VISAGES DE L'ESSONNE

 

Aux Xème et XIème siècles

Plusieurs familles d'ancêtres de la noblesse (roi, duc, seigneur)
ont vécu, sont nés ou morts dans ce département
 


 

Hugues dit le Grand Robertien (897/956) Duc
Comte de Paris et d’Auxerre,
Marquis de Neustrie de 923 à 956,
Duc des Francs de 936 à 956

Hugues Ier de France dit Hugues Capet (939/996)Roi de france

Roi des Francs de 987 à 996

 

Gui Ier de Montlhéry dit l’Ancien (1015/1095)
Seigneur de Montlhéry

Hodierne de Gometz (1014/1075)
Epouse du précédent

Mélisende de Montlhéry dite Caravicina (1045/1097)
Fille des précédents et épouse du comte Hugues Ier de Rethel

 

 

Quelques détails historiques

 

 

 Hugues dit le Grand Robertien  

Famille : des Robertiens.
Il est le fils de Robert Ier (860/923), roi de Francie Occidentale, et de son épouse, Béatrice de Vermandois (872/931).

Mon arbre généalogique : n° sosa 15 094 323 840++ en 34ème génération.

Biographie : Il nait en 897 à Fontaines-en-Sologne (Loir-et-Cher) et décède au château de Dourdan (Essonne) le 16 juin 956.
Il est comte de Paris et d’Auxerre, marquis de Neustrie et duc des Francs, personnage puissant du royaume de Francie occidentale à l'origine de l'établissement de la dynastie Capétienne.
En janvier 936, à la mort sans descendance de son beau-frère le roi des Francs, Raoul de Bourgogne (890/936), il choisit de ne pas briguer la couronne de Francie occidentale, dans la mesure où il dispose, en Neustrie et en Francie d'une puissance qui l'emportait sur tout autre grand. Il rappelle sur le trône le jeune fils de Charles III dit le Simple, Louis IV dit d'Outremer (920/954), en exil en Angleterre avec sa mère. Il espère ainsi gouverner à sa place et disposer d'un pouvoir bien plus grand, en tant que régent. Cela lui permet de contrer les ambitions de son beau-frère, le comte Herbert II de Vermandois (880/943), dans la lutte pour l'hégémonie en Francie Occidentale.
Le dimanche 19 juin 936, Louis IV est couronné et sacré roi par Artaud, archevêque de Reims. La cérémonie a lieu dans l’église abbatiale de Saint-Vincent de Laon, sa ville natale et fief de sa famille carolingienne.
Un mois plus tard, Louis IV donne à Hugues les moyens de manifester dans le royaume sa prééminence sur les autres princes, en lui accordant le titre de dux Francorum, duc des Francs. Ce titre est explicité par un document dans lequel Louis IV souligne qu’Hugues est le second après nous, assimilé à un vice-roi, position équivalente au maire du Palais sous les derniers Mérovingiens.
Cependant sa prépondérance exaspère le jeune roi qui, cherchant à s'émanciper, prend les armes pour le combattre.  Hugues s'allie avec Herbert II de Vermandois et le duc Guillaume de Normandie dit Longue-Épée (905/942).
En 940, Louis IV est battu près de Reims puis, en 945, capturé par les Normands, remis à Hugues qui le confie à Thibaud de Blois, puis le libère sous la pression de l'empereur, et obtient la ville de Laon en échange.
En 946, il règle la succession d'Herbert II de Vermandois entre les enfants de celui-ci, ses neveux, et affaiblit la puissance de la dynastie.
Lors du synode d'Ingelheim en 948, Louis IV parvient à le faire excommunier.
Disposant déjà de la suzeraineté sur la Bourgogne que Louis IV lui a accordée en 943, il obtient la confirmation de son titre de duc des Francs  ainsi que l'Aquitaine, dont il assure la tutelle de 954 à sa mort en 956.
Hugues dit le Grand Robertien  meurt le 16ème des calendes de juillet 956, c'est-à-dire le 16 juin, au château de Dourdan.
Sa sépulture se trouve dans la nécropole des rois de France de la basilique Saint-Denis.

Union et descendance : de Raingarde de Dijon (916/958), sa concubine, fille du comte Raoul de Dijon, il a 1 fils :
- Héribert  (+996) qui sera élevé avec les enfants qu’elle aura de son époux, le vicomte Ansoud Ier Le Riche dit l’Auxerrois. Héribert deviendra évêque d'Auxerre.

Il épouse vers 914, Judith du Maine (890/922), fille du comte Roger du Maine et de Rothilde de Francie (871/928), fille de Charles II dit le Chauve. Le couple a 1 fille :
- Judith née vers 915.

Il épouse vers 926, Eadhild de Wessex (+937), fille du roi du Wessex, Édouard dit l'Ancien et de sa seconde femme Aelfflæd, contre une quantité considérable de présents et de reliques : des épices, des bijoux, plusieurs coursiers rapides, un vase d'onyx travaillé, une couronne en or massif, l'épée de Constantin dit le Grand, la lance de Charlemagne et un morceau de la Sainte Couronne…

Vers 937, il épouse, Hedwige de Saxe (922/965), fille d'Henri Ier de Saxe dit l'Oiseleur (876/936) et de sainte Mathilde de Ringelheim. Le couple a plusieurs enfants :
- Béatrice, qui épousera Frédéric Ier, comte de Bar et duc de Haute-Lotharingie ;
- Hugues Ier dit Capet, roi des Francs en 987, qui suit ;
- Emma, qui épousera Richard Ier, duc de Normandie ;
- Otton, duc de Bourgogne ;
- Eudes-Henri, duc de Bourgogne.

 

 Hugues Ier de France dit Hugues Capet  

Famille : héritier des Robertiens, il est le fondateur de la dynastie capétienne.
Il est le fils d’Hugues dit le Grand (898/956)  et de son épouse Hedwige de Saxe (922/965).

Mon arbre généalogique : n° sosa 7 547 161 920++ en 33ème génération.

Biographie : Il est né au château de Dourdan en 939.
Il est duc des Francs de 960 à 987, puis roi des Francs de 987 à 996.
Il réside au château royal de Senlis, au palais de la Cité, au château de Dourdan et au château de Compiègne.
Il est le premier roi à ne plus utiliser le germanique mais l'ancien français.
Il bénéficie de l'œuvre politique de son père qui parvient à contenir les ambitions d’Herbert II de Vermandois, puis à en neutraliser la lignée.
Il aide les Carolingiens, totalement évincés de la course à la couronne depuis la déchéance de Charles le Simple, à se maintenir.
En 960, lorsqu'il reçoit sa charge ducale, obtenu par son père en échange de la concession de la couronne à Louis IV d'Outremer, il est moins puissant que son père. Il est jeune, politiquement inexpérimenté, il est mis sous tutelle par son oncle Brunon de Cologne, proche du pouvoir ottonien. Il se libère de cette tutelle et élimine les derniers Carolingiens pour être enfin élu et sacré roi des Francs en 987.
Si le nouveau roi ne parvient pas à soumettre ses vassaux indisciplinés, son règne voit une modification de la conception du royaume et du roi. Il renoue avec l'Église en s'entourant systématiquement des principaux évêques et se rapproche de l'aristocratie en s'alliant avec les grands princes territoriaux (le duc de Normandie ou le comte d'Anjou), ce qui renforce son trône.
La Francia occidentalis se trouve définitivement séparée de l'Empire et le premier Capétien, comme ses successeurs, met toute son énergie à créer une dynastie continue en consolidant son pouvoir sur son domaine
Hugues est acclamé roi par l'Assemblée de Senlis quelque jours après la mort du roi Louis V dit le Fainéant (967/987)  puis couronné et sacré roi à Noyon (cérémonie laïque) et à Reims (cérémonie religieuse). Son fils Robert dit le Pieux, âgé de 15 ans, est associé au trône le jour de Noël de l'an 987.
Durant son règne, il doit faire face à de nombreux opposants, Charles de Lorraine, Eudes de Blois dont les possessions prennent en tenaille le domaine royal.
Durant l'été 996, déjà malade, il se rend avec son fidèle Bouchard au monastère de Souvigny où repose son ami saint Mayeul (+ 994).
Il a environ 55 ans quand il s'éteint durant les neuf Calendes de l'an 996. Il disparaît sans faire de bruit  après avoir surmonté sans gloire les difficultés créées par ses ennemis,  peut-être atteint de la variole : Hugues, qui avait le corps tout couvert de pustules, s'éteignit dans son château nommé Judéis (hameau aujourd'hui disparu, près de Chartres).
Son corps est transporté à l'abbaye de Saint-Denis où il est inhumé devant l'autel de la Sainte-Trinité aux côtés du roi Eudes, son illustre grand-oncle.
En 1263, le roi Louis IX dit Saint Louis fait réaliser des monuments funéraires pour marquer le rôle de nécropole royale dévolue à l'abbaye. Une série de 14 mausolées, ornés de gisants, recouvre les restes des derniers Carolingiens et des premiers Capétiens. Parmi les tombeaux figurent ceux d’Eudes et d’Hugues Capet.
En août 1793, ils sont parmi les premiers tombeaux détruits par ordre de la Convention. Les deux gisants disparaissent en même temps que celui du roi Dagobert Ier. Un dessin de ces tombeaux subsiste et est  conservé à la Bibliothèque Nationale de France.

Union et descendance : Il épouse, Adélaïde d’Aquitaine (945/1004) fille du duc Guillaume III dit Tête d’Etoupe (910/963)  et de son épouse Adèle de Normandie (+962). Le couple a plusieurs enfants :
- Gisèle (968/1000),
- Edwige (969/1013),
- Robert II dit le Pieux (972/1031) qui lui succèdera,
- Adélaïde (973/1068).

 

Les seigneurs de Montlhéry

Branche cadette de la Maison de Montmorency. Bouchard Ier de Montmorency (958/987) a deux fils : Bouchard II dit le Barbu, à qui il donne la terre de Montmorency,  et Thibaud de Montlhéry dit File Étoupe. Ses descendants acquièrent les terres de Rochefort et de Montlhéry.
Cette famille est rapidement proche du pouvoir royal, mais des disgrâces causées par des Maisons rivales, ainsi qu'un tempérament récurrent de seigneurs brigands, conduisent à leur élimination par le roi Louis VI dit le Gros.

 Gui Ier de Montlhéry dit l’Ancien  

Famille : Il est le fils de Thibaut de Montlhéry dit File Etoupe (970/1031) premier seigneur de Montlhéry, fondateur de la Maison de Montlhéry, seigneur de Chevreuse, Châteaufort-en-Yvelines, Villepreux et Ver-le-Grand, châtelain de Rochefort-en-Yvelines en 1068 qui aura dans sa descendance des rois et des reines d'Orient.

Mon arbre généalogique : n° sosa 3 773 580 998++ en 32ème génération.

Biographie : Il nait au château de Montlhéry et décède à Longpont (Essonne).
Il est seigneur de Montlhéry.Il est un des personnages importants de son époque, en grande estime auprès des rois Henri Ier et Philippe Ier, qu'il sert avec fidélité. Son épouse lui apporte en dot les seigneuries de la Ferté et de Gometz ; il posséde déjà, du chef de sa mère, celle de Bray-sur-Seine, il se trouve ainsi être un des plus riches barons de l'Ile-de-France.
Profitant de la haute faveur dont il jouit, il fait reconstruire le château et la grosse tour de Montlhéry.
La grande œuvre de Gui et de son épouse, Hodierne, est la construction de la future basilique de Longpont, à l'Orient de Montlhéry, sur le rebord boisé de la vallée de l'Orge dans un bourg faiblement peuplée. Ce site passe pour avoir été un sanctuaire druidique transformé en chapelle mariale par saint Denis, le premier évêque de Paris. La première pierre est posée un 25 mars 1031, en présence du roi Robert dit le Pieux et de l'évêque, Imbert de Paris.
En 1061, Gui et Hodierne fondent un prieuré au Sud de l'église. Hodierne se charge de convaincre l'abbé saint Hugues de Cluny d'envoyer 22 moines à Longpont, et Gui persuade l'évêque de Paris, Geoffroi, de céder l'église de Longpont aux moines de Cluny. Il donne des revenus et des biens immobiliers aux moines qui suivent la règle de Saint-Benoît.
De 1067 à 1073, il cosigne plusieurs chartes après le roi Philippe 1er.
Le sire de Montlhéry compte de nombreux amis, au contraire du roi qui se voit abandonné par la plupart des seigneurs, scandalisés par ses relations avec Bertrade de Montfort.
Vers 1075, désirant devenir moine, il cède, par une charte, le moulin de Groteau à l'église de Longpont, en présence du prieur Etienne. A sa demande, ses fils Milon et Gui ainsi que son épouse Hodierne  proche de la mort, posent de leurs mains la donation du moulin sur l'autel de l'église. Peu après le décès de son épouse, il devient moine.
Il meurt à Longpont-sur-Orge le 24 juillet 1095 et est inhumé près de la porte méridionale de l'église, sur laquelle débouche la galerie du couvent. On y voyait encore sa tombe avant la Révolution, située au niveau du sol de l'église après avoir été autrefois élevée de deux pieds.
Plusieurs de ses fils et petits fils s’illustrent en Terre sainte.

Union et descendance : Il épouse en 1035, Hodierne de Gometz (1014/1075), fille de Guillaume de Gometz, sénéchal et seigneur de Bures, La Ferté et Gometz-le-château. Le couple a 8 enfants :
- Milon Ier dit le Grand (1035/1102), lui succède comme vicomte de Montlhéry, il épousa Litvisa, vicomtesse de Troyes ;
- Guy Ier de Rochefort dit le Rouge (1031/1108), seigneur de Rochefort, épousa Alix de Rochefort (en Yvelines) puis veuf Elisabeth de Crécy-en-Brie, veuve du comte de Corbeil ;
- Guillaume qui meurt sans descendance.
- Mélisende de Montlhéry dite l’Ainée, qui épousera le comte de Rethel, cousin du duc de Basse-Lorraine Godefroi de Bouillon ;
- Mélisende de Montlhéry dite Caravicina (+1097), qui suit ;
- Béatrice de Montlhéry, qui épousera Hervé Ier de Gallardon (+1092),
- Hodierne de Montlhéry, qui épousera Gauthier de Saint-Valéry-sur-Somme,
- Alix de Montlhéry (1040/1097), qui épousera Hugues Ier Blavons (1035/1094), seigneur du Puiset et vicomte de Chartres.

 Hodierne de Gometz 

Famille : voir § précédent.

Mon arbre généalogique : n° sosa 3 773 580 999++ en 32ème génération.

Biographie : Hodierne est appelée dame domine de La Ferté et de Gometz (femme noble), ce qui laisse supposer que son père n'a pas d'héritier mâle.
Elle est associée à la direction du fief par son époux, et le remplace pendant une partie de ses absences, comme elle l'a fait pour son père en plusieurs circonstances.
Elle travaille de ses mains à la construction de l’église en allant puiser de l’eau elle-même à une source assez éloignée, pour la porter aux maçons employés à la construction de l'église. La fontaine de Sainte Hodierne  jouit encore aujourd’hui de la réputation de guérir les fiévreux.
Pour faciliter sa tâche elle demande au forgeron local de lui fournir une barre de fer pour l'aider à porter ses sceaux. Le stupide forgeron, influencé par sa méchante femme, lui donne une barre rougie au feu. Hodierne est épargnée de toute brûlure. Pour punir le forgeron, elle maudit toute la postérité des gens à marteau, et jure même que quiconque viendra s’établir à Long Pont ne verra pas la fin de l’année. Le forgeron et sa femme meurent peu après et aucun forgeron ne s’établit plus dans le village. Le fer miraculeux est transformé en croix, la croix rouge fer, et monté au sommet d'une colonne d'un temple païen. Elle est conservée aujourd'hui au fond de la basilique. Hodierne, le forgeron et sa mégère sont représentés, sculptés dans la pierre, sur des culots à la retombée des voûtes de la travée de la nef.
On rapporte qu'elle opére des miracles.
Elle meurt le 7 avril 1075 et est inhumée dans le cimetière devant la grande porte, sur sa demande, par humilité, l'usage ancien n'admettant pas les sépultures de femmes dans les églises de religieux réguliers.
Le chanoine Salmon, qui publie en 1874, Pèlerinages des environs de Paris, regrette que l'Eglise n'ait pas officialisé le titre de sainte à cette pieuse et religieuse dame. À une époque où peu de gens savent lire et écrire, son souvenir se transmet oralement pendant plusieurs siècles dans la région, de génération en génération. Elle est toujours considérée comme une sainte, plus de 8 siècles après sa mort, et 25 générations ont conservé sa mémoire. Un cas de ce genre est exceptionnel, sinon unique.

Union et descendance : voir § précédent.

  Mélisende de Montlhéry dite Caravicina 

Famille : Elle est la fille du couple précédent.

Mon arbre généalogique : n° sosa 1 886 790 499++ en 31ème génération.

Biographie : Elle nait à Montlhéry vers 1045 et décède vers 1097.

Union et descendance : Elle épouse vers 1058  le comte Hugues Ier de Rethel (1040/1118), fils de Manassès III de Rethel (1020/1081) et de son épouse,  Judith de Boulogne (1020/1081).
Le couple a plusieurs enfants :
- Manassès, cité en 1115, mais mort peu après ;
- Baudouin du Bourg († 1131), seigneur du Bourg  (Ardennes), comte d'Edesse et roi de Jérusalem de 1118 à 1131 sous le nom de Baudouin II, épouse en 1101 Morfia de Malatya. Il meurt de maladie en 1131 et  est inhumé dans l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem ;
- Gervais (1056/1124), élu archevêque de Reims mais non sacré et déposé en 1107, puis comte de Rethel en 1118 ;
- Mathilde (1091/1151), comtesse de Rethel, qui épousera Eudes (+1158), seigneur de Vitry ;
- Hodierne, mariée à Héribrand II, seigneur de Hierges, puis en 1113 à Roger de Salerne, prince régent d'Antioche ;
- Cécile Béatrice de Rethel (peut-être) qui épousera vers 1102, Léon Ier prince d'Arménie.

 

 


 

Sources
Sites et photo :
Wikipedia

 

Date de dernière mise à jour : 30/08/2021