Sassetot-le-Mauconduit

Sassetot le mauconduit seine maritime adm

 

Petite station balnéaire située sur la falaise entre deux valleuses, Petites-Dalles et Grandes-Dalles, et deux plages bordées par la Manche, devenue célèbre en accueillant dans son château durant l'été Sassetot le mauconduit seine maritime geo​​​​​​​1875 l'Impératrice d'Autriche, Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach dite Sissi (1837/1898) et sa fille ainsi que, chaque été jusqu'en 1914, Adrien Albert Marie de Mun (1841/1914).
Situé à une quinzaine de kilomètres à l'Est de Fécamp, ce village est entouré des communes de : Saint-Pierre-en-Port, Saint-Martin-aux-Buneaux, Vinnemerville, Criquetot-le-Mauconduit, Theuville-aux-Maillots, Angerville-la-Martel, Ancretteville-sur-Mer.

Sassetot le mauconduit seine maritime blason Héraldique 

Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'or au fer de moulin en forme de croisette ancrée, cantonné de quatre croisettes du même ; au chef d'azur chargé de deux ancres d'or.

 Toponymie 

Le nom est attesté sous les formes Sassetot vers 1240, Ecclesiam de Saxetot en 1262, Eglise de Saxetot en 1307, Sassetot sur la mer en 1319, Saxetot la maucondit en 1400 et 1402, Sassetot sus la Mer en 1433, Sassetot le Mauconduit en 1588.
Sassetot est d'origine scandinave : topt ou toft = emplacement, ferme et Saxi = nom d'homme scandinave attesté fréquemment en Normandie. 
Mauconduit est le patronyme des seigneurs qui possédent le territoire durant la première moitié du XIIIème siècle.

Drapeau francais fond blanc Histoire 

Juin 1940, le généralfeldmarschall Erwin Rommel (1891/1944), à la tête de la 7e division de panzers, atteint la Manche aux Petites-Dalles, fermant ainsi aux troupes françaises et anglaises la route vers Le Havre et Fécamp.
Le garde-champêtre Charles Déportes arrête un motocycliste de l'armée allemande et le conduit à la mairie. Il est relâché par le  maire. L'homme revient avec des soldats de son unité. Ils font regrouper les hommes du village. Quatre sont désignés par le motocycliste : Charles Déportes né en 1869, Germain Blondel né en 1903, Édouard Avenel né en 1880 et Jean Hervieu né en 1865. Ils sont fusillés sur place, par une exécution sommaire, en représailles. Le nom d'une rue rappelle cet événement.
1944, Le capitaine de marine marchande Joseph Heuzé, habitant des Petites-Dalles, résistant participant à un réseau d'évacuation de juifs vers l'Angleterre est arrêté par l'armée allemande qui ne peut obtenir d'informations de sa part malgré l'arrestation de son frère, quelques mois plus tôt. Le peu d'informations sensibles leur restent inaccessibles car notées sous forme codée dans son missel qu'il abandonne au moment de son arrestation. Il est déporté à Mathausen où il meurt quelques mois plus tard, gazé dans le cadre du programme d'inaptitude aux travaux forcés à la suite d'une infection. Son nom est donné à la rue principale des Petites-Dalles.
En février 2021, un engin explosif, une bombe de 150 kilos, est découvert dans un trou d’eau, à marée basse, sur l’estran de la plage des Grandes-Dalles. Lobus passé inaperçu pendant des décennies est sans doute arrivé là il y a plus de 70 ans, largué par les alliés ou les Allemands, quand la guerre ravage le littoral. Un pêcheur à pied, plus attentif que les autres promeneurs, le découvre  Il est neutralisée en mai 2021 par des démineurs qui le font exploser au large. Près de 200 personnes demeurant aux Petites et aux Grandes-Dalles, se calfeutrent pendant l’opération.

Les seigneurs et gens de la noblesse

Les premiers seigneurs de Sassetot connus sont la Famille d’Harcourt, dont l'ascension remonte à une époque indéterminée, antérieure à 1172.
Dans la première moitié du XIIIème siècle, la terre est concédée en sous-fief à la Famille de Mauconduit, qui laisse son nom au bourg. Pendant le temps de cette concession, la suzeraineté du fief passe à la Famille d'Estouteville.
Luce d'Harcourt née en 1255, fille du chevalier croisé le baron Jean Ier d'Harcourt dit le Prudhomme (1215/1288) et d'Alix de Beaumont (1220/1275), épouse en 1295 Nicolas Jean de Hautot (1250/1325). Elle reçoit en dot la terre de Sassetot.
En 1292, la Famille Mauconduit, vassal de la Famille d’Harcourt est convoqués à l'Ost (l'armée féodale). Sans postérité, cette branche de la Famille de Hautot s’éteint au cours du XIVème siècle.
En 1311, Marguerite de Hautot (1268/1330), sœur et belle-sœur des précédents, épouse le chevalier croisé Robert d'Estouteville (1268/1334). A la génération suivante, les fiefs de Jean de Hautot et ceux de son épouse à Sassetot  sont réunis sur la tête des descendants d’Estouteville.
La Famille de Mauconduit devient alors vassal de la Famille d’Estouteville et seigneurs directs de Sassetot durant un siècle et demi.
Michel de Mauconduit fonde la chapelle ou maladrerie de Bruquedalle.
Dès 1401, la seigneurie de Sassetot est détenue par la Famille de Saint-Maards, qui tient également le vicomté de Blosseville. Le suzerain est toujours un d’Estouteville, sire de Valmont, baron de Hautot et Berneval.
La Maison de Saint-Maards, comme ses prédécesseurs, tient Sassetot comme seigneurie secondaire, Blosseville étant son principal établissement féodal, pendant un siècle, et s'éteint par Guillaume de Saint-Maards au milieu du XVIème siècle. Mais à la différence de la Famille de Mauconduit, la Famille Saint-Maards ne laissent au pays aucun souvenir.
A la fin du XVème siècle, après le décès de Michel d'Estouteville (1430/1469) et le remariage de sa veuve, un partage des biens intervient mais n'entraîne aucune conséquence pour Sassetot qui reste dans le patrimoine de Jacques d'Estouteville (1448/1489), époux de Louise d'Albret (+1494), comme dépendance de Hautot et de Berneval.
Francois de bourbonLes possessions des deux branches d’Estouteville se réunissent en 1509, par le mariage des deux cousins (héritiers respectifs) Jean III d'Estouteville (1482/1517), fils des précédents, et Jacqueline d'Estouteville (°1485), fille de Guyon d'Estouteville (1450/1505) et d'Isabelle de Croy (°1455), pour se concentrer sur la tête de leur fille d'Adrienne d'Estouteville (1512/1560), unique héritière. En 1534, les terres de la maison d'Estouteville sont érigées en duché au bénéfice de cette dernière, une des plus riches héritières du royaume, et de son époux, François Ier de Bourbon (1491/1545, portrait de gauche) comte de Saint-Pol et de Chaumont, prince du sang et cousin du roi François 1er (1494/1547).
Marie de bourbonLa seigneurie est vendue à Louis du Moncel en 1598 par Marie de Bourbon (1539/1601, portrait de droite), duchesse de Longueville, dame de Saint-Pol et d'Estouteville, veuve de son 3ème époux Leonor d'Orléans (1540/1573). C'est en sa faveur que le roi Henri IV (1553/1610) érige la terre de Sassetot en plein fief de Moncel-Sassetot.
La Famille du Moncel fonde l'école qui porte son nom, en remplacement de la maladrerie de Briquedalles en 1725.
Marie du Moncel (1641/1668) épouse en 1655, Robert Bigot (1634/1692) baron de Monville, avocat au Parlement de Rouen en 1652, conseiller aux requêtes en 1654. La Famille Bigot, grande famille de parlementaires de la Haute-Normandie, conserve la seigneurie jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
Jean Robert Bigot (1724/1790) époux de Françoise Duhamel de Melmont, est seigneur de Saint-Martin-aux-Buneaux, Vinnemerville et Sassetôt vers 1772. Il fait construire le château.
Françoise Louise Bigot (1757/1811), fille du précédent, épouse en 1774 Charles Gabriel Deshommets (1739/1800) marquis de Martainville, maître de camp de la Cavalerie, chevalier de l’Ordre de Saint Louis. Adrien Charles Deshommets (1783/1847), marquis de Martainville, fils des précédents, meurt au château de Sassetot-le-Mauconduit (voir § Personnages liés à la commune). Le château est légué à son neveu Paul Adrien Simon des Champs de Boishebert (1812/1862) qui le lègue ensuite à son fils unique Jean Joseph Marie Paul des Champs de Boishébert (1849/1917). Ce dernier, très joueur, fréquente les cercles de jeux de Paris et vend par morceaux les 3000 ha de la propriété. Ruiné, il vend le château avec ce qui reste de terre, soit 80 ha, à Albert Perquer dont la fille Anne Perquet (1880/1946) épouse en 1899 le comte Henri Stanislas de Mun (1875/1970) fils d'Adrien Albert Marie de Mun (1841/1914, voir § suivant).

 Personnages liés à la commune 

Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach (1837/1898, portrait de gauche), surnommée Sissi, duchesse de Bavière puis impératrice d'Autriche et reine de Hongrie par son mariage avec François Joseph Ier (1830/1916, portrait de droite).
Sissi imperatriceFrancois joseph ier d autricheMariée en 1854 à l'âge de 16 ans, elle refuse régulièrement de se plier aux usages de la monarchie, provoquant un conflit durable avec sa belle-mère, l'archiduchesse Frédérique Sophie Dorothée Wilhelmine de Wittelsbach (1805/1872), duchesse de Bavière puis archiduchesse d'Autriche, princesse de Bohème et de Hongrie. Ne pouvant s'adapter à la vie de la cour de Vienne, Elisabeth passe une grande partie de son existence à voyager. Elle perd deux enfants de son vivant, ainsi que des membres de sa famille, parfois de façon tragique. Elle est en partie à l'origine du compromis austro-hongrois de 1867. Elle séjourne au château de Sassetot-le-Mauconduit durant l'été 1875.  Elle se baigne aux Petites Dalles et parcourt à cheval la campagne environnante du Pays de Caux. 
Au cours des années, les morts successives de sa fille aînée Sophie Frédérique Dorothée Marie Josèphe d'Autriche (1855/1857), de son beau-frère l'empereur du Mexique Ferdinand Maximilien de Habsbourg-Lorraine (1832/1867), de son cousin le roi Louis Othon Frédéric Guillaume de Wittelsbach ou Louis II de Bavière (1845/1886) retrouvé noyé dans le lac de Starnber, celle prématurée de Maximilien Antoine Lamoral, prince héritier de Thurn und Taxis (1831/1867) époux de sa soeur Hélène de Bavière (1834/1890), de son père le duc Maximilien Joseph (1808/1888), de sa mère la duchesse Marie Ludovica Wilhelmine von Bayern (1808/1892), de son ami le comte Gyula Andrássy de Csik-Szentkirály et Krasznahorka (1823/1890), de sa sœur la duchesse de Bavière et d'Alençon Sophie Charlotte de Wittelsbach (1847/1897) brûlée vive lors du Bazar de la Charité à Paris, la folie dont est atteinte sa belle-sœur Charlotte de Belgique (1840/1927) qui dure 60 ans, mais surtout la mort à Mayerling restée mystérieuse et entourée d'une atmosphère de scandale de son fils unique l'archiduc Rodolphe François Charles Joseph de Habsbourg-Lorraine (1858/1889) plongent Élisabeth dans une douleur et une mélancolie indescriptibles. Détruite psychologiquement par la mort de son seul fils, elle reste à jamais choquée. 
Son assassinat, en 1898, fait la manchette en Europe, car elle jouit d'une bonne réputation sur le continent à cause de sa beauté et des tragédies qui ont marqué sa vie.
Régulièrement peinte de son vivant, sa vie inspire des romans et des films. Le film Sissi, impératrice d'Ernst Marischka révèle l'actrice Rosemarie Magdalena Albach dite Romy Schneider (1938/1982).

Adrien Charles Deshommets (1783/1847) marquis de Martainville, gentilhomme de la Chambre du roi sous la Restauration, maire de Rouen, président du Conseil Général de Seine-Inférieure et député de l'arrondissement d'Yvetot de 1824 à 1828, époux en 1815 de Marie Belhomme de Glatigny, est fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1821 (voir § Les seigneurs et gens de la noblesse)..

Albert de munAdrien Albert Marie de Mun (1841/1914, photo de gauche), comte, député français et théoricien du corporatisme chrétien, il siège à l’extrême-droite, adversaire du libéralisme comme du socialisme, il défend nombre de réformes sociales dans un esprit inspiré du corporatisme d’Ancien Régime. Anti-dreyfusard, il fonde l’Action Libérale Populaire après la victoire du Bloc des Gauches en 1902. Il s’oppose de façon virulente à la loi de séparation des Églises et de l’État, puis défend le réarmement de la France.
Il séjourne de nombreuses fois au château, propriété de son fils Henri Stanislas de Mun (voir § précédent).Georges cuvier

Jean Léopold Nicolas Frédéric Cuvier dit Georges (1769/1832portrait de droite), anatomiste français, promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie au XIXème siècle, a demeuré 7 ans en Normandie de 1788 à 1794 où il réalise d’intéressantes observations, prélude d’un renouveau décisif dans l’étude des sciences naturelles. C'est au Grandes Dalles qu'il étudie les fossiles retrouvés dans la craie des  falaises.

Jules verne 1Jules Verne (1828/1905, portrait de gauche) écrivain, et son fils Michel Jean Pierre Verne (1861/1925, portrait de droite) écrivain et cinéaste.
Jules Verne : bien qu'il ait d'abord écrit des pièces de théâtre, il ne rencontre le succès qu'en 1863 lorsque paraît, chez l'éditeur Pierre Jules Hetzel (1814/1886), son premier roman, Cinq Semaines en ballon. 
Michel verneMichel Verne  : En raison de son comportement rebelle, il est envoyé par son père à la Colonie Pénitentiaire de Mettray, près de Tours, en 1876. Il  réagit très mal à l'enfermement et a des crises proches de la démence. Après 6 mois, Jules Verne le retire de Mettray pour le placer en internat à Nantes, où réside la famille paternelle. Embarqué de force pour un voyage aux Indes de 18 mois jusqu'à l'été 1879, il est mis à la porte par son père en décembre de la même année. Agé de 19 ans, il provoque un scandale en s'enfuyant avec une actrice du théâtre municipal d’Amiens, Clémence Thérèse Taton. Il part alors pour Nîmes où il accumule les dettes. Son père lui évite un duel et lui impose de se marier en mars 1884. Il abandonne sa femme en novembre de la même année et s'enfuit avec Jeanne Reboul, une jeune pianiste de 18 ans, qui est enceinte de lui. C'est la rupture avec sa famille. Sa femme obtient le divorce 5 ans plus tard. Deux enfants naissent, il épouse Jeanne Reboul en 1890 et un autre enfant nait ensuite. La famille a l'habitude de passer ses vacances aux Petites-Dalles. Il y reçoit son père et sa mère en 1890, occasion de la réconciliation. Jules Verne y séjourne de nouveau en 1899 et y termine son roman Bourses de voyage, publié en 1903.

De nombreux autres personnages défilent aux Petites-Dalles,
des peintres : Eugène Delacroix (1798/1863), Eugène Boudin (1824/1898), Camille Pissarro (1830/1903), Claude Monet (1840/1926), Berthe Morisot (1841/1895), Henri Bellery-Desfontaines (1867/1909),
des écrivains : Ernest Daudet (1837/1921), Alphonse Daudet (1840/1897), Hector Malot (1830/1907), Henri Opper de Blowitz (1825/1903), Georges Perec (1936/1982),
des comédiens : Maryse Mourer dite Martine Carol (1920/1967), Sarah Bernhardt (1844/1923), Brad Pitt (1963/-) à l'occasion du tournage d'une publicité,
des hommes d’Etat : Henri Poincaré (1854/1912), l'impératrice Élisabeth d'Autriche dite Sissi (1837/1898),
ou encore : Louis Leprince-Ringuet (1901/2000) physicien ; Jean Loup Sieff (1933/2000) photographe ; Gustave Eiffel (1832/1923) ingénieur ; Jean Philippe Lauer (1902/2001) égyptologue…

 Patrimoine 

Le château
Jean Robert Bigot le fait construire en 1772, à la fin du règne du roi Louis XV (1710/1774). 
Adrien Charles Deshommets, marquis de Martainville, l'occupe et y meurt en 1847. Son neveu, Paul Adrien Simon des Champs de Boishebert le lègue à son fils Jean Joseph Marie Paul des Champs de Boishébert qui le vend à Albert Perquer dont la fille Anne Perquet épouse en 1899 le comte Henri Stanislas de Mun, fils d'Adrien Albert Marie de Mun (voir § Seigneurs et gens de la noblesse). Albert Perquer fait construire au fond du parc les 24 marches qui mènent à un surplomb sur la mer d'où l'armateur peut voir passer ses bâteaux.  
Le château est bâti sur deux niveaux. Son corps central est encadré de deux pavillons formant des ailes, reliés par une terrasse ajoutée au XIXème siècle. L’entrée est située dans un avant-corps surmonté d’un fronton triangulaire. Le comble est couvert d’un toit à deux pentes à la Mansart. Cette demeure est typique de l’architecture monumentale du XVIIIème siècle.
Les façades et toitures du château et de l'orangerie, ainsi que le colombier font l’objet d’une inscription au titre des Monuments Historiques en 1975.
En 1875, l'impératrice Elisabeth d'Autriche y séjourne un été. A l’aube du XXème siècle, le château appartient à la Famille de Mun qui le possède encore en 1958.
Il est aujourd’hui transformé en hôtel-restaurant.

L’église Notre-Dame-de-la-Nativité
Au centre du bourg, l'ancienne église construite au Xème siècle, devenue trop petite, est détruite en 1852 pour être reconstruite grâce à la générosité du marquis de Martainville, Adrien Charles Deshommets, dans le style néo-roman en vogue au XIXème siècle.
Elle conserve les fonts baptismaux du XIIème siècle et la grille du chœur du XIIIème siècle restaurée et complétée en 1859 par le ferronnier d'art Pierre François Marie Boulanger (1813/1891). Le chœur, flanqué de deux chapelles en absidiole, présente les 12 apôtres. L’église conserve une importante statuaire du XVIème au XVIIIème siècles. La chaire de 1891 possède un socle original et l'orgue romantique Cavaillé Coll est remarquable.
En façade, le clocher est encadré de deux tourelles.
Le caveau de la Famille Bigot contenant 3 cercueils de plomb est refermé en 1840 par le marquis de Martainville. 

La croix de cimetière possède un fût torsadé en grès.

Le musée Maison des Croyances, vie d'Antan et Traditions du terroir
Installé dans l'ancien presbytère, il propose un saut dans le passé, de l'agriculture de nos grands parents en passant par l'école d'autrefois et son écriture à la plume, l'histoire des saints guérisseurs, la fabrication du beurre, du cidre... Une salle d'exposition est dédiée au séjour au château de l’Impératrice Elisabeth d’Autriche.

Le calvaire du hameau d'Houlgate
Il est érigé en 1948, à l'initiative de l'Abbé Lemaître, curé de la paroisse, pour remercier Dieu d'avoir protégé la population du village pendant la guerre de 1939-1945 et d’avoir ramené sains et saufs tous les prisonniers sassetotais d’Allemagne.

La maladrerie de Briquedalle
Elle est fondée par Michel de Mauconduit en 1347 et desservie par des frères jusqu'en 1666. Elle est transformé en école en 1795, supprimée par la Révolution Française. La chapelle subsiste encore.

Le château de Briquedalle
Il est construit en 1742, à l’emplacement de l’ancien prieuré, par Jean François Robert Le Chevalier (1704/1786), conseiller du roy, maître ordinaires en la Cour des Comptes, Aides et Finances de Normandie, époux de Marie Louise Grossin en 1736 puis en 1750 de Anne Marguerite Hely (1728/1805).
Ses héritiers le revendent en 1799, à la Famille Lachèvre où plusieurs générations se succèdent : Nicolas Raoul Lachèvre (1771/1806) président de la Fabrique de Sassetot-le-Mauconduit, époux de Marguerite Manoury de Franqueville ;  Raoul Théodore Lachèvre (1796/1873, photo 1 ci-dessous), fils du précédent, époux d’Elisabeth Arnois de Saint-Philbert ; Nicolas Raoul Gabriel Edgar Lachèvre (1829/1877, photo 2 ci-dessous), fils du précédent, époux de Marie Duvergier de Belay, juge au Tribunal d’Evreux et maire de Sassetot-le-Mauconduit ; Léon Lachèvre (1865/1932, photo 3 ci-dessous), fils du précédent, époux de Marie Rocquigny, maire de Sassetot-le-Mauconduit ; Jacques Henri Lachèvre (1898/1968, photo 4 ci-dessous), lieutenant colonel d’artillerie, après la mort de sa mère il reprend le château et s'occupe de la commune de Sassetot-le-Mauconduit comme conseiller municipal. Le château arrive par succession féminine à Lucien Savatier (1924/2015, photo 5 ci-dessous), capitaine au long cours, pilote maritime de Dunkerque, lieutenant de vaisseau honoraire, président des pilotes de Dunkerque, chevalier du Mérite Maritime, époux d’Odile Lachèvre et maire de Sassetot-le-Mauconduit de 1989 à 1995. En 2008, Damien et Anne Savatier (photo 6 ci-dessous) reprennent cette propriété familiale ou ils perpétuent la présence de leur Famille depuis plus de 220 ans avec pour philosophie la rendre vivante, la maintenir, l’améliorer et la transmettre.
Un puits à marée et un calvaire dont le socle porte l'inscription suivante : Priez Dieu pour les Trépassés M.et P. Chevalier qui ont fait faire ce socle le 2ème jour de Mars 1558.

Raoul theodore lachevre 1796 1873Edgar lachevre 1829 1877Leon lachevre 1865 1932Jacques henri lachevre 1898 1968Lucien savatier  ​​​​​​Damien et anne savatier

Le manoir de Briquedalle
Il est bâti en 1825, à 3 Kms de la mer face au château et au bout du parc. Typique des constructions du Pays de Caux, en briques de Saint Jean et silex taillés, il est la résidence du régisseur du château. Il est vendu lors d'une succession vers 1970. En 2010, lorsque les propriétaires du château de Briquedalles le  rachète, il est en mauvais état. Au hasard des réparations successives, pas une fenêtre n'a gardé sa taille ou sa morphologie initiale,  le jardin, piétiné par les vaches, n'est plus qu'un champ de chardons au sol irrégulier… D’importants travaux s’imposent pour restaurer cette maison dont la construction d'un fronton orné d'un œil de bœuf, ainsi que l'ajout de lucarnes permettant d'optimiser l'éclairage naturel du 1er étage. Aujourd’hui, il est une Maison d’Hôte.

La chapelle de Petites-Dalles
Nichée dans la verdure, elle est construite, en 1892, sur les plans de l'architecte Camille Albert (1852/1942) rendu célèbre par la réalisation du Palais Bénédictine de Fécamp. Elle s'avère rapidement trop petite et est agrandie à 5 travées par l'ajout d'une sacristie en 1895.
Sa façade polychrome typique de la fin du XIXème siècle est composée de silex et de brique rose. Les boiseries en pitchpin, la voûte ogivale en forme de carène renversée et l’ornement des vitraux par des motifs géométriques fleuris, en vogue à la Belle Époque, font le charme de son intérieur.

 Evolution de la population 

Au XIIIème siècle, le village compte 80 paroissiens, au XVIIIème siècle, 190 feux.

Sassetot le mauconduit seine maritime demo

 Hameaux, faubourgs, quartiers, lieux dits et écarts 

Les hameaux des Grandes Dalles est partagé avec la commune de Saint-Pierre-en-Port, celui des Petites Dalles avec la commune de Saint-Martin-aux-Buneaux.
La vallée de Petites Dalles est plus grande que celle de Grandes Dalles. 

Les Petites Dalles
L’arrivée du chemin de fer à Fécamp puis à Cany dans la deuxième moitié du XIXème siècle, joint à la mode des bains de mer, entraîne un afflux de vacanciers. La plage des Petites-Dalles, une des plages les plus proches de la capitale accessible par le train, devient un lieu de vacances fréquenté par une riche bourgeoisie qui recherche une tranquillité inconnue des plages à la mode comme Dieppe ou Deauville. De nombreuses personnalités de la politique, des arts et du spectacle y viennent.
Cette célébrité s’estompe après la Première Guerre Mondiale quand l’automobile se démocratise. Les Petites-Dalles deviennent alors ce qu’elles sont restées aujourd'hui une plage familiale. Le village a conservé son allure rétro avec ses belles villas anglo-normandes.
​​​​La plage :
Ecrin ouvert sur la mer, elle est entourée de falaises et fait partie des sites remarquables de la Côte d’Albâtre ; à marée haute des galets, à marée basse c'est une grande étendue de sable. Les petites cabines de plages sont installées dès le mois de juin comme à la fin du XIXème siècle.
Enchâssée entre deux falaises, la plage jouit d’un panorama d’exception immortalisé par des peintres comme Claude Monet (1840/1926) ou Camille Pissarro (1830/1903).
En août 2016, un éboulement, sur une longueur d'une centaine de mètres de la falaise, a lieu, sans faire de victime. Près de 50 000 m3 de roches s'écroulent sur la plage.
La grotte :
Son entrée est située sur la commune de Saint-Martin-aux-Buneaux, au pied de l'ancienne carrière. Creusée par l'eau elle a environ 800 000 ans. En majorité comblée par des alluvions, elle est progressivement déblayée depuis 22 ans par des bénévoles.
Elle est actuellement sèche et une partie est ouverte à la visite. 

Le port :
Richard ii​​​​​Geoffrey plantagenetLa pêche y est pratiquée très tôt, et au XIème siècle, une première mention atteste de la vocation portuaire de la vallée. Dans une charte de 1025 mon ancêtre le duc Richard II de Normandie (960/1023, portrait de gauche), confirme la donation à l'abbaye de Fécamp, de la seigneurie côtière et des droits de mer sur 45 Kms de la côte cauchoise depuis un point à l'Ouest d'Yport, jusqu'à un point à mi-chemin entre Saint-Valéry-en-Caux et Dieppe. Les Petites-Dalles sont situés entre ces deux limites. Cette donation est confirmée en 1144 et en 1151 par le duc de Normandie, Geoffroy V d'Anjou dit Plantagenet (1113/1151, portrait de droite). Les ports visés par ces chartes sont des ports d'échouage. Ce n'est que plus tard que quelques-uns deviendront des ports de pleine eau.
En 1728, les flottilles des ports comprennent : aux Petites-Dalles, 9 bateaux de 6 tonneaux et 17 pêcheurs riverains ; aux Grandes-Dalles, 1 bateau de 20 tonneaux, 8 de 5 tonneaux et 4 pêcheurs riverains. L'équipage des bateaux de 6 tonneaux comprennent 6 hommes, le patron et un mousse. Le nombre de pêcheurs pour la seule flotte des Petites-Dalles doit donc atteindre 70 à 80 personnes, en y ajoutant les pêcheurs embarqués dans les ports voisins et les 17 pêcheurs à pied, leur nombre doit approcher la centaine. Pour les années 1735 et 1751, les chiffres sont comparables à ceux de 1728 avec, en plus, 7 cabestans aux Grandes-Dalles.
Lors d'une tempête au XVIIIème siècle, 14 bateaux des Dalles et leurs équipages disparaissent c'est-à-dire plus des trois quarts des flottes des Grandes-Dalles et Petites-Dalles.  La marine de ces vallées ne s'est pas relevée de cette catastrophe qui dépeuple le pays. Aux XIXème et XXème siècles, les pêcheurs professionnels sont pour la plupart enrôlés dans les ports voisins pour la pêche sur les bancs de Terre-Neuve, ce qui semble confirmer que la flotte des Dalles n'a jamais été reconstituée. Aux Petites-Dalles, les barques en bois et les pêcheurs professionnels ont aujourd’hui disparu.

Les Grandes Dalles
Le nom de Grandes Dalles provient du vieux scandinave Dalt = vallée, et remonte à la colonisation du Pays de Caux par les Vikings.
Une source ferrugineuse coule dans la valleuse où l’air marin, très iodé, permet la création en 1924 d’un sanatorium, dans un ancien hôtel du bord de mer, pour soigner les enfants atteints de tuberculose ou de rachitisme. Environ 300 filles et garçons âgés de 3 à 14 ans y résident en permanence, y suivent les cours et des expositions aux embruns et aux bains de mer. 80% y guérissent. L'établissement est presque entièrement détruit au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
La plage de galets est bordée de nombreuses villas de la fin du XIXème siècle. L'avancement des falaises abrite la plage et permet de se baigner par tous les vents.

Autres Hameaux : Anneville, Criquemanville, Les Bruyères, Briquedalles,  Houlgate, Les deux Pierres et ...
Le Hêtre
En 1881, alors qu'une épidémie de variole sévit dans la région, les hameaux du Hêtre, Grandes-Dalles et Petites-Dalles sont les plus touchés. Les morts ne passent même pas à l'église, on les transporte directement au cimetière. Pour essayer d'enrayer l’épidémie, on émiet le vœu en 1881, d'ériger une nouvelle croix dans ce hameau et de s’y rendre en procession chaque année l'après-midi du lundi de Pentecôte. Cette procession est très importante, des croix en mousse sont fabriquées par les habitants tout au long de la route à cette occasion. Elle cesse en 1954 à cause de la circulation trop intense de voitures automobiles.
Les Malaizes
Une côte très abrupte, très fatigante… autrefois gravir la côte des Grandes-Dalles n'est pas une partie de plaisir, elle met mal à l’aise.

 Mes ancêtres de Sassetot-le-Mauconduit … 

Jacques CAUVIN (sosa 1986G11), né vers 1675 à Limpiville, fils de Jacques CAUVIN (1648/1728) et de Marie VILLARD (1650/1726) de Limpiville, veuf de Marie CRIBLIER (1682/1710, sosa 1987G11) avec qui il a au moins deux enfants : Marie et Jacques. Il épouse en secondes noces Charlotte LECOQ (1688/1756, hs) avec laquelle il réside à Sassetot-le-Mauconduit où il décède le 18 juillet 1752. Il était batteur en chaume.

 Carte de Cassini 

Sassetot le mauconduit seine maritime carte cassini

 

 


 

Sources
Sites et photo :
Wikipedia, Château de Sissi, Manoir de Briquedalles, Maison des Croyances, Famille Lachèvre, Les églises du Pays de Caux, Seine76.
Livres, revues et documents : Sassetot le Mauconduit, histoire d'une commune cauchoise, de Frédéric Grémont.

Date de dernière mise à jour : 30/12/2021