Ganges

 

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Ganges adm

Ancienne capitale du bas de soie de luxe, à la porte Sud des Cévennes, au confluent de l'Hérault et du Rieutord, et à quelques kilomètres au Nord de Montpellier, la ville se trouve dans un bassin de calcaire cerné de crêtes blanches, entouré par les premiers contreforts des Cévennes, blottie au pied de la colline de Ranz.

Ganges blasonHéraldique

Les armes de la commune se blasonnent ainsi :
Ecartelé d'argent et de sable, à quatre lions de l'un en l'autre.

Drapeau francais fond blancHistoire

Les vestiges trouvés laissent supposer la présence de la ville au 1er siècle avant J.-C. mais on situe l’origine de la ville aux alentours du IIIème siècle avant J.-C. par l’émigration de peuples Celtes (les Volques Arécomiques) qui s’installèrent sur tous les contreforts des Cévennes.
La ville de Ganges est mentionnée à l'époque gallo-romaine sous le nom d'Aganticum.
La position géographique de Ganges est stratégique : située entre plaines et montagnes, aux confluents de la Vis, de l’Hérault et du Rieutord, c’est un lieu de passages et d’échanges grâce aux minerais présents dans la région (fer, plomb, argent).
Au XIIème siècle, un château est bâti au centre de la vieille ville, à l'emplacement actuel des halles. A cette époque, la ville est sous la domination d'un seigneur de la famille des Pierre. Ganges est alors protégé par une enceinte avec quatre portes d'accès : la porte du Bouquié (au niveau du pont actuel de Saint Hippolyte-du-Fort), la porte de la Croix (face au temple), la porte du Four (au niveau de la rue des Barrys) et la porte de Laroque (au 21 rue Portail de Laroque). De ces portes ne restent que peu de traces : l'amorce de l'arc de voûte en face du pont de Saint-Hippolyte-du-Fort et rue Portail de Laroque. Le tracé actuel de la commune date de cette période : dédales de ruelles étroites, traverses voûtées, jardins et cours en étage, la vieille ville est typique des villes cévenoles médiévales.
Maquis d aigoual cevennesUn four à chaux, dans les faubourgs de Ganges, est cité dans un contrat pour son exploitation en 1575.
En l’An II de la République Française,  les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire, baptisée société populaire républicaine.
La Révolution industrielle s'accompagne de l'essor de l'industrie du fil de soie puis de la bonneterie qui vont marquer durablement la ville au XIXème et au XXème siècle.
L’école publique et laïque est construite vers 1886 et inaugurée en 1897.
Le 24 août 1944, 3000 allemands tentent à Ganges de forcer le passage de l’Hérault. La ville est défendue par le maquis d’Aigoual-Cévennes (ci-contre à droite) qui réussit à faire battre en retraite l’ennemi après dix heures de lutte acharnée.

Chroniques communales

1667, l’assassinat de Diane de Joannis de Chateaublanc, dites la marquise de Ganges, 1635/1667

Marquise gangesArrière-petite-nièce de Nostradamus, appelée Mademoiselle de Chateaublanc (du nom d'une propriété que possédent ses parents près d'Avignon) elle épouse très jeune Dominique de Castellane, qu’elle suit à la cour à Versailles. Brune, d'une très grande beauté, la marquise de Castellane, surnommée la belle Provençale, est remarquée par le roi Louis XIV et a l'honneur en octobre 1655 de danser avec lui le septième ballet de la Nuit dans le rôle d'Artémise.
Duc de candaleNommé gouverneur des galères royales, son mari est envoyé en Méditerranée. Durant une tempête, il meurt dans le naufrage de ses navires.
Devenue veuve, la marquise se retire dans un couvent d'où elle ne se décide à sortir que quelques années plus tard à la suite d'une visite de son ami, Henri François de Foix, duc de Candale et de Randan (1640/1714) (ci-contre à droite).
Le 8 août 1658, elle se remarie avec un jeune et brillant aristocrate languedocien, Charles de Vissec de Latude, comte de Ganges 1639/1737, baron des États de Languedoc, gouverneur de Ganges, lieutenant du roi de la Finance du Languedoc, commandant du Fort Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon, dont le fief est érigé en marquisat en 1666.
En 1663, la marquise devient la légataire de son riche grand-père. En 1664, se sentant menacée, elle rédige en faveur de ses enfants un testament qui déshérite son mari (ce qui est contraire aux usages de l'époque). Elle se heurte très vite à l'agressivité de ses deux beaux-frères, Henri, dit l'abbé (bien qu'il ne soit pas homme d'église) et Bernardin, chevalier de Ganges. Certains auteurs prétendent que ce fut en raison des avances qu'ils lui avaient faites et qu'elle avait repoussées avec mépris, d'autres pensent que le but était de faire pression sur elle et de la contraindre à annuler ce testament qui, en défavorisant leur frère, les désavantageaient aussi, car ils vivaient fréquemment au château de Ganges.
Après avoir vainement essayé plusieurs tentatives d'empoisonnement à l'arsenic avec la complicité d'un prêtre, l'abbé Perrette, ils la contraignent à avaler un breuvage brunâtre qu'elle s'empresse de vomir en se glissant dans la gorge une de ses nattes. Elle s'enfuit alors en sautant par la fenêtre de sa chambre et réussit à se réfugier chez des amis. Cependant les assassins la poursuivent et l'achèvent à coups de poignard. Elle meurt quelques jours plus tard, le 5 juin 1667.
Il est difficile de mesurer le degré de culpabilité du marquis de Ganges. D'une part, il siége aux États de Languedoc à Toulouse au moment du crime, et il est, d'autre part, innocenté par son épouse avant son décès, souhaitant sans doute ainsi préserver l'honneur de la famille de ses enfants.
L'abbé et le chevalier sont condamnés par contumace par le Parlement de Toulouse le 21 août 1667 à être rompus vifs et l'abbé Perrette, envoyé aux galères, meurt avant même de monter sur un navire. Après le crime, l'abbé s'est enfui en Hollande et le chevalier en Grèce où il trouve la mort au siège de Candie (aujourd'hui Héraklion) en Crète contre les Turcs. Le marquis de Ganges, quant à lui, est condamné au bannissement pour sa complicité passive et à la confiscation de ses biens. Rentré clandestinement en France, il meurt semble-t-il à l'Isle-sur-la-Sorgue, à l'âge de 99 ans. Selon d'autres auteurs il meurt au siège de Candie avec son frère puiné.
Le marquis et la marquise de Ganges avaient eu deux enfants :
- Alexandre, second marquis de Ganges, capitaine puis colonel de Dragons, baron des États de Languedoc, ami du comte de Grignan, gendre de la marquise de Sévigné.
- Marie-Esprite 1662/1711, qui épouse en premières noces Henri de Fay, marquis de Peyraud, baron de Vézenobres, et en deuxièmes noces Paul de Fortia d'Urban, marquis de Fortia.
L'assassinat de la marquise de Ganges eut un grand retentissement dans tout le royaume pour différentes raisons : la première est l'atrocité du crime ; la seconde la personnalité de la marquise, fort belle et fort sage, qui, jusqu'au décès du marquis de Castellane son premier mari, a vécu à la Cour, où elle est fort appréciée du roi et amie de Mme de Sévigné qui parle d'elle dans une de ses lettres ; la troisième en est la réputation de la famille de Vissec de Latude, l'une des plus anciennes et des plus nobles du Languedoc et enfin la personnalité des assassins.

Ganges, ville d’artisans drapiers et de commerçants

Au XVIème et au XVIIème siècles, dans l’ensemble des Cévennes, la culture du mûrier, base de l’élevage du ver à soie est en plein développement. Spécialisé dans la soie de luxe, la cité devient au début du XVIIIème siècle, le siège des soyeux, fabricant de bas si finement confectionnés qu’ils acquièrent une renommée internationale. Les bas s’exportent jusqu’aux U.S.A en passant par le Brésil, l’Argentine ou encore la cour d’Angleterre. Au milieu du XIXème siècle, les cantons de Ganges et de Saint-Martin-de-Londres comptent 21 filatures et 6 moulineries. A Ganges même, la filature occupe 1000 ouvriers dont 900 femmes et la bonneterie 400 ouvriers dont 200 femmes.
A la fin du XIXème siècle, après plusieurs crises de la sériciculture, l’industrie du bas de soie va totalement péricliter. La création de bas se maintient à Ganges jusqu’en 1965 avec l’apparition des fibres synthétiques et en particulier le nylon.

Patrimoine

La vieille ville, entourée d'une petite ceinture de boulevards ombragés de tilleuls, est caractéristique des villes cévenoles médiévales : un dédale de ruelles étroites communiquant entre elles par des passages voutés appelés traverses. Ce réseau, véritable labyrinthe,  se faufile sous les maisons, débouche sur des cours ou des jardins suspendus, emprunte des escaliers, côtoie caves et celliers.

Le château se dressait à l’emplacement actuel des Halles marchandes. Il fut détruit en 1905.

Les halles métalliques ont été construites en 1906 lors du grand réaménagement du quartier du château, elles se situent au centre de l’activité commerciale du début du XXème siècle entre pouvoir politique et religieux. La place accueille le marché du vendredi matin. Les foires et le marché ont lieu le vendredi depuis 1596 sous le règne d’Henri IV.

Le beffroi communal ou la tour de l’horloge  date de 1856. Son campanile en fer forgé abrite une cloche de 1531, classée aux Monuments Historiques en 1942.  Ce beffroi domine les casernes prévues pour héberger les nombreuses troupes royales en transit à Ganges pendant la Guerre des Camisards. Lorsqu’elle fut achevée, les soldats partirent.

Les fontaines. En 1788, les 9 fontaines de la ville sont alimentées par un système de canal de dérivation  des eaux de la Vis et de tuyauteries qui traversent  le Pont Vieux. Deux subsistent aujourd’hui, elles sont adossées au mur  du presbytère

L’Hôtel Bertrand de Maisonneuve, au 27 de la Grand Rue, est la demeure d’un riche soyeux du XVIIème siècle.

La place du marché appelée place couverte sous Louis XIV, car en 1653 on la dota d’un bâtiment central servant d’abri marchand, aujourd’hui place Fabre d’Olivet. Elle abritait le marché médiéval.

Le cours de la République est excentré de l’ancienne ville. Il est bordé de maisons de notables construites fin XVIIIème et au  XIXème siècle.

Le Plan de l’Ormeau est situé hors de l’enceinte de la vieille ville, il abritait un bel ormeau sous lequel les consuls de la ville prêtaient serment. C’est sur ce plan que se tenait (et se tient) toutes cérémonie ou festivité, notamment  la fête du Papegay au Moyen-Age (tournoi d’archers).

L’ancienne église datait du XIIème siècle, elle a été incendiée pendant les Guerres de Religion en 1560. La nouvelle église Saint-Pierre est reconstruite de 1860 à 1866 dans un style néo-roman par l'architecte Henri Antoine Revoil. Elle possède deux clochers qui supportent deux flèches et où l'on trouve trois cloches, servant aux offices et à la sonnerie de l'angélus, baptisées Marie, Jeanne d'Arc et Thérèse. Elle est à nef unique. A l'intérieur de l'édifice se trouvent des mosaïques ainsi qu'un bel orgue installé en 1869 par la manufacture Théodore Puget Père et Fils de Toulouse, offert par l'impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III) classé aux Monuments Historiques depuis 1987.

Le monument aux morts a été dessiné par Maxime Real del Sarte et l’architecte gangeois Méjean en 1935. Il représente une veuve et son fils orphelin pleurant le soldat disparu. Seul le casque troué d’une balle rappelle la violence de la guerre.

Le temple protestant de 1851, de forme heptagonale rare et originale, possède un haut et curieux clocher de 30m presque en forme de minaret qui domine toute la ville et qui contient une unique cloche.

La cheminée des morts des XVIIème et XVIIIème siècles est le seul vestige de l’ancien hôpital lazaret du Couvent des Cordeliers.

La Gare et le chemin de fer. Le premier train arrive à Ganges en 1872. La gare est le centre névralgique des échanges commerciaux de tout le bassin gangeois. Elle est fermée aux voyageurs en 1969 et aux marchandises en 1987.

Le pont vieux médiéval relie Cazilhac à Ganges et a probablement été édifié au XIIIème siècle. Avant sa création les hommes et les marchandises se contentaient de différents passages à gué.

Le pont neuf est bâti en 1895 avec des pierres de taille de Sumène et de Laroque.

Le couvent des dominicaines, éloignée du centre ville, domine les environs du fait de sa situation sur une colline. Il a été inauguré en 1894. Aujourd’hui, il est devenu une maison de retraite. Sa chapelle néo-Gothique a été construite en 1892, de plan allongé, elle est à nef unique et sans clocher. Sa façade antérieure est composée d'un portail surmonté d'un gâble au-dessus duquel est percée une baie brisée à remplage. Le pignon est couronné d'une croix en pierre.

Le pont des chèvres (jadis pont de Terre Rouge) bâti sur la voie royale en 1714, les chèvres y crapahutent dans les éboulis sous les rochers des Baumelles. Les parapets de ce beau pont médiéval sont souvent ravagés par les crues brutales de la rivière et les assauts du Rieutord.

La colline de Ranz est un ancien terrain de culture et de travail des Gangeois (mazets, oliveraie, ...) défriché et aménagé au Moyen Age par les moines Cordeliers.

Personnages liés à la commune

220px fabre dolivetAntoine Fabre d'Olivet 1767/1825 (ci-contre à droite), écrivain, philologue et occultiste français. Protestant cévenol, né à Ganges, fils d’un riche fabricant de bas de soie venu commercer à Paris, il s’intéresse très tôt à la musique et aux belles-lettres. En 1789, il fait jouer plusieurs pièces révolutionnaires avant de renoncer à la politique en 1791. Après la faillite de la maison familiale, il tente de vivre de sa plume en fondant plusieurs journaux. L’importante partie de sa production qu’il a consacrée à la langue occitane, fait de lui un des précurseurs de la renaissance du Félibrige.

Jules emile planchonJules Émile Planchon 1823/1888 (ci-contre à gauche), né à Ganges. Botaniste, suppléant puis professeur à la faculté des Sciences de Montpellier, directeur de l'Ecole supérieure de Pharmacie en 1859, professeur à la faculté de médecine, directeur du jardin des plantes. Il fait partie du groupe de trois experts qui détecte le phylloxéra sur des racines de vigne en 1868 et devient célèbre. Un compte rendu à l'Académie des sciences immortalise la découverte. Ensuite, il se distingue avec son beau-frère Jules Lichtenstein par plusieurs articles matérialisant des avancées dans la compréhension de la biologie du phylloxéra et dans son mode de propagation. Enfin, la clarté de son esprit, la très grande qualité de sa plume et sa réputation en tant que professeur de plusieurs facultés, font de lui le général en chef de ceux qui luttent contre l'insecte.  Paul dieudonne armand sabatier

Charles Paul Dieudonné Armand Sabatier 1834/1910 (ci-contre à droite), né à Ganges. Il est professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Montpellier, doyen de la Faculté des Sciences de Montpellier, membre correspondant de l'Institut, fondateur de la Station Zoologique de Sète.

Elie gounelleElie Gounelle 1865/1950 (ci-contre à gauche), est le fils du pasteur méthodiste Gédéon Gounelle. Il devient lui-même pasteur à Alès puis à Roubaix. Elie Gounelle est l'une des principales figures du christianisme social en France et un pionnier du mouvement œcuménique dans l'entre-deux-guerres. Il meurt dans sa maison à Ganges (voir pages sur Sauve).

Victor brugairollesVictor Brugairolles 1869/1936 (ci-contre à droite), est un artiste peintre aussi bien ignoré dans le département qu'à Ganges la ville qui l'a vu naître. Ce post impressionniste au talent certain a laissé une œuvre importante. Sa maîtrise de la lumière et la sensibilité de sa touche rendent ses paysages de grande qualité.

Regate de v brugairolles   Moulin de v brugairolles

Charles benoitCharles Benoît 1890/1973 (ci-contre à gauche), né à Ganges. Co-inventeur en 1949 de la "Mobylette", il fut également un des fondateurs de Motobécane et son PDG de 1958 à 1966 inclus. 1923, Abel Bardin et Charles Benoît contractent un bail pour exploiter des locaux industriels et commerciaux situés à Pantin (93). 1924, ils s'associent avec Jules Benezech pour Motobecaneconstituer du 1er Octobre 1924 et jusqu'au 30 Décembre 2023 une société anonyme dénommée " Atelier de la Motobécane". 1925, Abel Bardin et Charles Benoît déposent au greffe du tribunal de commerce de la Seine, la marque "Motoconfort" pour désigner des motocyclettes, et s'associent avec M. Terouache  pour créer une société anonyme par actions dénommée "Société des Ateliers la Motoconfort".

Francois blucheFrançois Bluche  1925/- (ci-contre à gauche), né à Ganges est aussi appelé Paul Guérande. C'est un historien moderniste, spécialiste de la période de la fin du Moyen Age à la Révolution Française et plus précisément l'Ancien Régime, avec les deux souverains qui l'ont marqué, Louis XIV et Louis XV.Gibelin

Christophe Gibelin 1967/- (ci-contre à droite), né à Ganges, est un dessinateur, scénariste et coloriste français de bandes dessinées et collaborateur du magazine Le Fana de l'Aviation. Il est attiré par le vol tant celui des oiseaux que celui des machines. Il passe beaucoup de temps à chercher des informations avant de dessiner un avion, la mise en valeur du décor doit être un équilibre avec l'objet. Il s'est investi dans l'un de ses passe temps jusqu'à passer son brevet de pilote en 1999.

Hameaux, lieux dits et écarts

Bel Air, La Baraque, La Jarre, Le Roucas, Les Calquières, Les Treilles Hautes, Mas de Lunet, La Croix du Vantail…

Evolution de la population

Ganges demo

Nos ancêtres de Ganges…

GRANIER Guillaume (sosa 24792G15) testament le 31 décembre 1540 pardevant Maître Falgairolle. Il décède le jour même à Ferrières-les-Verreries. Il était ménager au Mas d’Euze et  l’époux de Claude TESSIER (sosa 24793G15).

 


 

Sources
Sites et photo
: Wikipedia, Mairie de Ganges, Office du Tourisme.

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021