville, le cède à la ville de Fumay en 1951. Il abrite les services communaux, la poste et la perception.
La façade principale, construite en briques, est structurée par des chaînes en pierre bleue. La travée centrale est coiffée d'un fronton triangulaire. Les pavillons latéraux sont surmontés de toits en forme de tulipe renversée, avec dôme à pans, lanternons aveugles et flèche octogonale. Le toit est recouvert d'ardoises violettes de Fumay.
L'édifice est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1972.

Fumay ardennes le chateau des comtes de bryas

et encore ... Le château de L'Échelle,  le château de Grandpré, le château de Cornay, le château de la Cassine à Vendresse, le château de la Cour des Prés à Rumigny, le château de Montvillers, le château d’Orival, la forteresse de Château-Regnault dont les ruines se trouvent au-dessus du village de Bogny-sur-Meuse, le château de Remilly-les-Pothées, le château de Rocan à Chéhéry, le château de Gruyères, la maison-forte de la Raminoise à Maisoncelle-et-Villers

Enfants du pays
RimbaudPaul verlaineArthur Rimbaud  l'homme aux semelles de vent (1854/1891, photo ci-contre à gauche) a aujourd'hui son musée à Charleville-Mézières où il est né, installé dans un vieux moulin surplombant la Meuse.
De la Maison des Ailleurs où il écrit ses premiers poèmes, au square de la gare où trône son buste, jusqu'au cimetière de la ville où il repose, une route, comme un pèlerinage littéraire, porte son nom, associé à celui d'un autre enfant terrible du pays, Paul Verlaine (1844/1896, photo ci-contre à droite), qui a son musée à Juniville.

 

Dans ce département, 8 villes ou villages

ont été témoin de la vie (naissances/baptêmes/unions/décès…)

de 24 individus du Xème et XIXème siècle

 

Ardennes carte et cantons

Le département et ses cantons (2016)

 

 

 


 

Sources
Sites et photo : Wikipedia,
Patrimoine de France.
Vidéos : YouTube, Les randonnées de Papylou.

Date de dernière mise à jour : 17/11/2017